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27/07/2010

Michaël Ferrier: un autre regard sur l’identité nationale et l’intégration

A PROPOS DE SYMPATHIE POUR LE FANTOME

Roman publié chez Gallimard.

 

Je ne sais plus dans quelle Note de ce Blog, j’avais indiqué qu’il ne fallait pas fuir le débat sur l’identité nationale, mais en présenter une toute autre vision que celle d’Eric Besson.

Mes vœux viennent d’être comblés à 200% par un roman que je vous recommande chaleureusement d’emporter dans votre bagage de « vacances » :

Sympathie pour le fantôme de Michaël Ferrier, qui vient de paraître chez Gallimard.

Les vacances, c’est du temps de cerveau disponible… pour autre chose que coca cola !

 

A sa manière, celle d’un écrivain à la prose jubilatoire, Michaël Ferrier intervient dans le débat sur l’identité nationale, et en subvertit la forme et le fond.

 

La forme car l’ouvrage est d’abord un savoureux roman, à l’écriture élégante et alerte,

«  un regard diamanté » sur les gens et les choses, pour reprendre une citation de Baudelaire faite par Ferrier lui-même.

Ce roman raconte les aventures d’un professeur français à Tokyo. Est-ce l’auteur lui-même, professeur de littérature l’Université Chûô à Tokyo ?

Certainement oui, puisque le 'héros' s’appelle aussi Michaël. Sûrement non pourtant, car le travail d’écriture éloigne de toute confession et c’est bien un personnage de roman que nous suivons, pas à pas, à la rencontre d’autres personnages :  

 

En premier lieu, la rayonnante, la charmeuse Yuko, responsable d’une émission de télévision Tokyo Time Table, dont le moindre petit geste -celui de sa main qui dégage « ses cheveux légèrement emmêlés sur sa nuque »- suscite un tendre et joyeux désir

Mais aussi la baudruche professorale, Nezumi (où chaque universitaire possédant quelque notoriété pourra grimacer en contemplant son image),

Jean-Christophe, dit « Le Gorille », le communicant type, assassin de tout sens, de toute saveur, de toute vie,

Un envoyé de l’Ambassade de France, qui « a tout du coléoptère. Sérieux jusqu’à la racine du concombre »

Et d’autres plus sympathiques comme le patron, manchot et virtuose de dextérité, d’un bar de Kabuki-cho, le quartier des plaisirs de Tokyo.

 

Tokyo, « ville de l’aube toujours naissante, sans cesse renouvelée », « structure métabolique », « espace qui ne commence nulle part et ne finit jamais », Tokyo qui n’est pas le moindre des personnages de l’histoire, au contraire.

Tokyo dont, d’ouvrage en ouvrage, Ferrier raconte les palpitations diurnes et nocturnes en amoureux lucide.

Une ville, c’est comme une femme, quand on l’aime vraiment, même ses défauts ont du charme. Elle peut-être pour lui tout autant la « ville la plus laide» en ses abords et « la plus poétique du monde » par ses affinités « avec le rêve et plus encore avec le rébus ».

 

Nous nous délectons à goûter la sensualité qui se dégage de cette œuvre, sensualité affichée quand il s’agit de nourriture (la dégustation d’une prune par exemple), sensualité douce et tendre (à part une plaisanterie rabelaisienne quant à l’émoi d’un professeur aux étudiantes trop charmantes) pour célébrer la vie à « l’ombre des jeunes filles en short ».

 

Je ne résiste pas à vous citer un passage célébrant le plaisir de l’attente :

 « Nous le savions, nous attendions le soir. Nous savions bien que cela allait arriver. Toutes les histoires d’amour commencent ainsi, à la nuit, comme s’il fallait attendre qu’enfin le jour se taise, qu’il emporte avec lui les bruits, les bavardages et que revienne doucement le règne des caresses. Pour qu’enfin, au loin, dans une aube renversée, le murmure du matin puisse renaître, et que tout puisse recommencer. »

 

Je pourrais continuer longtemps cette si agréable promenade, mais je vous sens impatient et en train de vous dire : Quel rapport au débat français  sur l’identité nationale ? Quel rapport à l’intégration ?

 

L’identité nationale : Trois histoires s’emboîtent dans l’histoire de ce roman à tiroirs. Le prof. français  ayant critiqué  l’aspect convenu d’une émission de télévision Miroirs de la France est chargé par Yuko la magnifique, d’écrire trois textes  qu’elle mettra en images.

Trois textes qui présenteraient « l’Histoire de France sous un jour nouveau, original »

 

Alors trois récits s’entremêlent dans le roman. Trois récits décalés : la France construite par ce que l’on croit être ses marges. Trois récit pour « dérégler la mémoire nationale ».

Et même pas les « grandes figures » des dites marges « Toussaint ! Schoelcher… Césaire ! » Non  quelques uns des « rejetés », « dédaignés », « ignorés » ; « ceux qu’on a enlevés de l’Histoire ou qu’on a pas laissés entrer ». Les « oubliés du destin, les morts pour rien ».

« Ceux qui n’ont pas laissé de noms, et leur corps nulle part aujourd’hui… J’ai de la sympathie pour ces fantômes»[1] écrit l'auteur.

