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29/01/2005

SEMAINE DU 29 JANVIER AU 4 FEVRIER

AMIES et AMIS

Vous êtes toujours nombreux à visiter ce blog et d'ici 8, 10 jours on atteindra la 1000e visite. Je voudrais bien remercier celle ou celui qui fera passer ce cap important au blog (recompense: un passionnant voyage en métro de la station Gambetta à la station République), mais je ne saurai pas de qui il s'agit et "lui" ou "elle" non plus. Comme quoi, malgré l'inflation de discours sur la transparence, il reste certains MYSTERES!
Trève de plaisanterie
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Les nouveautés du Blog cette semaine sont les suivantes:

-La Laïcité, c'est quoi? Une interview donnée à Ouest-France permet de vous donner une définition rapide de la laïcité, suite à plusieurs demandes (mais prière de faire les demandes par le moyen du blog, c'est sympa: tout le monde en profite)

-Qui est Emile Combes? Après la publication de la Notes: Combes et l'islam deux personnes m'ont dit: commencez par nous dire qui est Combes. Voila, voila... du moins le 1er épisode (avec une nouvelle photo). Après le cours de rattrapage de cette semaine (Combes jusqu'à son arrivée au pouvoir), la semaine prochaine il y aura la suite ET un nouveau texte commenté du "Petit Père" (tel était son surnom).
Nous allons donc suivre les aventures de Combes de 1902 à 1905, et s'emboitera sur cette rubrique,à partir de mars une nouvelle rubrique directement sur le processus qui a conduit à la loi de séparation. En attendant, vous trouverez tous les textes se rapportant à la loi sur: www.laligue.org.

-La laïcité à l'épreuve des droits de l'homme, dans la rubrique "Monde et laïcité" Avec l'aimable autorisation de l'Encyclopaedia Universalis, l'Introduction à l'ouvrage: LA LAÏCITE A L'EPREUVE, RELIGIONS ET LIBERTE DANS LE MONDE. Cette Note est le texte long de cette semaine.

-enfin, pour les fans (si si, il y en a!) un extrait de l'article du Monde consacré à mon livre: Laïcité 1905-2005 entre passion et raison, avec une belle (du moins j'espère!) photographie.

Maintenant, un petit dialogue avec les auteurs de commentaires de la semaine: Jérome, Cyoux, Estelle et Gaël. J'espère ne pas en avoir oublié.

- Jérome: le refus d'assurer une association qui a un but religieux est DIGNE DE FIGURER AU GRAND BETISIER DE LA LAICITE. Mais on aimerait en savoir plus: quelle raison est invoquée pour "justifier" un refus aussi étonnant? Je pense que le savoir intéresserait tous les visiteurs du Blog.
- Cyoux: le texte pour lequel vous me demandiez mon avis est-il bien : "Commission Stasi, voile et télévision" de D. Pinsolle (sur http://islamlaicite.org, site que je recommande à toutes et tous)? Si c'est celui-là, je suis bien d'accord avec ce qui est écrit. La façon dont les témoignages ont été plus ou moins sélectionnés fut une des raisons de mon opposition finale. On pourra en reparler si vous le voulez.
- Estelle: l'expression "votre curé" se voulait conviviale, elle signifiait: le curé avec lequel vous dialoguez. Elle n'impliquait rien sur vos croyances ou incroyances. Par ailleurs, vous posez une vraie question en parlant des discriminations à l'embauche pour délit de "belle gueule". On en reparlera aussi. D'accord?
- Gaël: que vous dire, sinon que je suis bien d'accord avec vous sur les confusions insupportables. Continuez à les combattre.

TRES BONNE SEMAINE A TOUTES ET TOUS. Et merci de votre fidélité.
PS: si vous habitez Amiens, La Rochelle, Paris cf. la Note : Acutalité.

15:00 Publié dans EDITORIAL | Lien permanent | Commentaires (0)

Qui est Emile COMBES?

QUEL FUT LE SENS DE SON ACTION ?


La semaine dernière, j’ai commencé la publication de textes d’Emile Combes. Fort bien m’ont dit certains amis, visiteurs du Blog, mais, avant de lire ces textes, nous aimerions bien savoir plus précisément QUI est Emile Combes, même si nous en avons une vague idée.

Amis, vous avez entièrement raison, j’aurais du commencer par le commencement.
Je vais donc vous raconter rapidement qui était Emile Combes jusqu’à son arrivée comme Président du Conseil et les semaines prochaines, je vous raconterai ses diverses aventures comme Président, à l’aide de nouveaux extraits de textes.
(Sur la photo, Combes est à gauche, reconnaissable à sa barbichette! Vous pouvez zoomer pour agrandir la photo)
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Combes est né le 6 septembre 1835 à Roquecourbe, près de Castres (Tarn),
terre d’ «hérétiques » (Albigeois, protestants) d’une famille très nombreuse et fort pauvre (il est définira souvent comme « fils d’ouvrier » ; en fait son père était artisan-tailleur, à un moment il a voulu être à son compte, il n’y est pas parvenu et est ressorti de l’aventure encore plus pauvre). Toute sa vie, il fut marqué par ses origines très modestes. Président du Conseil, il n’aura qu’une domestique (à une époque où toute famille bien bourgeoise en avait plusieurs) et se sentait beaucoup plus à l’aise dans la « France profonde » que dans les milieux politiques et mondains parisiens.

