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30/01/2011

Réflexions un peu décousues sur les événements actuels

J'avais prévu de présenter l'autre ouvrage dont je suis le co-auteur (cette fois avec Raphaël Liogier): Sacrée médecine. Histoire et devenir d'un sanctuaire de la Raison (Entrelacs), en lien notamment avec le débat sur l'euthanasie. Mais bien sûr, les internautes qui surfent sur ce Blog, ainsi que de nombreux amis avec qui je dialogue, sont avant tout intéressés par ce qui se passe actuellement sur l'autre rive de la Méditerranée. C'est également mon cas, même si je me sens plus capable d'écouter que de d'écrire des choses originales.

Des amis, notamment parmi celles et ceux originaires de cette autre rive mais pas seulement eux, vivent ces événements avec enthousiasme. La contestation populaire de régimes autocratiques, baillonnant les libertés correspond à un espoir si longtemps caressé qu'ils ont presque l'impression de vivre une sorte de rève eveillé. Concernant la Tunisie, ils insistent sur la maturité dont font preuve la plupart de ceux qui participent activement au processus démocratique, conscients qu'ils sont de deux exigences: ne pas se faire voler la révolution, ne pas tout vouloir et accepter de compter avec le temps. La capacité d'auto-organisation semble effectivement être impressionnante. Et il semble aussi qu'en Egypte les gens commencent également à s'organiser, même la situation évolue d'heure en heure et ce que l'on peut dire à un moment peut se trouver déphasé plus tard.

Pour ma part, d'un côté je partage enthousiasme et espoir et ne voudrais pas jouer les rabats joie. De l'autre, peut-être parce que je ne suis guère en forme actuellement et que cela incite sans doute à un certain pessimisme, je replace ces évènements dans un ensemble planétaire qui m'inquiète toujours. Prenons un simple exemple: Les journaux vous parlent de l'augmentation du prix des céréales, à une autre rubrique que celle des événements en cours. Or les deux sont étroitement liés et cela n'est pas sans comporter de lourdes menaces pour l'avenir. A défaut de révolution mondiale, il faudrait au moins des réformes structurelles profondes à un niveau global pour que le libéralisme économique ne soit pas la seule logique à l'oeuvre. Malgré les effets d'annonce, nous n'en prenons pas du tout le chemin.

Dans les débats entre commentateurs du Blog, il y a la question : peut-on savoir ce que vivent les gens d'un pays en venant chez eux comme touriste? Il me semble clair que, même quand on tente de ne pas "bronzer idiot", et de s'intéresser aux problèmes des gens des pays où l'on va, cet te ouverture entre dans un ensemble qui forme une manière de vivre tellement différente que la compréhension est très difficile. On peut, au mieux, avoir une petite idée....

Là encore je prendrais un exemple qui semble appartenir à un autre sujet, mais ne me semble pas sans lien avec ce que je viens d'indiquer : chaque soir, à la télévision française, lors de la fin des informations du "20 heures", vous avez le rappel que 2 journalistes français sont retenus en otage depuis près de 400 jours en Afganistan, avec leur photographie. Je participe à cette préoccupation commune, songe aux familles et aux proches qui vivent depuis si longtemps un véritable drame. Le processus d'identification joue, au moins partiellement. Un soir, la télévision va me dire aussi qu'il y a eu, dans ce pays, tant de victimes civiles. On va parler d'erreurs de tirs des troupes de l'OTAN ou je ne sais quoi. Mais il ne s'agira pas une information quotidienne et il n'y aura pas la même émotion. Je me dis alors que, pour les gens de là-bas, cela doit être l'inverse. A chacun ses victimes. Et comment se comprendre?

Sans doute un des problèmes importants d'aujourd'hui est que la globalisation induit la multiplication de contacts entre univers hétérogènes, sans pour autant réduire la distance qui les sépare. Des réflexions bouillonnent dans ma tête, mais je ne suis pas vraiment en mesure de bien les exprimer; Que chacune/chacun des internautes approfondisse sa propre réflexion, se méfie des stéréotypes en tout genre. c'est le but de ce Blog d'inciter à la réflexion personnelle.

  

12:22 Publié dans ACTUALITE | Lien permanent | Commentaires (11)

23/01/2011

LAÏCITES SANS FRONTIERES

Comme promis (ce qui n'a pas empêché quelques uns de le réclamer), voici une présentation de notre ouvrage commun, à Micheline Milot et moi-même: Laïcités sans frontières (Le Seuil, coll: La couleur des idées, 352 pages, 21 €). Le Monde en a fait un compte rendu assez substantiel dans le n° daté du 22 janvier. ce compte-rendu donne une bonne idée du contenu de l'ouvrage.