 

D’abord, l’histoire d’Ambroise Vollard, marchand d’art, né à la Réunion, qui va exposer Manet, Gauguin, Van Gogh, Cézanne, Picasso, Matisse. Souvent pour la première fois : « il conçoit les expositions comme des inaugurations, des épiphanies ».

C’est un découvreur, un révélateur, pas un saint (« Au Vollard ! Au Vollard ! » criait Forain qui l’adorait par ailleurs). Il n’a pas reçu d’éducation artistique mais possède « le flair, le sens du beau et celui du risque, le goût. »

« Qu’aurait été l’histoire de la France moderne sans ce géant créole aux yeux doux et aux mains de boxeur ? »

 

Ensuite, l’histoire de Jeanne Duval, la « belle d’abandon », « noyée dans le sommeil de France, perdue dans la nuit du temps. Mémoire dormante, parole de nuit, eau profonde.»

Jeanne Duval représente « tout ce que la bonne société de l’époque [le milieu du XIXe siècle] refuse : une femme belle, de couleur, et qui sait ce qu’est l’amour. »

Jeanne vilipendée, traitée de « sournoise, menteuse, débauchée, dépensière, alcoolique, ignorante et stupide… »

Jeanne qui fut pourtant, « pendant des années, la grande inspiratrice du plus ensorcelant poète français du XIXe siècle », Charles Baudelaire.

« Leurs enlacements sont « comme des cascades », « orageux et secrets, fourmillants et profonds » (…) quand vers elle ses désirs partent en caravane, il écrit quelques-uns des plus extraordinaires poèmes du siècle… »

 

Enfin, l’histoire d’Edmond Albius, « le marieur des fleurs ». Un esclave, un de ces esclaves « pratiquement inconnus aujourd’hui dans l’histoire de France » et qui sont pourtant « un certain nombre à l’avoir changée en profondeur, à l’avoir façonnée avec courage, avec souffrance, avec intelligence. »

De père inconnu, de mère morte en couche, « ce petit négrillon » est donné par son propriétaire à Ferreol Bellier Beaumont, homme passionné par la botanique et les orchidées.

Edmond le « va-nu-pied » (« comme tous les autres esclaves, sous peine de trente coups de fouet, il n’a pas le droit de porter des chaussures »), à douze ans, découvre « la fécondation artificielle de la vanille ».

Je vous laisse le plaisir de découvrir comment s’effectue cette découverte, par un « geste enfantin », un geste « qui réclame toute la dextérité de l’enfance ».

Et la suite : comment l’affranchissement de l’esclavage en 1848 fut souvent, pour les anciens esclaves, un marché de dupes.

 

Et pendant que le prof. écrit les histoires d’une France oubliée, se prépare, puis se déroule LE grand colloque sur l’identité de la France. Je ne vous en dirai pas plus. Il ne faut pas en dire trop quand on présente une œuvre.

 

Voilà donc une réponse magnifique au débat calamiteux, parce que biaisé dés le départ, sur l’identité nationale.

Et Ferrier impulse du mouvement pour aller plus loin : si nous n’avons pas su être offensifs dans ce débat, c’est que nous n’arrivons pas à déconstruire la notion d’intégration.

Implicitement et sans jamais devenir un roman à thèse, Sympathie pour un fantôme, pulvérise doublement la manière dont la question de l’intégration est posée.

 

D’abord, la demande récurrente faite à ceux qui viennent d’ailleurs de s’intégrer à une nation homogène, comme si la nation n’était pas plurielle. Ferrié  ne se limite pas à la France, mais montre que, contrairement à la légende, « le Japon est cerné par les mélanges, les sang-mêlé. »

Le monde entier « doit apprendre qu’il est le monde, né du mélange, croissant, multipliant, au gré des courants et des continents, le même monde partout, c'est-à-dire divers infiniment… »

Et Yuko n’est jamais aussi éblouissante que lorsqu’elle « écoute un poème de Baudelaire interprété en reggae par des musiciens québécois. »

 

Ensuite, et là, c’est plus subtil mais pourtant c’est ainsi, du début à la fin, que je lis ce roman,  il faut s’intégrer pour dé-s-intégrer, c'est à dire pour créer, inventer.

Quand on ne met jamais son esprit critique dans la poche, quand on ne joue pas la télé contre l’université pédante ou l’université contre la télé superficielle, mais que, sans illusion aucune, on perçoit

que «la télévision et l’université se rejoignent, hagardes, béates, dans l’immensité vide de leurs savoirs réciproques… »

 (cela quand on est prof et que l'on 'passe à la télé' comme on dit , mais d'autres situations on peut trouver des facticités analogues) 

 

 

Alors on doit choisir.

- Le refus de s’intégrer, l’utopie de la contre-société, celle des moines, de Savonarole, de Lénine, des femmes en burqa°. L’utopie de ceux et celles qui croient pouvoir atteindre un monde pur.

L’utopie mortifère des purificateurs en tous genres : un autre monde, dans ce monde ci est possible, on va le construire et balayer tous les méchants, tous les gêneurs.

 

- Ou le renoncement cynique : il n’y a pas d’autre monde, alors soyons une copie qu’on forme. Ce sont les bêtes et méchants qui prospèrent,  acceptons nous aussi d’être formaté, tentons de  tirer profit au maximum des cartes qui se trouvent dans notre jeu.

