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11/09/2011

Un troussage de domestique: le livre. Le HCI et la chasse aux femmes à foulard: le dégout et le mépris.

 1) Un troussage de domestique

Christine Delphy (coord.)
Clémentine Autain, Jenny Brown, Mona Chollet, Sophie Courval, Rokhaya Diallo, Béatrice Gamba, Michelle Guerci, Gisèle Halimi, Christelle Hamel, Natacha Henry, Sabine Lambert, Titiou Lecoq, Claire Levenson, Mademoiselle, Marie Papin, Emmanuelle Piet, Audrey Pulvar, Joan W. Scott, Sylvie Tissot, les TumulTueuses, Najate Zouggari

L'objet de ce livre n’est nullement de discuter des faits de ce qu’on a appelé l’«affaire Strauss-Kahn». Il est de rendre compte de l’effarement des féministes françaises devant les déclarations des hommes – et femmes – politiques à la nouvelle de son arrestation.
Effarement et indignation: Dominique Strauss-Kahn était présenté comme une victime et, surtout, on ne voyait que lui, comme s' il ne s’agissait pas d’une agression, vraie ou fausse peu importe ici, mais en tous les cas qui impliquait au moins deux personnes.

Ce livre consiste en une sélection de textes de féministes (journalistes, universitaires, chercheuses, étudiantes, de toutes générations) qui s’arrête, sauf exception, à la première semaine de juin. Ainsi, sauf pour l’article de Clémentine Autain et Audrey Pulvar qui clôt le livre, il n’y a pas de réaction à l’annonce de la fin des poursuites contre DSK fin juillet pas plus qu’aux propos sur sa «résurrection».
Beaucoup de femmes et d'hommes ont été choqués par l’invocation d’une soi-disant culture nationale pour justifier l’injustifiable. La confrontation politique sur le viol, sur la violence est ouverte. A moins d’un an de la présidentielle...

 184 p. / 7 euros
ISBN: 978-2-84950-328-7
Collection Nouvelles Questions Féministes

RENDEZ-VOUS avec les AUTEURES
j
eudi 15 septembre à 19 heures, au Lieu Dit
6 rue Sorbier, 75020 Paris

Vendredi 23 septembre à 19 heures,
à la librairie Violette and Co

102 rue de Charonne, 75011 Paris

2) Le HCI et la chasse aux femmes à foulard : le dégout et le mépris.

Et, pendant ce temps, la chasse aux femmes qui portent un foulard continue : dans un Avis remis au premier Ministre’ le Haut Conseil à l’Intégration (défense de rire devant ce sigle !) veut chasser les femmes qui portent un foulard du marché du travail. Cela lui paraît incompatible avec « une société profondément  sécularisée » indique-t-il. On ne peut mieux dire que l’on cherche à imposer la sécularisation  aux individus, sous couvert de laïcité.

Une telle optique a toujours eu pour résultat de pervertir la laïcité en l’éloignant de la démocratie. Le HCI, s’il se préoccupait réellement d’intégration, devrait se soucier de l’état de la société dans laquelle il est demandé aux immigrés et à leurs descendants de s’intégrer. Une société qui pratique le sexisme ordinaire.

Libération titrait  ainsi sa première page les 11 et 12 juin dernier : « Harcèlement sexuel : Pourquoi la France ferme les yeux. Inadaptée, la législation limite les plaintes des femmes victimes de violences sexuelles dans le monde du travail ». Mais cela bien sûr, ne concerne en rien le HCI et son inénarrable chargé de Mission laïcité, Alain Seksig,

La logique de leur position, qui provoque en moi mépris et dégout est, de fait, la suivante : qu’une femme immigrée soit sexuellement harcelée dans son travail ne mérite pas notre attention. L’important elle qu’elle ne porte pas de foulard ! Ils sont, bien sûr, trop bêtes pour que leur logique leur saute aux yeux, mais elle est portant la conséquence sociale de leur glorieuse action.

 

04/09/2011

DSK, le dit « lobby juif », antisémitisme et laïcité.

 Dans son n° du 31 août, le quotidien Le Monde rapporte un débat, tenu sur une station de radio « sur le ‘lobby juif’ à propos de l’affaire DSK ».  Le Conseil  supérieur de l’Audiovisuel  (CSA), et notamment le président de son  Groupe de travail sur  la déontologie des contenus audiovisuels, Rachid Arhab,  envisagent de sévir.

Une information entre 1000. Si je la retiens, j’ai parce que je constate que, chez certaines personnes de tous bords, elle a un  effet un peu analogue à celle qui se produit dans des milieux de droite quand (par exemple) Eric Zemmour déclare  à la télé que beaucoup de délits sont  commis par des blacks et des beurs.

On croit alors qu’il y a des gens qui « osent » poser les « vrais problèmes » et qui seraient victimes du « politiquement correct » des milieux officiels.

Mais il existe (pour moi) une différence : alors que fort peu d’Internautes qui surfent sur le Blog risquent de se laisser prendre à ces derniers propos, ce n’est pas tout à fait le cas, pour ce qui concerne DSK et le dit « lobby juif ».

