16/07/2005
NOUVELLES
CANICULE !
Nous ne sommes jamais contents : on ne parle plus que de canicule. Pourtant en tapant sur mon ordinateur je regarde un coin de ciel bleu, et cela est fort agréable.
Mais peut-être nous avons peur de la canicule car cela nous rapelle de constants problèmes que nous voulons oublier, et notamment la manière dont nous traitons les "vieux", "vieillards" (ces mots sont devenus eux-mêmes suspects: on préfère parler de "4eme age"!). Nous qui nous targons de "valeurs universelles", nous ferions bien de nous montrer attentifs à la façon dont d'autres civilisation honorent leurs "anciens". N'y aurait-il pas là un brin d'universel? L'Occident souvent donneur de leçons n'aurait-il pas quelque chose à apprendre? Nous sommes une civilisation qui a réussi ce paradoxe: allonger la vie et priver de sens la fin de vie: réussite matérielle (empirique, dans mon vocabulaire), faillite symbolique. N'est-ce pas un peu le fondement de nos problèmes?
Le Blog se met en quasi repos : cela signifie que normalement il n’y aura peu de nouveauté d’ici le début de septembre. Normalement, car, personne (et donc pas moi) ne peut prévoir ses envies, surtout si vous êtes nombreux à réagir à la nouvelle Note (« Télévision et laïcité »), qui est à suivre (la suite avant la fin de juillet, promis), peut-être cela donnera-t-il envie de continuer le dialogue, même en août. Mais quand même, à un rythme qui laisse un peu de place au farnienté.
C’est le moment de découvrir ou de redécouvrir des Notes déjà un peu anciennes. Bonne navigation. Permettez un petit conseil : dans la catégorie : « Dialogue avec un auteur », il y a une Note qui ne semble pas avoir obtenu le succès espéré. Il s’agit de la Préface que j’ai rédigée pour l’ouvrage de Pierre-Jean Brassac : Avec ou sans Dieu, Vingt étudiants en Europe : religions et laïcité. Editions Autrement, collection Passion complice. Je proposais de lire la Préface (gratis sur le blog) puis de lire l’ouvrage et de faire des commentaires auxquels Pierre-Jean aurait pu répondre. Pour le moment, cela ne semble pas avoir eu grand écho. Mais il n’est pas trop tard : le livre est typiquement le genre d’ouvrage à emporter en vacance pour « ne pas bronzer idiot » : c’est à la fois un essais et un roman. Pour le reste, regardez dans le sommaire de "Catégories" et faites votre choix en fonction de vos intérets. ATTENTION: chaque rubrique "Catégorie" continet plousieurs Notes. Ainsi la catégorie "Monde et laïcité" comporte une première Note en anglais (pour les adeptes du regretté Wiliam) et ensuite, deux Notes en français. Donc si une Note ne vous intéresse pas, allez voir si les suivantes vous conviennent mieux. C'est gratuit de toute façon!
Sinon, du côté, « baubérotien » et alliés, préparez vous à une Rentrée en fanfare. Ce n’est pas pour rien que nous entrons dans la période ‘chaude’ de la commémoration (la loi de séparation, rappelons le, date du 9 décembre 1905).
Voici les principaux événements :
(sans parler de Laïcité 1905-2005 entre raison et passion, au Seuil, qui continue sur sa lancée, pour le tirage, on en est actuellement à 12000 exemplaires)- fin aôut-début septembre : parution de la 3eme édition du « Que sais-je ? », Histoire de la laïcité en France, aux PUF. La 2eme ne date que de 2003 pourtant. Mais j’ai retravaillé ce « Que sais-je ? » dans 3 directions
1) pour l’ensemble de l’ouvrage : clarifier ce qui ne l’était pas assez dans le but d’être toujours mieux compris. L’ouvrage comportera donc des réponses aux objections qui m’ont été faites.
2) accorder plus de place au processus de la séparation (débats autour de la loi et application malgré l’interdit papal de s’y conformer)
3) actualiser la bibliographie en tenant compte des parutions les plus récentes.