L’idéologie mortifère de l’intégration complète, sacralisée.

 

Pas d’autre issue que cette alternative? Si, peut-être. « On est jamais tout à fait guéri de l’étrange manie d’espérer ».

Et cette étrange manie parcourt le roman

Même « vampirisées à la mesure de leur charme », Kimiko et Kate, deux éphémères héroines du livre, n’en restent pas moins ravissantes et rieuses.

Même quand « tout est réglé comme sur des roulettes », même quand « l’écran de contrôle » contrôle effectivement,  la télévision n’arrive pas tout à fait à tuer l’art : « le poème [lu] travaille par en dessous très vite, très loin… attention, il pourrait atteindre quelqu’un… ça arrive parfois. »

Et Tokyo, « ville de contraintes et d’ordre », «suscite en permanence de nouvelles façons d’être libre et de penser. »

 

Accepter l’intégration sans lui donner le dernier mot.

Tout est plus ou moins truqué sans doute, mais « quelque chose arrive par en dessous et de très très loin (…) Quelque chose qui troue la perception, saute  à pieds joints par-dessus le système. »

 

Il y a du Marivaux chez Ferrier. Rappelez-vous, Les fausses confidences ; la description terriblement lucide des rapports étroits entre sexe et argent. Un amour socialement impossible. Araminte et Dorante ne peuvent légitimement s’aimer.

Les choses devraient en rester là. Partout les situations sont piégées, les blocages règnent en maître.

Pourtant le valet Dubois n’en prend pas son parti. Artifices, duplicités, subterfuges constituent autant de manœuvres complexes et intelligentes pour prendre les obstacles à revers et construire, pour nos amoureux, une relation un peu authentique.

Sauf à s’illusionner ou à renoncer, il faut tenter de se montrer plus retors que la réalité établie. Trouver les artifices efficaces, les failles où s’engouffrer.

Ni refuser ni renoncer, mais transpercer. Et, comme Vollard, se montrer « stratège ».

 

 

 

 

 

 



[1] Ah dites vous, voilà la raison de ce titre un peu mystérieux. Détrompez-vous : il en existe deux autres que je vous laisse découvrir.

° Eh oui, je l'ai dit et répété à plusieurs reprises: je suis à la fois contre une loi et contre le port de la "burqa". mais pas parce que "la République se vit à visage découvert" et autres fadaises assez stupides. Pour la raison que j'indique là et qui me semble beaucoup plus fondamentale

20/07/2010

L’islam doit-il peu ou prou bénéficier d’une reconnaissance officielle ?

J’ai reçu dernièrement ce mel à propos de ma Note du 28 juin :

« La laïcité doublement bafouée ».

 

« J'ai oublié tout à l'heure de te parler d'un texte de ton blog - l'inauguration d'une mosquée par Fillon. Tu es meilleur connaisseur que moi de la loi et de la tradition laïque, et je ne conteste rien de ce que tu dis à ce sujet, ni des arguments d'actualité que tu avances.

 

Néanmoins, l'argument du "depuis 1905, on n'a jamais..., on ne doit pas" n'est pas de ceux que tu mets en avant d'habitude. Personnellement, dans un premier temps, j'ai trouvé négative la démarche de Fillon. J'ai un peu changé d'avis en entendant les condamnations habituelles des républicains purs et durs; d'autre part, politiquement, on peut évaluer s'il avait à perdre ou à gagner...

Par rapport à "la France anti-mosquées", assez nombreuse, il n'était pas gagnant. Voir aussi le récent "apéro pinard - saucisson" (ou quelque chose de ce genre-là), où l'horreur des mosquées qui se déversent dans les rues a été beaucoup évoquée.

Bref, si j'osais, je dirais que c'était un geste politique d'accommodement raisonnable - pour combler la faiblesse concrète et juridique des lieux de culte musulman. Mais l'accommodement raisonnable ne concerne peut-être en aucune façon le symbolique, et ne peut être "accommodé à titre personnel" par quiconque? 

 

L'inauguration d'un lieu de culte est certes symboliquement importante, mais sauf erreur, en province, n'est-ce pas devenu la règle, s'il s'en inaugure un, que le député, le maire, le sénateur et peut-être même le préfet apparaissent?

Bref, n'est-ce pas un de ces arrangements silencieux que le XX° siècle a permis? Est-ce plus ou moins grave que le fait de reconnaître dans les cultes  des "fondations" où l'on peu faire des dons qu'on peut signaler sur la feuille d'impôts?

 

Finalement, où est la ligne de partage non négociable de la laïcité française? Les subventions directes et des privilèges de la République (collation des grades universitaires par exemple)?

 J'ai parfois l'impression que la faiblesse des religions - et bien sûr en premier lieu du catholicisme - réoriente d'elle-même la situation politico-religieuse..., à la fois les laïcisations et les non laïcisations. C'est comme si tout un terrain se déplaçait et recomposait les lignes de partage reçues...

 Mais bien sûr, c'est juste un avis. »

 

Cette interrogation est pertinente. Cependant, je garde ma position, en tentant de mieux l’expliquer :

 

Les pouvoirs publics ne doivent pas être indifférents en matière de liberté de religion : « La république assure la liberté de conscience et garantit le libre exercice des cultes. »…Ainsi commence la loi de séparation des Eglises et de l’Etat.

