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07/02/2011

Sacrée Médecine

J’ai déjà présenté l’ouvrage Laïcités sans frontières (Seuil), que j’ai écrit avec Micheline Milot (352 p., en 6 parties relativement autonomes : chacun peut donc se focaliser sur les parties qui l’intéresse le plus ! 21 €), dans ma Note du 23 janvier.

Voici un autre ouvrage, que j’ai rédigé cette fois avec Raphaël Liogier (prof à l’Institut d’études politiques d’Aix en Provence), et qui vient également de paraître : Sacrée médecine. Histoire et devenir d’un sanctuaire de la Raison (Entrelacs ; 196 p., 17€). Merci à Roger Mulot de m’avoir signalé le compte rendu élogieux du mensuel Alternatives Economiques. Je suis abonné et cela m’avait échappé.

 

Je vous reproduis le résumé, donné en page 4 de la couverture, et rédigé par l’éditeur :

« La médecine est-elle en danger ? L’hôpital est-il une institution en perdition ?

Nous vivons en France une crise de la médecine, plus ambivalente que celle de l’école, mais tout aussi profonde.

 

Au XIXe et XXe siècles, un transfert d’espérance s’est opéré de la religion vers la médecine, devenue un véritable sanctuaire de la Raison. Mais la médecine a progressivement perdu son statut sacré. La distance qui existait naguère entre le médecin et son patient s’est considérablement réduite.

On n’hésite plus à demander des comptes au « docteur » qui n’est plus le détenteur intouchable d’une science sacrée, grand prêtre d’un sanctuaire inviolable. On souhaite pouvoir « mourir dans la dignité » : rester jusqu’au bout un sujet autonome et responsable. On demande à l’hôpital et à ses personnels une perfection impossible : soigner, guérir, consoler, apaiser, à tout moment et à moindre coût.

 

L’institution hospitalière serait-elle plus qu’un service public ? Elle est en tout cas le reflet du prix que nous accordons à la santé. Aucune réforme de l’hôpital, aucune politique médicale ne peut réussir sans tenir compte des bouleversements des valeurs, des croyances et des modes de vie qui ont secoué nos sociétés depuis la seconde moitié du XXe siècle.

 

Plaidoyer pour une voie républicaine originale qui, sans renier l’aspiration à l’universel, se dégage d’un absolutisme scientiste séculaire, cet ouvrage remarquable tente de décrypter l’histoire et de penser le devenir d’une médecine au service de l’homme.

L’effritement des murs du temple offre peut-être l’opportunité de bâtir une nouvelle médecine à la fois plus scientifique et plus humaine, moins mystérieuse et arrogante, moins froide aussi, et pourtant tout aussi, sinon plus efficace. »

 

Et voici maintenant la Table des matières :

Introduction

Partie I : Sacralisation et désacralisation de la médecine éléments socio-historiques.

1.       La sacralisation de la médecine, face cachée de la laïcisation en France.

2.       Médecine triomphante et laïcité établie : ces extraordinaires « hommes en blanc »

3.       Le médecin et la femme : Cléricalisme médical ?

4.       Du clerc triomphant au clerc incertain

 

Partie II : La crise de la Raison médicale

5.       La médecine, reflet de la société et de ses contradictions

6.       Santé industrielle, santé postindustrielle

7.       La médecine, l’hôpital : théâtre d’illusions

8.       Pour une médecine désillusionnée, mais néanmoins républicaine

 

Conclusion : Vers une médecine de moins en moins sacrée et pourtant de plus en plus vitale.

Bibliographie.

 

02/05/2008

LA CRITIQUE BEAUCOUP PLUS QU'UNANIME!

La critique unanime (et même BEAUCOUP plus) pour

saluer, louanger, célébrer, exalter,

glorifier, magnifier, encenser, porter au pinacle,

canoniser, déifier, diviniser, idolâtrer….

 

 

LA LAÏCITE EXPLIQUEE A M. SARKOZY ET A CEUX QUI ECRIVENT SES DISCOURS

(Albin Michel).

« Nous journalistes, parlons de « livres événements », or là nous nous trouvons devant l’événement fait livre » Hercule Poirot d’Arvor

« Ce livre est vraiment méchant pour mon petit Nicolas. Je l’ai lu d’une traite et j’ai adoré » Carla B.

« La laïcité avait sa loi (de 1905). Maintenant elle a son livre » Aristide Briand

« Des propos très pertinents dans une forme délicieusement impertinente » Jean Pôl Sartre

« Puisque mon dernier CD tombe complètement à plat, je vais illico mettre ce livre en chanson » Madonna

« Oh là là, Henri Guaino passe un mauvais quart d’heure. C’est génial ! » Emmanuelle M.

« Elle en prend vraiment pour son grade, Emmanuelle Mignon, bravo, bravissimo.. .» Henri G.

« Qu’est-ce qu’il lui met à Philippe Verdin, C’est absolument géant ! » Emmanuelle M. et Henri G. en chœur.

« Depuis Mai 68, la bourgeoisie n’avait jamais reçu une claque aussi retentissante » Daniel C-B.

« Tous les socialistes se précipitent pour lire cet ouvrage. Il n’y a pourtant pas de quoi en faire tout un fromage » F. de Hollande

« L’auteur m’aurait voulu comme présidente et comme chanoinesse. C’est vrai que cela aurait eu du chien » Ségolène Impérial

« C’est quoi le bonheur ? C'est ce livre ! » Raphaël

« Un double pied de nez : aux philosophes républicains significativement muets et à Sarko Ier soi-même. Ca c’est du Rapp !» Doc(teur en métaphysique) Gynéco

« Enfin quelqu’un qui ne confond pas existentiel et existential, laïcité et pipi de chat.» Heidegger

« Un magistral cours de philosophie de la laïcité pour les Nuls. A lire donc par toute la classe politique, et… par quelques autres. » Jules Ferry

Oui, la la la la-ïcité yé yé

Ah qu’elle est bien expliquéééée

Au charmant Nicolas ah ah ah

 

Que j’espère qu’il comprendraaa

 Johnny Halliday

Euréka : j’ai trouvé Le livre (« The book » en grec classique) Archimède

« Ce livre est tellement génial, que Bernard Laporte va remplir trois Stade de France avec ses lecteurs » Nicolas S. (qui avait dit à Benoît XVI en lui présentant Jean-Marie Bigard : « C’est un type bien, il remplit le Stade de France. »)

« Je vais vous l’offrir relié quand je viendrai en France » Benoît CMXVI Encyclique à N. S.

Et le titre auquel vous avez échappé :

La laïcité expliquée à Nicolas Sarkozy… par ma fille.

TABLE DES MATIERES :

M. le Président, M. le Chanoine, Mme Mss les Conseillers……9

I De la fonction de chanoine du Latran…..25

II De la Cour du roi Pétaud au Vatican….35

III De la morale laïque : Sarkozy contre Jules Ferry….53

IV De la morale laïque (suite) : Rawls plutôt que Bigard     71

V De la nécessité d’en reste à l’inachevé……91

VI De la religion civile……115

VII Des racines mythiques contre l’histoire scientifique….137

VIII : De la loi de 1905 ou l’histoire laïcisante contre la mémoire sacralisante….151

IX Des jugements négatifs sur la laïcité…..173

X De la laïcité positive……191

Conclusion….217

Lettre aux croyants sincèrement partisans de la laïcité mais tentés par les sirènes sarkozystes……223

Lettre aux partisans de la laïcité sans épithète……235

Notes…..247.