Son parrain était curé et l’aida financièrement pour suivre des études d’abord au petit séminaire de Castres, puis à l’école des Carmes (sorte d'école normale ecclésiastique à Paris (où il arriva au tout début du Second Empire, quand Michelet et Quinet venaient de devoir quitter leur chaire au Collège de France. Ces deux auteurs vont beaucoup l'influencer) et enfin au grand séminaire d’Albi (où il porta la soutane et fut tonsuré). Mais là on considéra que sa vocation de prêtre était peu sérieuse, même si, pendant plusieurs années il tenta de faire annuler cette décision.

Docteur en philosophie en 1860, Combes devint finalement médecin (1868) et exerça sa profession dans la petite ville de Pons (Charentes Maritimes) où il s’était marié.
Combes mena campagne pour le "non" au plébiscite de 1870.Au début de la IIIe République, il réussit à l’emporter sur le baron Eschassériau, homme fort du bonapartisme local et à devenir maire de Pons (1878), conseiller général (1879), sénateur (1885). En 1892 et 1894, il rédigea 2 rapports sur l’Algérie (cf la Notes déjà publiée sur Combes et l’islam). De novembre 1895 à avril 1896 il fut un éphémère ministre de l’Instruction Publique et des Cultes et proposa le contrôle continu pour démocratiser le baccalauréat.

Combes ne fut pas dreyfusard mais il soutint la politique dite de « Défense Républicaine » de Waldeck-Rousseau et fut le président de la Commission sénatoriale qui rapporta sur la célèbre loi des associations (dite loi de 1901). Après les élections de 1902 qui virent la victoire du parti radical, Waldeck se retira du pouvoir, les 2 chefs radicaux (Brisson, Bourgeois) qui avaient déjà été président du Conseil refusèrent de reprendre ce poste et le président de la République (Emile Loubet) fit appel à Combes (la 1ère tâche du nouveau ministère devant être l’application de la loi de 1901).

LA SEMAINE PROCHAINE SUR VOTRE BLOG PREFERE :
- Pourquoi Waldeck, Brisson, Bourgeois ne voulaient pas du pouvoir ?
- Pourquoi la loi de 1901 posait-elle des problèmes d’application ?
- Quelles étaient les convictions de Combes quand il est devenu président du Conseil ?
- Peut-on dire de Combes qu’il était « antireligieux » ?
- Combes et la question sociale

Le MONDE

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(photographie Ouest-France)

CENT ANS DE PASSION
une enquête de sociologie historique sur un siècle de laïcité
Article publié le 28 Janvier 2005
Par Olivier Christin
Source : LE MONDE DES LIVRES

Extrait : Une enquête de « sociologie historique » sur un siècle d'histoire de la laïcité. Dans le débat qui s'annonce sur l'actualité de la loi de 1905 marquant la séparation des Eglises et de l'Etat, le livre généreux et direct de Jean Baubérot, spécialiste reconnu de l'histoire de la laïcité, occupe sans aucun doute une place particulière. Par sa liberté de ton revendiquée, qui permet d'éclairer, préciser, prolonger les discussions qui parcourent médias, partis politiques et monde associatif à partir des travaux conduits par les sciences sociales sur l'évolution de la place des religions dans les sociétés européennes depuis un siècle.

La Laïcité, c'est quoi?

BREVE DEFINITION DE LA LAÏCITE

Interview parue dans OUEST-FRANCE, 17 JANVIER 2005

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La laïcité, selon Jean Baubérot, c'est quoi ?

La laïcité est la conjonction de trois principes. Le premier, condition de sa réalisation, est l'absence de domination de la religion sur l'État, l'absence de confusion entre le politique et le religieux. La séparation des Églises et de l'État de 1905 est l'aboutissement de ce principe. Mais, on a, parfois, dans le « conflit des deux France », oublié les objectifs de la laïcité, liés aux droits fondamentaux de la personne.
Le premier objectif est la pratique sociale de la liberté de conscience. Il s'agit à la fois de la liberté de conscience et de ses conséquences : liberté de culte, liberté de manifester ses convictions dans les limites de l'ordre public, de changer de convictions ou de les abandonner. L'article I de la loi garantit la liberté de conscience et de culte.
Le second objectif est l'égalité de traitement entre les différentes religions et convictions philosophiques, égalité toujours difficile à atteindre. L'article 2 de la loi, en supprimant les « cultes reconnus » va dans ce sens, surtout que l'article 4 admet la spécificité de chaque religion. Mais, ces jours-ci, le président de la Fédération protestante de France s'est plaint auprès du Premier ministre des tracasseries administratives subies par sa religion. La France a toujours eu du mal à respecter ses minorités.

Cent ans après l'adoption de la loi de 1905, la laïcité vous semble-t-elle en danger ?