Donc si j’étais sûr qu’il s’agit de solenniser l’intérêt de la République pour « le libre exercice des cultes », le fait qu’elle doit en être le garant, OK à une condition :

Qu’à ce moment là, Fillon aille aussi voir la Fédération nationale de la Libre Pensée, pour solenniser l’intérêt de la République à assurer la liberté de conscience.

 

Mais ce n’est pas de cela qu’il s’est agi. Plutôt de rendre un peu officiel un islam considéré comme convenable, au même moment où le même Fillon dépose, contre l’avis du Conseil d’Etat et de nombreux juriste, un projet de loi interdisant le port du voile intégral dans l’espace public.

Comprenez moi bien, je  me sens beaucoup plus en affinité avec des musulmans qui sont engagés dans un travail de réinterprétation des textes (qui a d’ailleurs sa légitimité en islam),  par rapport à certaines tradition, qu’avec des formes plus radicales de l’islam.

Le désir exacerbé de pureté des femmes qui portent le voile intégral, comme le même désir de la part de ceux pour qui un aliment n’est jamais assez casher, tout cela me semble conduire à des impasses.

Mais on ne libère pas les gens malgré eux.

Et si l’Etat  doit veiller à ce que les religions respectent la laïcité, il n’a pas à leur imposer de normes de comportements.

Or, la laïcité est « doublement menacée », selon ce que j’avais écrit fin juin, aussi bien quand on change la notion d’ordre public (cf. l’inquiétant exposé des motifs) pour interdire une pratique religieuse radicale qui ne menace pas autrui, que quand (par compensation) on se situe dans l’ambiguïté (soutien à la liberté de culte ou caution politique d’un certain islam).

 

L’islam n’a besoin ni d’être officialisée, ni d’être stigmatisé. Il a besoin de liberté. La liberté sera le meilleur cadre pour que le débat interprétatif, actuellement court-circuité par l’attitude et de l’Etat français, et des pays dont sont issus (parfois depuis plusieurs générations) certains musulmans français, puisse avoir lieu tranquillement.

Enfin, bien sûr, ce n’est pas la seule condition. Il faudrait que cesse l’occupation de la Palestine, qu’il y ait une détente au Moyen-Orient, etc.

La France ne possède pas toutes les clefs. Mais elle doit tout faire, pour ce qui la concerne, pour créer un climat propice au libre débat. Et d’abord réellement considérer les musulmans français, comme des adultes libres et responsables.

Et invoquer plus sobrement les « valeurs de la République », en tentant de réduire l’écart entre le discours et la pratique. Or actuellement, on est dans l’inflation verbale sur les dites valeurs, et dans leur mépris pratique.

 

Voila, en gros, ma position. J’espère que cela clarifie les choses..

 

 

PS : la France n’est pas la seule à croire que « l’habit fait le moine ». L’Iran la bat de plusieurs longueur. Voici ce que m’envoie un autre ami :

« Je te fais suivre l'article sur les coupes de cheveux homologués par le ministre iranien de la culture.
L'article parle du festival de la Pudeur et du voile organisé fin juillet en Iran. »’

http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5jOTF_EdBJ0jgN1WAnd-x2YGuwWqA

14/07/2010

FÊTE NAT.

Aujourd'hui, belle fête nationale... pour nous rappeler qu'un 14 juillet, la France a délivré le monde du fanatisme et de la superstition, de l'erreur et de l'obscurantisme. Bref de tous les maux pervers où il croupissait. C'est beau! Le seul petit problème c'est que la France a été tellement généreuse dans sa distribution des lumières, qu'elle s'est un peu oubliée elle-même. Ou alors elle a perdu sa part en route. Je ne sais, toujours est-il que, vu la popularité actuelle de Chirac, j'ai fait le pire cauchemar de ma vie, j'ai rêvé que quelques années avaient passé ... et que Sarko, retraité, faisait 80% de popularité. Ouille.

A part cela, si vous avez du temps, regardez sur le site de la chaine Parlementaire LCP: Voici le lien Internet avec la vidéo :

http://www.lcpan.fr/Burqa-la-fin-du-consensus-04762.html

l'émission d'hier, 13 juillet "Ca vous regarde", où j'ai été confronté notamment au rapporteur de la loi sur le voile intégral.

Hormis la LCP, et France 24, ce sont beaucoup plus des medias étrangers, du Brésil aux USA, de la Turquie au Japon qui m'ont sollicité et qui ont fait un écho important au vote de cette loi. En France même, les medias ont fait relativement peu de commentaires, comme s'ils étaient dans un certain embarras. En revanche, la télé japonaise NHK, m'a posé de très bonnes questions. Et l'interrogation générale c'était: "Mais comment "la france des droits de l'homme" peut-elle adopter une telle loi et contrevenir aux recommandations du Consei d'Etat?" 

et pour justifier que la France s'est effectivement un peu oubliée quand elle a si généreusement donné toutes ses "valeurs universelles" au monde entier:La France condamnée par le conseil de l’Europe

(à propos des Roms). Le 30 juin dernier : Le comité des Ministres du Conseil de l’Europe a conclu à l’unanimité que la France viole l’article 31§1 et 31§2 de l’article E combiné avec l’article 31 de la Charte sociale européenne révisée.

