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22/05/2011

Douceur totalitaire : ce que la « série DSK » nous apprend

Porter un regard critique sur la société peut consister, et cela se fait, à contester ses structures socio-économiques ou attirer l’attention sur la manière dont certains pays épuisent les ressources de la planète, au détriment d’autres, et hypothèquent l’avenir au détriment des générations futures.

Dans ces domaines, je n’ai aucune compétence particulière. En revanche, je travaille sur les représentations sociale set c’est à partir de là que je peux proposer un regard critique sur la société dans laquelle on vit.

 

(Je donne aussi l'adresse où on peut visionner la dénonciation par des féministes de l'aspect très sexiste du traitement médiatico-politique de cette affaire:

 http://videos.leparisien.fr/video/iLyROoafz-s9.html?xtor=... )

1°) La série « DSK », est non seulement une série télévisée mais, peut-on dire, une série « médiatique globale » : presse, radio, télé, internet.

Ceci dit, internet passait déjà divers épisodes, et (en 2007), la télé en avait même passé un épisode (avec le témoignage d’une jeune femme).

Mais, contrairement à ce que certains disent, internet (pour le moment du moins) n’a nullement détrôné la télé.

Il y a 10 milliards de choses sur internet et tant que la télé n’en fait pas ses choux gras, cela ne produit pas vraiment des représentations sociales.

 

Les représentations sociales dominantes, envahissantes, c’est quand la télé passe quelque chose en boucle.

Quand, elle vous dit cette chose paradoxale (et foncièrement hypocrite) :

 la justice américaine a infligé un « traitement dégradant » à DSK, d’ailleurs je vais vous le montrer, vous le remontrer, vous le montrer une 3ème, 4ème, 5ème …, 12ème  … fois, puisque c’est bien dégradant.

Ainsi, nous tous Français, nous pourrons communier dans l’indignation vertueuseenvers la justice yankee et nous réjouir que la justice c’est tellement mieux en France !

La preuve : ils ont arrêté DSK sans même qu’Obama soit au courant. Ce n’est pas chez nous que nous verrions chose pareille.

Et leurs prisons : dégueulasses, alors que les nôtres sont tellement bien que nous avons été plusieurs fois condamnés par la Cour Européenne des droits de l’homme à ce sujet.


Ça c’est la version française  de la série, mais la version américaine est différente, et celles d’autres pays encore différentes : la série « DSK », c’est comme le MC Do, à partir d’un concept unique, on intègre la tambouille locale.

 

Cette série médiatique globale est assez extraordinaire et, si j’avais le temps, cela vaudrait le coup d’enregistrer les émissions télé et radio, d’imprimer ce qui se dit sur les sites internet, de recueillir un dossier de presse le plus complet possible.

 

Faute de pouvoir faire cela, voici quelques impressions sur la façon dont elle est représentée et donc, en partie, vécue.

Car la série « DSK » nous en dit beaucoup sur ce que R. Simone appelle « le monstre doux », à partir de la domination de l’image, et sur ce que je nomme, pour ma part, la « douceur totalitaire ».

 

2°) Cette douceur totalitaire fonctionne à plein : depuis une semaine, on s’assoit sur son canapé, avec sa bière, et on a, gratis, une série télévisée, radio, presse, internet qui fait un tabac dans le monde entier (génial, pour une fois, elle n’est pas américaine, mais américano-française : Cocorico !).

Une série dont personne n’a pu télécharger l’épisode suivant sur internet, et dont aucun magazine ne vous gâche le plaisir en vous résumant le scénario du jour.

 

Comme le génial Henri Salvador nous l’avait prédit, avec sa chanson « Zorro est arrivé », le même feuilleton passe sur toutes les chaînes.

Vous pouvez zapper comme un malade, passer de « Ce soir ou jamais » à « C’est dans l’air », de la télé à la radio, d’internet à votre quotidien ou hebdo… Avec d’infinies nuances dans le script, c’est la même série, avec les mêmes acteurs, et les mêmes décors.

Mais, de toute façon, les gens ne semblent pas se lasser (du moins c’est le sentiment des producteurs de programme) de voir pour la 25ème fois la porte de la suite 2806

(28/06 : date de la déclaration de candidature à la primaire que devait faire DSK, 1ère marche vers le triomphe présidentiel : décidément l’auteur du scénario est extraordinaire)

Ou d’entendre pour la 32ème fois que la caution est d’un million de $ cash et 5 million de garantie.

Comme moi, vous avez dû lire ou entendre dans plusieurs émissions un commentaire du style :

 « génial, la réalité ressemble à une série télé » et les comparaisons avec New-York-unité spéciale, Les Experts Manhattan,...