Non, pas fondamentalement mais elle doit affronter de nouveaux défis. Aux garanties françaises de la laïcité, s'ajoutent des garanties européennes car la Cour européenne des droits de l'Homme, si elle ne prend pas parti sur le premier principe et admet différents systèmes de relations Églises-États, veille à ce que les objectifs soient globalement respectés. Cela peut faire évoluer les choses. De son côté, la France a reçu un avertissement pour non respect de l'égalité de traitement à la suite d'une plainte de l'Union des athées. Quant à l'islam il est le miroir grossissant et non la cause, des difficultés actuelles de la laïcité.
La laïcité s'est établie, en effet, dans un contexte de croyance dans le progrès et de la possibilité d'un avenir meilleur. Cette croyance a volé en éclat. Les questions sur le sens de la vie redeviennent à l'ordre du jour ainsi que la préoccupation des racines. Les diverses revendications religieuses doivent être analysées dans ce contexte. Ce qui ne veut pas dire qu'il faille les accepter toutes. Mais plus qu'une attitude de refus total, je pense qu'il faut trier à partir du critère de nos amis québécois : l'accommodement raisonnable.

Vous avez été membre de la commission Stasi à laquelle Jacques Chirac avait demandé, voici deux ans, une réflexion sur l'application du principe de laïcité, croyez-vous le rapport entre « principe » et « application » aujourd'hui élucidé ?

Bien sûr que non. L'application de la laïcité est un perpétuel enjeu du débat social, mais cela me semble normal dans une société démocratique. Par ailleurs, la Commission Stasi a fait 26 propositions, or une seule a été réellement retenue, ce qui a provoqué un déséquilibre. Il faut que 2005, année du centenaire de la loi de séparation, permette une double réflexion.
D'abord un retour sur l'histoire : entre le combat de Combes contre les congréganistes et la loi de 1905, on est passé d'un anticléricalisme très militant à une perspective libérale et pacificatrice.
Ensuite, en tenant compte des nouveaux défis, il faut parvenir à établir une laïcité inclusive où chacun sente bien que ses convictions sont respectées, pourvu qu'il les manifeste de façon tranquille. Depuis 1905, on peut être laïque et croyant, le redire fortement isolera les éléments extrémistes.
Recueilli par
Édouard MARET.
Sur le sujet, Jean Baubérot est l'auteur de Laïcité 1905-2005, entre passion et raison, aux éditions du Seuil. Il a dirigé, la rédaction d'un autre ouvrage : La laïcité à l'épreuve, religion et liberté dans le monde, Universalis.

Droits de l'homme et laïcité

LA LAÏCITE A L'EPREUVE DES DROITS DE L'HOMME
Jean Baubérot
Copyright : Encyclopaedia Universalis 2004.
Tous droits de publication réservés.

Ce texte sert d’introduction à l’ouvrage
LA LAÏCITE A L’EPREUVE, RELIGIONS ET LIBERTES DANS LE MONDE publié sous ma direction dans la collection « Le Tour du sujet », éditions Universalis.
Le but de cette collection consiste à aborder un sujet de différents points de vue, regroupés dans 2 rubriques
-Forum : analyse à plusieurs voix des enjeux actuels
-Dossier : les arrières-plans historiques et culturels de la question.

C’est une jeune collection qui a publié déjà des ouvrages de qualité (LE RETOUR DU POPULISME, LES DESORDRES DE LA FINANCE, ENFANTS-ADULTES, LA TURQUIE AUJOURD’HUI, UN PAYS EUROPEEN ?, LA TELEVISION AU POUVOIR. C’est pourquoi j’ai été content de pouvoir réaliser avec l’Universalis un projet qui mle tenais à cœur depuis longtemps : pouvoir comparer différents types de laïcités de par le monde.
Je publie ici l’introduction qui tente de cerner le mot même de laïcité, de poser la question : laïcité et droits de l’homme en insistant sur la diversité des laïcités et sur les mutations de la représentation des droits de l'homme.
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On trouvera une très brève présentation du livre dans la rubrique "Ouvrages de Jean Baubérot".
On trouvera surtout sur le site www.universalis.fr plein d’informations plus complètes sur le livre lui-même (sommaire, etc) et d’autres publications fort intéressante de cette maison d’édition avec laquelle je collabore depuis sa création (il y a plus de 30 ans, cela ne me rajeunit pas. Mais il faut dire que j’étais tout jeune chercheur alors, un peu os de l’enseignement supérieur et c’était un beau pari de l’Universalis lançant sa grande Encyclopedie que de s’adresser à des collaborateurs d’âge et de notoriété très différentes).

Voici le texte
(ATTENTION: dans la rubrique: Monde et laïcité, ce texte est suivi d'un autre texte comparant la séparation des Eglises et de l'Etat en France et aux Etats Unis)

La séparation entre les affaires internes d’un pays et l’actualité internationale n’est plus de mise aujourd’hui. Les problèmes du monde entier se répercutent peu ou prou dans la vie de chaque nation. Mais nous sommes loin d’être déjà capables de penser les conséquences d’un tel bouleversement. Une révolution mentale est devenue nécessaire pour savoir vivre à l’échelle du monde. Cette situation présente des analogies avec la fin du XIXe siècle, quand la disparition de la « France des terroirs » (Weber, 1983) a obligé la majorité des Français à ne plus limiter leur horizon au niveau local mais à l’élargir à l’échelle de l’État-nation. Que cette nouvelle mutation mette la laïcité à l’épreuve n’a rien d’étonnant. Suivant ce qui en résultera, une telle épreuve apparaîtra, a posteriori, comme l’engrenage d’un déclin ou l’occasion d’un renouveau. L’avenir de la laïcité reste ouvert… et c’est « nous » – un nous collectif – qui allons le construire.

