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25/06/2010

Les Politiques entre vice et vertu. Nouvelles de la Pétition.

Multiplication d’« affaires » qui mettent en cause des ministres, Sarko recevant (et pas à sa demande !) Thierry Henry le jour de la grève contre les retraites, Guillon évacué pour cause de mauvais humour sur les politiques,…

Tout cela suscite en moi des sentiments très mêlés.

D’une part, je voudrais défendre la fonction du politique, indispensable, fondamentale en démocratie, je voudrais dire : attention, prière de ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain.

Je pense aussi à toutes celles, tous ceux qui tentent de faire de la politique, parce qu’ils continuent d’en espérer quelque chose.

De l’autre, c’est un peu : « plaidoyer pour les indéfendables » et j’ai peur de me faire mal comprendre en tentant d’être ailleurs que dans l’indignation face à un spectacle (et il s’agit bien de cela) souvent vraiment peu ragoûtant.

 

Spectacle : un des rôles du politique est d’être sur le devant de la scène, et le développement exponentiel de la communication de masse a majoré ce rôle. Et je comprends que la partition jouée suscite la colère. A certains moments, je la partage.

A d’autres, je dis : Attention ! Le politique est dans une certaine mesure, et devrait être beaucoup plus, un contre poids face au pouvoir exorbitant de ceux (et celles, mais c’est surtout « ceux ») qui tiennent les leviers économiques et financiers.

Ceux-là ne cherchent pas à paraître, à jouer sur le devant de la scène. Ils préfèrent les coulisses : pour vivre puissants, vivons cachés ! Moins on parle médiatiquement d’eux, plus ils sont contents.

 

Alors vous me direz, les medias ne les ont pas épargnés depuis le début de la crise : parachutes dorés, évasion fiscale, stock options, etc

Outre que cela pose autre problème sur lequel je reviendrai, je constate la différence entre le fait de signaler tel ou tel fait, donner l’info une ou deux fois, et la passer en boucle.

Vous avez remarqué, au bout du compte, qu’on s’indigne plus des compromissions de la famille Woerth (et loin de moi l’idée de les minimiser) que du fait même qui en est la cause : la fortune de Mme Bettencourt elle-même et sa propre conduite.

En amont de l’affaire Woerth, il y a une affaire Bettencourt, non ?

 

Vous n’êtes pas d’accord ? C’est votre droit. Ce que je voudrais dire, et c’est difficile de le dire, certes, c’est qu’il faut faire attention de ne pas tomber, même pour les meilleures raisons du monde, dans une disqualification complète du politique, dans la croyance, qui devient de plus en plus dominante, qu’il est complètement ridicule, inefficace, etc

Qu’il est, de toute façon, composé que de pourris et de nuls.

 

J’écris d’autant plus cela, que je n’échappe pas moi-même à la critique que je suis en train de faire. Après mon audition devant la Mission parlementaire, je me disais : décidément, ils sont vraiment nuls, Nuls de chez Nul.

J’ajoutais en mon for intérieur : décidément si l’anti parlementarisme se développe, ils n’ont qu’a s’en prendre à eux-mêmes, tellement leur niveau intellectuel est bas.

De la discussion que j’avais eue, seules sortaient intacts les remarques et questions d’un député de la majorité et d’une députée du PS (la seule femme d’ailleurs à avoir pris la parole).

 

Donc, j’ai des réactions contradictoires, mais peut-être est-ce parce que le rôle du politique est lui-même très ambivalent :

-à la fois tenter d’avoir le « pouvoir de », le pouvoir d’améliorer, voire de transformer les choses

-et avoir « le pouvoir sur », être l’élu face à l’électeur, le ministre face au citoyen ordinaire, et donc le clerc face au laïc : ce n’est pas pour rien que l’on parle de « l’onction du suffrage universel » !

 

Je voudrais que l’on se focalise un peu plus sur le « pouvoir de », et ses résultats

Non dans l’effet d’annonce mais dans les conséquences concrètes

Non dans l’immédiateté mais dans la moyenne et longue durée

Non dans la seule actualité mais dans l’ensemble de la réalité, dont les 9/10ème, comme l’iceberg, sont invisibles.

Non au seul niveau des ‘vedettes’, mais aussi dans tout le terreau national, régional, local.

Et, finalement, même si cela va à contre courant, que l’on soit plus attentif à l’aspect proprement politique, et un peu moins à l’aspect moral, souvent pris de façon moraliste.

 

Rassurez vous, je ne demande pas que l’on ferme les yeux quand il y a des turpitudes.

Je vais prendre quelques exemples pour tenter de me faire comprendre :

Je trouve beaucoup plus grave que Fadela Amara ait aussi lamentablement échoué dans sa politique à l’égard des banlieues (même si c’était un peu « mission impossible », mais l’action politique, au départ, est toujours plus ou moins cela), que le fait qu’elle ait fait profiter sa famille d’un logement de fonction qui n’est, au reste, pas somptueux

Je trouve que c’est manier l’amalgame que de mettre dans le même sac  comme étant autant de « privilèges attractifs », «palais et hôtels particuliers somptueux » d’un  côté, « chauffeurs, garde du corps » de l’autre (Sophie Landrin, Le Monde, 23 juin 2010, et d'autres medias ont indiqué la même chose).

 

D’abord, on confond là « privilèges » (palais, hôtel) et fonctionnel (chauffeur, garde du corps).

Ensuite, je serai prêt à accepter, la société n’étant pas égalitaire, dans une certaine mesure, de relatifs « privilèges » (des dirigeants de grande entreprise, mais aussi, il a fallu que la coupe déborde beaucoup pour le  dire, des footballeurs  en ont 10, 100 fois plus) s’ils s’accompagnaient de résultats effectifs à terme.

 

Sur le premier point (ne pas confondre privilèges et fonctionnel), vous pouvez penser qu’il s’agit un peu d’un plaidoyer pro domo. En effet, ma propre ambivalence est d’être un citoyen ordinaire ayant eu une expérience d’un Cabinet ministériel.

Là, effectivement, je bénéficiais d’un des chauffeurs du Cabinet pour mes déplacements.

Il ne me semble pas qu’il s’agissait d’un « privilège »

(la question me semble beaucoup plus la coupure qui s’instaure si on ne prend plus jamais les transports en commun, si on n’a plus jamais la vie de l’individu ordinaire) :

Cela me permettait de relire mes dossiers avant une entrevue importante, voire de téléphoner à ma secrétaire pour vérifier tel ou tel point.

Cela me faisait gagner du temps, dans des journées qui commençaient à 8 heures du mat, et finissaient le plus souvent à 22 ou 23 heures (remarquez, je dirai en toute modestie que cela ne me changeait guère des journées d’enseignant-chercheur)

 

Au sujet de la durée des journées de travail, j’ai un souvenir assez drôle : un journaliste avait demandé de pouvoir faire un reportage sur une journée de la vie du Cabinet.

Il était arrivé à 9 heures, et surtout… il était parti à 17 heures, estimant SA journée de travail terminée. Et, dans le reportage, il faisait comme ci la journée du Cabinet s’arrêtait à 17 heures !

Ca, c’est de l’info, Coco !

 

Par ailleurs, quand il y a eu une grève dure des profs dans le 93[1], on m’a imposé, quand j’allais rencontrer les dits profs, une protection. Alors là, c’était vraiment une contrainte et non un « privilège ».

I had a dream : me faire prendre en otage par mes collègues professeurs grévistes, et pouvoir discuter avec eux des heures et des heures.

Voyez vous, je ne craignais pas qu’ils me torturent !

Plus sérieusement, j’ai souvent observé que la Ministre, à ce moment là, était en tension avec son garde du corps.

