28/05/2011
L’UMP, cul béni de la violence autoroutière...et de la laïcité répressive.
Mais l’UMP témoigne aussi d’un sens certain de l’humour !
Les députés UMP ont fait adopter, en début d’année, des dispositions assouplissant les mesures contre les violations du Code de la route.
Depuis lors, on peut récupérer plus facilement et plus vite les points qui vous sont enlevés.
Mesures on ne peut plus efficaces. Les résultats n’ont pas tardé : environ 140 morts supplémentaires pendant les 4 premiers mois de l’année.
Bilan remarquable (presque autant que le nombre de meurtres de droits commun commis dans la même période) qui a fait mourir de jalousie les terroristes, lesquels n’ont pas tué, eux, une seule personne en France durant la même période.
Certains députés UMP, n’ayant pas réussi à se faire enlever leur dernier gramme de conscience, n’en dormaient plus la nuit.
Le matin, ils se blessaient avec leur rasoir, n’osant plus se regarder dans la glace. Ensuite, ils se trouvaient dans un malaise tel que, toute la journée, ils marchaient au radar.
Alors ils ont décidé d’agir, pour ne plus continuer à être, indirectement mais manifestement, responsables de la mort d’innocents. Plus de 400 morts dans l’année si on ne fait rien !
Le 31 mai prochain, Copé et Jacob proposent au parlement, au nom de l'UMP, d’adopter une résolution où il est écrit : «l’Assemblée nationale :
1. Considère que la sécurité sur la route constitue un principe fondateur du pacte républicain et inhérent à l’identité constitutionnelle de la France ;
2. Souhaite que tous les moyens utiles soient mis en œuvre pour garantir le respect des principes de la sécurité routière contre les chauffards et assurer les droits et des devoirs qui en résultent, notamment par le respect de tous les articles du code de la route, qui regroupe l’ensemble des principes et règles applicables en la matière ;
3. Estime que les automobilistes et les piétons ne peuvent pas être laissés seuls face à des pratiques extrémistes de violence routière qui contestent les lois de la République et mettent en cause l’ordre public pour des motifs de dépassements de vitesse ;
4. Affirme solennellement que, dans la République française , nul ne peut se prévaloir de prétextes stupides pour s’affranchir des règles communes régissant les relations entre les usagers de la voie publique ;
5. Condamne tous aménagements de ce principe qui, au nom d’accommodements prétendument raisonnables, consistent à transgresser les lois de la République en cédant honteusement aux puissants lobbies de l’automobile » (…)
Etc, etc.
Bref un très large soutien à une action visant à réduire le nombre des victimes de la violence routière !
Excusez-moi, mais ce n’était qu’un rêve :
Le rêve d’un pays où je me sentirai chez moi, parce que les députés de la majorité auraient le souci de l’intérêt général et ne tiendraient pas des propos hypocrites, honteux, inqualifiables qui montrent qu’ils se moquent des meurtres autoroutiers comme de leur première chemise.
Le rêve d’un pays où des députés de l’UMP ne trouveraient pas normal de désobéir aux lois et, plus encore, normal de ne pas donner les moyens de désobéir en toute impunité en voulant que l’on prévienne à l’avance les chauffards des quelques endroits où la loi sera appliquée.
En janvier 2011, ces députés ont, majoritairement, délivré le droit de tuer : ils n’ont pas supporté que le nombre de morts sur la route baisse, et ils ont voté les mesures adéquates pour le faire, de nouveau, augmenter.
Vous vous rappelez le curé qui souhaitait que Dieu rappelle Sarko à lui, quand notre sublime Président s’attaquait aux Roms.
Ces députés nous pousseront-ils à bout jusqu’à espérer qu’ils soient victimes de chauffards pour savoir ce que cela signifie d’avoir 3 ou 4 membres de sa famille tués en partant en promenade.
Et savoir que si la vitesse n’est certes pas la seule cause de la mortalité routière, elle est toujours un facteur aggravant.
Et maintenant, l’UMP va faire adopter une résolution sur la laïcité. C’est la religion et non la violence routière qui est considérée comme une menace pour la République.