L’idéal laïque a valeur universelle, bien que le terme de laïcité appartienne à la langue française. Que la notion existe ailleurs, les pères fondateurs de la laïcité en avaient conscience et, dans leurs propos, la chose pouvait exister sans le mot. Depuis les années 1990, cependant, il est de plus en plus question d’une « laïcité exception française ». Mais là encore, si les Français veulent être les propriétaires uniques de ce mot, s’ils ne le réfèrent qu’à l’expérience historique de la France, ils risquent fort d’entraîner la laïcité dans l’obsolescence de leurs illusions. S’ils estiment aussi qu’il n’est de laïcité véritable qu’à l’image du stricte modèle français, alors une fois de plus les Français croiront être universels à eux tout seuls. Mais ce sera une fois de trop.
Nous ne sommes plus, en effet, à la fin du XVIIIe siècle où la France était au centre de l’Europe dans une Europe au centre du monde. En ce XXIe siècle, les Français n’ont plus les moyens de leurs ambitions. Ne nous cachons pas la situation présente : désormais, ou le terme de laïcité fait sens à un niveau mondial, et peut constituer une référence partagée, un idéal commun, ou il devient de plus en plus résiduel et nostalgique.

Le défi est fort et les inquiétudes, les hésitations de certains devant cette mutation ne sont pas sans fondement. Mais il ne faut ni brader ni réduire une valeur qui pourrait perdre en profondeur ce qu’elle gagnerait en extension. Car le risque n’est pas mince de dissoudre la laïcité dans une sorte d’œcuménisme consensuel en apparence. Au contraire, les solutions neuves que nous devons trouver à l’échelle de la planète doivent sauvegarder, renouveler l’ensemble des valeurs historiquement portées par la laïcité, non seulement la liberté de conscience mais aussi la liberté de penser, non seulement la liberté de religion mais aussi celle de l’agnosticisme et de l’athéisme plus menacée peut-être qu’on ne le pense souvent. Osons d’ailleurs un paradoxe que nous tenterons in fine d’expliciter : la véritable liberté de religion et la véritable liberté de l’agnosticisme et de l’athéisme ont sans doute, aujourd’hui, les mêmes adversaires.

LAÏCITE, LE MOT ET LA CHOSE
Le premier problème est d’ordre sémantique et tient au vocable lui-même. « Laïcité » , nous dit-on, est un terme intraduisible, notamment en anglais et en allemand. Or il provient du mot grec laos, qui signifie le peuple, puis il fut utilisé en latin ecclésiastique sous la forme laïcus, où il désigne celui qui n’a pas reçu les ordres de cléricature. Nous nous trouvons devant une énigme : pourquoi un terme d’origine grecque et passé en latin ne pourrait-il pas être utilisé dans certaines langues indo-européennes ?

Un néologisme nécessaire
De fait, lorsqu’on insiste sur les difficultés de traduction, on a tort et raison. Tort, car en remontant au XIXe siècle, nous pouvons faire de surprenantes découvertes. En 1842, l’Académie française ne connaît pas encore le terme de « laïcité », même si elle définit deux mots appartenant à la même famille : « laïcisme » et « laïciste ». Le laïcisme désigne la doctrine « qui reconnaît aux laïques le droit de gouverner l’Église », dont les adeptes sont les laïcistes « fort [répandus] au XVIe siècle en Angleterre » … et depuis lors, pourrait-on ajouter. Le Grand Dictionnaire Universel de Pierre Larousse (1873) parle d’Églises « laïcocéphales », gouvernées par des « laïcs », pour désigner l’Église d’Angleterre et les Églises luthériennes de l’Europe du Nord. Mieux encore, au XXe siècle, certains historiens anglais, comme Norman Sykes dans une étude devenue classique, utilisent la notion de « laïcisation » pour qualifier l’augmentation du pouvoir des « laïcs » (du roi, de ses conseillers politiques...) dans le gouvernement de l’Église d’Angleterre (Sykes, 1954).
Alors qu’en Angleterre, l’emploi des mots dérivés de laïcus se situe dans le prolongement du latin, la même racine a connu en France un glissement sémantique. En 1871, peu après la Commune, des membres du Conseil général du département de la Seine proposent d’enlever les « dogmes révélés et les hypothèses philosophiques » (spiritualistes) des programmes de l’enseignement public. Le rapport conclut en précisant que « cette proposition de laïcité (en italique dans le texte) a été repoussée ». Il ne s’agit plus ici de désigner des laïcs comme différents des clercs mais de prôner une attitude de « neutralité et d’extériorité par rapport au religieux » (Fiala, 1991).

