20/04/2011
Du crucifix et de l'urine
Quelques propos politiquement peu corrects :
Point n’est besoin, pour le Blog, de développer le fait qu’effectuer des menaces de mort, molester les gardiens d’un musée et détruire un tableau (2 en fait, mais il n’y en a qu’un dont on parle) est non seulement moralement condamnable mais constitue un délit passible de poursuites judiciaires.
Notre bien aimé ministre de la Culture l’a déjà dit, ainsi que les différents médias.
Le blog voudraitdonc dépasser ces réactions (qu’il partage) pour tenter de faire quelques remarques non lues ou entendues ailleurs.
Des propos un peu froids dans cette atmosphère d’indignation et de contre-indignation générale.
Que voulez-vous le Blog n’a pas une gueule d’atmosphère !
Premier point : cette affaire illustre une fois de plus la pluralité des conceptions du bien, qui est explicite dans les sociétés modernes. Relisons un peu John Rawls à ce sujet. Mais je suis moins sûr que lui que cette pluralité soit vraiment nouvelle.
En fait, ce qui est (relativement) nouveau, à une échelle historique s’entend, c’est que l’Etat démocratique et laïque accepte cette pluralité, cherche à ne s’identifier à aucune de ces conceptions, mais vise à exercer une neutralité arbitrale.
A ce sujet, la France n’est pas plus (ni moins) laïque que d’autres pays : cette œuvre est ancienne et avait déjà été exposée ailleurs…. Avec parfois de virulentes polémiques comme en Australie.
Second point : Je viens de parler de « neutralité arbitrale » et, effectivement, ceux qui sont profondément choqués par cette œuvre et estiment qu’elle dépasse la liberté d’expression et de création disposent de droits. On peut (c’est mon cas et j’indiquerai pourquoi) ne pas être du tout d’accord avec eux, mais respecter leurs droits.
Ils peuvent donner leur position dans divers lieux de l’espace public (sermons dans des édifices religieux, articles de journaux, sur Internet, interview dans des médias,…), faire des pétitions (ils ont d’ailleurs fait tout cela), porter plainte (je ne sais s’ils l’ont fait) pour demander à la justice si juridiquement il s’est effectivement produit un tel dépassement.
Ils peuvent même, s’ils sont déboutés, porter l’affaire devant la Cour européenne des droits de l’homme.
Bref, ils ne sont pas dépourvus de droits, ils ne sont pas « persécutés », comme certains le prétendent.
Ils sont simplement (comme lors de beaucoup d’autres situations) dans une contradiction typique de la société de communication de masse, et que leur violence et leur vandalisme n’a fait qu’exacerber : « Immersion Piss Christ » est une œuvre qui a 30 ans. Même exposée à Avignon, peu de gens en avaient entendu parler, et connaissaient le nom de son auteur, André Serano.
Maintenant et l’œuvre et l’artiste ont acquis une célébrité certaine !
Troisième point : l’indignation face aux réactions indignées est peut-être, chez certains, plus faux-cul qu’il ne le semble. Pour ce qui me concerne, je poserai la même question que celle que j’avais posée sur mon blog lors de l’affaire dite « des caricatures de Mahomet » :
Celles et ceux qui défendent cette œuvre avec passion sont-ils prêts à accepter l’exposition d’une œuvre représentant une photo de Pasteur plongée dans un verre d’urine, ou une photo de Jaurès ou de de Gaulle ? (on pourrait continuer indéfiniment la liste : Zidane, Belmondo, Stéphane Guyon, Nolwenn –oh non, pitié, pas Nolwenn quand même !).
Bref si on trouverait cela insupportable pour Jaurès et de Gaulle, au nom de quoi trouve-t-on cela tout à fait normal pour Mahomet ou Jésus ?
Quatrième point : à ma connaissance, les médias n’ont pas indiqué si André Sérano a donné le moindre sens à son œuvre et n’ont pas cherché à en décrypter un.
Au XVIe siècle, des protestants réformés français sortaient des « vases sacrés »de certaines églises. Ils remplissaient le « saint ciboire » de « saintes hosties ». Et ils urinaient dedans aussi sec. Cela signifiait que, pour eux, ces objets n’étaient que « superstitions » et «idolâtrie ». Là, qu’a voulu dire l’artiste ?
Le climat du XVIe siècle était celui des guerres de religion et je ne suis pas contre le fait qu’on ait trouvé depuis des manières… disons plus subtiles d’exprimer son point de vue.
Mais l’œcuménisme (en religion, en politique, en tout,…) ayant versé souvent dans l’excès inverse, en croyant que dire un désaccord serait de l’intolérance, je me fais un Malin plaisir à rappeler ce fait, sous le fallacieux prétexte de poser la question :
Qu’a voulu dire l’artiste ?
Cinquième point : à propos de crucifix, il y a une photographie vue dans un journal quand j’étais jeune et dont le souvenir m’est resté. Il s’agissait du cardinal Spellman, archevêque de New-York qui, brandissant un crucifix, bénissait des bombardiers partant pour la guerre du Vietnam.
Le drôle était vicaire apostomachin de l’armée américaine et violemment anticommuniste. Déjà l’axe du Bien contre l’axe du Mal.
I’m desolated, mais cette photo m’avait profondément choqué. Cela me choque toujours. Et infiniment plus que celle d’Avignon.
Et les gens qui estiment que « l’honneur du Christ » est atteint feraient bien d’être un peu moins amnésique.
Ceci écrit, après avoir dû dire, pendant des décennies, qu’on ne fait pas de « la bonne littérature avec de bonnes intentions », il faudrait peut-être ajouter aujourd’hui que la provocation ne fait pas forcément une belle œuvre.
Sixième point : d’où ma question : à part mettre une photo de crucifix dans un verre de son urine, et photographier le tout, qu’est- ce que Serano a produit comme œuvre ?
Qui est-il ? Excusez mon ignorance, mais….
Là encore, on me permettra un souvenir perso.
C’était quelques années après la fameuse fatwa de l’imam Khomeiny. Salman Rushdie, qui était obligé de se cacher, vint à Paris. Les invités étaient triés sur le volet et j’avais la chance d’en être. Plus excité que mille puces le Baubérot !
Alors, on passe dans plein de trucs et machins pour vérifier que personne ne porte d’arme (bien pire qu’un aéroport) et on arrive dans une salle où le grand homme est déjà là.
Parmi l’auditoire, il y avait des gens qui étaient venus de l’autre rive de la Méditerranée, où (au péril de leur vie, eux aussi) ils avaient défendu Rushdie. Cela ne voulait pas dire qu’ils étaient totalement d’accord… et, dans la discussion, certains ont émis, gentiment, quelques critiques.
Comment ils se sont faits ramassés les gars. Rushdie a balayé leur argumentation avec une condescendance, pire un mépris, digne d’un aristocrate, d’un grand bourgeois ne supportant pas la moindre contradiction.
Et moi, je sentais dans ma tête, le héros de la liberté d’expression en train de faire pschitt, comme une poupée gonflable qu’on aurait transpercée par une aiguille
(J’espère que vous admirez l’audace de la comparaison. Vous ais-je déjà dit que l’on pense à moi à l’Académie ? Oui, hélas, je me répète).
Bref, Rushdie est toujours pour moi un bon écrivain, mais il m’a administré la preuve, une fois de plus !, qu’avoir un quelconque modèle, signifie prendre le risque de se faire cocufié.
Maintenant, certains aiment cela et en redemandent. OK, mais je ne suis pas membre de leur confrérie.
Septième et dernier point : je m’obstine : j’aimerais savoir ce que Serano a voulu dire : si c’est des Spellman et consort qu’il attaque, il peut peut-être le préciser un chouia, non ?
S’il s’agit du Christ lui-même : la photo qu’il trempe dans son urine est la représentation d’un homme en croix, mourant abandonné, dans la déréliction la plus totale. Il y a même une notion théologique pour désigner cela : la kénose.
Alors, vous savez, du reniement de Pierre aux actuels Spellman, il en a vu bien d’autres.
PS : j’ai écrit cette Note, sans avoir accès à Internet (ah le Limousin profond dans la France profonde) donc avant de pouvoir lire les commentaires sur cette affaire à la fin des commentaires sur ma Note précédente (mais, pour tout vous dire, je me doutais un peu qu’il y en avait !).
Donc, vous avez d’amples compléments à ma Note qui sont déjà écrits. Profitez-en.
12:53 Publié dans ACTUALITE | Lien permanent | Commentaires (94)
Commentaires
"à ma connaissance, les médias n’ont pas indiqué si André Sérano a donné le moindre sens à son œuvre et n’ont pas cherché à en décrypter un.", peut on lire dans cet article.
Je ne saurais trop conseiller la lecture de :
1) "Les grands scandales de l'histoire de l'art" chez beaux arts éditions. Préface de Pierre Rosenberg de l'académie française. 2008 isbn 978 2 84278 624 3 . Lire attentivement Le chapitre sur Piss Christ p 206 à 209.
2) "Controverses, une histoire juridiqque et éthique de la photographie". Daniel Girardin et Christian Pirker. Edition sud/ musée de l'élysée, 209. Lire le chapitre consacré à André Serrano p226 à 229.
Les journalistes devraient se convaincre qu'ils ont un rôle éminent à tenir. Ils devraient être les décodeurs de la démocratie de plus en plus cernée par la propagande. A condition de revenir aux fondamentaux. Il ne s’agit pas de courir derrière l’actualité. Mais au contraire prendre le temps, les moyens d'observer, de décortiquer, de raconter, de débusquer les mensonges.
Très cordialement.