 

Je me souviens, notamment, d’une fois où les grévistes empêchaient la voiture ministérielle d’avancer. Ségolène avait ouvert la vitre pour dialoguer avec des personnes qui l’invectivaient, de manière assez chaude.

Le garde du corps avait refermé la vitre, et avait intimé l’ordre au chauffeur de foncer pour que les gens s’écartent. Ce à quoi, Ségolène avait donné contre ordre au chauffeur, lui demandant d’aller doucement et de ne prendre aucun risque.

Un garde du corps, c’est contraignant, ce n’est vraiment pas un « privilège ».

 

Donc je suis inquiet quand je constate qu’on mélange tout.

Pour l’hôtel particulier, rassurez-vous, cela n’a plus rien d’un plaidoyer pro domo (ni de le cautionner, simplement de prendre la mesure des choses).

Et ayant été dans l’appart. de la Ministre, je peux dire qu’il était bien,  mais sans être luxueux, et qu’il m’est arrivé de dormir dans le même hôtel qu’elle, et qu’il ne s’agissait pas d’un 5 étoiles.

 

C’est donc uniquement une position de principe : l’efficacité réelle, intelligente, qui ne jette pas de la poudre aux yeux mais change les choses de façon plus juste (et c’est extrêmement difficile, car si on ne tient compte ni du rapport de force ni des effets contre productifs possibles, l’un et les autres vous pètent à la figure, tels des boomerangs) c’est ce que je demande d'abord au politique

 

L’efficacité politique réelle plus que l’exemplarité morale.

Que le politique fasse bien son boulot, pas besoin qu’il soit un saint.

Au contraire, les saints, en politique comme ailleurs, je m’en méfie plutôt.

Ni le vice, ni la vertu ne conviennent au politique.

 

Le moralisme, c’est quand le jugement moral supplante l’analyse ou  en tient lieu. Quand la vertu devient LE critère, au lieu que ce soit l’intelligence de l’action.

Ce moralisme cache souvent une paresse intellectuelle. Et il est aussi souvent hypocrite.

Puisque je me suis laissé aller à des confidences, encore une pour la route : dans cette petite expérience d’un Ministère, quelque chose m’a stupéfait.

 

Il s’agit de coups de téléphone que j’ai reçu, de connaissances (se prétendant amis), ou même d’amis d’amis (que je ne connaissais absolument pas, mais qui, sans vergogne, empruntaient le nom de mes amis pour passer le barrage de la secrétaire)

Et là, oui, on me demandait (parfois on exigeait presque), que j’use de mon influence supposée pour faire obtenir à ces M’sieurs dames, tel ou tel « privilège ».

Par exemple : « J’ai mon fils qui est prof en ZEP, il faudrait le faire nommer dans un établissement plus tranquille ».

Et le refus rendait les gens furieux

 

La surprise du 1er coup de fil passé, j’avais une réponse toute prête : « J’ai moi-même un fils qui enseigne en ZEP, et je n’ai pas pensé le 8ème d’un quart de seconde, faire une quelconque démarche en sa faveur. »

En fait, d’ailleurs, il se débrouillait fort bien.

Mais là n’est pas la question : ce que je voulais dire c’est que, personnellement, j’ai retiré de cette expérience (très partielle, j’en conviens) surtout la demande de « privilèges » de la part des dits citoyens ordinaires, et non un Cabinet ou des Ministres qui chercheraient à en avoir.

 

Un mot pour finir sur Guillon. Je l’ai déjà indiqué, en déplaisant aux internautes (mais je ne vais pas commencer à m’auto censurer pour plaire !) : Guillon m’a très rarement fait rire et je trouve qu’il participait à la dérision envers le politique et non à sa critique.

 

Ceci dit, 3 choses :

- D’une part je trouve scandaleux, indigne d’une démocratie, dangereux pour les libertés publiques, que ce soit le président de la République qui nomme les dirigeants des chaînes de radio, de France-télévision, etc.

Tout ce qu’ils font est, du coup, entaché de suspicion.

Et j’en veux à D. Schnapper, la dite « républicaine », d’avoir laissé Joxe défendre tout seul la démocratie, de ne pas avoir voté l’inconstitutionnalité de cette mesure.

- D’autre part,  je trouve très significatif que ce soit sous la direction de Philippe Val, l’ex directeur de Charlie Hebdo, qu’une telle décision soit prise. J’avais déjà indiqué que le Charlie de Val c’était la big décadence

- Enfin, si j’ai bien compris, tout humour ou pseudo humour va disparaître de la tranche horaire du 6-9 de France-Inter. Alors là, je regretterai vraiment la chronique du vendredi de François Morel.

Cette chronique, c’était elle, de l’humour fin et caustique, intelligent et qui allait loin. Il me semble très significatif, et inquiétant pour l’état mental de la société française, que ce soit Guillon la vedette, et non  Morel. La finesse ne paye pas, braves gens !

Allez, pour nous consoler ensemble, je vous invite cet été dans mon humble île aux Seychelles (que j’ai oublié de déclarer, quel étourdi je fais !)

 

PS : La famous pétition, où en est-elle ? Moderato cantabile. Après un départ en fanfare qui m’a tout à fait surpris, j’ai eu une surprise inverse : une fois le verre a moitié plein, il ne se remplit plus qu’au compte goutte.  On va vers les 300, mais pianissimo.

(je publierai la 3ème liste de signataires la semaine prochaine)

La faute aux Bleus bien sûr !, ils ont accaparé toute l’attention par leurs si brillantes prestations, reflétant l’état général de la France ![2]

Je ferai le point plus en détail dans une prochaine Note.

 

Ceci dit : merci à celles/ceux qui ont signé, se sont mobilisé, l’on diffusé et la diffuse encore.

L’intérêt, déjà, est la diversité des signataires (malheureusement certains ne mettent pas de précision sur eux), leurs engagements et qualité, les débats qu’elle a suscités, et dont je vous reparlerai.

Je sais que les vacances sont une fort mauvaise période, mais les problèmes qu’elle traite, nous allons les retrouver en septembre. Donc s’il est possible de la « muscler » encore un peu d’ici là,….

A bon entendeur, salut….

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



[1] Entre parenthèse, cette grève, on l’avait senti venir, la Ministre en premier. On avait prévenu Jospin à l’avance et on lui avait indiqué les mesures à prendre pour l’éviter. Sans résultat. Et donc Jospin me fait bien rire quand il tente maintenant de déprécier Ségolène. Il aurait mieux fait de l’écouter davantage.

[2] Heureusement pour moi, comme je me sens également Japonais et Mexicain, je peux toujours vibrer pour la suite de cette Coupe du Monde.

12:20 Publié dans ACTUALITE | Lien permanent | Commentaires (1)

20/06/2010

Conseil à Anelka. Brèves de comptoir.

2 Brèves de comptoir sur THE sujet national: nos Bleus qui déc.....

 

1) Anelka, quand tu t'énerves contre Domenech, reste présidentiellement correct et dis lui "Casses toi, pauvre c..". Là ni la Ministre ni la Fédération ne pourront te faire la moindre critique: c'est un mot estampillé historique!

2) Personne (sauf votre serviteur) ne comprend les Bleus: ce n'est pas qu'ils ne savent pas jouer au foot, c'est juste qu'émus par les critiques contre leur hôtel à 650 € la nuit, les trouvant justifiées, ils ont décidé de rester à leur hôtel le moins longtemps possible. Braves petits gars!