- le 9 septembre : parution aux éditions de l’Aube de l’ouvrage collectif (dirigé par M. Wieviorka et moi-même) De la séparation des Eglises et de l’Etat à l’avenir de la laïcité. Je viens de corriger les épreuves, je connaissais les différents textes, mais à les voir ainsi rassembler dans ce volume de plus de 350 pages, je dois dire que j’ai été impressionné. C’est une somme ! Et je crois pouvoir dire qu’à ma connaissance il n’y aura pas d’équivalent pour le centenaire.
On y parle de l’Amérique latine, du Mexique, des Etats-Unis, du Canada, de l’Algérie, de l’Allemagne, de l’Italie, de l’Ukraine, de la Biélorussie, de la Russie, de la Turquie, de la Chine, du Japon ; Ai-je rien oublié ? Ah si, tenez, on y parle aussi de la France !...et de l’Yonne puisque la Rencontre, à l’origine de cet ouvrage s’est tenue à Auxerre. Auxerre n’a pas seulement une excellente équipe de football (elle a gagné la coupe de France), c’est là qu’Emile Combes, alors président du Conseil, a pris parti officiellement pour la première fois, pour la séparation. Remercions le Maire d’Auxerre, le Conseil général et le Conseil régional qui ont aidé financièrement ces Entretiens d’Auxerre exceptionnels, organisés par la Ligue de l’Enseignement et le Cercle Condorcet de l’Yonne, avec le concours scientifique du Groupe de Sociologie des Religions et de la Laïcité (CNRS-EPHE)
- et il faudra attendre jusqu’au 14 octobre (mais l’attente est déjà un plaisir !) pour pouvoir découvrir, toujours aux Editions de l’Aube, le roman du centenaire : Emile Combes et la princesse carmélite : Improbable Amour. Allez, je suis brave : je vous donne en exclusivité mondiale la 4ème de couverture :
L’histoire est authentique : en 1903, Jeanne Bibesco, jeune princesse, prieure d’un carmel, plaide la cause de son couvent auprès d’un intraitable vieillard, Emile Combes, qui supprime les congrégations une à une. Le coup de foudre est réciproque et de leur rencontre naît un improbable amour, fort dangereux pour le président du Conseil qui continue son implacable politique anticléricale et met en route le processus de séparation des Eglises et de l’Etat.
Spécialiste internationalement reconnu de la laïcité à laquelle il a déjà consacré plusieurs ouvrages, Jean Baubérot, nous raconte, dans son premier roman, cette histoire où la réalité dépasse souvent la fiction. Choc des âges, des origines sociales et des cultures, solitude contrastée du pouvoir et du cloître, jalousie et scrupules, lutte entre passion et raison, attirance des contraires et difficulté de se comprendre, la relation entre Jeanne et Emile s’avère terriblement humaine dans une Belle Epoque où l’odeur du crottin voisine avec les premières automobiles. De plus, les événements politiques et religieux parfois dramatiques qui parsèment cette histoire posent la question toujours actuelle : Qu’est-ce que la liberté ?
Les personnages du récit s’appellent Jaurès, Clemenceau, Waldeck-Rousseau, Loubet, Pelletan, Briand, Maria Combes (l’épouse), et, naturellement, le « Petit Père » et sa belle et mystérieuse princesse carmélite.
Voila, j'espère que cela vous tente!
Apprêtez-vous à de belles (j’espère !!) lectures.
Et en attendant : très bel été
PS: le 17 juillet: On me signale l'article de Fianmetta Venner dans un hebdo que je ne citerai pas pour ne pas lui faire de pub. C'est absolument affligeant et est typique du "penser télé" que je dénonce dans ma Note sur le sujet: à défaut de savoir analyser, on manie l'invective et on mélange tout. Dés que vous n'êtes pas d'accord, vous êtes un intégriste! ...ou manipulé par les intégristes. Ainsi donc je suis sous la coupe des"intégristes américains", c'est sans doute eux, Mme Venner, qui m'avaient fait écrire le texte pour "Pro Choix" que vous pouvez lire dans ce blog ("Laïcité et liberté de choix", c'est la 3eme Note de la catégorie "Point de vue")! Bravo la finesse de penser, Bravo la pensée 0 où il y a les bons et les méchants (un enfant de 5ans sait, lui, que c'est "pour rire"). Allez, je sens que, malgré ma promesse, vous allez avoir droit, bientôt à une nouvelle Note dans "le grand bétisier de la laïcité".