Écrit par : david weber | 20/04/2011
Pour ceux que la culture intéresse je recommande le site : http://www.artclair.com/index.php
là, sur Sérrano et la galerie Lambert vous avez :
http://www.artclair.com/jda/archives/docs_article/01047/andres-serrano.php
http://www.artclair.com/oeil/archives/docs_article/01243/devoilez-ce-serrano-que-nous-ne-savons-voir.php
http://www.artclair.com/site/archives/docs_article/65781/la-cour-d-appel-confirme-la-condamnation-de-l-auteur-du-baiser-sur-une-toile-de-cy-twombly.php
http://www.artclair.com/site/archives/docs_article/80260/le-galeriste-yvon-lambert-menace-de-retirer-sa-collection-en-depot-en-avignon-depuis-2000.php
http://www.artclair.com/oeil/archives/docs_article/81319/la-collection-lamberth-miracle-or-not-miracle-.php
http://www.artclair.com/site/archives/docs_article/83681/l-archeveche-d-avignon-demande-le-retrait-d-une-oeuvre-de-serrano-exposee-a-la-collection-lambert.php
http://www.artclair.com/site/archives/docs_article/83845/les-reactions-apres-la-profanation-des-oeuvres-de-serrano-a-avignon.php
Biographie de l'artiste :
http://andresserrano.org/Bibliography.htm
collection publique :
http://andresserrano.org/Public_Collections.htm
Cet artiste contemporain est mondialement connu. Certaines de ces œuvres sont provocatrices. C'est d'ailleurs pourquoi je ne suis pas un de ces admirateurs (J'avoue préférer les hyper-réalistes et en particulier Richard Estes).
Écrit par : david weber | 20/04/2011
C'est drôle, M. Baubérot, dans un commentaire fait sur cette "oeuvre", j'ai dit des choses qui correspondent en gros à votre point 3.....
David ici présent ( coucou ! ) m'en est témoin ....
pourquoi devrait-on supporter pour un personnage religieux ce qu'on ne supporterait pas pour un musicien , un homme politique etc ... ?? vous vous souvenez, David ???
comme on se retrouve lol
Écrit par : Françoise | 20/04/2011
M. Baubérot, je ne connaissais pas cette façon du 16è siècle qu'avaient les huguenots de manifester leur désaccord avec le dogme de la transsubstantation ( parce que je suppose qu'il s'agissait aussi de cela .. ) .. effectivement, ça manquait un tantinet de subtilité ...heureusement qu'on est devenus plus polis depuis .....
bon , le plus grave, c'est que lesdits huguenots ne se gênaient pas non plus pour zigouiller quelques "papistes" en passant ... et vice versa ....
Écrit par : Françoise | 20/04/2011
"Celles et ceux qui défendent cette œuvre avec passion sont-ils prêts à accepter l’exposition d’une œuvre représentant une photo de Pasteur plongé dans un verre d’urine, ou de Jaurès ou de de Gaulle ? (on pourrait continuer indéfiniment la liste : Zidane, Belmondo, Stéphane Guyon, Nolwenn –oh non, pitié, pas Nolwenn quand même !).
Bref, si on trouverait cela insupportable pour Jaurès et de Gaulle, au nom de quoi trouve-t-on cela tout à fait normal pour Mahomet ou Jésus ?", peut on lire.
Personnellement, je suis pour tout ce qui est contre et contre tout ce qui est pour (Pierre Dac). Autrement dit, pour me choquer, il m’en faut un peu plus que ce que nous propose M.Baubérot.
A ce propos, je ne résiste pas à la tentation de vous raconter une plaisanterie de carabins : pour la première garde d'un interne de pharmacie, il est de tradition de faire quelques blagues. Un collègue et ami d'origine italienne était passé maitre en la matière. Il a eu une idée géniale. Il est monté au service des urgences préparer un vrai-faux lavage gastrique. La recette est simple. Prenez : un flacon usagé d'eau PPI (eau pour préparation injectable) remplissez le au 2/3 par de l'eau du robinet, rajouter un yaourt et des morceaux de salade de fruits, agiter le tout. Le résultat ressemble comme deux gouttes d'eau à un vrai lavage gastrique.
Ensuite, nous avons expliqué au service des urgences la plaisanterie que nous voulions faire pour avoir leur participation. Les infirmiers et médecins du service ont commencé à jouer leur rôle en téléphonant à l'interne de garde : "Allo, ici les urgences, on vous descend un lavage gastrique. Il nous faut rapidement le résultat de la recherche de toxiques".
Il faut savoir qu’une recherche de toxiques prend pas mal de temps. Il faut déposer des prélèvements de liquide gastrique sur une plaque de chromatographie et laisser migrer le tout dans différents solvants. Puis, il faut révéler les résultats de la migration à l'aide de différents réactifs : en gros, cela ressemble à un tirage de photographie papier argentique. Quand on dispose de temps, il n'y a pas trop de problème mais quand il y plusieurs choses à faire, en même temps, cela devient compliqué et souvent on rate le "développement" et il faut tout recommencer.
Bien sûr, nous nous sommes arrangés pour que le jeune interne soit très occupé. Pendant ce temps là, les coups de téléphone du service des urgences (un tout les 3 minutes), au départ aimables, ont changé de ton pour finalement devenir : "L'interne de service ? bien, je vous passe le chef de service des urgences qui demande les résultats du lavage gastrique". Bien sûr, le médecin, complice de notre plaisanterie, a passé un savon à l'interne qui, ma foi, un bon point pour lui, ne paniquait pas. Mais cela, ce n'était que l'amuse gueule...
Embarrassé le jeune interne s'est retourné vers nous et nous a demandé ce qu'on devait faire. Là, c'est moi qui ai commencé à jouer mon rôle : "il n'y a pas trente six solutions ! Dans ces cas là, il faut goûter le lavage gastrique.", ai je répondu doctement, mon collègue et complice confirmant la chose. "Vous rigolez ? ", nous répondit l’interne. Nous avions du mal à ne pas rire. "Pas du tout !", avons nous répondu en parfait accord en demandant à l’interne de nous suivre.
L'interne s'est exécuté. Dans le laboratoire, nous avons sorti trois verres et versé du contenu du faux lavage gastrique dans ces derniers, sous les yeux horrifiés de l'interne. Ensuite, nous lui avons expliqué qu’avec de l’expérience, on reconnaissait au goût un certain nombre de toxiques. Puis nous lui avons tendu un verre. « Regarde et fait comme nous », ai-je dis en portant le verre à ma bouche. Là, j’avoue avoir eu un peu d’appréhension. Mon collègue, par taquinerie, aurait pu escamoter le faux lavage gastrique et le remplacer par un vrai pour faire une double plaisanterie… Ce ne fut pas le cas.
« Moi, je sens une bzd (benzodiazépine) et toi » ai-je demandé à mon collègue et complice. « Oui, il en a une ! Mais il y peu être, en plus, un antidépresseur tricyclique , non ? Tiens goûtes et dit nous ce que tu en penses… », a-t-il dit en tendant le dernier verre au jeune interne. Ce dernier n’a pas demandé son reste et est sorti blême et au bord de la nausée du laboratoire.
Dès la porte franchie, il y a eu une explosion de rires !
Vous connaissez la tirade : Pouf, pouf ! Bien sûr…
Plus sérieusement, l’état a peu à peu abandonné le premier rôle dans l’organisation de la censure. Car celle-ci a suscité des réactions de plu en plus vives. En témoignent les indignations de la presse face aux agissements de Charles Pasqua. Ministre de l’intérieur pendant la cohabitation de la fin des années 1980 qui avait choisi d’interdire par voie d’arrêté ministériel. Le clou de cette resucée d’un autre âge ? Un musée des horreurs où était exposés les revues et livres supposés les plus outrageants, allant du roman de Mathieu Lindon à la revue homosexuelle Gay Pied. La réprobation relayée par les médias a été telle que la marche arrière a été embrayée illico.
Ceci étant dit, dans ce genre d'affaire, il faut aussi garder à l'esprit qu'un scandale, dans le milieu artistique c'est aussi un bon moyen pour se faire de la pub et faire monter la cote d'un artiste.
Ps : lorsque vous serez à l’Académie Française, M.Baubérot, aurez vous la gentillesse de me laisser entrer, quelques minutes, admirer la peinture de Richard Estes que cette vénérable maison a acquis ?
Écrit par : david weber | 20/04/2011
Pisse and love, non ?
Pouf, pouf !
Écrit par : david weber | 20/04/2011
dAns la theorie de lA COMMunication si le fEEDback represente une valeur, alors sERRano est enorme....ds les arts visuels comme ds les autres medias le politiKEMENT CORREct c'est repondre aux lois du sPEctacle voir olivieRO .T pour benettON...l'Histoire de l'art ce n'est pas l'evolution des sYmboles mais de leurs significations...SON Urine NE derange donc qUE par contrat....UN MOMEnt de notre lIFE ..BIen formatee;(Ca.Re ) 2011
Écrit par : REGO CAROLINO (Ca.Re ) | 20/04/2011
Photo controversée d'un crucifix: la justice déboute une association catholique
http://www.lepoint.fr/culture/photo-controversee-d-un-crucifix-la-justice-deboute-une-association-catholique-20-04-2011-1321620_3.php
Revenons à notre sujet. On peut déplorer que dans l'art contemporain certains mettent en scène le plus de transgressions possibles. En soi, choquer n'est pas de l'art. Ceci écrit, la photo qui fait polémique n'est pas désagréable à regarder. Avez-vous vu Piss Christ ? Moi, je l’ai vu à la BNF, il y a deux ans. Contrairement à nombre de ses photographies, celle-ci ne manque pas d’intérêt artistique. A tel point qu’elle a reçu en 1989 un prix de 15 000 dollars du Southeastern Center for Contemporary Art. Pour cette œuvre, les choses peuvent se gâter lorsque le spectateur découvre que l’œuvre s’intitule Piss Christ. Contrairement à la « fontaine de Marcel Duchamp dont le titre est métaphorique, alors que l’élément qui la constitue (un urinoir en porcelaine) est évident et provoque le spectateur dès le premier coup d’œil, l’œuvre de Serrano fonctionne, elle, sur le régime inverse.