20:22 Publié dans Loisirs | Lien permanent | Commentaires (2)

18/06/2010

POUR 10000 APPELS du 18 JUIN. La pétition est en ligne

Depuis quelques jours déjà, et tout spécialement aujourd'hui, les medias nous gavent avec l'Appel du 18 juin. Cette manière de le commémorer l'embaume et le neutralise. Elle est nostalgie du passé, face à un présent où "tout fout le camp" (de la crise économique aux défaites de l'équipe de France!). L'appel du 18 juin, pour être toujours vivant, consiste à ne pas accepter L'INACCEPTABLE D'AUJOURD'HUI. A savoir être très minoritaire, comme le général l'était en juin 194

Faire de l'Appel du 18 juin un monument (funéraire?) alors qu'il s'agissait de l'acte solitaire et un peu fou d'un quasi inconnu, c'est le mettre hors de notre portée, dans une sorte d'espace sacré où nous, profane, serions sollicités pour le révérer. Alors qu'il faut multiplier face à la situation présente des MINI APPELS DU 18 JUIN, de multiples appels de femmes et d'hommes qui tentent de rester debout dans les tempêtes qui secouent notre planète.

L'appel du 18 juin signifie: il faut garder l'esprit libre face aux conformismes de son époque, aux évidences sociales, aux idées reçues. Et, dans certains cas, il faut savoir les refuser. QUE MILLE FLEURS S'EPANOUISSENT, QUE 1000 APPELS, loin de la commémoration médiatique et tellement récupératrices, SACHENT DIRE "NON" AUX ATTEINTES ACTUELLES A "UNE CERTAINE IDEE DE LA FRANCE", à une certaine idée du Canada, de l'Italie, du Japon, de la Belgique, des USA, du Mexique, de la Suisse, etc. A chacune et chacun de s'instaurer citoyen critique de son pays, et ainsi habitant de l'humanité, terrien autant que citoyen.

Parmi ces 1000, ces 10000 fleurs nécessaires, l'une d'entre elles, la Pétition LA FRANCE QUE NOUS AIMONS VOUS LA QUITTEZ (cf son texte dans la Note du 11 juin dernier) se trouve désormais en ligne: 

 http://www.petitionenligne.fr/petition/la-france-que-nous...

Ce sera ainsi plus facile désormais pour la signer (les autres moyens: un commentaire sur le Blog et envoyer un mel à declarationlaicite@hotmail.fr ) restent possibles. N'OUBLIEZ PAS DE METTRE VOTRE NOM, VOTRE PRENOM, et si possible UNE CARACTERISTIQUE au moins (lieu d'habitation, engagement associatif ou autre, profession, etc)

14/06/2010

La famous Pétition en débat, et la seconde liste des signataires

Je ne republie pas le texte de la pétition : « La France que nous aimons, vous la quittez », lancée mercredi dernier. Vous le trouverez dans les 2 Notes précédentes du Blog.
Avant de reproduire certains commentaires, de les commenter et de donner la deuxième liste de 100 signataires (si vous avez signé et que votre nom ne figure pas encore, ce sera pour la troisième, les 200 sont déjà dépassés), voici 2 ou 3 précisions sur les règles du jeu :

 

-pour le moment, 2 moyens pour signer :

l’espace commentaire du Blog, le mel declarationlaicite@hotmail.fr

A la demande de certains l’ouverture d’un site est envisagée. Mais il y a (de ma part) une double question de temps et de compétence

-la pétition est publiable en l’état sur n’importe quel site et blog. C’EST MÊME TRES RECOMMANDE !

On peut renvoyer aux 2 possibilités de signatures. On peut aussi recueillir directement des signatures. Le responsable du site ou du blog gère alors les commentaires et les signatures et donne la liste de ces dernières grâce aux 2 moyens indiqués.

-on peut aussi la tirer sur papier, avec la ou les liste(s) de signataires et la faire circuler, etc…

 

 

-aucune signature ne sera prise en compte s’il n’y a pas le nom et le prénom.

Au moins une autre indication est vivement souhaitée (engagement associatif, ou autre, profession, lieu d’habitation,…). Il m’a semblé en revanche que la mention d’un parti (que certains ont donnée) risquait de faire enlever à la pétition son aspect « société civile ». Mais j’hésite sur ce point.

Qu’en pensez-vous ?

-quelques non-Français, mais « Français de cœur », ou « très attachés aux valeurs de la France » ont signé : pourquoi pas : au début de la Révolution, n’importe qui s’affirmait attaché aux valeurs de la Déclaration des droits de 1789 pouvait devenir « citoyen français ».

 

Chacune/chacun a pu lire de nombreux commentaires sur le Blog. Parmi les commentaires reçus sur declarationlaicite@hotmail.fr voici une petite sélection :  d’abord les personnes qui signent avec des remarques critiques, ensuite celles qui ne signent pas et en donnent les raisons, enfin celles qui ne cachent pas leur enthousiasme.

 

I) D’abord voici des remarques critiques qui m’ont semblé très consistantes :

 

« Bravo pour ton initiative. Quelques remarques sur le projet de pétition, si c'est encore temps de faire des remarques, sinon, oublie-les.
1/ Le titre : pas très évident. Je suggère : "pourquoi quittez vous la France que nous aimons ?", ou bien "N'abîmez pas la France que nous aimons!" ou plus simplement : "la France que nous aimons".
2/ Sur la suppression de la Halde, peut-être dire un mot de la suppression associée du défenseur des enfants et de la CNDS[1]. C'est la question des droits de l'homme en général qui est en cause.

La CNDS notamment a eu à connaître des violences commises envers les étrangers expulsés et a en partie infléchi cette politique ainsi que des violences lors d'interpellations musclées dans les banlieues.
3/ Le dernier argument sur les élus des collectivités locales n'est pas du tout explicite
4/ Il manque me semble-t-il un quatrième point d'inflexion : le glissement progressif du judiciaire vers l'administratif dans de nombreux domaines, en particulier dans la loi sur l'immigration clandestine puisque cela constitue l'essentiel des dernières modifications.

De manière plus générale, c'est le caractère obsessionnel de la lutte contre les sans papiers et les loi sur l'immigration qu'il faudrait évoquer »

 

Commentaire J.B. :

Sur le 3), une note d’information a été ajoutée à la pétition.

Sur le 1), le titre est une paraphrase ironique de « La France on l’aime ou on la quitte » (cité dans le texte de la pétition), et donc il fallait qu’il soit le plus près possible, même dans la syntaxe, de cette phrase.  

Sur le 2) et le 4) : je n’ai pas voulu écrire une pétition généraliste (soit déjà faite, soit qui reste à faire) et longue sur l’immigration, l’ensemble des atteintes aux droits, ou sur l’établissement du défenseur des Droits avec l’ensemble des suppressions qu’il permet.

J’ai voulu cibler et relier deux « valeurs » que l’on est en train de nous VOLER sans vergogne :

 

 

-la laïcité : globalement, même si quelques signataires m’ont reproché d’avoir été trop élogieux à son égard, la Halde a défendu une conception de la laïcité qui me semble conforme à des moyens (neutralité et séparation) ordonnés à des finalités (liberté de conscience et égalité des citoyens), le projet de loi d’interdiction du voile intégral (même quand on est contre le port de ce voile là) malgré les avis des juristes (à la fois laïcité et liberté publique)

 

-l’égalité homme-femme : la contradiction flagrante entre les 2 projets de loi qui sont en même temps dans les tuyaux, celui de l’interdiction du voile intégral (où on crie très fort que c’est au nom de la dite égalité) et celui qui change le mode d’élection des élus des collectivités territoriales qui montre que l’on se fout royalement de cette égalité femme-homme

(la demande de précision montre qu’au moins j’apporte de l’info, puisque certains ne savaient pas que le changement de mode d’élection était calamiteux pour la parité)

 

Mais que la pétition soit aussi l’occasion de parler des différentes menaces qui pèsent sur « une certaine idée de la France », je suis totalement pour.

 

 

Dans cet esprit, voici 2 autres commentaires critiques consistants et bienvenus :

 

« J'aimerais, comme vous l'avez invité à le faire, apporter quelques remarques à votre pétition.