21:00 Publié dans EDITORIAL | Lien permanent | Commentaires (1)
14/07/2005
Info
En réponse aux commentaires, vous trouverez samedi 16, une nouvelle Note: Télévision et laïcité.
A très bientôt
15:19 Publié dans EDITORIAL | Lien permanent | Commentaires (0)
08/07/2005
ATTENTION PIEGE
Encore un attentat manifestant une violence politique aveugle contre des gens de toutes conditions et de toutes croyances. Le métro, le bus : on voit bien ce que le choix des cibles veut dire: vous gens ordinaires, femmes et hommes qui allez à votre travail ou prenez un peu de loisir, vous êtes en danger. Et comme on se réclame de l’islam, le but est clair : nous faire croire que l’islam tue, que l’islam constitue une menace pour tout un chacun, qu’un choc des civilisations est engagé. Même si cela n’est pas facile –nous ne sommes pas des saints- il faut RESISTER à ce piège. S’y laisser prendre serait une victoire des terroristes, une victoire de la haine. Le milliardaire Ben Laden ne représente pas la très grande masse des croyants musulmans, quelle que soit leur islam (orthodoxe ou libéral).
Car le second piège est un peu plus subtil, mais il serait également désastreux d’y tomber : faire comme si seul un islam « modéré » avait le droit de vivre. En 1905, le catholicisme français, en majorité, était tout sauf « modéré » et la loi de 1905 lui a signifié que, peu importe ses dogmes, à partir du moment où la paix civile, l’ordre public démocratique est respecté, l’Etat laïque n’intervient pas dans les croyances. Il n’exige pas certains contenus au détriment d’autres.
Entendons nous bien : il ne s’agit pas de tolérer n’importe quoi. Des mariages forcés relèvent –t-ils de la coutume ou de la croyance ? Peu importe, l’Etat doit défendre la liberté de choix sans entrer dans ses considérations. De même affirmer que l’on doit battre une femme est inciter à commettre un délit et doit être combattu quelle que soit la raison invoquée. Mais évitons tout processus de bouc émissaire : il faut savoir que certaines femmes battues sont des épouses de cadres supérieures « gaulois », puisque maintenant on fait intervenir ce critère. Respect de l’ordre public démocratique pour tous, sang froid pour ne pas refuser la diversité d’opinions et de croyances qui, finalement, aiderait des terroristes à se rapprocher de leur but : créer un choc des civilisations. Certes, avec la mondialisation, ce choc existe, mais dans la tête de chacun en fait, chacun est provoqué à s’ouvrir à l’altérité, à se confronter à ce qui n’est pas soi.
C’est pour cela que je répondrai à Guillaume qu’il y a communauté et communauté : dans ce monde difficile ou le factice, le concurrentiel et le fonctionnel règnent en maître, où pour réussir il faut être un prédateur sexy, que bien des gens soient en recherche de communauté est un constat sociologique basique. D’ailleurs, il y a toujours eu des communautés : le fait de se rassembler par affinité n’est pas nouveau. Mais à mon sens, (et bien sur c’est un propos citoyen) ce pourquoi il faut se battre, c’est pour que la communauté n’englobe pas l’individu, ne l’étouffe pas, ne le prive pas de faire ses choix, de construire sa propre conscience. Que l’individu soit une RESULTANTE des diverses collectivités, communautés (de travail, de religion ou de conviction, de voisinage, de combat éthique, etc) à laquelle il se rattache librement, mais qu’il ne soit pas rendu mineur, privé de son dialogue avec lui-même. L’alternative n’est pas entre universalisme abstrait et communautarisme.Reste que l’englobement de l’individu n’est pas forcément communautaire, loin de là. Je suis inquiet de constater que de plus en plus de gens pensent télé, parlent télé, vivent télé, enfin sous la coupe des critères que la télé leur a mis dans la tête. Bien sûr, les critères, la télé ne les fabrique pas ex nihilo, mais ce sont néanmoins des produits standardisés, c’est une domination mimétique où l’individu risque de ne plus avoir d’individualité, de perdre sa personnalité et sa liberté de choix, alors même qu’il se croira toujours libre.
