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28/08/2011

Pour une laïcité médiatique: méfiez-vous de la saison trois de "L'affaire DSK".

Je ne sais si je suis féministe, j’aurais trop peur, en prétendant l’être, de me faire illusion sur moi-même. Mais l’aboutissement (certes peut-être provisoire vu la plainte déposée en France) de l’affaire DSK me laisse un goût un peu amère. Car je ne suis pas du tout  sûr que ce qui s’est dit, à cette occasion, ait été énoncé assez fort pour faire partie désormais de la culture commune.

Je ne reviens pas sur les faits eux-mêmes. Je crois que tous les internautes qui surfent sur ce Blog auront compris qu’une relation sexuelle aussi rapide, entre deux personnes qui ne se connaissaient pas auparavant, et au vu de ce qui a été médicalement constaté ensuite, a vraiment fort peu de ‘chance’ d’avoir été une relation consentie.

Mais cela, nous nous en doutions depuis le début, non?

 Plus neuf, sans doute, a été ce qui a été dit lors de quelques émissions télévisées (C dans l’air, etc) sur l’état de sidération dans lequel  le viol met sa victime, et l’incapacité dans laquelle elle se trouve ensuite de présenter les faits tels qu’ils se sont passés. Cela a pu jouer dans l’affaire du Sofitel. Cela joue, de toute façon, dans beaucoup de cas.

 Je savais un certain nombre de choses sur le viol, notamment la difficulté des victimes, dans bien des cas, de pouvoir prouver l’agression qu’elles ont subie, j’avais aussi une idée de l’aspect humiliant des vérifications qui doivent être faites,… en conséquence le faible pourcentage des plaintes, et le pourcentage encore plus faible des condamnations n’est pas pour m’étonner.

 En revanche, je n’avais pas vraiment conscience (et je ne dois pas être le seul, loin de là) du trouble que le viol induit souvent dans la mémoire elle-même. Et de l’handicap supplémentaire qui en résulte pour les victimes. Celles-ci ne vont pas être crues, puisqu’elles vont varier dans leur récit, ne seront pas en mesure de donner des indications totalement cohérentes.  Deux logiques divergentes vont jouer : celle liée au  vécu des victimes et celle de l’institution judiciaire.

 Mais, rappelez-vous, l’affaire DSK, a été également l’occasion d’apprendre des choses, notamment sur le machisme parlementaire (j’ai consacré une note à ce sujet, à partir d’un enquête du Parisien-Aujourd’hui en France)

 Pour moi, comme pour beaucoup  d’autres, l’affaire DSK aura donc été l’occasion d’en savoir plus sur le crime de viol. Mais aussi d’avoir mon attention, et donc un peu de réflexion, fixée sur les spécificités de ce crime.  C’est important car si nous savons, en fait, énormément de choses, nos différents savoirs ne sont pas du même ordre. Dans la société dans laquelle nous vivons, le rapport le savoir que nous possédons a tendance à être élastique. Je veux indiquer par cette métaphore,  deux types divergents de savoirs par rapport à notre vie concrète, que  la société dominante tire au maximum pour les éloigner l’un de l’autre.

 Le premier est un rapport froid au savoir, au niveau collectif s’entend (je ne parle pas ici des militant-e-s de la cause des femmes, ou d’autres causes). Exemple de ce rapport froid : depuis longtemps, savoir que le nombre de viols réprimés est petit par rapport au nombre de viols commis, comme savoir, depuis longtemps,  que les médicaments ont des effets secondaires indésirables, etc. Que l’un et l’autre font de nombreuses victimes.

 Mais tant que vous n’êtes pas touchés, qu’un de vos proches n’en est pas victime, vous n’y accordez qu’une attention assez distraite. On ne peut vivre en se préoccupant, à chaque instant, de toutes les blessures du monde. Ce savoir-là est donc habituellement en sommeil, savoir passif logé dans un petit coin de votre cerveau. Il a peu d’incidence sur votre vie quotidienne, votre vie sociale. C’est donc aussi un savoir atrophié.

 Et puis, existe un savoir chaud,  un savoir activé pourrait-on dire. Un aspect de la réalité sociale où la communication de masse attire en boucle, de façon constante, votre attention.  Et elle le fait de telle manière que vous ne pouvez qu’en être imprégné, qu’accorder de l’importance à cette question, quelle que soit la position que vous prenez, et l’importance réelle que personnellement vous lui accordez. Ainsi depuis des années, on  nous bassine avec les femmes trop vêtues (trop, par rapport aux critères de la consommation de masse). On fait un problème obsédant de ce qui pourrait n’être qu’un aspect du pluralisme vestimentaire des sociétés modernes. On tente de vous duper.

 Mais, bien sûr, il y a des savoirs activés de façon quasi permanente qui correspondent à des questions plus importantes : les crises économiques et financières, les problèmes de réchauffement climatique, d’épuisement de l’énergie fossile, etc. Même là, il faut être très attentif à la façon dont vous présente les choses, pour ne pas être dupé.

 Parfois, il faut une affaire : DSK, le Médiator,… pour qu’un savoir froid puisse devenir un savoir activé,  passer d’un bout à l’autre de l’élastique. Nous sommes tous devenus fondamentalement des médiaspectateurs. Nous appréhendons le réel principalement à travers un médiaspectacle. C’est cela qui retient notre attention, et qui imprègne beaucoup de nos réflexions.

 Il y aurait beaucoup à dire, sur la construction médiatique de ces affaires. Pour l’affaire DSK, j’ai relevé (avec d’autres) à quel point elle ressemble à une série télé, qui, tel le Zorro de la chanson d’Henri Salvador, passerait en  même temps sur toutes les chaînes. Et je ne suis pas contre le fait que qu’on l’ait, à un certain niveau, vécu ainsi. A plusieurs reprises, j’ai tenté d’expliquer dans ce Blog que le fun, l’amusement superficiel, font aussi partie de la vie. L’important c’est que le fun ne devienne pas votre maître. Que l’amusement superficiel joue dans votre existence le rôle nécessaire du repos, sans nuire à l’indispensable travail que demande une réflexion un peu personnelle.

 Et, dans l’affaire DSK, comme dans d’autres, le problème essentiel est que l’attention que l'événement a permis sur le crime de viol  risque de n’être que temporaire (sur les femmes dites trop habillées, on s’arrange pour que cela soit d’actualité de façon quasi permanente). On peut toujours se demander alors  si le savoir ne va pas redevenir désactivé, vite fait.

 Un savoir sagement rangé dans un petit placard, pour ne pas troubler notre quiétude. La vie reprend son cours, n’est-ce pas ! Et pour qu’elle puisse reprendre son cours COMME AVANT (là est le piège),  on déplace la question. C’est ce qui est en train de se passer avec l’affaire DSK : depuis 3, 4 jours, l’attention médiatique s’est déplacée. Le problème n’est plus de savoir s’il y a eu viol et ce que cela signifie, mais de savoir quels vont être les effets du retour de DSK en France sur la campagne électorale, et notamment si ce retour va gêner les socialistes.

 La série télé, « L’affaire DSK » a eu comme saison 1 : Il est coupable ; comme saison 2 : La victime a menti. Et maintenant, la saison 3, c’est : Le retour de DSK ou DSK : le retour, comme vous voulez. Ce feuilleton va passer en différents épisodes, toute l’année 2011-2012. Profitez des rebondissements de l’action ,si vous le souhaitez, mais méfiez-vous d’un acquiescement au premier degré de ce que l’on vous fera voir.

 Je ne dis pas que cet aspect des choses (DSK comme trublion de la campagne électorale) soit négligeable (on peut compter sur Sarkozy pour tout faire pour l’exploiter au maximum). Je dis seulement que, comme des moutons de Panurge, nous sommes en train de suivre la voie que l’on nous trace : ne plus avoir la préoccupation active du viol, pour  fixer  notre attention sur les conséquences de l’affaire quant à l’échéance présidentielle. Or le second aspect ne doit surtout  pas nous faire oublier le premier. Il doit y avoir un avant et un après DSK. Tout ce que nous avons appris alors, tout ce qui a été dévoilé et se trouve habituellement masqué, doit désormais faire partie de notre mémoire. Sinon la superficialité nous gouverne.