Soyez tout d'abord assuré que j'adhère sur tout ce que celle-ci contient, mais je trouve dommage que vous parliez de la Halde sans en faire de même pour les autres institutions qui seront fusionnées. Bien sûr, la pétition s'alourdirait si toutes les institutions devraient être présentées, toutefois, une attention spécifique à la CNDS serait largement appréciable.
Le rôle que cette commission porte est démocratiquement indispensable, surtout à l'heure d'une IGS/IGPN très peu saisie et très peu exigeante vis à vis des forces de police.

Je n'ai plus les chiffres en tête des saisines, ou des affaires effectivement traitées par l'IGS/IGPN, mais une rapide étude sur le Net à un moment où j'en avais besoin (cela date de l'année dernière : les choses auraient elles changées depuis? je suis sceptique) n'avait fait qu'empirer mes craintes : peu d'abus policiers sont dénoncés par les victimes, et une portion infime de ceux-ci sont réellement traités et sanctionnés.

La CNDS a elle élaboré en 2009 un rapport sur les abus et les dysfonctionnements des forces de police : elle met donc en lumière les faits qui ne sont pas dénoncés ou traités par l'IGS/IGPN.

Ce rapport de 2009 est largement détaillé, s'appuyant sur de nombreux exemples.

Ce rapport est selon mon avis dans la même lignée que le rapport d'Amnesty International de la même année, à ceci près qu'il est encore plus étayé et précis.

Cette commission critique a donc, du moins pour moi, fait preuve de sa réelle indépendance. Et comme le souligne Lionel Jospin dans un article paru dans Le Monde, cette fusion compromet largement sa liberté d'action et de réflexion. Assurer la liberté et l'indépendance de la CNDS, c'est aussi ça ma conception de la France.
Une dernière remarque, qui sort cette fois du débat sur la fusion dans un Défenseur des Droits : serait-il une bonne idée de réclamer la démission d'Hortefeux? C'est en tout cas mon avis. Cela dit, ce sujet pourrait faire à lui tout seul question d'une autre pétition. »

 

« Je suis d'accord pour signer cette pétition, mais j'aurais aimé qu'on y rajoute des éléments sur le fait que la CNDHS (je crois que le développé est commission nationale de déontologie et de haute sécurité, garante du respects des droits de l'homme par la police et la gendarmerie ait été dissoute, laissant le terrain à une inspection interne (boeuf carottes). On voit toutes les dérives possibles, notamment avec la garde à vue.

Bien d'autres sujets d'inquiétudes sur ces items: suppression de la défenseure des enfants; le décret CARLE intimant aux collectivités locales de financer les écoles privées quand les écoles publiques de la commune ne suffisent pas; réforme de la constitution non appliquée en ce qui concerne le référendum d'initiative populaire; suppression de fait du juge d'instruction indépendant, on ne leur donne plus de dossier; prise de pouvoir des média (nomination des présidents par le président de la république) Etc... »

 

II) Les personnes qui ne signent pas et en donnent les raisons :

 

« Je ne signerai pas pour deux raisons
  1) Je suis d’accord avec le “coeur de cible” la loi sur le voile intégral, mais pourquoi ne pas s’en tenir là, à ce compte il y a encore bien d’autres projets de Sarko qui ne me satisfont pas.  
2) Je ne comprends pas le sens de la rhétorique : “La France que nous aimons, vous la quittez ”: tu demandes quoi précisément ? Le changement de politique? La démission de Sarko ? Son exil ?  
Il semble qu’une pétition ne relève pas du pamphlet; elle doit avoir un objet précis et un but théoriquement atteignable. »

 

Commentaire J.B. :

-Le cœur de cible est plus complexe que celui indiqué, cf. mon commentaire précédent

-Non, je n’irai pas jusqu’à demander à Sarko de s’exiler à Saint Hélène. Cette pétition est d’abord une manière de dire : « Assez, l’instrumentalisation des ‘valeurs de la République’, leur invocation en même temps qu’elles sont foulées au pied, allègrement piétinées, c’est insupportable, la coupe est pleine. Vous prétendez que nous sommes ‘l’anti France’, or nous somme l’autre France. »

-L’objectif précis, ensuite, est de protester contre la suppression de la Halde et les 2 projets de loi dont j’ai parler dans mon 1er commentaire

 

« Le  "nous   aimons"  me  reste  dans  la  gorge   ,cela  fait Ségolène et  drapeau  au  petit  déjeuner,  la  France  d'aujourd'hui   est  une  province
de l'EUROPE,  c'est  cela  que  nous  devons  vouloir. Tout  le  reste,  très  juste. (Mais) ne  pas  jouer  le  jeu  de  l'amour  baveux. »

 

Commentaire J.B. :

D’abord, j’aime mieux « faire » Ségolène que Sarko : je renvoie à ce sujet à l’analyse de Gérard Noiriel : dans son livre A quoi sert l’identité nationale (Agone), il décrypte les discours des 2 candidats de 2007 et montre clairement que l’une est dans la tradition de Jaurès, et l’autre dans celle de Barres.

Certes la France fait partie de l’Europe, mais les enjeux dont il est question dans la pétition restent nationaux. Et je n’ai pas envie de me faire voler une conception universaliste de la France par ceux qui la défigurent. Le mieux ne serait-il pas l’ennemi du bien ?

 

III) Parmi celles et ceux qui ne cachent pas leur enthousiasme  (extraits) :

 

- « Je soutiens votre pétition qui relève avec des mots justes ce que je ressens contre la suppression de la Halde et le mépris flagrant des droits dans les cas que vous indiquez »

- « Je signe la pétition parce que je ne me reconnais plus dans mon pays, dans celui que j'ai fait aimer à mes élèves des quartiers Nord de Marseille. Non seulement je ne me reconnais plus mais j'en ai honte. »

- « En tant qu'enseignant et chercheur étranger mais d'origine française et très attaché à  la France et a ses valeurs, j'adhère avec enthousiasme a la pétition. »
- « Bravo pour la pétition, Je signe de deux mains »
- « Avec tous mes encouragements. Pour une laïcité qui entretient la vie pas une laïcité qui tue par étouffement. »

- « Belle et bonne initiative ».

- « Je signe la pétition. Je la diffuse à mon réseau féministe et universitaire ».

- « Je signe contre la suppression de la HALDE, contre l'interdiction de la burqa (de même contre l'obligation) pour des élections sur liste (et, mieux, à la proportionnelle) »,
-  « 
Merci pour cette engagement public sans compromis (ni compromission) auquel je souscris dans sa totalité »

- « Enfin une initiative plus que  consistante, à laquelle les citoyens républicains laïques ne peuvent que souscrire. Qu'elle s'épanouisse et que d'autres initiatives viennent en relais. Allez ! »

- « J'adhère en tant que citoyen laïque et républicain »

- « C'est une pétition courageuse, rafraîchissante. »
- « Je trouve désordre et malsain que des gens comme moi, d'origine étrangère, (qui, plus est sont: chef d'état : Nicolas Sarkozy; et ministre: Eric Besson) aient pu lancer par pur populisme et démagogie ce débat sur l'identité nationale. (Si des " franco-français" de l'extrême droite l'avaient fait : passe encore...!) »
- « Je suis musulmane "réformée", et je revendique ma pluralité culturelle: algérienne, française, ...j'ai eu vent de votre pétition par l'intermédiaire d'une liste d'information "politique", laïque, ... j'aimerais tellement qu'un- e musulman-e, lance aussi une telle pétition pour dire aux musulman-e-s qu'il y a bien d'autres façon de vivre sa foi, son engagement, ... »

- « Bravo pour le succès de la pétition... peut-être faudrait-il essayer de la publier comme une lettre ouverte dans Le Monde ou alors dans un journal comme Politis. »

- « merci pour ce coup de colère pétitionnaire »

- « Je signe pieds et mains joints »

 

Commentaire J.B. : MERCI : diffusez, propager, faites signer et débattre….