(En fait, le couple DSK-Anne Sinclair comporte de très frappantes similitudes avec celui de The good wife, très bonne série moins connue qui est passée sur M6 et dont je vous recommande le DVD, sauf que dans la fiction c’est la femme du coupable présumé qui a le 1er rôle)

 

C’est exactement cela, cette réalité-fiction, pendant des fictions-réalité, la « douceur totalitaire » : les 2 termes (douceur et totalitaire) ont une égale importance, on peut évacuer l’un des 2. Juste remarquer que c’est la douceur, pour les 10% de gens les + riches du monde

(Mais vu ce qu’il faut avoir  pour être dans ces 10%, rassurez-vous, ou inquiétez-vous, vous en êtes).

 

3°) La société du monstre doux n’est pas sans réfléchir, mais elle ne réfléchit qu’à partir de « l’actu » et surtout de « l’actu sexy ».

Vous pouvez vous évertuer à tenter de décrypter un problème permanent comme les fausses évidences contenues dans les mots « public » et « privé », trouver des trucs que personne n’a encore dit à ce sujet, vous n’avez pratiquement aucune chance d’avoir accès aux rares tribunes de débat qui subsistent encore dans quelques organes de presse, si l’actualité ne vous offre pas un boulevard.

 

Et, quand elle vous l’offre il faut

- d’une part avoir un nom déjà connu (ce qui tend à ce que ce soit toujours les mêmes, et pas forcément les meilleurs),

- d’autre part mettre femme(s), homme(s), enfants à la consigne de la gare la plus proche, pour écrire très vite votre papier et ne pas vous laisser prendre de vitesse.

 

Ne faisons pas trop la fine bouche : toute réflexion est bonne à prendre. Mais constatons :

 

-l’aspect non seulement limité, mais encore aléatoire du passage à la visibilité sociale :

petit exemple perso, j’ai écrit une tribune pour Libé, en réponse à un aspect des 4 pages de Pena-Ruiz dans le Libé du 23-24 avril. Sa publication a été retardée par l’affaire Ben Laden, et elle a été publiée dans le n° du vendredi 13 mai.

(et dans la Note du 14 mai sur le Blog)

Chance extraordinaire : elle aurait été programmée par Libé pour le début de la semaine suivante, avec la série « DSK », omniprésente… (Et après, cela aurait été vraiment du réchauffé)

Bref, la présentation de l'actualité a sa logique.

d'ailleurs, vous vous en êtes aperçu, il ne se passe pratiquement rien dans le monde entier depuis une semaine....

 

-Le fait que « l’actu » commande la réflexion fait que celle-ci couvre principalement les réalités susceptibles de faire événement, laissant plus ou moins dans l’ombre (quand on en parle, cela ne devient pas vraiment une représentation sociale) des pans entiers, et très importants de la réalité :

la réalité tend à se réduire à l’actualité, et les gens sont formatés pour confondre actualité et réalité. Ils résistent dans les domaines où ils peuvent avoir une expérience ou une connaissance personnelles. Mais ces domaines sont limités.

Et pour le reste, comme le dit un proverbe allemand c’est : « oiseau mange ou meurt » !

 

-Les journalistes, le nez sur l’actualité, ne sont pas « armés »  conceptuellement pour analyser la réalité, même quand l’actualité leur tend la perche pour traiter un pan de la réalité.

 

Deux exemples :

Primo, on a beaucoup utilisé l’expression « affaire de mœurs » pour la série « DSK », or « l’affaire de mœurs » peut signifier 2 choses complètement différentes : celle de Bill Clinton où, là, les 2 adultes étaient consentants. Donc, même si ce n’est pas glorieux,… et l’affaire actuelle où sont en cause une agression sexuelle, une tentative de viol, ce qui est structurellement bien différent.

 

Secundo : la version française de la série « DSK » nous bassine avec la « puritaine Amérique ».

Mais aucun journaliste de mes deux n’a lu l’ouvrage fondamental de l’historien E. Leites : La passion du bonheur. Conscience puritaine et sexualité moderne (trad. fçaise Paris, 1985). Sinon, ils diraient moins de bêtises, de lieux communs stéréotypés et affligeants d’inculture.

Eh oui, ce sont les puritains qui ont inventé une sexualité conjugale épanouie. Pas les Gaulois !

Le plus drôle dans l’affaire c’est que, si les Puritains du XVIIe siècle se sont également montrés stricts en matière de mœurs, c’est que les seigneurs engrossaient à qui mieux mieux des servantes non consentantes, devenant ensuite fille-mères et rejetées par la société.

Leur « austérité » avait un sens très politique.

