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28/01/2012

La laïcité falsifiée.

 

Vous êtes libres et autonomes et vous continuez le débat. Très bien.  Mais n'oubliez pas que désormais, vous pouvez lire gratuitement mes Notes sur Médiapart dans la rubrique "le Club". Il y en a une hier, sur la proposition d'Hollande de constitutionnaliser la loi de 1905.

Par ailleurs, toutes les Notes que j'ai écrites pendant l'année 2005 sur cette loi de séparation et en 2011, lors du débat de l'UMP, sur l'Alsace-Moselle constituent une contribution au débat.

Enfin, voici un livre qui, je crois, tombe à pic.

 

 

Mise en vente : 26/01/2012

LA LAÏCITÉ FALSIFIÉE

 

 

 

Jean BAUBÉROT

 

Classiquement considérée comme un des principaux marqueurs de la gauche, la laïcité aurait-elle viré à droite, voire à l’extrême droite ? La question se pose depuis le « débat sur la laïcité » de l’UMP, les effets de manche de la droite populaire et les références répétées de Marine Le Pen à la séparation de la religion et de l’État. De nombreuses personnalités, de gauche et au-delà, dénoncent cette dérive sans véritablement réussir à la réfuter. Protester contre la « stigmatisation » des musulmans – qui est souvent le vrai motif de cette nouvelle posture « laïque » – est bien sûr nécessaire. Mais en rester là se révèle totalement insuffisant, car cette nouvelle laïcité de droite se pare de valeurs partagées comme la démocratie, l’égalité des sexes et la liberté d’expression. Il est donc urgent d’analyser, point par point, comment la laïcité peut être ainsi falsifiée et pourquoi on fait dire aussi facilement à la loi de séparation de 1905 le contraire de ce qu’elle a réellement dit.

 

C’est ce que fait Jean Baubérot dans cet essai, où il démonte les mécanismes de la nouvelle laïcité, en historien et en sociologue, avec une minutie et une rigueur qui n’excluent ni un ton alerte ni des pointes d’humour. Il montre que, pour promouvoir la laïcité, il faut oser mettre en cause les structures dominantes de la société elle-même. Dans deux chapitres conclusifs passionnants, il propose un « programme républicain pour refonder la laïcité » et une libération des cléricalismes d’aujourd’hui, grâce à la recherche d’un art de vivre : la            « laïcité intérieure ».

 

 

Jean Baubérot est professeur émérite de la chaire Histoire et Sociologie de la laïcité à l’EPHE. Il a fondé le Groupe Sociétés, Religions, laïcités (CNRS-EPHE), dont il est toujours membre. Ses nombreux travaux sur la laïcité font autorité et ont été traduits en quatorze langues. En 2008, il avait déjà attiré l’attention sur un travestissement de la laïcité dans son ouvrage La Laïcité expliquée à M. Sarkozy et à ceux qui écrivent ses discours (Albin Michel, 2008).

 

Collection : Cahiers libres – 216 pages – 17,00 €

08:40 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1016)

23/01/2011

LAÏCITES SANS FRONTIERES

Comme promis (ce qui n'a pas empêché quelques uns de le réclamer), voici une présentation de notre ouvrage commun, à Micheline Milot et moi-même: Laïcités sans frontières (Le Seuil, coll: La couleur des idées, 352 pages, 21 €). Le Monde en a fait un compte rendu assez substantiel dans le n° daté du 22 janvier. ce compte-rendu donne une bonne idée du contenu de l'ouvrage.

Le seul problème (idéologiquement sensible), c'est que le titre qui a été donné par le quotidien (il faut savoir que ce ne sont pas les journalistes qui font les titres, mais un autre service, plus tourné vers le marketing): "Pour une laïcité ouverte" est, lui, décalé: nous ne nous situons pas dans une perspective qui serait pour ou contre la dite laïcité ouverte. Ne serait-ce parce que nous tentons de dégager 6 types de laïcités et 3 seuils de laïcisation. En même temps, nous insistons sur la consistance de la notion de laïcité: sa concrétisation plurielle n'empêche nullement de dégager des principes qui, ensemble, forment LA laïcité.

C'est dire que nous avons une perspective d'abord analytique et que, comme l'écrit fort bien l'auteure du compte-rendu (S. Le Bars), notre livre est "à mi chemin entre ouvrage scientifique et de vulgarisation." Donc voici

des idées forces de l’ouvrage (avec quelques citations):

La laïcité, conjonction de 4 principes, se décline au singulier et au pluriel :

 « Au pluriel, car suivant les traditions nationales et régionales, les conjonctures géo-politiques, les mutations sociales dominantes, les périodes socio-historiques, différents types de laïcité s’avèrent plus ou moins hégémoniques. La réalité empirique est infinie et mêle des ingrédients multiples. »

 

« On peut aussi conjuguer « la laïcité » au singulier car, si diverses soient leurs formes, et les situations auxquelles elles correspondent, les laïcités ont toutes en commun le fait d’articuler, de façon plus ou moins harmonieuse, quatre principes.

Deux portent sur les finalités : la garantie de la liberté de conscience, l’égalité et la non-discrimination. Deux concernent les moyens : la séparation du politique et du religieux, la neutralité de l’État à l’égard des diverses croyances. Le terme de laïcité est donc irremplaçable, (…) parce que seul il est capable de rassembler ces quatre éléments.

 

C’est pourquoi d’ailleurs la laïcité peut prendre des configurations très variées et sembler toujours se trouver en équilibre instable, voire être « menacée ». La « menace » peut provenir de différents côtés : non seulement être portée par ceux qui sont « furieusement religieux » (…), mais également par ceux qui sont « furieusement » indifférents en matière de religion, ou hostiles à la religion, même si ces « fureurs » peuvent prendre le masque de la « défense de la laïcité ».