Sinon, nous sommes sous l’emprise d’un cléricalisme médiatique. Nous ne vivons pas la laïcité dans notre vie quotidienne. Car, comme l’écrit Claude Nicolet (L’idée républicaine, p. 499 ss.), la laïcité est « à la fois une institution collective (c'est-à-dire une organisation de l’Etat…) et une ascèse individuelle, une conquête de soi sur soi-même ».  Il faut lutter « au plus intime de la conscience », contre tout ce qui incite au « renoncement à avoir une opinion à soi (…) pour se fier à une vérité toute faite ».

 C’est ce que Nicolet nomme la laïcité intérieure. Mais on pourrait parler aussi de laïcité face au cléricalisme médiatique, pour mieux montrer l'interaction de l’individuel et du social. Nicolet parle d’ascèse et de renoncement. Je serais plus dialectique : non seulement cela n’empêche pas d’avoir le droit, de temps à autre, à la superficialité (c’est pour cela aussi que je vous ai parlé de Lady Gaga !), mais sachez que dans la « conquête » d’une pensée personnelle, se niche aussi beaucoup de plaisir.

D'ailleurs, vous avez certainement l'expérience d'une telle jouissance. L'éprouver de plus en plus est tout le mal que je vous souhaite.

 

 

 

 

 

 

 

Commentaires

Ce qui m'a troublée dans cette affaire, c'est que les avocats des deux parties en présence présentaient, tour à tour , des éléments convaincants .. ou présentés comme tels ...cela me parait difficile de vraiment acquérir une conviction sur l'innocence ou la culpabilité de Dominique Strauss Kahn ...
s'il est innocent, il n'a pas été blanchi, puisqu'aucun tribunal ne l'a déclaré innocent, et il restera toujours une zone d'ombre dans sa vie .. et être accusé de viol, présumé coupable de viol, sans être coupable, ça doit être terrible ...
s'il est coupable, il s'en tire bien, et Mme Diallo a une triple souffrance : la souffrance du viol lui-même, la souffrance due au fait de ne pas être crue, et la souffrance d'être calomniée, mal vue partout, après avoir été considérée comme une sainte ...
Oui le viol affecte la mémoire, comment peut-on exiger d'une femme venant de subir un viol de se comporter "normalement" ?? cela peut aussi provoquer de l'inhibition, de la sidération .. et parfois des réactions surprenantes, dans certains cas, pendant un moment la femme va continuer à vivre en vaquant à ses activités normales, sous un espèce d'effet de choc .. et parce qu'elle ne se comporte pas comme "on" l'attend d'une victime, on ne la croit pas ..
Moi j'ai subi un viol il y a trente ans, je n'ai pas eu le courage de porter plainte, parce qu'effectivement c'était un parcours du combattant ..
mais je peux dire que trente ans après je fais encore des cauchemars .. même s'ils sont moins fréquents que les premières années qui ont suivi ..

Écrit par : Françoise | 28/08/2011

@ Françoise

J'ai été 'remué' (et je le reste) en lisant ton témoignage personnel à la fin de ton commentaire, et en pensant à ce qu'il faut de courage pour écrire cela (même à des inconnus que tu ne rencontreras sans doute jamais).
Il me permet de mieux comprendre et de prendre très au sérieux ce que tu nous a expliqué d'abord sur les effets d'un viol.

Il donne aussi du poids à ce que Jean Baubérot nous explique avoir appris sur le crime de viol, et qu'effectivement je ne savais pas, même pas comme ce qu'il nomme un "savoir froid".

Mes rapports personnels avec des femmes violées (des souvenirs qui sont toujours restés, sinon "chauds", du moins "pas froids") se limitent à quelques cas :

- une amie très proche d'une vingtaine d'années , en faisant du stop dans les années 1970-71 (elle en faisait beaucoup à l'époque), a été violée par un chauffeur routier dans la cabine de son camion (en plein milieu d'une campagne de pub sur le thème "les routiers sont sympa"...) ; plus tard, elle m'a seulement dit que pour surmonter le choc et se débarrasser de la sensation "d'avoir été salie, souillée", elle était allée retrouver son compagnon (et futur mari) pour faire l'amour AVEC LUI.

- ma petite amie, dans les années 70, m'a raconté que son premier "amoureux" (avec lequel elle s'était même fiancée) la violait chaque fois qu'il avait envie d'elle, sans jamais se préoccuper ni de son envie à elle, ni de son plaisir. C'était, de manière répétée et systématique, une forme de ce que l'on a appelé plus tard le "VIOL CONJUGAL", dont la dénonciation a conduit à supprimer du droit du mariage toute notion de "devoir conjugal".

Le jour où cette petite amie m'a fait remarquer que je venais de la violer (de la même manière que son ancien fiancé) et que ce n'était pas la première fois, cela a provoqué en moi un tel choc et une telle horreur que je suis devenu comme "fou", et cela a duré plusieurs heures.

Après ça, j'ai acquis peu à peu la prudence, ou la sagesse, qu'exprime Jean Baubérot dès le début de sa Note : "Je ne sais si je suis féministe, j’aurais trop peur, en prétendant l’être, de me faire illusion sur moi-même."

L'affaire DSK aura au moins eu le mérite (??) de REDONNER une place à ce genre de parole. J'espère que ce n'est pas qu'une parenthèse rapidement refermée, comme le craint Jean Baubérot.
Il a raison de dire que, pour les médias, l'essentiel est de passer au plus vite à un autre épisode de la "série". Mais c'est à nous, aux femmes elles-mêmes, de maintenir cette ouverture à une parole authentique, non formatée par le média-système et son éternel "zapping".

J'ai écrit "RE-DONNER" parce qu'il y a déjà eu une période de plusieurs années où cela a été possible : dès 1968 et surtout à partir de la première manifestation publique du MLF en 1970 (sous l'Arc de Triomphe, elles ont allumé une flamme ""en l'honneur DE LA FEMME du soldat inconnu").
Ce furent ensuite les luttes pour le droit à l'avortement (qui ont d'abord permis d'obtenir le droit à la contraception, revendiqué en vain depuis longtemps).
Ce qui était le plus nouveau, le plus jubilatoire, c'était la libération de la parole des femmes, y compris des lesbiennes, des prostituées et, dans la foulée, celle des gays... et de quelques rares hommes qui, comme moi, se sentaient très concernés et solidaires sans forcément savoir pourquoi.

Après de longues années de vie conjugale, je vais à présent un peu plus loin encore que Jean Baubérot en introduction de sa Note : selon ma propre expérience, pour un homme, se croire féministe peut avoir (comme un médicament) des "effets secondaires néfastes" ; je dirai même des effets "pervers".
Mais la solidarité reste.

Écrit par : michel bruston | 29/08/2011

J'ai une pensée émue pour toutes ces femmes (et hommes) qui ont été victimes de viol. "Non !", c'est "non !".

Au risque de paraitre vieux jeu, quid de la fidélité envers son conjoint? Ce personnage se reclamant d'une des quatre confessions religieuses 'reconnues en France' (!!) ferait mieux de pratiquer celle-ci, ce qui lui aurait évité tous ces ennuis et, plus important encore, évité à cette dame ces violences subies.

Écrit par : Baudouin | 29/08/2011

Là Baudoin vous me surprenez : quelles quatre confessions religieuses "reconnues en France" ?? il n'y en a plus , à part en Alsace - Moselle ( un coucou à Roger Mulot s'il passe par là .. )
et je trouve qu'on le condamne un peu vite ....beaucoup de choses ne sont pas nettes du tout dans cette affaire ...

ceci dit, je suis d'accord avec vous, "non c'est non " ..