UN MERVEILLEUX CADEAU POUR NOËL

2008

2009

2010

2011

Et, espérons le, l’ouvrage sera bradé pour Noël 2012.

PS : je ne voudrais pas avoir l’air d’accabler notre Président bien aimé, mais quand même confondre naturalisation et régularisation, confondre devenir Français et obtenir une carte de séjour, et cela plusieurs fois de suite, dans son intervention télévisée, à propos des Sans papiers! Et aucun journaliste n’a rectifié. Plus complaisant, tu meurs….

24/04/2008

LA LAÏCITE EXPLIQUEE A SARKO Ier POUR SON ANNIVERSAIRE

Bon, c’est la fin de l’insoutenable suspens !

Si vous avez acheté le Nouvel Obs (n°,2268 du 24 au 30 avril°, vous connaissez les deux nouvelles essentielles pour l’avenir de la planète.

D’une part Paris Hilton est en baisse. La preuve : « Alexander McQueen [dont j’apprends par là même l’existence, cela est fascinant !] l’a dit ; si elle se pointe dans sa boutique de L.A., il la vire. » [de plus en plus passionnant, non !] ça, c’est page 34, dans la rubrique bien nommée « Air du temps ».

Mais pour mes bloqueuses chéries que cette nouvelle déprimerait, j’en ai une autre qui va leur faire très plaisir (enfin, j’espère !) : Jean Baubérot, lui, est en hausse : c’est la valeur sûr du jour, du mois, de l’année, de la décennie. Allez, ne chipotons plus, la valeur en hausse du millénaire !

Ça c’est page 46 à 48 où le Nouvel Obs publie des « Bonnes feuilles » de mon prochain bouquin, celui qui, par sa mise en vente le 2 MAI, va révolutionner quoi ?... Tout et le reste naturellement.

Le titre complet est La laïcité expliquée à M. Sarkozy et à ceux qui écrivent ses discours. Edition Albin Michel.

Mais comme sa Majesté Sarko Ier + ses 3 plumitifs, cela ne fait quand même pas lourd comme lecteurs, j’en ai égratigné d’autres au passage. François Hollande et sa conception un peu figée de la laïcité, par exemple.

Donc c’est dans 8 jours, avec un beau dessin de Cabu, paru dans le Canard enchaîné en couverture. 264 pages pour 16 €. Alors, heureux ?

Je sais ce que vous allez me dire, internautes près de vos sous : mais nous avons déjà eu la substantifique moelle gratis, grâce aux Notes du Blog. Ah, vous êtes bien tous les mêmes : vous voulez tout savoir sans rien payer. Eh bien vous vous trompez lourdement.

Certes les internautes qui surfent sur ce blog ont eu, oserais-je dire la chance ? J’ose le dire bien sûr.

La chance donc d’avoir eu en exclusivité mondiale le fruit de mes premières cogitations (et ce n’est pas fini : il a y eu et y aura aussi des 1ers jets de bouquins futurs), mais qu’est-ce que vous croyez, j’ai travaillé plus pour pouvoir gagner plus (en droits d’auteurs). Il y a donc, dans l'ouvrage, plein de choses nouvelles, certaines sérieuses, d’autres impertinentes.

La preuve : j’ai été interviewé ce matin par deux journalistes : l’un avait lu le livre sur épreuves, et l’autres les Notes du blog. Forcément le premier était plus dans la course.

C’étaient de sacrés journalistes car ils m’ont bien tarabusté, ils m’ont poussé dans mes derniers retranchements. J’aime assez cela car ce sont les questions sans concession qui vous poussent à aller plus loin et un de leur propos c’était : mais finalement, pourquoi avez-vous écrit ce livre ?

Et celui qui ne l’avait pas encore lu (l’autre savait que je ne n’étais pas tendre pour le PS…hollandais) d’ajouter : c’est un livre politique, pas vraiment universitaire comme les autres. Et de me soupçonner de mauvaises intentions,…

Bien sûr, chaque livre ne ressemble pas tout à fait aux autres. Là c’est un livre qui tente de garder l’esprit du Blog, du moins l’évolution que je lui ai donné (et que m’a reproché une internaute) : être plus mordant, incisif, voire polémique et mettre un peu d’humour. Mais tout cela constitue un moyen de faire passer… trente ans (eh oui) de recherches sur la laïcité.

Non seulement de synthétiser ce que j’ai écrit dans d’autres livres et articles, mais d’aller un peu plus loin dans ce qui me semble le grand problème actuel : comment inventer une laïcité du XXIe siècle pour des sociétés pluriculturelles ? Et aujourd'hui toutes les démocratie modernes le sont plus ou moins.

Donc ce livre, pourquoi l’ai-je écrit ?

Pour plusieurs raisons :

1°Parce qu’ayant écrit L’intégrisme républicain contre la laïcité, quand la religion civile rrrrépublicaine était hégémonique, je devais aussi prendre position face à des discours qui sont dans l’optique d’une religion civile américaine matinée de néo-cléricalisme. (c’est ce que tente de démontrer le livre)

2°Parce que les discours de Sa Majesté Sarko Ier comportent un double péril :

-celui d’avoir l’agréable douceur du chant des sirènes aux oreilles de beaucoup de croyants (d’où, à la fin du livre, un 1er Post scriptum sous forme d’une Lettre au croyants : c’est l’essentiel de cette Lettre que publie le Nouvel-Obs : je l’en remercie beaucoup ; je signale cependant que cela n’est pas très représentatif du livre lui-même qui consiste en une lettre, en dix chapitres, à Sarko et à ses plumitifs). Quand on vit un malaise, on est content si Papa Etat vient vous prendre par la main. D’où ma thèse : il ne faut pas affronter la sécularisation par moins de laïcité, mais par plus de vitalité.

 

-celui d’être objectivement choquant pour les laïques convaincus, qui peuvent donc se draper dans leur bonne conscience outragée et critiquer ces discours par les formules rituelles. Mais répéter de vieilles lunes n’a jamais fait avancer le schmilblick ! D’où un 2ème Post scriptum : une Lettre aux partisans de la laïcité sans épithète où je défend la thèse d’une sortie sociale des Lumières qui fait que le discours laïque peut être lui aussi un discours nostalgique et passéiste privilégiant les « racines » et non un discours construisant l’avenir.

3°Mais l’essentiel du livre consiste en un décryptage des discours sarkoziens : à Latran, à Riyad et au CRIF. D’abord ce n’est pas rien 3 discours présidentiels qui veulent innover sur la laïcité. Ensuite, et peut-être surtout, plus je relisais ces discours, plus j’en parlais avec d’autres, plus tout cela m’est apparu très représentatif de la confusion dans laquelle nous sommes actuellement en matière de laïcité.

Cette confusion où on mélange tout allègrement nous rend incapable de faire face à notre situation actuelle.

4°Et ce n’est pas étonnant, car, depuis 20 ans (ce qui, pour l’historien est très court), nous sommes progressivement passé d’une laïcité arbitrant le conflit des deux France (les dernières queues de conflit ont été les manifs sur l’école : contre le service unifié laïque en 1984 et pour l’école laïque, contre la modification de la loi Falloux en 1994) à une laïcité devant assurer le vivre ensemble de sociétés pluriculturelles.