 

Cette perspective permet de dédogmatiser la conception qu’ont certains de la laïcité : il n’existe pas de pays laïque absolu et relativement peu de pays totalement non laïques : il existe diverses formes de laïcité qui tendent à faire prévaloir tel ou tel des quatre principes sur les autres, selon les traditions nationales, la conjoncture socio-historique, le contexte géo-politique :

Aujourd’hui, plus encore qu’hier, dans des sociétés dont l’aspect pluriculturel s’est accentué, la laïcité doit réguler politiquement des personnes et des groupes dont le rapport à la sécularisation est différent, qui évoluent à leur rythme et de façon extrêmement diverse (cf. l’exemple donné dans l’ouvrage du féminisme musulman) :

une typologie à la façon d'un portrait robot propose, dans la deuxième partie, six types différents de laïcités (que l’on peut trouver entremêlés dans la réalité concrète) et, dans la cinquième partie, trois périodes typiques, qui montrent que, dans chaque période, les questions qui se posent tendent à être analogues d’un pays à l’autre, même si les solutions adoptées peuvent être différentes. Cela permet de nombreuses comparaisons internationales :

 « Notre typologie, classant les laïcités en six types différents, et notre périodisation, qui propose de voir dans les changements historiques trois seuils typiques, permettent de saisir des dominantes avec leur cohérence interne explicite et implicite, de mieux comprendre des logiques à l’œuvre ainsi que les diverses contestations de ces logiques», d’effectuer des comparaisons dans l'histoire et le présent.

Chaque cas de figure empirique de la laïcité peut dès lors prendre du relief à l’aune des évaluations et comparaisons rendues possibles par cette typologie et ces  ‘seuils’ ».

 

L’ouvrage met clairement en œuvre, aussi bien historiquement que pour l’aujourd’hui, une distinction claire entre

- un processus socio-politique de laïcisation/laïcité qui tend à inscrire dans le droit les conséquences des quatre principes mentionnés, et à organiser le « vivre-ensemble » selon ces principes (plus ou moins respectés dans la réalité) et

- un processus socio-culturel de sécularisation, prise de distance par rapport à la prétention du religieux d’imprégner les comportements culturels et/ou simple changement de condition d’existence qui éloigne la vie quotidienne de la religion, et donc est un effet de la dynamique sociale.

 

Dans ce cadre, la « sécularisation interne » ou la non sécularisation interne » des groupes religieux est leur affaire (dans l’ouvrage nous donnons l’exemple du chanoine Kir qui était député et qui, dans la France laïque venait à l’assemblée nationale, vêtu d’une soutane. Après Vatican II, la majorité des prêtres ont abandonné la soutane, mais ce n’est pas la laïcité qui est intervenue dans cette affaire).

 

Il existe aujourd’hui 2 « dangers », du côté des religions, vouloir contrer le ‘défi’ que représente la sécularisation par moins de laïcité (illusion : des pays qui ont encore des restes de religion d’Etat sont des pays où la pratique de cette religion est très faible : Royaume Uni, Danemark, Norvège, etc ; et en Iran, la confusion politique-religion est un élément de sécularisation de la jeunesse instruite) ; de l’autre, ceux qui, par peur de certaines religions, veulent imposer la sécularisation au nom de la laïcité, ce qui est également contre-productif.

 

 

« Car si la laïcité est, selon Emile Poulat, une « politique de pacification par le droit », ce qui indique bien les plans où elle s’enracine (le politique et le juridique), elle représente aussi en permanence un enjeu social. Les acteurs vont privilégier ce qui correspond à leurs intérêts propres. Et souvent deux groupes se sont affrontés ou parfois s’affrontent toujours.

 

D’une part, il y a ceux qui tentent de réduire laïcité à la seule finalité de la liberté de conscience, qu’ils tirent vers une interprétation réductrice en la comprenant avant tout comme la liberté religieuse et donc en minorant les moyens qui permettent d’assurer cette liberté pour tous

.

D’autre part, il y a ceux qui hypertrophient les moyens, la séparation et la neutralité, au risque de transformer subrepticement la finalité de la liberté de conscience pour tous en une « émancipation (plus ou moins obligatoire) à l’égard de la religion » et de confondre ainsi laïcité et sécularisation, alors que la laïcité constitue, encore plus aujourd’hui qu’hier peut-être, la gouvernance politique d’individus ayant des rapports très divers avec la sécularisation. »

 

L’ouvrage est donc, aussi, un plaidoyer pour un véritable universalisme qui, sous prétexte de référence à un « individu abstrait », n’affirme pas que les minorités n’existent pas quand il s’agit des droits, tout en imposant à ces minorités des devoirs spécifiques (exemple donné dans l’ouvrage : depuis 2007, c’est le Haut Conseil à l’Intégration qui, en France, est chargé de faire des propositions en matière de laïcité, ce qui cible la laïcité sur une partie de la population).

 

L’ouvrage parle de « laïcités sans frontières » et il se situe dans un débat international sur la laïcité, exposant diverses optiques développées par des chercheurs de différents pays, qui semblent partielles aux auteurs, soit qu’elle se focalisent sur « les moyens laïques », soient qu’elles privilégient « les finalités laïques », d’une manière qui tend à « la valorisation d’un rôle accru des religions » (troisième partie).