De multiples pièges à éviter donc, on peut dire cela autrement : ne bronzez pas idiots !
A la semaine prochaine
Réponses brèves à quelques autres questions ou remarques:
Zaynab : Pourquoi les Français sont, souvent, plus complexés que les habitants d’autres pays sur la religion : schématiquement parce que la France moderne s’est construite, avec la Révolution française, dans un conflit frontal entre les idées nouvelles (droits de l’homme, etc) (idées qui ont d’ailleurs dérivées : cf la Terreur) et le catholicisme qui avait, alors, un quasi monopole religieux. Ensuite, il y a eu pendant un siècle un conflit entre les idées républicaine et ce que les historiens appellent le « catholicisme intransigeant ». Malgré la pacification opérée progressivement par la laïcité au XXe cela marque toujours les esprits.
En échange, Zaynab,, explique moi ce que signifie Mektoub (je pense que c’est du verlan mais je n’ai pas décrypté)
Odile : j’ai mis une Bibliographie dans les nouvelles Notes pour répondre à votre demande (et à celle d’autres blogueurs/blogueuses)
A tous/toutes : vous trouverez en nouvelle Note les débuts des débats sur la séparation à la Chambre des députés
Aurélie : formidable : je suis très content 1) que tu aies réussi ton concours (féliciations) 2 que l’on soit réconciliés.
Et les autres : quels résultats ?
20:35 Publié dans EDITORIAL | Lien permanent | Commentaires (5)
06/07/2005
Lieu commun
Avant la fin de la semaine (vendredi ou samedi), vous aurez de nouvelles Notes, et la réponse à vos diverses questions; mais tout de suite une breve réponse sur le commentaire de "oui" : on voit bien que vous n'avez jamais mis les pieds en banlieue écrit-il pour expliquer que je ne sois pas de son avis: PAS DE CHANCE J'HABITE EN BANLIEUE DEPUIS PLUS DE 25 ANS (et Olivier Roy, spécialiste de l'islam, qui aboutit à des conclusions très proches des miennes, habite à Dreux!). Et des femmes à foulard, j'en connais pas mal. Et par ailleurs, mes enquêtes m'ont conduit dans d'autres banlieues (et je travaille notamment avec quelqu'un qui passe son temps à étudier différentes banlieues et montre qu'il n'y a pas "LA" banlieue; marre des stéréotypes) . Mais halte au petit terrorisme intellectuel qui réduit le savoir au vécu (même si l'expérience vécue fait partie du savoir, elle n'est pas le seul savoir, loin de là: j'en reparlerai dans le prochain édito).
Halte aux gens qui au lieu de dire simplement: je ne suis pas d'accord et d'argumenter, veulent faire de leur position la SEULE LEGITIME et qui se rassurent ainsi eux-mêmes. Le refus du débat est anti-démocratique et, malheureusement, on assiste de plus en plus à ce type de discours.
Aller, bonne journée et à très bientôt.
10:15 Publié dans EDITORIAL | Lien permanent | Commentaires (0)
03/07/2005
Dialogue avec les blogeurs/blogeuses
...Et une troisième "chose" : bientôt, la suite du processus qui conduit à la séparation.
23:20 Publié dans EDITORIAL | Lien permanent | Commentaires (3)
Dialogue (bis)
Zaynab, Joël, Anne, Antoine, Odile, Guillaume, Julie, Thoma,s, Violette, Nicolas, Alicia, Michaël, Emma, ...et surtout l'ex ambryon devenue suberbe
Le dialogue va continuer, mais laissez moi un peu de temps pour ruminer vos remarques, et que toutes celles et tous ceux qui veulent raconter comment cela s'est passé ne s'en privent pas.