Écrit par : Françoise | 29/08/2011

Chère Françoise,

J'ai mis entre guillemets 'religions reconnues', ajoutant aussitôt : (!!).

En France, aucune religion n'est reconnue par l'État français. Mais dans les faits, certaines religions sont reconnues comme telles, parce que traditionnellement anciennes sur le territoire français.

Mes propos n'ont pour but que de mettre en évidence que nombreux sont les humains se déclarant attachés à telle croyance ou telle tradition religieuse, mais que parcleie comportement trahissent leur prétention.

Certes, il est difficile de trancher concernant cette triste affaire DSK/Diallo. Les faits se seraient produits sur un laps de temps de près de 7 à 9 minutes! Si la dame était consentante, alors "bonjour les préliminaires"! Très beau respect pour la femme!

Quoiqu'il en soit, il y aura de nombreuses victimes collatérales. Soit du côté de DSK, s'il est accusé injustement, soit du côté de Madame Diallo, si elle a bien été victime d'un rapport sexuel non consenti (un viol).

Finalement, coupable ou non-coupable? Cela finira en croyance !

Avec tous mes respects pour toutes les victimes de ces abus sexuels, toutes celles qui ont dénoncé ces sévices et toutes les autres qui ont gardé ces souffrances dans le silence...

Écrit par : Baudouin | 29/08/2011

lire : "par leur" au lieu et place de "parcleie", qui ne veut rien dire! Usage de l'Iphone dont le clavier est périt !

Écrit par : Baudouin | 29/08/2011

Oh ! et puis zut! Écris "périt" au lieu de "petit"...

Écrit par : Baudouin | 29/08/2011

Merci pour votre message Michel Bruston ; en fait, tout ce que j'ai dit sur la façon "illogique" dont peuvent réagir les femmes violées, je le sais malheureusement par expérience personnelle ...
Il y a une chose qui m'a choquée dans le "décryptage" qu'ont fait certains de la façon dont Mme Diallo a parlé la première fois où elle s'est exprimée : en gros, un "spécialiste" disait que tout était surjoué, entre autres ses larmes, parce que ce n'est pas normal qu'elle pleure alors qu'elle a déjà eu l'occasion de parler de son viol ( s'il a eu lieu, je reste prudente ! ) à la police, au procureur etc ....
ah bon, une femme violée ( ou n'importe qui victime d'une agression ou d'une catastrophe naturelle ou d'autre chose de traumatisant ) n'a le "droit" de pleurer que la première fois où elle en parle ?? bon, soyons généreux : la deuxième fois aussi ?? et faisons preuve, même, d'une incommensurable bonté : la troisième fois aussi ..
mais après ... Mme Diallo a dépassé son quota de pleurs, elle n'est plus crédible, c'est ça ??
mais après un viol ce n'est pas trois - quatre fois, qu'on pleure .. c'est tous les jours . plusieurs fois par jour .. y compris lorsqu'on n'en parle pas ...j'ai trouvé cet argument plutôt ignoble ...
La façon de s'exprimer de Mme Diallo m'a aussi paru surjouée dans certains domaines, parce qu'elle s'exprimait avec tout son corps, en mimant ce qu'elle disait avec des gestes très appuyés, mais c'est peut-être sa façon habituelle de s'exprimer .. ou peut-être que son avocat l'a fait "répéter" pour préparer son intervention, justement pour qu'elle arrive à parler sans être tout à coup inhibée par ses émotions .. et que c'est cela qui a donné un air assez "théatral" ( à mon avis ) à sa façon de parler : mais cela ne permet pas de savoir si le contenu de son témoignage est vrai ou faux ..

Je sais que certains hommes "n'osent pas" ( ? ) se dire féministes, mais je ne sais pas s'ils ont raison ...

Écrit par : Françoise | 31/08/2011

Merci pour votre précision sur les "quatre cultes reconnus", Baudouin ; c'est vrai que la France n'en reconnait aucun, mais certains sont moins reconnus que d'autres lol .. (ou certains sont plus reconnus que les autres, cela dépend de comment on considère les choses )

pour Dominique Strauss Kahn, je vois que nous avons la même position, c'est à dire : nous ne savons pas s'il est coupable ...

Je me retrouve totalement dans cette phrase que vous utilisez "finalement, coupable ou non-coupable ? Cela finira en croyance" .. j'ai effectivement l'impression qu'il s'agit, chez certains, d'une "croyance" .. d'autres, penchant dans un sens ou dans l'autre, ont sans doute des éléments que moi je n'ai pas ....

Écrit par : Françoise | 31/08/2011

L'expertise médicale a conclu à une agression sexuelle. Mais le procureur en a décidé autrement car il a jugé que la victime n'était pas crédible au prétexte qu'elle avait menti (les conditions de sa venue aux EU notamment). Pourtant DSK aussi a menti. Au début il a dit qu'il ne s'était rien passé, qu'il déjeunait avec sa famille. Ensuite il a admis une relation sexuelle mais consentie.

Écrit par : misafir | 31/08/2011

@ MULOT Roger

Où est donc passée votre vigilance proverbiale en ce qui concerne les phrases mal bâties ?

Un commentateur écrit (après correction orthographique) :

"nombreux sont les humains se déclarant attachés à telle croyance ou telle tradition religieuse, mais QUE par leur comportement trahissent leur prétention"

et vous ne partez pas en guerre contre le "charabia" !

Cordialement,

Écrit par : michel bruston | 31/08/2011

En Europe, du moins en Belgique et aussi en France, je crois, on ne dissocie pas le procès civil du procès penal comme au Etats-Unis. Dans le même procès, le procureur du Roi -- resp. de la Republique -- représente l'État et la Partie Civile, la présumée victime.

Ainsi, le procureur américain peut ne pas poursuivre, car il veut écarter tout doute qui profiterait à l'accusé. Ainsi, la Partie Civile est libre, ensuite, de poursuivre ou non l'accusé lors d'un procès civil.

Écrit par : Baudouin | 31/08/2011

Concernant l'affaire DSK, il vaut mieux remonter à la source, i.e. lire le rapport des district attorneys qui est très complet. Signalons par ailleurs que ces district attorneys sont des spécialistes reconnus des crimes sexuels. Ils sont donc parfaitement (ou du moins bien plus que vous et moi) au fait de l'état de sidération dans laquelle les victimes sont souvent plongées. Ici le problème ne réside pas dans la version des faits sur laquelle la plaignante n'a d'ailleurs jamais varié mais que tout reposait finalement sur sa parole : les expertises médicaux n'étant pas concluants. Or elle a menti plusieurs fois et cela de manière convaincante : par exemple elle s'écroulait au début lorsqu'on abordait le viol collectif qu'elle prétendait avoir subi en Afrique et dont elle avait reconnu depuis la fausseté. Sachant cela, comment un jury de douze personnes peut être convaincu au delà du "doute raisonnable" sur la seule fois de sa parole?

Écrit par : Bashô | 31/08/2011

C'est le bureau du procureur qui dit que les preuves médicales ne sont pas suffisantes. Il faut comprendre "les preuves médicales ne sont pas suffisantes pour que l'accusation gagne car la crédibilité de la plaignante est entachée".

Ca ne signifie pas que les conclusions du rapport médical ne ne sont pas suffisantes puisqu'elles concluent bel et bien à un viol.

Les conclusions de l'examen médical : "Causes des blessures : viol"

Écrit par : misafir | 31/08/2011

Voilà ce qu'écrit Philippe Bilger, Avocat Général près la Cour d'Appel de Paris :

"L'abandon des charges pour l'accusation américaine, résulte non pas de la certitude de l'innocence mais de la crainte d'un insuccès. Ce qui compte, ce n'est pas la vérité en elle-même ou l'intuition qu'on a d'elle mais le pragmatisme du procès."