L’ouvrage revisite aussi la laïcité française (sixième partie), en démontant des « idées reçues », en insistant sur le fait que la laïcité française a historiquement moins aboutit à une réduction de la religion qu’à son déplacement :

« Si on assiste à un affaiblissement des marques institutionnelles de l’Eglise catholique, on assiste aussi à une incorporation des manifestations publiques de la religion, et du catholicisme en particulier dans le développement de la société civile. »

Après avoir insisté sur quelques impensés concernant la loi de 1905, et fait le point sur les débat qui ont entouré la notion de « pacte laïque », cette partie suit les débats sur la laïcité en France, jusqu’à et y compris la loi sur le port du voile intégral.

 

Bref, nous avons tenté de faire un ouvrage qui envisage la laïcité de différents points de vue (au sens presque littéral de l'expression: il y a 6 parties, et chacune déplace l'angle de vue pourrait-on dire. Chaque partie est autonome et on n'est pas obligé de lire dans l'ordre. Chaque partie peut se lire indépendamment des autres; en même temps les différentes parties se renvoient les unes aux autres)

Et c'est vraiment un ouvrage écrit à 4 mains: nous nous sommes beaucoup "interpellés" mutuellement pour pouvoir aboutir à une rédaction commune.

Je pourrais continuer longtemps à vous en parler; mais le mieux est de vous souhaiter une très bonne lecture.

 

PS: A propos de la Note sur la Tunisie; c'est vraiment dévoyer mes propos que d'y lmmire autre chose que l'affirmation que la laïcité, l'égalité femmes-hommes et la démocratie relèvent d'un combat commun. Toutes les Notes du Blog, depuis sa création, qui abordent ces sujets, se situent dans cette perspective;

 

 

 

 

 

13:21 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (22)

20/12/2010

Laïcité, mode d'emploi

Une mini Note pour raison de mal de dos.

Mais je voulais signaler à celles et ceux qui n’ont pas fini leurs courses, pour les cadeaux de Noël et/ou de fêtes de fin d’année, l’ouvrage de DOUNIA BOUZAR :

Laïcité mode d’emploi. Cadre légal et solutions pratiques : 42 études de cas paru chez Eyrolles (et que vous trouverez dans les FNAC à la rubrique « Management »)

Je ne suis pas toujours d’accord avec l’approche de Dounia Bouzar. Par exemple, elle envisage le cas où « des maris refusent que des gynécologues accouchent leurs épouses » (situation 26) sans rien dire du cas où des femmes, dans d’autres situations thérapeutiques, souhaitent être examinées par des médecins femmes. Or, d’après mes propres enquêtes, ce cas existe bel et bien, même si on tente de le passer sous silence. Je recommande cependant  chaudement son livre car elle a fait un travail que personne, à ma connaissance, n’a fait avant elle de façon aussi complète : examiner comment la laïcité à la française se concrétise dans les services publics (au sens large) et dans les entreprises.

Pour chaque cas envisagé, elle donne l’état de la législation, au sens le plus large du terme (non seulement la loi mais  des avis et notes du Conseil d’Etat, Circulaires, Directives, articles du Code du travail, Décisions judiciaires, Délibérations de la HALDE,….) puis ses propres perspectives (Problématique, Eléments clés du débat, Que faire ?). Donc on dispose d’une information claire et sérieuse sur le cadre juridique (nul n’est censé ignorer la loi !), qui donne plus de possibilités d’accommodements que certains ne le disent. Ensuite on peut réfléchir aux accords et aux désaccords que l’on peut avoir avec ce qu’elle propose. Il lui arrive d’ailleurs de proposer 2 solutions possibles.

Un livre extrêmement utile donc à la fois par son côté informatif et par sa contribution à un débat qui devrait avoir lieu de façon posée et loin du tapage médiatique.

 D’autre part, à celles et ceux qui veulent être vraiment en avance sur tout le monde, je propose quelque chose d’absolument inédit : fêter Noël 2011 dés le mois de janvier, en offrant à tous vos amis, deux ouvrages dont nous reparlerons

-Laïcités sans frontières de J. Baubérot et M. Milot, Le Seuil. En librairie le 13 janvier

-Sacrée médecine. Histoire et devenir d’un sanctuaire de la Raison de J. Baubérot et R. Liogier, Entrelacs. En librairie le 18 janvier.

Qu’on se le dise !

19:51 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (24)

04/06/2010

Téléfilm Voile intégral. Histoire de la laïcité en France, 5ème édit. revue.

Le Téléfilm « Ce que le voile dévoile » de Négar ZOKA, qui est une enquête très originale dans la forme et bien documentée au niveau du fond sur le « voile intégral », sera diffusé  sur LCP –La Chaîne Parlementaire (visible par la TNT) :

 

Dimanche 6 Juin 2010 à 21h

Samedi 12 Juin à minuit

Mardi 22 Juin 2010 à 19h30

 

(avec des rediffusions supplémentaires pour ceux qui reçoivent LCP par câble ou ADSL)

 

Nous reparlerons plus tard d’un autre film, d’Agnés de Féo, « Sous la burqa » qui existe déjà sous une forme qui dure environ 1 heure et va encore être complété par l’auteure.

 

Et tant que j’y suis, je vous signale la parution (il y a déjà 3 semaines), de la 5ème édition, (refondue, j’ai fait des modifs pour suivre les avancées de la recherche, et j’ai notamment beaucoup modifié le dernier chapitre sur la laïcité sous la Ve République) de mon « Que sais-je ? » (PUF, 9 €, c’est presque donné !)

Histoire de la laïcité en France.

 Qu'on se le dise!

10:24 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1)

13/10/2008

DES FILLES VOILEES PARLENT (SUITE)

J’ai eu des problèmes récurrents de wifi et d’accès à internet toute la semaine dernière et j’ai profité de l’amabilité d’une collègue d’hôtel pour envoyer la première partie de la Note sur l’ouvrage Les filles voilées parlent, publié par les éditions La Fabrique (64, rue Rébeval, 75019 Paris, Diffusion : Harmonia Mundi).