 

Et maintenant, une seconde liste de 100 signataires (cf. la première dans la Note du 11/06)

 

Roger Abovici, Directeur d’hôpital honoraire, citoyen laïque et républicain

Jean-Loup Amselle, Directeur d’Etudes EHESS

Nawal Badaoui, Coordinatrice, ancienne Conseillère municipale, Roubaix

Janine Baraton

Corentin Benaïssa

Miguel Benassayag, Langry

Sylvain Bergounioux, Directeur de Cabinet

Gilles Bernard, Restaurateur, Militant politique et associatif (FASE), Paris

Bernard Bier, Chargé de recherches, Paris

Alain Bonhomme, Haut fonctionnaire, Paris

Daniel Borrillo, Juriste, Université Paris-Ouest Nanterre, CNRS

Benkheulouf Boualem, Responsable associative, Aubervilliers

Jean Boulègue, Universitaire

Lionel Bourgeois, Avocat

Maryse Butel, Président section LDH, Lorient

Jacqueline Charretier, Président LDH, Uzès (34)

Mary Chebbah, Professionnelle dans le secteur artistique, Lyon

Michèle Cortot

Monique Crinon, Sociologue, philosophe

Jocelyne Dakhlia, Directrice d’Etudes, EHESS

Claude Dargent, Professeur et directeur du Département de sociologie, Paris VIII, Saint Denis

Jean-Pierre Dedonder, Professeur des Universités, ancien Président de Paris-Diderot Paris-7 et ancien Recteur de l’Université de Créteil

Pierre Delmas, Ingénieur retraité, Paris

Monique Dental, Animatrice du réseau féministe Ruptures

Christiane Dieterlé, Vice-présidente du Centre socioculturel de Tournon-sur-Rhône, Bibliste ERF

Claire Donnet, Doctorante

Olivier Doubre, Journaliste à Politis

Bernard Dreano, Président de l’Assemblée européenne des citoyens (HCA)

Françoise Dumas-Champion, CNRS

Marion Duteurtre, Militante LDH

Yann Fiévet, Professeur de Sciences Economiques et Sociales

Anne-Marie Foliquet, Paris

Marc Gaboriau, Directeur d’Etudes EHESS, Directeur de recherches CNRS

Michel Giraud, Chercheur CNRS, Université des Antilles et de la Guyane

Jérome Gleizes

Eric Goffroy, Islamologue à l’Université de Strasbourg

Christian Guérin,

Chantal Guichenu, Retraitée, Ondres (40)

Jean-Patrick Guillaume, Professeur d’Arabe à l’Université Paris III

Marie-Yvonne Guyon, Responsable d’une épicerie sociale à Limours (91)

Jean-François Havard, Maître de Conférences en Sciences-Politique, Université de Haute-Alsace

Pierre Hethener, Retraité, Marseille

Janine Hubaut, Professeur retraité, militante des droits de l’homme, Monteux (84)

Véronique Hummel, Journaliste, La réunion

Jalal Jallane, Paris, Artiste

Michel Jouvin, CNRS

Chachoua Kamel

David Koussens, Doctorant UQAM

Nadia Kurys

Barbara La Barbera, Conseillère municipale, Aubagne

Robert Launay, Professeur d’Anthropologie à Northwestern University

Stéphane Lavignote, Pasteur de la Mission Populaire, se réclamant du Christianisme social

Patrick Leclerc, Conseiller Général des Hauts de Seine

Nathalie Lejbowicz, Professeur de mathématiques

Clarence Lelièvre, Responsable SI, Bordeaux

Gilles Lemaire, Responsable politique

Anne-Marie Lepagnol

Jeannine Le Rhun, Maître de Conférences EPHE, PRODIG

Léna Li, Responsable SIG

François Licheterowicz, Youx (63)

Laurence Loeffel, Maître de Conférences, Lille 3

Martine Loyau

Chantal Marchand Bonivar, Militante des droits de l’homme, Beauvais

Michel Maric, Maître de Conférences, Université de Reims

Jean-Paul Martin, Maître de Conférences, Lille 3

André Mary, Directeur de recherches CNRS, CEIFR-EHESS

Christian Masson

Jean-Pierre Michel, Sénateur de la Haute-Saone

Gérard Moine, Militant associatif, Mulhouse

François Munier, Membre du CA du MRAP

Emmanuel Naquet, Historien

Claire Nancy, Consultante, membre LDH d’Antony

Jacqueline Oechner de Coninck, Artiste-peintre de la Onzième heure

Adriano Oliva, Chercheur et dominicain

Chama Perot, Paris

Evelyne Perrin

Claude Hélène Perrot, Professeur émérite Paris I

Jérome Picard, Fonctionnaire, Marseille

Toni Prima, Retraité Education nationale, Marseille

Daniel Roche, Professeur de Lettres en Khâgne

Annie Rouquier, Historienne (IA-IPR), Vauguenargues (13)

Pierre Ruscassie, Enseignant, membre du Comité de rédaction de Démocratie et socialisme, responsable politique Pyrénées-Atlantique

Valérie de Saint-Do, Journaliste

Malik Salemkour, vice-président LDH

Rachel Sarg, Doctorante, Université de Strasbourg

Catherine Saur, Retraitée du spectacle, Saint Denis

Céline Scavennec, Citoyenne

Nathalie Seghair, Libraire

Aurélien Sevin, Etudiant, Paris

Gilbert Tallent, Ingénieur de recherches, Portes (30)

Alain Ternot

Michel That

Nicole Trampoglieri, Enseignante,, Militante associative, attachée à la laïcité et aux pratiques solidaires

Raymond Trampoglieri, Ingénieur CNRS retraité (idem Nicole)

Marie-Claude Treilhou, Cinéaste

Pierre Tripier

Bernard de Veylder, Principal de collège

Léo Viguie

Kristina Wagner, Retraitée enseignement agricole

Valentine Zuber, Maître de Conférences, EPHE

 


[1] Précision de J.B. : Commission Nationale de Déontologie et de la Sécurité.

11/06/2010

Pétition: les 100 premiers signataires

Je ne vais certes pas me plaindre, mais je suis un peu débordé par le  succès de la pétition

Vous la retrouverez ci après (avec une note, demandée par plusieurs) et la liste des 100 premiers signataires (si vous avez signé et que votre nom ne figure pas, pas de panique: vous allez être dans dans la liste suivante car il y a déjà, en fait, plus de 100 signatures, mais je me suis arrété à ce chiffre rond pour la première liste)

Continuez à diffuser cette pétition, à la signer et à la faire signer. Merci pour les suggestions, les remarques, les critiques, j'engrange le tout et on en reparle très bientôt.

LA FRANCE QUE NOUS AIMONS, VOUS LA QUITTEZ

 

Citoyens, responsables associatifs, journalistes, universitaires, élus locaux, députés, sénateurs, étudiants, syndicalistes, médecins, artistes, libraires, retraités, etc, tous se lèvent pour dire :

 

La France que nous aimons, c’est celle de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 affirmant : « les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits.» (Article 1er)

 

La France que nous aimons, c’est celle d’Olympe de Gouges, qui a complété cette Déclaration en l’écrivant au féminin : « La femme naît libre et demeure égale à l’homme en droits. » (Article 1er de la Déclaration des Droits de la femme et de la citoyenne, 1791)

 

La France que nous aimons, c’est celle de la loi de séparation des Eglises et de l’Etat (1905), qui instaure la laïcité en supprimant les « cultes reconnus » (Article 2), et en proclamant : « La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes » (Article 1er).