Écrit par : misafir | 31/08/2011

@ misafir

Oui, et en plus le principal mensonge de la victime n'avait rien à voir avec l'accusation de viol (elle s'est "emmêlée les pinceaux" à propos de ce qu'elle avait raconté en entrant aux Etats-Unis), tandis que celui de DSK concerne précisément ce qui s'était passé dans sa chambre (il a répondu : "rien").

Mais DSK mentait-il en répondant ainsi ?
Il a pris son petit déjeuner puis une douche, c'était la routine en somme, rien de remarquable, il ne va pas se mettre à raconter ces détails sans intérêt et, d'ailleurs, la police ne s'attend pas à ce qu'il le fasse.
Ensuite, s'il a pris une femme, c'est peut-être pareil pour lui, la routine, "rien" de remarquable, un détail qui n'a duré que quelques minutes à peine, sans intérêt pour lui et pour la police qui l'interroge (comme l'épisode avec la prostituée qui était dans sa chambre vers minuit)...

... jusqu'à ce qu'il comprenne que celle-ci attend des réponses précisément à ce sujet. Et qu'il raconte alors comment ce "détail" s'est déroulé POUR LUI, à qui aucune femme qu'il "voulait" n'a jamais fixé de limites (à part Tristane Banon ?), qui n'a en tout cas jamais été sanctionné pour en avoir franchi : une relation consentie donc, comme toujours, comme avec toutes les autres...

... d'autant plus que la victime ne s'est pas défendue (l'histoire des égratignures sur le corps de DSK s'est révélée une fable) et qu'elle n'a même pas dit "Non!".

De la même manière, des arguments qui, normalement, tendraient à disculper DSK peuvent être retournés contre lui, si l'on suppose qu'il vit sa sexualité dans un sentiment de totale impunité.

Par exemple, avant de partir en avion, il appelle l'hôtel pour réclamer son téléphone portable et dit où il est pour qu'on le lui apporte. C'est soit l'attitude d'un innocent, soit celle de quelqu'un qui se SENT innocent ou totalement protégé, bref qui a intériorisé son impunité permanente.

Quand des policiers le font sortir de l'avion, il leur demande poliment "de quoi il s'agit". C'est une attitude d'innocent, ou bien celle de quelqu'un qui vit dans un sentiment d'impunité totale.

Peut-être en saurons nous davantage à la suite de la plainte de Tristane Banon pour "tentative de viol", du moins si celle-ci n'est pas requalifiée en simple "agression sexuelle" et par conséquent déclarée prescrite.

Nous savons quand même déjà que la mère de Tristane Banon a eu une fois une relation sexuelle avec DSK, relation consentie certes mais où lui s'est conduit avec une violence dont elle se souvient encore... Précisément une limite qu'il a franchie sans même que cela lui ait jamais été reproché.

J'aurai toujours de la peine à croire que DSK soit innocent.

Écrit par : michel bruston | 31/08/2011

et vous ne partez pas en guerre contre le "charabia" !

Bonjour Michel Bruston

Ben non, là je n'ai rien à dire, car le texte reste compréhensible. Je n'ai jamais fait la chasse aux fautes d'orthographe ( ou de frappe ) : j'en fais ausssi . Dans le message sur la marseille, je suis parti bille en tête car je ne comprenais pas ce que je lisais.Et pourtant, l'explication de Misafir est limpide.
J'essairai d'être plus calme la prochaine foi.

Ccordialement

Écrit par : MULOT Roger | 31/08/2011

un coucou à Roger Mulot s'il passe par là ..

Bonjour Françoise,

Eh oui, je passe par là
Je n'ai pas encore "digéré" le message de Jean Baubérot.
Par contre, j'ai lu le vôtre : respect.Et, il faudra que les hommes comprennent que quand une femme dit NON, c'est NON.
Autrement, vous savez que le féminisme n'est pas ma tasse de thé.

Très cordialement

Écrit par : MULOT Roger | 31/08/2011

@ Françoise

"La façon de s'exprimer de Mme Diallo m'a aussi paru surjouée dans certains domaines [...] Je sais que certains hommes "n'osent pas" ( ? ) se dire féministes, mais je ne sais pas s'ils ont raison."

J'ai eu moi aussi parfois cette impression d’une attitude "théatrale", mais je n'en ai pas tenu compte car cela n'avait pas de caractère probant sur le fond de l'affaire. Quant à l'évaluation des pleurs de Mme Diallo, je ne m'étais pas rendu compte que c'était allé aussi loin dans l'ignominie !

A mon sens, pour un homme, se dire ou non "féministe" n'est pas une question d'"oser" ou de"ne pas oser". C'est qu'un homme ne sera jamais dans la "peau" d'une femme, à moins qu'il ne soit transsexuel et se sente femme dans son corps d'homme. Et cela, si "efféminé" ou si peu "viril" soit-il ("viril" est ici à prendre au sens du rôle socialement assigné aux "vrais" hommes ; on peut dire "macho" mais c'est moins subversif… et moins précis).

J'ai jadis souhaité que les hommes atteignent "une non-virilité qui ne soit pas une impuissance" (dans un article pro-féministe de la revue "Luttes antiracistes"). Je me leurrais quant à une telle possibilité dans l'espace d'une vie. Ce sera l'affaire de plusieurs générations de faire si possible chacune, progressivement, un peu mieux que la précédente.

Car il ne s'agit pas seulement d'un rôle social imposé ou intériorisé, ni même uniquement de ce que la culture patriarcale a pu nous transmettre comme réflexes conditionnés. C'est jusque dans les profondeurs de notre inconscient que s'est construite notre personnalité, disons "virile" ou "masculine".
Si nous la refoulons durant un temps, précisément au nom de notre féminisme, elle explose ensuite soudainement et d'autant plus violemment. Elle s'exprime dans nos rêves, mais aussi dans nos phantasmes. En situation de stress intense, c'est le passage à l'acte... et la prise de conscience que notre "féminisme" proclamé était surtout politique, intellectuel, mais pas assez profond pour influencer radicalement nos comportements.

C'est une expérience personnelle, mais aussi ce qui me permet d’expliquer le nombre de femmes victimes de violences conjugales ou même tuées par leur conjoint, compagnon ou "ex". Nombre qui a augmenté exponentiellement jusqu'à atteindre dès 1999 en France, par an, le chiffre terrifiant de 400 meurtres et 2 millions de femmes victimes de violences conjugales de divers types (certaines estimations sont moins élevées, mais pas moins atterrantes ; voir : http://www.sosfemmes.com/violences/violences_chiffres.htm).

A une époque pas si lointaine, il n’y avait que quelques cas, que l’on appelait ‘‘crimes passionnels’’. Les jurys des Cours d’Assises jugeaient d’ailleurs les coupables avec une certaine indulgence, le côté ‘‘passionnel’’ jouant plutôt comme une circonstance atténuante.
Aujourd’hui, c’est un fléau qui ne cesse de s’aggraver. Les hommes réagissent avec leur violence ‘‘virile’’, consciente ou inconsciente, à l’émancipation progressive des femmes, qui les déstabilise.

Cordialement,

Écrit par : michel bruston | 31/08/2011

@ MULOT Roger

Bonjour,

Content de voir que vous êtes toujours là.
J'espère que vous avez compris que ma petite "provocation" à votre égard se voulait beaucoup plus humoristique que critique, et surtout destinée à vous faire sortir de votre mutisme, pas à vous culpabiliser.

Dans votre réponse, je ne sais si vous avez vu qu'il y a un gag, involontaire mais très drôle :
"Je n'ai jamais fait la chasse aux fautes d'orthographe ( ou de frappe ) : j'en fais AUSSSI. Dans le message sur la MARSEILLE, je suis parti ... ".
En effet, vous en faites aussi, et vous en fournissez deux preuves aussitôt !

