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22/04/2010

Voile intégral (Belgique - France)

Vous pouvez trouver sur le site de France 24, mon débat avec le député belge Denis Ducarme (MR), auteur d'un projet de loi (qui devrait être voté aujourd'hui) interdisant le voile intégral dans tous les lieux publics.

http://www.france24.com/fr/20100422-opinions-belgique-fra...

Après le débat, ce député m'a violemment reproché d'avoir dit ce que j'ai dit, et notamment d'avoir conclu sur l'inégalité des salaires entre femme et homme. Regardez attentivement la fin de l'émission: le son est coupé (dommage!), mais vous voyez trés bien l'honorable député gesticuler, lever vivement les bras et commencer à me prendre violemment à partie.

Il m'a notamment déclaré que je n'étais pas un vrai universitaire, ou bien que j'avais beaucoup vieilli depuis que j'étais entré à l'Université! Le charmant homme!

Je compte sur toutes les charmantes internautes qui surfent sur ce Blog, pour lui rétorquer que je ne suis pas si vieux que cela!!!

21/04/2010

Debat (amical) avec la LIBRE-PENSEE:

 « Est-il possible d’être libre et de croire en même temps ? »

 

Dernière minute:

Sarko Ier, à droite toute, après nous avoir sorti son 13245ème discours sur la sécurité ("vous allez voir, ce que vous allez voir"!) veut une loi qui interdit partout le "voile intégral"

 

 Reportez  vous aux Notes du 21.10; 28. 10; 25. 11; 24. 12; 2009 et 26. 1; 31. 3, 6. 4 2010 sur le problème (et ce n'est sans doute pas fini !!)
 

 

Dans le mensuel de la Libre pensée, La Raison (n° 550, avril 2010, Germinal CCXVIII), Jean-Marc Schiappa donne, dans la rubrique « Antidogmatique », un substantiel compte-rendu de la 7ème édition de mon « Que sais-je ? », sur l’Histoire du protestantisme

(un des livres dont j’avais, par ailleurs, complètement oublié de signaler la réédition aux Internautes. Il en est de même de 2 autres de mes ouvrages :

-         Un christianisme profane ?, paru aux PUF, et

-         La morale laïque contre l’ordre moral paru au Seuil,

Tous les 2 réédités, en 2009, par la maison d’édition Archives Karéline).

Comme l’occasion fait le larron, j’en profite honteusement !

 

Le compte rendu  de Schiappa commence de façon un peu polémique : « Jean Baubérot (qui n’est pas de nos amis, loin s’en faut) a publié… », et il continue de façon positive :

« Ouvrage heureux. Critiquable (mais quel ouvrage ne l’est pas ?) et heureux, parce que bien au-delà des critiques et des différences d’appréciation, un tableau certes schématique mais complet se fait jour. »

Effectivement :

Traiter en 118 pages (+ présentation, bibliographie et tables des matières, on en arrive aux fameuses 128 pages de la collection "Que sais-je ?") de 5 siècles d’histoire du protestantisme mondial, l’ambition est de donner un schéma, le plus pertinent possible, mais certes pas une œuvre érudite.

 

Suit un compte-rendu qui correspond tout à fait à ce que j’ai voulu indiquer dans ce Que sais-je :

-         d’une part le paradoxe de « l’esprit » du protestantisme, à la fois religion et par certains côtés destructeur de religion, aspect sur lequel JMS. insiste avec justesse ;

-         d’autre part le protestantisme dans son déroulement historique avec sa part d’ombre et de lumière :

« A quelques lignes de distance, Baubérot évoque l’apartheid raciste et l’antiraciste Martin Luther King, tous deux convoqués au titre du protestantisme (p. 111). »

Bien sûr puisque ces 2 réalités historiques importantes ont invoqué le protestantisme pour se légitimer.

Faire l’histoire du protestantisme n’est ni effectuer son apologie, ni le dénigrer.

 

L’article de Schiappa se termine en citant l’extrait d’une de mes phrases finales : « comment  se renouveler ? »

Pour lui, il s’agit de « l’angoisse existentielle du protestantisme » : «jusqu’où peut-il aller dans le renouvellement ? » et JMS ajoute 2 autres questions :

« Est-il possible d’être libre et de croire ? Est-il possible d’être libre et de croire en même temps ? » Il finit en déclarant : « De ce débat, les libres-penseurs veulent être totalement partie prenante. »

 

C’est cette invitation au débat que je voudrais reprendre.

Mais, auparavant, je voudrais donner la totalité de la citation : elle est longue et je comprends tout à fait que Schiappa en ait tirer un extrait, mais celui-ci tire l'auteur vers l'expression d'une une logique convictionnelle, où il se demanderait, avec « angoisse » comment renouveler sa propre religion-anti-religion.

 

Et, si j’ai bien compris JMS, il s’agirait de se demander jusqu’où peut-on aller dans la non-croyance en restant protestant

(si c’est cela, je précise tout de suite que ce n’est absolument pas mon problème : on verra pourquoi).

Or il me semble que la totalité de la citation montre qu’il s’agit bien davantage d’une question qu’un historien, quelle que soit ses convictions, pourrait poser au protestantisme, en tant que groupe social, après avoir étudié sa socio-histoire.

 

Voilà donc comment ce petit ouvrage sur l’Histoire du protestantisme (mondial) s’achève  (p. 122):

« Plus généralement, il semble, du point de vue de l’historien, que la contribution active du protestantisme à la production historique de certains aspects des sociétés modernes pose deux problèmes fondamentaux à cet ensemble confessionnel :

-Quelles réponses apporter à l’agnosticisme social implicite véhiculé par la forme de rationalité instrumentale propre à la civilisation postindustrielle ?

-Comment, après avoir participer à l’émergence de l’Occident moderne, se renouveler pour être toujours présent et actif à une époque où des aspects importants de cette civilisation s’intègre dans un mouvement pluriculturel de globalisation ? »

 

Cela précisé, les 2 questions m’intéressent, à distance de la manière dont elles concernent le protestantisme en tant qu’ensemble diversifié de groupements car, comme Schiappa le relève, j’indique qu’ « il n’y a pas de « protestantisme » mais des « protestantismes » (p. 7). »

 

Mon point de vue comporte 3 points de départ :

 

Premier point de départ : « Etre libre » n’est pas une mince affaire, que l’on se dise « croyant » ou « non-croyant ». Etre libre, où plus exactement tenter de se libérer, est une entreprise constante où il faut soigneusement veiller à ne pas baisser la garde.

 

Second point de départ : il me semble effectivement plus intéressant de poser le problème en terme de « croyance » que de religion : les croyances ne sont pas seulement religieuses, loin s’en faut. Personnellement, je n’ai jamais rencontré quelqu’un dont je puisse penser qu’il soit hors de toute croyance.

 

Troisième point de départ : pour ce qui me concerne, je ne suis ni englobé par mon protestantisme, ni un protestant un peu honteux de l’être, et qui (en quelque sorte) s’excuserait d’être protestant.

Je suis protestant et, en même temps, agnostique sur plein de questions où le monde actuel déborde de croyants et de croyances.

C’est pourquoi, d’ailleurs, je peux être protestant convaincu et membre de l’Union rationaliste, et être autant à l’aise et distancié, conservant mon « libre-examen », dans les 2 milieux.[1]

J’ose même penser qu’il ne m’est pas plus difficile « d’être libre et de croire » que quelqu’un qui a des convictions athées, ou qui est complètement indifférent en matière de croyances religieuses.