Ce ne sont plus les même enjeux, même si l’histoire peut, en la matière, être une dynamique pour inventer l’avenir. Tâtonnements et expérimentations sont nécessaires. La rigueur est souhaitable pour éviter des erreurs trop énormes.

A côté du sérieux, il y a de l’humour, il y a du persiflage, de méchantes piques,… et quelques têtes de Turcs. On peut trouver mes blagues plus ou moins mauvaises, OK. Mais elles ont deux rôles, deux niveaux.

Au premier niveau, celui de la lecture immédiate, ces blagues fonctionnent un peu comme un thermostat. L’alternance de propos de fond et de piques plus légères rend (je l’espère !) la lecture plus facile. Donc cela voudrait avoir une vertu pédagogique.

 

Mais, il y a un second niveau : quand je vise tout l’aspect bling-bling de la virée au Vatican, quand je me paie la présence de Bigard, choisi de préférence à l’intellectuel Rémi Brague dans la délégation, quand je pointe les erreurs manifestes, le n’importe quoi,… à travers Sarkozy et ses plumes, c’est un peu la société dans son ensemble qui se trouve visée.

Et si c’était tout l’ordre social, l’ordre médiatico-social, qui fonctionnait de manière bling-bling ? Si la grande méprise du Président et sa brutale chute de popularité provenaient du fait que les gens n’ont pas supporté le miroir que Sarko leur donnait d'eux-mêmes ?

 

Car enfin, tout le monde connaît Bigard et…bien peu Rémi Brague. Entre un humoriste vraiment dégueu (spécialiste des « lâchers de salopes » sic) qui « remplit de stade de France » (sic Sarko à Benoît XVI !) et un prof qui remplit une salle de cours d’Harvard ou de la Sorbonne, notre Président avait raison de penser qu’il n’y a pas photo !

 

Car enfin, il y a eu un intéressant paradoxe, pas assez mis en lumière: les même causes qui ont fait baiiser Sarko dans les sondages (ses frasques, son côté bling-bling,...) ont fait augmenter les tirages de journaux: ceux-ci l'ont reconnu: Sarko était une aubaine pour eux, et l'aubaine est fini depuis qu'il tente de prendre de la hauteur!

Autrement dit: on s'indignait à tout va,...et on en redemandait!

 

 

D’ailleurs, si j’ai commencé cette Note en parlant de Miss Paris Hilton, (qui, entre nous, comme elle est en baisse, me supplie de lui livrer le secret de ma réussite, contre tous ses milliards. ce que je dédaigne, naturellement. Si le taux de change n'était pas si défavorable au "billet vert", je pourrais reconsidérer la question), c'est parce que Sarko peut bien renoncer à ses aspects bling-bling, notre société, elle, n'y renoncera certes pas. Au contraire …

 

Moralité :

Vous rirez en lisant mon livre, mais attention, à la réflexion, vous risquez parfois de rire jaune !

05/03/2008

OUTRE-MER ET LAÏCITE. UN LIVRE ROMPT LE SILENCE

La laïcité, un principe à géométrie variable dans l'Outre-mer français

A propos de l’ouvrage qui vient d’être publié sous ma direction et celle de Jean-Marc Reynault RELATIONS EGLISES ET AUTORITES OUTRE-MER DE 1945 A NOS JOURS aux Indes savantes (22, rue de l’Arcade, 75008 Paris, mail : contact@lesindessavantes com ; site http:/.www.lesindessavantes.com).

Cet ouvrage est issu d’un colloque qui s’est tenu à Paris, en avril 2005, à l’occasion du centenaire de la loi de 1905. A ma connaissance, c’est le seul colloque qui s’est intéressé à la laïcité outre-mer. D’une manière générale, je trouve que l’hexagone néglige beaucoup trop l’outre-mer. Il faudra y revenir.

Je Vous donne d’abord le compte rendu qu’en a fait un des contributeurs Y. Fer sur son site (yannickfer.hautetfort.com). Comme il est spécialiste de la Polynésie française, c’est surtout cet aspect là qu’il développe. Il est d’autant plus intéressant qu’il se trouve lié présentement à une actualité politique (retour de Gaston Flosse au pouvoir, dans une alliance paradoxale avec le parti indépendantiste qui le combattait depuis fort longtemps). Mais j’ajoute ensuite un petit complément, ainsi qu’un exemple concret sur ce que peut nous apprendre la Martinique, quant à « l’intégration ».

Voila d’abord le texte de Y. FER :

C'est l'article 1er de la Constitution qui l'affirme: "La France est une république indivisible, laïque, démocratique et sociale". La laïcité, principe fondateur de la république française, suppose à la fois la neutralité de l'État à l'égard des religions et le cantonnement - au moins relatif - de la religion dans la sphère privée.

Autrement dit, selon l'excellente formule de Khaled Benchir, "Il faut que la loi puisse préserver la foi aussi longtemps que la foi ne prétend pas dire la loi" (1).

Alors que les relations entre églises et autorités politiques en France font à nouveau débat depuis les déclarations, disons déconcertantes, de N. Sarkozy, notamment lors des discours prononcés au Vatican le 20 décembre 2007 et devant le Conseil consultatif de Riyad (Arabie Saoudite) le 14 janvier 2008, le détour par l'Outre-mer français sème encore plus le trouble: saviez-vous que la loi de 1905 de séparation de l'église et de l'État n'a jamais été appliquée en Polynésie française? Qu'il existe à Mayotte un statut civil de droit musulman? Et jusqu'à quel point les relations entre coutume, État et Église catholique à Wallis et Futuna sont-elles compatibles avec l'article 1er de la Constitution? Autant d'excellentes questions explorées par le livre collectif édité par Jean Baubérot et Jean-Marc Regnault, qui vient de sortir aux éditions Les Indes Savantes.

Ces articles, rassemblés à la suite d'un colloque organisé en avril 2005 à l'IESR (Institut européen en sciences des religions), couvrent l'ensemble des départements, territoires, pays et autres collectivités de l'Outre-mer français à l'exception de Saint Pierre et Miquelon. Ils analysent, au-delà des relations entre institutions religieuses et politiques, les pratiques politiques et les perceptions de la laïcité des Français d'Outre-mer.

La Polynésie française a droit à un chapitre particulièrement étoffé, avec cinq articles. J.-M. Regnault revient d'abord en détail sur l'état quasiment inextricable de la législation en vigueur en Polynésie française, où le tribunal administratif a souvent été amené à trancher entre les interprétations divergentes du représentant de l'État (haut-commissaire de la république), du gouvernement local et des églises.

Une législation qui, telle qu'elle est appliquée, autorise par exemple le gouvernement local à subventionner les activités des églises ou encore oblige l'église protestante à soumettre la composition de son conseil d'administration à l'agrément du haut-commissaire...

Daniel Margueron, dans l'article suivant, apporte un éclairage intéressant sur la manière dont la notion de laïcité est comprise au sein du protestantisme en Polynésie française. Les responsables d'église interrogés soulignent que, même s'il est désormais admis qu'il y a des domaines de la vie sociale où la religion n'a pas sa place (l'école laïque, en particulier), il n'y a toujours pas de mot dans la langue tahitienne pour traduire "laïcité".

 "En Polynésie", dit le président de l'église protestante ma'ohi (EPM), Taarii Maraea, "nous n'avons pas connu l'histoire, le contexte qui a créé cette notion de laïcité, apparue en Europe au cours du 19ème siècle.

