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19/06/2011

Afganistan

62ème soldat français tué au champ d'horreur.

Il avait 20 ans, et la vie devant lui, comme on dit.

ET COMBIEN DE CIVILS AFGANS TUES PAR DES SOLTATS FRANCAIS EN "BAVURES" OU "DOMMAGES COLLATERAUX"?

Cela, nul ne le sait, pas même les soldats sans doute.

09:52 Publié dans ACTUALITE | Lien permanent | Commentaires (13)

17/06/2011

Sectes: soyez un peu rationnels!

Si vous voulez ne pas être victime d'un rapport sectaire, plutôt que lire celui de la Miviludes informez-vous grâce aux Actes du Colloque international (où la MIVILUDES était présente et à pu dire son point de vue, en donnant une communication. Mais là, très bizzarement (!), sa représentante a fait profil bas!)

QUELLES REGULATIONS POUR LES NOUVEAUX MOUVEMENTS RELIGIEUX ET LES DERIVES SECTAIRES DANS L'UNION EUROPEENNE?

publié sous la direction de Nathalie LUCA, directrice adjointe du Centre d'Etudes Interdisciplinaires des faits religieux (CNRS-EHESS), et paru aux Presses Universtaires d'Aix-Marseille, en 2011) dans la collection: Droit et Religions.

Vous trouverez des informations, sérieuses et rationnelles, sur les politiques publiques face aux "dérives sectaires" en France, Belgique, Suisse, Grande Bretagne,espagne, Italie; la juridiction européenne, etc.

La comparaison est fort éclairante.

Votre très humble et dévoué serviteur a donné la conclusion générale du colloque.

Grâce à Internet vous devez pouvoir acheter facilement les Actes de ce colloque: une démarche à faire si vous ne voulez pas être manipulé! 

 

PS: Oui, Michel, tu as raison et j'enlève régulièrement ces commentaires parasites, dont je ne sais pas comment me débarasser. Mais, bon, je cours après le temps et n'ai pas 15 minutes chaque jour pour faire  le job.

 

15/06/2011

Quelle laïcité pour la France de 2011?

 

QUELLE LAÏCITE POUR LA FRANCE DE 2011?

Conférence de J. Baubérot le 16 juin De 17h à 19 h. 6 rue du Département 75019 Paris

Si'nscrire auprès de:

Marion SESTER- Pôle RessourcesDélégation à la Politique de la Ville et à l'Intégration marion.sester@paris.fr  Mairie de Paris.

 

Et  une Table ronde: "Menaces sur la laïcité?", avecJ. Baubérot,  R. Diallo et P. Weil
aux Journées de Strasbourg: Cent idées pour la France
Organisées par Le Nouvel Observateur et Terra Nova,
Strasbourg 17-18 juin 2011
à 14h15, place Kleber.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

10/06/2011

Le mariage entre personnes de même sexe et la laïcité

Après avoir rejeté la petite avancée en matière de bioéthique, le Parlement va repousser la proposition de loi concernant le mariage entre personnes de même sexe.

Quelques internautes qui surfent sur ce Blog se sont étonnés de ce que, dans plusieurs interventions, et encore récemment (cf. Libé ou Le Monde.fr) j’ai pris position pour cette extension du mariage et j’en ai fait un aspect de la refondation nécessaire de la laïcité.

 

Cela me semble pourtant aller dans l’entière logique de ma position d’ordre général sur la laïcité.

Il est vrai que celle-ci est faussée par la mauvaise foi de celles et ceux qui veulent à tout prix faire de moi un défenseur des religions (cf. encore le compte rendu de Laïcités sans frontières par J.P. Scot dans L’Humanité, et cela fait plus de 20 ans que cela dure !)

Mais il faut bien voir que ces propos répétitifs  visent à décourager les gens de me lire en travestissant complètement  ce que je dis ou j’écris, et donc il faut les prendre avec des pincettes.

Et j’espère que la majorité des lecteurs du Blog, qu’ils soient d’accord ou non avec moi peu importe, savent à quoi s’en tenir.

Le Baubérot n’est pas ce que certains voudraient qu’il soit. Non, mais !

 

Cependant, l’occasion faisant le larron, il n’est pas inutile de clarifier  les choses.

La laïcité, c’est ni le combat contre les religions ni l’ouverture vers les religions. C’est à la fois le respect de la liberté de conscience, ce qui inclut la liberté de religion ET le refus d’une domination des religions sur l’Etat et la sphère publique

Et donc ,

Autant il est contraire à la laïcité de faire la chasse aux femmes qui portent un foulard ou aux hommes qui portent une kippa comme cela se multiplie actuellement

(Dernier exemple : un tribunal où on demande à un homme d’enlever sa kippa, un autre où on demande à une femme d’enlever son foulard,…),

Autant il est contraire à la laïcité de renâcler au maximum dans un hôpital face au projet d’instauration d’une aumônerie musulmane (à Roubaix semble-t-il, par exemple),

Autant le principe de séparation s’applique aussi à la législation civile, qui doit veiller, autant que faire se peut à réaliser ce qui est juste, mais n’a pas à obéir à une vison religieuse ou philosophique particulière du bien.