 

Abordons les 2 premiers points ensemble et ensuite le  3ème. En effet, la Libre-pensée est engagée dans un dialogue avec des « protestants libéraux » (La Raison, n° 547, janvier 2010 et n° 550, avril 2010).

Or, manque de pot, les protestants libéraux, je les aime bien, mais ce n’est pas ma « paroisse » pour dire les choses avec humour.

Et il me semble que c’est cela qui dérange un peu.

 

Le point fondamental est de savoir si les croyances sont réductibles à celles dont le contenu est explicitement religieux.

S’il n’existe de croyances que religieuses, les autres, ceux qui ne croient « ni à Dieu ni à Diable » peuvent se croire dans la pure connaissance et poser, de l’extérieur, la question : « Est-il possible d’être libre et de croire en même temps ? »

 

Or, dés la construction de la sociologie en démarche scientifique, il a fallu avoir une conception plus large de la croyance. Dans Les formes élémentaires de la vie religieuse, le vieux Durkheim (que certains accusent pourtant de « scientisme ») notait :

 

« Une société ne peut ni se créer, ni se recréer sans, du même coup, créer de l’idéal. Cette création n’est pas pour elle une sorte d’acte surérogatoire, par lequel elle se complèterait une fois formée ; c’est l’acte par lequel elle se fait et se défait périodiquement. »

Il précise à ce sujet qu’il n’existe pour lui aucune « différence essentielle » entre « une assemblée de chrétiens (…) ou de juifs (…) et une réunion de citoyens commémorant l’institution d’une nouvelle charte morale ou quelque grand événement de la vie nationale »

  

Et il indique par ailleurs :

« La science, si loin qu’on la pousse reste toujours à distance de l’action. La science est fragmentaire, incomplète ; elle n’avance que lentement et n’est jamais achevée ; la vie elle, ne peut attendre. Des théories qui sont destinées à faire vivre, à faire agir, sont donc obligées de devancer la science et de la compléter prématurément. »

 

A mon avis, Durkheim pointe là, 2 types différents de croyances :

 

- Celles qui concernent des réalités supra empiriques, symboliques, transcendantes  (non pas que l’empirique soit absent, au contraire, il existe ne serait-ce que de façon indirecte, mais l’important est la signification que cela revêt pour l’individu, sa « foi »[2] dans sa croyance) :

C’est ce que l’on peut appeler les « convictions » qu’elles soient religieuses, philosophiques, morales dans leur contenu, Durkheim indique qu’elle fonctionnent de la même manière.

Et, depuis de nombreux travaux sociologiques ont confirmé cela.

 

- Celles qui sont immanentes et concernent au premier chef des réalités empiriques, des problèmes concrets.

Aussi bien dans la vie quotidienne que dans la vie politique et sociale, ces croyances  doivent remédier sans cesse à l’aspect « fragmentaire » et, on le sait maintenant plus que du temps de Durkheim, incertain des démarches scientifiques.

Durkheim indique déjà indirectement d’ailleurs cet aspect incertain : si la science « n’est jamais achevée », c’est qu’elle n’atteint jamais la certitude, la certitude globale, ce qui ne signifie pas (et c’est important) qu’il n’existe pas des quasi-certitudes locales.

 

Ces 2 types de croyances sont en rapport étroit chez tous ceux qui ont des convictions fortes.

Si vous avez des croyances morales, philosophiques, religieuses fortes, elles vont intervenir dans votre vie quotidienne.

Et longtemps, l’imposition de croyances transcendantes (il n’y a pas si longtemps dans l’Espagne de Franco, où le catholicisme était religion d’Etat ; et aujourd’hui en Iran par exemple) faisait qu’elles étaient des croyances sociétales et intervenaient directement dans les décisions de la vie politique et sociale.

 

Après des siècles de combats, pour le droit à être « hérétique », « mal pensant », « incroyant » de telle ou telle croyance politiquement imposée, etc, la laïcité a consisté à dire que l’individu ne pouvant, de toute façon, être contraint à croire dans croyances transcendantes dans son « fort interne »,

(c'était cela le problème dont la laïcité a été la solution)

 l'individu devait avoir le droit de manifester extérieurement ses croyances, sans les imposer aux autres.

Et, actuellement, d’ailleurs, nous nous retrouvons dans un combat commun, la Libre-pensée, et beaucoup d’autres dont moi-même, face à ceux qui voudraient transformer la laïcité en l’inverse, et refouler ce type de croyances dans le fort interne.

 

Mais, comme l’indique Emile Poulat, la « solution laïque » a « ses problèmes », elle n’est pas (naturellement) la venue du Paradis sur terre !

Elle n’a pu vraiment séparer du politique que les croyances dont le contenu était le plus transcendant, le plus éloigné des réalités empiriques : disons (pour faire bref) les religions et les philosophies de type plus ou moins spéculatif.

La séparation de 1905, c’est la séparation des Eglises et de l’Etat, mais aussi de la Libre-pensée et de l’Etat ; bref de l’ensemble des « religions et convictions » pour parler comme la Déclaration Universelle des droits de l’Homme et la Convention  européenne de droits de l’Homme et des libertés.

 

(Ce fut tout l’enjeu du débat entre les 2 libres-penseurs Allard et Briand.

Et dans le très intéressant ouvrage de J.M. Schiappa a dirigé sur la loi de 1905 (1905 ! La loi de séparation des Eglises et de l’Etat, Ed. Syllepse2005) il est plusieurs fois indiqué que la séparation d’Allard était « antireligieuse ».

Et la Libre-pensée a proclamé, à plusieurs reprises, se situer dans la filiation de Briand.)

 

Reprenons le fil du propos :

Ce qui relève de la philosophie politique ou de la morale, bien que n’appartenant pas à l’ordre des connaissances de type scientifique a du rester dans l’ordre commun, justement parce qu’on a besoin, comme société, de « théories » (et c’est significatif que Durkheim emploie ce terme, alors qu’il est en train de nous parler de croyances) qui permettent les décisions politiques, l’action collective, la vie sociale.

Cela de façon rapide, voire immédiate, alors .que la science « n’avance que lentement » et reste toujours « fragmentaire ».

 

A suivre.

J’espère que vous arriverez à survivre à ce suspens insoutenable.

(pour le rendre un peu plus vivable je lance le terme de « démocratie » comme étant un élément de solution du problème, mais pas la recette miracle pour autant !)

Comme « l’espoir fait vivre », je vous indique que, dans la seconde partie de ce débat avec la Libre-pensée, je vous parlerai de choses passionnantes, comme les travaux Gérald Bronner sur la prolifération des croyances collectives dans les sociétés modernes.

Etc.

Bonne (fin de) semaine : si vous êtes en vacances (ailleurs qu’en Islande), soyez sur votre petit nuage !

Et grosses bises à celles qui surfent sur le Blog. Je vous embrasse toutes.



[1]  Je précise que j’ai adhéré à l’UR quand les statuts ont été changé et n’impliquaient plus donc pour moi de renonciation à mes ‘convictions protestantes’. Comme j’estime important de prôner la rationalité. ;

[2] et la « foi » est intiment liée à la « confiance » : c’est d’ailleurs la même racine.

15/04/2010

Eglise catholique : la sacralisation de l’institution

Quelques amis me demandent pourquoi je n’ai rien dit sur les « affaires de pédophilie » concernant l’Eglise catholique.