La signification et l’usage de ce terme se généralisent avec le développement de l’école primaire publique. C’est Ferdinand Buisson, en 1883, dans son célèbre Dictionnaire de Pédagogie qui donne la première analyse théorique de la « laïcité », qu’il qualifie de « néologisme nécessaire ». Selon lui, la « laïcité ou la neutralité de l’école à tous les degrés, n’est autre chose que l’application à l’école du régime qui a prévalu dans toutes nos institutions sociales » depuis la Révolution française. En effet, pour Buisson, cette dernière a inventé « l’État laïque », c’est-à-dire « l’État neutre entre tous les cultes, indépendant de tous les clergés, dégagé de toute conception théologique ».
Mais cette transformation de l’État n’a pas sa fin en elle-même. Elle est indispensable pour prendre des « mesures décisives », afin de permettre « l’égalité de tous les Français devant la loi, la liberté de tous les cultes, la constitution de l’état civil et du mariage civil, et en général l’exercice de tous les droits civils désormais assuré en dehors de toute condition religieuse ». Chez Buisson laïcité et droits de l’homme se trouvent déjà étroitement associés. Et l’on peut dire que la loi française de séparation de 1905 se situe dans la même optique. L’Église catholique, qui s’est déjà prononcée contre la modification de la loi de 1905, le reconnaît volontiers aujourd’hui.

Une exigence démocratique
Or, c’est précisément sur la façon de réguler les relations entre la religion, l’État, la société civile et droits de l’homme qu’une fracture s’est opérée entre le maintien du seul sens originel des termes de la famille lexicale de laïc et le développement d’un sens nouveau à partir du néologisme de laïcité. En Grande-Bretagne et dans l’Europe du Nord (au Danemark par exemple), la question de la séparation de l’Église (établie, nationale) et de l’État s’est également posée au XIXe siècle. Les adversaires d’un tel projet ont avancé comme argument majeur que le pouvoir civil laïque doit continuer à s’exercer au sein de l’Église. Cela garantit une pluralité de tendances, de modes d’adhésion dans l’Église, une liberté et certains droits des laïcs face aux clercs, bref un rempart contre l’instauration d’une domination cléricale (Baubérot, 1994 ; Baubérot et Mathieu, 2002). Autrement dit, le maintien d’une Église d’État s’est réalisé pour des raisons assez analogues à celles qui ont engendré la séparation en France.

Paradoxalement, on peut même dire que le maintien, dans ces pays, d’une Église établie (ou nationale) allait « plus loin » dans l’exigence démocratique que la laïcité française. Cette dernière en effet, a pris acte, par la séparation, de ce qu’on appelait alors la constitution « monarchique » de l’Église catholique et s’est engagée à la respecter (article 4 de la loi de 1905). Au Danemark, en Angleterre, en revanche, l’intervention du pouvoir politique – composé de « laïcs » chrétiens – permettait de sauvegarder la démocratie interne de l’Église dominante. Naturellement, cette vision doit cependant être nuancée car les minorités religieuses ont dû lutter pour obtenir la reconnaissance de certains droits. Cela a conduit jusqu’au désétablissement de l’Église anglicane en Irlande (1869) et au Pays de Galles (1920). Par ailleurs, l’entrée d’un athée à la Chambre des Communes (1886) ne fut acquis qu’après de vifs débats qui divisèrent les milieux chrétiens. Malgré tout, lors des différentes étapes de l’extension de la liberté de conscience, la coupure se fit non pas entre le religieux et le politique, comme dans la laïcité française, mais grâce à des dissensions internes au sein de chacun de ces deux camps.
Voilà qui éclaire la question évoquée plus haut des difficultés de traduction : le terme de laïcité n’est pas, en lui-même, intraduisible mais il fait difficilement sens dans les pays de culture protestante. De plus, la signification de ce terme a été influencée par la vision dominante de la laïcité française telle que l’étranger la percevait. Si les débuts de la Révolution française furent salués par l’intelligentsia britannique, y compris dans des milieux religieux, assez vite, la Terreur politico-religieuse changea la donne et la protestante Angleterre se mit à accueillir des catholiques pourchassés pour leurs convictions. Référence emblématique des laïcs français, la Révolution française devint ailleurs un contre-modèle durable. D’autres événements actualisèrent ce contre-modèle, comme le départ de 30 000 congréganistes quittant la France à la suite des lois de 1901 et de 1904. Cet exil fut associé à la laïcité. Hors de sa terre natale, la laïcité française possède, encore aujourd’hui, une certaine réputation d’intolérance religieuse. Elle est, pense-t-on, une « rhétorique » qui cache le refus d’un véritable pluralisme. Elle ne correspond guère à la définition de Ferdinand Buisson qui voyait en elle un moyen pour mieux réaliser les droits de l’homme.

SEPARATION ET DROITS DE L'HOMME
Mais qu’en est-il est États-Unis d’Amérique, qui ont réalisé la séparation des Églises et de l’État dès 1791 par le 1er amendement de la Constitution, complété par le 14e amendement, en 1868, pour les États fédérés ? Dans ce cas de figure, séparation et droits de l’homme ont également partie liée, bien que la forme soit différente de celle qu’elle a prise en France. En 1776, la Déclaration d’indépendance américaine affirme que « tous les hommes ont été créés et dotés par leur Créateur (created and endowed by their Creator) de droits inaliénables ». La Déclaration française de 1789 indique quant à elle que « l’Assemblée nationale reconnaît et déclare en présence et sous les auspices de l’Être suprême (…) les droits naturels, inaliénables et sacrés de l’homme ».