 

La laïcité des mœurs a toujours été conflictuelle.

Lisez, par exemple, l’ouvrage de F. Ronsin, Les Divorciaires (Aubier) sur les conflits qui ont eu lieu lors de la loi de 1884 sur le divorce.

Son auteur, Alfred Naquet était un libre-penseur « de race juive » (comme on disait couramment à l’époque). L’évêque-député, Mgr Freppel dénonce aussi sec à la Chambre  un « complot sémitique »   contre la « civilisation chrétienne » (p. 269).

On croit que les bases même de la société sont ébranlées. Beaucoup de magistrats démissionnent, etc.

 

Je crois que c’est important de rappeler cela pour plusieurs raisons :

 

D’abord l’établissement de la laïcité dans les années 1880 n’a pas été simplement la séparation de la religion et de l’école publique, cela a été aussi la séparation de la morale religieuse, catholique en l’occurrence puisque le  protestantisme et judaisme admettaient le divorce, et de la loi civile

 

Ensuite, cette séparation a été une marche essentielle de la laïcité sous la Cinquième République : contraception, IVG, PACS : à chaque fois, cela a été vécu par certain un peu comme la fin du monde. Et pourtant !

Rappelez-vous tous les hauts cris contre le PACS dans les rangs de la droite : et maintenant, on nous oppose un bon PACS  à un mauvais mariage entre personnes de même sexe.

En fait en 10 ans le PACS s’est banalisé et la fin du monde n’a pas eu lieu !

Il existe une responsabilité de ceux que j'appelle les laïques encroutés qui, dés 1956 et encore plus sous la Ve République, ont focalisé de façonv presque unique les combats laïques sur l'école (et même de façon plus restrictive sur les subventions publiques aux écoles privés).

Et partir de 1989, qui disait école laïque disait déjà "islam". Sarko a des ancètres, même à gauche.

Il faut retrouver le sens des libertés laïques (selon la belle expression mise en avant par Roberto Blancarte et  son réseau latino-américain.

 

Enfin pourquoi ces questions soulèvent-elles tant de passion ?

Elles mettent en jeu l’ordonnancement du symbolique. Une société comporte toujours un ordre symbolique, comme elle comporte un ordre politique et un ordre social.

 Dans une perspective laïque :

-          D’un côté, l’ordre symbolique n’est pas plus sacré que les autres ordres. L’ordre symbolique existe, mais il ne peut être anhistorique. A un moment X d’une société, il existe des limites. Et en dépit de la peur de certains, il existera toujours des limites. Mais, à chaque époque, il est de la responsabilité de la société civile de débattre de ces limites et de la société politique de les fixer pour un temps.

 

-          De l’autre, libre aux religions et aux convictions d’avoir en interne leur propre conception de l’ordre symbolique. Une religion peut être opposée à l’IVG et son clergé peut le dire dans ses prêches. Une religion peut refuser de bénir des couples de même sexe. Etc. cela fait partie de la liberté de religion, même si cela dérange. Et  celles et ceux qui combattent des formes religieuses à cause de cela, peuvent certes le faire au nom de leurs convictions propres, mais ils/elles n’ont pas à le faire au nom de la laïcité car, si elles/ils le font, ces personnes  sont dans une erreur identique à ceux des religieux qui veulent imposer à tout le monde leur morale propre. C’est le « hors de moi, pas de salut » !

 

Maintenant, l’interpellation que l’on m’a faite est allée plus loin. Certains m’ont dit : OK, on a compris ta position « séparatiste ». Mais tu es protestant et tu l’assumes. Alors…

Alors,  je respecte totalement ceux qui croient à un ordre symbolique intangible mais, pour ce qui me concerne, je ne suis pas de leur paroisse.

 

Prenez de l’aspirine, je vais vous faire un peu de théologie. Il n’y en a pas souvent dans le Blog. Mais il peut y en avoir. Le Blog estime que tout est permis, même si tout n’est pas utile.

Il y a ce que l’on appelle en théologie chrétienne le kerygme. C’est le cœur du message. Pour Luther, c’est le paradoxe d’un Dieu mourant crucifié.

Et puis il y a l’éthique.

 

Non seulement je ne suis pas un adepte de la « morale naturelle », quand l’Eglise catholique croit qu’il existe une morale éternelle, valable pour chaque être humain, qu’il soit croyant ou non. Morale dont elle serait le dépositaire

(Et c’est pour cela qu’il existe toujours un dissensus théorique entre l’Eglise catholique et la laïcité, même si des accommodements pratiques ont été trouvés. Et même si une société démocratique n’existe pas sans tension)

Mais je ne pense pas non plus  qu’il existe une morale intangible qui serait spécifique aux chrétiens et donc qu’ils devraient suivre de façon intemporelle, sans pour autant l’imposer aux autres.

Autrement dit : je ne crois pas du tout que l’éthique fasse partie du kerygme.

 

L’éthique pour moi est quelque chose

-          de  contextuel, de lié à un temps, un lieu, et à des situations concrètes

-           et de relationnel : donc une forme de relation à autrui et non des contenus fixes, quoiqu’il arrive.  