 

Une clarification m’apparait donc nécessaire. Souvent on n’ose pas la faire, trouvant le sujet trop « délicat » pour que l’on en parle explicitement. En parler court toujours aussi le risque de sembler prendre au sérieux ce qui n’a pas à l’être. On devient suspect de dire des choses « qui vont de soi ». Cependant, c’est précisément de ce silence que nait l’idée qu’il existerait des gens « courageux » étouffés par un embargo officiel.

Donc, dans la difficulté, il faut tenter cette clarification. Une des réalités basiques, mise en lumière par la sociologie, est que les individus ne sont pas des entités isolées dans la réalité sociale, des unités qui se juxtaposeraient les uns aux autres. Il existe des réseaux de sociabilité.

 

Ces réseaux connotent le plus souvent le milieu social de l’individu. On peut même dire son « appartenance de classe », même si l’expression n’est plus usuelle (on a trop voulu lui faire englober toute la réalité, alors qu’elle en donne un aspect important mais non unique).

Ce milieu se spécifie selon l’itinéraire personnel. Souvent, là aussi, de façon classique : anciens de l’ENA, de l’Ecole normale supérieure, d’HEC par exemple. Les réseaux de  sociabilité peuvent être plus transversaux. Parfois même, ils peuvent dérouter au premier abord.

 

Dans ma jeunesse militante, j’ai rencontré Gilbert Mury, qui était un maoïste tellement intransigeant que, pour lui, même les Chinois avaient trahis la véritable Révolution. Seul le modèle albanais trouvait grâce à ses yeux. Or, alors que, pour Mury, un membre du PSU (petit parti socialiste à la gauche du PS) était déjà un « social-traître », j’ai découvert qu’il bénéficiait de solides amitiés à droite et qu’il les cultivait.

Cela me paraissait tout à fait incongru jusqu’à ce que je comprenne que ce réseau de sociabilité datait de la Résistance, pendant la seconde guerre mondiale. Gaullistes et communistes s’étaient alors parfois rencontrés et cela comptait toujours, au-delà des divergences affichées.

DSK a, incontestablement, un réseau de sociabilité socialiste, et s’il y a eu des inconditionnels, d’autres ont eu des stratégies compliquées pour se montrer solidaires,  mais pas complètement.

En général, un individu est inséré dans plusieurs réseaux de sociabilité. Naturellement, certains de ces réseaux de sociabilité peuvent se rattacher à des appartenances culturelles : réseau de sociabilité breton ou corse, par exemple.

 Ils peuvent aussi dépendre de familles de pensée areligieuses ou religieuses : réseau franc-maçon, catholique, rationaliste, protestant, etc. très logiquement, il existe aussi un réseau de sociabilité juif, qui me semble être un peu à la jonction des deux précédents. Cela peut être aussi le cas d’un réseau de sociabilité protestant d’ailleurs. Que dans l’affaire DSK on trouve un avocat qui appartient aussi à ce réseau de sociabilité est dans la logique des choses. Choses qui s’arrêtent là.

Si DSK a incontestablement profité, dans cette affaire, d’une sorte de privilège, cela est dû fait qu’il est riche et puissant, que c’était la lutte du pot de fer contre le pot de terre, je ne vois pas en quoi les choses auraient été différentes s’il avait été un WAPS ou un très riche industriel catholique ou un magnat du pétrole musulman. Ces gens auraient pu tout autant payer une caution élevée, dépenser le maximum pour obéir aux critères de liberté surveillée, avoir les avocats les plus chers et peut-être les meilleurs.

Au moment où j’écris ces lignes, Jacques Chirac va probablement plus ou moins réussir à passer entre les mailles du filet de son procès, comme il le fait depuis 20 ans : faut-il dénoncer un lobby corrézien ? Ou le fait que, malgré ce qu’il écrit, il a réussi à ne pas être un justiciable comme un autre ? D’où vient alors que l’on parle de « lobby juif », sinon que l’on dépend d’un imaginaire social qui associe « juif » et « puissant » ?

 D’où vient cet imaginaire, sinon d’un terreau antisémite ? Et cela, même si c’est à son insu, que l’on n’en est pas conscient, et que l’on s’en défende.  Si l’hypertrophie de la référence aux racines est un trompe l’œil, les sociétés n’existent pas sans une épaisseur historique qui les informe, les imprègnent. Le terreau sur lequel elles existent est sédimenté par des couches d’historicité qui comprennent  tout  ce que le passé y a laissé. Heureusement, le passé peut être dépassé, il n’est jamais totalement mort. Il peut exister des fuites, de remontées à la surface.

 Et ce passé fait, bien sûr, que parler de « lobby juif », ce n’est pas la même chose que parler de « lobby corrézien », à supposer que l’on utilise cette expression. Je connais des gens qui disent en avoir « ras le bol » de la dénonciation constante faite aujourd’hui de l’antisémitisme. Il est vrai que certains peuvent l’instrumentaliser pour empêcher toute critique de l’action du gouvernement israélien. Mais hormis ce cas de détournement indu, on ne sera jamais trop vigilant à l’égard de tout relent d’antisémitisme.