Bien au contraire, c'est une notion étrangère au vécu polynésien, mais c'est quand même une notion importante pour la Polynésie, une notion sur laquelle le protestantisme doit amener sa réflexion car la Réforme a porté les germes de la laïcité. Nous devons donc être porteurs d'une laïcité à la polynésienne et la faire vivre car notre pays a besoin de tolérance, de cette conscience de liberté." (p. 131-132)

Ce point de vue a conduit T. Maraea, en 2004, à prendre position contre la présence d'un crucifix dans l'enceinte de l'assemblée de Polynésie française, un crucifix alors accroché (et finalement décroché devant les réactions qu'il a suscitées) par le nouveau président de l'assemblée Tony Geros (ci-contre), indépendantiste et catholique. Une position de l'EPM que Bruno Saura, dans son article sur les interactions des espaces politique et religieux en Polynésie française, analyse aussi comme une réaction face à la progression du catholicisme à Tahiti.

En tout cas, la laïcité a bien été invoquée au cours de ces controverses, parfois par  des hommes politiques qui y ont vu une façon habile de s'opposer aux indépendantistes en se parant des habits de la "modernité" pour mieux les renvoyer à un supposé archaïsme, mais aussi par des responsables politiques sincèrement convaincus, comme Nicole Bouteau ou Heiura-les verts.

Gwendoline Malogne-Fer revient justement, dans un autre article de ce chapitre polynésien, sur les difficultés rencontrées par l'église protestante dans ses tentatives de redéfinition des relations entre église et politique, à travers la décision prise en 1996 (et appliquée pour la première fois lors des élections municipales de mai 2001) d'interdire aux diacres, évangélistes et pasteurs d'être candidats à un mandat politique.

Elle montre à quel point cette décision a été mal vécue et combattue par beaucoup de paroissiens, notamment dans les petites îles où la conception traditionnelle selon laquelle les diacres sont des autorités morales utiles à la gestion des affaires publiques est encore très forte.

Mais cette conception a aussi servi d'appui aux partis politiques, notamment le Tahoeraa Huiraatira de Gaston Flosse, pour enfermer les responsables d'église dans des rapports d'allégeance et de clientélisme dont l'église a souhaité s'extirper. Dans le même temps, elle apparaît toujours plus politique par ses prises de position sur l'indépendance, le nucléaire, etc.

Il faut donc se désengager d'un côté pour pouvoir espérer jouer de l'autre un rôle de "sentinelle vigilante" capable d'interpeller la société et les autorités politiques.

Enfin, j'ai (= Y. Fer) participé à ce livre en analysant les relations entre pentecôtisme et politique en Polynésie française, en montrant notamment comment les assemblées de Dieu, si elles ont été à leur début étroitement contrôlées, voire freinées par les dispositifs de régulation étatique du religieux (en particulier le refus de visas aux missionnaires étrangers), sont finalement apparues à un moment donné au gouvernement local comme un partenaire utile pour mettre en place des politiques explicitement chrétiennes à destination des jeunes.

Le ministre de la jeunesse et des sports du gouvernement Flosse, Reynald Temarii (élu en 2007 vice-président de la FIFA), déclarait ainsi en 2002, à propos de la subvention accordé par son ministère au concert de rock évangélique du chanteur canadien Luc Dumont:

 "Contrairement à la métropole où la laïcité empêche ce genre d'initiative, nous pensons que la foi peut aider au développement de l'enfant et des jeunes".

(J.B. : laissons naturellement à L. Dumont la responsabilité de cette prise de position)

Fin du compte-rendu de Yannick Fer)

Mon petit complément

Donc, tous les TOM-DOM sont étudiés dans cet ouvrage, à part St-Pierre et Miquelon. Faute de pouvoir citer tous les articles j’en retiendrai 3

-Celui d’Emile Poulat qui donne une vue d’ensemble sur l’application et la non application de la loi de 1905 à ce qui était à l’époque l’Empire colonial français. Poulat nous donne donc de très précieuses informations, y compris sur les nombreux territoires qui ne se sont séparés de la France.

Poulat effectue ensuite un zoom sur le département la Guyane qui reste régie par une ordonnance de Charles X, de 1828 : le catholicisme y est (et lui seul) officiellement un « culte reconnu ».

-Celui de Prosper Eve sur la Réunion. Il porte sur la situation de 1945 à 1975 de ce département français) et montre qu’à cette époque (l’évêque actuel a un état d’esprit très différent ; il a notamment proposé une diversification des jours fériés religieux.) l’Eglise catholique renonçait difficilement à ne pas contrôler la société civile.

A noter que le département de la Réunion compte environ 600000 hindouistes, ce qui fait que cette communauté est, en France, aussi nombreuse que les bouddhistes et presque aussi nombreuse que les juifs.

Celui d’Hugues Béringer sur Mayotte : « un statut civil de droit musulman dans la République : legs colonial ou modernité du droit à la différence ? ». le titre est ,à lui seul éloquent. Je vous laisse donc le découvrir.

On fait silence sur Mayotte. Dernièrement, j’ai demandé au documentaliste d’une société de production qui avait fait un film assez ‘scénario catastrophe’ sur la « charia », pourquoi il n’avait pas été question de Mayotte : réponse : « j’y avais pensé, mais on m’avais demandé de faire du sensationnalisme, et il n’y avait pas là matière à sensationnalisme. » Donc Mayotte fait partie de cette réalité invisible ; sa faute : le calme !

Et, pour terminer, un exemple concret concernant le département français de La Martinique.

Dimanche prochain il y aura, là comme ailleurs, le élections municipales (et cantonales). A la télévision, il y a eu un débat rassemblant les candidats d’une commune nommée Les trois îlets. Et c’était très intéressant car les différentes têtes de listes parlaient des « métro » (c'est-à-dire des métropolitains qui sont installés de façon temporaire ou plus stable à La Martinique) un peu à la manière dont on parle des Maghrébins en France : c’est bien qu’ils soient là, cela fait partie de la « diversité », mais « ils forment des ghettos », ils « doivent s’intégrer »… et ne le font pas assez. Pour un peu il aurait été question de « communautarisme » !

La différence étant que les « métro » sont plus aisés (voire riches) que la moyenne des martiniquais et que leurs « ghettos » sont volontaires, ce sont des quartiers de belles villas qui surplombent la mer.

  

 

       (1) Déclaration faite lors de son audition par la commission "Les socialistes et l'individu", 3ème forum de la rénovation du parti socialiste français (20 janvier 2008).).

09/02/2008

LE LIVRE QUE SARKOSY DOIT LIRE ABSOLUMENT POUR EN FINIR AVEC LES "RACINES CHRETIENNES"

Chers Amis,

Je reviens de Montréal où je vais périodiquement, actuellement, pour réaliser de passionnantes interviews sur des débats qui mettent en jeu différentes conceptions de la laïcité.

Et notamment la question de ce que l’on appelle au Canada les « accommodements raisonnables »[1].

Eh bien, vous allez être très surpris, j’avais de la peine à faire parler de ces beaux sujets mes interlocuteurs, des gens très bien au demeurant (magistrats, universitaires, etc). C’est eux qui me questionnaient. D’abord : « Alors Carla et Nicolas, c’est quand le mariage ? » Et à peine le mariage fut-il (mariage futile ?) prononcé que la grande question fut : « Alors, c’est quand le divorce ? »

J’ai répondu : « si vous voulez parler de la France, il y a moult problèmes, celui du pouvoir d’achat par exemple,… » Mais nib de sib, le pouvoir d’achat des Français les laissait encore plus froids encore que la température ambiante. En revanche Nicocarla,… Pourtant, ce n’était même pas encore la Saint Valentin[2]

Et là j’ai eu une révélation : le pouvoir d’achat, c’est particulariste, voire même sans doute « communautariste ». Les Zamours nicoliens-carlatantinesques, c’est universel. Voilà le nouvel universalisme républicain. Et pas complètement abstrait, en plus.