Personnellement j’ai deux façons d’aborder une œuvre. J’ai d’abord une appréciation spontanée : j’aime ou je n’aime pas. Ensuite, j’ai une appréciation raisonnée : qu’a voulu dire l’artiste, quel est son parcourt artistique etc. Pourquoi certains catholiques n’ont il pas tenté de comprendre le sens de l’œuvre ?
Écrit par : david weber | 21/04/2011
@ Françoise,
Petites histoires sur le jugement dernier de Michel Ange : 1e épisode
Biago de Cesena
Alors que les échafaudages masquaient encore l’ouvrage, Paul III, qui avaient en 1534 confirmé à Michel Ange la commande du jugement dernier, était venu voir de quoi il retournait. Biago de Cesena, maître de cérémonies, esprit strict, était avec le pape. On lui demanda son sentiment. Il déclara qu’il était inconvenant d’avoir fait dans un lieu si noble tant de figure nue qui montraient même leurs parties honteuses. Ce n’était pas un ouvrage pour la chapelle du pape mais pour les bains publics et les auberges. Bien sûr Michel Ange en fut fâché. Il entreprit de se venger et pour cela représenta ce personnage dès qu’il fut parti sous la figure de Minos en enfer avec un serpent autour des jambes au milieu des diables. Biago eut beau insister auprès du pape. Paul III se moqua de lui: « Si encore, lui dit-il, Michel-Ange t'avait mis au Purgatoire, j'aurais pu faire quelque chose pour te sauver; mais il t'a placé en Enfer; et là, je ne peux rien : en Enfer, il n'y a aucune rédemption. »
On peut toujours voir Biago et son sexe mordu par un serpent :
http://lenferenpeinture.files.wordpress.com/2011/03/dc3a9tail-minos-chapelle-sixtine.jpg
Bonne soirée.
Écrit par : david weber | 21/04/2011
Voici un extrait de l'interview de Andrès Serrano paru dans Libération.fr, ce jour.
"Faut-il utiliser un excrément pour donner du sens à une œuvre au milieu des années 80 ?
Les artistes n’ont pas à donner eux-mêmes le sens de leur œuvre. Si une œuvre devient trop lisible, ce n’est plus de l’art, c’est de la propagande. J’ai pris un crucifix, car c’est un objet banal, en tout cas en Amérique, un objet auquel on ne prête plus attention, un objet minimal. Si en faisant appel au sang, à l’urine, aux larmes, ma représentation déclenche des réactions, c’est aussi un moyen de rappeler à tout le monde par quelle horreur le Christ est passé.
Le commando d’Avignon a aussi détruit une photo d’une sœur méditant dans une église parisienne, de la série «Churches»…
J’ai en effet pris une série de photographies d’églises, en France, en Italie et en Espagne. Et aussi de gens qui représentent l’Eglise, comme cette religieuse à Paris. C’était une manière pour moi de réaffirmer ma foi, et mon engagement comme artiste chrétien. Vous savez ce que je rêve de faire ? J’aimerais travailler au Vatican, réaliser une grande œuvre religieuse à Rome, dans les églises de la cité pontificale. J’aimerais que le Saint-Siège comprenne que je suis un artiste profondément chrétien de mon temps."
Sans commentaire.
Écrit par : Lièvre | 21/04/2011
Merci pour le texte de cette interview, Lièvre ....
et merci aussi à David pour ses explications sur le tableau de Michel Ange "le jugement dernier" ...
Quant aux hommes nus .... dans certaines pièces des appartements des papes, à une certaine époque ( du temps des Borgia il me semble ... ), il y avait quand même des frises pornos ... on se demande à quoi les papes et les cardinaux passaient leur temps ....
Même si Serrano est chrétien ( catholique pour être plus précise ) , je trouve quand même le titre de son oeuvre très choquant .. ça m'étonnerait que Benoit XVI lui permette de refaire la déco intérieure de son appartement pontifical ou de la chapelle sixtine ... il ne veut certainement pas avoir de mauvaise surprise, imaginez un peu ce que Serrano pourrait faire !
Ceci dit, quel coup de pub , là je suis d'accord avec vous, je n'avais jamais entendu parler de lui avant lol
Écrit par : Françoise | 21/04/2011
"à propos de crucifix, il y a une photographie vue dans un journal quand j’étais jeune et dont le souvenir m’est resté. Il s’agissait du cardinal Spellman, archevêque de New-York qui, brandissant un crucifix, bénissait des bombardiers partant pour la guerre du Vietnam.
Le drôle était vicaire apostomachin de l’armée américaine et violemment anticommuniste. Déjà l’axe du Bien contre l’axe du Mal.
I’m desolated, mais cette photo m’avait profondément choqué. Cela me choque toujours. Et infiniment plus que celle d’Avignon."
Alors là, moi aussi : je ne comprends tjrs pas comment un homme d'église, de haut niveau en plus, a pu faire ça.
Mias, il y a une autre chose dont je ne suis pas encore remis :
Dans un livre de Numa Sadoul consacré à Gotlieb ( la rubriquabrac, les dingodossiers, Gai Luron ... ) il ya un dessin qui représente Cosette en train de faire une "petite gâterie " à Jean Valjan. L'horreur absolue. Cependant, il m'arrive encore de lire Gotlieb.
Chacun ses limites.
Écrit par : MULOT Roger | 21/04/2011
il faut vous rappeler trois choses :
1) Serrano est profondément catholique et son œuvre n'est pas un blasphème et pour le savoir il faut chercher à comprendre ce qu'elle veut dire ce que ne font pas certains catholiques. En fait, les catholiques ont tiré contre leur propre camp, ce qui ne manque pas de piment...
2) De toute façon, dans la République laïque, le délit de blasphème n’existe plus depuis 1881.
3) On notera que les catholiques présents devant le musée se sont agenouillés dans la rue pendant la prière, le musée ayant été provisoirement fermé par la direction de la Collection Lambert. Marie-Odile Rayé, Conseillère régionale du Front National était présente lors du rassemblement afin de le soutenir, cet après-midi, devant le musée. Or, voilà une élue du parti de Marine Le Pen qui soutient donc la prière dans les rues, jusqu’à le pratiquer ! Faut-il en rire ?
Écrit par : david weber | 21/04/2011
Bonjour David,
J'ai lu votre message sur les rites funéraires et aussi, j'ai parcouru le rapport Machelon.
Sur les rites funéraires.
En somme, c'est la volonté du défunt, ou de sa famille qui compte, dans la mesure où les règles d'hygiène et l'ordre public sont respectés.
Avec qques ccas particuliers, bien sûr. En tant que haut normand, j'en connais un : le couple Lecanuet est inhumé dans une abbaye de la vallée de la Seine.Il est vrai qu'à Rouen, Lecanuet était appelé " le roi Jean ".
Mais tout celà ne règle pas la question des carés confessionnels.
Et les rites religieux ont bon dos : je ne me souviens pas qu'ils figurent dans les sources du droit français.
Sans compter leur côté méprisant à l'égard du reste du monde.
Le rapport Machelon.
Ce n'est plus de l'exégèse, c'est de la sodomisationde mouches.
Et puis il me semble très orienté. Exemple :
"L'inadaptation du régime juridique des associations cultuelles au culte musulman n'explique ttefois que partiellement cette situation. "
En somme, il faut adapter le droit français aux coutumes musulmanes.
Si je fais un survol de notre histoire, je constate que :
- les romains ont imposé leur loi aux gaulois
- les germains ont imposé leur loi aux celtes, gallo romains et romains qui existaient encore
- sans parler des Francs qui ont soumis d'autres tribus
Bref, nos frères musulmans se comportent comme des conquérants, au lieu de s'adapter aux us et coutumes d'un pays qui les accueille ( plus ou moins bien ).Je rappelle qu'un citoyen pespecte les lois de son pays.Et il se trouve que les religions ne dictent plus leurs lois.
Ca m'ennuie un peu.
Écrit par : MULOT Roger | 21/04/2011
Bonsoir Françoise
Buisson ( Fedinand ) : pédagogue et homme politique français ( 1841- 1932 ).Il organisa avec Jules Ferry, l'enseignement primaire public et fut l'un des fondateurs de la Ligue des droits de l'homme qu'il présida de 1913 à 1926. ( Prix Nobel de la paix, 1927 ).
In dico encyclopédique alpha , vendu en maison de la presse en 1982 Minimaliste, mais suffisant et pratique.
Bonne soirée
Cdt
Écrit par : MULOT Roger | 21/04/2011
la laïcité française s'adapte bien au judaïsme et au catholicisme (cf. toutes les atteintes au principe de laïcité qui sont le fait de la religion majoritaire)
tant que l'on considérera les citoyens français de confession musulmane comme des corps étrangers à la nation française, on continuera de penser "ils n'ont qu'à s'adapter aux us et coutumes du pays qui les accueille"
Écrit par : misafir | 21/04/2011
par ailleurs, les musulmans s'adaptent très bien aux lois en vigueur
malheureusement, le législateur vote des lois pour leur compliquer la vie (cf les lois rappelées par David dans le précédent billet)
Écrit par : misafir | 21/04/2011
Bonsoir Roger,
"L'inadaptation du régime juridique des associations cultuelles au culte musulman n'explique ttefois que partiellement cette situation. ", écrivez vous en citant le rapport Machelon.
Cher Roger, Il n'est pas impossible que vous fassiez une petite confusion. Pourriez vous préciser la page du rapport que vous citez ?
Très cordialement.
Écrit par : david weber | 21/04/2011
"30 catholiques traditionnalistes ont prié à genoux devant la Collection Lambert le 9 avril 2011.", pouvait-on lire dans le quotidien la Provence.