La lecture du message de Françoise ne vous a pas laissé indifférent. Alors, pourquoi écrire que "le féminisme n'est pas votre tasse de thé" ?
Si c'est l'emploi d'un mot en "isme" qui vous hérisse, alors là rassurez vous, je n'en suis pas 'fan' non plus.
Mais, au-delà des mots, la réalité du "féminisme" se trouve tout particulièrement dans la conquête par les femmes de la capacité et du droit de parler-écrire comme l'a fait Françoise. Puisque vous respectez cela vous êtes déjà, disons... "pro-féministe" !

Pourriez-vous nous expliquer sur quoi bute votre 'digestion' quand vous écrivez : "Je n'ai pas encore 'digéré' le message de Jean Baubérot." ?
Cela permettrait au débat, déjà très riche, de porter aussi sur le contenu de cette Note, dont nous avons tous plus ou moins "zappé" la deuxième moitié.

Cordialement,

Écrit par : michel bruston | 31/08/2011

Petit clin d'oeil à Monsieur Michel Bruston :

"Dans ma jeunesse, j'étais musicien (chanteur, pianiste) et déjà passionné d'astronomie. Comme j'était plutôt un animal nocturne, j'envisageais sérieusement d'en faire un jour mon métier (j'idéalisais pas mal l'astronome, admirant les étoiles à travers son télescope !)." - lu sur profil Google.

Cherchons la fôte...

Sérieusement, quoique n'étant pas toujours d'accord avec le fond et/ou la forme de certains des commentaires de Monsieur Michel Bruston, je suis certain que sur plus d'une branche il doit être plus qu'intéressant (mathématique, physique, astronomie, etc. ... domaines qui me passionnent).

D'autre part, bien essayé, le rattrapage concernant l'appel du pied à Monsieur Roger Mulot...

J'ai aussi apprécié le lapsus de Monsieur Roger Mulot :

"J'essairai d'être plus calme la prochaine FOI."

Écrit par : Baudouin | 31/08/2011

Misafir,
le problème avec le rapport médical, c'est qu'une fois on nous explique qu'il est accablant pour DSK, pour ensuite nous dire qu'il n'est pas probant ... ça fait partie des choses qui me troublent comme je l'ai dit dans mon premier message ..
mais je suis totalement d'accord avec vous lorsque vous dites : " l'abandon des charges résulte... non pas de la certitude de l'innocence, mais de la crainte de l'insuccès" ...
effectivement, j'ai eu l'impression qu'on ne recherche pas vraiment la vérité, mais simplement à voir si l'accusation tiendrait devant un jury ...

Écrit par : Françoise | 01/09/2011

Vous faites bien de signaler, Bashô, que Mme Diallo n'a pas"varié" sur les faits eux-mêmes, à savoir ce qui s'est passé dans cette fameuse suite ...
elle a "varié" en racontant ce qui s'est passé après, elle a menti pour pouvoir entrer aux Etats Unis, mais ....
cela signifie-t-il nécessairement qu'elle ment sur tout ?? on a l'impression qu'aux Etats-Unis, c'est effectivement ce qu'on pense ...
S'il n'y a pas de procès, ce n'est pas, apparemment, parce que le procureur est convaincu de l'innocence de DSK ( il n'a d'ailleurs jamais dit ça ), mais parce que la plaignante n'est pas crédible .. ou pas assez pour convaincre un jury ...
Contrairement à ce qu'ont dit certains amis de Strauss-Kahn et, même, une des deux chaines d'informations continues de la TNT , DSK n'a pas été "blanchi" ( l'une des ces deux chaines avait inscrit, dans un petit bandeau, les mots "DSK blanchi" .. l'autre chaine, plus prudente et surtout plus exacte du point de vue juridique me semble-t-il, avait inscrit, dans un bandeau du même genre, "DSK : le non -lieu" .. )

Écrit par : Françoise | 01/09/2011

Moi aussi, Michel Bruston, je n'ai pas tenu compte de la façon "théâtrale" dont s'est exprimée Mme Diallo, comme vous le dites, "ça n'a pas de caractère probant sur le fond de l'affaire", je d'ailleurs aussi dit, d'une autre manière .. pour l'évaluation de ses pleurs, j'ai effectivement trouvé ça en dessous de tout ..
En fait moi je ne me dis pas "féministe", je trouve certains mouvements féministes très agressifs, et parfois j'ai l'impression que certains cherchent à se venger des hommes, ou à convaincre les femmes de se conduire en hommes, ce n'est pas ce que je cherche .. mais que la parole d'une femme soit reconnue avec égalité par rapport à celle d'un homme, ça oui ..à ce que les policiers ne fassent plus de blagues graveleuses lorsqu'il est question de viol, ça oui ... à ce qu'on ne disent plus , explicitement ou implicitement, qu'une femme violée l'a bien cherché, ça oui ...
Vous dites quelque chose de très interessant dans un"post" adressé à Misafir : que certains éléments de la conduite de DSK peuvent soit "prouver" son innocence, soit, au contraire, se retourner contre lui : c'est bien là, pour moi, un aspect du problème ...qui fait qu'en toute honnêteté, je ne sais pas s'il est coupable ou pas ...
et je pense que l'attitude de l'avocat de Mme Diallo ne l'aide pas toujours si elle a vraiment été violée : le fait de transformer les faits en lutte communautariste ...à partir de l'affaire DSK on peut effectivement parler , d'une façon plus générale, de la relation hommes/femmes, blancs/noirs, etc .. mais pour l'éventualité d'un procès, il fallait s'en tenir à la recherche de la vérité dans ce qui s'est passé entre DSK et Mme Diallo....pour lui faire justice à elle ..( ou blanchir DSK s'il est innocent ) :l bref l'affaire concerne ces deux personnes ..

Écrit par : Françoise | 01/09/2011

Eh bien Roger Mulot, vous "passez" souvent "par là", ou que ce soit ...
dans un sens, à moi non plus, le féminisme, ce n'est pas ma tasse de thé lorsque c'est trop théorique, et que ça s'égare parfois ....
Mais il faut effectivement en arriver à ce que certains hommes comprennent que lorsqu'une femme dit "non", c'est non .. et ça ce n'est pas gagné d'avance ...

Écrit par : Françoise | 01/09/2011

Pourquoi les hôtels ne font-ils pas faire le nettoyage des chambres par deux personnes en même temps? Si la charge de nettoyage des chambres est doublée mais pour un couple de "femmes de charge", cela pourrait éviter des situations telles que celle qu'a vécue Madame Diallo. Les messieurs commenceraient à réfléchir plus souvent avec leur cerveau plus qu'avec leur pénis.

Cela n'aurait rien changé concernant la boulimie sexuelle de Monsieur Strauss-Kahn, mais concernant Madame
Diallo ...

Quoiqu'il en soit, ce personnage m'est d'une antipathie au plus haut point!

Écrit par : Baudouin | 01/09/2011

En fait, Baudouin, je me demande si certains hôtels ne le font pas : deux femmes de ménage faisant une chambre ensemble .. il me semble avoir vu ça dans des reportages ; je ne sais pas si c'est pour éviter des situations "dangereuses" pour elles, ou, tout simplement, parce que la direction de l'hôtel y trouvait un gain de temps ( et, donc, d'argent .. ) car, notamment, ça allait beaucoup plus vite pour faire les lits, notamment les grands lits ...

A moi non plus, DSK n'est pas très sympathique, mais ce ne sont pas nos sentiments qui doivent nous guider .. en tout cas, ce qui ne semble contesté par personne, c'est que c'est un "homme à femmes", cela doit être très dur pour Anne Sinclair ...
moi dans ce domaine-là je ne suis pas partageuse ...

Écrit par : Francoise | 01/09/2011

"je pense que l'attitude de l'avocat de Mme Diallo ne l'aide pas toujours si elle a vraiment été violée : le fait de transformer les faits en lutte communautariste [..] bref l'affaire concerne ces deux personnes..."

Tout à fait d'accord avec vous, Françoise...
... et pourtant, dans certains cas, "faire le LIEN" entre le cas particulier qui fait l'objet du procès, et qui doit rester prioritaire, et une cause plus générale est parfois utile eux deux...