Le seul problème (idéologiquement sensible), c'est que le titre qui a été donné par le quotidien (il faut savoir que ce ne sont pas les journalistes qui font les titres, mais un autre service, plus tourné vers le marketing): "Pour une laïcité ouverte" est, lui, décalé: nous ne nous situons pas dans une perspective qui serait pour ou contre la dite laïcité ouverte. Ne serait-ce parce que nous tentons de dégager 6 types de laïcités et 3 seuils de laïcisation. En même temps, nous insistons sur la consistance de la notion de laïcité: sa concrétisation plurielle n'empêche nullement de dégager des principes qui, ensemble, forment LA laïcité.

C'est dire que nous avons une perspective d'abord analytique et que, comme l'écrit fort bien l'auteure du compte-rendu (S. Le Bars), notre livre est "à mi chemin entre ouvrage scientifique et de vulgarisation." Donc voici

des idées forces de l’ouvrage (avec quelques citations):

La laïcité, conjonction de 4 principes, se décline au singulier et au pluriel :

 « Au pluriel, car suivant les traditions nationales et régionales, les conjonctures géo-politiques, les mutations sociales dominantes, les périodes socio-historiques, différents types de laïcité s’avèrent plus ou moins hégémoniques. La réalité empirique est infinie et mêle des ingrédients multiples. »

 

« On peut aussi conjuguer « la laïcité » au singulier car, si diverses soient leurs formes, et les situations auxquelles elles correspondent, les laïcités ont toutes en commun le fait d’articuler, de façon plus ou moins harmonieuse, quatre principes.

Deux portent sur les finalités : la garantie de la liberté de conscience, l’égalité et la non-discrimination. Deux concernent les moyens : la séparation du politique et du religieux, la neutralité de l’État à l’égard des diverses croyances. Le terme de laïcité est donc irremplaçable, (…) parce que seul il est capable de rassembler ces quatre éléments.

 

C’est pourquoi d’ailleurs la laïcité peut prendre des configurations très variées et sembler toujours se trouver en équilibre instable, voire être « menacée ». La « menace » peut provenir de différents côtés : non seulement être portée par ceux qui sont « furieusement religieux » (…), mais également par ceux qui sont « furieusement » indifférents en matière de religion, ou hostiles à la religion, même si ces « fureurs » peuvent prendre le masque de la « défense de la laïcité ».

 

Cette perspective permet de dédogmatiser la conception qu’ont certains de la laïcité : il n’existe pas de pays laïque absolu et relativement peu de pays totalement non laïques : il existe diverses formes de laïcité qui tendent à faire prévaloir tel ou tel des quatre principes sur les autres, selon les traditions nationales, la conjoncture socio-historique, le contexte géo-politique :

Aujourd’hui, plus encore qu’hier, dans des sociétés dont l’aspect pluriculturel s’est accentué, la laïcité doit réguler politiquement des personnes et des groupes dont le rapport à la sécularisation est différent, qui évoluent à leur rythme et de façon extrêmement diverse (cf. l’exemple donné dans l’ouvrage du féminisme musulman) :

une typologie à la façon d'un portrait robot propose, dans la deuxième partie, six types différents de laïcités (que l’on peut trouver entremêlés dans la réalité concrète) et, dans la cinquième partie, trois périodes typiques, qui montrent que, dans chaque période, les questions qui se posent tendent à être analogues d’un pays à l’autre, même si les solutions adoptées peuvent être différentes. Cela permet de nombreuses comparaisons internationales :

 « Notre typologie, classant les laïcités en six types différents, et notre périodisation, qui propose de voir dans les changements historiques trois seuils typiques, permettent de saisir des dominantes avec leur cohérence interne explicite et implicite, de mieux comprendre des logiques à l’œuvre ainsi que les diverses contestations de ces logiques», d’effectuer des comparaisons dans l'histoire et le présent.

Chaque cas de figure empirique de la laïcité peut dès lors prendre du relief à l’aune des évaluations et comparaisons rendues possibles par cette typologie et ces  ‘seuils’ ».