Nombre insuffisant d’aires d’accueil,

Mauvaises conditions de vie sur ces aires,

Accès insuffisant au logement des gens du voyage sédentarisés, 

Procédure d’expulsion qui peut être mise en œuvre la nuit ou en hiver,

Discriminations liées à la loi du 3 janvier 1969 notamment concernant le droit de vote,

Manque de moyens mis en œuvre pour lutter contre l’exclusion sociale,

Difficultés d’accès au logement des Roms migrants en situation régulière.

A noter : Sur le point des procédures d’expulsions cette décision est en contradiction avec le Conseil Constitutionnel qui, le 9 juillet a jugé les articles 9 et 9-1 de la loi Besson conformes 

 

23:29 Publié dans ACTUALITE | Lien permanent | Commentaires (1)

10/07/2010

Débat à France 24

Je vous signale ce débat télévisé sur la loi contre le voile intégral auquel j'ai participé:

http://www.france24.com/fr/20100708-debat-france-24-voile...

http://bart.france24.com/fr/20100708-debat-france-24-voil...

 Je crois avoir un peu déstabilisé Gérin et sa bonne conscience, même si son discours est bien rodé !

PS: pour "Vieux singe" et tous les autres internautes: ce n'est pas moi qui met des liens à la gauche de mon Blog. C'est blogspirit qui indique les "derniers weblogs mis à jour". Je dégage donc toute responsabilité à propos de ces liens. Merci d'en prendre note et de le diffuser.

17:29 Publié dans ACTUALITE | Lien permanent | Commentaires (7)

07/07/2010

Voile intégral dans l'espace public: le juste milieu

Le débat sur l’identité nationale voulu par le président de la République – et organisé par son gouvernement – et plus particulièrement celui qui porte sur l’exercice des libertés religieuses ont pris ces derniers mois une tournure inquiétante. Avec une fixation toute particulière sur le port du voile intégral dans l’espace public.

Nous souhaitons mettre d’emblée l’accent sur une évidence : nous ne sommes pas dans un débat sur le goût, mais bien dans un débat sur le droit.

Dans ce débat, il est indispensable que chacun garde à l’esprit le cadre juridique qui organise l’exercice des libertés religieuses sur le territoire de la République. Il s’agit des articles 9, 14 et 17 de la Convention européenne des droits de l’Homme, de l’article 1er de la Constitution, de l’article 1er de la loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des Eglises et de l’Etat et de la législation anti-discrimination directement inspirée du droit communautaire européen.

Ce cadre établi, il est possible d’envisager certaines restrictions légales, pour autant que le but poursuivi par le législateur soit légitime et que la mesure soit proportionnée, que le principe de non-discrimination soit respecté et que cela n’aboutisse pas à une destruction des droits protégés.

De notre point de vue, seuls deux éléments sont à retenir : la sécurité publique au regard du critère de l’identifiabilité – et non de la reconnaissabilité – de chaque citoyen (devoir décliner son identité si nécessaire et dans des circonstances déterminées) et l’importance – pas l’obligation – du maintien du lien social.

L’interdiction de toute tenue vestimentaire couvrant intégralement le corps dans l’espace public a ceci de disproportionnée qu’il n’a jamais été démontré adéquatement que le port du voile intégral représente en soi un danger pour la sécurité publique, la protection de l’ordre, de la santé ou de la moralité publics, ou encore la protection des droits et libertés d’autrui.

Le critère de la dignité ne peut servir de fondement à pareille interdiction : la puissance publique ne peut nullement se substituer aux personnes afin de se faire juge de leur dignité. Le contraire reviendrait à créer une querelle théorique entre les principes de liberté et de dignité, alors que la liberté doit permettre de développer sa propre conception de la dignité, dans le respect des balises prévues à l’article 9.2 de la Convention. Cela reviendrait à supprimer le principe de liberté.

Loin d’être une affirmation du principe d’égalité entre les hommes et les femmes, une loi d’interdiction générale du port du voile intégral dans l’espace public en constitue une rupture, dans la mesure où elle prive une femme qui le souhaite du droit d’exercer cette liberté.

Si la laïcité est un principe constitutionnel, il ne nous semble nullement être de nature à justifier une interdiction générale. Au contraire, ce principe doit conduire à la préservation des principes de liberté et d’égalité et non à leur négation. Il emporte l’obligation pour l’Etat de protéger le pluralisme et non de le limiter. De plus, une telle interdiction générale violerait le principe de proportionnalité et le prescrit des articles 14, 17 et 18 de la Convention.

En vertu du principe de séparation du religieux et du politique et conformément à la jurisprudence établie de la Cour européenne des droits de l’Homme, il ne revient pas à l’Etat de définir le contenu d’une pratique religieuse ou de se prononcer sur la validité ou la légitimité des croyances religieuses ou des modalités d’expression de celles-ci. De façon générale, constitue une pratique religieuse la pratique qui est qualifiée comme telle par la personne concernée.

Ces différents principes ont été rappelés par la Cour dans un arrêt Ahmet Arslan c. Turquie du 23 février 2010 donnant raison à des requérants qui avaient été sanctionnés pour la tenue vestimentaire qu’ils portaient dans des lieux publics ouverts à tous.