Je réfléchis tout en écrivant, et je me dis qu'il doit y avoir diverses manières de construire ce "lien", et que celle de l'avocat de Mme Diallo n'est peut-être pas la bonne.

Je pense au fameux procès devant la Cour d'Assises de Bobigny, en 1972, contre des femmes ayant illégalement organisé et/ou pratiqué un avortement ("clandestin", comme on disait alors).
L'avocate Gisèle Halimi l'avait transformé en procès public de la loi de 1920 interdisant l'avortement, avec notamment l'appui de Simone de Beauvoir.

[longue interruption, puis reprise]

D'après les renseignements que j'ai trouvés sur le Net, Gisèle Halimi avait ainsi obtenu que ses quatre clientes soient condamnées seulement à des peines minimes assorties du sursis pour deux d'entre elles (la mère de la jeune fille avortée et l'avorteuse), et même acquittées pour les deux autres (complices).
Elle avait auparavant obtenu l'acquittement de la jeune fille qui avait voulu avorter (enceinte à 16 ans par suite d'un VIOL) lors d'un procès à huit clos devant le tribunal des mineurs, avec un jugement motivé de manière tellement sibylline qu'il pouvait se prêter à toutes les interprétations.

L'avocate a réussi à mobiliser l'opinion publique, les médias, de nombreuses personnalités (dont un grand médecin catholique), et les mouvements de femmes (Choisir, MLF) qui manifestaient devant le tribunal. Tout cela en faveur de SES CLIENTES.
Elle n'a pas fait de celles-ci des "icônes" de la lutte pour la dépénalisation de l'avortement. Elle a fait de la lutte pour cette dépénalisation un levier POUR LES DEFENDRE, ELLES.

Et la victoire judiciaire de 1972 est ensuite devenue une arme de plus pour obtenir enfin, en 1975, la loi Veil qui a légalisé l'IVG.

Est-ce ce qu'a fait, 'mutatis mutandis', l'avocat de Mme Diallo ? Peut-être a-t-il trop utilisé le cas de Mme Diallo pour alimenter la lutte contre la discrimination, en faisant d'elle une "icône" de cette lutte, au lieu de mettre le contexte de discrimination et de lutte au service de sa cause à elle ?

Gisèle Halimi a écrit : "Les règles d'or des procès de principe : s'adresser, par-dessus la tête des magistrats, à l'opinion publique tout entière, au pays. Pour cela, organiser une démonstration de synthèse, DEPASSER LES FAITS EUX-MËMES, faire le procès d'une loi, d'un système, d'une politique. Transformer les débats en tribune publique."

Et là, je suis à nouveau perplexe : "dépasser les faits eux-mêmes", est-ce bien ce qu'il fallait à Mme Diallo ?

Je suis, au contraire, plutôt d'accord avec vos dernières lignes : "il fallait s'en tenir à la recherche de la vérité dans ce qui s'est passé entre DSK et Mme Diallo... pour lui faire justice à elle... (ou blanchir DSK s'il est innocent) : bref l'affaire concerne ces deux personnes ..."

Écrit par : michel bruston | 01/09/2011

Je pense que l'avocat de Mme Diallo a voulu faire pression sur le procureur en impliquant la communauté noire car il a compris que le procureur allait abandonner toutes les charges.

Madame Diallo a menti, certes sur des éléments périphériques au dossier, mais elle a menti sous serment devant le grand jury. Visiblement ça ne pardonne pas.

Quant à son côté théâtral, il faut prendre en considération les différences culturelles. Par exemple, en Turquie, il arrive que les femmes manifestent leur désespoir en se frappant sur la poitrine et les cuisses. Pour qqn qui n'est pas habitué cela peut sonner faux.

Écrit par : misafir | 01/09/2011

Quant à son côté théâtral, il faut prendre en considération les différences culturelles.

Jeprends note qu'une personnne reconnaît la notion de culture. C'est intéressant, car je me rappelle que lors d'un des nombreux débats télévisés sur l'identité nationale, un éminent sociologue dont le nom m'échappe avait déclaré doctement que la culture, ça n'existait pas.

Écrit par : MULOT Roger | 02/09/2011

Oui, Michel Bruston, dans certains cas, dépasser le "cas particulier" pour en faire une plus grande cause peut être utile, mais ça dépend comment c'est fait, moi j'ai l'impression que l'avocat de Mme Diallo a été assez maladroit ... ça impliquait presque que Mme Diallo a été violée par DSK parce qu'elle est noire, et là ......c'est quand même assez spécieux comme argument ....car s'il s'est permis une relation sexuelle avec elle ( que ça soit "consenti" ou pas, puisque ça fait encore débat .. ), je ne pense pas que c'est parce qu'elle est noire, il l'a d'ailleurs fait avec des femmes blanches aussi ...je ne suis pas du tout sûre que là, il y ait eu un problème de "discrimination" ..
Tout vouloir transformer en "problème communautaire", ce n'est pas forcément adroit ...

Écrit par : Francoise | 03/09/2011

C'est exact, Misafir, que Mme Diallo a menti sur des "éléments périphériques" au dossier, ( et sur d'autres choses n'ayant absolument rien à voir avec cette affaire ) mais effectivement, aux USA, apparemment ça ne pardonne pas .. question de culture ?? Certains avaient voulu commencer une procédure de destitution de Clinton, non pas parce qu'il avait trompé sa femme ( ce qui en plus relève de la vie privée, même si ce n'est pas sympa pour sa femme !!! ), mais parce qu'il avait menti en disant qu'il n'avait pas eu de relations sexuelles avec Monica Lewinski ...
Quand à l'aspect "théatral" dans la façon dont s'est exprimée Mme Diallo, il peut y avoir à la fois des éléments culturels et des éléments personnels : même des personnes appartenant à la même culture vont avoir des façons différentes de faire, car chacun a son caractère .. pour moi, ça n'implique pas que ce qu'elle dit est faux, or, c'est la déduction qu'ont fait certains spécialistes du décryptage du comportement humain, ou je ne sais plus comment ils s'appellent ...ils utilisent ça pour la discréditer encore plus, c'est superficiel comme façon de faire ..

Écrit par : Francoise | 03/09/2011

Que penser de Dominique strousse qu'Anne ? il ne m’intéresse pas : rien que son nom est déjà une imposture...

Écrit par : david weber | 04/09/2011

Que penser de Dominique strousse qu'Anne ?

Bonjour Daniel

J'apprécie toujours votre humour.Je dois dire que je n'ai jamais apprécié DSK et que le couple DSK /Anne me gave au plus haut point.
Cordialement

Écrit par : MULOT Roger | 04/09/2011

Il est rassurant de voir Monsieur et Madame Strauss-Kahn sourire à leur retour dans leur patrie. Il est heureux que notre Police Nationale leur évite de faire la queue: leur temps est précieux.

A comparer avec les scandaleuses menottes que lui avait mises la Police de New York sur la plainte d'une petite femme de chambre africaine : le voilà bien le communautarisme américain.

Chez nous, pays de la courtoisie, on respecte les hommes compétents et leurs célèbres épouses. Vive la France!

Maintenant, une question se pose : comment DSK va-t-il se réadapter au mode de vie français ? Espérons simplement que, si notre french lover venait à consulter parce qu’il éprouvait des difficultés à se réinsérer dans la société, un brave médecin ne lui prescrive pas du Viagra : seule véritable aide à la réinsertion…

Écrit par : david weber | 04/09/2011

"Dominique (ne) (s)trousse qu'Anne" ??
eh ben non justement, c'est bien là le problème ...ce qui s'est passé à New York ( l'abandon des charges pesant sur lui ) ne permet pas de savoir s'il est innocent ou coupable de viol ou tentative de viol, mais ce qui est sûr c'est que c'est un serial-coureur non ?? il me semble que personne ne le nie, y compris lui ...