« Une trentaine de personnes, venues d'Aix-en-Provence, Beaucaire et de tout le Vaucluse, s'est réunie cet après-midi devant la Collection Lambert, le musée d'art contemporain d'Avignon, pour protester contre l'exposition "Je crois aux miracles", dans laquelle est présentée une photographie de l'artiste américain Andres Serrano, "Immersions Piss Christ », représentant un Christ plongé dans de l'urine. L'abbé Régis de Cacqueray, disciple de Monseigneur Lefebvre et supérieur du District de France de la Fraternité Saint Pie X, a fait une "prière de réparation pour exhorter le directeur du musée et les autorités de la ville à retirer cette soi-disante œuvre". (Noter l’orthographe de soi-disant dans l’article : cela vaut le coup d’œil, LOL !)
Les catholiques présents se sont agenouillés (noter l’orthographe une nouvelle fois, LOL !) dans la rue pendant la prière, le musée ayant été provisoirement fermé par la direction de la Collection Lambert. Ce dimanche après-midi, toujours (Noter l’orthographe, LOL !) à Avignon (ne dit on pas en Avignon ? Re LOL ! ), un chemin de croix aura lieu au départ des Pénitents Noirs et (pourquoi et ? Re-re LOL !)en direction du Jardin des Doms. ».
Source :
http://www.laprovence.com/actu/region-en-direct/30-catholiques-traditionnalistes-ont-prie-a-genoux-devant-la-collection-lamber
Analyse de l’article :
1) sur la forme :
Je note, avec satisfaction, que j’ai trouvé plus nul que moi en orthographe. Je pouffe : pouf, pouf !
2) sur le fond :
On apprend qu’il y a eu des prières, dans les rues, en Avignon. Des prières de rue ! Quelle horreur ! C'est curieux, pourquoi nos valeureux défenseurs de la laïcité du FN ne les ont-ils pas dénoncés comme à leurs habitudes ? Nous les laïcs (les vrais, pas les schismatiques (!)de Réponse Laïque. LOL !)nous comptions sur leur vigilance. Où étaient nos frontistes gardiens de nos valeurs républicaines ?
« Une Conseillère régionale du Front National était présente lors du rassemblement, cet après-midi, d’une poignée de catholiques traditionalistes devant la collection Lambert, le musée d’art contemporain d’Avignon, rapporte La Provence. Qui cite Marie-Odile Rayé siégeant à la commission Culture de l’assemblée de Paca : « En tant que catholique, je suis blessée et scandalisée par cette œuvre blasphématoire. On reste le dernier pays à supporter de telles injures. Je vais en parler rapidement à la présidente de notre commission, Saida Sif et, pourquoi pas, à Michel Vauzelle. La Région finance ce musée. Ca me choque. Ce n’est pas de l’art chrétien, c’est de l’art crétin ! »
Puisque nous parlons, ce soir, de Fernand Buisson, n’est ce pas lui qui a dit : « l’état doit s’abstenir de toute immixtion dans la vie intérieure des associations religieuses ; il ne limite leur liberté qu’au point précis où elle entreprendrait sur la liberté d’autrui » ? N’a-t-il pas eu cette formule : « il appartient ni à l’église de faire de la politique ni à l’état de faire de la théologie » ? (Clemenceau, le combattant ; collection tribuns, la documentation française, 2008).
Or donc, une représentante du peuple, élue par lui, nous parle : « d’œuvre blasphématoire ». Ne devrions-nous pas lui rappeler que :
a) dans la République laïque, le délit de blasphème n’existe plus depuis 1881.
http://www.laicite-educateurs.org/article.php3?id_article=14
http://www.laicite-laligue.org/index.php?option=com_content&task=category§ionid=14&id=48&Itemid=76
http://www.novaeditions.fr/revuedepresse/pdf/blaspheme_sudouest.pdf
b) qu’en tant que représentante de la nation elle n’a pas à se mêler de querelle théologique.
c) Que la théologie n’a pas à interférer la conduite de affaires d’un conseille régional
3) Conclusion :
C’est au tour des catholiques de trébucher sur la laïcité. J’espère qu’en écrivant ces quelques lignes, ils ne vont pas me menacer de me priver de l’accès au paradis. Cela n’aurait de tout façon pas d’importance : j’ai déjà prévenu St Pierre que s’il ne retenait ma candidature pour une place au Paradis, je passais à la concurrence. Na !
Écrit par : david weber | 22/04/2011
@misafir
Chère Misafir,
Peut on vous demander ce que vous pensez de l'affaire "Piss christ" ?
Cordialement.
Écrit par : david weber | 22/04/2011
Chère Roger,
Personnellement, sur les rites religieux, je ne dirais qu'une chose : si vous accusez la grande faucheuse de faux et usage de faux, il y de bonne chance qu'elle vous réponde par un ossement d'épaule...
Pouf, pouf !
Écrit par : david weber | 22/04/2011
J'aimerais savoir ce que pense Roger des processions catholiques. Est-ce que ces prières de rue portent atteinte au principe de laïcité ?
Écrit par : misafir | 22/04/2011
Concernant l'affaire "piss christ", je trouve l'oeuvre choquante.
Je constate aussi que les intégristes catholiques qui ont recours à la violence pour manifester leur mécontentement font visiblement partie du "corps français" eux puisque personne ne songe à leur rappeler les us et coutumes du pays (laïcité, liberté d'expression bla bla que les laïcards psalmodient lorsqu'il est question de musulmans et d'islam ...)
Écrit par : misafir | 22/04/2011
Bonjour misafir,
Merci pour votre réponse. Par avance, vous m'excuserez car comme vous le savez je suis assez taquin. Donc ne vous vous vexez pas si vous vous sentez piégé. J'annonce par avance la couleur de mes propos.
Personnellement j'aborde une œuvre artistique de la façon suivante : j'ai d'abord une appréciation spontanée d'une œuvre : je l'aime ou pas. Ensuite, j'ai une appréciation raisonnée : quel est le parcourt artistique de l'artiste, que veut il exprimer dans son œuvre etc.
La grande majorité des gens ne se rende souvent pas compte qu'il admire des œuvres qui ont fait scandale. Ce que les contemporains des siècles passés considéraient comme scandaleux , bien souvent ne l'est plus de nos jour.
Or donc, chers Misafir, Francoise et Roger que pensez vous de :
1)La mort de la vierge peint par Le caravage (1571-1610):
http://scribouillart.files.wordpress.com/2008/07/the_death_of_the_virgin_by_caravaggio.jpg
2)La vénus endormie peinte par Giorgione :
http://mucri.univ-paris1.fr/mucri11/article.php3?id_article=73#
3) la vénus d'urbino peinte par Le Titien (1490-1576):
http://www.photo.rmn.fr/cf/htm/CSearchZ.aspx?o=&Total=253&FP=366475&E=2K1KTSUTHQDFG&SID=2K1KTSUTHQDFG&New=T&Pic=143&SubE=2C6NU0CT573C
4) Olympia de Manet (fallait il le préciser ?):
http://www.photo.rmn.fr/cf/htm/CSearchZ.aspx?o=&Total=5&FP=380927&E=2K1KTSUTH5OCL&SID=2K1KTSUTH5OCL&New=T&Pic=1&SubE=2C6NU0G9F9F9
5) le déjeuner sur l'herbe de Manet :
http://www.photo.rmn.fr/cf/htm/CSearchZ.aspx?o=&Total=1&FP=381815&E=2K1KTSUTH5V1Z&SID=2K1KTSUTH5V1Z&New=T&Pic=1&SubE=2C6NU078C8C8
6) Kissing nun photographie d'Oliviero Toscani
http://arts.fluctuat.net/diaporamas/controverses-a-la-bnf/Kissing-nun-Oliviero-Toscani.html
7)Boobies du Graffeur Banksy (graffeur préféré du frère de notre actuel président)
http://www.flickr.com/photos/cadavreexquis/232880631/
8) portrait de Cherid Barakaoun photographie de Marc Garanger :
http://arts.fluctuat.net/diaporamas/controverses-a-la-bnf/Portrait-de-Cherid-Barkaoun-Marc-Garanger.html
Écrit par : david weber | 22/04/2011
De nos joursss, comme d'hab...
Écrit par : david weber | 22/04/2011
http://www.radikal.com.tr/Radikal.aspx?aType=RadikalDetayV3&ArticleID=1047053&Date=22.04.2011&CategoryID=77
Un artiste turc a été poignardé dernièrement à cause de cette affiche "le goût du désir"
L'agresseur voit l'affiche sur internet, il apprend que l'artiste qui organise une exposition sur l'amour et l'érotisme participe à une réunion dans un centre culturel, il s'y rend, l'aborde et le poignarde ainsi que son assistante pensant qu'il s'agissait de son épouse.
Motif : Il trouve que l'affiche excite trop l'imagination des hommes et ça le met en colère.
Écrit par : misafir | 22/04/2011
@Misafir
s'agit il de la meme affaire que :
http://www.artmediaagency.com/9001/lartiste-turc-bedri-baykam-poignarde-par-des-fanatiques/
?
Écrit par : david weber | 22/04/2011
Las artistes russes sont également très exposés : Expositions saccagées par des groupes impunis quand les organisateurs sont poursuivis en justice et menacés de prison, œuvres interdites de sortie de territoire parce que jugées subversives, artistes menacés de mort et exilés, censure...
http://www.louvrepourtous.fr/Artistes-en-Russie-entre-rebellion,417.html
Écrit par : david weber | 22/04/2011
oui c'est la même affaire
Écrit par : misafir | 22/04/2011
c'est la même affaire mais votre article met surtout l'accent sur une autre affaire (la sculpture de Mehmet Aksoy) alors l'agresseur dit clairement que c'est l'affiche de l'exposition consacrée au thème "l'amour et l'érotisme" qui l'a mis en colère
l'objectif de l'expo est de briser tous les tabous sur la sexualité
Écrit par : misafir | 22/04/2011
Bonsoir Misafir
"malheureusement, le législateur vote des lois pour leur compliquer la vie (cf les lois rappelées par David dans le précédent billet)"
Oui, oui, j'ai bien mémorisé ce message de David.Porriez-vous me citer une loi récente édictée contre les musulmans ?