Je vous livre donc la suite de cette Note (cf. Note du 6/10/2008, que vous pouvez trouver ci après, si vous ne l’avez pas lue ou si vous voulez vous la remettre rapido en mémoire)

L'ouvrage comporte, pour l’essentiel, 44 témoignage recueillis par Malika Latrèche, Ismahane Chouder, qui est un(e) des piliers de l’association « Islam et laïcité », et Pierre Tevanian, déjà auteur d’un excellent petit livre : Le voile médiatique (éd : Raison d’Agir).  Leur entreprise a été soutenue par l’association Une école pour tous/toutes et par le Collectif des féministes pour l’égalité.

Témoignages, ai-je écrit, et donc ressenti de ces jeunes filles et jeunes femmes. Pour la plupart elles ont été soit démissionnaires ou expulsées de l’école publique pour cause de port de foulard, soit obligées d’enlever leur foulard contre leur gré pour pouvoir continuer leur scolarité (parfois à la demande pressante de leurs parents).

La diversité des situations rapportées est d’ailleurs une des richesses de ce livre, qui en compte plusieurs. Et l'amertume des jeunes filles qui ont enlevé leur foulard à l'école, celles que l'institution scolaire croit avoir gagné à sa "cause", apparait en fait la plus forte.

 

Témoignage ne signifie naturellement pas enquête sociologique, les auteurs le savent, mais leur but est de rompre l’omerta, la loi du silence qui fait croire que tout se trouve réglé. La télé qui est si friante de "témoignages" (au point, d'ailleurs, d'intituler souvent "témoignage" des propos qui sont des points de vue ou des analyses) ne leur a surtout pas demander de "témoigner". Pourtant le rapport de la Commission Stasi va bientôt avoir 5 ans. Ce serait l'occasion, non?

Par ailleurs, je peux personnellement ajouter que ce qu’elles décrivent correspond factuellement à des témoignages que j’ai eu d’autres acteurs, des enseignants, même si les points de vue peuvent être différents.

De plus j’ai retrouvé des éléments d’une expérience analogue (l’analogie étant la ressemblance et la différence) que j’ai moi-même vécu durant ma propre scolarité, dont je conserve une blessure jamais complètement refermée.

Enfin, ce qui s’est passé à la rentrée 2004 ne fut que le dernier acte d’une gestion calamiteuse par l’éducation nationale de la « question du foulard ». D’ailleurs, il existait un consensus, à la Commission Stasi, pour estimer que, dans cette affaire, l’éducation nationale, comme institution, comme administration, s’était montrée particulièrement incapable. Il y a même des membres de cette Commission qui ont voté la loi car, disaient-ils, l’éducation nationale est « incapable de se dépatouiller » du problème.

 

La proximité factuelle du témoignage des filles et de ceux de certains profs se manifeste notamment sur un sujet précis. A la suite de la réticence d’une des membres de la Commission Stasi à voter la proposition de loi contre les signes ostensibles, il a été rajouté au rapport de la Commission la nécessité, avant toute exclusion, d’une phase de dialogue entre le corps professoral et la direction des lycées/colèges concernés d’une part, et les jeunes filles de l’autre.

Selon ce que m’ont dit des profs concernés, et ce que montrent encore plus les témoignages recueillis, c’est que cette mesure, dictée par la bonne intention de ne pas exclure brutalement, du jour au lendemain, s'est avérée très largement contreproductive. Ce fut un peu l’enfer pavé de bonnes intentions.

Pourquoi? Parce que, pour que le dialogue s’établisse il faut qu’il y ait autorité, mais pas pouvoir, c'est-à-dire pas d’acte de répression comme objectif. La situation scolaire n'est guère, de toute façon, une situation de dialogue. Et le dit « dialogue », sauf exception, s’est résumé à la mise à l’écart des filles aux sein de l’établissement scolaire, parquées dans une salle spéciale, stigmatisées comme n’étant pas « normales », conformes à la norme scolaire et sociale.

A travers les témoignages, on s’aperçoit que ces semaines ont été les plus dures, les plus éprouvantes de ce qu’on vécu les jeunes filles. Leurs souvenirs, à ce sujet, sont particulièrement amers. Il faut les lire.

 

Mais des témoignages de profs montrent qu’eux aussi ont mal vécu ces interminables semaines. Certains se trouvaient fort mal à l’aise. Ils n’étaient pas toujours convaincus du bon droit de ce qu’ils exigeaient. Ils se justifiaient, à leurs propres yeux, en se disant qu’ils faisaient cela dans « l’intérêt des jeunes filles », pour qu’elles puissent continuer leur scolarité.

Plus d’un s’est montré cassant, a tenté de contraindre (psychologiquement), faute de pouvoir convaincre, en se disant qu’il fallait « sauver ces élèves malgré elles ». Mais bien sûr, et de nombreux récits du livre le montrent, ils ont été ressentis, ils ne pouvaient être ressentis que comme hostiles, répressifs, porteurs d’une normalité qui exclue.

 

Certes, il existait des profs ou proviseurs militants antifoulards qui ont réprimé, voir provoqué ou même injurié sans état d’âme. Il s’est produit, comme l’indique une des élèves « une alliance un peu contre nature des « laïcards », des féministes et des fachos »

D’autres ont su faire passer quelque chose, pour montrer aux filles qu’ils n’étaient pas leurs ennemis (l’une d’entre elles rapporte qu’une proviseure qu’elle a pensé alors être « contre » elle; maintenant, ajoute-t-elle, « avec le recul, je la comprends et je la remercie »). Certains ont même fait ce qu’ils pouvaient pour soutenir les jeunes filles. La majorité ne savait pas trop comment appliquer la loi, ni gérer ces fameuses semaines de pseudo dialogue.