Et si un moderne Bossuet écrivait un pamphlet pour dénoncer les variations de l’éthique protestante, moi je m’en ferai plutôt gloire.

 

En plus, ce n’est pas à un vieux singe que l’on apprend à faire des grimaces.

Dans les années soixante, il fallait défendre le droit à l’union libre, au non-mariage.

 Et je me rappelle d’un mot d’ordre que nous avions à la revue des étudiants protestant, Le Semeur (revue qui proposait des abonnements à prix réduit aux « couples tentant l’union libre », petite provocation d’avant mai 68 où je peux vous assurer que le milieu parpaillot réagissait au quart de tour !)

Ce mot d’ordre c’était :

« Face à des unions libres heureuses, certains mariages ont bien tort d’exhiber leur faillite »

Bref, il fallait défendre le droit à ne pas se marier.

Aujourd’hui, il faut défendre le droit des homosexuels de se marier. Et l’on peut dire :

« Face à des couples homosexuels heureux, combien de couples hétérosexuels ont tort d’exhiber leur faillite »

Ou d’avoir bonne conscience, ou la formule que vous voulez.

Ah oui, camarade, la fidélité dans la forme, c’est la mobilité des contenus.

 

De même, dans les années 70, face à un oncle par alliance, militant communiste très remonté sur la question, il fallait défendre le droit des femmes qui le souhaitaient de se mettre seins nus sur les plages.

Et puis, il a fallu défendre le droit des femmes qui le souhaitent à pouvoir porter un foulard.

Ni putes (pour les premières), ni soumises (pour les secondes).

Car enfin, qu’est-ce c’est que ces gens qui se permettent de juger les autres pour une pratique sexuelle entre adultes consentants, ou pour un morceau de tissus qu’on enlève ou que l’on met, que l’on serait coupable de ne pas porter ou coupable de porter.

 

Mais chaque personne est de toute façon 10000 fois plus complexe.

 

Bref, défendre le droit de ne pas se marier, puis défendre le droit de se marier ; défendre le droit de se découvrir les seins, puis défendre le droit de se couvrir la tête.

Des combats contradictoires ?

Non, une logique profonde, me semble-t-il.

Avec une revendication très basique : M’sieurs dames, prêcheurs de morale ou d’anti morale, si vous pouviez un instant cesser d’e…. le pauvre monde » !

 

02/06/2011

La "laïcité toute nue" impuissante devant la laïcité xénophobe.

Comme un brave petit soldat, je continue ma réaction à des commentaires de l’avant-avant dernière Note de mon blog (28 mai).

El l’un d’eux a écrit : « Sur la laicité répressive [de l’UMP, dénoncée par moi J.B.], une pause. Il n'est jamais bon d'ajouter un adjectif au mot laicité : c'est forcément restrictif. »

 

Je ne comprends pas bien : je croyais que la dénonciation de la qualification de la laïcité par un adjectif s’effectuait quand cette qualification était faite de façon positive.

Exemple, certains parleront de «  laïcité ouverte » pour louer ce qui leur semble la caractéristique d’ouverture d’une laïcité qui ne combat pas les croyances religieuses.

Et d’autres répliqueront que la laïcité en elle-même ne combat pas les religions, et donc qu’il n’y a pas besoin de parler de « laïcité ouverte »

(Ce en quoi je serais d’accord ; au niveau des principes laïques)

 

Et ces autres ajouteront que les personnes qui utilisent cette expression « ont fait beaucoup de mal au modèle laïque républicain, en insinuant que la laïcité française serait un modèle fermé sur lui-même qu’il serait nécessaire d’assouplir, d’ouvrir aux différentes religions, aux diverses cultures, pour lutter contre les discriminations dont sont l’objet de nombreux groupes ethniques »

(Jean-Michel Quillardet in Dictionnaire de la laïcité, Armand Colin, article préliminaire p. 13 : « Qui menace la laïcité ? »)

 

C’est là que lo problémo commence, camarade laïque.

Car, comme dirait mon ami normand, c’est « p’être b’en qu’ oui, p’être b’en qu’non »

 

Peut-être que oui : effectivement il ne saurait être exclu que des gens utilisent l’expression « laïcité ouverte » pour hypertrophier un élément d’un aspect de la laïcité :

Soit la « liberté religieuse », élément de la liberté de conscience.

Et hypertrophier cet aspect au détriment d’autres, comme la séparation et la neutralité(cf.  la Note d’hier et celle du 14 mai: "Pour en finir avec la laÏcité ouverte").

 

Peut-être que non, car Quillardet lui-même vient, tout de suite avant dans son texte, de dénoncer « Riposte laïque » et ceux qui « utilisent essentiellement cette notion [la laïcité] pour lutter contre l’Islam et la soi-disant islamisation des sociétés européennes contemporaines. »

Autrement dit : comme dirait le Général, il ne suffit pas de crier « laïcité , laïcité » en sautant comme des cabris !

Quelqu’un qui se réclame de la laïcité peut très bien être xénophobe, etc.