Cordialement
Écrit par : MULOT Roger | 22/04/2011
par ailleurs, les musulmans s'adaptent très bien aux lois en vigueur
malheureusement, le législateur vote des lois pour leur compliquer la vie (cf les lois rappelées par David dans le précédent billet)
Bonsoir Misafir,
Je prends acte de la parfaite adaptation des musulmans aux lois en vigueur.
J'ai bien mémorisé ce message de Daniel. Aussi vous serais je obligé de bien vouloir me citer une loi RECENTE délibérément hostile à l'Islam .
Cordialement
Écrit par : MULOT Roger | 22/04/2011
la laïcité française s'adapte bien au judaïsme et au catholicisme (cf. toutes les atteintes au principe de laïcité qui sont le fait de la religion majoritaire)
tant que l'on considérera les citoyens français de confession musulmane comme des corps étrangers à la nation française, on continuera de penser "ils n'ont qu'à s'adapter aux us et coutumes du pays qui les accueille"
Bonsoir Misafir
1 Au cas où vous ne l'auriez pas remarqué, je ne cesse de déplorer les douceurs dont bénéficie la religion catho, et qques autres ( ?)
2-Toutefois, n'oubliez pas le contexte historique. La séparation des églises et de l'état ne s'est pas faite tout d'un coup en 1905.Ca a commencé en 1789, et même avant, puisque le courant "libertin" débute au XVII éme siècle ( Cyrano et autres ).
Et vous noterez qu'en 1905, l'église catho, qui avait des siècles de puissance derrière elle a beaucoup perdu.Et comme elle avait encore de très nombreux partisans, la loi de 1905 est un compromis.
Vous observerez aussi que l'Islam n'était pas là , en métropole en tout cas et que par conséquent, il n'a rien perdu.
3- Les cathos , les juifs, les protestants respectent aussi nos lois et depuis un bon moment.
Cordialement
Écrit par : MULOT Roger | 22/04/2011
Misafir, Roger, arretez de vous battre !
il faut couper court à la querelle. "il faut couper court" c'est ce que disait le Rabbin des bois de Boulogne à l'exhibisioniste. LOL
Écrit par : david weber | 23/04/2011
Roger, merci pour les renseignements sur Buisson ...
Vous dites que les protestants respectent la laïcité, c'est vrai, d'ailleurs avant la révolution le protestantisme était totalement interdit en France suite à la révocation de l'Edit de Nantes par Louis XIV un peu plus d'une centaine d'années auparavant .. et sous certains régimes du 19 è siècle, certains protestants ( ceux des églises libres, c'est-à-dire les évangéliques ) ont été très importunés par l'Etat, du genre pasteurs en taule quelques jours, temples fermés ( même s'ils avaient été construits sans aucun financement public, parce que là je parle de ceux des protestants qui n'étaient pas concernés par les lois de Napoléon, avec les quatre cultes reconnus par la France ) plusieurs années ... sans parler vraiment de persécution , parce que ceux qui faisaient des cultes clandestins ne risquaient quand même pas les mêmes chatiments que les huguenots faisant la même chose après la révocation de l'édit de Nantes, c'était quand même pas terrible comme façon de vivre ...
Donc c'est sûr que les protestants sont généralement très "laïques" ( à part les luthériens et les réformés d'Alsace et de Moselle , qui font partie des "cultes reconnus" dans ces régions ..... du coup, ils sont un peu isolés, de ce point devue là, des luthériens et des réformés vivant dans d'autres régions de France qui, eux , sont "laïques" aussi ....
On ne va quand même pas regretter un régime dans lequel on n'avait pas le droit d'exister, on n'est pas maso quand même !!!!
Écrit par : Françoise | 23/04/2011
David, je crois qu'il va falloir que je me fasse un répertoire pour noter certaines de vos expressions, comme celle avec le "rabbin des bois" .. lol ..
Puisqu'on parle de rabbins .. le rabbin Josy Eisenberg a aussi une expression que j'aime bien "il ne faut pas mettre la charia avant l'Hébreu" lol ....
Je n'ai pas pu ouvrir les deux derniers liens vers des oeuvres ....
Je résume :
-la mort de la vierge : je n'ai rien vu de choquant ( ou alors il y a un détail qui m'a échappé ?)
-les deux Vénus : rien de choquant non plus, la main cachant une partie de leur anatomie, mais je préfère la Vénus sortant des eaux ...
-Olympia : rien de choquant non plus ...
-le déjeuner sur l'herbe : ce qui m'a toujours choquée, c'est que seules les femmes sont toutes nues, alors que les hommes sont habillés ... pourquoi cette différence de "traitement" ?
-Kissing nun : à mon avis provocation anti-catholique "gratuite" .. destinée à faire vendre la marque Benetton ...( donc dans des buts mercantiles .. )
et pour les deux dernières : je n'ai pas pu ouvrir ....
Écrit par : Françoise | 23/04/2011
Misafir,
Vous ne me posez pas la question mais je réponds quand même ..
Les processions catholiques ne me "choquent" pas, je parle bien de "processions", pas des manifs violentes des intégristes ( n'importe quelle manif violente me choque, qu'elle soit religieuse, politique, syndicale etc ... ) mais je ne pense pas qu'on puisse comparer cela avec les prières de rues de certains musulmans, pour deux raisons :
-ces processions sont occasionnelles, pas hebdomadaires ..
-le motif n'est pas le même : lorsque les catholiques font une processions ils VEULENT être dehors ; en ce qui concerne les musulmans qui prient dans la rue, ce qui me choque, en fait, c'est le motif pour lequel ils le font : le fait qu'il n'y a pas assez de mosquées, salles de prières etc . (normalement ils ne devraient pas être obligés de prier dans les rues, parce qu'ils devraient avoir assez de lieux de culte pour que cela ne soit pas nécessaire .. )
Écrit par : Françoise | 23/04/2011
Bonjour tout le monde
L'humour c'est ce qui évite à la lucidité de sombrer dans l'amertume.
"il ne faut pas mettre la charia avant l'Hébreu"", écrit Françoise en citant le rabbin Josy Eisenberg. Personnellement, j'aurais dit "ceux qui mettent la charia avant l'hébreu sont des antisillonistes ! ". LOL !
Comme vous avez sans doute pu le constater, j'aime bien l'art. Malheureusement je suis fauché comme les blés. De ce fait, ne pouvant m'offrir des vases Ming, je me contente de sandales Tong...
Nous les laïcs, nous aimons l'humour. Dieu soit loué ! Mais pas trop cher quand même...
Écrit par : david weber | 23/04/2011
@ Roger
"Bonjour Daniel", m'écrivez vous. Non, Roger, mon prénom c'est David. Mais bon va pour Daniel si cela vous fait plaisir. Je ne me fâcherais pas pour cela. A partir d'un certain âge, on atteint un certain degré de sérénilité...LOL !
Cordialement.
Écrit par : david weber | 23/04/2011
@ Françoise,
merci pour vos réponses.
Et bien, c'est cela le piège. Ce qui vous paraît ne pas etre choquant maintenant l'a été... et on l'a oublié. Je vais y revenir. J'attends les réponses de Roger et Misafir.
Cordialement.
Écrit par : david weber | 23/04/2011
@ Françoise
les deux derniers liens fonctionnent chez moi.
Sinon faites une recherche avec les mots clefs suivant :
a) bansky, boobies : vous allez tomber sur une image où deux boobies se roulent une pelle. LOL !
b)Cherid Barakaoun, bnf : vous allez tomber sur le portrait d'une algérienne. Je n'en dirais pas plus pour l'instant.
Écrit par : david weber | 23/04/2011
Bonjour Françoise
Vous dites que les protestants respectent la laïcité, c'est vrai
Eh bien j'ignorais ces pbs postérieurs à la révocation de l'édit de Nantes.
Si je vous en ai dèjà parlé, excusez-moi. Mais je tiens à dire que j'ai beaucoup aimé le film " les camisards". Rien que le début, cette énumération de noms, sur fond d'un panoramique " ydilique" qui se resserre pour aboutir dans une église où le curé fait l'appel et où les familles des absents sont "confiées" aux dragons , c'est impressionnant.
En outre, j'avais lu en 6è ou 5è , une biographie de Jean Cavelier, trouvée dans la bibliothèque de l'aumônier de ma boîte de frères des écoles chrétiennes.Et j'avais ben apprécié aussi.
J'ai lu que la grande sollicitude des protestants à l'égard des juifs pendant l'occupation s'expliquait en partie par leur histoire .
Enfin, Ferdinand Buisson était membre de la LP et protestant, adepte du libre examen.C'est pourquoi je pensais que vous auriez pu connaître.
Détail amusant : les rues de mon petit lotssement portent des noms de prix Nobel de la paix :
Ferdinand Buisson, Martin Luther King, René Cassin,Albert Schweitzer ( ma rue ).
Amicalement
PS quelle réponse attendez vous de Misafir et moi ?
Écrit par : MULOT Roger | 23/04/2011
Cher Roger,
Que pensez vous des 8 oeuvres que j'ai cité précédemment ? sont elles choquantes ou non à vos yeux ?
cordialement.
Écrit par : david weber | 23/04/2011
Re bonjour Françoise
On ne va quand même pas regretter un régime dans lequel on n'avait pas le droit d'exister, on n'est pas maso quand même !!!!
Bien d'accord avec vous.
Mais dans le contexte tendu ( ou électoral ) actuel, il me vient une question.
Une loi abrogeant le régime concordataire et supprimant effectivement tout aide matérielle aux religions ne passerait -elle pas pour une loi anti musulmane ?