Naturellement, tout rapprochement de cela avec l’actualité serait le fait d’un pur hasard !

 

4°) Parler d’ « affaire de mœurs », c’est n’avoir rien compris au schmilblick.

En 50 ans la société a beaucoup évolué dans la représentation de la sexualité : elle est devenue explicitement libérale.

Je mets une nuance en écrivant « explicitement ». En effet, c’est ma génération (Nous sommes les meilleurs, c’est dit !) qui a fait ce que l’on a appelé la « révolution sexuelle »

C’était les glorieuses sixties. Et ce que nous disaient les « adultes », c’est : « Vous nous faites bien rigoler ! Si vous croyez que nous aussi, nous n’avons pas fait des vertes et des pas mûres, à votre âge ! Mais nous, nous ne l’avons pas crié sur les toits ! »

Ce à quoi nous répondions : « Justement, nous voulons libérer la parole pour pouvoir penser ce que nous tentons de vivre ».

 

D’ailleurs, il y avait quand même un changement important en ceci que, via la « pudibonde » (n’est-ce pas !) Albion, des contraceptifs arrivaient dans la France laïque où ils étaient interdits (et certains médecins enguirlandaient les jeunes filles qui commandaient des contraceptifs sans être mariées).

 

Bref, une société plus libérale en matière de mœurs a émergé.

Mais la sexualité, ce n’est pas « tout le monde, il est beau, tout le monde, il est gentil » ! C’est une force explosive, explosive de bonheur comme de dévastation.

Et la société a dû réinventer aussi des limites en la matière, et être d’autant plus exigeante à l’extérieur de ces limites qu’elle était libérale à l’intérieur.

 

Ces limites ont été de deux ordres : le refus de la pédophilie et le refus du viol, de l’acte non consenti.

Et dans la merveilleuse France laïque et républicaine, où l’égalité femme-homme est une valeur tellement fondamentale que l’on fait la chasse aux filles à foulard, le viol, en revanche n’est pas vraiment intégré, dans les représentations sociales, comme une limite à ne pas franchir.

Et quand les phénomènes de caste s'ajoutent au sexisme...

Eh oui, « lutiner les servantes », cela provoque des gloussements chez les professionnels de l'indignation au nom des "valeurs rrrépublicaines".

 C’est pourquoi, tout étonnés, nos journaleux découvrent « qu’en Amérique, on ne plaisante pas avec ces choses là » !

 

5°) La saison 1 de la série « DSK » est (espérons le du moins!) en train de finir, mais dans la banlieue où j’habite, non seulement on la commente toujours autant, en buvant un petit rouge, mais on postule les épisodes de la saison 2, qui ne sont pourtant pas encore téléchargeables sur internet.

 

Les commentaires de la saison 1, témoignent d’une très légère distance entre l’opinion des dites « élites » et celle des pseudo pôvres ploucs.

Les dites élites avaient annoncé que l’on verrait des images « insoutenables ». Ici, on a trouvé que c’était limite publicité mensongère.

Que cela était plutôt moins insoutanable que certaines arrestations répétées au faciès pour vérification d’identité. Idem pour la prison.

 

Et, pour la saison 2, l’actrice inconnue semble susciter plus de sympathie que l’acteur célèbre (si,si, si,… coupable il serait : bien sûr, je précautionneoratoire à tout va!) : on tremble déjà pour elle : les avocats vont passer tous les détails de sa vie au peigne fin.

Et si elle n’a pas été une sainte 7 jours sur 7, 24 h sur 24h, 366 jours sur 365, la terre entière va être au courant de toutes ses, petites ou grandes, turpitudes (supposées elles-aussi !).

Il y en a même un, qui a dit craindre une sorte de « second viol » par l’étalage « indécent » qui sera fait de sa vie.

Rien que des ploucs, vous dis-je !!!

 

 PS: Vous trouverez dans Métro  de demain lundi 23, les résultats d'un sondage sur "les préjugés" en France, que votre Blog favori commentera très bientôt

 

 

 

 

Commentaires

"Les représentations sociales dominantes, envahissantes, c’est quand la télé passe quelque chose en boucle." peut on lire dans le dernier commentaire de M.Baubérot.

L'efficacité des minorités agissantes repose le plus souvent sur l'inertie des majorités somnolentes.

Écrit par : david weber | 22/05/2011

Merci et bravo pour cet article; c'est rare de lire une critique si profonde et en même temps pleine d'humour!
Et sans être une fan des puritains, pour ce qui est de l'égalité entre les sexes, ils ont en général montré l'exemple...

Je viens de lire votre livre laïcité sans frontières et votre article dans TC, également excellents; encore merci!