Car ce que l’on pourrait qualifier d’antisémitisme diachronique, en France, ne se limite pas aux quelques années de l’Affaire Dreyfus ou à la seule période de Vichy, ses lois antijuives et à sa persécution des juifs, qui serait à l’opposé de la République (et donc dont elle serait vierge) comme certains se l’imaginent.

Je recommande aux Internautes l’ouvrage de Ralph Schor, L’antisémitisme en France dans l’entre-deux-guerres (éditions Complexe, 2005). Ils verront que l’antisémitisme d’alors était encore pire que la xénophobie et l’islamophobie actuelles, avec des formes extrêmes et d’autres qui se voulaient un tantinet subtiles, comme Maurras qui prétendait dégager l’antisémitisme de tout préjugé raciste.

On a reparlé, il y a quelque temps, de l’antisémitisme de Céline. Il est à la mesure du personnage, comme si Céline, d’une très grande lucidité dans le décryptage de la société avait besoin de boucs émissaires, pour pouvoir déverser sur un « Autre», complètement déréalisé, l’immense agressivité produite par l’acuité de son regard. Comme s’il fallait absolument focaliser sur des gens qui n’en peuvent mais, qui sont transformés en archétype complètement imaginaire, tout le mal social que des yeux perçants ont découvert. 

 Dans ma jeunesse, quand j’ai découvert Céline, il a représenté pour moi un modèle-contre-exemple absolu. Un modèle de clairvoyance sociale qui se retournait en folie antisémite, et le pire est que, sur le moment, cette folie est apparue socialement acceptable. Vichy n’est certes pas tombé du ciel.

Et force est de constater que, même après Vichy, une sorte de normalité antisémite a continué à exister.  Deux exemples chez des auteurs, par ailleurs sympathiques. Dans un des romans policiers de Léo Malet, cet écrivain anar, sur « Les nouveaux mystères de Paris » (malheureusement je ne suis pas sûr du titre), j’avais été gêné par la façon dont un personnage était décrit. Pourtant nul propos à caractère antisémite, au contraire le célèbre détective de Malet, Nestor Burma, désavouait ceux qui en tenaient. D’où venait donc la gêne ? A la réflexion, du fait que les traits d’individualité du personnage s’effaçaient devant le fait que ce personnage était juif. Sa judéité prenait un caractère englobant. Il était moins Monsieur Untel qu’un juif. C’est une sorte d’antisémitisme indirect.

Chez Georges Simenon, dans un Maigret, Piettr-le-letton (publié en 1958), là c’est direct et terrifiant. Il s’agit de Juifs de pays de l’est qui sont décrits avec de nettes caractéristiques raciales.  Comme le dit Steven Erlander (chef du bureau de Paris du New-York Times, actuellement, Marine le Pen et d’autres « couvrent les juifs par les musulmans » dans leurs doctrines de haines.   Ne nous y laissons pas prendre et combattons toutes les doctrines de haine.

Enfin, dernier point : un peu d’empathie ne feraient pas de mal. Certains minimisent la gravité de propos antisémites, en déclarant que « ce ne sont que des mots ». Il faut se rendre compte que ces mots actualisent la douleur de la Shoa encore vive.

Avant d’étudier l’histoire de la laïcité, j’ai été spécialiste d’histoire du protestantisme. Je me suis rendu compte à quel point, la douleur de la Saint Barthélémy (1572) et la Révocation de l’Edit de Nantes (1685) étaient encore des douleurs à vif chez beaucoup de protestants français du début du XXe siècle. Le moindre propos antiprotestant ravivait la blessure et faisait plus ou moins revivre symboliquement les persécutions passées. Je peux donc imaginer ce que peut susciter un propos antisémite, parmi les membres d'un groupe qui a été victime de la Shoah, et donc, me sentir solidaire. La laïcité, c’est aussi le devoir de tout faire pour que, progressivement, la cicatrisation puisse s’opérer et que l’on puisse dire de nouveau : « heureux comme un Juif en France ». 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

28/08/2011

Pour une laïcité médiatique: méfiez-vous de la saison trois de "L'affaire DSK".

Je ne sais si je suis féministe, j’aurais trop peur, en prétendant l’être, de me faire illusion sur moi-même. Mais l’aboutissement (certes peut-être provisoire vu la plainte déposée en France) de l’affaire DSK me laisse un goût un peu amère. Car je ne suis pas du tout  sûr que ce qui s’est dit, à cette occasion, ait été énoncé assez fort pour faire partie désormais de la culture commune.

Je ne reviens pas sur les faits eux-mêmes. Je crois que tous les internautes qui surfent sur ce Blog auront compris qu’une relation sexuelle aussi rapide, entre deux personnes qui ne se connaissaient pas auparavant, et au vu de ce qui a été médicalement constaté ensuite, a vraiment fort peu de ‘chance’ d’avoir été une relation consentie.

Mais cela, nous nous en doutions depuis le début, non?