La réponse est simple, j’ai plusieurs fois indiqué dans ce blog  que je n’avais pas vocation à parler de tous les sujets d’actualité concernant de près ou de loin de laïcité, mais seulement de ceux où j’estimais avoir quelque chose d’un peu original à dire.

Je suppose que les internautes ne vivent pas sur une île déserte, relié à notre merveilleuse civilisation uniquement en surfant sur mon magnifique, génial (j’en passe et des meilleurs) Blog.

Or, il y avait déjà tellement d'articles et de propos divers en la matière où je pouvais retrouver (en gros) ce que je pensais.

 

Oui, m’ont-il rétorqué, mais quand même, malgré tout, etc.

Bref, d'après eux, mon silence allait être mal interprété.

Certains penseraient que je minimisais la chose,

D’autres que j’étais gêné d’en parler

 

Gêné, moi, ai-je bondi : certes pas. Car ce qui arrive à l’Eglise catholique correspond exactement à la raison pour laquelle je ne peux pas être de cette religion là.

Une institution, comme l'Eglise catholique, qui se sacralise, qui croit pouvoir relier "ciel et terre", QUI SE PENSE COMME MEDIATRICE, fait forcément passer, consciemment ou à son insu, sa propre protection avant le respect de ceux  qu’elle prétend servir.

 

« Nous sommes une institution humaine, composée de gens faillibles » prétendent aujourd’hui ses prélats pour répondre aux attaques.

OK, mais alors il ne faut jamais, au  grand jamais l’oublier.

Il ne faut pas prétendre être « experte en humanité », ce qui conduit à faire la morale à tout le monde.

Cette prétention était déjà insupportable avant, maintenant elle devient particulièrement  inadmissible.

 

Que le catholicisme, et d’autres religions, proposent des règles de vie à leurs membres, d’accord : cela fait partie de la structuration du symbolique.

 Mais, à partir de là, deux « bémols » doivent s’imposer

 

D’une part les propositions morales qui sont faites n’ont de sens qu’à partir de l’ensemble théologico-religieux, de l’ensemble de l’univers symbolique (pour le dire de façon plus « sécularisée ») :

Autrement dit, cela ne saurait être peu ou prou imposé à celles et ceux qui ne croient pas à cet ensemble, qui ne partagent pas cet univers symbolique.

.

Que l’Eglise catholique, et d’autres religions, condamnent l’avortement (pour prendre un exemple également d'actualité), c’est leur droit. Cela peut même être utile à l’ensemble des gens, y compris agnostiques et athées, de savoir qu’il existe des institutions religieuses qui se situent dans cette otique :

Cela donne matière à réflexion aux personnes qui penseraient que l’avortement est anodin.

 

Mais que les institutions religieuses fassent pressions sur des Etats pour imposer une législation qui interdise l’avortement, c’est une toute autre histoire.

Si on échoue dans sa force de persuasion, le recours au « bras séculier » rappelle très fâcheusement, feu la société de chrétienté.

Et la société de chrétienté a produit des catastrophes

 

Cela conduit, par exemple dans les pays d’Amérique latine, à ce que l’avortement soit une cause importante de mortalité féminine.

Et, pur hasard sans aucun doute, ce ne sont pas les femmes de la bonne bourgeoisie qui meurent en avortant, ce sont les femmes pauvres…

Et je regrette profondément quand des protestants évangéliques, reniant leur tradition historique de séparation des Eglises et de l’Etat, se mettent à jouer un jeu semblable à celui de l’Eglise catholique.

Je dis non à tout oecuménisme d'ordre moral.

 

D’autre part, et ce que je viens de dire sur l’avortement en Amérique latine fait la transition, l’appartenance à une religion est à géométrie variable : parmi ces femmes qui avortent dans des conditions déplorables, il y a des femmes qui sont « croyantes »

(Je mets ce terme entre guillemets, car -pour ma part- je pense que les croyances ne sont pas que religieuses, loin s’en faut, et que tout le monde croit à plein de choses diverses)

 

Simplement si ces femmes sont convaincues de la validité du discours des Eglises sur plein de sujets, elles ne sont pas convaincues de ce qui est prêché à propos de l’avortement, ou sont dans une situation telle qu’elles ne peuvent l’assumer.

Or l’appartenance à une religion ne supprime en rien la liberté de conscience de chacun.

A chacun de croire, EN CONSCIENCE, à ce qu’il croit.

A chacun d’être AGNOSTIQUE, en conscience, à ce qu’il ne peut ou sauraitcroire.

 

Les religions peuvent, et doivent pouvoir puisqu’elles sont elles-mêmes au bénéfice de la liberté de conscience, avoir de l’AUTORITE, c'est-à-dire tenter de CONVAINCRE.

Elles ne doivent jamais avoir de POUVOIR, c'est-à-dire être dans la possibilité de CONTRAINDRE.

Les affaires de pédophilie rappellent de façon particulièrement horrible la faillibilité des institutions religieuses et de leurs agents.

Il s’agit là d’une leçon qui concerne l’Eglise catholique au premier chef, mais plus largement toute religion, toute organisation religieuse, qu’elle soit église, secte, etc.

 

Et, comme une sorte d’excuse, on nous dit : « Oui, mais nous ne sommes pas les seuls, d’autres institutions ont eu leurs pédophiles, et les ont cachés ».

Des institutions séculières notamment.

C’est vrai, mais on a envie de dire : « Et alors ». Cela n’induit aucune circonstance atténuante, plutôt une réflexion générale sur le rapport à l’institution.

 

Quand j’étais conseiller auprès de Ségolène Royal, alors ministre déléguée à l’enseignement scolaire, celle-ci a trouvé une situation dans l’éducation nationale un peu analogue à celle de l’Eglise catholique.

Il y avait des profs et des instits pédophiles.

Et l’éducation nationale, quand cela devenait trop manifeste et risquait de déclancher une affaire, elle faisait ce qu’à fait la hiérarchie des Monseigneurs : elle déplaçait les enseignants.

Vous êtes prof pédophile à Saint Glin Glin. Des parents commencent à le savoir et à faire du tapage : qu’à cela ne tienne, on va vous nommer prof à Triffouilli les Oies.

C’est exactement cela qui se passait.

 

Ségolène, elle, n’a pas accepté une telle situation

(C’est une des raisons qui font d’ailleurs qu’il aurait été plus sympa qu’elle soit chanoine du Latran à la place de Sarko Ier… et j’espère dernier)

Elle a voulu virer les pédophiles de l’Education Nationale.

Eh bien, c’était on ne peut plus compliqué, et cela a créer un nombre incroyable de résistances.

Les profs se serraient les coudes, et ceux qui se veulent RRRRRépublicains, qui sacralisent l’institution scolaire, qui font la chasse aux filles à foulard, n’étaient pas les derniers à pousser des cris de putois !

 

La sacralisation de l’institution, l’idée que l’institution doit être « SANCTUARISEE », c'est-à-dire ne pas fonctionner selon les règles qui s’appliquent au commun des mortels, cette idée là, elle fait partout des ravages dévastateurs.

Elle est dévoreuse d’humanité.

Et Ségolène devait s’occuper elle-même de la chose, subir courageusement nombre d’attaque, voir avec Elisabeth Guigou, alors Ministre de la Justice, comment faire pour arrêter la ronde infernale des déplacements qui permettait aux prédateurs d’agir en toute impunité à XXX, après l’avoir fait à YYYY.