 

Et même quand il s’agit de laïques qui ne versent nullement dans la xénophobie, on peut très bien estimer qu’ils hypertrophient la séparation, donnent une extension trop grande à la neutralité, ils sous estiment l’importance de la liberté de religion au sein de la liberté de conscience,

Bref qu'ils prônent une laïcité un peu fermée, non efficace (et même contre-productive) dans la lutte contre les discriminations.

 

C’est d’ailleurs ce que je pense de la représentation que Quillardet  se fait de la laïcité.

Et, naturellement, je ne l’accuse en rien d’être si peu que ce soit raciste pour autant.

Je suis même persuadé que le racisme lui fait autant horreur qu'à moi-même

Je suis dans le débat au sein de la laïcité.

Et pour pouvoir adresser ma critique, j’ai parfaitement le droit d’utiliser tous les qualificatifs que je veux.

 

Quelques pages plus loin,

(et toujours dans la première partie du Dictionnaire où, avant de vous donner des notices alphabétiques, on

 veut formater votre pensée et vous éviter les mauvaises pensées laïques, tout  comme certains catéchismes veulent vous éviter le doute et les pensées peu morales)

Quelques pages plus loin donc, deux autres auteures (Martine Cerf et Catherine Kintzler) écrivent :

« Jean Baubérot parle d’ « inclusive » [cad de «laïcité inclusive »], ce qui laisse croire que la laïcité pourrait exclure »

Oh le traître ; et dire que j’ai failli me laisser avoir par un aussi sinistre personnage !

Et nos deux auteures concluent : «  Quels que soient les qualificatifs accolés au mot laïcité et ils sont nombreux, on voit bien qu’ils déforment la réalité. » (p. 21)

 

Court-circuit commode entre

- principes laïques et

-laïcité empirique qu’elle soit dans l’histoire ou aujourd’hui.

Ainsi quand la laïcité dominante en 1901-1904 a contraint à l’exil « plus de 30000 membres du clergé régulier » non, non,  bien sûr, la laïcité n’excluait en rien !

(la précision sur l'exil congréganiste se trouve dans le Dictionnaire, p. 38 dans la bonne synthèse de P. Tournemire sur la séparation de 1905).

 

 Il est vrai que la présence de Tournemire parmi les auteurs doit être due à une distraction très facheuse:

n’est-il pas Vice-président de la Ligue de l’enseignement, à laquelle il est reproché et p. 17 et p. 21 d’avoir utilisé l’expression de « laïcité plurielle »

Tournemire est donc parmi les « tenants » d’une laïcité avec adjectif qui « menace la laïcité » (p. 17)

Et il ne peut alors que « déformer la réalité » !

Mais  rassurez-vous, la notice « Congrégation », rédigée certainement par une tenante de la laïcité sans adjectif, Jeanne Pagiusco, vous donne, elle, «  la réalité non déformée », puisqu’elle ne  dit pas un mot de cet exil.

Pour que la laïcité n'exclut jamais, il suffit de rayer de l'Histoire les exclusions qu'elle a faite.

C'est très simple, non?

 

Voila pour le passé.

Et aujourd’hui, n’existerait-il pas une laïcité quelque peu excluante ?

Certes non, puisqu’il ne faut pas « CROIRE que la laïcité pourrait exclure » !

C’est pourquoi d’ailleurs « le concept d’intégrisme laïque est impossible » (p. 11, Cerf et Kintzler).

Me voilà complètement rassuré, et devenu totalement croyant de la laïcité non qualifiée, celle qui, par définition, est parfaite.

 

Mais, patatras, voilà t’y pas, qu’alors que je ne demande qu’à avoir la foi du charbonnier laïque, les tenants les plus excellentissimes de la laïcité qui ne peut être qualifiée sans se trouver transformée en son contraire parlent de :

-          « la laïcité républicaine à la française » (p. 17)

-          « la vraie laïcité » (p. 21)

-          « la laïcité toute nue ou minimaliste » (p. 21)

 

Alors même qu’ils viennent de m’enseigner que :

«  Quels que soient les QUALIFICATIFS accolés au mot laïcité et ils sont nombreux, on voit bien qu’ils déforment la réalité. » (p. 21)

C’était bien la peine que j’apprenne cette phrase par cœur, que je me la récite, à la place de la prière du soir d’il y a un siècle, tous les jours en allant au lit.

Que je chasse les mauvaises pensées laïques.

 

Car voyez-vous, à cause de l’utilisation de qualificatifs par celles et ceux qui me défendent d’en user, les mauvaises pensées me reviennent en force.

En quoi la « laïcité inclusive » serait-elle à clouer au pilori et la « laïcité minimaliste » serait-elle magnifique ?

Sans compter qu’elles pourraient bien se ressembler quelque part !

 (en effet la laïcité minimaliste est celle de la puissance publique et pas la laïcité imposée au citoyen, cf. p. 19)

 

Pourquoi donc 2poids, 2 mesures alors que la laïcité minimaliste peut être inclusive et que la laïcité inclusive est forcément minimaliste, au sens où l'entend KIntzler.

Pourquoi donc Kintzler peut qualifier la laïcté et pas moi (hormis le fait que je suis affreux, sale et méchant!)?