 Plus neuf, sans doute, a été ce qui a été dit lors de quelques émissions télévisées (C dans l’air, etc) sur l’état de sidération dans lequel  le viol met sa victime, et l’incapacité dans laquelle elle se trouve ensuite de présenter les faits tels qu’ils se sont passés. Cela a pu jouer dans l’affaire du Sofitel. Cela joue, de toute façon, dans beaucoup de cas.

 Je savais un certain nombre de choses sur le viol, notamment la difficulté des victimes, dans bien des cas, de pouvoir prouver l’agression qu’elles ont subie, j’avais aussi une idée de l’aspect humiliant des vérifications qui doivent être faites,… en conséquence le faible pourcentage des plaintes, et le pourcentage encore plus faible des condamnations n’est pas pour m’étonner.

 En revanche, je n’avais pas vraiment conscience (et je ne dois pas être le seul, loin de là) du trouble que le viol induit souvent dans la mémoire elle-même. Et de l’handicap supplémentaire qui en résulte pour les victimes. Celles-ci ne vont pas être crues, puisqu’elles vont varier dans leur récit, ne seront pas en mesure de donner des indications totalement cohérentes.  Deux logiques divergentes vont jouer : celle liée au  vécu des victimes et celle de l’institution judiciaire.

 Mais, rappelez-vous, l’affaire DSK, a été également l’occasion d’apprendre des choses, notamment sur le machisme parlementaire (j’ai consacré une note à ce sujet, à partir d’un enquête du Parisien-Aujourd’hui en France)

 Pour moi, comme pour beaucoup  d’autres, l’affaire DSK aura donc été l’occasion d’en savoir plus sur le crime de viol. Mais aussi d’avoir mon attention, et donc un peu de réflexion, fixée sur les spécificités de ce crime.  C’est important car si nous savons, en fait, énormément de choses, nos différents savoirs ne sont pas du même ordre. Dans la société dans laquelle nous vivons, le rapport le savoir que nous possédons a tendance à être élastique. Je veux indiquer par cette métaphore,  deux types divergents de savoirs par rapport à notre vie concrète, que  la société dominante tire au maximum pour les éloigner l’un de l’autre.

 Le premier est un rapport froid au savoir, au niveau collectif s’entend (je ne parle pas ici des militant-e-s de la cause des femmes, ou d’autres causes). Exemple de ce rapport froid : depuis longtemps, savoir que le nombre de viols réprimés est petit par rapport au nombre de viols commis, comme savoir, depuis longtemps,  que les médicaments ont des effets secondaires indésirables, etc. Que l’un et l’autre font de nombreuses victimes.

 Mais tant que vous n’êtes pas touchés, qu’un de vos proches n’en est pas victime, vous n’y accordez qu’une attention assez distraite. On ne peut vivre en se préoccupant, à chaque instant, de toutes les blessures du monde. Ce savoir-là est donc habituellement en sommeil, savoir passif logé dans un petit coin de votre cerveau. Il a peu d’incidence sur votre vie quotidienne, votre vie sociale. C’est donc aussi un savoir atrophié.

 Et puis, existe un savoir chaud,  un savoir activé pourrait-on dire. Un aspect de la réalité sociale où la communication de masse attire en boucle, de façon constante, votre attention.  Et elle le fait de telle manière que vous ne pouvez qu’en être imprégné, qu’accorder de l’importance à cette question, quelle que soit la position que vous prenez, et l’importance réelle que personnellement vous lui accordez. Ainsi depuis des années, on  nous bassine avec les femmes trop vêtues (trop, par rapport aux critères de la consommation de masse). On fait un problème obsédant de ce qui pourrait n’être qu’un aspect du pluralisme vestimentaire des sociétés modernes. On tente de vous duper.

 Mais, bien sûr, il y a des savoirs activés de façon quasi permanente qui correspondent à des questions plus importantes : les crises économiques et financières, les problèmes de réchauffement climatique, d’épuisement de l’énergie fossile, etc. Même là, il faut être très attentif à la façon dont vous présente les choses, pour ne pas être dupé.

 Parfois, il faut une affaire : DSK, le Médiator,… pour qu’un savoir froid puisse devenir un savoir activé,  passer d’un bout à l’autre de l’élastique. Nous sommes tous devenus fondamentalement des médiaspectateurs. Nous appréhendons le réel principalement à travers un médiaspectacle. C’est cela qui retient notre attention, et qui imprègne beaucoup de nos réflexions.

 Il y aurait beaucoup à dire, sur la construction médiatique de ces affaires. Pour l’affaire DSK, j’ai relevé (avec d’autres) à quel point elle ressemble à une série télé, qui, tel le Zorro de la chanson d’Henri Salvador, passerait en  même temps sur toutes les chaînes. Et je ne suis pas contre le fait que qu’on l’ait, à un certain niveau, vécu ainsi. A plusieurs reprises, j’ai tenté d’expliquer dans ce Blog que le fun, l’amusement superficiel, font aussi partie de la vie. L’important c’est que le fun ne devienne pas votre maître. Que l’amusement superficiel joue dans votre existence le rôle nécessaire du repos, sans nuire à l’indispensable travail que demande une réflexion un peu personnelle.