Un des aspects les plus calamiteux de ces semaines a été, cela est manifeste quand on lit les divers récits comme quand on écoute certains profs, une idéologisation du conflit. Au lieu de dire, il y a une loi, en tant que citoyennes ou bientôt citoyennes, vous avez le droit de la trouver injuste et de lutter pour son abolition, mais tant quelle existe, vous et moi devons l’appliquer, le dialogue a consisté, le plus souvent, dans un discours très idéologique. Ce discours figeait les positions, les oppositions.

Est revenu comme un mauvais refrain, le reproche (ressenti comme une injure par les jeunes filles) d’être des femmes soumises.

 

Deux paradoxes dans cette accusation.

Le premier paradoxe est qu’on leur demandait, précisément,… de se soumettre. Pour démontrer qu’elles n’étaient pas des femmes soumises, il fallait…qu’elles se soumettent à quelque chose qu’elles considéraient comme injuste.

Le second est que le vieux thème de la femme soumise à l’emprise cléricale n’a rien de féministe. C’est au contraire, depuis des lunes, un thème récurrent de l’antiféminisme laïque, ou plus exactement de l’antiféminisme qui se dit laïque pour masquer sa bêtise.

On le trouve déjà au XIXe siècle. Il a continué au cours du XXe.  Il a été le ‘meilleur’ ( !) prétexte pour ne pas donner le droit de vote aux femmes. C’est à cause de ce stéréotype que les femmes, en France, ont voté un siècle après les hommes.

Dans les autres pays démocratiques, la différence est d’un quart ou d’un tiers de siècle. Autrement dit, on trouve une marche en avant où l'on passe d’un vote censitaire à un vote masculin, puis au suffrage universel. En France, on a un blocage sur le vote masculin, qualifié (significativement) de ‘suffrage universel’, alors que les femmes ne votent pas de 1848 à 1944-45.

Cette exclusion des femmes est justifiée alors au nom du stéréotype (qui se veut laïque) de la femme soumise.

Que certaines femmes, encore aujourd'hui, aient fortement intériorisé le dit stéréotype ne change rien à l’affaire. Quand on fait l’histoire des stéréotypes, on est frappé de leur puissance, de leur permanence, de leur possibilité de resurgir.

Et l’on constate qu’une nouvelle fois cela fonctionne à merveille, justifiant de nouveau l’exclusion.

 

Les auteurs montrent, à partir d'exemples précis que "pour une fille exclue ou démissionnaire, il faut ajouter au moins deux "exclusions invisibles" par abandon avant la rentrée" (p. 109). Les témoignages des jeunes filles qui ont été désocialisées et déscolarisées et ont tenté de continuer par l'enseignement à distance (comme si elle étaient obligé"es par une maladie de rester chez elles), ou même ont renoncé, sont particulièrement significatifs.

 

Un autre enseignement important ressort des témoignages : c’est l’interdiction du bandana qui a été surtout ressenti comme une injustice profonde. Surtout que des filles portaient le bandana sans s’appeler Leila, Sabrina, Habiba ou Khadija. L’interdiction du bandana pour les jeunes filles musulmanes a été ressentie comme une discrimination ethnico-religieuse.

Cela donne parfois lieu à des scènes cocasses, et révélatrices : une prof qui demande à une jeune fille de mettre son floulard façon bandana, en précisant qu'il ne doit être ni blanc, ni noir, ne pas faire "oriental" (sic), mais être bleu, latino-américain.

J’avais prévu cela et, à la Commission Stasi, j’avais fait deux propositions. La première consistait à mettre en loi, à solenniser l’avis du Conseil d’Etat, faisant la distinction entre foulard discret et foulard ostentatoire.

La seconde proposition était un compromis, interdisant les « tenues religieuses » mais pas les signes ; le bandana ne pouvait être considéré comme une tenue religieuse.

A mon sens, cette seconde proposition avait ses chances. En tout cas le résultat aurait été serré. Le staff refusa de la mettre aux voix et, comme des petits garçons soumis et des petites filles soumises, les membres de la Commission ne réclamèrent pas qu’elle fut mise au vote. Mais le film de la séance a du en garder la mémoire.

Stricto sensu, la loi et la circulaire auraient pu amener tolérer le bandana. Mais à partir du moment où la distinction n’avait pas été explicitement faite, les consignes étaient de ne pas l’admettre.

Il semble que maintenant il soit toléré dans plusieurs écoles, pas dans toutes. Le fameux « cas par cas » que les partisans de la loi récusaient fonctionne donc. Mais de manière arbitraire. De toute façon, on ne peut empêcher du cas par cas. Ne serait-ce que parce qu’il des personnes qui savent faire preuve d’intelligence, de finesse, et d’autres, aller redisons l’expression, chère Anne, « bêtes et méchantes ».

Cela se manifeste aussi sur d’autres sujets, et nous en reparlerons.

 

PS : Je m’aperçois que je n’ai pas parlé de mon expérience perso (de rebelle !) avec l’école, comme je l’avais annonçé. Dans la mesure où elle montre, hélas, une continuité de l’institution scolaire, de la prétendue « école républicaine » (en fait très bonapartiste), à imposer des normes qui ne se justifient pas, je vous en reparlerai ; qui sait peut-être dans une semaine.

2ème PS : ce blog n’a pas l’objectif de faire de la critique de films, mais comme Libé (8/10/2008) s’est fendue d’une critique particulièrement coincée et mauvaise du dernier Woody Allen : Vicky, Christina, Barcelona, je vous recommande chaleureusement ce film.