Écrit par : Nina | 22/05/2011

Sauf que dans les séries TV le scenari est tout de même écrit à l'avance. Alors qu'ici il s'écrit comme dans l'histoire. Rien de ce qui apparait n'est prévu à l'avance. Et pourtant tout ce qui nous apparait est pure construction (cf. les différents démentis sur des infos présentées comme de source sûre).
C'est aussi le décalage entre le pouvoir d'un directeur du FMI (stature internationale) et le traitement judiciaire de tout un chacun, (selon la justiice américaine certes) qui renforce le désir d'en savoir plus. Un conte de fée à l'envers, mais un compte des faits bien réel. Car tous les compteurs audimat sont bloqués. Nous sommes donc loin d'un DS Chaos et pour l'instant les médias sont au coeur de nos vies, à la périphérie de nos existances.

Écrit par : Lièvre | 23/05/2011

En ce qui concerne les multiples réactions à l'affaire DSK par nos brillants journalistes, celles du journal le Point ont été les plus savoureuses :

"Divination sondagière au Point.fr"

http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1132;divination-sondagiere-au-point-fr.html

Écrit par : david weber | 23/05/2011

Est-ce qu'il y a un lien entre la douceur totalitaire et le fait qu'on attende des femmes qu'elles acceptent les rapports (professionnels, amicaux) basés sur la séduction ? Je ne parle de drague pressante ou de harcèlement mais de rapports très souvent sexués.

Écrit par : misafir | 23/05/2011

-ce qu'il y a un lien entre la douceur totalitaire et le fait qu'on attende des femmes qu'elles acceptent les rapports (professionnels, amicaux) basés sur la séduction ? Je ne parle de drague pressante ou de harcèlement mais de rapports très souvent sexués.

Pour moi, il n'y a aucun raport. On est sur 2 plans différents : politique, sociétal.Ou global, spécifique.

Cdt

Écrit par : MULOT Roger | 23/05/2011

Au Maroc, pour des micro-actions "humanitaires" menés par une mini-association, si j'ai été sidéré - au sens propre du mot - par la nouvelle transmise par un ami marocain, je n'ai pas profité(?) du feuilleton télévisé (juste une fois euronews).
Mais, un coup d'oeil rapide sur Internet faisait apparaître un scénario un peu bâclé, résumé par Le Monde.
Au début, la femme de ménage voit apparaître le client nu qui l'agresse à 13 h. Le sauvage client s'enfuit oubliant des effets et un portable. Or ledit client aurait tranquillement payé sa "suite somptueuse" vers 12 H 30, puis aurait été déjeuner avec sa fille, avant de rejoindre un avion sans plus de précipitation puisque son départ vers l'Europe était programmé pour rencontrer la chancelière allemande.
Donc, le scénario vendu en boucle de la bête sexuelle prise de panique et sautant dans le 1er vol en a pris un sacré coup dans ... l'aile.
La présumée victime va voir sa propre vie étalée au grand jour, mais, pour le moment c'est le présumé innocent qui casque. Comme le dit Cambadélis : "Lorsque le manageur général de l’hôtel a appelé la police, DSK était condamné. Lorsqu’à 23 heures, heure française, l’officier l’a accusé de viol, DSK était médiatiquement foudroyé. Lorsque le site Atlantico a diffusé le rapport de police sur Internet, DSK était à terre. La mise au pilori mondial pouvait commencer..."
Notons au passage que ce système judiciaire états-unien qui aboutit à ces déballages obscènes de la vie intime de l'accusé(e) comme de celle du (de la) plaignant(e) est celui que rêve d'instaurer l'ado attardé qui fait président dans notre beau pays !

Écrit par : J. F. Launay | 23/05/2011

Au Maroc, pour des micro-actions "humanitaires" menés par une mini-association, si j'ai été sidéré - au sens propre du mot - par la nouvelle transmise par un ami marocain, je n'ai pas profité(?) du feuilleton télévisé (juste une fois euronews).
Mais, un coup d'oeil rapide sur Internet faisait apparaître un scénario un peu bâclé, résumé par Le Monde.
Au début, la femme de ménage voit apparaître le client nu qui l'agresse à 13 h. Le sauvage client s'enfuit oubliant des effets et un portable. Or ledit client aurait tranquillement payé sa "suite somptueuse" vers 12 H 30, puis aurait été déjeuner avec sa fille, avant de rejoindre un avion sans plus de précipitation puisque son départ vers l'Europe était programmé pour rencontrer la chancelière allemande.
Donc, le scénario vendu en boucle de la bête sexuelle prise de panique et sautant dans le 1er vol en a pris un sacré coup dans ... l'aile.
La présumée victime va voir sa propre vie étalée au grand jour, mais, pour le moment c'est le présumé innocent qui casque. Comme le dit Cambadélis : "Lorsque le manageur général de l’hôtel a appelé la police, DSK était condamné. Lorsqu’à 23 heures, heure française, l’officier l’a accusé de viol, DSK était médiatiquement foudroyé. Lorsque le site Atlantico a diffusé le rapport de police sur Internet, DSK était à terre. La mise au pilori mondial pouvait commencer..."
Notons au passage que ce système judiciaire états-unien qui aboutit à ces déballages obscènes de la vie intime de l'accusé(e) comme de celle du (de la) plaignant(e) est celui que rêve d'instaurer l'ado attardé qui fait président dans notre beau pays !