 

Cette France là, nous sommes ses « citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion » (Article 1er de la Constitution).

 

 

Cette France que nous aimons, vous la quittez, hier par le calamiteux débat sur l’identité nationale, aujourd’hui par trois mesures dont la cohérence profonde ne nous échappe pas :

 

- La suppression de la HALDE (Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité) qui, depuis cinq ans, a largement démontré son utilité et a acquis une notoriété dans la population française - et au niveau international - grâce à son expertise rigoureuse, à ses actions auprès des tribunaux, des entreprises, des administrations et à ses prises de position  juridiquement fondées et souvent courageuses. Son indépendance, son autorité, son efficacité, son identification auprès des victimes  se trouvent gravement menacées par son absorption dans un  organisme généraliste de Défense des droits, où « qui trop embrasse, mal étreint », et dont l’autonomie à l’égard du pouvoir n’est nullement assurée.

 

- Un projet de loi contreproductif d’interdiction du voile intégral dans l’espace public, élaboré au mépris des avis de juristes de toutes tendances, de l’opposition du Conseil d’Etat et contre les conclusions de la Mission d’Information Parlementaire elle-même. Ce projet de loi, insidieusement, change complètement la notion d’ordre public et constitue, à ce titre, un acte « attentatoire aux libertés individuelles et démocratiques » comme l’indique le  représentant de la Fédération nationale de la Libre pensée (auditionné par la Mission d’Information Parlementaire sur le Voile intégral, 16 septembre 2009). Il poursuit : « Cela s’inscrirait dans la logique actuelle tendant à restreindre toujours plus la liberté de comportement, la population se trouvant davantage surveillée, contrôlée, fichée. »

 

- Un changement du mode de désignation des élus des collectivités territoriales qui, au mépris de l’Article 1er de la Constitution  (« la loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives »),  va produire une régression sans précédent de la parité femme-homme dans les Assemblées de ces collectivités. Cette future loi montre très clairement votre hypocrisie et le peu de cas que vous faites de « l’égalité entre les hommes et les femmes », en contraste flagrant avec ce que vous affirmez par ailleurs[1].

 

Citoyennes et citoyens de convictions très diverses, nous vous retournons  votre formule stigmatisante (« la France on l’aime ou on la quitte ») en vous affirmant : la France que nous aimons, vous la quittez. Cette France là, nous comptons bien la défendre pour pouvoir continuer à l’aimer et à ne pas nous retrouver mentalement étrangers dans notre propre pays.

 

***

 

 

Prière d’envoyer vos remarques, critiques, suggestions et votre adhésion à cette pétition à : declarationlaicite@hotmail.fr

En indiquant vos nom et prénom, et aussi, si possible, votre appartenance (voire responsabilité) associative et/ou votre profession, ainsi que toute précision que vous jugeriez utile (localité, etc. En revanche l’appartenance politique précise n’est pas souhaitable étant donné l’état d’esprit « société civile » de la pétition). C’est sympa de mettre au moins une précision (ne serait que votre lieu d’habitation)

 

Prière de diffuser largement la pétition par tous les moyens en votre disposition.

MERCI.

-          

 

100 Premiers Signataires :

 

Tamouz Al-Douri, Etudiant

Fatima Ali, Etudiante, Rennes

Daniel Adam, Philosophe, militant LDH

Alain Ansiani, Sénateur de la Gironde

Jean-Claude Aparicio, Militant des droits de l’homme, Istres

Florence Arnoux, Directeur d’hôpital

Jean Baubérot, Professeur émérite EPHE, responsable associatif

Jean-Christophe Béjannin, Antony

Corantin Benïssa

Tarek Ben-Hiba, président de la FTCR

Mohamed Ben Said, Médecin hospitalier, Eure et Loire

Mohamed Bhar, artiste, musicien

Gaël Biard, Etudiant, LDH Nantes, Citoyen du Monde

Jean-Louis Bianco, Député et Président du Conseil général des Alpes de Haute Provence , Ancien Ministre

Elisa Blanc, production et coordination scientifique ICI

Alima Boumédienne Thiery, Sénbatrice

Didier Bourg, Journaliste, président de la Fraternité musulmane contre l’antisémitisme

Karima Bounoua, Professeur d’Université, Association Mémoire de la Méditerranée

Naïma Bouteldja, journaliste et chercheuse

Anna Bozzo, Professeur d’Université

Nicolas Cadène, Responsable politique

Giordana Charuty, Directrice d’Etudes EPHE

Marguerite Cognet, Maître de Conférences, Université Paris Diderot

Collectif France Multiculturelle

Jean-Luc Combalizier, Profession indépendante, Bessages (30)

Nicole Constantin Levante, Psychologue, citoyenne laïque

Michelle Colmart Drouault, auteure, ancien travailleur social

Marie-Françoise Courel, Directeur d’Etudes à l’EPHE

Mathilde Courel, enseignante-chercheure

Evelyne Crison, enseignante, Correze

Jean-Paul Cruse, Journaliste indépendant

Michel David, réseau de compétence I+C

André Delcroix, Attac Roubaix-Tourcoing

Michèle Duchange, Massy

Jean-Pierre Duchange, Massy

Laurent Elghozi, Médecin hospitalier, Membre du Comité consultatif de la Halde

M’jid El Guerrab

Cherif Ferjani, Universitaire, Lyon

Sandra Fancello, Chargée de recherche au CNRS, CEMAf

Catherine Fieschi, Docteur en Sciences politique, British Council

Nathalie Flautre, enseignante, Archicourt (62)

Laurent Fourchard, Institut d’Etudes Politiques, Bordeaux

Bernard Frimat, Sénateur du Nord, Vice Présdident du Sénat

Lise Gagne-Iattoni, retraitée, Montréal

François Gèze, éditeur

Denis Gril, Professeur à l’Université de Provence, IREMAM

Jacques Gutwirth, Directeur de recherches émérite CNRS

Tessa Hammond, étudiante, membre LDH

Anne de Hauteclocque, Cadre, responsable associative

Gilles Holder, Anthropologue, CNRS

Rachid Id Yassine, Sociologue, Perpignan

Fouad Imarraine, Centre Malcolm X

Thierry Jobard, Libraire

Yves Jouffe, Sociologue, Santiago

Khalid Kheddouch, Ajdoint au Maire, Mairie de Graulhet (Haute Garonne)

Hélène Kozar, institutrice, membre de la LDH, Rouffignac Saint Cernin

Renée Koch-Piettre, Maître de Conférences à l’EPHE

Gilles Kuntz, Conseiller à la Métro, conseiller municipal Grenoble

Régis Ladous, Professeur à l’Université Lyon III

Olivier Le Cour Grandmaison, universitaire

Michel Levante, Economiste, citoyen laïque

Yacine Leffad, Navigant professionnel

Martine Lelièvre, Saint Rabier (24)

Vincent Lelièvre, Professeur d’histoire, vice-président LDH de Périgueux

Anne-Claire Le Vaillant, Architecte PDLG

Daniel Lindenberg

Raphael Liogier, Professeur de sociologie à Science-Pô, Aix en Provence, Directeur de l'Observatoire du religieux

Hélène Lipietz, avocate en droit public

Jacques Lobjoit, Délégué Régional Aquitaine de la LDH

Nazim Mekbel, citoyen français

Akli Mellouli, Maire Adjoint Bonneuil, 94

Guy Michelat, , Directeur de Recherches CNRS.