Comme le dis un copain-collègue, ce film « a l’art de parler légèrement de choses graves ». L’art de filmer et de faire parler et vivre les personnages. Je pense que pour les dames (et les messieurs qui aiment ça), Javier Bardem est pas mal, et (moi-même, personnellement) je trouve Rebecca Hall absolument craquante.

Oui, elle est sublime Vicky-Rebecca. Mais comme no body is perfect, elle a un vilain défaut (un seul) : elle fait une thèse sur « l’identité catalane », alors qu’elle devrait travailler, toutes affaires cessantes, sur la laïcité.

Je suis absolument, totalement débordé, mais je crois, oh miracle laïque, pouvoir trouver du temps à lui consacrer, only sur le plan scientifique, of course. Woody, soit sympa, transmets le message de toute urgence…

 

 

 

16:10 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (2)

06/10/2008

DES FILLES VOILEES PARLENT

Dans l’opinion publique, la loi du 15 mars 2004 a réglé le « problème » du foulard à l’école. Même des personnes qui se sont montrées réservées face à cette loi estiment maintenant qu’elle a « ramené le calme ».

J’ai entendu plusieurs fois émettre une telle remarque, due notamment au fait que les « affaires de foulards » (pas très nombreuses au demeurant, car en général le calme existait déjà), ces affaires étaient hypermédiatisées (rappelez-vous la seule affaire des 2 filles Lévy, à l’automne 2003, a fait la « une » pendant 15 jours, 3 semaines).

Au contraire, l’expulsion de quelques jeunes filles (4 si ma mémoire est bonne, vous voyez, même moi, je dépends de l’impact donné par les médias à un événement !), pour cause de foulard, en cette rentrée scolaire 2008 n’a donné que quelques lignes dans les quotidiens les plus sérieux, informations brève noyée dans l’ensemble des 1000 et une infos.

D’autre part, le processus logique induit par cette loi (pour que la France ne soit pas condamnée par la Cour européenne des droits de l’homme) a commencé avec le contrat passé par l’Etat avec une école privée musulmane. Mais personne n’a établi le lien, alors qu’il est clair.

On peut (c’est mon cas) estimer (avec Jules Ferry qui a écrit un beau texte sur le sujet) que la liberté de l’enseignement est une liberté précieuse pour empêcher tout toute imposition d’une doctrine d’Etat (une liberté laïque en quelque sorte) et regretter que des parents et des jeunes filles qui avaient choisi l’école publique, soient « légalement » obligées de fréquenter l’école privée.

Et encore c’est, pour ces jeunes filles, la moins mauvaise solution. Car celles qui, pour des raisons pratiques, ne peuvent pas aller à l’école privée (parfois catholique d’ailleurs) sont contraintes, soit de suivre l’enseignement à distance (ce qui les désocialise et les parquent dans leur maison), soit d’abandonner l’école à 16 ans (elle n’est plus obligatoire, alors), soit d’enlever leur foulard contre leur gré.

 

Quelle que soit la position des internautes qui surfent sur ce blog par rapport au foulard (et les échos que j’en ai montrent qu’elle est fort plurielle), un constat sur le traitement médiatique du foulard devrait pouvoir nous réunir. Hypermédiatisées jusqu’en 2004, les jeunes filles qui portent le foulard se trouvent réduites au silence depuis lors. Les deux attitudes sont révélatrices du traitement médiatique de la réalité. Traitement médiatique, à mon sens dommageable pour la démocratie.

J’ai un souvenir fort de la matinée d’auditions de la Commission Stasi consacrée aux jeunes musulmanes. Elle se divisait en deux : une audition avec foulard ; une audition sans foulard. A la première audition (deux jeunes filles portant le foulard), il y avait davantage de cameramen et camerawomen que quand nous avions auditionné des ministres et des leaders politiques. A la seconde, celle de la jeune fille n’ayant pas de foulard… ils étaient tous, oui tous, partis.

Naturellement cette dernière jeune fille était furieuse de cette différence de traitement et elle a déclaré alors : « s’il faut que je porte une burka pour que l’on entende ce que j’ai à dire ; la prochaine fois, je viendrais en burka ».

Mais là où elle se trompait, c’est que les cameramen/women n’entendaient pas plus ce qu’avait à dire les 2 jeunes filles portant foulard que ce qu’elle avait à dire, elle qui n’en portait pas. Ce que ces 3 jeunes filles avaient à dire, ils s’en moquaient complètement. Seule l’image les intéressait.

Il ne s’agissait pas d’écouter, seulement de filmer un foulard. C’est seulement pour cela que, plus de foulard, plus de cameramen/women. Ce jour là, j’ai éprouvé du mépris. Oui ; j’ai trouvé méprisables ces cameramen/women, exécutant leur métier comme des chiens de Pavlov, se comportant comme les pires moutons de Panurge. Pas un n’est resté, pas un seul.

Humains décervelés. Robots humains. Et si la laïcité est menacée, c’est bien par des gens de cette sorte. Mais aussi par l’ensemble de la société qui accepte de fonctionner ainsi. De qualifier d’informations leurs turpitudes. Car la laïcité est liberté de penser comme elle est liberté de conscience. Et ces comportements, ce fonctionnement social = un étouffoir de la liberté de penser.

 

On dit qu’il faut mépriser les idées, pas les gens. Bernique ! Quand les gens adoptent un comportement aussi méprisable, il est urgent de les mépriser un peu pour ne pas se trouver soi-même (trop) contaminé par leur contagieux décervelage. Oui, il y a des fois où le mépris de la bêtise humaine est essentiel pour rester un peu libre, pour ne pas vivre complètement couché.