Dans le texte français, les droits de l’homme ne sont pas l’œuvre de Dieu, pas plus d’ailleurs que de l’Assemblée elle-même. Comment peut-on expliquer une telle différence ? La raison en est simple : Outre-Atlantique la grande pluralité des dénominations protestantes empêche que Dieu soit la propriété exclusive d’une Église. Dieu peut être l’auteur des droits de l’homme sans que cela entraîne le risque d’une domination ecclésiastique sur l’État et sur la société. En France, en revanche, le catholicisme se trouve dans une situation de monopole, imposée par une violence nettement plus tardive qu’ailleurs. L’Assemblée ne pouvait courir le risque de voir l’Église catholique devenir l’interprète légitime des droits de l’homme. Il se produit ainsi une sorte d’auto-révélation des droits qui n’est pas pour rien dans leur condamnation par le Saint Siège, un élément important de la rupture entre catholicisme romain et Révolution.

Le heurt de deux idéologies
Le conflit des « deux France », au XIXe siècle, peut ainsi être raconté comme le heurt entre deux références symboliques : la France « laïcisatrice » se réclame de la Révolution des droits de l’homme, des « valeurs de 1789 » ; alors que, dans l’autre camp, on souhaite que la France redevienne « la fille aînée de l’Église » (catholique), et l’on juge les droits de l’homme attentatoires aux droits de Dieu. La légende républicaine ne s’est pas privée d’un tel récit. En 1904, au plus fort de la lutte anticongréganiste, Ferdinand Buisson justifiait cette dernière en affirmant : il faut choisir « ou être l’homme du Syllabus, ou être l’homme de la Déclaration des droits ».
De tels propos renvoient explicitement à la récusation des droits par le pape Pie IX dans son célèbre texte de 1864. Mais en établissant un parallélisme entre le Syllabus, qui condamne ce que le Pontife romain présente comme les « principales erreurs de notre temps », et la Déclaration des droits, Buisson élève implicitement cette dernière au rang de texte religieux. De fait, le rapport républicain dominant aux droits de l’homme, se situe assez souvent dans le modèle de la « religion civile » pensée par Jean-Jacques Rousseau où une « profession de foi civile » est indispensable pour être citoyen. Par exemple, les républicains de la Troisième République refuseront, avec constance, la demande de juristes catholiques de constitutionnaliser la Déclaration des droits de 1789 (Baubérot, 2004).

Une religion civile qui exclut
Les congréganistes ne furent pas les seuls à subir les conséquences de cette « religion civile républicaine », les musulmans des colonies françaises et les femmes furent aussi touchés. Aux musulmans, on appliqua une logique de « sujétion » et non une logique de « citoyenneté » (Nicolet, 1982). Les femmes françaises, elles, furent tenues à distance du droit de vote plus longtemps que dans beaucoup de pays de culture protestante (États-Unis d’Amérique, Europe du Nord, Royaume-Uni), de culture catholique (Pologne, Belgique, Irlande) ou de culture musulmane (Turquie, Albanie). Cette exclusion se fit pour une raison avant tout « philosophique ».
En effet « l’universalisme à la française constitue un obstacle au suffrage féminin : la femme est privée du droit de vote en raison de sa particularité, parce qu’elle n’est pas un vrai individu abstrait, qu’elle reste trop marquée par les déterminations de son sexe » (Rosanvallon, 1992). Là, la religion civile à la française tourne à la discrimination biologique. Or malheureusement, véritable « exception française », la France est le pays au monde où le différentiel de temps entre le vote prétendument universel (en fait masculin) et le vote réellement universel a été le plus important, pratiquement un siècle, de 1848 à 1944, contre trente, quarante ans pour les autres pays démocratiques. Cela en dit long sur ce qui se cache derrière la conception de « l’universel abstrait ».
La Déclaration de 1789, avec elle le caractère laïque de la République, ne devinrent constitutionnels qu’en 1946, sous un gouvernement dirigé par un parti démocrate-chrétien, le MRP, auquel la gauche participait.

Aboutissement de la logique impulsée par la séparation de 1905, cette nouvelle donne rendait manifeste que la laïcité n’était plus le bien exclusif d’un camp dans le conflit des deux France, mais une réalité inclusive, un art du vivre ensemble. Le dispositif juridique de la laïcité correspond bien à cela (Boussinesq, 1994 ; Durand-Prinborgne, 1996 ; Poulat, 2003). Seulement, il fut difficile à l’époque de tirer les conséquences d’une telle mutation : d’une part, le Concile de Vatican II n’avait pas encore eu lieu même si, obscurément, il se préparait ; d’autre part, l’usage social du terme de laïcité se réduisit alors pratiquement à la lutte contre les subventions publiques aux écoles privées. Ce fut comme si la chrysalide n’arrivait pas vraiment à devenir papillon, à rassembler dans le double mouvement de la liberté de conscience et de la liberté de penser.