 Et, dans l’affaire DSK, comme dans d’autres, le problème essentiel est que l’attention que l'événement a permis sur le crime de viol  risque de n’être que temporaire (sur les femmes dites trop habillées, on s’arrange pour que cela soit d’actualité de façon quasi permanente). On peut toujours se demander alors  si le savoir ne va pas redevenir désactivé, vite fait.

 Un savoir sagement rangé dans un petit placard, pour ne pas troubler notre quiétude. La vie reprend son cours, n’est-ce pas ! Et pour qu’elle puisse reprendre son cours COMME AVANT (là est le piège),  on déplace la question. C’est ce qui est en train de se passer avec l’affaire DSK : depuis 3, 4 jours, l’attention médiatique s’est déplacée. Le problème n’est plus de savoir s’il y a eu viol et ce que cela signifie, mais de savoir quels vont être les effets du retour de DSK en France sur la campagne électorale, et notamment si ce retour va gêner les socialistes.

 La série télé, « L’affaire DSK » a eu comme saison 1 : Il est coupable ; comme saison 2 : La victime a menti. Et maintenant, la saison 3, c’est : Le retour de DSK ou DSK : le retour, comme vous voulez. Ce feuilleton va passer en différents épisodes, toute l’année 2011-2012. Profitez des rebondissements de l’action ,si vous le souhaitez, mais méfiez-vous d’un acquiescement au premier degré de ce que l’on vous fera voir.

 Je ne dis pas que cet aspect des choses (DSK comme trublion de la campagne électorale) soit négligeable (on peut compter sur Sarkozy pour tout faire pour l’exploiter au maximum). Je dis seulement que, comme des moutons de Panurge, nous sommes en train de suivre la voie que l’on nous trace : ne plus avoir la préoccupation active du viol, pour  fixer  notre attention sur les conséquences de l’affaire quant à l’échéance présidentielle. Or le second aspect ne doit surtout  pas nous faire oublier le premier. Il doit y avoir un avant et un après DSK. Tout ce que nous avons appris alors, tout ce qui a été dévoilé et se trouve habituellement masqué, doit désormais faire partie de notre mémoire. Sinon la superficialité nous gouverne.

Sinon, nous sommes sous l’emprise d’un cléricalisme médiatique. Nous ne vivons pas la laïcité dans notre vie quotidienne. Car, comme l’écrit Claude Nicolet (L’idée républicaine, p. 499 ss.), la laïcité est « à la fois une institution collective (c'est-à-dire une organisation de l’Etat…) et une ascèse individuelle, une conquête de soi sur soi-même ».  Il faut lutter « au plus intime de la conscience », contre tout ce qui incite au « renoncement à avoir une opinion à soi (…) pour se fier à une vérité toute faite ».

 C’est ce que Nicolet nomme la laïcité intérieure. Mais on pourrait parler aussi de laïcité face au cléricalisme médiatique, pour mieux montrer l'interaction de l’individuel et du social. Nicolet parle d’ascèse et de renoncement. Je serais plus dialectique : non seulement cela n’empêche pas d’avoir le droit, de temps à autre, à la superficialité (c’est pour cela aussi que je vous ai parlé de Lady Gaga !), mais sachez que dans la « conquête » d’une pensée personnelle, se niche aussi beaucoup de plaisir.

D'ailleurs, vous avez certainement l'expérience d'une telle jouissance. L'éprouver de plus en plus est tout le mal que je vous souhaite.

 

 

 

 

 

 

 

30/07/2011

Norvège : Les médias contre la démocratie.

J’espère que beaucoup d’Internautes qui surfent sur ce blog ont lu l’entretien de Fabian Stang, maire d’Oslo, paru dans Le Monde du 28 juillet.

Significativement, cet entretien n’a fait la Une d’aucun journal télévisé, il ne me semble même pas qu’il ait été cité par l’un d’entre eux. Il n’a pas fait, non plus la Une d’aucun quotidien. Pourquoi ?

La réponse est très simple : imaginez que le maire d’Oslo ait lancé un appel à la haine, ait déclaré qu’il fallait punir toute la famille d’Ans Behring Breivik, que le sang appelait le sang, ou qu’il fallait que la Norvège vire à 180 degrés pour entreprendre la chasse aux terroristes virtuels…

Alors là, la photo de Fabian Stang aurait fait le tour du monde, ses propos auraient été repris en boucle par tous les médias. On vous en aurait abreuvé jusqu’à plus soif, personne n’aurait pu les ignorer. Tout le monde serait allé de son commentaire.

Or ce qu’a déclaré le maire conservateur d’Oslo, à l’unisson avec le Premier Ministre travailliste de Norvège, est tout le contraire d’un appel à la vengeance, ou à la radicalisation contre le terrorisme, à la construction de murailles.

Il remarque que « la colère et le ressentiment n’ont jamais émergé. Le respect des victimes l’a immédiatement emporté sur tout le reste. (…) Aucun cri de haine, aucun appel au lynchage, aucun dérapage. Les gens ont transformé la douleur en pouvoir, la colère en volonté de ne pas laisser un tueur détruire leur société. »

Et il conclut : « En regardant cette foule tranquille (…) j’ai compris que le tueur avait perdu : on le punira en réagissant avec plus de tolérance et de démocratie ».