 

L’ouvrage met clairement en œuvre, aussi bien historiquement que pour l’aujourd’hui, une distinction claire entre

- un processus socio-politique de laïcisation/laïcité qui tend à inscrire dans le droit les conséquences des quatre principes mentionnés, et à organiser le « vivre-ensemble » selon ces principes (plus ou moins respectés dans la réalité) et

- un processus socio-culturel de sécularisation, prise de distance par rapport à la prétention du religieux d’imprégner les comportements culturels et/ou simple changement de condition d’existence qui éloigne la vie quotidienne de la religion, et donc est un effet de la dynamique sociale.

 

Dans ce cadre, la « sécularisation interne » ou la non sécularisation interne » des groupes religieux est leur affaire (dans l’ouvrage nous donnons l’exemple du chanoine Kir qui était député et qui, dans la France laïque venait à l’assemblée nationale, vêtu d’une soutane. Après Vatican II, la majorité des prêtres ont abandonné la soutane, mais ce n’est pas la laïcité qui est intervenue dans cette affaire).

 

Il existe aujourd’hui 2 « dangers », du côté des religions, vouloir contrer le ‘défi’ que représente la sécularisation par moins de laïcité (illusion : des pays qui ont encore des restes de religion d’Etat sont des pays où la pratique de cette religion est très faible : Royaume Uni, Danemark, Norvège, etc ; et en Iran, la confusion politique-religion est un élément de sécularisation de la jeunesse instruite) ; de l’autre, ceux qui, par peur de certaines religions, veulent imposer la sécularisation au nom de la laïcité, ce qui est également contre-productif.

 

 

« Car si la laïcité est, selon Emile Poulat, une « politique de pacification par le droit », ce qui indique bien les plans où elle s’enracine (le politique et le juridique), elle représente aussi en permanence un enjeu social. Les acteurs vont privilégier ce qui correspond à leurs intérêts propres. Et souvent deux groupes se sont affrontés ou parfois s’affrontent toujours.

 

D’une part, il y a ceux qui tentent de réduire laïcité à la seule finalité de la liberté de conscience, qu’ils tirent vers une interprétation réductrice en la comprenant avant tout comme la liberté religieuse et donc en minorant les moyens qui permettent d’assurer cette liberté pour tous

.

D’autre part, il y a ceux qui hypertrophient les moyens, la séparation et la neutralité, au risque de transformer subrepticement la finalité de la liberté de conscience pour tous en une « émancipation (plus ou moins obligatoire) à l’égard de la religion » et de confondre ainsi laïcité et sécularisation, alors que la laïcité constitue, encore plus aujourd’hui qu’hier peut-être, la gouvernance politique d’individus ayant des rapports très divers avec la sécularisation. »

 

L’ouvrage est donc, aussi, un plaidoyer pour un véritable universalisme qui, sous prétexte de référence à un « individu abstrait », n’affirme pas que les minorités n’existent pas quand il s’agit des droits, tout en imposant à ces minorités des devoirs spécifiques (exemple donné dans l’ouvrage : depuis 2007, c’est le Haut Conseil à l’Intégration qui, en France, est chargé de faire des propositions en matière de laïcité, ce qui cible la laïcité sur une partie de la population).

 

L’ouvrage parle de « laïcités sans frontières » et il se situe dans un débat international sur la laïcité, exposant diverses optiques développées par des chercheurs de différents pays, qui semblent partielles aux auteurs, soit qu’elle se focalisent sur « les moyens laïques », soient qu’elles privilégient « les finalités laïques », d’une manière qui tend à « la valorisation d’un rôle accru des religions » (troisième partie).



L’ouvrage revisite aussi la laïcité française (sixième partie), en démontant des « idées reçues », en insistant sur le fait que la laïcité française a historiquement moins aboutit à une réduction de la religion qu’à son déplacement :

« Si on assiste à un affaiblissement des marques institutionnelles de l’Eglise catholique, on assiste aussi à une incorporation des manifestations publiques de la religion, et du catholicisme en particulier dans le développement de la société civile. »

Après avoir insisté sur quelques impensés concernant la loi de 1905, et fait le point sur les débat qui ont entouré la notion de « pacte laïque », cette partie suit les débats sur la laïcité en France, jusqu’à et y compris la loi sur le port du voile intégral.

 

Bref, nous avons tenté de faire un ouvrage qui envisage la laïcité de différents points de vue (au sens presque littéral de l'expression: il y a 6 parties, et chacune déplace l'angle de vue pourrait-on dire. Chaque partie est autonome et on n'est pas obligé de lire dans l'ordre. Chaque partie peut se lire indépendamment des autres; en même temps les différentes parties se renvoient les unes aux autres)

Et c'est vraiment un ouvrage écrit à 4 mains: nous nous sommes beaucoup "interpellés" mutuellement pour pouvoir aboutir à une rédaction commune.