Car les 5 points que j’ai donnés sont une paraphrase des 5 premiers points des 14 que compte la résolution UMP sur la laïcité.
Les lectrices du blog qui sont super-intelligentes, et même les lecteurs, qui le sont presque autant, sauront remplacer les termes qu’il faut pour passer de la motion qui aurait dû être présentée à celle qui l’est réellement..
Ils peuvent même jouer au petit jeu de celle ou celui qui saura reconstituer la motion, en vérifiant ensuite sur :
http://www.assemblee-nationale.fr/13/propositions/pion3397.asp
Ainsi, c’est non pas à propos de la violence routière mais au nom d’une laïcité répressive que l’on condamne très fortement « « tous aménagements de ce principe [de laïcité] qui, au nom d’accommodements prétendument raisonnables, consistent à transgresser les lois de la
République en cédant à des revendications communautaristes . »
L'UMP se réclame de la Commission Stasi de 2003 (dont on sait qu'on avait repris qu'une des 26 propositions) mais le rapport de la dite Commission sur « l’application du principe de laïcité dans la République » écrit, lui :
« (…) Plus généralement, notre droit a prévu des aménagementspermettant de concilier la neutralité de l’Etat avec la pratique du fait religieux ».
Suit des exemples empruntés aux 2 lois qui sont les fondamentaux de la laïcité française, du moins dans les régions que l’UMP ne dirige pas : la loi Ferry de 1882, la loi Briand de 1905.
Et le rapport de la Commission Stasi continue en indiquant que les exigences de neutralité « sont donc tempérées par les accommodements raisonnablespermettant à chacun d’exercer sa liberté religieuse. »
Les deux textes écrivent exactement le contraire !
A croire que le rédacteur de l’UMP avait le texte de la Commission Stasi sous les yeux quand il a rédigé la résolution et qu’il s’est bien appliqué à la désavouer le plus explicitement possible !
Cette opposition rend lumineuses les propositions de la résolution de l’UMP.
Au XIXe et XXe siècles, la laïcité a signifié, sur le plan concret, une tension entre fermeté et souplesse.
Fermeté pour obtenir la séparation et la neutralité de l’Etat qui n’existaient pas au départ ; l’Eglise catholique influençant l’Etat et 4 cultes étant « reconnus », c'est-à-dire semi officiels.
Souplesse parce que la séparation et la neutralité ne sont pas des fins en soi, mais des moyens adéquat pour réaliser les finalités d’un Etat démocratique : la liberté de conscience pour tous, l’égalité de tous devant les lois, quelque soient les appartenances religieuses et convictionnelles.
La laïcité doit à la fois combattre et pacifier.
Et historiquement, à travers tensions internes, tâtonnements, inflation idéologique et rectification du discours, c’est ce qu’elle a réussi à faire.
Elle a réussi à construire des équilibres subtils qui, bon an mal an, ont fait fonctionner la République française.
Ainsi la loi sur l’IVG en 1975a su allier la fermeté en séparant la loi civile de la morale de certaines religions en matière de mœurs, et la souplesse en prévoyant la possibilité de l’objection de conscience pour les soignants.
La laïcité umpétisée, en attendant d’être complètement lepénisée, n’est plus cela :
Quand on lit attentivement la résolution, ce qu’elle dit, et surtout ce qu’elle ne dit pas, on s’aperçoit qu’elle est que souplesse à l’égard du catholicisme, que fermeté à l’égard de l’islam.
Et elle masque le manque de fermeté à l’égard du catholicisme et le manque de souplesse à l’égard de l’islam par des redites.
Perspective électoraliste dans les 2 cas !
UNE FERMETE SANS SOUPLESSE N’EST QUE RIGIDITE.
UNE FERMETE SANS SOUPLESSE CONDUIT A LA REPRESSIONET POUSSE DES PERSONNES QUI VEULENT VIVRE TRANQUILLEMENT LEUR RELIGION DANS LA REPUBLIQUE LAÏQUE, A ETRE EXCLUES AU LIEU D’ETRE « INTEGREES ».
Un exemple :
Si les mesures préconisées par la résolution sont appliquées, les femmes qui portent un foulard seront pratiquement exclues du marché du travail.