Écrit par : J. F. Launay | 23/05/2011

présomption d'innocence contre présomption de véracité "présomption selon laquelle la personne qui se déclare victime d'un viol ou d'une atteinte sexuelle est supposée ne pas mentir jusqu'à preuve du contraire"

http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/05/23/la-femme-de-chambre-et-le-financier_1525953_3232.html

Écrit par : misafir | 24/05/2011

Très bon texte, drôle et fin !
Bravo.

Écrit par : Marlowe | 24/05/2011

Très imposant ce message.
Cette afaire DSK me pose pas mal de questions que je vais juste lister.

1 Une journaleuse surévaluée s'entiche d'un type surévalué.Elle se met dans la tête d'en faire un président de la république ( motif évoqué : il serait le second pdt "juif" )
Il y a un lèger une légàre similitude avec le couple Badinter : un homme "brillant" marié à une riche héritière à prétentions intellectuelles.La comparaison s'arrête là !!!
2 Le "champion" DSK ne maitrise pas ses pulsions sexuelles et tire sur tout ce qui bouge. Logiquement, Anne devrait le virer. Mais non : elle est amoureuse ou veut aller au bout de son ambition. Et ça lui coûte cher, mais, pas grave elle est riche, et son époux peut commettre les pires saloperies.
3 Les medias nous emm avec une affaire de fesses aux USA.
4 Les systhèmes pénaux US et Français fonctionnent sur des logiques différentes. Bien, mais DSK est aux States ...
5 La presse US et la presse française n'ont pas la même conception de la limite public/privé .Bien, mais l'affaire a lieu aux USA.
6 Et heureusement pour DSK qui va s'en tirer grâce au fric de son épouse .
Le reste est superflu.

Écrit par : MULOT Roger | 24/05/2011

Sujet : sondage de la revue métro

Il est consternant de constater le manque de sérieux de ce genre d'enquête.

http://www.metrofrance.com/info/les-francais-pas-racistes-mais/mkew!li5yZpI2uWk/

1. Sur la forme :

Les diagrammes sont très difficilement lisibles

2. Sur le fond :

"Alors que l’on compte environ 5 millions de musulmans et 600 000 juifs en France, les sondés ont largement surévalué ces chiffres. En moyenne, ils estiment qu’il y a 7,5 millions de musulmans (18 % pensent même qu’ils sont plus de 10 millions) et 3,7 millions de juifs. Une exagération qui reflète “un sentiment d’envahissement” d’une partie des Français, estime Arielle Schwab, présidente de l’UEJF pour qui “la communauté arabo-musulmane mais aussi les juifs sont de plus en plus considérés comme une épine étrangère dans le pied de la France”." peut on lire dans l’article.

Il est consternant qu'un auteur s'indigne qu'on surélève le nombre de musulmans ou de juifs en France alors que lui même n'est pas capable de fournir les sources des chiffres qu'il avance. Ce ou ces s auteurs ont il déjà fait, une fois dans leur vie, une publication dans une revue scientifique ? On peut on douter.

D’autres auteurs ont joué à ce jeu, en fait, c’est même très à la mode en ce moment. Dans son livre « Les Africains de France », Jean-Paul Gourévitch( voir le « pédigrée » de l’auteur ,http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Paul_Gour%C3%A9vitch) « expert de l’immigration africaine » dans l’hexagone estime, “sur la base actuelle d’un quasi doublement tous les quinze ou vingt ans”, que le “nombre des musulmans dépassera les 40 millions de résidents au milieu du XXI ème siècle, soit plus de la moitié de la population française de l’époque”. D'autres démographes pensent que le chiffre de 20 millions pour 2050 (environ un tiers de la population) serait plus plausible. Quand vous cherchez qui sont ces personnes responsables de ces estimations, sur quels critères, par quelles méthodes, vous ne trouvez personne, du vent, le vide intersidéral. En raison d'une banalisation des préjugés, d’une soi -disant liberté d'expression et d'une lutte contre « la pensée unique », on dit ou écrit tout et n’importe quoi. On est dans une période d'inversion des valeurs. Les personnes les plus réactionnaires, celles qui font appel à la peur, passent pour détenir la vérité.