23:20 Publié dans EDITORIAL | Lien permanent | Commentaires (5)
Dialogue (un)
Bon, deux choses:
si j'ai bien compris un sujet sur les droits de l'homme, un sur laîcité et femmes, et le dernier (comptant double) sur la religion civile. Il y avait dans le Blog, une Note sur la citoyenneté qui parlait des droits de l'homme (à partir d'un explosé présenté à Marseille) et surtout, à la demande d'un blogeur, j'avais mis le 15 juin une Note sur la religion civile assez précise et détaillée. Ca a du vous aider un peu quand même, non? Quand on sait le prix des prépa par correspondance....
Quand à Aix, c'est là que j'ai été invité et je ne pouvais pas faire plus que de donner l'adresse. Je n'avais pas moi-même d'autres renseignements et ne me doutais pas pas que ce n'était pas dans la ville elle-même. Les organisateurs avaient fait une séance ouverte et gratuite et j'ai trouvé cela sympa. Désolé vraiment pour celles et ceux qui n'ont pas trouvé. Je les comprends fort bien, mais quand même, c'est un peu bizarre, du coup ce sont les 2 personnes (Aurélie, Caille) qui n'ont pas réussi à être à la rencontre d'Aix qui trouvent le livre...mauvais! OK, vous en avez bien le droit. Le seul problème est que pour faire avancer le schmilblic, il vaudrait mieux en faire une critique plus précise, plus argumentée. Cela peut-être intéressant pour tout le monde, moi y compris.
Pour celles et ceux qui ont trouvé l'ouvrage plus ou moins difficile, c'est un peu différent: je pense que cela dépend des passages. J'ai voulu faire connaitre des recherches. J'aurai pu utiliser un langage plus allusif et sophistiqué. J'ai tenté de ne pas le faire. Mais le but était quand même d'élaborer un cadre théorique, avec des Notions qui sont des sortes d'outils pour classer la réalité "empirique" (concrète). Il me semble qu'il vaut mieux lire moins de livres et les lire à fond, quitte à ne pas être d'accord sur tout, pour structurer sa pensée. Quand je lis un livre, je mets plein de notes en haut, en bas, en marge, etc. Je me l'approprie. Et, dans la rencontre à Paris, j'ai expliqué que, dans l'ouvrage, je critique Nicolet (justement sur la religion civile), Mendras, Guiddens: cela ne veut pas dire que je ne les apprécie pas. Au contraire: je les ai "ruminés" pour m'approprier ce qui me semblait intéressant et comprendre à partir de quel point il y avait une faille (par rapport à ma propre construction théorique) et pourquoi j'empruntais un autre chemin.
Pour l'indication: titulaire de "la seule chaire de laïcité", c'est simplement une information exacte. Et si elle est nécessaire, c'est en partie par ce que j'en avais assez que 2 fois sur 3 on me présente comme ayant une chaire d'histoire ou de sociologie des religions. A croire que pour les gens la laïcité ne peut pas s'étudier, s'analyser. Il y avait comme un refus d'admettre l'existence d'une chaire sur la laîcité. C'est en réaction contre cela que j'ai choisi le sous-titre de mon Blog. Et j'en suis satisfait car depuis, on m'attribue beaucoup plus ma véritable fonction. Voila, cela ne va ni plus ni moins loin.
Quand aux 10200 lecteurs: bien sur ils ont des raisons diverses et notamment le concours. Mais pour moi il ne s'agit pas de "frimer" mais d'être content d'être lu, ni plus ni moins. Aujourd'hui, un universitaire est toujours partagé: quand il écrit, c'est quand même dans l'espoir d'être lu et en même temps, il sait très bien qu'un livre "sérieux" est moins lu qu'unj livre qui ne l'est guère. Olivier Roy, dans son dernier livre, constate que ce sont les livres à l'emporte pièce sur l'islam qui se vendent le plus. Les livres qui vont peur. C'est un peu désolant, mais c'est ainsi.
Cependant, justement c'est parce que je pense qu'il y a plusieurs approches que j'ai écrit mon roman historique (Improbable amour, édit de l'Aube, parution 14 octobre: eh oui, je me fais de la pub et continuerai à m'en faire!). J'espère trouver grâce aux yeux d'Aurélie, de Caille et de tous les autres (cf. Dialogue bis, juste après).