Et il faut savoir d’ailleurs qu’ils ne sont pas seulement bêtes, ils sont aussi méchants. Ils voudraient, en effet, que tous leur ressemblent. Les personnes possédant cervelle, celles et ceux qui ne se conduisent pas selon les stéréotypes sociaux sont leurs ennemis. Ils les traquent, ils les mordent. Et quand on a subi leurs blessures, reste le mépris comme élément vital de liberté intérieure.

 

Eh oui, vous pensiez qu’il était doux et bien gentil, le Baubérot. C’est parfois le cas, mais pas toujours. Il existe des moments de révolte, de colère, de refus. Quelqu’un qui me connaît bien dit que je n’ai pas tout à fait quitté mon adolescence. Peut-être. Encore que, j’ai appris aussi à avoir un pied dans le système. Je sais être « normal » quand je le veux. Et des fois, je porte « ostensiblement » mes décorations de (presque) maréchal soviétique pour le montrer. Pour prouver que le refus est un choix, et non une incapacité de vivre « intégré ».

Un pied dans le système, pas forcément deux. Vous savez, c’est à la fin d’un vieux film de Charlot : celui-ci est poursuivi par la police américaine et par des bandits mexicains : l’ordre insupportable d’un côté, le désordre-loi de la jungle de l’autre. Alors, Charlot chemine sur la frontière, un pied en territoire américain, un pied en territoire mexicain. C’est une très belle métaphore.

 

Bref, le silence actuel sur les jeunes filles à foulard est l’exacte continuation de l’hypermédiation passée. La même logique est à l’œuvre et aujourd’hui vous ne trouverez plus aucune émission de télévision, même les émissions dites « sérieuses » qui prendra comme sujet : que sont devenues les jeunes filles exclues de l’école publique pour cause de port de foulard ?

Ismahane Chouder, Malika Latrèche et Pierre Tevanian (qui avait déjà analysé la construction médiatique des affaires de foulard) ont recueilli leurs témoignages et le publient dans un ouvrage très intéressant : Les filles voilées parlent, publié par les éditions La Fabrique (64, rue Rébeval, 75019 Paris, Diffusion : Harmonia Mundi).

 

(à suivre)

 



 

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09/09/2005

UNE BELLE SYNTHESE

MIREILLE ESTIVALEZES


 LES RELIGIONS DANS L'ENSEIGNEMENT LAÏQUE

On parle en France depuis une quinzaine d’années d’un nécessaire enseignement du fait religieux. Comment ce débat est-il venu sur les devants de la scène publique ? Quels sont ses enjeux et les attentes qu’il suscite ? Comment les professeurs chargés de cet enseignement sont-ils formés ? Comment répondre au mieux aux attentes de la société, des parents d’élèves et des élèves ?

Si l’on s’accorde à penser qu’une connaissance des religions doit faire partie de la culture scolaire de tout futur citoyen, on peut s’interroger sur les choix qu’opèrent les programmes et les manuels, incarnant à la fois une mémoire du passé et un projet d’avenir de la société. Mais cet enseignement ne va pas sans difficultés : quels sont les écueils à éviter ? La laïcité est-elle un obstacle ou, au contraire, l’une des conditions de cet enseignement dans une École devenue l’un des lieux stratégiques de l’expression des appartenances religieuses ?

Cet ouvrage montre très concrètement comment est mené, avec bien des hésitations et non sans problèmes, l’enseignement du fait religieux dans les collèges et les lycées de la République. Il permet également de mesurer l’importance d’une approche pédagogique distanciée et dépassionnée, bien distincte d’une démarche d’ordre confessionnel, pour communiquer aux citoyens de demain les connaissances nécessaires à la compréhension de questions qui traversent toute l’histoire de l’humanité jusqu’à aujourd’hui. Un panorama d’ensemble de la situation qui n’avait encore jamais été proposé.

Préface de Jean BAUBEROT

Docteur de l'École pratique des hautes études (« Histoire des religions et des systèmes de pensée ») où elle est chargée de conférences, Mireille Estivalèzes est chercheur au Groupe de sociologie des religions et de la laïcité (CNRS-EPHE).

Presses Universitaires de France, 326 pages, 21 euros.

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08/07/2005

CHOIX D'OUVRAGES

BIBLIOGRAPHIE

Voici, à la demande d’Odile, une Bibliographie, certes pas complète et où j’ai privilégié les livres et les auteurs que je trouve intéressant (quitte à signaler quand même quelques livres importants, même si j’en récuse la problématique). Certains se trouvent facilement en librairie et, SI VOUS LE POUVEZ, acheter des livres : c’est indispensable pour que les éditeurs continuent à publier des ouvrages « sérieux » ; sinon  bientôt vous n’aurez plus que des essais journalistiques de troisième main et la vie des stars. Sinon, consulter les en bibliothèque et, au besoin, N’HESITEZ PAS A DEMANDER A VOTRE BIBLIOTEQUE PREFEREE DE LES ACQUERIR. OK ?

I LAÏCITE EN FRANCE

1.  histoire de la laïcite   et de la separation 
Airiau P, Cent ans de laïcité française 1905-2005, Presses de la renaissance, 2005

Amson D., La querelle religieuse, quinze siècles d’incompréhension, Odile Jacob, 2004

Baubérot J., Laïcité1905-2005 entre passion et raison, Le Seuil, 2004.

Baubérot J., Mathieu S., Religion, modernité et culture au Royaume Uni et en France (1800-1914),  Points-Seuil, 2002.

(Bruley Y ;), 1905 La séparation des Eglises et de l’Etat, les textes fondateurs, Perrin, 2004.
Boyer A., 1905, La séparation Eglises-Etat, Cana, 2004.