DES LAÏCITES DIVERSES
Ce problème persiste aujourd’hui et chacun peut naturellement avoir son opinion sur l’interdiction du foulard à l’école. Les Français ne s’en privent pas, surtout depuis 1989 et « l’affaire de Creil » où trois jeunes filles furent exclues de leur établissement scolaire, après une bataille très médiatique. Nous n’entrerons pas ici dans ce débat. Il est en revanche significatif d’avoir voulu interdir solennellement par une loi, de n’avoir retenu qu’une seule des vingt-six propositions de la commission Stasi, et enfin que cette commission, chargée d’une réflexion générale sur la laïcité, ait pu, sans engendrer de fortes réactions, ne plus contester la collaboration des écoles privées au service public laïque. Tout se passe comme si le foulard réglait définitivement le problème de « l’école catholique » sous contrat, et comme s’il fallait disposer d’un nouvel adversaire pour pouvoir vraiment faire la paix avec l’ancien. Il n’est pas étonnant, alors, que « la laïcité à la française » ne soit guère compréhensible hors des frontières du petit hexagone.

Il n’existe néanmoins nulle part de laïcité absolue. On trouve plutôt, en France et ailleurs, des éléments en perpétuel mouvement, qui créent un processus pluridimensionnel et non linéaire. La laïcisation est toujours mêlée à d’autres facteurs, notamment à la sécularisation, au régalisme (droit de l’État sur la société et la religion). Elle comporte aussi des attributs de religion civile, et se trouve liée à la manière dont on sépare la « sphère publique » de la « sphère privée » (Baubérot, 2004). Ces autres éléments peuvent, eux aussi, menacer la liberté de conscience et la liberté de penser. Il importe donc d’envisager, à chaque fois, comment ils s’articulent et évoluent en interaction dans différents contextes.

Prenons quelques exemples de ces nouvelles articulations. Longtemps, la croyance au progrès – ou, plus exactement, en la conjonction entre différents progrès scientifique, technique, économique, politique, social, moral – a constitué un facteur dynamique de sécularisation. Maintenant, la sécularisation, qui continue à étendre son emprise, est désenchantée. Elle ne peut plus guère se légitimer par cette croyance. Il ne faut donc pas s’étonner (et s’indigner trop vite) des phénomènes qualifiés (improprement) de « retour du religieux », et, plus largement, du fait que des problèmes qui se posaient en termes de « faire » se posent maintenant en termes d’« être » (la bioéthique, l’environnement, etc.).apparaît complètement remise en cause par le système médiatique moderne, qui transgresse les frontières établies par la pensée libérale et instaure des dominations nouvelles sur ce qui était considéré, jusqu’alors, comme une sphère privée libre.

LA CONQUETE DE NOUVEAUX DROITS:
Nous sommes entrés dans une nouvelle étape de la compréhension des droits. Pendant toute une période où les luttes se sont focalisées autour des droits civils, la laïcisation a consisté, en France comme ailleurs (même quand le terme de laïcisation n’a pas été utilisé), à dissocier les droits des citoyens et l’appartenance religieuse. Dans les pays démocratiques, cette étape-là est pratiquement terminée.
La seconde étape concerne les droits sociaux. Partout aussi, les États démocratiques sont plus ou moins préoccupés de questions qui, auparavant, relevaient de la « charité chrétienne ». Partout aussi, la laïcisation n’a pas été complète et personne ne s’en offusque : Le Secours catholique est subventionné par des fonds publics, sans que cela pose le moindre problème et les non-croyants voient plutôt avec sympathie les actions chrétiennes effectuées en faveur des pays de l’ex-Tiers Monde. Les associations religieuses font partie de la société civile, et cela apparaît de bonne démocratie.
À présent, la question des droits culturels et donc de la religion prend de plus en plus d’importance. Dans ce nouveau débat, si la laïcité veut trop limiter la religion elle se heurte alors aux droits de l’homme. Pourquoi ? D’abord parce que le problème se pose désormais moins en terme, d’appartenance qu’en termes d’identité. Ensuite, parce que l’acuité de la question des droits culturels est due à l’uniformisation appauvrissante de la culture de masse. Cette dernière est beaucoup moins la démocratisation de la culture que son instrumentalisation par la sphère marchande. L’être humain lui-même ne serait-il pas en danger s’il n’existait pas des réactions diverses (et dont certaines peuvent, certes, être contestables) à cette déculturation de la culture par ce que Marx appelait (et ses analyses, sur ce point, restent valables) le « fétichisme de la marchandise » ?
Croyants, athées, agnostiques peuvent donc voir leurs droits menacés par de nouvelles conjonctures. Elles changent la donne par rapport à la liberté de conscience comme par rapport à la liberté de penser. Le problème n’est plus, alors, de défendre, de façon plus ou moins crispée, une pseudo « exception française », mais de conjuguer laïcités (oui, avec un s, quand il s’agit non du principe de laïcité mais des laïcités empiriques) et droits de l'être humain.

22/01/2005

SEMAINE DU 22 AU 28 JANVIER

AMIES et AMIS
Un douzième de bougie pour ce Blog créé il y a un mois et qui a reçu, la semaine qui vient de s'écouler entre 20 et 56 visites par jour. Et vous commencez à mettre des commentaires intéressants: ceux-ci vont du vice-président de la Ligue des Droits de l'homme et du Centre culturel de Saragosse à Estelle Mazoyen, ex Miss France. Yaouh, elle est belle, la vie!
(mais, no problem, toutes vos notes me plaisent, et je pratique la "discrimination positive" envers tout le monde!)