En effet la proposition n° 7 vise à exclure les femmes portant foulard des métiers « collaborant à un service public ainsi qu’à l’ensemble des structures privées des secteurs social, médico-social ou de la petite enfance chargées d’une mission de service public ou d’intérêt général ».
Et la proposition n° 10 visant à instaurer , dans les entreprises, « une certaine neutralité en matière religieuse » par un « encadrement des tenues et des pratiques » qui, prétend-on, seraient « susceptibles de nuire à un vivre ensemble harmonieux », pousse les entreprises à exclure en leur sein les femmes portant foulard.
Ces pratiques ont été considérées par la HALDE, quand elle existait en tant qu’autorité indépendante, comme des pratiques profondément discriminatoires.
Ce sont des atteintes à l’égalité des droits.
Et l’UMP veut entraîner le PS dans ces pratiques discriminatoires.
Ce n’est d’ailleurs qu’un début :
les 26 propostions adoptées début avril comportent ONZE PROJETS DE LOI à réaliser entre 2012 et 2017 pour durcir la laïcité et en faire un instrument de combat contre l’islam.
Mais, rassurez vous, la poursuite d’une pratique de discrimination n’empêche pas l’UMP d’avoir un sens certain de l’humour
(Ce n’est pas la première fois : rappelez-vous Brice de Clermont : un Auvergnat, ça va ; trois Auvergnats, bonjour les dégâts !)
D’une part, l’on sait que le fait d’être dans le marché du travail est un facteur important d’autonomie pour les femmes.
Et voilà que les femmes qui portent foulard travaillent : Sacrée non de Zeus, elle s’émancipent toute seule, empêchant ainsi la République de les émanciper !
Quel blasphème !
D’autre part, dans la dernière proposition,
L’UMP « Forme le vœu que la France fasse valoir dans le monde, notamment à
travers les conventions et organisations internationales auxquelles elle
participe, sa conception d’une laïcité équilibrée et de la défense de la
liberté religieuse[1], afin que les peuples qui cherchent la liberté puissent s’en inspirer »
Génial comme blague, non ?
PS: La prochaine note dialoguera avec certains des commmentaires, notamment ceux qui portent sur la neutralité et les remarques de M. Mulot.
[1] A noter que l’UMP préfère le terme de « liberté religieuse » à celui (employé par la loi de 1905, de « liberté de conscience ». Athées et agnostiques sentent aussi le souffre à l’UMP !
09:19 Publié dans Laïcité française | Lien permanent | Commentaires (20)
Commentaires
Le « gentil » Luc Chatel avait ouvert la voie avec une circulaire – sans aucune valeur juridique – interdisant aux mères de famille portant un fichu d’accompagner les sorties scolaires.
Le laïcisme affiché par l’UMP (laïcisme à la mode de « Riposte prétendument laïque » et franchement xénophobe) fait amèrement ricaner quand on se souvient des propos du chanoine du Latran.
Cela relève de la stratégie ( ?) Buisson de rééditer la chasse à l’électeur FN qui avait réussi en 2007. Toutes les interventions de Guéant en témoignent qui énoncent cyniquement des propos mensongers visant à stigmatiser « l’immigré ». Comme le FN feint de donner dans la laïcité, l’UMP donne dans la surenchère.
Bien que cette surenchère trahisse et la lettre et l’esprit de la loi de 1905, esprit qu’Aristide Briand expliquait fort bien : « Toutes les fois que l’intérêt de l’ordre public ne pourra être légitimement invoqué, dans le silence des textes ou le doute sur leur exacte interprétation c’est la solution libérale qui sera la plus conforme à la pensée du législateur. », elle risque de trouver des échos chez certains fondamentalistes auto-proclamés de la laïcité...
Écrit par : J. F. Launay | 28/05/2011
Alors là, sur la partie sécurité routière, accord total.Le droit à la vie et à l'intégrité physique l'emporte sur le droit à conduire vite et/ou bourré.C'est non négociable.
Les parlementaires qui se sont manifesté sont indignes de leur fonction.Quant au gvt ...