Comme disait mon père : le corset du vocabulaire ne remplacera jamais la colonne vertébrale d’une pensée bien organisé d’un scientifique.

Écrit par : david weber | 24/05/2011

Fête des mères, la RMN prend les femmes pour des connes:

http://www.louvrepourtous.fr/Pour-la-Fete-des-meres-la-RMN,671.html

Écrit par : david weber | 25/05/2011

"Fête des mères, la RMN prend les femmes pour des connes"
Meuh non . Les femmes aiment la pacotille !!!!
Remarquez, il n'y a pas si longtemps, dans la presse locale, c'était la lingerie "sexy ".

Amicalement

Écrit par : MULOT Roger | 25/05/2011

Il y a quelques temps, à l'occasion de l'exposition à Orsay sur Gérôme, j'ai pris connaissance de faits surprenant sur la campagne d'Egypte menée par Napoléon Bonaparte. "La Danse de l'Almée», un tableau de Gérôme, a été le catalyseur de cette découverte. En plus de cela, ce tableau est un merveilleux exemple « d’arrangement raisonnable » de la réalité.

http://www.alhuilesurtoile.com/description.php?id=802&path=180

Expliquons- nous : les almées étaient des femmes extrêmement respectées, leur nom provient d'ailleurs de l'arabe "âlmet", "savantes". Lorsque Bonaparte envahit l'Egypte, les almées apeurées s'enfuirent du Caire. En fait, aucun Européen n'a jamais vu danser une almée. On ne sait pas ce que dansaient les almées du XIXème siècle, puisqu'elles se sont évaporées dans la nature !

Cependant, d'autres danseuses se présentèrent comme des almées aux soldats de Napoléon : il s'agit des ghawazee. On pense qu’elles descendraient d'une tribu tsigane du nord de l'Inde. Or, à l’époque, les ghawazee se produisaient dans la rue, dans les cérémonies et les fêtes, et dansaient devant les hommes, sans voile, ce qui était pour le moins scandaleux. Elles se prostituaient aussi, à l'occasion.

Quand les armées de Bonaparte arrivèrent en Égypte, elles s’installèrent dans un campement militaire où on ouvrit des maisons closes. Cela plut tellement aux soldats qu'ils refusèrent de se battre préférant rester cantonné : on comprend facilement pourquoi... Napoléon résolut le problème en faisant exécuter 300 à 400 de ces ghawazee et en jetant leur corps dans le Nil : gloire à lui pour ce glorieux fait d’arme !

Rajoutons qu’en 1834, le nouveau sultan (Mohammed Ali) déclara la présence de ces ghawazee indécente et contraire aux bonnes mœurs, et les exila sous peine de mort dans le sud de l’Egypte. Elles s'installèrent, en particulier, à Louxor et Esna.

En 1849, lorsque Flaubert partit en voyage en orient, il écrivit à un ami en arrivant au Caire : "nous n’avons pas encore vu de danseuses. Elles sont exilées en Hautes Égypte. [... ] Mais nous avons eu des danseurs. Oh ! Oh ! Oh ! [... ] Comme danseurs, figure toi deux drôles passablement laids, mais charmants de corruption, de dégradation intentionnelle dans le regard et de féminité dans les mouvements, ayant les yeux peints avec de l’antimoine et habillés en femme. ". Or donc, quand le gouvernement français demanda, en 1855 - 1856, à Gérôme et à Bartholdi (l’auteur de la statue de la liberté) "une reproduction photographique des principaux monuments et des types les plus remarquable des races diverses" et les envoya au moyen orient, il n’y a aucune chance qu'ils aient pu voir une ghawazee et encore moins une almée au Caire... Tout cela pour dire que Gérôme est un bon peintre mais qu’il a accumulé les trucages et les subterfuges afin de donner pour authentiques les spectacles auxquels rêvaient ses compatriotes occidentaux.