D’accord je suis Le Grand spécialiste du sujet, mais à la fin j’avais l’overdose. Alors je me suis promis, juré à moi-même personnellement, de ne plus parler du couple infernal pendant au moins 3 Notes. Et vlan, à peine rentré à Paris, un colis m’attendait avec un livre qui, immédiatement, m’a obligé à penser de nouveau à Nicolas.

En effet c’est THE livre qu’il doit lire de toute urgence pour ne pas raconter n’importe quoi la prochaine fois qu’il ira chanoiniser. Le moment est d’ailleurs favorable : à un mois des municipales, s’il veut éviter le naufrage, qu’il s’enferme dans son petit 450 pièces-cuisine élyséen, s’adonne à cette admirable lecture et, surtout, ne dise plus rien.

En prenant des notes, il en aura bien pour 8 jours. Il a tellement à désapprendre et à apprendre sur le sujet. Il faut dire que cette somme fait exactement 95 pages, en comptant les annexes toutefois.

Le livre est extraordinaire, prodigieux, c’est la huitième merveille du monde, qu’écris-je la première, la seule ! Pipi de chat que les z’autres !

Pourtant, jusqu’alors je me suis extrêmement méfié de l’auteur, un certain Jean baubérot. Ma grande amie, Caroline F., m’a en effet amicalement mise en garde : « l’humour est sa cup of tea, cela prouve bien son penchant pour la laïcité à l’anglo-saxonne. »

J’ai donc failli ne pas le lire. Et, en fait, il n’y a pas la moindre blague dans le texte. Donc, on peut, à la rigueur et par grande indulgence, penser que le dit auteur n’est pas complètement antirépublicain.

Pourquoi ce livre doit devenir l’ouvrage de chevet du petit Nicolas ? Parce qu’il s’agit d’une Petite histoire du christianisme (Librio)… et que l’on y trouve pas l’expression de « racines chrétiennes ».

En revanche, en 150000 signes (c’est dire que l’auteur a passé plus de temps à sélectionner, modifier pour pouvoir raccourcir tout en étant clair, etc), vous avez vingt siècles (et quelques années en supplément gratuit) pour 3 €. C’est donné, et si votre supermarché n’en a pas au moins 20 exemplaires en rayon, changez immédiatement de crémerie.

Non ce n’est pas la perspective essentialiste des « racines », mais celle, historique, des périodes. S’il est exact d’une société est pétri d’historicité, toutes les périodes de son histoire sont sédimentées dans son présent, et pas seulement ses « racines ».

L’héritage chrétien de la France -qui est un de ses héritages, pas le seul- est façonné par différentes périodes.

Du premier au IIIème siècle, nous trouvons la 1ère période, celle du christianisme persécuté et pourtant de plus en plus présent dans la société romaine, à tel point qu’au IV et Vème siècles (seconde période), il devient affaire d’Empire. L’Empire s’écroule et le christianisme se fait (IIIème période) civilisateur de nations.

Des croisades à la Reconquista (qui ne se termine qu’en 1578), un christianisme sur de lui et dominateur, est à la fois bâtisseur de cathédrales, créateur d’universités et de culture savante, persécuteur de juifs, de musulmans et des multiples hérétiques qu’il produit en son sein (IVème période). Il s’agit du christianisme latin, le christianisme oriental a pris le large.

 

Arrivent, pratiquement simultanément, une Vème période marquée par l’extension mondiale plus ou moins réussie (échec des rites chinois) du christianisme, en même temps que la division du christianisme latin engendre le pluralisme et favorise le début du double processus de sécularisation et de laïcisation.

La modernité est en marche, et rien ne va l’arrêter (VIème période). Elle se produit à la fois dans et contre le christianisme et celles et ceux qui oublient une des deux données du problème, se plantent royalement. La volonté des institutions chrétiennes de rester dominantes engendre un anticléricalisme d’Etat, plus ou moins fort suivant le rapport des Eglises à la modernité. Au même moment, le christianisme participe, par les missions, à la nouvelle vague d’expansion européenne.

La VIIème période se marque par les totalitarismes séculiers qui persécutent chrétiens (communisme) ou entretiennent avec les Eglises des rapports ambiguës (fascisme, nazisme). L’œcuménisme apparaît comme une nouvelle marque de vitalité chrétienne face aux défis de la modernité triomphante. L’individualisation de la religion favorise cependant de nouvelles formes de christianisme. Et de nouveaux défis apparaissent : progression de la rationalité instrumentale, de l’émotionnel médiatique,…

 

Voilà en gros la perspective générale. C’est aussi la justification du livre (outre son aspect vulgarisateur pour un grand public, lié à la collection dans laquelle il paraît). Honnêtement, il me semble qu’une telle perspective, ou du moins l’attention à la modernité, à la sécularisation et à la laïcisation qu’elle suppose, n’existe de façon systématique dans aucun autre ouvrage d’histoire du christianisme en français[3].

Pour la petite histoire, j’ai eu très peur quand a paru, alors que je rédigeais mon propre ouvrage, l’Histoire du christianisme au Seuil dirigé par Alain Corbin. D’abord parce que Corbin est un très grand historien, qui a beaucoup renouvelé l’historiographie, même s’il n’a pas tellement fait école (c’est un ami, en plus). Ensuite, parce que cet ouvrage fait 500 pages et que le mien devait en faire 75 + les annexes. Enfin, parce qu’ils se sont mis à… 57 historiens pour le rédiger.

J’ai trouvé cette Histoire du christianisme excellente, innovante sur bien des points (de très bons chercheurs y résument les résultats de leurs recherches) et, curieusement, d’architecture assez classique. Je dois avoir des chevilles beaucoup trop enflées, cela ne m’a semblé nullement disqualifier ma petite entreprise.

La perspective est autre. Les deux sont donc complémentaires.

Reste aussi que les 2 ne courent pas dans la même catégorie : le mien est fondamentalement un ouvrage de vulgarisation ;

Au sein de la perspective adoptée, l’objectif de cet ouvrage de vulgarisation est triple :

-         présenter clairement les principaux événements, faits de divers ordres, grandes orientations et querelles théologiques, en simplifiant sans déformer, en racontant l’histoire des vaincus comme celle des vainqueurs, en rectifiant au passage, sans avoir l’air, nombre d’idées reçues et d’erreurs communes

 

-         rendre compte de toutes les facettes du christianisme qui est culte et culture, foi et civilisation et qui a été, des siècles durant, religion et politique. D’où une approche du christianisme comme fait de civilisation, allant de l’horrible à l’admirable, et en laissant d’ailleurs le lecteur faire ses jugements de valeur. Ce livre parle non seulement d’histoire de la religion, mais aussi d’histoire de la politique, d’histoire des arts, d’histoire des guerres et des paix, d’histoire des femmes, d’histoire de la colonisation, d’histoire de la modernité (et de la laïcité, naturellement),...