Amicalement
Écrit par : MULOT Roger | 23/04/2011
@Roger
"Une loi abrogeant le régime concordataire et supprimant effectivement tout aide matérielle aux religions ne passerait -elle pas pour une loi anti musulmane ?", écrivez vous.
Plusieurs remarques s'imposent :
1) Dans l'hypothèse, bien peu probable, où cela se passerait, seules les aides directes seraient touchées et seraient remplacées par des aides indirectes.
2) Qu'est ce qui vous fait dire qu'on envisage d'abroger le concordat de 1802 ?
3) Je ne vois pas en quoi cela toucherait les musulmans dans la mesure où, pour l'instant, ils ne bénéficient pas du concordat. Comme toute religion, à mon avis, il ne demande que d'en bénéficier plutôt que de militer pour une application nationale des lois régissant la laïcité.
4) De tout façons, bien rares sont les personnes qui connaissent ces lois. La première chose dont je me suis rendu compte sur ce blog c'est que les gens qui en parlaient ne connaissaient pas bien les lois.
Écrit par : david weber | 23/04/2011
Bonsoir David
Aucune des oeuvres que vous proposez ne me choque.
Toutefois, la 1 et la 8 me semblent lugubres.
Les 2 3 et 4 sont quasi similaires : les femmes ont la même pose. Je ne parle pas d'Olympia, car j'ai lu qques articles et c'est hors sujet.
Le déjeuner sur l'herbe ( 5 ): j'ai lu plusieurs fois ce que dit Françoise.Mais, la toile ne me choque pas.
Les 6 et 7 sont sympas.
Voilà
Amicalement
Écrit par : MULOT Roger | 23/04/2011
Bonsoir Françoise,
Quant aux hommes nus .... dans certaines pièces des appartements des papes, à une certaine époque ( du temps des Borgia il me semble ... ), il y avait quand même des frises pornos ... on se demande à quoi les papes et les cardinaux passaient leur temps ....
Ben, justement, j'ai lu hier le 2ème volume d'une bd consacrée au pape Jules 2, de la famille Della Rovere, ennemi acharné des Borgia.C'est choquant ! Michel Ange est un giton du dit pape, très porté sur les jeunes hommes. A vérifier. Mais l'éditeur est Delcourt, maison sérieuse.
Amicalement
Écrit par : MULOT Roger | 23/04/2011
Bonsoir David
"La première chose dont je me suis rendu compte sur ce blog c'est que les gens qui en parlaient ne connaissaient pas bien les lois."
Ce n'est pas moi qui dirai le contraire !!!!
Amicalement
Écrit par : MULOT Roger | 23/04/2011
@ Roger
"Michel Ange est un giton du dit pape, très porté sur les jeunes hommes. A vérifier".
En ce qui concerne l'homosexualité de Michel Ange : je confirme. Vous l'ignoriez Roger ?
Écrit par : david weber | 23/04/2011
1) La mort de la vierge peint par Le Caravage (1571-1610):
http://scribouillart.files.wordpress.com/2008/07/the_death_of_the_virgin_by_caravaggio.jpg
Comme je l’ai précédemment dit : ce qui était scandaleux pour les contemporains des œuvres, bien souvent ne l’est plus à nos yeux.
C’est le cas de cette œuvre du Caravage qui a fait scandale. Au cœur du XVIe siècle, le, Caravage peint cette vierge dont le réalisme heurte ses contemporains. Il poursuivait simplement une rupture qu’il avait entamée loin de toute idéalisation au plus près de la nature. Et c’est ce simple fait qui a entrainé un scandale… Il est tel que la toile est refusée par le Carmes de Santa Maria de la Scala, une petite église du Trastevere, pour laquelle l’œuvre fut commandée. Elle fut remplacée par le tableau de Sarceni . Selon Giulio Mancini, un contemporain du Caravage, il s’agirait du cadavre « d’une prostituée répugnante ». Giovan Antonio Bellori, lui, écrira, quelque cinquante ans après la mort du Caravage, que le tableau fut « refusé pour avoir trop imité une femme morte gonflée ».
La petite église romaine:
http://www.facebook.com/pages/%C3%89glise-Santa-Maria-della-Scala/162144880464814
Sarceni :
http://www.larousse.fr/encyclopedie/peinture/Saraceni/154271
« La mort de la vierge » de sarceni de la petite église romaine :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Carlo_Saraceni_-_Mort_de_la_Vierge.jpg
Une autre version de « la mort de la vierge de sarceni » :
http://www.photo.rmn.fr/cf/htm/CSearchZ.aspx?o=&Total=1&FP=1071574&E=2K1KTSUTGSBPS&SID=2K1KTSUTGSBPS&New=T&Pic=1&SubE=2C6NU09CB9TH
Cette version comparée à l’autre tableau montre bien que Sarceni reprenait les mêmes personnages sans se préoccuper d’un quelconque réalisme.
Pour terminer, rappelons que si Michel Ange était homosexuel, le Caravage lui était un assassin. Pour en savoir plus sur le Caravage :
http://www.latribunedelart.com/le-caravage-a-la-une-article002685.html
Écrit par : david weber | 23/04/2011
2) La vénus endormie peinte par Giorgione :
http://mucri.univ-paris1.fr/mucri11/article.php3?id_article=73#
Pas de scandale pour cette toile mais notez qu’il y une forte similitude avec « La vénus D’Urbin» de Titien et « Olympia » de Manet. Et pour ces deux dernières toiles le scandale est au rendez vous…
Écrit par : david weber | 23/04/2011
3) La vénus d'Urbino peinte par Le Titien (1490-1576):
http://www.photo.rmn.fr/cf/htm/CSearchZ.aspx?o=&Total=253&FP=366475&E=2K1KTSUTHQDFG&SID=2K1KTSUTHQDFG&New=T&Pic=143&SubE=2C6NU0CT573C
Roger l’a bien noté : il y a une forte similitude entre les trois œuvres. Cependant dans « la vénus endormie » comme le titre l’indique, la vénus dort ce qui n’est pas le cas des deux autres œuvres…
Dans la vénus d’Urbino (ou d’Urbin ), une femme nous regarde allongée sur un lit aux draps blancs, laissant tomber quelques roses des doigts alanguis de sa main droite. A ses pieds un chien dort et à l’arrière plan, dans un palais, qu’on devine somptueux, deux servantes s’activent autour de coffres. Jusque là tout va bien…
Le problème, c’est que la femme qui nous regarde, caresse son pubis de la main gauche, une bague au petit doigt et les jambes entrecroisées. Elle nous regarde et c’est dans ce regard, ni effronté ni innocent que le geste touche au trouble. Dans l’organisation plastique de ce face à face en 1538, Titien, que Charles Quint vient de récompensé, est au sommet et n’a rien laissé au hasard. Il n’est qu’à remarquer comme la cloison sombre, qui partage en deux le tableau, tombe à l’aplomb du sexe.
La portée scandaleuse du regard de cette vénus se perçoit lorsqu’on compare la vénus d’urbin à la vénus endormie de Giorgone peinte en 1510, l’année de sa mort et achevée par Titien, son élève. Dans les deux tableaux, les femmes reposent sur un drap blanc et des coussins, leurs jambes croisées. Mais dans le premier cas, un décor champêtre isole la créature des réalités terrestres, la divinise, et ses yeux fermés, justifient l’intimité de son geste.
C’est Giogio Vasari qui, ayant vu le tableau lors d’un voyage à Urbino (d’où le nom de la Vénus) en 1548, fait de cette femme une déesse dans la seconde version de son grand œuvre : « les Vies des plus excellents peintres, sculpteurs et architectes ». Cette mention n’est pas inintéressante lorsque fait attention au contexte dans lequel s’inscrit cette seconde édition des « Vies ». En effet, entre la première édition et la seconde, les travaux du concile de Trente ont aboutit à la publication d’un décret qui fait reposer sur les artistes la responsabilité des dérives de toutes sortes dont seraient coupables les arts figuratifs. Donc, dans sa seconde version, Vasari amende son texte de manière à exonérer ses pairs et moralise ce qui pouvait être considéré comme érogène. C’est ainsi qu’il nomme Vénus ce que Guidobaldo della Rovere, futur duc d’Urbin, commanditaire sinon acheteur de l’œuvre, avait nommé simplement « une femme nue »...
Écrit par : david weber | 23/04/2011
@Misafir
On peut voir un article sur le Point.FR qui titre: Le premier produit d'épargne charia compatible débarque en France
http://www.lepoint.fr/economie/le-premier-produit-d-epargne-charia-compatible-debarque-en-france-21-04-2011-1322146_28.php
chère Misafir, pourriez vous nous expliquer les règles qui régissent la finance et la pratique de l'islam. ?
Cordialement.
Écrit par : david weber | 24/04/2011
4) Olympia de Manet :
http://www.photo.rmn.fr/cf/htm/CSearchZ.aspx?o=&Total=5&FP=380927&E=2K1KTSUTH5OCL&SID=2K1KTSUTH5OCL&New=T&Pic=1&SubE=2C6NU0G9F9F9
Le modèle de l'Olympia possède une pose identique à celle de la Vénus d'Urbin mais cette reprise de la posture va être transformée. La présence de l'Olympia est troublante avec un regard qui fixe le spectateur. L'atmosphère générale d'érotisme est renforcée par la présence du chat noir à la queue relevée, aux pieds de la jeune fille. L'animal fut ajouté par Manet, afin de remplacer l'innocent chien figurant dans la Vénus d’Urbin, et peut-être également afin de désigner par métaphore ce que la jeune fille cache précisément de sa main. Ce chat traduit une présence vraisemblablement masculine. Cette version est renforcée par la présence du bouquet de fleurs apporté par la servante. Cependant la femme n'a pas un regard aussi froid que le modèle de Manet. On peut ainsi dire que l'amour passion est dans l'Olympia remplacé par l'amour vénal. En effet, la toile représente une scène qui évoque la prostitution sous le Second Empire.