Je pourrais continuer longtemps à vous en parler; mais le mieux est de vous souhaiter une très bonne lecture.

 

PS: A propos de la Note sur la Tunisie; c'est vraiment dévoyer mes propos que d'y lmmire autre chose que l'affirmation que la laïcité, l'égalité femmes-hommes et la démocratie relèvent d'un combat commun. Toutes les Notes du Blog, depuis sa création, qui abordent ces sujets, se situent dans cette perspective;

 

 

 

 

 

13:21 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (22)

19/01/2011

Tunisie entre inquiétude et espoir.

Comme beaucoup d'entre vous, je suppose, je suis avec beaucoup d'attention et d'empathie les événements qui se produisent en Tunisie. Je l'ai indiqué à plusieurs reprises: le Blog n'a pas pour mission d'être un commentateur universel, et sur ce sujet je ne suis pas spécialiste. Je lis, et bien sûr, déjà avant les derniers événements, ce que ces spécialistesi peuvent dire et je vous y renvoie. Je me contenterai donc d'un fort bref commentaire.

D'abord pour souligner l'aveu d'Alain Juppé reconnaissant que la politique officielle française a sous estimé (et c'est vraiment un euphémisme!) l'absence de démocratie dans ce pays et la façon dont les habitants en ont souffert. Cela, a-t-il indiqué, parce qu'il y avait une certaine laïcité, une certaine émancipation des femmes, un certain développement  économique. Autrement dit, il est une façon de se référer à ces principes et/ou valeurs CONTRE la démocratie, alors qu'il faut relier, en un même combat, laïcité, droit des femmes, progression du niveau de vie et démocratie. Bien sûr, cela est plus facile à dire qu'à faire. Mais je trouve que dans l'aveu de Juppé, il y a une leçon forte et sur laquelle il n'a pas été assez mis l'accent.

(à ce propos, cher Monsieur Mulot, je n'ai jamais écrit d'ouvrage s'intitulant la République ou la laïcité contre la démocratie, et un tel titre ne me viendrait jamais à l'idée. Je pense que l'ouvrage auquel vous faites référence, mais dont vous semblez n'avoir qu'un souvenir très confus et, à mon avis, très inexact, est celui-ci: L'intégrisme républicain contre la laïcité, paru à l'Aube en 2006: c'est une perspective fort différente: c'est l'instrumentalisation que je critique)

Ensuite, pour dire qu'il serait utile de relire, de regarder ce que pouvaient écrire ou montrer les médias sur la Tunisie AVANT les événements, avant le départ de Ben Ali. C'est comme l'affaire du Médiator: on nous dit maintenant: "On savait depuis des années..." Mais pourquoi alors l'info ne déferle que maintenant? Bien sûr, pour la Tunisie, il y a eu l'indication, en tout cas dans une partie de la presse écrite, d'emprisonnements, de grèves de la faim. Mais le malaise subsiste, chez moi en tout cas. je trouve qu'il a de plus en plus deux sortes d"'infos": celles sur lesquelles on revient en boucle et donc qui restent en mémoire. Les infos-événement en quelque sorte; et... toutes les autres, noyées dans le flux et qui n'engendrent ni la même émotion ni la même mémoire.

Enfin, je viens d'entendre ce matin, que des Agences de notation ont baissé la note de la Tunisie, vu le risque "d'instabilité". Sans commentaire, parce qu'il y aurait trop de commentaires à faire sur ce capitalisme contre l'humain dont on a l'impression qu'il règne sans partage. A cause de cela, et aussi parce qu'il est très difficile de sortir de décennies de dictature, l'inquiétude est là, mais aussi quand même l'espoir.

PS: Je signale (et j'y reviendrai) la parution:

-le 13 janvier, de l'ouvrage que j'ai écris avec Micheline Milot aux éditions du Seuil: Laïcités sans frontières.

-le 18 janvier, de l'ouvrage que j'ai écris avec Raphaël Liogier aux éditions Entrelacs: Sacrée médecine. Histoire et devenir d'un sanctuaire de la Raison.

Bonne lecture.

10/01/2011

Ne pas tomber dans le piege

Etant actuellement au Canada, je n’ai qu’un echo certainement affaibli par rapport aux reactions qui doivent se produire en France, apres l’enlevement et la mort de deux jeunes Français au Niger. Ici, c’est la fusillade de Tueson qui fait les gros titres. Malgre la globalisation, l'actualite se construit en prenant le lieu ou l’on se trouve comme le centre du monde.