La Cour a relevé qu’« il ne ressort pas du dossier que la façon dont les requérants ont manifesté leurs croyances par une tenue spécifique constituait ou risquait de constituer une menace pour l’ordre public ou une pression sur autrui ». Quant à la thèse d’un éventuel prosélytisme dans le chef des requérants, la Cour a observé qu’« aucun élément du dossier ne montre que les requérants avaient tenté de faire subir des pressions abusives aux passants dans les voies et places publiques dans un désir de promouvoir leurs convictions religieuses ».

Dès lors, la Cour a estimé qu’en l’espèce la nécessité de la restriction litigieuse ne se trouve pas établie de manière convaincante. L’interdiction des signes religieux dans l’espace public n’est possible que dans un contexte de prosélytisme abusif.

Devant la mobilisation déraisonnable et disproportionnée de l’appareil législatif, la nécessité du rappel des principes fondamentaux de la démocratie et du cadre juridique existant s’impose à nous.

C’est le double objectif poursuivi par une proposition de circulaire (disponible sur www.neutralite.fr) que nous transmettons aux membres de l’Assemblée nationale et du Sénat. Elle rencontre selon nous les réserves exprimées par le Conseil d’Etat dans son rapport rendu public le 30 mars dernier. Elle constitue à nos yeux le moyen le plus approprié pour assurer le nécessaire équilibre entre garantie de la sécurité publique et respect des libertés individuelles.

 

 

 

Dans le cadre du groupe de travail neutralite.fr :

Abdelghani BEN MOUSSA, militant anti-discriminations
Christine DELPHY, auteure et chercheuse
Hajer MISSAOUI, juriste spécialiste des droits de l’Homme
Inès WOUTERS, avocate spécialiste des droits de l’Homme
Ismahane CHOUDER, auteure et militante
Jean BAUBEROT, historien et sociologue
Laurent LEVY, essayiste
Lila CHAREF, avocate
Mehmet SAYGIN, juriste
Nora MISSAOUI, chargée de communication
Pierre TEVANIAN, enseignant
Samy DEBAH, historien

 

Paris, le 5 juillet 2010

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Document à imprimer :

 

Voile intégral dans l’espace public, le juste milieu

23:29 Publié dans ACTUALITE | Lien permanent | Commentaires (0)

03/07/2010

Pour les libertés publiques. Contre le projet de loi sur le voile intégral

Liberté, liberté chérie….

 

La messe est dite, avant même que le rituel ait commencé !. Le président du groupe socialiste à l’Assemblée Nationale, J.-M. Ayrault, l’a confirmé dans une interview à La Croix (2 juillet 2010) : « Je ne ferai pas obstacle au vote d’une loi interdisant le voile intégral » titre le journal.

Autrement dit, les socialistes ne sont plus arc-boutés sur leur contre proposition d’une interdiction relative.

Ayrault  précise :

« Le gouvernement veut une loi qui s’étende à l’espace public en général. J’ai considéré qu’il fallait (…) avoir une attitude responsable. Je ferai en sorte de ne pas faire obstacle au vote d’une loi, sinon les Français ne comprendraient pas notre position. »

Et il ajoute qu’il ne sait pas encore s’il va s’abstenir ou voter pour.

 

Propos étranges : le fait qu’il envisage de s’abstenir, qu’il parle de « ne pas faire obstacle », etc montre bien qu’il n’est pas véritablement partisan de la loi. Il s’y rallie pour ne pas susciter (selon lui) l’incompréhension des Français.

Mais… comment les Français ne pourraient-ils pas comprendre si on ne leur explique pas le pourquoi de ces réserves ?

(Précisons qu’en Commission les députés PS se sont abstenus)

Il me semble d’ailleurs que les dits Français sont beaucoup préoccupés par bien d’autres problèmes. Bien sûr quand on médiatise le port du nicab, que l’on parle de « burqa », que l’on on met en scène, de façon démesurée, l’histoire de la conductrice en voile intégral, la majorité est, je dirai, passivement favorable à la loi.

Passivement, car dés que les médias n’en parlent plus, ils ne s’intéressent guère à  ce problème marginal. Il n’y aurait pas eu, finalement, de dépôt d’un projet de loi et discussion de ce projet la semaine qui vient,  aucun mouvement d’opinion ne les auraient réclamés.

Et si on avait autant médiatisé (c’est dire si on avait fait un feuilleton télévisuel, comme celui de la conductrice en nicab et de son mari) les oppositions des juristes, celle du Conseil d’Etat,…. Cette opinion passive serait différente.

 

Mais quand le projet est passé en Commission, les médias n’ont plus parlé de cela. Et ils se sont focalisés sur le contenu de l’interdiction, pas les attendus du projet.

Or c’est sur les attendus que le PS devrait se battre, parce qu’ils sont très révélateurs… et inquiétants.

 

La notion « d’ordre public » est changée ; elle dépend maintenant, dixit l’exposé des motifs, publiés par Le Figaro (14 mai 2010)[1] de la manière, subjective, arbitraire, dont on comprend les « exigences fondamentales du ‘vivre ensemble’ ».