 

-         porter donc un regard d’historien, qui ne soit ni polémique ni apologétique. Pratiquer l’ « agnosticisme méthodologique ». Dans l’exercice de son métier, l’historien n’a pas à se demander si le christianisme est « vrai » ou « faux », de la même façon qu’un médecin examinera les organes d’un accidenté de la route sans se demander s’il s’agit de l’auteur de l’accident ou de la victime d’un chauffard.

Alors, je vous assure, avoir de tels objectifs donne pas mal de sueurs froides. Vous travaillez tard le soir. Vous avez écrit le nombre de pages que vous vous étiez fixé, et (en plus) vous êtes content du résultat!

Et patatras, la nuit les faits que vous n’avez pas sélectionnés, les personnages que vous avez décidé de ne pas mettre vous tirent les oreilles et vous gratouillent les pieds. Alors vous les rajoutez.

Mais du coup, alors que vous aviez passé la journée précédente à réduire votre propos de 20000 à 5000 signes (encore un peu au dessus de la prévision !), au lieu d’avancer et de commencer un nouveau chapitre, vous vous retrouvez avec 8000 signes, le double de ce que vous accorde votre plan ! Il va encore vous falloir travailler pour réduire. Et, au total, nous n’aurez encore pas attaquer le fameux chapitre suivant…

C’est frustrant, mais c’est le passage au réel des merveilleuses idées qui vous trottent dans la tête. Et pour vous donner une petite idée de ce que cela donne, une fois réalisé, je vous livre le début de l’ouvrage (exprès, il ne comporte pas de « vie de Jésus », le problème : Jésus de la foi et Jésus de l’histoire est un autre livre).

Chapitre 1

L’émergence du christianisme

Chrétiens avant d’être citoyens.

  Dans l’Empire romain, où le sacrifice aux divinités protectrices constitue un acte de loyauté politique, des individus bizarres refusent de participer à ce culte. Ils se rendent ainsi coupables d’un crime de lèse majesté et attirent la colère de la foule quand épidémies, mauvaises récoltes et défaites militaires apparaissent la conséquence de leur conduite « impie ». Lorsque le magistrat les interroge, ils affirment s’appeler « chrétiens » et annoncer un « évangile ». Ce terme est familier du monde gréco-romain. Lors de l’accession au trône d’un empereur on proclame son évangile, c'est-à-dire « la bonne nouvelle » qu’il va amener prospérité, paix et justice. Mais ces chrétiens prétendent qu’il n’existe qu’un seul « évangile » incarné par l’enseignement, la mort et la résurrection d’un certain Jésus qu’ils qualifient de Christ. Par extension, ils désignent aussi par ce terme des récits de sa vie destinés à susciter la foi dans ce Christ et le Dieu qu’il révèlerait.

  Le terme de Christ correspond, en grec, à l’hébreu Messie et signifie «envoyé de Dieu ». Les juifs, qui forment des communautés dynamiques en divers endroits de l’Empire, attendent la venue d’un Messie. Les chrétiens affirment qu’il est déjà venu, puisqu’il s’agit de Jésus, et pensent qu’il va bientôt revenir. En soi, cela ne dérange pas l’ordre impérial ouvert à la multiplicité des cultes et les chrétiens, de leur côté, se déclarent soumis aux autorités. Mais ils désobéissent en refusant d’adorer toute autre divinité que leur Christ et son Dieu. Cela met ceux qui sont baptisés à l’écart d’une part de la vie publique : certains métiers ou manières de vivre sont liées aux cultes traditionnels et à la divination. Ceux qui n’ont pas différé leur baptême sont chrétiens avant d’être citoyens. Ils font donc preuve de « haine du genre humain » (Tacite) et forment une « secte » dangereuse qui adore un criminel condamné par le magistrat au supplice infâmant de la croix. Pourtant l’Empire, accommodant, ferme souvent les yeux. En cas de crise, il doit néanmoins sévir.

  Longtemps tolérance et répression alternent ou coexistent suivant les lieux. Commencées à Rome sous Néron en 64 (l’apôtre Pierre en est une des victimes), les persécutions tendent à se généraliser au milieu du III° siècle, à cause du nombre grandissant de chrétiens. On délivre alors un certificat (libellus) à ceux qui participent aux cérémonies sacrificielles. Cela permet d’arrêter facilement les contrevenants. Ils sont emprisonnés, torturés, mis à mort par milliers. En fait, tous les chrétiens ne résistent pas jusqu’au martyre. Certains, les sacrificati, obéissent à l’ordre impérial ou transigent et font brûler quelques grains d’encens devant une divinité (les thurificati). D’autres réussissent à acheter un certificat de complaisance (les libellatici). Ceux qui n’ont pas cédé les considèrent comme des lapsi (ceux qui sont tombés) et se disputent pour savoir si l’on doit ou non réintégrer les repentis.

La suite dans votre grande surface !

Est paru en même temps, une Petite histoire du bouddhisme (Librio) par un immense savant, Jean-Noël Robert, qui a vraiment joué le jeu de la vulgarisation.

Avec la Petite histoire du judaïsme de J.-C. Attias et E. Benbassa et la Petite histoire de l’islam de M. A. Amir-Moezzi et P. Lory (livres Librio dont j’ai déjà parlé), vous n’avez plus aucune excuse d’être ignorants en histoire des religions.



[1] Je crois vous en avoir déjà parlé, mais vous y aurez encore droit.

[2] Dois-je rompre ce mauvais humour en indiquant que les seules personnes qui étaient totalement indifférentes à Carla-Nicolas étaient les femmes musulmanes que j’ai interviewées.

[3] Je suis preneur, bien sûr, de démentis cinglants ! Les 2 ouvrages de synthèse qui me semblent le plus se rapprocher de « ma » perspective sont 2 histoires du catholicisme (ce qui fait qu’ils ne peuvent explorer les rapports différents à la modernité des différentes confessions chrétiennes) F. Cluzel, l’Eglise catholique des origines à nos jours (Privat, 2005) et surtout J.-P. Moisset, Histoire du catholicisme (Flammarion 2006).

08/06/2007

CE QUE NOUS CACHE LES MEDIAS

Jacques Dutronc l’avait déjà signalé, il y a assez longtemps : « On vous cache tout, on (ne) vous dit rien ». Je suis pratiquement sur que votre chaîne de télé et votre journal favori ne vous ont pas informé ni ne vous informeront de l’importante dépêche tombée (je ne sais trop pourquoi, mais une dépêche, cela tombe !) aujourd’hui même de l’Agence APF. Le Blog, qui a des informateurs (non, pas des ‘indicateurs’) partout et sait tout ce qui se passe d’important sur notre planète, lui, vous livre l’info.

 

APF,  8 juin, 9 h 43

NUIT DE FOLIE DANS LES VILLES DE FRANCE :

La soirée de jeudi et la nuit dernière, ont vu une vague humaine sans précédent agglutinée près des librairies de la quasi-totalité des villes françaises. Il semble que la police avait prévu un tel événement, ou s’est montrée extrêmement réactive puisque dés 18 heure des cars de CRS prenaient place à proximité des FNAC et autres grands centres de distribution de livres. Malgré cela, la police s’est trouvée, très vite, complètement débordée, d’abord parce que les files se sont étalées sur plusieurs kilomètres, ensuite parce que beaucoup de policiers n’ont pas craint d’abandonner leurs collègues pour se joindre à l’immense foule. Il a donc fallu appeler des renforts, mais ces renforts eux-mêmes eurent vite leur lot de déserteurs.