Ne serions nous pas dans une méga contradiction?

 

Car, oyez braves gens, tout de suite après m’avoir enseigné que « le concept d’intégrisme laïque est impossible », mes deux auteures favorites continuent imperturbablement :

« L’expression est cependant utilisée pour QUALIFIER la position qui entend étendre le principe d’abstention [= une obligation de neutralité religieuse] à toute la société civile, alors qu’il ne concerne que l’autorité publique. » (le tout p. 11).

 

« Ces choses-là sont rudes

Il faut pour les comprendre avoir fait des études »

Déclarait déjà en son temps le père Hugo.

Manifestement, je n’en ai pas fait assez ! Car après m’avoir dit que tous les qualificatifs devaient être évités comme la peste, on m’en met plusieurs sous le nez

(Et, constatez le, votre Baubérot favori a glorieusement résisté à toute plaisanterie facile et de fort mauvais gout sur la « laïcité toute nue »  alors qu’il avait 349 vannes prêtes à surgir dans sa tête: n’est-il pas en progrès très net ?)

 

Comme moi, mes auteures  favorites sont en désaccord avec la position qui étend l’obligation de neutralité à toute la société civile

(et effectivement Catherine Kintzler n’a pas été favorable à l’extension de l’interdiction du foulard par exemple)

Mais dire que qualifier cette laïcité là par le « concept » (bien grand mot, mais bon !) « d’intégrisme laïque » serait  impossible, cela parce que  la laïcité  « n’est pas un courant de pensée »... !!!

(OK, elle n’est pas un courant de pensée, mais elle n’existe pas en dehors d’êtres humains qui en ont diverses représentations, qui font une herméneutique des principes laïques aussi spontanément et naïvement que le sieur Jourdain faisait de la prose).

 

 

Donc , il y a des gens qui se servent de la laïcité à des fins xénophobes, mais chut, comme il n’existe que « la laïcité » on ne peut pas qualifier leur laïcité, on ne peut parler d’ « intégrisme laïque », et puis comme c’est embêtant il y a quand même (gargarismes) « la laïcité républicaine à la française », la « vraie laïcité », « la laïcité toute nue et minimaliste », mais attention, attention, toute qualification de la laïcité est scandaleuse car déforme la réalité.

C’est limpide, non !

 

 

Houlà là, camarades, vous êtes mal barrés pour pouvoir contrer la laïcité (qu’on ne peut qualifier)  de la Droite populaire, de Riposte laïque et du Front National, ces nouveaux champions de la laïcité.

D’ailleurs, vous nous donnez un petit méchant dictionnaire en ceci que les notices des partisans de la laïcité sans qualificatif sont, en majorité, malheureusement, mauvaises avec des erreurs, des imprécisions, des oublis très significatifs

Comme quoi, il n’y a pas que les adjectifs qualificatifs qui vous manquent !

(Je n’ai plus la place de le démontrer maintenant, mais ce n’est partie remise : mon armoire à poison est pleine !)

 

Que s’est-il passé ?

Vous avez passé votre temps à taper sur la Ligue de l’enseignement, les tenants ou pseudos tenants de la prétendue « laïcité ouverte », etc.

C’était une façon d’empêcher tout débat argumenté : refuser les qualificatifs était une façon de DIS-CALIFIER celles et celles et ceux qui n’avaient exactement la même représentation de la laïcité que vous .

C’ETAIT UNE FACON  DE FAIRE COÏNCIDER LA LAÏCITE ET VOTRE MANIERE DE VOUS REPRESENTER ET DE VIVRE LA LAÏCITE .

De sacraliser votre personne comme étant la « vraie laïcité » incarnée !

C’ETAIT UNE FACON D’IMPOSER VOTRE ORTHODOXIE LAÏQUE. DE LA RENDRE (littéralement) INDISCUTABLE. D’EMPECHER TOUTE DISCUSSION UN TANT SOIT PEU RATIONNELLE

 

La « vraie laïcité », c’était uniquement la vôtre et en dehors d’elle POINT DE SALUT LAÏQUE !!!

Mais la « laïcité toute nue » n’existe pas

La laïcité n’existe qu’interprétée, discutée, réinterprétée.

Chacun l’habille de ses capacités et de ses incapacités, de sa raison et de peurs, de son inconscient et de sa culture propre.

 

Vous avez aussi parfois pratiqué des amalgames honteux :

encore dans le Dictionnaire : la « laïcité plurielle »

(Prônée en 1990, et  ni avant ni après, mais vous détemporalisez, vous éternisez la chose, comme pour les polémistes  antisémites  une personne juive, ministre pendant 6 mois, était ministre à vie : je regrette d’avoir à vous dire cela, mais c’est malheureusement le même schème mental :

jusqu’à la fin des temps vous allez poursuivre la Ligue de l’enseignement de votre hargne parce qu’en 1990 elle a parlé de « laïcité plurielle » ! Et pendant ce temps Marine le Pen…)

 

Donc la « laïcité plurielle »  rendue intemporelle est rendu responsable de la « laïcité positive » sarkoziste (cf. le bas de la p. 17, heureusement p. 21 il en est parlé relativement autrement, mais quand même, revenir sans cesse là-dessus c’est craignos !).