Ne vous privez donc pas de visiter et de commenter. Il y a des nouveautés toutes les semaines.
Cette semaines de nouveaux textes et de nouvelles photographies (zoomez avec votre souris, c'est fun), pas seulement de votre serviteur (le narcissisme a des limites), mais aussi deux photos d'Emile Combes. Celle qui accompagne l'édito est tirée du Monde de l'Education de janvier...à se procurer vite car en général le n° du mois suivant paraît vers le 25.
medium_dsc00500.jpg Pour les textes, vous avez été plusieurs à demander un texte sur le fait religieux à l'école: c'est chose faite avec la communication que j'ai présentée au colloque de l'Union Rationaliste. Par ailleurs, au fur et à mesure des semaines, nous allons parler de plus en plus de la commémoration de 1905. Pour commençer donc, deux nouvelles Notes sur Emiles Combes, Une explique pourquoi il ne faut pas mettre ce personnage aux oubliettes ni en faire un bouc émissaire; l'autre illustre tout de suite le propos en donnant un texte très peu connu et très actuel de Combes sur l'Islam. Vous trouverez également des informations sur l'Université de printemps annonçée il y a une semaine et des conférences dans divers villes de province.

Un visiteur a demandé la publication du texte de la loi de 1905. Un autre a répondu en donnant un site où on la trouve (très sympa le dialogue entre visiteurs). Je signale également l'indispensable site de la Ligue de l'enseignement où vous trouverez non seulement le texte de la loi mais tous les débats parlementaires, l'enquête du journal Le Siècle, ainsi que mille et choses passionnantes sur la laïcité. A visiter absolument (www.laligue.org).

TRES BONNE SEMAINE
Et à bientôt. Nous avons tant de choses à nous dire.

UNIVERSITE DE PRINTEMPS

Pour toutes et tous :
UNE « UNIVERSITE DE PRINTEMPS »
LAÏCITE 1905-2005
DE LA SEPARATION AU DEVENIR DE LA LAÏCITE
(30 mars-2 avril)



Une session de formation (qui peut être prise en charge au titre de la formation permanente) sur la laïcité aura lieu dans un endroit très charmant, la « Ferme » de Villefavard (Haute-Vienne). Cette session est organisée par la FOL de la Haute-Vienne, l’Ecole Pratique des Hautes-Etudes (Sorbonne) et l’Association des Amis des concerts de Villefavard sous la direction de Jean Baubérot, titulaire de la chaire « Histoire et sociologie de la laïcité » à l’EPHE.
Les thèmes des 4 journées sont les suivants :
I De la Révolution à la séparation. II La séparation des Eglises et de l’Etat. III Laïcité, école, religion et convictions. IV Laïcité et religions au XXIe siècle.

Cours donnés par des enseignants de l’EPHE, de l’Université de Limoges et de l’IUFM du Limousin et table ronde avec les représentants des courants de pensée

Un Concert donné par Eric-Maria Couturier, violoncelliste (violoncelle solo de l'ensemble Intercontemporain) et Shani Di Luca pianiste (lauréate de la fondation Natexis Banques Populaires)
Une Excursion et visites guidées: Patrimoine architecturel et culturel de Basse-Marche, Musée René Baubérot à Chatâuponsac
Une Exposition "Images religieuses-Images républicaines"
complèteront le programme.
Il est nécessaire de s’inscrire (40 €, 32 jusqu’au 5 mars, 100€ soutien et formation permanente)
Pour tout renseignement et obtention du programme et des bulletins d'inscription: FOL de la Haute-Vienne, 22 rue du Lieutenant Meynieux, BP 1713 87025 LIMOGES Cedex 1,
Karine Simonin-Harrang, tel: 0555033601 couriel : vieassociative@laligue87.org

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PROCHAINEMENT

PROFITEZ (tant que cela est possible!) DE LA RTT !

UNIVERSITE DE PRINTEMPS
DU 30 MARS AU 2 AVRIL 2005
dans un charmant village de la HAUTE-VIENNE
C'est pas cher et vous aurez des séances sympa de séminaire, une excursion et un concert
Prise en charge possible par la formation continue (là, c'est un peu plus cher!)
Information complémentaire: Consulter la rubrique ACCUEIL


A PARIS
7-8 février
Colloque de sociologie des religions
à l'Iresco, 59-61 rue Pouchet, 17ème
LE SACRE HORS RELIGIONS
des perspectives historiques sur les "religions séculières" à la question:
"quels nouveaux absolus dans la société du relativisme?"
Nombreux intervenants dont Jean Baubérot
Nécessité de s'inscrire. Contacts: afsr@iresco.fr

A VERSAILLE
18 février, 14h. 30
J Baubérot: Laïcité et christianisme
UIA, 6, Impasse des Gendarmes

A ORLEANS
9 mars

LE MONDE DE L'EDUCATIONmedium_dsc00499.4.jpg
(on peut zoomer, c'est fun!)
janvier 2005 (attention, il faut maintenant le commender par ce que le n° de février a paru. 6 pages d'interview sur le thème:
Laïcité entre justice et liberté.


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