Pour continuer dans les révélations peu glorieuses sur Napoléon, rajoutons l'histoire du cocufiage du lieutenant Fourés. Les faits sont les suivants : pour pouvoir causer fleurette avec la femme de ce militaire, Napoléon eu l’idée de l’envoyer en mission. Il lui confia des messages sans importance à convoyer d’Egypte jusqu’en France. Le voyage s’effectuant par voie maritime et la Royale Navy contrôlant, à l’époque, tous les océans, l’infortuné lieutenant avait peu de chance de réussir sa mission. C’est ce qui lui arriva : il fut capturé. Les anglais disposant d’excellents informateurs trouvèrent beaucoup plus amusant de relâcher l’infortuné lieutenant plutôt que de rendre un service à Napoléon en l’emprisonnant. De retour en Egypte, le malheureux lieutenant n’eu de cesse que de vouloir faire connaitre le résultat de sa mission, qu’il croyait importante, à son chef. Ses camarades, au courant de son infortune, essayèrent bien de l’en dissuadé : rien n’y fit. Arrivé au Caire, le lieutenant découvrit rapidement qu’en Egypte les crocodiles ne sont pas forcement dans le Nil…

Or, il y a quelque temps, j’ai eu l’occasion de feuilleter un livre traitant de la campagne d’Egypte. Par curiosité, j’ai cherché les détails sur ces histoires peu glorieuses de la campagne d’Egypte : Rien ! En fin de compte, c’était un livre tout à la gloire de Napoléon Bonaparte et ne présentant aucune analyse critique. Je ne l’ai pas acheté.

A ce stade de mon récit vous vous demanderez peut être où je veux en venir. Vous penserez peut être, également, que la lecture des commentaires de gens cultivés peut être source… d’un ennui de grande qualité. Pouf, pouf !
Voilà où je veux en venir : que pensez du marketing dans le domaine de la politique ? Que pensez de ces biographies d’homme et de femmes politiques qui fleurissent (ah les fleurs !), comme par miracle, juste avant les élections ? L’impression que j’en retire c’est qu’une biographie révèle en généralement que tout va bien chez son auteur, sauf la mémoire…

J’avoue que ce genre « d’ouvrages » ressemble, à mes yeux, à de la soupe. Peut être est ce parce que j’ai été dégouté de la lecture dès la petite enfance par la soupe au bouillon cube où trempaient des pates de lettres trop cuites ? Allez savoir…Pouf, pouf !

Plus précisément que penser, de la biographie de DSK du "journaliste" Michel Taubmann parue il y a peu ? Le livre annonce la couleur au lecteur : « Au-delà des apparences, l’enquête de Michel Taubmann montre que Dominique Strauss-Kahn serait 100 % à gauche ». T'as qu'à croire…
Dans son ouvrage, Michel Traubmann, balaye tous ces éléments de l'affaire Tristane Banon. Selon lui, elle n'est pas sérieuse puisqu’elle n’a pas portée plainte. C’est digne du célèbre syllogisme : « Tous les chats sont mortels. Socrate est mortel. Donc Socrate est un chat ». CQFD ! Il retourne même les pressions que Melle Banon dit avoir subit, en relatant que c’est elle qui aurait finalement menacé Ramzy Khiroun , le mystérieux homme de main de DSK payé par Arnaud Lagardère (stupéfiant d'ailleurs cette connivence avec un des meilleurs amis de Sarkozy) qui a fait supprimer un passage de son livre.

Le livre de Michel Traubmann, évoque certaines de ces rumeurs et calomnies pour finalement les évacuer sans finesse. Pire, par une magnifique pirouette, l’auteur trouve même une ancienne attachée parlementaire de DSK en 1998-1999, devenue aujourd’hui conseillère régionale UMP, qui affirme sans vergogne : « Dominique était plus dragué que dragueur. C’était inimaginable ! Quand nous étions sur les bancs du gouvernement, certaines femmes députées me passaient des mots à lui transmettre contenant parfois des déclarations enflammées, voire délirantes ; J’ai vu des femmes faire des numéros de claquettes dignes des plus grandes prostituées, j’ai vu des élues, des collaboratrices prêtes à tout pour coucher avec lui (...) avec Dominique cela atteignait des sommets. En réalité, on peut parler de harcèlement sexuel. Mais Dominique en était la victime ! Je l’ai rencontré la première fois en 1992. Il avait 43 ans. Il était très beau. »

Au fait, un internaute (J.F Launay peut être ?) aurait il l'amabilité de m’expliquer pourquoi la mère de Tristane Banon raconte partout l'histoire de sa fille depuis une semaine. Vice-présidente PS d’un Conseil Régional, est-elle également une affabulatrice qui affirme sans fondement ? Si c’est le cas, est-il prévu des sanctions internes contre elle ? Il le faudrait, car si elle ment ses accusations sont indignes d’une militante socialiste contre un de ses principaux dirigeants. Idem, concernant la députée Aurélie Filipetti, porte-parole du groupe socialiste à l’Assemblée nationale qui avait déclaré en 2008 dans le journal genevois Le Temps : « Je garde un mauvais souvenir d’une tentative de drague très lourde, très appuyée de Dominique Strauss-Kahn. Depuis cet évènement, je me suis arrangée pour ne pas me retrouver seule avec lui dans un endroit fermé ». Peut-on affirmer de telles choses, vraies ou fausses, sans conséquences ?