Bien sûr, comme chacun sait : la Ligue de l’enseignement est un chantre des « racines chrétiennes de la France » !

D’ailleurs, à la Ligue, ils sont tous morts de jalousie en apprenant que c’est Sarko qui était fait chanoine !

 

Bref, en proie à vos éternelles obsessions, ressassant, vous pour le coup, les mêmes rengaines depuis 20 ans, vous n’avez rien vu venir.

Et maintenant vous vous trouvez empêtrés dans vos contradictions face à la lepénisation de la laïcité.

FAITES UN PEU UN RETOUR SUR VOUS-MÊMES.

C’EST LA CONDITION POUR ÊTRE UN BRIN EFFICACE FACE A LA LAÏCITE XENOPHOBE EN TRAIN DE DEVENIR DOMINANTE .

RENONCEZ A ETRE DES LAÏQUES ORTHOXOXES.

RENONCEZ A CROIRE QUE VOUS AVEZ RAISON A VOUS TOUS SEULS.

 

ACCEPTEZ LE DEBAT ENTRE LAÏQUES QUE DIABLE !

ASSUMEZ LA PARTIALITE DE VOTRE POSITION.

Vous connaissez l’histoire du cube du FAMEUX philosophe que Sarko nomme « Hursell » (sic !) : personne ne voit toutes les facettes du cube.

Et donc la laïcité signifie la pluralité de points de vue, y compris sur la laïcité elle-même !

 

SINON VOUS ALLEZ ÊTRE DE PLUS EN PLUS DANS LA NAZE INTELLECTUELLE

ET ASSISTER, IMPUISSANTS, A LA L’EXTREME DROITISATION DE LA LAÏCITE

A SA XENOPHOBISATION QUI AVANCE A GRAND PAS.

 

La cigale ayant chanté

Tout l’été

Que la laïcité

Ne pouvait être qualifiée

Se trouva fort dépourvue

Avec sa « laïcité toute nue »

Quand l’hiver de la xénophobie fut venu.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

01/06/2011

Officiel: Il existe des "Eglises officielles" dans la France umpétisée

Rapidement, car j'ai 2 articles sur le feu: un qui doit être fini fin avril dernier et l'autre le 20 mai dernier! Mais, chose promise chose due, j'avais indiqué que je réagirai à certains commentaires, notamment celui de misafir sur la neutralité et celui de R. Mulot sur la laïcité sans qualificatif.

D'abord, en toute immodestie, si vous voulez vraiment approfondir le débat, sur ces 2 sujets comme sur d’autres, lisez Laïcités sans frontières, que cela ne soit pas pour rien que Micheline Milot et  moi, nous nous soyons « décarcassés » pendant 3 ans.

Bien sûr, c’est 21€. Mais « faut c’qui faut » comme dirait notre sublime Président dans son français très littéraire.

Ceci dit, quelques précisions quand même.

Le commentaire de misafir sur la neutralité montre bien à quel point l’idéologie dominante dénature la laïcité, et notamment ce que la neutralité en matière de laïcité.

Car la neutralité laïque n’est en rien ce que vous croyez qu’elle est quand vous la dénoncez. Elle en est même le contraire  

 

Je vais vous citer le juriste le plus favorable à une loi contre le voile intégral. : Guy Carcassonne, prof de droit public à Paris X. Auditionné par la Mission parlementaire, il déclare :

« La laïcité n’est pas un fondement imaginable [à une loi] ; comme vous le savez ce principe s’impose à la République, en aucun cas aux citoyens. La République peut se fixer des règles procédant de la notion de neutralité, mais elle ne peut y soumettre les consciences. Sur le plan pratique, une loi d’interdiction ouvrirait une brèche : tous les signes extérieurs d’appartenance religieuse seraient prohibés, sauf à introduire des discriminations injustifiables. »(p. 554 du Rapport publié par la Documentation française, 2010)

(Admirez le « comme vous le savez » : si ce n’est pas de l’ironie, c’est bien imité !)

Or ce que réfute Carcassonne est ce qui se passe, et n’a rien à voir avec la laïcité.

 

Car, précisément, ce qui se passe est le contrairede ce qu’indique Carcassonne :

-          on impose et veut encore plus imposer, de plus en plus, des « discriminations injustifiables » à une catégorie de citoyens, et surtout de citoyennes

-          on porte atteinte à la laïcité de l’Etat, à sa neutralité arbitrale, impartiale.

 

Le n° du 31 mai du Monde, nous apprend en effet une chose ahurissante : pour un représentant de l’Etat, un Monsieur président interministériel, ex-député UMP, il existe en France actuellement des EGLISES OFFICIELLES.

Oui, vous avez bien lu ! Il existe des Eglises officielles, une voix officielle (c’est le cas de le dire !) l’affirme, et PERSONNE NE MOUFFTE, et surtout pas des de la pensée laïque unique (« sans adjectif »).