Sur la laicité répressive, une pause.Il n'est jamais bon d'ajouter un adjectif au mot laicité : c'est forcément restrictif.
Quant aux accomodements raisonnables, je me répète : le pb est la limite entre compromis et compromission.Je n'ose évoquer la trahison.
Cdt
Écrit par : MULOT Roger | 28/05/2011
Si tous les signes religieux étaient logés à la même enseigne, il n'y aurait pas besoin d'accommodements raisonnables notamment s'agissant du port du foulard.
La vérité toute crue est que la laïcité française est foncièrement inégalitaire.
Encore un petit effort et le catholicisme sera la religion d'Etat. Perso, je préfère moins d'hypocrisie.
Écrit par : misafir | 28/05/2011
M. Baubérot écrit que la neutralité est un moyen pour assurer "la liberté de conscience pour tous, l’égalité de tous devant les lois, quelque soient les appartenances religieuses et convictionnelles".
Visiblement ce devoir de neutralité est tellement important que le législateur veut l'étendre aux salariés du secteur privé ainsi qu'à ceux collaborant à un service public.
Mais pkoi est-ce tellement important ?
Écrit par : misafir | 28/05/2011
ou plutôt de quelle manière la neutralité des salariés du secteur privé ainsi que ceux collaborant à un service public permet de garantir la liberté de conscience pour tous, l'égalité de tous devant les lois quelles que soient les appartenances religieuses et convictionnelles ... ???
Écrit par : misafir | 28/05/2011
"ou plutôt de quelle manière la neutralité des salariés du secteur privé ainsi que ceux collaborant à un service public permet de garantir la liberté de conscience pour tous, l'égalité de tous devant les lois quelles que soient les appartenances religieuses et convictionnelles ... ???"
Et clairement ?????
Au fait, le boucher serbe a été capturé. Pourquoi les serbes ont ils tant de haine à l'encontre des "turcs" ( c'est ainsi que sont appelés les musulmans dans ces régions ) ??
Écrit par : MULOT Roger | 28/05/2011
"Sur la laicité répressive, une pause.Il n'est jamais bon d'ajouter un adjectif au mot laicité"
Sur cette histoire d'adjectif, un article de ce blogue fait le point.
Jusqu'où admettra-t-on que la "laïcité répressive", qui est à la laïcité ce que la musique militaire est à la musique, s'attaque aux libertés ?
Revenons à Aristide Briand !
Écrit par : J. F. Launay | 28/05/2011
Si le devoir de neutralité à pour objectif d'assurer la liberté de conscience pour tous, l'égalité de tous devant les lois indépendamment des appartenances religieuses ou convictionnelles, j'aimerais savoir de quelle manière la neutralité imposée à un salarié du secteur privé ou à un salarié collaborant à un service public participe à l'objectif affiché.
Prenons le cas de deux ingénieurs femmes travaillant dans un labo. L'une est voilée et l'autre est tête nue. Est-ce que le voile de l'une porte atteinte au principe d'égalité ou à la liberté de conscience de celle qui n'est pas voilée ? Pkoi selon vous le législateur pense que la neutralité imposée à celle qui est voilée assurera un "vivre ensemble harmonieux" ? Est-ce que seule l'uniformité des citoyens est en mesure de garantir l'harmonie ?
Écrit par : misafir | 28/05/2011
plus clairement : "A quoi sert la neutralité ?"
Écrit par : misafir | 28/05/2011
Jusqu'où admettra-t-on que la "laïcité répressive", qui est à la laïcité ce que la musique militaire est à la musique, s'attaque aux libertés ?
1 Foutez la paix à Brassens : il n'a rien à faire dans ce débat.
2 jusqu'où pensez vous aller dans les acomodements ?
3 j'emml'UMP autant que la gauche bobo
Écrit par : MULOT Roger | 29/05/2011
Misafir pose une vraie question: "A quoi sert la neutralité".