Il est explicitement dit que l’on élargit la notion de l’ordre public, qu’on ne la limite plus à des éléments mesurables ayant trait à la « tranquillité ou à la sécurité » (et le texte oublie le troisième motif : la salubrité publique !)

 

L’ordre public désormais permettra de « prohiber des comportements qui IRAIENT INDIRECTEMENT à l’encontre du contrat social républicain »

Le conditionnel, qui montre qu’on peut se dispenser de preuves avérées ; le « indirectement » qui permet une interprétation très large ,  tout cela dépasse de loin le problème du nicab.

De même, on fait référence à « nos concitoyens » qui « voient » dans le nicab un refus de l’égalité homme-femme et une renonciation à  (pour celles qui le portent) à « une part de leur  dignité » de femme.

On peut être d’accord avec cette appréciation (même si, à mon sens, le problème est beaucoup plus complexe) et refuser que ce qu’est supposé « voir » « nos concitoyens » soit source de loi.

Car là encore, c’est un raisonnement qui va très loin, et à un enjeu beaucoup plus général que le seul problème du nicab.

Autrement dit, ce projet de loi est TOUT A FAIT CONGRUENT AVEC D’AUTRES PROJETS OU MESURES PREVUES OU ADOPTEES DEPUIS TROIS ANS ;

Le Sens général est UN DEPLACEMENT CONSIDERABLE DU CURSEUR QUI SEPARE CE QUE L’ON ACCORDE AUX LIBERTES PUBLIQUES ET CE QUE L’ON ACCORDE A L’ORDRE PUBLIC.

 

En outre, il faut rappeler que le projet de loi n'invoque pas la laïcité: autrement dit même le gouvernement reconnaît qu'il est impossible d'interdire le nicab dans l'espace public, au nom de la laïcité: à dire et à redire, à chanter sur tous les tons car je rencontre chaque jour des personnes qui sont persuadées que c'est en raison de la "défense de la laïcité" que ce projet de loi est déposé..

 

Enfin, ce projet de loi est anti-musulman : il comporte des expressions comme « réclusion publique » (et non « réclusion »), et « coupé des autres tout en vivant au milieu d’eux » (et non pas simplement « coupé des autres ») pour ne pas viser les religieux et religieuses catholiques[2] ou d’autres confessions.

Autrement dit : vous avez le droit à un engagement religieux radical, mais pas dans n’importe quelle religion

Autrement dit : vous avez le droit à la réclusion, à vous coupé des autres, mais alors vous devez le faire totalement : cela montre que l’invocation des principes du « vivre ensemble » est, en fait, un prétexte.

 

 

Je suis persuadé que si des femmes et des hommes politiques avaient martelé cela depuis que ce projet est connu, une bonne part de l’opinion l’aurait compris.

Plusieurs personnalités politiques m’ont dites qu’elles étaient réservés (ou hostiles) à la loi, mais que c’était une position « incompréhensible » pour les Français.


Je pense qu’ils se trompent.

Affirmer haut et fort

-que, sous prétexte de nicab, ce gouvernement nous entube pour diminuer une fois de plus les libertés publiques

-que ce gouvernement montre par ailleurs (et notamment –mais pas seulement-  par le projet de loi sur le mode d’élection des collectivités territoriales : j’ai été très surpris de constater à quel point cela était peu connu) fort peu soucieux de l’égalité femmes-hommes

-que la laïcité ne peut pas être invoquée

-qu’il y a une entourloupe et qu’en parlant de « réclusion publique », le gouvernement ne respecte pas l’égalité entre religions,

Bref qu’on est en train de nous faire prendre des vessies pour des lanternes

Un tel propos n’est pas si incompréhensible que cela.

Et c’est un pente dangereuse, d’être ainsi obnubilé par ce qui serait incompréhensible ou pas.

 

Je salue donc les quelques députés et sénateurs (6, dont un ancien Ministre et un Vice-président du Sénat) qui ont eu le courage de signer la pétition que j’ai témérairement lancée

(suppression de la Halde, projet de loi sur le voile intégral ET projet de loi sur le mode d’élection des collectivités territoriales)

Je salue tous les autres CITOYENS (et non pas « anonymes » comme les médias veulent nous le faire croire) qui se sont associés à cette initiative :

Nous avons atteint les 300 signatures le 30 juin, et nous en sommes, ce matin du 3 juillet à 315.

Je publie ci-dessous la troisième liste de 100 signataires.

 

Bien sûr, et certains me le font remarquer, il y a bien d’autres choses, à dénoncer… Mais, bon, je ne pouvais pas faire un inventaire à la Prévert.

Et lisez ou relisez le texte, il a sa cohérence interne. Et il appuie là où cela fait mal.