Les médias sont-ils coupables d'omerta dans l’affaire DSK ? Plus généralement, le travail des journalistes, en ce qui concerne les hommes et femmes politiques, me fait penser à la célèbre chanson « tout va très bien Madame la marquise », où l’on utilise une technique qui consiste à prendre des événements, en commençant par le plus anodin. Le Valet fidèle, à qui la marquise demande des nouvelles, déclare d’abord qu’on déplore la mort d’une jument. A la question « comment cela s’est il produit ? » il répond que cet animal fut victime de l’incendie du château, lequel eut pour cause la mort du marquis. Et à part ça tout va très bien Madame la marquise, tout va très bien. ».

Nous verrons donc dans les semaines qui viennent, où est la vérité dans tout cela. Plus que le sordide fait divers, dont les détails sont en réalités peu intéressants, ce sont les réactions de certains politiques et journalistes qui en dit long sur notre belle démocratie.

Écrit par : david weber | 26/05/2011

Les viols commis au sein des classes favorisées échappent aux assises
27 Mai 2011 Par Louise Fessard
Une équipe de chercheurs a constaté que 90% des accusés de viols jugés aux assises sont issus des milieux populaires. Or les enquêtes de victimation montrent que le viol touche tous les milieux sociaux de façon à peu près équivalente. Où sont donc passées les classes aisées ? Entretien avec la sociologue Véronique Le Goaziou.

Dommage, je ne suis pas abonnée à Médiapart, j'aurais aimé en savoir un peu plus sur le sujet.

Je crois que les affaires DSK et Cantat montrent que les violences commises contre les femmes ne sont pas tjrs le fait des machistes des banlieues comme les médias tendent à nous le faire croire.

Depuis le début de cette affaire, je me dis "Et l'affaire s'était déroulée en France. Si par exemple, l'accusé présumé était un homme puissant originaire des pays arabes. Quelle aurait été la réaction des Français ? Est-ce qu'ils auraient défendu le puissant contre la "soubrette" ? Est-ce qu'ils auraient été scandalisés de le voir menottés, jetés en pâture aux journalistes ?

Écrit par : misafir | 27/05/2011

"Au fait, un internaute (J.F Launay peut être ?) aurait il l'amabilité de m’expliquer pourquoi la mère de Tristane Banon raconte partout l'histoire de sa fille depuis une semaine. Vice-présidente PS d’un Conseil Régional, est-elle également une affabulatrice qui affirme sans fondement "

Bonjour David,
Anne Mansouret est une des vices présidentes du CG de l'Eure, mon département.
Elle est en outre secrétaire de la section d'Evreux ( ma ville ) duPS.
Ma bonne éducation m'interdit tout commentaire sur cette intéressante personne qui change de parti au gré des investitures.
Elle est également conseiller régionale et très fabiusienne, en ce moment.
Cdt

Écrit par : MULOT Roger | 27/05/2011

Bonsoir Jean,

C'est la première fois que je lis votre blog et je vais y revenir très longuement. Il aura suffit qu'un Tarek de banlieue parisienne adresse dans ma boîte à lettres limougeaude mais virtuelle un autre de vos textes pour que je découvre un blogueur si passionnant qu'il ne songe même pas à mettre des photos sans intérêt ou des sons de même farine pour appâter le chaland ou le retenir en sa boutique.

Si je laisse un commentaire sous ce texte, c'est en raison de votre cinquième point.

1) Le pôvre plouc analphabète et obscurantiste que je suis s'est longuement demandé sur quelle planète vivaient nos offusqués devant la photo de DSK entre deux policemen. En effet je vois chaque jour entrer au tribunal de Limoges des pauvres diables semblablement appareillés de menottes encadrés de policiers moins prévenants que la plus revêche des nounous et cela ne semble pas troubler les bonnes âmes outre mesure.

2) Le pôvre plouc analphabète et obscurantiste que je suis s'est en effet grandement révolté contre ce deuxième viol que les avocats de DSK vont faire subir à la présumée victime du présumé prédateur. Et là, la réalité du viol ne pourra pas être mise en cause puisqu'on nous l'annonce en fanfare. Le pôvre plouc analphabète et obscurantiste se demande en quoi l'éventuel trafic de bonbons dans la cour de la maternelle dont se serait rendue coupable une gamine aurait un lien avec le crime dont la devenue femme de ménage a(urait) été victime 25 ans plus tard.

Recevez tous mes encouragements et mes remerciements pour vos écrits.

Écrit par : Hub | 01/06/2011

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