Difficile question et pourtant fondamentale dans le processus qui a conduit à la loi de &905 et le produit qui en est sorti, le contenu de laloi elle même. Neutralité. Une mise à distance de l'état et de ces instruments par rapport aux convictions personnelles. Une prise en compte plus pertinente des facteurs cinstitutifs de l'intérêt général (égalité de tous, reconnaissance du citoyen par la méconnaissance de ses convictions, reconnaissance des droits de l'homme...). Neutralité . . . des agents de l'état (enseignants, fonctionnaires) et des agents des collectivités territoriales par la même mise à distance des convictions philosophiques et / ou religieuses, pour ne prendre en compte que ce qui peut rassembler ou ce qui est identique. Imaginez un enseignant dont la religion serait l'islam et qui aborderait le chapitre "Poitiers 732". . .
Car ce qui est important dans les rapports de l'état, de ses agents, avec les citoyens (le public) c'est qu'il puisse donner les réponses en fonction de son propre fonctionnement fondé sur des principes d'état, et non pas en fonction ni des convictions de l'agent d'état ni de celles de la personne concernée. C'est cette mise à distance des particularismes qui peut maintenir l'intérêt général. Exemple : Le bon enseignant est celui dont les élèves ne connaissent pas les choix philosophiques et / ou religieux car il n'existe auprès de ces élèves que pour enseigner la discipline d'enseignement dont il est un représentant. Et si un élève lui demande : Quelle est votre religion ? Il a le devoir de neutralité et répondre que s'il répond à cette question il déborde de son champ de compétences . . .
Écrit par : El Revi | 29/05/2011
Cher M. Mulot,
Votre ton déplaisant ne masque pas votre absence d'arguments.
1°) je ne vois pas ce que Brassens vient faire là-dedans.
2°) ce à quoi on assiste depuis un certain temps, ce ne sont pas des acommodements, mais des interdictions successives qui ne visent que les musulmans ("voile" à l'école, niqab, et maintenant on envisage foulard partout ou presque, robes ou jupes longues qualifiées de religieuses - http://deblog-notes.over-blog.com/article-laicisme-la-robe-longue-signe-religieux-ostentatoire-69708492.html -, en attendant la barbe dite islamique...). Relisez le débat sur le port de la soutane en 1905 (http://deblog-notes.over-blog.com/article-a-bas-la-soutane-loi-de-1905-debats-encore-d-actualites-2--42563874.html) : c'est ça l'esprit de la loi de 1905 !
3°) "la gauche bobo" : quand on en est réduit à sortir ce genre d'insulte complètement ringarde, c'est que vraiment on n'a pas grand chose à dire.
Écrit par : J. F. Launay | 29/05/2011
JF Launay, vous me faites peur là, moi aussi je porte des jupes longues, parfois très longues ( disons, entre mi-mollets et la cheville .. ), pas du tout pour des raisons religieuses, mais juste parce que ça me plaît ...on va me l'interdire parce qu'on va penser qu'en m'habillant comme ça, j'affiche de façon ostentatoire mon appartenance ( faussement supposée alors ) à l'Islam ? ( je dis "faussement supposée" parce que , justement, je ne suis pas musulmane .. )
Mais c'est vrai que le fameux "débat sur la laïcité" aboutit à des mesures répressives pour l'Islam, d'ailleurs il me semble qu'au départ, le mot "Islam" figurait dans l'intitulé du débat .. et qu'ensuite on l'a remplacé simplement par "débat sur la laïcité", pour donner l'impression qu'on ne visait personne en particulier . mais c'est d'une hypocrisie !!! Comme le fait remarquer J. Baubérot, les catholiques ne sont pas visés ... les autres religions non plus il me semble ( juifs, bouddhistes, hindous, protestants , orthodoxes etc ... )
Bref, je comprends les objections de Misafir ...
Mais jusqu'où aller dans les "accommodements raisonnables" ?? il me semble qu'au Canada on a failli admettre, ou on a peut-être admis, même, je ne sais plus exactement, des tribunaux "charia" à côté des tribunaux civils, là ça va trop loin ....la loi ne doit-elle pas être la même pour tous ?? Un voleur sera-t-il jugé différemment suivant qu'il est musulman ou non ?? alors, pourquoi ne pas rétablir l'Inquisition pour juger les catholiques déliquants, etc, etc, chaque personne se trouvant alors jugée suivant sa religion, par ses coreligionnaires ........ça serait un "libanisation" du pays concerné...
bon en plus j'imagine la pagaille chez les religions qui ne sont pas unifiées, comme le protestantisme par exemple : ah ben non moi je suis réformé, je ne veux pas être jugé par des luthériens na ! lol .....