Les forces de police mobilisées ont été telles qu’il a fallu dégarnir les différents commissariats. Cela a parfois viré à la tragédie comme dans le cas de ce jeune, dont l’identité n’a pas été révélée (on connaît seulement les initiales de son père : un certain N. S.), qui s’est fait, une nouvelle fois, piquer son scooter sans qu’aucun policier ne puisse relever l’ADN du coupable.

 

Au total, quatre millions de personnes selon les syndicats et treize millions huit cent quarante deux mille cinq soixante et onze selon la police, ont passé la nuit dans la rue.

Imprévoyantes, la plus part d’entre elles n’avaient pas pris de nourriture. Des marchands ambulants improvisés ont aussitôt fait fortune. Comme certains étaient chômeurs, le ministère ad hoc a effectué sur l'heure un relevé statistique. Il prouve que le chômage a baissé, cette nuit, de 8,03%, soit le meilleur chiffre depuis le 29 février 1487. D’autres vendeurs ont effectué des heures supplémentaires et ils ont tout de suite obtenu de notre bien-aimé Président qu’elles soient défiscalisées. Selon les économistes, la mesure coûtera entre deux et trois milliards d’€ au budget de l’Etat. Un communiqué gouvernemental précise cependant que cette relance de la consommation devrait, à terme, excéder d’au moins quatre € ce coût et ainsi participer à la réduction du déficit public

Glissons sur les problèmes de toilette, pour indiquer que le réchauffement climatique engendré par la concentration de cette marée humaine est apparu très préoccupant, facilitant un accord au G8 sur le Protocole de Kyoto. Signalons également que le nombre de malaises et d’évanouissements a été tel que M. B. Kouchner a du solliciter une ingérence médicale d’urgence des autres pays de l’Union européenne. Un navire se trouvant dans les eaux maltaises, et ayant accueilli récemment un hôte illustre, ferait actuellement route vers Marseille pour y acheminer des médicaments. La Croix rouge internationale est également mobilisée, à la demande d’Ariane Karembeu, et plusieurs avions devraient atterrir à Roissy dans la matinée. Le gouvernement japonais a promis douze mille tonnes de saké pour aider les victimes à retrouver leurs esprits.

 

Si bienvenues soient-elles, ces aides semblent, dés maintenant, radicalement insuffisantes. En effet, nos correspondants, dans diverses villes françaises de plus de 200 habitants, nous signalent que, depuis l’ouverture des librairies, celles-ci sont littéralement prises d’assaut, entraînant des bousculades inédites. On déplore déjà de nombreux blessés. Fort heureusement, aucun handicapé du bulbe ne s’était joint à l’énorme foultitude qui a témoigné d’une grande bravitude.

Au vu de cet immense désordre, notre Président tant aimé devrait faire face en s’exprimant à 13 h sur toutes les chaînes de télévision. A moins qu’il ne décide de déléguer cette allocution à son Premier ministre, pour répondre ainsi aux accusations non fondées prétendant  qu’il ne lui laisse pas suffisamment de responsabilité. Les commentateurs tentent d’analyser l’impact de cet événement sur les élections législatives de dimanche. La Chambre bleu pourrait être rose de confusion, verte de rage, voire même orange pressée. Les places boursières, de New York à Shanghai, ont été fermées afin d’éviter toute panique, ce qui a immédiatement et complètment rassuré les SDF, craignant pour leur portefeuille d’actions et s’apprêtant à vendre en subissant de très lourdes pertes.

 

APF, 8 juin, 9h 47.

 

Notre sublime président a accepté en bloc la démission de son gouvernement et va nommer un nouveau gouvernement d’union internationale pour faire face à la dégradation accélérée de la situation. Il aurait déclaré, en off, que face à une conjoncture exceptionnelle, tous les humains de bonne volonté doivent s’unir et, qu’en conséquence, le ministère allait comporter des personnes alitées de tous horizons politiques. La seule condition exigée consiste à faire preuve d'une grande compétence, en se prénommant Nicolas (ou Nicolette,  parité oblige). Mais comme des Nicolette, il n'y en a guère, dans une ouverture qui confine au laxisme, Nicoletta ou Nicole, on accepte pour les secrétariats d’Etat; c’est vraiment l’union, la communion, la grande fusion des cœurs et des esprits.

 

APF, 8 juin, 9 h 49

Les Renseignement Généraux viennent de remettre sous le manteau un rapport ultra confidentiel expliquant pourquoi les mesures de sécurité prises se sont montrées beaucoup plus à la profondeur qu’à la hauteur. Le plan Vigicaraïbespirate déclenché se fondait sur la foule qui avait campé, la nuit durant, à proximité des librairies lors de la sortie du dernier Harry Potter, et il avait simplement quadruplé la mise. Ces malheureux,  ces irresponsables, ces indignes bureaucrates se sont montrés inconscients au point de ne pas comprendre qu’ils allaient se trouver face à un phénomène d’une TOUTE AUTRE AMPLEUR.  Il ne s’agissait pas, en effet, d’un nouveau Harry Potter, ce n’était pas sorcier de le savoir. Il s’agissait du magistral, du sensationnel, du fantastique, de l’exceptionnel « Que sais-je ? » numéro 3794, Les laïcités dans le monde.

 

Et oui, l’attente insupportable a enfin pris fin, il est paru le divin livre, il se trouve en vente dans toutes les bonnes et même les moins bonnes librairies (celles qui ne l’ont pas sont vraiment nulles, en tout cas).

 

Avec cet ouvrage il est définitivement, irréversiblement et… magistralement, of course, établi que :

-la laïcité n’est pas et n’a jamais été que française,

-au contraire, c’est dans les Amériques, comme l’avait déjà perçu Aristide[1] en 1905 (mais censuré en 2005 par l’Assemblée Nationale) que s’est expérimenté ce qui a donné la laïcité,

-que la laïcité n’est pas un bloc, ayant des caractéristiques immuables, intemporelles et non spatiales,

 

-qu’il existe, en revanche, plusieurs types de laïcités, correspondant à divers processus de laïcisation, à différents fondements philosophiques et à des réalités sociales actuelles elles-mêmes variées,

 

-qu’en conséquence il n’y a pas une laïcité pragmatique (ou juridique) et une laïcité philosophique, mais des références philosophiques divergentes en matière de laïcité,

 

-que tout ce qui vient d’être dit précédemment ne signifie nullement que tous les types de laïcités soient équivalents,

 

-qu’au contraire il est possible d’évaluer le degré de laïcité de chaque laïcité concrète d’un temps et d’un lieu à partir d’indicateurs,

 

-que la situation peut être également variable suivant le domaine choisi : Eglises-Etat, école, mœurs, …

 

-que la laïcité française, dans certaines de ses tendances, est beaucoup plus dépendante du despotisme éclairé (enfin « éclairé », si on n’est pas trop regardant !) qu’elle ne le croit,

 

-qu’elle est, par certaines de ses caractéristiques, moins laïque qu’elle ne le pense,

 

-qu’aucune laïcité n’est une réalité exclusivement nationale : dans la construction historique des laïcités, il existe des transferts constants entre pays, des influences réciproques,

 

-que les paradoxes, voire les contradictions des laïcités ont été notamment liées aux contradictions du projet des Lumières,

 

-que les pays des différents continents ne se sont pas trouvés dans la même situation face à la laïcité : pour certains elle a été une réalité endogène, pour d’autres une laïcité exogène ; les rapports laïcité-colonisation ne peut être éludés sans obscurantisme,

 

-qu’en particulier la géopolitique de la laïcité, la situation de laïcité dans différents continents est, aujourd’hui, beaucoup plus subtile que ce qu’en disent les médias (ou des gens qui se prétendent bien informés),

 

-qu’il faut donc faire un tour du monde des laïcités, de la laïcité,

 

-que des mutations sociales importantes transforment aujourd’hui la laïcité, les laïcités, y compris (sacrilège !) la française,

 

-qu’en conséquence, pour être vivante et dynamique, la laïcité doit affronter de nouveaux défis, les défis du XXIe siècle.