 

Et le dernier méfait de cette sacralisation de l’institution, c’est de se défausser quand on est pris la main dans le sac.

Il y a eu la comparaison ignoble entre les critiques faites, face aux silences passés, à la stratégie de « défendre l’institution d’abord » du cardinal Ratzinger, et…. l’antisémitisme

Et puis il y a maintenant les propos du N° 2, reliant la pédophilie à l’homosexualité. Alors là, je trouve ça franchement dégueulasse.

Je le dis comme je le pense.

 

Moralité : les institutions sont nécessaires à l’ordonnancement humain, mais elles courent toujours le risque d’être destructrices d’humanité.

Qu’elles soient religieuses ou séculières, ne soyez pas déférents à l’égard de l’institution

Conserver votre libre-examen

N’imposez pas à autrui un fardeau institutionnel

Et, surtout, ne croyez pas ceux qui prétendent que l’institution qui est l’objet de leurs croyance doit être « sanctuarisée »

On peut être sûr qu’une institution sanctuarisée, c’est un masque pour permettre la destruction de l’homme par l’homme.

 

 

 

 

 

 

 

06/04/2010

la partialité du Rapport de la Mission Parlementaire sur le voile intégral....dévoilée!

Quand on étudie le rapport présenté par la Mission parlementaire sur le voile intégral et les différentes auditions, on fait une surprenante découverte dont je voudrais vous faire part, amis blogueurs.

Cela d’autant plus qu’une loi d’interdiction est toujours à l’ordre du jour.

 

La Mission indique que « le principe de laïcité est en lisière du débat ». Il s’agit d’un « principe moteur dans la construction de notre vivre-ensemble » Il « oblige l’Etat mais aussi les citoyens ».

André Rossinot, maire de Nancy, auteur d’un précédent rapport est cité : « la laïcité est d’abord un idéal avant d’être une norme juridique ». Cela permet à la Mission d’effectuer une distinction.

En effet, reconnaît-elle, à « l’unanimité des professeurs de droit auditionnés » ont affirmé que « le port du voile intégral dans l’espace public n’est pas, en soi, une atteinte au principe de laïcité juridiquement parlant ».

 

Cette formulation alambiquée, permet de dégager de la laïcité juridique non mise en cause par le port du voile intégral (les « individus sont libres de manifester leurs convictions religieuses ou spirituelles à partir du moment où ils respectent autrui ainsi que l’ordre public »),  une autre laïcité, « la laïcité au sens philosophique du terme », « l’esprit du principe de laïcité » qui serait, selon la Mission, « manifestement malmené ».

Car la Mission interprète la laïcité avant tout comme « la neutralité de l’espace public » alors qu’elle est aussi la séparation, la liberté de conscience et l’égalité entre citoyens.

 

Cependant, pour promouvoir son point de vue, la Mission dite « d’information » ne cite que les personnes auditionnées qui ont défendu l’interdiction, sans rien rapporter des auditions de représentants d’associations laïques importantes et de personnalités qui ont soutenu la position inverse.  

 

Ce choix partial est d’autant plus significatif qu’une parlementaire de la Mission, Sandrine Mazetier a déclaré lors d’une audition : « Je trouve intéressant que les associations laïques  aient des approches aussi claires et aussi divergentes sur [la] question » du voile intégral.

 

 

Mais la Mission fait silence sur ces divergences et, à lire le rapport, on peut croire qu’un point de vue unanime s’est dégagé.

Il est d’ailleurs intéressant de constater qu’à part le Grand Orient, les associations laïques pour l’interdictions sont récentes :

à une exception près, elles ont été créées après 1989 et donc dans l’optique d’un conflit entre la laïcité et un certain islam. Elles ont d’ailleurs relativement peu de membres chacune, mais leur nombre peut faire illusion.

Les associations laïques « historiques », quantitativement nettement plus importantes  refusent une interdiction faite au nom de la laïcité.

 

Les citations faites par la Mission pour affirmer que la « laïcité philosophique » est « malmenée » sont parfois vagues : « L’interdiction du port du voile intégral (…) doit être prononcée au nom de notre ordre public laïc (sic), qui garantit les libertés individuelles et préserve les opinions d’autrui » déclare Hubert Sage[1]

Elles connotent une conception de la laïcité « exception française » et une interprétation à la rigueur de la loi de 1905.

« C’est notre République, notre Etat de droit, notre laïcité qui se trouvent attaqués. Or le principe de laïcité est inscrit dans la Constitution (…). Nous devons être fiers de ce principe de laïcité qui est propre à la France », affirme Yvette Roudy, ancienne ministre socialiste, tandis que le journaliste[2] Antoine Sfeir renchérit : « la loi de 1905 est parfaitement claire et sépare de façon tranchée, la sphère publique et la sphère privée », tout en indiquant que la laïcité « doit être généreuse, ouverte, partagée. »

(il y a là une confusion entre l’espace public et la sphère publique, qui se rapporte aux institutions)

Quant à Patrick Billaud, vice président du Grand Orient de France,  il se situe dans l’optique d’une laïcité de foi civile : « dans l’espace public, la liberté individuelle  doit s’exprimer dans les limites culturelles de la communauté nationale à une période donnée. »

Tout ce que je viens de citer est extrait du rapport.

 

D’une manière générale, les partisans d’une interdiction insistent

-         sur la conception française de la « citoyenneté », « la montée des communautarismes », l’importance de mettre l’accent sur ce qui « rassemble (…) plutôt que sur ce qui, en accentuant les divergences, détruit le contenu même de la citoyenneté » (Philippe Foussier, Comité laïcité  République) ;

-         sur « l’invasion de la sphère publique par des signes religieux » alors qu’il faut « pouvoir continuer à penser librement sans publicité religieuse agressive » (Yves Pras, Europe et laïcité). Jean-Michel Quillardet (Observatoire international de la laïcité contre les dérives communautaires) affirme, de son côté : «la vision d’une burqa dans la rue porte atteinte à ma propre liberté de conscience. » 

 

L’exposé le plus radical est celui de Pascal Hilout, de Riposte laïque, qui affirme que « des pratiques sociales, dites islamiques, issues des enseignements du Coran et de Mahomet, ont peu de respect pour les êtres » et ajoute: « il faut tout refuser aux musulmans en tant que groupe communautaire et tout garantir aux musulmans en tant qu’individus et citoyens ».

 

Il s’agit une paraphrase du propos de Clermont-Tonnerre sur les juifs en 1791[3]. Comme il est très souvent cité, cela vaut la peine de donner quelques précisions.

On peut noter qu’en 1791 cette conception ne s’appliquait nullement aux catholiques (Constitution civile du clergé) et qu’elle s’est accompagnée à l’égard des juifs d’un double jeu caractéristique de l’attitude dite « républicaine » envers les minorités.

Elle réclame que leurs membres se comportent en individu abstrait, tout en ayant (implicitement) souvent une attitude « communautariste » à leur égard : contrairement aux autres, les juifs ne furent pas autorisés à prêter le serment de citoyenneté comme individu mais seulement à titre collectif représenté par une délégation composée du rabbin et des dirigeants.

 De plus, les juifs ont dû s’organiser collectivement pour arracher leurs droits.

 

Plusieurs groupements laïques « historiques », tout en se montrant hostiles au port du voile intégral, ont estimé impossible de l’interdire au nom de la laïcité.