Écrit par : Françoise | 30/05/2011
Si lit entre les lignes, le texte de l'UMP ne vise pas que les musulmans. En rappelant que la laïcité est "un principe d'’égalité, qui garantit, par la neutralité de l’Etat, l’égalité devant la loi de tous les citoyens, sans distinction de religion et dans le respect du pluralisme", puis en condamnant tout "amendement raisonnable", les rédacteurs s'en prennent évidemment à l'exaltation par le président des "racines chrétiennes de la France" et à la présence du premier ministre lors de la béatification de Jean-Paul II.
Écrit par : Marc Andrault | 30/05/2011
Très bon article !
En effet, cette bronca anti-radars est absolument honteuse. Le niveau de certains élus du peuple est consternant.
Et les propositions UMP sur la laïcité : du même acabit...
Écrit par : Marlowe | 30/05/2011
Rectificatif : lire "accommodement" (et non "amendement") raisonnable.
Écrit par : Marc Andrault | 30/05/2011
@ Françoise
Rassurez-vous, au Québec, même dans la "communauté musulmane", on ne lapide pas les femmes "adultères", pas plus qu'on ne coupe les mains des voleurs. Il me semble que M. Baubérot a beaucoup écrit sur cette province et sur le Canada. Le mot "Charia" est employé à tort et à travers.
Et les débats québécois semblent de plus haute tenue que ceux de Sarkopé (http://deblog-notes.over-blog.com/article-identite-laicite-debats-au-quebec-echos-en-france-44544455.html).
Écrit par : J. F. Launay | 30/05/2011
3°) je ne vois pas ce que Brassens vient faire là-dedans
la musique militaire est à la musique3
" la musique qui marche au pas, cela ne me regarde pas "
Ca ne vous dis rien bien sùr , mr Launay !!!
Et je réitère : jusqu'où aller dans les accomodements raisonnables ?
Envisageriez vous confier les litiges familiaux des musulmans à des juridictions islamiques ?
Cordialement
PS. Je me demande, et ca doit m'arriver, s'il n'y a pas parfois amalgame entre religion et usages "civilisationnels" ?
Écrit par : MULOT Roger | 30/05/2011
J.F. Launay, quand j'ai parlé de "tribunal charia", je voulais juste parler de tribunal religieux ( musulman), je ne pense pas avoir utilisé ce mot dans un mauvais sens ..mais heureusement qu'on ne lapide pas les femmes adultères ! ( bon et les hommes adultères, on n'y pense pas ??? )
Écrit par : Françoise | 30/05/2011
Cher M. Mulot,
Merci pour ce rappel de la "Mauvaise réputation", mais vous noterez que je ne la cite pas ; ma source serait plutôt "marxiste" mais tendance Groucho : "La justice militaire est à la justice ce que la musique militaire est à la musique." Et Georges Clemenceau disait qu'il suffit d'ajouter "militaire" à un mot pour lui faire perdre sa signification.
Puisque de Brassens, il est question, citons-le : "Ne jetez pas la pierre à la femme adultère, je suis derrière".
Vous n'ignorez pas que, comme on dit, le linge sale se lave en famille, autrement dit, au moins jusqu'aux années 50, chez les français "de souche", il y avait des "secrets de famille" (comme le rappelle le dernier roman de John Irving, les "filles-mères" étaient victimes de rejets de la famille). Pas besoin d'invoquer des tribunaux religieux, pour évoquer des pratiques qui peuvent perdurer dans des communautés diverses (gens du voyage, asiatiques, maghrébins, ...). Pour autant, je ne sache pas qu'en France on ait envisagé de restaurer le "droit indigène", dont on s'accommodait fort bien au bon temps des colonies !
Écrit par : J. F. Launay | 31/05/2011
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