 

Explication :

La Cour d’appel vient de rejeter  une requête de la chancellerie contre 3 aumôniers de prison bénévoles des Témoins de Jéhovah. Et le président de la Miviludes Georges Fenech de déclarer au quotidien qui le cite : « On sent bien qu’à travers leurs actions, les Témoins de Jéhovah recherchent une RESPECTABILITE D’EGLISE OFFICIELLE. »

Et il ajoute que le fait que des témoins de Jéhovah emprisonnés puissent recevoir une aide spirituelle du même type que celle que reçoivent, par exemple, les catholiques emprisonnés, « serait  la porte ouverte à toutes sortes de DISSIDENCES RELIGIEUSES dans les prisons : pentecôtistes, mormons, adventistes. »

Et la journaliste du Monde de commenter froidement : « Des aumôniers pentecôtistes travaillent déjà dans les prisons ».

Constatons que le terme de « dissidences religieuses » est le terme administratif utilisé au XIXe siècle, avant 1905, quand existait le régime des « cultes reconnus » et le Concordat avec le Saint Siège.

Situation à laquelle la loi de 1905 a mis fin en indiquant dans son Article 2 :

-          que la « République ne reconnait, ne salarie ni ne subventionne aucun culte ». Le « ne reconnait » indique clairement l’abolition du régime des cultes reconnus

-          que « les services d’aumônerie » dans les lieux fermés, eux, sont destinés non pas à donner la moindre officialité aux religions, ou à revenir au système des cultes reconnus, mais « à assurer le libre exercice des cultes ».

 

M. Fenech, c’est « Monsieur Anti-Article 2 de la Loi de 1905 »

Comme il est incapable d’être partisan du libre exercice des cultes et donc de percevoir les aumôneries dans cette perspective républicaine, il est forcé de prétendre qu’il y a des Eglises officielles en France et des cultes dissidents et que les premiers ont droit à des aumôneries et pas les seconds.

 

LA LAÏCITE FENECHISEE ET UMPETISEE MARCHE SUR LA TÊTE. ELLE EST LE CONTRAIRE DE LA LOI DE 1905. ELLE EST LE CONTRAIRE DE LA NEUTRALITE.

 

Le problème, c’est que cette laïcité-là a de NOMBREUX COMPLICES, dont  certains (pas tous, heureusement) PARTISANS DE LA LAÏCITE SANS ADJECTIF.

 

Ceux-là méritent une laïcité lepénisée. S’ils continuent ils l’auront ! Le problème : ils l’imposeront à nous tous par la même occasion !

 

(La suite, demain, sur justement la dite laïcité sans adjectif et ses pièges).

 

 

31/05/2011

Le blog et ses internautes

La bêtise ambiante, neutralité et liberté, laïcité sans qualificatif, terrorisme et extrême-centre, etc.

Le blog ne parle pas souvent de lui-même. Une fois n’est pas coutume, je voudrais le faire un peu aujourd’hui, en prélude à une réponse à divers commentaires de ma dernière note.

Je voudrais, en effet, d’abord  remercier celles et ceux qui  fréquentent régulièrement ce blog et, surtout, celles et ceux qui contribuent à le faire vivre en mettant des commentaires, à la fois sur les notes et sur les commentaires eux-mêmes, développant ainsi un dialogue très intéressants entre internautes-lecteurs- lectrices.

 

Comme chacun sait, Internet peut-être le pire comme le meilleur (les révolutions arabes de ce printemps ont bien montré son rôle face à des dictatures, et ce n’est qu’un début,…).

Sur plein de sites, on trouve des commentaires haineux, de purs cris de haine. Et discutant parfois avec des personnes chargées de modérer des sites, celles-ci me racontent à quel point elles sont effarées par les propos qu’elles doivent enlever.

 

Et deux questions fusent toujours :

La première : «  quel pourcentage de commentaires dois-tu enlever ? »

Réponse 0/1000, mis à part ceux qui veulent se servir du blog au profit de sites commerciaux, voire parfois porno. Là, je dois supprimer comme un malade. Mais sinon, je n’ai rien à enlever.

Alors vient la seconde question : « mais comment est-ce possible ? »

Et, en général, l’interlocuteur ajoute : « la qualité des commentaires qui suivent tes notes est  surprenante. Même ceux qui ont été un peu limite ont été argumentés et n’ont donc rien à voir avec ce qu’il faut supprimer d’habitude ».

 

De cela soyez remerciés, de cette convivialité et qualité du débat : Merci et sachez que vous me rendez heureux.

Comme soyez remerciés de votre fidélité : entre 9000 et des poussières et 14000 et des poussières visites à chaque mois provenant de plus 3000 à plus de 5000 ordinateurs différents (13547 et 4911 en avril).

Avec une grande diversité d’âge, de professions (d’assez nombreux journalistes y trouvent quelque miel, entre autre), de pays. Et un nombre de pages consultées assez impressionnant.

Là aussi, cela étonne, pour un blog qui n’est pas du tout « in » au niveau de sa présentation, et parfois difficile à lire, avec des notes trop longues.

 

J’y trouve des raisons de continuer.

En effet, plusieurs fois, je me suis demandé si  j’arrêtais ce blog. Tout comme d’ailleurs il m’arrive, dans certains moments de doutes ou de déprime, de me dire : à quoi bon continuer à publier livres et articles sur la laïcité, alors que j’ai déjà tant écrit.