Puisse Fabian Stang avoir raison dans le long terme et la Norvège rester une terre culturellement démocratique (ce qui n’empêche pas de se poser la question : comment mieux organiser la police, pour qu’elle puisse être plus réactive ?).

En tout cas, voilà des propos qui ouvrent un chemin d’avenir, qui indiquent quelle doit être la riposte démocratique aux atteintes qu’elle subit.

J’ai déjà, dans ce blog, cité la belle phrase de Briand réclamant à ses amis parlementaires de construire une laïcité de sang-froid, au début des débats sur la future loi de 1905, et d’ainsi contribuer à pacifier la République.

La Norvège, et le maire d’Oslo Fabian Stang en particulier, nous donne l’exemple d’une démocratie de sang-froid, d’une démocratie qui sait comment le terrorisme peut être vaincu, surtout pas en devenant son double, son frère ennemi.

Ces propos sont donc extrêmement importants pour tous les gens sensés, pour toutes celles et tous ceux qui sont attachés à la démocratie, qui souhaitent la défendre, la promouvoir.

Je ne ferai pas l’injure aux journalistes de penser que, quelques exceptions mis à part, en tant qu’êtres humains et citoyens ils ne font pas partie de ces personnes.

Et pourtant,… Pourtant, ils font exactement le contraire de cette défense et de cette promotion de la démocratie en ne mettant pas à leur juste valeur les propos de Fabian Stang, en ne nous les passant pas en boucle, en ne diffusant pas cette déclaration comme elle mériterait de l’être, en négligeant son importance et son rôle historique.

Ils ont signalé, en passant, la bonne tenue démocratique de la Norvège, mais sans la construire comme un événement médiatique, sans en faire une nouvelle capitale à diffuser à haute dose, comme ils le font chaque jour pour d’autres nouvelles qu’ils choisissent de mettre en avant.

Le propos de Fabian Stang est extrêmement rassurant: Fabian Stang est un faiseur de calme. Fabian Stang construit de la paix.

Eh bien  le propos de Fabian Stang n’est pas médiatique parce qu’il ne fait pas peur !

Le système de la communication de masse est tellement étouffant, tellement totalitaire, tellement antidémocratique qu’il n’y a pratiquement pas de place pour un Fabian Stang dans l’hôtellerie médiatique ! 

Si la démocratie tient bon, c’est malgré ce système.

Et encore une fois cela, quelle que soit la valeur personnelle des journalistes et leur opinion de citoyen. Le problème n’est pas ce qu’ils sont comme individus, le problème c’est la logique diabolique qu’ils acceptent bon gré malgré.

Ils font d’ailleurs plus que l’accepter, ils l’intériorisent.

Car je suis à peu près sûr que la plupart d’entre eux n’ont même pas soufferts de ne pas pouvoir donner aux propos de Fabian Stang leur véritable importance.

 Ils ont tellement intégrer les grossiers critères de l’information spectacle qu’ils ne se rendent même plus comptent à quel point la façon dont ils opèrent une sélection, une hiérarchisation dans l’information qu’ils diffusent,  est totalement pernicieuse

A quel point ils ont des réflexes conditionnés qui font le jeu des extrémismes qu’ils dénoncent sentencieusement  (cf. ma dernière note) et naïvement.

Alors il faut vraiment consacrer du temps et de l’énergie à se désintoxiquer  d’un tel système. A ne pas être dans la crédulité médiatique.

A se rappeler à chaque instant que la hiérarchie faite dans l’information est dangereuse pour la démocratie, et qu’elle sert, malgré toutes  les « bonnes intentions » possibles, d’instrument de haine et de peurs.

A quel point le système de communication de masse joue à nous faire peur et est incapable de nous transmettre les choses importantes.

Il faut apprendre sans cesse à  savoir trier dans ce système, puisque c’est quand même en lisant un quotidien que j’ai pu prendre connaissance des propos de Fabian Stang

 A déconstruire la hiérarchie implicitement faite chaque jour dans les « nouvelles » colportées, et à construire une autre hiérarchisation où on accorde plus d’importance à des informations de 3 lignes, ou à d’autres que l’on peut apprendre par d’autres sources quand c’est possible, qu’à ce qui fait les gros titres, qu’à ce qui passe en boucle, qu’à ce que l’on veut nous forcer à retenir.

Bref apprendre à ne pas hurler avec les loups

Apprendre à ne pas bêler avec les moutons de Panurge

A ne pas cacher notre tête dans le sable, comme les autruches

A ne pas être bêtes comme les ânes

A ne pas verser des larmes de crocodiles

 Et je présente toutes mes plus plates excuses à tous ces animaux, qui ne méritent pas d’être attaqués ainsi, au contraire des humains qui abandonnent leur humanité pour la grégarité, pour le confort de la répétition de stéréotypes plus sales que des mouchoirs usagés.

 

***

 

Allez, ce n’est pas tout ça, Bonne Vacances quand même, et que mes nécessaires élucubrations ne vous empêchent pas de danser sur les tubes délirants de Lady Gaga, la sublime.