Bruno Michon, Doctorant

Marie Miran, Maître de Conférences EHESS

Paul Oriol

Marco Antonio Palomino, avocat, Péruvien et ami de la France

Geneviève Pétaudon, COPAF, professeure d’histoire retraitée

George Pau-Langevin, députée de Paris

Denis Pelletier, Directeur d’Etudes à l’EPHE

Alix Philippon, ATER, Sciences-Pô, Aix

Ali Rahni, Educateur, membre du CMF

Yann Richard, Professeur à la Sorbonne nouvelle

Claude Rina Bsilio, Conseiller Municipal Saint Jean de la Ruelle

Joël Roman, Philosophe

Gilles Rouet, Professeur des Universités, Reims

Marie-Hélène Roumet, LDH section de Nantes

Nicole Savy, Membre Comité Central LDH

Claude Scemama, Chargée de mission Logement, Lyo

Marine Schaefer, Etudiante, Lyonn

Catherine Teule, Universitaire

Nadia Touhami, Québécoise et Française de coeur

Daniel Tollet, Ingénieur de recherches, Paris IV-Sorbonne

André Tréglia-Leadouze, Responsable associatif

Jean-Louis Triaud, Professeur émérite Université de Provence

Marie-Christine Vergiat, Députée européenne

Christophe Valia-Kollery, EPHE.

Anne-Martie Vierge, Retraitée Renault

Catherine Vivarelli, Doctorante à l’Université de Strasbourg

Georges Voix, retraité, membre LDH, Roubaix

Michel Zasadzinki, Nancy

 

 

 

 

 

 

-

 

 

 



[1] L'élection, comme plusieurs médias l’ont expliqué, se faisait jusqu'alors à la proportionnelle avec des listes où figuraient, obligatoirement, alternativement des hommes et des femmes. Là, ce sera le scrutin uninominal, ce qui jusqu'à présent a toujours été très défavorable aux femmes, certains partis préférant payer une amende plutôt que d'appliquer la loi sur la parité.



09/06/2010

Pétition: La France qu'on aime, vous la quittez.

JEUDI 10 A 14H14:

déja 65 signatures provenant de personnes très diverses, avec des accords enthousiastes, des remarques intéressantes, et même certains qui ne signent pas ont envoyé des critques, ce qui est tout à fait dans l'esprit de la pétition.

Je vais tenter de faire une synthèse et de vous mettre au courant d'ici le week-end. En attendant, juste une précision (à la demande de plusieurs) sur le troisième point: le mode d'élection des conseillers territoriaux (c'est important):

 

L'élection, comme plusieurs médias l’ont expliqué, se faisait jusqu'alors à la proportionnelle avec des listes où figuraient, obligatoirement, alternativement des hommes et des femmes. Là, ce sera le scrutin uninominal, ce qui jusqu'à présent a toujours été très défavorable aux femmes, certains partis préférant payer une amende  plutôt que d'appliquer la loi sur la parité.

 

Les personnes qui signent sont prièes de mettre leur nom et prénom, ainsi que si possible une caractéristique de leur choix (engagement associatif, profession, lieu d'habitation, etc).

 

Retour à ma Note d'hier mercredi 9:

Cela m’est venu tout d’un coup, hier soir tard, alors que je m’apprêtais à rédiger une nouvelle Note : une petite voix intérieure (la conscience ?) m’a dit : « imbécile heureux, ce n’est pas une Note qu’il faut écrire, c’est une pétition ».

Oui, je le sais fort bien : ce n’est pas du tout ainsi que l’on procède pour lancer une pétition.

On contacte d’abord des « personnalités » en vue, on soupèse soigneusement les termes pour obtenir leur accord, on passe beaucoup de temps à modifier le texte initial et,…

 …une fois les signatures de ces gens célèbres engrangées, on lance publiquement l’affaire et propose au menu peuple, aux « anonymes » pour parler comme certains, de se joindre à la première liste.

Ou alors, c’est une organisation, avec ses réseaux, ses adhérents, sa force de frappe qui lance la pétition, assurée dés le départ d’obtenir un écho.

Mais que voulez-vous faire, quand une voix intérieure se fait impérieuse, vous poursuit de ses assiduités ?

Alors, j’ai écrit mon texte, je l’ai laissé reposer la nuit et, maintenant, je vous le soumets

 

Car, peut-être, à l’heure de l’Internet, des Blogs, d’une plus grande attention de certains médias aux initiatives de « citoyens ordinaires », de la multiplication (heureuse) de ces initiatives,  peut-on lancer une pétition de cette manière un peu folle.

Tout seul au départ, sans appui d’aucune sorte, parce que, peut-être, sa propre rage est partagée…

 

Et si une pétition, c’était comme une bouteille à la mer, un appel, désespéré et plein d’espoir, à toutes et tous, la demande à chacun de faire un geste -mettre sa signature- pour ne pas assister passivement à la capture de la France par ceux qui la défigurent.

Et si une pétition c’était se poser la question : suis-je seul à être révolté ? Il me semble que non, confirmez le moi vite et agissons ensemble…

 

Si on procédait en sens inverse de l’habitude : d’abord les citoyennes et citoyens dit anonymes, mais actifs dans leurs lieux de vie, leur métier, leurs associations, et dont la présence façonne la France jour après jour, et, ensuite, dés quelles le souhaitent, des dites personnalités, qui sont aussi des citoyens.

S’il s’agissait simplement de se lever et de dire : Assez. On en en a beaucoup supporté depuis trois ans, mais maintenant le verre déborde grave !

 

Je n’accepte pas la façon dont ce pays, mon pays, est traité par ceux qui en sont temporairement responsables. Je n’accepte pas l’invocation de ses valeurs par des discours trompeurs. Je n’accepte pas la poudre aux yeux.

Je sens monter en moi de la colère. Je crois ne pas être le seul dans ce cas. Alors, je lance une pétition à la mer, en espérant de nombreux marins, voire des capitaines, pour la reprendre à leur compte.

 

A vous de jouer, maintenant. Si elle vous plait à, au moins 51%, alors n’hésitez pas : faites vos remarques, vos suggestions, signez et diffusez largement, recueillez les signatures, formez une chaîne d’amitié et de colère avec moi.

 

Voici le texte de la pétition :

 

LA FRANCE QUE NOUS AIMONS, VOUS LA QUITTEZ

 

La France que nous aimons, c’est celle de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 affirmant : « les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits.» (Article 1er)

 

La France que nous aimons, c’est celle d’Olympe de Gouges, qui a complété cette Déclaration en l’écrivant au féminin : « La femme naît libre et demeure égale à l’homme en droits. » (Article 1er de la Déclaration des Droits de la femme et de la citoyenne, 1791)

 

La France que nous aimons, c’est celle de la loi de séparation des Eglises et de l’Etat (1905), qui instaure la laïcité en supprimant les « cultes reconnus » (Article 2), et en proclamant : « La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes » (Article 1er).

 

Cette France là, nous sommes ses « citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion » (Article 1er de la Constitution).

 

Cette France que nous aimons, vous la quittez, hier par le calamiteux débat sur l’identité nationale, aujourd’hui par trois mesures dont la cohérence profonde ne nous échappe pas :

 

- La suppression de la HALDE (Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité) qui, depuis cinq ans, a largement démontré son utilité et a acquis une notoriété dans la population française - et au niveau international - grâce à son expertise rigoureuse, à ses actions auprès des tribunaux, des entreprises, des administrations et à ses prises de position  juridiquement fondées et souvent courageuses. Son indépendance, son autorité, son efficacité, son identification auprès des victimes  se trouvent gravement menacées par son absorption dans un  organisme généraliste de Défense des droits, où « qui trop embrasse, mal étreint », et dont l’autonomie à l’égard du pouvoir n’est nullement assurée.