Pour l’Union des familles laïques[4] « le principe de laïcité doit rester  cantonné à la sphère de l’autorité publique : l’étendre à la société civile serait un contresens et reviendrait à l’affaiblir » (Marie Perret)[5].

Marc Blondel, de la Fédération de la libre-pensée, partage cet avis, et ajoute une vigoureuse défense des libertés publiques : « Les dictatures ont toujours voulu imposer des modes vestimentaires. » L’interdiction du voile intégral (sauf dans des lieux comme l’école publique et pour les agents du service public) « est attentatoire aux libertés individuelles et démocratiques. »

Pour Blondel, la laïcité n’est pas « un art de vivre -elle s’apparenterait alors à une religion- mais un mode d’organisation politique des institutions. Elle vise, par la séparation des Eglises et de l’Etat, à distinguer institutionnellement le domaine de l’administration et des services publics de celui de la vie privée des citoyens. (…)

Il appartient aux femmes et à elles seules de déterminer leur comportement. »

 

Selon Jean-Michel Ducomte, président de la Ligue de l’enseignement, il ne faut pas recourir à une loi, texte «d’exorcisme (…) à la rédaction improbable et à l’application incertaine ».

« Bien plus ajoute- t-il, il ne s’agit pas d’une question de laïcité. »

Ducomte précise : « la Turquie kémaliste a édicté de nombreuses interdictions, notamment sur le terrain vestimentaire. Je ne suis pas sûr qu’une logique d’interdiction portée au bout des canons ait été de nature à faire changer la société turque. » « Oh que si ! », l’interrompt le député Jacques Myard.

Ducompte conclut alors : « Dans l’histoire, quand la laïcité a été altérée, c’est souvent que l’armée est intervenue. J’avoue que, dans ma conception, la  laïcité va avec la démocratie. Une démarche laïque ne saurait être liberticide. »

 

Cet intervenant a précisé qu’en fait le port du voile intégral ne relève pas de la laïcité, « c’est une question de sécularisation ». Et il s’interroge sur « l’aptitude de la société française à ‘digérer’ certaines situations ».

Jean-Pierre Dubois, président de la Ligue des droits de l’homme, reprend la perspective de la sécularisation : « le phénomène du voile intégral reflète-t-il la montée de l’intégrisme ou est-il plutôt l’expression d’un sursaut désespéré face à une large sécularisation des sociétés de culture islamiques ? » 

En France, pour ce qui concerne les « jeunes filles issues de l’immigration » « le pourcentage de filles qui font des études longue augmente, de même que le pourcentage de femmes qui sont autonomes financièrement. Enfin la fécondité des femmes diminue. Ces données sont incompatibles avec la thèse de l’augmentation de la mainmise de l’intégrisme islamiste ».

Le port du voile intégral témoignerait alors avant tout « d’un mouvement de crispation face à la sécularisation ».

 

Des personnalités qui sont considérées comme le fer de lance de la « laïcité républicaine » se sont montrées réservées ou hostiles à une loi.

Henri Pena-Ruiz se demande « quelle loi, et avec quels attendus ? La question est difficile au regard du régime des libertés publiques et la laïcité ne peut être invoquée sinon par l’affirmation du primat de la loi commune à tous sur les lois particulières à des communautés, en ce que ces lois peuvent consacrer des formes d’assujettissement. »

Pena Ruiz conclut qu’il faut « étudier la possibilité d’un dispositif soigneusement pesé ».

Caroline Fourest, après avoir dressé un tableau de « l’islam politique » estime « qu’adopter une loi interdisant le port du voile intégral serait faire un cadeau à la propagande intégriste. L’argument de la liberté ne doit pas être utilisé, au risque de la faire passer pour un instrument de lutte contre les libertés individuelles. »

On irait alors « vers une laïcité autoritaire qui produirait plus d’effets pervers que d’effets positifs ».

Rien de ce que je viens de citer ne se trouve dans le rapport

(je ne vous ai pas mis de citation de ma propre intervention, je l'ai déjà publiée en intégralité dans ce Blog)

***

Il s’est donc manifesté diverses conceptions de la laïcité dite « philosophiques », aboutissant à des positions divergentes sur la nécessité d’établir une loi. C’est ce que cache le rapport de la Mission.

La situation n’est pas sans analogie avec la période 1899-1904 dont il a déjà été question dans ce Blog.

Des arguments analogues à ceux de cette époque sont invoqués pour durcir la laïcité française contre une partie de la population. Un engrenage risque de s’instaurer. Mais le cercle de celles et ceux qui, pour des raisons diverses, s’inquiètent ou s’opposent à ce durcissement s’est élargi.

 

 



[1] Au nom de l’Association des Libres penseurs de France, petite association dissidente de la Fédération Nationale de la Libre Pensée, créée en 1995.

[2] Et vice président de l’Observatoire international de la laïcité contre les dérives communautaires

[3] « Il faut tout refuser aux juifs comme nation et tous leur accorder comme individus. »

[4] Cette dernière association disant « clairement non » à une interdiction au nom de la laïcité, tout en se prononçant pour une loi d’interdiction car « le voile intégral est le symbole intolérable de la soumission des femmes ».

[5] Le « principe de laïcité » apparaît là, avant tout comme un principe de neutralité.

 

 

31/03/2010

Le Conseil d'Etat: la laïcité n'est pas une déesse à adorer

Fait inédit, le gouvernement n’avait pas demandé, comme à l’habitude un Avis au Conseil d’Etat, mais de lui trouver les moyens juridiques d’une interdiction du « voile intégral » « la plus large et la plus effective possible ».

C’est lui ordonner de travailler dans un certain sens et non lui demander de rechercher objectivement quelles sont les règles de droit.

C’est bien dans la logique du pouvoir actuel qui cherche à instrumentaliser le juridique à ses propres fins.

Mais c’est aussi une nouvelle manifestation de la façon bien française dont on confond le pouvoir d’une majorité avec l’intérêt général.

On tend à réduire la démocratie à l’exercice de la souveraineté, alors que cette souveraineté doit s’exercer dans le respect de la liberté de tous.

C’est l’éternelle tentation de la République absolue, néfaste tout comme l’était en son temps la Monarchie absolue.

 

 

Ceci dit la réponse n’a pas forcément correspondu à son attente, même s’il pouvait la prévoir, ne serait-ce qu’à la lecture de la plupart des dépositions de juristes devant la Mission Parlementaire.

Tout d’abord, voici la possibilité de la connaître directement, au-delà des résumés et des synthèses faites par les médias.

 

1° la synthèse effectuée par le Conseil lui-même:
http://www.conseil-etat.fr/cde/media/document/avis/resume_presse.pdf

2°  les questions-réponses

http://www.conseil-etat.fr/cde/media/document/avis/fiche_questions_complete.pdf


3° lire le rapport
http://www.conseil-etat.fr/cde/media/document/avis/etude_...

SOURCE : CONSEIL D'ETAT
http://www.conseil-etat.fr/cde/fr/communiques-de-presse/p...
 

Il me semble qu’il faut retenir 3 aspects principaux dans cette réponse :

 

1° Le langage du Conseil d’Etat est toujours très feutré, euphémisé, etc, il est donc particulièrement important de constater que le Conseil écarte « RESOLUMENT » la laïcité comme fondement possible d’une éventuelle interdiction.