Le caractère désintéressé et hautain de l'Olympia est traduit par le fait que la femme de chambre au second plan se fond avec la couleur du mur. Tandis qu'elle manifeste un intérêt certain à apporter à l'Olympia les fleurs qu'elle vient de recevoir, celle-ci n'y prête aucune attention et continue à poser et à aguicher les spectateurs que nous sommes d'un regard franc et provocant. Outre qu’elle soit entièrement nue, le modèle (Victorine Meurent) s'affiche avec une insolence et une provocation indéniables.
Anecdotes :
Lors d'un salon en 1865, les peintures des deux peintres étaient accolées les unes aux autres, leurs œuvres portaient une signature presque identique et nombreux furent les distraits à féliciter Manet pour les vues de l'estuaire de la seine qui n'étaient pas de lui mais de son jeune admirateur. L'auteur d'Olympia alors exposée et attaquée de toutes parts, crut à un canular, avant de réaliser que, derrière ce nom d'une voyelle séparait du sien, mûrissait peut être son successeur.
A ce même salon on raconte que madame Manet mère expliquait à ses amies qu'Edouard peignait très bien quant il voulait, mais qu'il s'était laissé entrainer par de mauvaises fréquentations...
Écrit par : david weber | 24/04/2011
Merci David Weber de nous faire partager votre érudition artistique et de nous envoyer les liens sur des oeuvres incontournables. Cependant une question. Voulez vous dire que "immersion piss christ" de Andrès Serrano subira le même sort que les oeuvres auxquelles vous nous envoyez, c'est à dire qu'elle ne sera plus provaquante dans quelques années ? Cela est possible. A plusieurs conditions cependant. La première : un affaiblisement du sentiment religieux et de ses représentations fortes notamment celles du catholicisme. Rien n'est moins sûr. La deuxième : une modification de la représentation des déjections humaines (sueur, urine, selles). Là encore il semble que nous n'en prenions pas le chemin. Car la photo d'Andrès fait référence à cette double transgression (représentation d'un crucifix NOYE, représentation de l'URINE dans un contenant, en core que nous ne pouvons que croire ce qu'écrit Andrès, sans pouvoir vérifier s'il s'agit bien d'urine ou de tout autre liquide). Transgression du sacré d'une part, domaine de la subjectivité personnelle, et transgression du naturel relevant cependant de l'intime ou du médical (analyse d'urine). Cet intime et ce sacré, soit ce double enfermement individuel et social ne se retrouvent pas dans les oeuvres recommandées par vos soins. En ce sens, les émotions qu'elles suscitent sont d'une autre nature, ou appartiennent à plusieurs domaines. Jamais plus aucun artiste ne pourra représenter quelque objet ou sujet que ce soit dans de l'urine sans faire un plagia de la photographie de Andrès, à moins qu'il s'agisse d'une performance . . . mais qui osera. Souvenons nous aussi d'une peinture de Alvador Dali représentant le christ en croix mais vu en "contre plongée" et qui avait été dénoncée par le vatican. L'homme ne pouvant représenter le christ dieu que de son point de vue, c'est à dire vu de terre. Seul dieu pouvant voir son fils crucifié d'en haut. Mais salvador Dali ne se prenait il pas pour dieu...
Écrit par : Lièvre | 24/04/2011
Pour en revenir au point de départ, Jean Baubérot a écrit : "Quatrième point : à ma connaissance, les médias n'ont pas indiqué si Andres Sérano a donné le moindre sens à son oeuvre et n'ont pas cherché à en décrypter un."
Pour ma part, j'ai lu que cette oeuvre s'inscrivait dans une série, toute entière consacrée implicitement à la lutte contre le sida. L'auteur étant catholique, il aurait cherché en quelque sorte à "sacraliser" les excrétions humaines qui ne propagent pas le VIH (urine, lait, larmes, sueur, salive, etc.), en les associant à des objets symboliques, tels qu'un crucifix.
L'explication me laisse cependant dubitatif, car il paraît que dans d'autres oeuvres de la même série, il y a du sperme ou des excréments. Ces derniers sont tout à fait propices à une contamination de l'autre, au même titre que les "glaires" issues du col de l'utérus, que ce soit dans un rapport sexuel "classique" ou lors d'une sodomisation.
De plus, je ne suis pas certain que le lait maternel d'une femme séropositive, ou malade du sida, ne risque pas de transmettre le VIH à son bébé. Pour éviter la contamination mère-enfant, il faut effectuer l'accouchement par césarienne, mais il me semble qu'il faut aussi éviter l'allaitement au sein.
Écrit par : michel bruston | 24/04/2011
Dans un autre ordre d'idée, je me demande si vous avez réfléchi à un autre événement récent :
La revue "Respect Mag" a lancé une pétition en ligne, en faveur d'une forme de "laïcité" que l'on pourrait dire "libérale" ou "non-intégriste". Pétition à laquelle le "Nouvel Obs" a donné une certaine notoriété en la reproduisant dans ses pages.
Dans la liste des quelques centaines de signataires reproduite sur le site, et qui n'étaient pourtant pas classées par ordre alphabétique, l'UMP a réussi à dégotter à la fois les noms de Martine Aubry, Laurent Fabius et .... Tariq Ramadan !
Les leaders de l'UMP, François Copé en tête, lancèrent immédiatement une campagne de dénigrement des deux "figures" du PS : motif ? ils mêlaient leurs signatures à celle d'un horrible intellectuel musulman "qui n'avait pas une position claire sur la lapidation des femmes adultères".
Que firent aors Aubry et Fabius ? Ils retirèrent immédiatement leurs signatures respectives de la pétition !!! Aubry a même ajouté que "si elle avait su que Tariq Ramadan était destinataire de la pétition, elle ne l'aurait évidemment pas signée" !
Pourtant, la mise au point publiée par "Respect Mag" a été très claire : la pétition a été envoyée à tous ceux qui avaient déjà signé une de ses pétitions précédentes, ce qui était le cas de Tariq Ramadan. Celui-ci n'en était cependant ni un initiateur ni un co-rédacteur. Personne parmi les signataires ne pouvait savoir qui d'autre signait ou non cette dernière pétition, avant que la liste ne soit mise en ligne. Chacun devait se déterminer par rapport au texte proposé, et non pas en compagnie de qui il se retrouverait.
Donc, si quelqu'un pouvait se retrouver en "porte à faux", c'est uniquement Tariq Ramadan, petit-fils d'Al'Bannah (le fondateur du mouvement intégriste --et parfois violent-- des Frères Musulmans), intellectuel controversé, souvent accusé de tenir un "double langage" (démocratique quand il parle en français aux non-musulmans mais islamiste intégriste quand il s'adresse en arabe à des musulmans). Caroline Fourest, notamment, soutient cette accusation mais Tariq Ramadan, confronté à elle dans une émission télé, s'est défendu de manière plutôt convaincante...
Ayant assisté à son audition par la "Mission d'information sur le port du voile intégral" (grâce à la chaîne LCP), et ayant relu ses propos dans le rapport final, Triq Ramadan me fait l'effet d'être en tout cas "communautariste". Il souhaite en effet que l'on laisse aux experts de l'islam (au nombre desquels il se compte) le soin d'éduquer les musulmans dans une visée d' "auto-réforme", elle-même basée sur une relecture "moderne" du Coran... Ce qui laisse entière la question du sens de cette "réforme" : vers un droit de chacun à la "libre exégèse" des textes fondateurs, ou bien visant l'avènement d'une nouvelle classe de "savants" produisant et autorisant une lecture, certes "modernisée" et nouvelle, mais toujours unique et imposée aux croyants.
Cependant, au fond, les méthodes et objectifs réels de Tariq Ramadan n'ont que peu d'importance en l'affaire. Ce qui compte, c'est que deux leaders du PS n'ont pas osé défendre fermement une conception "libérale" de la laïcité, face aux arguments de mauvaise foi de l'UMP concernant leur "voisinage" fortuit avec un co-signataire musulman qui ne fait pas l'unanimité.
Avec des gens aussi courageux, on est mal barrés !
Écrit par : michel bruston | 24/04/2011
@ Michel bruston
en ce qui concerne Serrano :
A mesure que la polémique enfle, les associations intégristes (Civitas et AGRIF) se rassemblent pour protester contre l'exposition de la photographie Piss Christ, qu'elles considérent comme une atteinte à la foi chrétienne.
Les revendications se font de plus en plus violentes: après avoir demandé le retrait de l'œuvre au sein de l'exposition «Je crois aux miracles», les associations chrétiennes exigent maintenant l'interdiction de toute présentation publique en France! L'AGRIF — malheureusement célèbre pour ses prises de position répétées contre l'art contemporain (Larry Clark en 2010) — a également demandé l'ouverture d'une enquête parlementaire, afin de contrôler l'utilisation des deniers publics versés à la collection Lambert. Elle espère ainsi trouver des «dérives budgétaires» et réussir à discréditer le centre d'art.
Une analyse fine de la photographie Piss Christ démontrerait aisément qu'elle n'est pas un manifeste anti-chrétien, comme on l'a dit. Derrière la provocation évidente du titre et du geste de l'artiste, elle pose, non sans qualités esthétiques, une question essentielle: celle de la place de la foi dans la vie contemporaine. Chacun peut y apporter une réponse toute personnelle.
La force d'une œuvre réside en cela: être le support d'une multitude d'interprétations, quand d'autres voudraient imposer une analyse univoque.
http://www.paris-art.com/echos/croisade-contre-serrano-en-avignon/1130.htm
Effectivement, les interprétations quant à l'œuvre de Serrano sont multiples sauf sur un point et tous s'accordent à écrire que : ce n'est pas une œuvre blasphématoire et ce n'est pas une attaque du christianisme. Personnellement j'ai deux ouvrages qui parle de "Piss Christ" et les explications de l'œuvre sont différentes. Je les reproduirai ce soir.