La sublime… dans son genre d’idole complètement fabriquée par le système que je viens de tenter de décrypter.

 

Mais vive la dialectique, camarades peut-être pas syndiqués, et rappelez-vous ce que disait l’ami Sartre (lequel a dit des trucsgéniaux et des bêtises plus grosses que lui, mais c’est pour cela que c’était un humain vivant).

 

Donc Sartre disait (contre une analyse de classe unilatérale) : Flaubert un bourgeois, mais tout bourgeois n’est pas Flaubert.

 

Eh bien de même, le camarade Baubérot vous l’affirme (contre une interprétation de ses propos qui conduiraient à ne pas mordre dans la vie à pleines dents, sous prétexte que la vie est piégée) :

Lady Gaga est un produit fabriqué, mais tout produit fabriqué n’arrive pas à être Lady Gaga.

Et j’ai choisi qu’elle me plaise.

 

Ce n’est pas parce que la vie est chienne, qu’il faut refuser d’y goûter.

Tout est permis, si tout n’est pas utile.

L’important est de se faire plaisir sans « perdre son âme ».

Et « perdre son âme » serait de, sérieusement, hurler avec les loups, bêler avec… (au refrain ci dessus).

 

Bref, je vous souhaite de très belles journées et de folles nuits.

 

Cependant, même dans vos soirées débridées, ou quand vous êtes totalement épanoui(e), goûtant un bain de bonheur, lové(e) contre votre chéri(e), qui (j’en suis sûr) a un grain de peau magnifique, n’oubliez pas tout à fait que viendra des moments où il vous faudra, pour rester vraiment humain, assumer le courage d’être lucide, et donc peut-être solitaire.

 

 

PS: autre approche '(complémentaire), celle d'Henri Goldman: Norvège: qui est responsable du massacre?


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

17/06/2011

Sectes: soyez un peu rationnels!

Si vous voulez ne pas être victime d'un rapport sectaire, plutôt que lire celui de la Miviludes informez-vous grâce aux Actes du Colloque international (où la MIVILUDES était présente et à pu dire son point de vue, en donnant une communication. Mais là, très bizzarement (!), sa représentante a fait profil bas!)

QUELLES REGULATIONS POUR LES NOUVEAUX MOUVEMENTS RELIGIEUX ET LES DERIVES SECTAIRES DANS L'UNION EUROPEENNE?

publié sous la direction de Nathalie LUCA, directrice adjointe du Centre d'Etudes Interdisciplinaires des faits religieux (CNRS-EHESS), et paru aux Presses Universtaires d'Aix-Marseille, en 2011) dans la collection: Droit et Religions.

Vous trouverez des informations, sérieuses et rationnelles, sur les politiques publiques face aux "dérives sectaires" en France, Belgique, Suisse, Grande Bretagne,espagne, Italie; la juridiction européenne, etc.

La comparaison est fort éclairante.

Votre très humble et dévoué serviteur a donné la conclusion générale du colloque.

Grâce à Internet vous devez pouvoir acheter facilement les Actes de ce colloque: une démarche à faire si vous ne voulez pas être manipulé! 

 

PS: Oui, Michel, tu as raison et j'enlève régulièrement ces commentaires parasites, dont je ne sais pas comment me débarasser. Mais, bon, je cours après le temps et n'ai pas 15 minutes chaque jour pour faire  le job.

 

20/09/2010

Le Haut Conseil à l'Intégration: Grand prix 2010 du Bêtisier de la Laïcité

Je voulais vous donner un grandiose bêtisier de la laïcité. Mais avec un avion à prendre, j’ai été stressé par mille choses en retard jusqu’à mon départ.

Alors j’ai du réduire mes prétentions, hélas.

 

Et donné seulement les résultats du

 GRAND PRIX 2010 DU GRAND BÊTISIER DE LA LAÏCITE

 

HORS CONCOURS (toutes catégories confondues) :

N…..s  S…..y :

Les raisons de ce Hors concours, la presse et autres médias vous en ont déjà parlé,

Pas la peine d’insister lourdement

 

Et donc le Grand Prix 2010-09-20 a été attribué, avec (comme à l’habitude) une unanimité stalinienne

Au HAUT CONSEIL A L’INTEGRATION

 

Qu’à fait, cet été, le dit Haut Conseil pour mériter un tel prix ?

Rien, rien justement rien.

C’est l’histoire de Sherlock Homes : le chien qui n’a pas aboyé pendant la nuit.

La chasse aux Roms a été ouverte,

Les « Français d’origine étrangère » ont été mis à part des autres Français

Et le HCI n’a pas fait entendre la moindre protestation

Pas le moindre petit murmure.

 

Le HCI est, comme un brave scout, toujours prêt à durcir la laïcité

Pour les immigrés, le enfants, petits enfants, arrières petits zenfants d’immigrés

Soit par sa géniale Charte de 2007, soit par ses propositions de 2010-09-20

C’est le grandissime, sérénissime, spécialiste de la Laïcité, ce qui montre bien qu’elle n’est pas pour tous les Français,

Seulement pour celles et ceux dont on considère qu’ils ont à « s’intégrer »

Sinon, on ne voit vraiment pas pourquoi ce serait le HCI qui s’en occuperait

Ce serait même fort incongru

 

Donc le HCI durcit la laïcité dans le cadre de « l’intégration »

Mais le HCI ne se sent nullement vocation à défendre Roms et des Français « non de souche » ( ?!!!)