Toutes celles et ceux, dans la société civile, ou dans la société politique, du PS à l’UMP ne sont pas de cet avis, ne doivent pas se contenter de dire qu’ils ne sont pas d’accord (n’est-ce pas Vals, Copé et les autres)

Mais ARGUMENTER pour indiquer au nom de quelle conception de la laïcité ils ne sont pas d’accord.

 

Que l’on ait, enfin, un véritable débat, et non pas cette invocation religieuse de la déesse Laïcité, comme d’autres, en d’autres temps, invoquaient la déesse Raison ou la déesse Liberté.

A chaque fois, cela s’avère liberticide.

 

2° De même le Conseil estime que les notion de « sauvegarde de la dignité humaine » ou « d’égalité entre les femmes et les hommes » pourraient « difficilement » s’appliquer dans le cas présent.

Il est moins catégorique que pour la laïcité, mais il explique très clairement qu’il existe un débat interprétatif sur la notion de « dignité » (là encore, on ne doit pas s’en servir comme un terme fétiche).

Et que l’égalité femme-homme est « opposable à autrui » mais pas « à la personne elle-même ».

Il ne mentionne pas, sur ce sujet, un débat interprétatif, mais celui-ci existe bel et bien.

Je vous renvoie notamment à l’article de Valentine Zuber, publié dans Réforme du 11 mars :

« Pour une laïcité respectueuse de la conscience des femmes ».

 

3° Il indique, en allant le plus loin possible, selon ce que le gouvernement lui a demandé, ce qui pourrait être fait au nom de 2 aspects de l’ordre public : la « sécurité publique » ; la « lutte contre la fraude ».

On est loin des effets de manche de la Mission parlementaire, et de tant d’autres personnes !

 

Trois remarques :

 

-Sur France Inter ce matin, à propos de la décision du Conseil d’Etat, le journaliste a déclaré que le dernier mot reviendrait au Conseil Constitutionnel. Or le Conseil d’Etat parle de la Constitution ET de la Convention européenne des droits de l’homme.

Nationaliste bien français de faire comme si nous étions enfermés, prisonniers de nos frontières nationales. Il y a la Cour européenne : il ne faudrait pas l’oublier.

 

-Malgré tous les risques d’atteinte à la laïcité (puisque celle-ci ne justifie en rien….) et aux libertés publiques, le gouvernement semble décidé à tenter, une fois encore ! de récupérer les électeurs du FN, en proposant une loi, le plus tôt possible.

Il faut dire que c’est vraiment une priorité nationale, et que l’on n’arrive pas à trouver d’autres sujets, même en cherchant bien, où la France aurait quelques soucis, et sur lesquels Mrs et (les quelques) Mmes députés devrait plancher

 

-J’attends Stéphane Guyon sur ce thème NON CONSENSUEL.

Ce matin, il a dit quelques platitudes sur le jet  privé à 118000 € du voyage à Haïti du Secrétaire d’Etat à la coopération.

C’est vraiment admirable comme risque de déplaire !

Mais quand il s’agit de prendre la dépense des libertés publiques menacées sur un sujet où la prise de conscience n’est pas unanime : la Libre pensée est là, pas les poules mouillées à la Stéphane Guillon.

Eh oui.

Quand à croire qu’il faudrait trancher entre Guillon et Besson, qu’être contre l’un ce serait être pour l’autre : alors là, c’est que l’on a vraiment rien compris à l’esprit de ce Blog.

 

 

09:34 Publié dans ACTUALITE | Lien permanent | Commentaires (5)

26/03/2010

Contre Stéphane Guillon et le relativisme intellectuel

Ce matin, je me suis levé du pied droit, ce qui est mauvais signe pour un gaucher !

Du coup, j’ai un peu la rage !

J’ai discuté ces derniers jours avec quelques amis à propos de la chronique de Stéphane Guillon sur France Inter, et  c’était un dialogue de sourds.

 

Je pense que les Internautes français ont entendu parler de ce mini incident médiatique (mais, vous allez le constater, ce qu’il révèle n’est pas mince)

Pour les autres, je précise rapidement que Guillon se veut un « humoriste » et tient sur la radio « France Inter » une chronique de 5 minutes, les 3 premiers jours de la semaine, peu avant 8 heures.

 

Il arrive quelques fois à être drôle. Le plus souvent, cependant, Guillon débite des propos faciles, et assez souvent des attaques, des allusions en dessous de la ceinture, ou portant sur le physique des gens.

 (Martine Aubry en a été victime, et ce qui m’a le plus peiné c’est que, vu la popularité du pseudo humoriste, elle s’est crue obliger de prétendre que cela l’avait faite rire).

 

Lundi dernier, Guillon jouait sur du velours : sa tête de Turc était Eric Besson, le Ministre de l’identité nationale.

Et tout y est passé : son lieu de naissance et ses origines, sa vie privée, son physique, mêlé au fait -juste mais qui n’était certes pas une idée originale !- que Besson avait remis en selle le Front National.

Je soutenais à mes amis que cette chronique était nulle et que ce n’est pas parce qu’elle s’en prenait à quelqu’un dont j’exècre la politique que cela changeait la donne.

On me répondait par la litanie « liberté d’expression, liberté d’expression,…. »

 

(L’affaire est un peu compliquée -mais tout dans la vie est compliqué !- parce que le directeur  de France-Inter Hess s’est ensuite excusé auprès du ministre, et là je ne cautionne pas davantage :

La bande à Sarko, elle, est tout à fait pour « l’excès de caricature » dans certains cas, elle ne supporte pas la caricature dans d’autres.

Et que, de toute façon, le système est vicié à la base : c’est Sarko qui nomme les présidents des radio et télé du service public, ce qui est proprement scandaleux pour un pays qui se veut démocratique)

 

Reprenons le propos :

Je rétorquais : « diriez vous « liberté d’expression, liberté d’expression » devant des propos sexistes ou racistes ? »

Et là, on me répondait : « pas de relativisme culturel, pas de relativisme culturel. »

Cela m’a mit un peu en rogne.

Oui je sais, cela vous étonne beaucoup car vous me savez le plus charmant des hommes.

Mais c’est ainsi : je devais être levé du pied droit ce jour là, également !

Et comme, malheureusement, le temps était court, et qu’on en était aux stéréotypes, j’ai mis fin à la discussion en déclarant : « Fleury-Michon »

Fleury-Michon, vous savez c’est cette pub. où un personnage prétend : « Nous n’avons pas les mêmes valeurs ».

 

Quand je vous disais que l’affaire est compliquée : ce matin sur France-Inter, François Morel (comédien et humoriste, qui à la même chronique que Guillon le vendredi, et là c'est beaucoup plus fort, moyennant quoi, on en cause moins ensuite!)

Morel, donc, a indirectement défendu Guillon, avec talent, et cela m’a fait rire.

Guillon avait stigmatisé « les yeux de taupe » de Besson, il l’avait comparé à une fouine.

Morel a défendu vigoureusement ces deux animaux, injustement attaqués car ils n’ont rien fait qui soit susceptible de les comparer à l’action d’Eric Besson.

 

Première Morale de l’histoire :

1-on ne peut certes pas s’abstraire du contenu et tolérer n’importe quel contenu, sous prétexte que la personne attaquée agit de façon non estimable

 

2-surtout que le contenu n’est pas seul en cause : il y a la forme qui informe le contenu. Et par forme, j’entends quelque chose de complexe (encore !) où le talent est à prendre en compte.