 

BONNE LECTURE!



[1] Briand bien sûr.

14/05/2007

AVANT PREMIERE MONDIALE

En avant première mondiale, ce blog a l’honneur, le plaisir, l’avantage de présenter à ses fidèles internautes (comme à celles et ceux qui sont des fidèles irréguliers d’ailleurs), l’ouvrage qui va bouleverser la planète, que dis-je, l’ensemble des galaxies :

Les laïcités dans le monde,

Jean Baubérot Nouveauté – juin 2007

Que Sais Je ? n° 3794 aux Presses Universitaires de France

VOICI D'ABORD LA PAGE 4 DE LA COUVERTURE:

Président d’honneur de l’EPHE, Jean Baubérot y est titulaire de la chaire « histoire et sociologie de la laïcité ». Il est également l’auteur du « Que sais-je ? » sur Histoire de la laïcité en France (n°3571).

La laïcité n’est pas une « exception française ». Elle n’est pas non plus un « pur concept » intemporel. Il existe des laïcités dans le monde qui résultent de processus historiques divers, de fondements philosophiques pluriels et correspondent à des réalités sociales, culturelles et politiques elles même variées. Cela ne signifie nullement que ces laïcités soient équivalentes mais implique, dans chaque situation, qu’un seuil minimal de laïcité ait été franchi. Dans le contexte d’une troisième mondialisation, qui n’est plus une occidentalisation, cet ouvrage vulgarise des travaux très peu connus pour nous inviter à penser une géopolitique de la laïcité et en mieux en saisir les enjeux.

Voici ensuite la Table des matières :

Introduction : La laïcité, réalité internationale.

Chapitre I : Protohistoire de la laïcité

Chapitre II : Les fondements philosophiques de la laïcité

Chapitre III : Despotismes éclairés, révolutions, laïcité

Chapitre IV : Laïcité et modernité triomphante

Chapitre V : Sociétés sécularisées et laïcité

Chapitre VI : Géopolitiques de la laïcité

Chapitre VII : Laos, laïcité et défis du XXIe siècle

Bibliographie.

La suite de la Note sur "l’identité nationale" viendra au début de la semaine prochaine

07/03/2007

D'un "Que sais-je?" à l'autre....

Je voudrais signaler aux honorables et honorés internautes, fidèles navigateurs que des vents favorables conduisent vers ce site, la parution, fin février, de la 4ème édition (15eme mille, sans compter les traductions) de mon « Que sais-je ? », Histoire de la laïcité en France. La 3ème date de l’automne 2005. Les changements ne sont donc pas très considérables mais quand même : la bibliographie a été actualisée, dans la rédaction même, il a été tenu compte des parutions faites depuis la précédente édition, notamment sur la séparation des Eglises et de l’Etat, et aussi… de la remarque d’un internaute qui avait critiqué le fait que je ne mentionnais pas nommément la Libre-pensée dans les tendances actuelles de la laïcité. J’ai trouvé la remarque pertinente et j’en ai tenu compte.

Par ailleurs, parfois un paragraphe a été  modifié, un autre ajouté grâce à une meilleure utilisation de l’espace,... Grâce à cela aussi, 2 pages ont pu être ajoutées au chapitre VI (« L’établissement de la laïcité »), en enlevant seulement ¾ de pages au chapitre II.

Eh oui, la rédaction d’un « Que sais-je ? », c’est se battre constamment pour avoir un phrasé compréhensible, tout en enlevant (et à chaque édition j’en enlève) les mots, les expressions qui (finalement) n’ajoutent rien ou pas grand-chose, trouver des tournures de phrase plus courtes, etc. Cela pour pouvoir donner plus d’informations et d’analyse et clarifier les passages qui, selon les retours obtenus, ne l’étaient pas assez.

Si l’on compare la 1ère édition (parue en 2000 sous le titre : Histoire de la laïcité française) et cette 4ème édition, c’est à la fois le même livre et un autre livre. Il y a eu, en effet, des changements très substantiels, notamment dans la 3ème édition de 2005. Maintenant, si vous courrez chez votre libraire, regarder bien la date : veillez à ce qu’il ne vous donne pas un des derniers exemplaires de la 3ème mais bien un de la 4ème, pour bénéficier des tous derniers changements.

D’un « Que sais-je ? » à l’autre vous ai-je annoncé en titre : je vais rendre à la fin du mois le manuscrit d’un autre « Que sais-je ? » qui doit paraître à l’automne. Son titre est tout un programme : Les laïcités dans le monde. Comme cette rédaction s’ajoute à tout le reste de mon travail de chercheur et d’enseignant, je n’ai malheureusement pas le temps de mettre sur le Blog cette semaine la suite du feuilleton commencé le 10 février.

Ne pleurez pas, séchez les larmes de vos beaux yeux : cette suite va venir au milieu de la semaine prochaine, mercredi 14 j’espère, jeudi 15 au plus tard. J’y pense, j’y pense.

Et pour me faire pardonner, quelques infos sur ce prochain « Que sais-je ? » : il ‘part’ du XVIe siècle et ‘débouche’ sur le temps présent avec une triple démarche : historique, philosophique, sociologique.

Le lecteur/la lectrice pourra donc suivre la construction progressive de la laïcité et plus l’ouvrage ‘avance’ dans  le temps, plus l’aspect intercontinental prend de l’importance. Mais, même au début, je tente de dépasser les frontières de l’Europe.

Le problème pratique de la rédaction d’un « Que sais-je ? » est le suivant : je calcule le nombre (approximatif) de signes que doit avoir chaque chapitre pour arriver au nombre de pages prévues (rappelez vous : le tout c’est 122 pages + la biblio + la table des matières) ; puis je découpe chaque chapitre en paragraphes qui doivent faire chacun entre 3000 et 4000 signes. Ensuite, je rédige tel ou tel paragraphe, sans me préoccuper (dans un 1er temps) du nombre de signes. En général cela aboutit à… 12000, voire 15000 signes. Une première coupe est relativement facile. Mais après c’est vraiment galère… Les choix sont déchirants. On enlève un truc qui n’a pas paru vraiment important. Mais on dort mal car on ne peut pas s’empêcher de penser que quand même, cela l’est. On en rajoute donc  une partie le lendemain. Mais cela veut dire qu’il faudra réduire ailleurs…Au total, des paragraphes prévus vont sauter : il n’est pas possible de tout dire. Le passage à la réalisation est toujours une blessure par rapport au projet. Mais le projet n’est que virtuel. Il faut l’acte pour le réaliser. Bref, quand vous lisez un « Que sais-je ? », ne tirez pas sur le pianiste…

Enfin, c’est la loi du genre. Mais voila, du coup, une Note ultra courte cette semaine. Promis, ce sera mieux la semaine prochaine.

Chao, portez vous bien, faites de beaux rêves, et à bientôt.