Écrit par : Françoise | 05/09/2011

il me semble que personne ne le nie, y compris lui ...

Bonjour Françoise

Ben de ce côté là, il est basique : j'ai connu pas mal de ploucs qui étalaient leur tableau de chasse ( parfois imaginaire ).Qu'en pense Freud ?
Remarquez, des femmes aussi : ainsi Anne Mansouret, qui a eu les honneurs de DSK.
Cordialement

Écrit par : MULOT Roger | 05/09/2011

Apparemment DSK a eu la mère, et il a essayé d'avoir la fille .....

Écrit par : Françoise | 05/09/2011

Je continue, pour Roger Mulot, sur l'affaire DSK/Mansouret/Tristane Banon ...
en prenant connaissance de cette affaire, il y a un verset de la bible qui m'est venu en mémoire, mais j'ai voulu le rechercher avant d'en parler , et j'espère que vous me pardonnerez cette entorse à la laïcité ...

Lévitique 20 : 14 : "si un homme prend pour femmes la fille et la mère, c'est un crime" ...
bon puisque DSK est juif pourquoi ne respecte-t-il pas le Lévitique ? lol

j'arrête là, ou je mets la suite du verset qui prévoit le châtiment encouru ? bon allez je continue :

"on les brûlera au feu, lui et elles,afin que ce crime n'existe pas au milieu de vous "...

eh oui on ne plaisantait pas en ce temps-là ....

bon, c'est peut-être un peu radical comme façon de "régler" le cas Strauss Kahn ?? et puis, Tristane Banon, ce n'est pas de sa faute, elle serait une victime collatérale ...

Écrit par : Francoise | 05/09/2011

Ainsi, Anne Mansouret a eu une relation sexuelle avec Dominique Trauss-Kahn. Une relation dont elle s'est souvenue longtemps de la violence de celle-ci.

Sa fille Christiane Banon, d' après celle-ci, a subit une tentative de viol.

Sa mère, malgré sa propre expérience, déconseille à sa propre fille de porter plainte...

Celui qui serait donc un prédateur, n'est pas inquiété par la justice malgré les faits de violences sexuelles...

Quelques années plus tard, dans un hôtel à New York, une femme de chambre dit s'être fait agressée sexuellement, pire accuse celui qui aurait pu rendre des comptes à la justice voici plusieurs années, de viol...

Aujourd'hui, Madame Diallo continuerait 'paisiblement' son travail dans un hôtel à New York... Christiane Banon, si sa plainte de 2011 tombe à l'eau, risque un procès pour diffammation.

Merci maman!

Écrit par : Baudouin | 06/09/2011

@ Françoise > Clinton a été poursuivi non pour mensonge mais pour parjure, c'est-à-dire pour avoir menti sous serment devant le grand jury. Et je précise que le cinquième amendement lui donnait le droit de garder le silence lorsque le procureur l'interrogeait.

Et en effet, DSK n'a pas été blanchi. Le procureur a abandonné les charges car il estimait ne pas pouvoir convaincre le jury (douze personnes à l'unanimité !) au delà du doute raisonnable. Je crains qu'on ne saura jamais avec certitude ce qui s'est vraiment passé.

Écrit par : Bashô | 07/09/2011

Oui, Bashô, je n'ai pas été assez explicite en parlant de Clinton : c'est effectivement pour parjure qu'il a failli être destitué .. ou, en tout cas, que certains voulaient le destituer ..

Pour DSK, je vois que nous sommes d'accord : à moi que lui -même ne décide d'en parler, on ne saura jamais ce qu'il s'est vraiment passé ....

Écrit par : Francoise | 09/09/2011

Cette Note de Jean Baubérot me permet d'un peu mieux comprendre pourquoi il n’assume plus ce qu’il a écrit dans son tout premier livre : « Des Juifs aux palestiniens : le tort d’exister » (ed. Ducros, 1970), au point de refuser sa réédition, sauf à y ajouter « une longue préface pour le remettre en perspective » (cf. « Commentaire n°2 posté par Baubérot Jean le 22/06/2010 à 12h48 » http://www.mishauzan.com/article-jean-bauberot-le-tort-d-exister-52690143-comments.html#anchorComment.)

Car, dans cet ouvrage , Jean Baubérot ironisait sur les « gens de gôche » qui lui disaient : « Attention, […] pas de paroles irresponsables. Vois-tu, […] nous sommes allergiques à tout ce qui pourrait, de près ou de loin, ressembler à de l’antisémitisme, et ces Israéliens, pour nous, sont aussi des juifs… Ecoute-nous un peu, malpoli ! » (page 173).
Il prônait « une critique radicale et impitoyable de la civilisation occidentale » (page 182), « la mise en question de critères, schèmes de pensée, etc. qui imprégnaient à la fois le sionisme et bien d’autres niveaux de la civilisation impérialiste européenne et américaine » ((page 185).
Il citait Maxime Rodinson : « une situation créée par la volonté libre de groupes puissants et se proclamant représentatifs de l’ensemble des juifs » (page 212), parlait des juifs américains qui « finançaient les organismes juifs internationaux, constituaient un groupe de pression très efficace et avaient tissé des liens très étroits entre Israël et les Etats Unis » (page 213).

Certes, le contexte idéologique vis-à-vis d’Israël et du sionisme a profondément changé depuis la parution de cet ouvrage.
Mais, sur le terrain politique des droits des Palestiniens, rien n’a avancé, au contraire.
Vu l’intérêt du livre, de la démarche intellectuelle, idéologique et affective qu’il illustre, sa réédition mériterait l’écriture d’une ‘‘longue’’ préface.

Écrit par : michel bruston | 10/09/2011

Rectificatif :
L'ouvrage que j'ai cité ci-dessus est bien le premier livre EN FRANçAIS de Jean Baubérot, mais celui-ci avait auparavant co-signé un livre en anglais, publié aux USA en 1967.
Mes excuses à l'auteur du blog et à ses lecteurs.

Écrit par : michel bruston | 11/09/2011

Excuses acceptées. C'est bon pour une fois !

Écrit par : Baudouin | 11/09/2011

Mon commentaire ci-dessus du 11/09 n'est pas placé sous la Note adéquate.
Je la remets donc sous la Note du 04/09 intitulée "DSK, le dit « lobby juif », antisémitisme et... "

Écrit par : michel bruston | 12/09/2011

Mon commentaire ci-dessus du 10/09 n'est pas placé en rapport avec la Note adéquate.
Je le remets donc avec les autres commentaires à la Note du 04/09 intitulée "DSK, le dit "lobby juif", ..."

Écrit par : michel bruston | 12/09/2011

« Quand une femme dit "non", c'est non. »… « non c'est non »… « NON, c’est NON »
EST-CE SI SIMPLE ?.

Bien sûr, je suis d'accord, c'est le minimum de respect dû à l'autre.

Mais les viols les plus nombreux ne sont pas aussi simples, clairs et nets.
Mme Diallo n'a jamais déclaré avoir dit « non » à DSK, mais avoir dit : « Je ne veux pas perdre mon emploi ».

Lors des viols conjugaux, dont j'ai un peu parlé ci-dessus, il est très rare qu'un "Non" soit proféré, même timidement.
C'est seulement après une détérioration encore plus profonde de la relation, quand le rapport sexuel s’accompagne de violences, qu'un refus en vient à s'exprimer verbalement.
Voir « Quand céder n’est pas consentir » de l’anthropologue Nicole-Claude Mathieu. (« L'anatomie politique, catégorisations et idéologies du sexe », éditions Côté-femmes, 1991, ch. 5 ; http://www.feministes.net/anatomie_politique.htm).

« ‘‘non’’ c'est ‘‘non’’ »… cela semble au moins une formulation fiable, un slogan dans la forme mais quelque chose de vrai dans le fond...