(Le talent, la finesse, la malice un tantinet subtile, qui peut être méchante pourvu qu’elle soit bien envoyée, qu’elle vise juste et que ce ne soit pas du n’importe quoi, quand il s’agit d'un propos d’humoriste ou de pamphlétaire ;

La vigueur et la rigueur de pensée, le niveau argumentatif, la cohérence interne, quand il s’agit d’un discours sérieux.

Et dans tous les cas l’originalité, l’inventivité du propos)

 

3-le tout doit être corrélé au cadre dans lequel on parle (écrit, dessine, etc) :

il n’y a naturellement pas à avoir la même exigence pour des brèves de comptoir, des propos de table, et pour ce qui a beaucoup d’influence sociale, modelant les manières de penser, procure beaucoup d’argent et de notoriété à son auteur (ce qui est le cas avec Guillon).

 

Je voudrais revenir sur ce dernier point : faire dans la provoc facile, dire des trucs qui font jaser, induit des réactions outrées (là encore à géométrie variable : je ne prends pas partie contre les uns et pour les autres, j’examine)

Tout cela permet de faire parler de soi, d’acquérir notoriété médiatique… et finance.

 

Encore faut-il que sa provoc soit dans le sens du poil :

Guillon a attaqué Martine Aubry sur son physique, non pas maintenant, quand elle et ses amis ont gagné les élections régionales, mais quand le PS était au trente sixième dessous, quand tout le monde le brocardait.

En résumé : tenir des propos dégueu en hurlant avec les loups, ça peut rapporter gros.

 

Le personnage de Guillon (et ses semblables, il y en a plusieurs qui prospèrent ainsi dans notre belle République) possède un double aspect

Double aspect qui peut être symbolisé par les figures de Panurge et d’Erostrate.

Cette double figure, un sociologue belge, Claude Javeau, en parle fort bien dans un ouvrage intitulé Les paradoxes de la postmodernité (PUF, 2007)

 

Célèbre personnage de Rabelais, Panurge réussit à faire sauter par-dessus bord tous les moutons rassemblés dans un navire.

Panurge n’est pas un mouton, mais Panurge construit « le panurgisme », c'est-à-dire le comportement conformiste, suiviste, mimétique, quasi pavlovien.

Panurge méprise profondément les moutons qu’il manipule, qu’il conduit à se noyer dans la mer de l’insignifiance.

Mais le Panurge de Rabelais ne récoltait pas plein de blé pour sa construction de comportements stéréotypés. Guillon si.

Car telle est la société actuelle qu’elle célèbre les Panurge, les porte au pinacle.

C’est sans doute ce qu’on appelle « le progrès »

Ce que Condorcet croyait être la « perfectibilité » de l’homme

 

 

Citoyen d’Ephèse, au IV siècle avant notre ère, Erostrate incendia le temple d’Artémis pour voir passer son nom à la postérité.

Pour cela, il fut condamné à être brûlé vif et il fut interdit à jamais de mentionner son nom.

Manque de bol : on le trouve dans les dictionnaires ; il serait resté inconnu sans son crime.

Mais il a quand même payé sa célébrité d’un prix fort : sa vie.

Guillon ne sera pas brûlé vif, et (je l’espère !) son nom ne figurera pas dans les dictionnaires dans un siècle ou deux.

Mais il en a que faire, puisque ses bêtises lui procurent une célébrité immédiate.

Et que, contrairement à ce qui s’est passé avec Erostrate, beaucoup sont béats et téléchargent ses propos comme des malades

Et bien sûr c’est cela qui lui importe

Et il se dupe lui-même en se croyant un véritable humoriste.

 

Alors, il faut RESISTER et aux Panurge et aux Erostrate.

On peut rire de tout, si le rire est « intelligent ».

Ah « intelligent », voilà un gros mot lâché.

Les gens supportent mal que ce soit, pour vous, un critère de jugement.

Il vous accuse facilement d’être « méprisant ».

 

Moyennant quoi les Panurge et les Erostrate prospèrent

Alors, sachons que LE RELATIVISME INTELLECTUEL EST AUSSI GRAVE QUE LE RELATIVISME CULTUREL.

Que si Charlie Hebdo prétendait : « C’est dur d’être aimé par des cons » sans que l’on prétende qu’il soit « méprisant, on a encore beaucoup plus de raison d’affirmer : « C’est archi dur de vivre avec des cons…qui prospèrent et sont applaudis par les crédules»

 

Je vous l’avais dit : aujourd’hui, j’ai la rage.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

17/03/2010

Le Haut Conseil à l'Intégration contre la loi de 1905

La poupée qui ornait mon doigt l’a quitté. Je peux donc en partie retaper normalement. Mais j’ai beaucoup de travail en retard, et notamment dans mes réponses aux mels reçus.

Que les chéris et les chéries (celles-ci seront servies en premier, vu mon sexisme bien connu) qui m’ont envoyé des mels patientent encore un peu…

 

En attendant, dans Le Figaro ce matin, il est annonçé : « Douze propositions pour renforcer la laïcité », par le Haut Conseil à l’Intégration, vous savez cette merveilleuse instance qui, en 2007, avait estimé que les Mexicains de 1859 avaient « imité » la loi de séparation de 1905, grâce à des visions prémonitoires !

Aïe, aïe, aïe, quand il est question de « renforcer » la laïcité, cela dénote déjà une vision quantitativiste qui privilégie un paramètre.

La laïcité étant un équilibre entre la neutralité-séparation, la liberté de conscience et l’égalité des appartenances religieuses et convictionnelles, ce n’est à un renforcement, mais à l’articulation elle-même qu’il faut travailler.

 

D’autre part, il est très révélateur que sous Chichi II (en 2007), comme sous Sarko Ier (en 2010) ce soit le Haut Conseil à l’Intégration qui soit chargé de rédiger des propositions sur la laïcité :

Autrement dit, la laïcité c’est un devoir pour les immigrés, leurs enfants, leur petits enfants, etc (jusqu’à combien de générations ?) implicitement considérés comme non intégrés.

Donc il faut les intégrer et les laïciser. Comme chacun sait : les « vieux » Français  (pour parler comme Longuet !) sont laïques par essence. Pas besoin de leur chercher des poux dans la tête.

Et même les français pas si vieux que cela, mais d’origine hongroise (pour prendre un exemple au hasard Balthazar)

La vision que l’on a de la laïcité ressemble étrangement à la vision de l’identité nationale qui a présidé au fameux débat sur le sujet !

 

Sauf que, quand c’est l’identité nationale qui est traitée de cette manière, on trouve cela craignos, on s’insurge (avec raison).

Quand la laïcité est  invoquée, cela devient beaucoup plus consensuel.

On ne proteste plus.

Dans la France aux racines catholiques, on a une merveilleuse laïcité qui réussit le miracle de la transsubstantiation !

 

Or, dans les proposition du HCI, il semble y avoir des propositions (je dis semble, puisqu’on est livré aux infos du Figaro et que Gaubert, le président du HCI refuse de donner de l’info aux journalistes) que le quotidien dit, lui-même, ÊTRE CONSIDEREES COMME DISCRIMINATOIRES PAR LA HALDE.

Comme, par exemple, l’obligation de ne pas porter de signes dits religieux pour les parents accompagnateurs de sorties scolaires.

Ce qui intègre, ce qui est laïque pour le HCI, c’est que ce que la HALDE qualifie de discrimination !

C’est quand même énorme, non ?