 

Une fois encore, nous sommes face a un redoutable defi. Les actes terroristes, les prises d’otages, cherchent a creuser un fosse infranchissable et a operer une contamination. Certains sondages tombent dans ce piege en demandant aux gens si la « presence musulmane » est, ou non, une « menace », comme s’il s’agissait d’un corps etranger dans la nation.

La manière même dont on a pose la question incite a avoir peur. Et le developpement de cette peur ne peut que rejouir les terroristes, eux qui font tout pour l’entretenir, pour creer un engrenage qui, esperent-ils, leur sera profitable.

 

On a plusieurs fois, ici, evoque la laïcite de « sang-froid » prônee par Briand. Elle est plus que jamais necessaire et devrait, ne serait-ce que strategiquement, regrouper tous ceux qui veulent resister a une poussee des extrêmes.

On peut debattre de tel ou tel element de la laïcite, avoir des desaccords importants, mais il est temps de se dire, entre personnes attachees a la democratie, que les dissensus ne devraient pas empecher une vigilance commune pour ne pas tomber dans le piege qui nous est tendu.

21:52 Publié dans ACTUALITE | Lien permanent | Commentaires (30)

02/01/2011

Varia. Engrenage.

D'abord quelques éléments en ce début d'année, en lisant vos commentaires de la dernière Note de 2010. 

Grand merci à Mathilde pour ses "Impensés". Ils contribuent à ce "regard critique sur la société" que tente de faire ce Blog.

Merci aussi à Roger Mulot de nous rappeler que l'identité personnelle est la "synthèse d'un grand nombre de particularismes" et qu'en plus cela est "instable". J'ajouterai que, dans cette perspective, chacun découvre qu'à certains niveaux il fait partie de la majorité, et à d'autres il est minoritaire. Seulement le regard d'autrui fige souvent l'individu dans une seule de ses dimensions, l'englobe par cette dimension. Le regard, souvent, communautarise...

Et non Gigi III, ce n'est pas la "dernière nouveauté" que d'indiquer que l'intégration est l'affaire de tous. Si vous ne sélectionniez pas ce qui vous dérange, vous auriez appris dans cette Note, que c'est ainsi que Durkheim... à la fin du XIXe siècle (comme nouveauté, on fait mieux!) à développer une perspective sociologique de l'intégration. L'intégration se fait à une société qui est en mouvement, qui a à la fois un passé et un devenir que l'on va construire ensemble, et non les uns contre les autres. L'emploi du terme "intégration" a été appauvri ces dernières décennies.

Les fêtes ont été malheureusement assombries par des attentats contre des chrétiens, et notamment le massacre qui a eu à Alexandrie. A ce sujet, il me semble important de contribuer à la diffusion du Communiqué du Centre Malcom X, dont je partage entièrement les préoccupations et l'affliction. Le voici:

"C'est avec désolation et consternation que le CMX (Centre Malcolm X) apprend comme l'ensemble du monde, l'attentat ayant eu lieu  à la sortie de l'Église à Alexandrie (Egypte)  dans la nuit 1er janvier 2011. Des croyants chrétiens sortant d'une messe de minuit moment fort pour les chrétiens, sont victimes d'un attenta à al voiture piégée. Un acte condamnable sans équivoque. Contraire à l'esprit de l'islam et à toutes les philosophies humanistes.

Notre affliction est d'autant plus grande que la région du moyen Orient est le théâtre attentats permanents ciblant de plus en plus les fidèles croyants à la sortie de leurs églises ou de leurs mosquées. Une région du monde où le terrorisme vient au détriment des habitants, nuire au vivre ensemble millénaire, et renforcer l'occupation des pays comme l'Irak et l'Afghanistan et le développement des troubles au Pakistan. Nous n'oublierons pas ce qui se joue aussi sur le continent africain comme au Nigeria ou en Asie comme en Inde.

Il est désespérant d'assister impuissant au démantèlement de cette région du monde berceau des civilisations et des religions. Ces violences qui n'épargnent personne exceptés celles et ceux pour qui la violence et le terrorisme sont un business comme un autre.

Toute notre pensée va aux victimes de ces barbaries en début de cette nouvelle année 2011."

 

C'est contre cet engrenage que le Blog s'engage également. 

 

 

15:56 Publié dans ACTUALITE | Lien permanent | Commentaires (46)