Cabanel P., Le Dieu de la République (1860-1900),  Rennes, PUR, 2003.

Chantin J.-P., Moulinet D. (éd.), La séparation de 1905,  Ed. de l’Atelier, 2005.

Collectif : La laïcité : des débats, une histoire, un avenir (1789-2005),  Le Sénat, 2005
Lalouette J., La séparation des Eglises et de l’Etat (1789-1905),  Le Seuil, 2005.

Larkin M., L’Eglise et l’Etat en France, 1905 : la crise de la séparation, Toulouse Privat, 2004.

Mayeur J.-M., La question laïque (xixe-xxe siècle), Fayard, 1997.

Mayeur J.-M., La séparation des Églises et de l’État, Éd. de l’Atelier, 2005

.Merle G., Émile Combes, Fayard, 1995.

Nora P. (éd.), Les lieux de mémoire, (3 tomes) Gallimard, 1984-1992.

Poulat É., Liberté, laïcité, la guerre des deux France et le principe de modernité, Cerf/Cujas, 1987.

Scot J-P., « L’Etat chez lui, l’Eglise chez elle », Seuil, 2005
Weill G., Histoire de l’idée laïque en France au XIXe siècle, Hachette, 2004.

2   problèmes juridiques

Boussinesq J., La laïcité, mémento juridique, Le Seuil, 1994

Conseil d’Etat, Un siècle de laïcité, La documentation française, 2004

Durand-Prinborgne Cl., La laïcité, Dalloz, 1996

Jeuffroy B., Tricard F. (éd .), Liberté religieuse et régime des cultes en droit français, Le Cerf, 1996

MessnerF., Prélot P.-H., Woerling J.-M. (éd.), Traité de droit français des religions, Ed. du Juris-Classeur, 2003.

Poulat E, Notre laïcité publique, Berg International, 2003.

3. L’école laïque

Baubérot J., La morale laïque contre l’ordre moral, Le Seuil, 1997.

Cabanel P., La République du certificat d’études, Belin, 2002

Chevallier P., La séparation de l’Église et de l’École, Fayard, 1981.

Debray R., L’enseignement du fait religieux dans l’école publique, Odile Jacob, 2002.

Deloye Y., École et citoyenneté, l’individualisme républicain de Jules Ferry à Vichy, Presses de la fnsp, 1994.

Estivalezes, Les religions dans l’enseignement laïque,Puf, 2005

Ferry J., La République des citoyens, 2 t. (textes présentés par O. Ru­delle), Imprimerie nationale, 1996.

Gaillard J.-M., Jules Ferry, Fayard, 1989.

Lelièvre Ch., Nique Ch., La République n’éduquera plus. La fin du mythe Ferry, Plon, 1993.

Loeffel L., La question du fondement de la morale laïque, PUF, 2000

4. réflexions et problèmes actuels

.Baubérot J., Bouzar D., Costa-Lascoux J., Le voile que cache-t-il ?, Ed. de l’Atelier, 2004

Bedouelle G., Costa J.-P., Les  laïcités à la française, PUF, 1998.

Cabanel P., Les mots de la laïcité, Toulouse, Presses Universitaires du Mirail, 2004.

Césari J., L’islam à l’épreuve de l’Occident,  La Découverte,  2004

Champion Fr., Cohen M. (éd.), Sectes et démocratie, Le Seuil, 1999

Coq G., Laïcité et République, Le Félin, 2003.
Gauchet M., La religion dans la démocratie,  Gallimard, 1998

Hervieu-Léger D., Catholicisme, la fin d’un monde,  Bayard, 2003.

Lazar Ph., Autrement dit laïque, Liana Levi,  2003.

Libération, La laïcité dévoilée, L’Aube, 204.
Pena-Ruiz H., Dieu et Marianne, Paris, puf, 2004.

Portier Ph. (éd.), La Laïcité, une valeur d’aujourd’hui ?, Rennes, PUR,  2001

Renaut A., Touraine A., Un débat sur la laïcité, Stock, 2005.

Raison Présente, Une laïcité pour l’avenir,  Colloque de l’Union rationaliste, n° 149-150, 2005
O Roy, La laïcité face à l’islam, Stock, 2005.

Stasi B. (éd.), Laïcité et République, La Documentation française, 2004.

Willaime J.-P., Europe et religions, les enjeux du XXIe siècle, Fayard, 2004

Zarka Y. Ch. (éd.), Faut-il réviser la loi de 1905 ?, PUF, 2005.

II   EXEMPLES D’AUTRES LAÏCITES

Baubérot J. (éd.), La laïcité à l’épreuve,  religions et liberté dans le monde, Universalis, 2004

Brassac P.-J., Avec ou sans Dieu, Vingt étudiants en Europe : religions et laïcité, Autrement, 2005.
Blancarte R ., Laicidad y Valores en un Estado democratico, Mexico, El Collegio de Mexico, 2000

Bulletin d’Histoire Politique (Montréal),  La laïcité en France et au Quebec. Vol 13, n° 3, printemps 2005.

Chélini-Pont B. – Gunn J., Dieu en France et aux Etats-Unis, Berg International, 2005

Mély B., De la séparation des Eglises et de l’Ecole,mise en  perceptive historique (Allemagne, France, Grande-Bretagne, Italie), Ed. Page deux,  2004.
Milot M., Laïcité dans le nouveau monde, le cas du Québec, Turnhout, Brepols, 2002.

Kaboglu I. O., Laiklik ve Demokrasi,  Ankara, Imge Dagitim, 2001.

Randaxhe F., Zuber V., Laïcités-Démocratie, des relations ambiguës, Turnhout, Brepols, 2003.

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