 

Par ailleurs, le HCI proposerait qu’ « en tant que représentants de l’ensemble des citoyens, les élus ne manifestent pas [au sein des assemblées] de manière visible leur appartenance. »

Quand je suis allé voter aux dernières régionales, il y avait des candidats d’un « parti chrétien ». Christine Boutin a créé le « parti chrétien-démocrate »

J’aimerais que le HCI m’explique comment un élu « chrétien » ou « chrétien-démocrate » pourra cacher son appartenance religieuse !

 

Mais ma demande est à côté de la plaque : Christine Boutin étant déjà « intégrée » (elle fait si délicieusement vieille France, que s’en est un plaisir !), le HCI ne va pas lui coller la laïcité dans les pattes.

Donc le HCI n’a sans doute même pas pensé un quart de dixième de secondes à ce genre de problème.

SA laïcité, elle est à sens unique !

A sens inique aussi !

 

« La loi de 1905 sépare l’espace public du privé mais ne dit rien sur l’espace civil. Elle n’avait pas anticipé la mutation de la société » affirme la journaliste du Figaro, Cécilia Gabizon.

Je reviendrai dans une autre Note sur ce qui semble un embrouillaminis conceptuel, que dénonçait déjà la Libre pensée dans sa déposition auprès de la Mission parlementaire.

(Encore une fois j’aimerais avoir le texte précis du HCI pour savoir, exactement de quoi il retourne)

 

Mais, dés à présent, il y a une contre-vérité et une naïveté dans cette affirmation.

La contre-vérité, si elle vient de la journaliste elle-même, est en soi pardonnable : elle n’est pas forcément spécialiste,

Tout au plus peut-on lui reprocher de ne pas savoir qu’elle ne sait pas.

Mais si ce sont des gens du HCI qui lui ont raconté cela, là ils débloquent grave.

Parce que si on veut être une instance officielle qui fait des propositions sur la laïcité, faudrait veiller quand même à avoir un peu de savoir sur la question.

A lire les bons livres (cf. ci après)

 

L’espace civil (qui semblerait être plutôt l’espace public de la société civile, mais pour certains, comme disait ironiquement Briand, « ce sont des mots qui peuvent écorcher les lèvres ») BIEN SÛR  QUE SI, LA LOI DE 1905 S’Y EST INTERESSE.

Il suffit de lire (entre autre) mon magistral ouvrage : L’intégrisme républicain contre la laïcité (l’Aube, 2006) (qui, comme tous mes livres d’ailleurs, fait le ravissement des intelligentes et belles dames) pour être au parfum.

 

Elle s’y est intéressée, mais pas exactement comme le HCI s’y intéresse.

 

Les Parlementaires de 1905 ont refusé les amendements qui restreignaient la liberté religieuse dans le dit « espace civil ».

Les Internautes qui consultent ce Blog savent déjà (eux !) que l’amendement qui aurait obligé les curés à porter un vêtement civil dans le dit espace, a été rejeté.

Pourtant les arguments contre la soutane ressemblaient étrangement à ceux d’aujourd’hui contre les signes religieux.

 

Mais il n’y a pas eu que cela : sous le Concordat, les processions catholiques sur la voie publique étaient réglementées. Eh bien, la demande de maintenir ces limitations a été refusée : avec la loi de séparation les processions religieuses sur la voie publique sont devenues libres.

 

D’où ce que j’appelle la naïveté de la journaliste, qui croit sans doute que, puisque c’est le HCI qui s’occupe de la laïcité, le problème de la religion dans l’espace dit civil serait né avec l’islam (« mutation de la société »).

Eh non, le problème est récurrent depuis le XVIe siècle, et il a été constant au XIXe, et c’est la loi de 1905 qui l’a résolu dans le sens de la liberté.

 

Halte à la révision de la loi de 1905 !

19:37 Publié dans ACTUALITE | Lien permanent | Commentaires (7)

11/03/2010

Les "vieux protestants" sont de sacré traîtres: Halde à l'effarant laxisme de M. Longuet.

Je ne voudrais pas court-circuiter ma Note d’hier par une nouvelle Note (et n’oubliez pas de la lire, à la suite de celle-là), mais je signale que les journalistes ont bien tort de remonter au XVIIe siècle et au siège de La Rochelle pour démonter les propos de Gérard Longuet.

 

Point n’est besoin d’aller si haut dans le temps. A la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, existait un antiprotestantisme, au moins aussi haineux que les propos arabophobes et/ou islamophobes d’aujourd’hui.

 

Le Courrier français, dans son n° du 25 novembre 1894, publiait dans toute sa 1ère page un dessin qui représentait 4 personnalités protestantes  sur un gibet de potence.

La légende était : « Des protestants, des sans-patrie, des traîtres, en v’la pour de vrais ! »

Les articles de presse, les conférences, les brochures, les ouvrages sur le « complot protestant », « le péril protestant », etc  ont fleuri.

Au début du XXe siècle, il a existé 2 quotidiens antiprotestants, dont le titre même est tout un programme : Le Pays, La Délivrance.

Etc, etc.

 

Il vaut la peine d’examiner de façon précise cet antiprotestantisme, « haine refroidie » car les stéréotypes haineux changent de cibles, mais pas tellement de structure argumentative.

Le matériau antiprotestant est riche dans ce domaine, et d’ailleurs Valentine Zuber et  moi-même avons consacré tout un ouvrage à la question :

Une haine oubliée. L’antiprotestantisme avant le pacte laïque (1870-1905), paru en 2000 chez Albin Michel.

On décrit, on étudie, on décrypte et on livre notre conclusion dans le dernier chapitre : « Analyser les doctrines de haine pour mieux les combattre. »

 

 

Même que ce livre a été couronné par l'Académie françoise. Ce qui prouve 2 choses

- que l'Académie françoise n'est peut-être pas vraiment une Académie française. Y-aurait-ti-pas quelques sang mélé qui s'y seraient infiltrés (par exemple: Yourcenar ce n'est ni trés français ni très masculin, comme nom)?

- "Couronné", vous avez dit "couronné": Ah il est démasqué, le Baubérot: s'il a été couronné, c'est bien qu'il n'est pas un authentique Rrrrépublicain.

 

 

L'antiprotestantisme a été l'apanage de "grands esprits": Maurras et Barrés bien sûr, mais d'autres aussi:

Emile Zola (eh oui, Zola himself!) réclamait: que l'on se révolte contre la mainmise protestante sur l'Etat et la nation : "qu'ils s'en aillent!, écrivait-il, car nous sommes en France et non en Allemagne!"

Alfonse Daudet protestait contre ces protestants qui droguaient les jeunes-filles et les enlevaient pour les convertir de force, et les couper de leur famille,

des députés faisaient des interventions à la Chambre, etc

 

Et vous savez quoi ?

Un beau jour, ces accusations se sont faites plus rares, puis elles ont disparu sans que jamais les protestants aient véritablement prouvé qu'ils étaient innocents de tout ce dont on les accusait.

Alors, il est temps de réveiller un peu l'antiprotestantisme.
D'ailleurs Schweitzer, ce n'est pas vraiment un nom "gaulois"! C'est quelqu'un que l'on "accueille" généreusement (n'est-il pas né en Suisse?)

 

Alors Monsieur Longuet, soyez moins laxiste et lisez ce qui s’écrivait il y a un siècle : vous vous apercevrez qu’il est vraiment scandaleux que ce soit un « vieux protestant » qui dirige la HALDE !

Halte, non Halde à la traîtrise protestante!