Il n’est pas trop tard pour se mobiliser

Il n’est pas trop tard pour signer la pétition (en mettant, s’il vous plait, au moins une caractéristique qui peut préciser qui vous êtes et non votre seul prénom et nom) et la diffuser

(soit signature en ligne

http://www.petitionenligne.fr/petition/la-france-que-nous-aimons-vous-la-quittez/96
soit par le blog:

http://jeanbauberotlaicite.blogspirit.com
ou par mel à declarationlaicite@hotmail.fr)

 

TROISIEME LISTE PETITION (au 30 juin 2010) :

 

Nadia Achehboun,

Ellen Adam

Céline Aimon

Valérie Amiraux, Professeure d’Université

Nessrine Ayala

Aanan Aziz, Etudiant en histoire, Université de Dijon

Laury Bacro, Doctorante en Philosophie

Diane Barraud, Pasteur, Mission populaire, Paris

Jean Bart, Historien du droit, Dijon

Noemie Baroux, Responsable associative, 77

Renaud Beauval

Anne-Marie Bayle, EHESS

Mohamed Bechari, Président de la Fédération Nationale des Musulmans de France

Karima Bilal

Alain Blondelle, Commission Laïcité, LDH

Laurent Bloch, Informaticien

Marie Bonnet, Psychanalyste, Docteure en anthropologie

Michel Boissard, Historien

Monique Branstein

Jean-Pierre Brassac, Ecrivain

Guy Bruit, Professeur, Militant associatif

B. Bouchard, Militante FASE

Jérome Bouchereau, Enseignant Education Civique

Pierre Bülher, Docteur honoris causa de la Faculté libre de théologie protestante de Montpellier

Gabrielle Cadier, Présidente d’une association protestante, Paris

Barbara Cassin

Michel Cauzid

Jacques Celet, Président de la section de Nanterre de la LDH

Evelyne Charmeux, Professeur honoraire IUFM, Toulouse

Alain Clary

Marie-Agnès Combesque

Michel Cornillon, Ecrivain, Leugny (89)

Lahcen Daaif

Dominique Dedet, Professeur retraitée de langues anciennes

Agnès de Féo, Sociologue, Réalisatrice

Christian Delorme, Ancien Membre du Haut Conseil à l’Intégration, Prêtre du diocèse de Lyon

Pierre Desbruyeres

Di Diné

D. Djerrah

Françoise Duthu, Universitaire,  Ancienne Députée au Parlement européen

Anouarnourdine Eirida

Eric Favey, Ligue de l’Enseignement

Sylvette Fayet, Conseillère municipale, Nîmes

Francis Foliguet, Paris

Christine Fourastié

Vincent Fransioli

Anne Fraudais, Conseillère Municipale de Bougival, Militante associative, politique et syndicale

Benjamin Gaubert

Fanny Gondran, Retraitée fonction publique, Poète

Odile Grange, SGEN-CFDT

Michel Guerin Von Eickern, Libraire

Coralie Guillot

Claude Henaff-Mutzig

Jeannine Hermann

Marc Hubaut, Ingénieur conseil en informatique, Monteux (84)

Annpôl Kassis, Ecrivain, Paris, Membre de l’ARPD, Secrétaire association FDFA

Farhad Khosrokhavar, Directeur d’Etudes à l’EHESS

Hadrien Lalanne

Anne-Sophie Lamine, Professeure de sociologie, Université de Strasbourg

Jeremy Landor, Conférencier

Maud Lasseur, Enseignante agrégée, docteur en géographie

Jean-François Launay, Principal de Collège honoraire, Militant associatif, Luçon, 85

Marie-France Launay, Retraitée de l’Education nationale, Lucon, 85

Max Lejbowicz, Ingénieur d’Etudes, Paris

Michel Lemée, Doctorant EHESS

Solweig Le Moal, Chargé d’études association

Jean-Loïc Le Quellec, Directeur de Recherches au CNRS

Olivier Maes

Karim Mahmoud-Vintam, Doctorant, Paris

Camille Majerus

Michele Martin,

Christian Masson

Gilbert Meynier, Professeur d’Université

Joël Minois, Ingénieur Retraité

Nora Missaoui, Responsable associative

Jacques Monteil, Responsable associatif

Marcel Moutoucomrapoule

Laurent Mucchielli, Sociologue, Directeur de Recherches au CNRS

Jean-Christophe Muller, Pasteur

René Neveu

Thomas Osmond, Docteur en Anthropologie, Assistant Professeur Addis Ababa University

Marina Pajoni

France Parada

Jean-Louis Paul, Instituteur public, Ploër sur Rancve (22)

Antoine Pitchaya

Michel Piquet

R. Retrif

François Ribac, Compositeur

Bernadette Ripp-Hergott

Marc Rozenblum

Arnaud Sérandour, Maitre de Conférences EPHE

Alain Tailleur, Syndicaliste Renault

Philippe Terroire

Mathieu Torres, Musicien

Pierre Tournemire, Vice-Président de la Ligue de l’Enseignement

Farida Verhaege

Daniel Weinstock, Citoyen français, Professeur de Philosophie et Directeur du CREUM, Université de Montréal.

Marie-Claude Willard, Professeur retraitée, Boulogne

Négar Zoka, Réalisatrice, Paris

Jean-François Zorn, Professeur d’Histoire du Christianisme  contemporain, IPT, Montpellier

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



[1] Je n’ai pas trouvé une version plus récente. A priori, il n’y a pas eu de changements. Mais si un internaute a des infos…, comme d’hab. je suis preneur, bien sûr.

[2] De la Révolution française à 1904, au contraire, les républicains ont souvent affirmé que la réclusion conventuelle était contraire aux dites valeurs de la République, et des lois ont été votées pour fermer les couvents.

Or de telles mesures apparaissent aujourd’hui comme intolérantes et leurs promoteurs comme « sectaires ».

Donc dans 100 ans….

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