Quand ceux-ci sont attaqués.

Bravo, bravissimo et félicitation pour ce grand Prix du Bêtisier de la laïcité 2010.

   

26/08/2010

Brice et la « racaille»

Aller, une brève de comptoir pour terminer les « vacances » :

 

Selon l’AFP, une expérience scientifique inédite, menée par le CNRS de Limoges, vient d’être effectuée pour évaluer et comparer le TPR de 2 mammifères, familiers de nos contrées : le chat et le brice.

Le chat choisi est un chat Limousin, né dans mon village natal si vous voulez tout savoir. A priori le brice devait être un Brice de Nice, mais comme cela coûtait cher en transport et que le CNRS n’a pas beaucoup d’argent, on a pris un Brice d’Auvergne.

La distance était moindre, comprenez-vous.

Ah, vous ne savez pas ce qu’est le TPR ? C’est simple, c’est le rapport taille-poids-rationalité.

 

Futés comme vous êtes, je suis sûr que vous avez trouvé qui a eu (de loin) le meilleur TPR : le chat limousin, naturellement. Il n’y avait pourtant qu’un Auvergnat en compétition et, comme chacun le sait, quand il n’y a qu’un Auvergnat : no problemo…. C’est quand il y en a 3, comme au Conseil Constitutionnel, que cela devient craignos.

La nouvelle a pourtant étonné les autorités préfectorales. Elles ont objecté que le Brice possède l’irremplaçable pouvoir de la parole. Oui, mais pour dire des bêtises a rétorqué le directeur du Labo.

Et le chat Limousin s’est vexé, et comme il est super intelligent (je vous ai dit qu’il est né dans mon village), il s’est mis à parlé derechef.

Savez-vous ce qu’il a dit ? Je vous le donne en mille : « Moi, au moins, je ne fais pas partie de la racaille du 9.2 ! ».

 

PS : Maria Nowak (Le Monde, 26 août) a trouvé une belle expression, qui ne devrait pas être perdue pour tout le monde : le « bouclier social ».

2ème PS : Une Note « sérieuse » lundi 30 août : la suite de la Note du 19 août (les dits « souchiens » et la France aux mille visages ).

 

 

18/06/2010

POUR 10000 APPELS du 18 JUIN. La pétition est en ligne

Depuis quelques jours déjà, et tout spécialement aujourd'hui, les medias nous gavent avec l'Appel du 18 juin. Cette manière de le commémorer l'embaume et le neutralise. Elle est nostalgie du passé, face à un présent où "tout fout le camp" (de la crise économique aux défaites de l'équipe de France!). L'appel du 18 juin, pour être toujours vivant, consiste à ne pas accepter L'INACCEPTABLE D'AUJOURD'HUI. A savoir être très minoritaire, comme le général l'était en juin 194

Faire de l'Appel du 18 juin un monument (funéraire?) alors qu'il s'agissait de l'acte solitaire et un peu fou d'un quasi inconnu, c'est le mettre hors de notre portée, dans une sorte d'espace sacré où nous, profane, serions sollicités pour le révérer. Alors qu'il faut multiplier face à la situation présente des MINI APPELS DU 18 JUIN, de multiples appels de femmes et d'hommes qui tentent de rester debout dans les tempêtes qui secouent notre planète.

L'appel du 18 juin signifie: il faut garder l'esprit libre face aux conformismes de son époque, aux évidences sociales, aux idées reçues. Et, dans certains cas, il faut savoir les refuser. QUE MILLE FLEURS S'EPANOUISSENT, QUE 1000 APPELS, loin de la commémoration médiatique et tellement récupératrices, SACHENT DIRE "NON" AUX ATTEINTES ACTUELLES A "UNE CERTAINE IDEE DE LA FRANCE", à une certaine idée du Canada, de l'Italie, du Japon, de la Belgique, des USA, du Mexique, de la Suisse, etc. A chacune et chacun de s'instaurer citoyen critique de son pays, et ainsi habitant de l'humanité, terrien autant que citoyen.

Parmi ces 1000, ces 10000 fleurs nécessaires, l'une d'entre elles, la Pétition LA FRANCE QUE NOUS AIMONS VOUS LA QUITTEZ (cf son texte dans la Note du 11 juin dernier) se trouve désormais en ligne: 

 http://www.petitionenligne.fr/petition/la-france-que-nous...

Ce sera ainsi plus facile désormais pour la signer (les autres moyens: un commentaire sur le Blog et envoyer un mel à declarationlaicite@hotmail.fr ) restent possibles. N'OUBLIEZ PAS DE METTRE VOTRE NOM, VOTRE PRENOM, et si possible UNE CARACTERISTIQUE au moins (lieu d'habitation, engagement associatif ou autre, profession, etc)