... hélas ! C'est à peu près vrai en France actuellement, mais ça ne l'a pas toujours été. Sous le règne de Louis XIV, tout un "art de la séduction" s'est élaboré sur l'alternance et l'ambiguïté du refus et de l'encouragement.
Et, depuis les années 90, cette vielle tradition resurgit dans ce que des écrivain(e)s appellent leur "féminisme à la française" (Mona Ozouf, Claude Habib, Irène Théry et Philippe Raynaud, co-auteur-e-s d'un article dans Libération le 17/06/2011).

Voici une citation d’Irène Théry qui a fait du bruit : « Il [ce féminisme "à la française"] est fait d’une certaine façon de vivre et pas seulement de penser, qui refuse les impasses du politiquement correct, veut les droits égaux des sexes et les plaisirs asymétriques de la séduction, le respect absolu du consentement et la surprise délicieuse des baisers volés. » (Le Monde, 29/05/2011)

Ce texte, à mes yeux assez énigmatique, a suscité dans "Libération" un débat contradictoire assez violent (à la limite de la pure polémique), avec des textes publiés successivement les 9, 17, 22 (deux articles), et 30 juin 2011.
Je n’ai pas encore d’opinion personnelle. Il faudrait lire les textes les plus "importants", ou "significatifs", de ces auteur(e)s. Mais il y a là un sujet à creuser.

En Suède, c'est différent, mais encore plus compliqué.

Les Suédoises peuvent, presque à tout moment, revenir sur le consentement qu’elles ont tout d’abord exprimé à leur partenaire : elles ont le droit de dire "Non" à n'importe quelle étape de leur relation sensuelle puis sexuelle avec lui, jusques et y compris au "tout dernier moment", juste avant que l'acte de pénétration ne soit accompli.
Même dans ce cas extrême, si l'homme ne s’arrête pas instantanément, elles ont le droit de l'accuser de viol et peuvent obtenir sa condamnation.

Dans quelles conditions un homme doit-il se contrôler à ce point et accepter une telle frustration ?
De la part d’une fille qui tente (ou accepte) de faire l’amour pour la première fois et s’est trompée sur elle-même : OK.
De la part d’une femme qui a été traumatisée sexuellement et qui, depuis lors, a peur de faire l’amour avec son compagnon, mais tente avec lui de surmonter cette peur, en vain : OK, totalement OK.
Il peut y avoir, comme cela, quelques autres situations où je dirai OK.

Mais d’une manière générale, je reste entre réticence et perplexité : n’est-ce pas un peu exagéré ? Ne peut-on attendre d’une femme qu’elle sache un peu plus tôt jusqu’où elle n’est pas prête à aller avec son partenaire ? ou, au moins, qu’elle ne laisse pas celui-ci porter seul la responsabilité de sa propre erreur ?

Écrit par : michel bruston | 28/09/2011

Ceci est un simple test : ce message va-t-il apparaître dans les commentaires, alors que celui que j'ai placé il y a dix minutes n'est toujours pas visible ?

Écrit par : michel bruston | 28/09/2011

Gagné ! mon petit "envoi" a fait apparaître le "grand" qui précédait.

Écrit par : michel bruston | 28/09/2011

La référence faite aux thèses de Nicolet, telles que résumées à la fin de la Note ci-dessus, semble INVERSER soudain toute la PROBLEMATIQUE de Jean Baubérot sur la laïcité.

Jusque là, il nous apprenait que la laïcité s'appliquait exclusivement à l'Etat (qui devait rester neutre), et non pas aux individus qui, au contraire, étaient pleinement libres de vivre leurs convictions (philosophiques ou religieuses) dans le cadre de la liberté de conscience.

Et tout d'un coup, voilà que cette laïcité devient un "travail" intérieur... et même une "ascèse"...

Heureusement, sur ce point comme sur d'autres, Jean Baubérot "dialectise", c'est-à-dire prend ses distances vis-à-vis de l'exigence trop "absolue", presque "totalisante" de Nicolet.
Il compense aussi le dur "TRAVAIL sur soi" par le "PLAISIR de la conquête d'une pensée personnelle", même si cette ‘‘conquête’’ ne se fait pas sans un véritable travail et que la jubilation n’est pas permanente.

Il reste que ce tournant à 180 degrés a de quoi surprendre...
... bien qu'il soit passé quasiment inaperçu !

Y a-t-il compatibilité ou contradiction entre ces deux conceptions ? Je souhaite que Jean Baubérot éclaircisse ses idées... ou du moins ses explications, à ce sujet.

Merci d'avance, Jean !

Écrit par : michel bruston | 28/09/2011

@ Françoise

Bien qu'avec beaucoup de prudence et d’ironie distanciée, tu as écrit :

« bon puisque DSK est juif pourquoi ne respecte-t-il pas le Lévitique ? lol »

Un autre que toi est allé nettement plus loin. Il a écrit :

« Ce personnage se réclamant d'une [...] confession[s] religieuse[s] [...] ferait mieux de pratiquer celle-ci... »
« ...nombreux sont les humains se déclarant attachés à telle croyance ou telle tradition religieuse mais qui, par leur comportement, trahissent leur prétention. »

Je trouve ce type de discours, sous son aspect de "bon sens tout bête", extrêmement pernicieux.

En effet, c'est une manière de ramener la complexité d'un humain à un seul de ses multiples attachements, de l'y réduire, de le SOMMER de s'y réduire.
Un humain est plein de contradictions et vit ses diverses appartenances en faisant des compromis entre elles.
S'il adhérait totalement et de manière absolue à une seule, il deviendrait un FANATIQUE d’une extrême intolérance.

De plus, il faut savoir qu’en France (et peut-être aussi ailleurs ?) jamais les classes dirigeantes ne se sont senties tenues par une morale religieuse, quelle que soit leur religion. En temps "normal", les politiques -- comme jadis les aristocrates -- se servent de la religion, ils ne la servent pas.
Ceci est un peu moins vrai pour les membres des minorités religieuses (ici les protestants, les juifs) que pour les tenants de la religion majoritaire (ici les catholiques), mais pas de beaucoup.

Dans tous les cas, ce sont les classes intermédiaires qui sont les plus soumises aux règles morales émanant des religions.
Le peuple y résiste plus ou moins (sauf en ce qui concerne l'homophobie), les classes supérieures ne s’y sont jamais astreintes.
Rares sont les Robespierre et les Saint Just, et c’est tant mieux, car ils sont dangereux.

Ce n’est jamais en dénonçant « l’immoralité » ou bien même « l’hypocrisie » des gens de la "haute société" que l’on pourra ébranler leur pouvoir collectif.

Rappelons que les coups d’état réalisés ici ou là par des militaires au nom de la « lutte contre la corruption » conduisent systématiquement à généraliser cette corruption largement au-delà de ce qu’elle était auparavant.
Que ce soit en état de guerre ou quand elles détiennent un pouvoir politique, les armées sont un des plus importants facteurs de généralisation de la corruption.
A cet égard, le cas de l'Algérie est exemplaire. Et les cas de l'ex-général Hosni Moubarak en Egypte et de l'ex-haut gradé Zine Ben Ali en Tunisie ne viennent pas contredire cette thèse.

Il en est de même pour les dirigeants des partis politiques qui font de la démagogie sur le thème -- apparenté -- du « tous pourris » et/ou du « retour à l’ordre moral » : une fois au pouvoir, il se passe très peu de temps avant qu’ils ne se jettent sur les prébendes, comme jamais leurs prédécesseurs n’auraient osé le faire.
N'oublions pas la dimension d' "assainissement moral" dans la propagande des réactions fasciste en Italie et nationale-socialiste en Allemagne entre 1930 et 1936, ainsi que dans celle de Vichy.

Il est à craindre que, sans forcément s'en rendre compte, tous ceux qui jouent sur le thème du « respect par chacun de la morale prescrite par sa religion » fassent, en fin de compte, le lit des politiques (et/ou des militaires) dont je viens de décrire les tendances.

Écrit par : michel bruston | 28/09/2011

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