23:20 Publié dans EDITORIAL | Lien permanent | Commentaires (2)
30/06/2005
Nouvel Edito
AJOUT DU 2 JUILLET
Zaynab, Antoine, Anne, Guillaume, Julie,Thomas,Violette, Nico, Alicia, Thoma, Odile, Michael, Emma, et les autres (sans compter l'ex-ambryon qui s'est magnifiquement développé....)
Vous qui "planchez" en ce jour avez droit à ma sympathie. Merci des remarques faites ces derniers jours grâce aux commentaires du Blog. Je vais y répondre d'ici quelques jours (en attendant vous pouvez m'écrire comment cela s'est passé et quelles ont été les questions). Pour le moment, il faut que je rédige deux textes promis pour le 31 mai 2005!
DERNIERE MINUTE
La rencontre d'Aix s'est fort bien passée. La salle (160 places) était bien remplie et les discussions avec celles et ceux qui sont venues me voir après fort sympa. Manquait juste Aurélie (voir PS)
Comme promis (cf édito d’hier) vous trouverez un nouveau texte (Laïcité et mutation du public et du privé ; on m’a questionné là-dessus), non comme nouvelle Note mais à la suite de la Note « Sur l’ouvrage Laïcité 1905-2005. Importante réunion… » qui, elle-même, suit l’éditorial d’hier 29 juin, qui suit ce bref édito d’aujourd’hui. Bref, c’est aussi simple que l’histoire de l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’homme.
Mais si vous cliquez de manière à faire défiler les différents textes, ce nouveau texte apparaîtra. OK ?
Aller, réponse à la der des der : question de scpo : pourquoi la laïcité n’est pas une exception française ?
Parce qu’à partir du moment où on n’en a pas une approche essentialiste mais où on déconstruit la laïcité en 3 éléments (cf p. 248s. du livre)
-la non domination de la religion sur l’Etat et la société grâce à la séparation
-le respect de la liberté de conscience, de culte, de religion, de conviction
-l’égalité des religions et des convictions
d’une part, ces 3 éléments ne sont totalement réalisée nulle part (la laïcité absolue n’existe pas, mais comme idéal, c’est une référence qui pousse à l’action)
d’autre part, ces éléments existent plus ou moins dans beaucoup des Etats démocratiques, qui sont donc plus ou moins laïcisés (Briand, dans son rapport présentant le projet de loi de séparation en 1905 parlait de « semi laïcité » pour plusieurs pays européens voisins de la France et insistait sur le fait que canada, Etat-Unis, Brésil et surtout, disait-il, Mexique, avait précédé la France dans la voie de la séparation)
Enfin, il faut savoir qu’à ma connaissance, l’expression « laïcité exception française » n’est pas utilisée avant 1990 : elle est directement liée au remplacement, dans l’actualité de la laïcité, du conflit école publique- école privée (cf les manifestations de 1984 contre le projet de relative unification des deux écoles) par les affaires de foulard. Mais la réalité ne se réduit pas à l’actualité et laîcité à un seul problème, aussi passionnel soit-il.
Mais si on ne peut faire de la France la propriétaire de la laïcité, il existe une laïcité française qui a une certaine spécificité qui lui vient de son histoire: chaque laïcité provient d'une construction historique. c'est pourquoi, dans mon livre, je tente de montrer comment se construit la laïcité de 1905, et celle de 2005 (en la reliant chaque fois à la sécularisation, au régalisme, à la religion civile et à la manière dont on se représente le public et le privé).
PS: Désolé, Aurélie, que tu n'aies pas trouvé le lieu de la conférence à Aix, surtout que tu avais pris un tgv et donc engagé des frais et pris du temps. Au point où tu en étais, tu aurais du prendre un taxi pour te conduire à l'adresse que j'avais donnée sur le blog (que pouvais je faire de plus? Je ne savais pas moi-même où c'était avant d'y être conduit). Sans rancune?
23:10 Publié dans EDITORIAL | Lien permanent | Commentaires (10)