 

- Un projet de loi contreproductif d’interdiction du voile intégral dans l’espace public, élaboré au mépris des avis de juristes de toutes tendances, de l’opposition du Conseil d’Etat et contre les conclusions de la Mission d’Information Parlementaire elle-même. Ce projet de loi, insidieusement, change complètement la notion d’ordre public et constitue, à ce titre, un acte « attentatoire aux libertés individuelles et démocratiques » comme l’indique le  représentant de la Fédération nationale de la Libre pensée (auditionné par la Mission d’Information Parlementaire sur le Voile intégral, 16 septembre 2009). Il poursuit : « Cela s’inscrirait dans la logique actuelle tendant à restreindre toujours plus la liberté de comportement, la population se trouvant davantage surveillée, contrôlée, fichée. »

 

- Un changement du mode de désignation des élus des collectivités territoriales qui, au mépris de l’Article 1er de la Constitution  (« la loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives »),  va produire une régression sans précédent de la parité femme-homme dans les Assemblées de ces collectivités. Cette future loi montre très clairement votre hypocrisie et le peu de cas que vous faites de « l’égalité entre les hommes et les femmes », en contraste flagrant avec ce que vous affirmez par ailleurs.

 

Citoyennes et citoyens de convictions très diverses, nous vous retournons  votre formule stigmatisante (« la France on l’aime ou on la quitte ») en vous affirmant : la France que nous aimons, vous la quittez. Cette France là, nous comptons bien la défendre pour pouvoir continuer à l’aimer et à ne pas nous retrouver mentalement étranger dans notre propre pays.

 

J’ai tenté d’écrire un texte qui soit assez percutant, et en même temps capable d’être signé par un large éventail de personnes de toutes opinions, consistant mais pas trop long, se référant aux principes et concret. Ais-je réussi ?

 

Prière d’envoyer vos remarques, critiques, suggestions et votre adhésion à cette pétition à : declarationlaicite@hotmail.fr

(Ou dans la rubrique Commentaires du Blog)

En indiquant vos nom et prénom, et aussi, si possible, votre appartenance (voire responsabilité) associative et/ou votre profession et toute autre précision que vous jugeriez utile.

 

Prière de diffuser largement la pétition par tous les moyens en votre disposition.

MERCI.

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07/06/2010

Contre la suppression de la HALDE

Suppression annoncée de la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité

 

Vers un recul inacceptable des garanties pour les victimes de discriminations

 

La Commission des lois du Sénat a adopté le  mercredi 19 mai 2010, une série d'amendements modifiant le texte élaboré par le Gouvernement sur les projets de loi relatifs au Défenseur des droits. L’adoption de ce texte en l’état les 3 et 4 juin prochains conduirait inexorablement à la disparition de la HALDE comme Autorité administrative indépendante et, surtout, à une régression de la protection des victimes de discriminations.

 

Depuis 2005,  la France a su se doter d'un organisme  spécialisé, collégial et indépendant dans la lutte contre les discriminations, la HALDE, qui a largement démontré son utilité et a acquis une notoriété dans la population – mais aussi au niveau international - grâce à son expertise incontestée, à ses actions auprès des tribunaux comme auprès des entreprises ou des administrations et à ses prises de position toujours juridiquement fondées et souvent courageuses.

 

Le projet de création d'un Défenseur des droits aux compétences élargies, englobant la lutte contre les discriminations et la promotion de l'égalité, fait craindre la disparition de son indépendance pourtant essentielle et la diminution de son autorité, gage de son efficacité.

 

Surtout, cette absorption entraînerait une perte de repère pour les victimes qui savent pouvoir obtenir aujourd’hui auprès de la HALDE, organisme connu et respecté, l'accompagnement dont elles ont besoin dans la lutte inégale qui les opposent à ceux qui les discriminent dans l'accès à un logement, à un emploi, à la santé ou dans leur vie professionnelle.

 

La lutte contre les discriminations et la promotion de l’égalité, pour lesquelles il reste beaucoup à faire, doivent relever d’une autorité spécialisée et bien identifiée  En diluer les attributions spécifiques dans un ensemble aux contours encore imprécis et aux pouvoirs réduits reviendrait à en diminuer considérablement le dynamisme et l'efficacité, reconnus et appréciés par le monde associatif et syndical et nuirait à la cohérence et à la force que nécessite la lutte contre les discriminations dans notre pays.

 

Nous voulons croire que telle n'est pas la volonté des pouvoirs publics ni du Parlement auxquels nous adressons ce message d’alerte et de vigilance, assurés qu'il sera entendu afin d'éviter toute régression de la protection des libertés et tout recul démocratique

 

Comme l’a rappelé la CNCDH, le Défenseur des droits devrait au contraire s’inscrire dans l’architecture institutionnelle comme un garant de l’indépendance des diverses autorités indépendantes œuvrant dans le champ des droits de l’homme et d’une meilleure interaction et complémentarité entre elles en assurant un dialogue permanent et des rencontres régulières. Il devrait être, en tant que primus inter pares, le moteur de la synergie créée par cet ensemble d’autorités spécialisées œuvrant chacune dans son domaine de compétence avec sa logique propre à la défense des droits .

 

Les Membres du Comité consultatif de la HALDE:

 

Docteur Laurent EL GHOZI

Président de la FNASAT-Gens du Voyage,

 

Arnaud de BROCA

Secrétaire général de la FNATH, association des accidentés de la vie

 

Catherine TEULE

Membre du Comité central de la LDH

Vice-présidente de l’Association européenne de défense des droits de l’Homme

 

Régis de GOUTTES

Magistrat

Marie-Thérèse LANQUETIN

Chercheur Université Paris Ouest Nanterre

 

Jacqueline  LAUFER

Professeur émérite à HEC

Marie-Line BRUGIDOU

Syndicat CFE-CGC

 

Catherine TRIPON

Porte Parole de l’AUTRE CERCLE

 Samuel THOMAS

Vice président de SOS Racisme

Président de la Fédération nationale des Maisons des Pôtes.

Membre du Comité consultatif de la HALDE

 

Nathalie FERRE

Enseignante chercheuse Université Paris XIII

 

Anne DEBET

Professeur de droit à l’Université Paris XII Créteil

 

Carole  DA SILVA

Fondatrice de l’AFIP

Khalid HAMDANI

Directeur de l’Institut Ethique Diversité

 

Soumia MALINBAUM

Présidente de l’Association Française des Managers de la Diversité

Michel MINE

Professeur de droit du travail au CNAM

Sabrina GOLDMAN

Déléguée exécutive de la LICRA

Mohammed OUSSEDIK

Secrétaire confédéral de la CGT

Mouloud AOUNIT

Co-Président du MRAP

 

 

04/06/2010

Téléfilm Voile intégral. Histoire de la laïcité en France, 5ème édit. revue.

Le Téléfilm « Ce que le voile dévoile » de Négar ZOKA, qui est une enquête très originale dans la forme et bien documentée au niveau du fond sur le « voile intégral », sera diffusé  sur LCP –La Chaîne Parlementaire (visible par la TNT) :

 

Dimanche 6 Juin 2010 à 21h

Samedi 12 Juin à minuit

Mardi 22 Juin 2010 à 19h30

 

(avec des rediffusions supplémentaires pour ceux qui reçoivent LCP par câble ou ADSL)

 

Nous reparlerons plus tard d’un autre film, d’Agnés de Féo, « Sous la burqa » qui existe déjà sous une forme qui dure environ 1 heure et va encore être complété par l’auteure.

 

Et tant que j’y suis, je vous signale la parution (il y a déjà 3 semaines), de la 5ème édition, (refondue, j’ai fait des modifs pour suivre les avancées de la recherche, et j’ai notamment beaucoup modifié le dernier chapitre sur la laïcité sous la Ve République) de mon « Que sais-je ? » (PUF, 9 €, c’est presque donné !)

Histoire de la laïcité en France.

 Qu'on se le dise!

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