Et que ceux qui ne veulent rien entendre jouent de plus en plus aux pires sourds.

Je me dis : « Mais pourquoi, à ton âge, tu travailles encore à 11 heures du soir ? (plus chaque soir cependant, rassurez-vous).

Pourquoi ? Tu n’as plus rien à prouver. Les gens que cela intéresse peuvent lire ce que tu as déjà écrit.  Si cela se trouve, il ne te reste que quelques années. Profite de la vie et du merveilleux sourire des femmes. »

 

Et Marine le Pen se met à se réclamer de la laïcité, et l’UMP de lui emboiter le pas. Et le PS, divisé, joue largement aux abonnés absents. Et Mélenchon qui déconne de son côté.

Alors je me dis : « Impossible de profiter de la vie et du sourire des femmes en restant indifférent devant ces sommets de bêtises. »

Et je repars au travail.

 

Cela en sachant bien que c’est un assaut de franc-tireur, que c’est une petite guérilla intellectuelle. Ni plus ni moins.

Mais il faut mener cette petite guérilla.

 Et il faudra toujours que plein de gens la continuent, de mille façons, pour que la société ne devienne pas complètement étouffante, pour que le discours des satisfaits-péremptoires d’extrême centre ne règne pas sans partage.

Chaque jour, chacun doit conquérir une parcelle de liberté contre les stéréotypes qui rendent l’atmosphère irrespirable.

Personne, pas plus moi que les autres, n’est vacciné contre la bêtise ambiante.

Et il faut donc, quotidiennement, la combattre, ne serait-ce que pour sa propre santé mentale.

 

Car il faut savoir que la bêtise ambiante ne supporte pas celles et ceux qui refusent de se mettre totalement à genoux, de se coucher devant elle, de la sacraliser, de l’idolâtrer.

Cela pour une raison simple : tant que certains resteront debout, elle court toujours le risque d’être dévoilée en tant que bêtise. Et cela, elle ne peut le supporter.

Et il faut savoir aussi, qu’elle a plus d’un tour dans son sac, la dite bêtise. Et l’un d’eux consiste à s’inverser, à se transformer en contenu contraire. Et ça, c’est le piège suprême.

 

Car la bêtise ne git pas dans le contenu, mais dans la forme, dans la transformation d’une parole possible en « vérité toute faite », tellement toute faite qu’à la fin, il ne reste plus rien de vrai.

Aux orthodoxies, n’opposons pas des contre-orthodoxies.

Ayons des paroles tranchées, car on combat avec un glaive, mais ne soyons pas dupes.

La parole tranchée est notre instrument, elle ne doit pas devenir notre maître.

C’est pour cela qu’il y a de l’humour (bon et mauvais, peu importe) dans le blog.

Et c’est aussi pourquoi je suis particulièrement heureux des désaccords entre commentateurs du blog,  des débats parfois vifs qui suivent les notes.

Tant qu’ils ne connotent pas la haine, ils sont les bienvenus.

 

(à suivre demain. Quant à aujourd’hui –journée de la résolution de l’UMP sur la laïcité- vous pouvez lire :

-Mon entretien avec Lemaig Bredoux sur Mediapart : « La laïcité de l’UMP, c’est une France discriminatoire. »

-Mon article dans la rubrique « Idées » du Monde.fr : « La laïcité instrumentalisée »

 

 

 

 

10:03 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (18)

30/05/2011

Le sexisme à l'Assemblée nationale

Sous le titre « Le machisme ordinaire à l’Assemblée nationale », Le Parisien/Aujourd’hui en France (30 mai 2011) nous donne une lumineuse démonstration.

Exemples :

-          Un député UMP des Yvelines déclare à une collègue PS : « Habillée comme ça, faut pas s’étonner  de se faire violer »

-          Une députée qui, devant partir avant la fin de la séance, s’entend dire par son voisin : « avec qui vas-tu tirer un coup ? » ou « je te donne ce document si tu baises avec moi »

-          La ministre Chantale Jouanno affirme qu’elle ne peut porter une jupe  « sans entendre dans son dos des remarques salaces »

Etc, etc.

 

Et Sandrine Mazetier[1], députée PS de Paris de résumer le climat qui règne à l’Assemblée Nationale » : « une forme de paternalisme, d’infantilisation des femmes que je n’avais jamais rencontrée auparavant ».

 

A quand une « Journée de la Jupe » à devant l’Assemblée Nationale. Cela vaudrait le coup, non ?

En tout cas, bravo Messieurs : vous êtes vraiment qualifiés pour voter des lois visant des musulmanes au nom de la « dignité de la femme » et de l’égalité des sexes !

 

En avant-première mondiale le (peut-être) prochain titre du  Canard Enchainé :

Après DSK, l’affaire Tron : c’est l’UPM qui en tire une tronche !

 


(Prochaine Note: demain)

[1] Peut-être est-ce pour cela qu’elle semble avoir été parfois mal à l’aise dans la Commission sur le voil intégral (cf. le compte rendu des auditions publié par La Documentation française)