Les catholiques ont réagit de façon épidermique. J'ai discuté avec certains sur internet. il faut abstractions des lois et pour s'en justifier ils parlent de "bon sens"...Bon sens ! Ce n'est pas parce qu'un cobra remue la queue qu'il est content...
Écrit par : david weber | 24/04/2011
Observatoire de la liberté de création
Auteur de l'article : LDH
L’Observatoire de la liberté de création soutient la Collection Lambert contre les intégristes
Communiqué de l’Observatoire de la liberté de création
Après la demande de l’évêque d’Avignon de retirer de l’exposition « Je crois aux miracles » la photographie Piss Christ de l’artiste américain Andres Serrano, après la lettre ouverte de l’institut Civitas à la maire d’Avignon, c’est désormais l’Agrif[1] qui menace de saisir le juge des référés pour obtenir le retrait de cette œuvre du site de la Collection Lambert.
Ces intégristes catholiques veulent la fermeture de l’exposition, et menacent de multiplier les manifestations pour empêcher le public d’accéder aux œuvres, comme cela s’est déjà passé ce week-end.
L’Observatoire de la liberté de création dénonce ces attaques réactionnaires, appelle le public à se rendre en masse à l’hôtel de Caumont en signe de soutien à la Collection Lambert qui œuvre depuis dix ans au rayonnement des artistes contemporains en Avignon.
Paris, le 14 avril 2011
[1] Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l’identité française et chrétienne.
http://www.ldh-france.org/L-Observatoire-de-la-liberte-de,3551
Écrit par : david weber | 24/04/2011
Roger, malgré ce que vous dites, vous savez quand même quelques choses sur la vie des protestants après la révocation de l'édit de Nantes, puisque vous parlez des camisards, et du fait que dans les églises on faisait l'appel de ceux qu'on appelait "nouveaux convertis" ( ou "nouveaux catholiques" )--en fait, ça ça a même commencé avant la révocation de l'édit de Nantes, notamment le fait que les curés faisaient l'appel et que les "manquants" recevait la visite de gentils dragons ... bon pour convertir les protestants "on" utilisait les jésuites, mais parfois leurs arguments n'étaient pas assez convaincants, certains huguenots étaient têtus quoi .. alors on envoyait aussi les dragons qui, eux, avaient des arguments plus "frappants" que les jésuites ......bref les protestants n'avaient pas trop le choix ......
Moi je n'ai pas vu le film "les Camisards" ...mais dans cette guerre où les protestants étaient très opprimés par les autorités royales, eux-mêmes ont parfois commis des crimes contre les catholiques, ils attaquaient parfois des villages catholiques la nuit, donc là ils s'en prenaient à la population civile, pas aux dragons du roi ...
Moi aussi j'ai entendu dire que le fait que les protestants ont beaucoup aidé (proportionnellement à leur nombre évidemment !!!! ) les juifs pendant la guerre venait de leur propre histoire de "minorité persécutée" : je ne sais pas si c'est vrai, ça se peut qu'ils aient ressenti une certaine solidarité, puisque les juifs aussi étaient obligés de se cacher, comme cela a été le cas des protestants bien avant ... d'après certains cela explique aussi le fait qu'au moment de l'affaire Dreyfus, la plupart des protestants étaient dreyfusards .. mais comme je ne suis pas historienne, je ne sais pas si ces "liens" sont avérés ...
Je n'attends aucune réponse particulière de vous, Roger, la façon dont vous posez la question donne l'impression que je veux orienter vos réactions, vos réponses, mais non, ce n'est pas le cas !!!!!
Pour la suppression du "concordat" en Alsace -Moselle, non, Roger, je ne pense pas que cela passerait pour une loi anti-musulmane vu que, comme le fait remarquer David, pour les musulmans cela ne changerait strictement rien, puisqu'ils ne sont pas au "bénéfice" de cette loi ...
Écrit par : Françoise | 24/04/2011
Merci pour toutes vos explications sur les huit oeuvres, David ....même sans avoir pu ouvrir les deux dernières, je vois quand même où vous voulez en venir ..
"les catholiques ont réagi de façon épidermique", eh bien moi je ne suis pas catholique et cette oeuvre me choque ... et vous avez vu qu'elle choque aussi Misafir qui, elle, n'est pas catholique non plus ...
Bon si Serrano est catholique, après tout, il n'a qu'à se débrouiller avec ses coreligionnaires, hein, ce n'est pas mon problème lol ....( ben tiens, si je peux me défiler, je ne vais pas me gêner .. )
Mais même si son oeuvre me choque j'ai vu pire, un artiste de je ne sais plus quel pays qui utilise des cadavres humains pour faire ses "oeuvres" ; il les mutile de différentes manières ( je ne vais pas donner de détails .. ça date déjà de quelques années ) et les plastifie, du coup, ils
Écrit par : Françoise | 24/04/2011
Merci pour toutes vos explications sur les huit oeuvres, David ....même sans avoir pu ouvrir les deux dernières, je vois quand même où vous voulez en venir ..
"les catholiques ont réagi de façon épidermique", eh bien moi je ne suis pas catholique et cette oeuvre me choque ... et vous avez vu qu'elle choque aussi Misafir qui, elle, n'est pas catholique non plus ...
Bon si Serrano est catholique, après tout, il n'a qu'à se débrouiller avec ses coreligionnaires, hein, ce n'est pas mon problème lol ....( ben tiens, si je peux me défiler, je ne vais pas me gêner .. )
Mais même si son oeuvre me choque j'ai vu pire, un artiste de je ne sais plus quel pays qui utilise des cadavres humains pour faire ses "oeuvres" ; il les mutile de différentes manières ( je ne vais pas donner de détails .. ça date déjà de quelques années ) et les plastifie, du coup, ils vont rester ainsi des années .. des dizaines d'années peut-être ...
J'ai aussi entendu parler d'un artiste qui, lors d'une "performance", a fait pire, je n'ose pas l'écrire ...
et enfin, il y a effectivement une tendance à utiliser des excrétions humaines de toutes sortes pour faire des "oeuvres", cela me choque , qu'il y ait un crucifix ou pas avec ... ce n'est pas mon truc, je trouve ça "dégueu" .. voilà ....
Écrit par : Françoise | 24/04/2011
Merci pour toutes vos explications sur les huit oeuvres, David ....même sans avoir pu ouvrir les deux dernières, je vois quand même où vous voulez en venir ..
"les catholiques ont réagi de façon épidermique", eh bien moi je ne suis pas catholique et cette oeuvre me choque ... et vous avez vu qu'elle choque aussi Misafir qui, elle, n'est pas catholique non plus ...
Bon si Serrano est catholique, après tout, il n'a qu'à se débrouiller avec ses coreligionnaires, hein, ce n'est pas mon problème lol ....( ben tiens, si je peux me défiler, je ne vais pas me gêner .. )
Mais même si son oeuvre me choque j'ai vu pire, un artiste de je ne sais plus quel pays qui utilise des cadavres humains pour faire ses "oeuvres" ; il les mutile de différentes manières ( je ne vais pas donner de détails .. ça date déjà de quelques années ) et les plastifie, du coup, ils vont rester ainsi des années .. des dizaines d'années peut-être ...
J'ai aussi entendu parler d'un artiste qui, lors d'une "performance", a fait pire, je n'ose pas l'écrire ...
et enfin, il y a effectivement une tendance à utiliser des excrétions humaines de toutes sortes pour faire des "oeuvres", cela me choque , qu'il y ait un crucifix ou pas avec ... ce n'est pas mon truc, je trouve ça "dégueu" .. voilà ....
Écrit par : Françoise | 24/04/2011
Bonjour David
En ce qui concerne l'homosexualité de Michel Ange : je confirme. Vous l'ignoriez Roger ?
Eh bien je pense l'avoir connue par le 1er tome de cette bd paru en 2010.J'ai aussi entendu parler de l'éventuelle homosexualité de Léonard de Vinci, par un article sur le modèle de la Joconde .
Pour être clair sur ce sujet.Je suis né en 1945, et, dans mes années "collège", "pédé" était une insulte grave.
Les temps ont changé, heureusement.
Mais je dois dire que la "gay pride" m'exaspère un max.
Amicalement
Écrit par : MULOT Roger | 24/04/2011
Bonjour Roger
"Mais je dois dire que la "gay pride" m'exaspère un max.", écrivez vous. Chuttt, moi aussi un peu. D'un autre coté, si j'étais bi cela me laisserait deux fois plus de chance de séduire le vendredi soir... LOL !
Écrit par : david weber | 24/04/2011
Bonjour Françoise,
Les processions catholiques ne me "choquent" pas, je parle bien de "processions",
Je l'avis oubliée, celle là.J' ai connu, à St Lô, vers 1950 une procession dans la ville le 15 août : il y avait des"reposoirs" et à chaque reposoir : prières, cantiques. J'y participais en tant qu'élève du catéchisme.C'était une fois par an comme la foire aux bestiaux.
Amicalement
Écrit par : MULOT Roger | 24/04/2011
Bonjour David
3) Je ne vois pas en quoi cela toucherait les musulmans dans la mesure où, pour l'instant, ils ne bénéficient pas du concordat. Comme toute religion, à mon avis, il ne demande que d'en bénéficier plutôt que de militer pour une application nationale des lois régissant la laïcité.
C'est bien probable !
Mon message n'est qu'une élucubration .
Et, pour être complet : je suis pour l'abrogation du concordat en Alsace Moselle et pour l'abrogation des assoc cultuelles loi de 1905
Avec les assoc 1901, il y a de l'espoir : les collectivités locales commencent ( enfin ! ) à faire le ménage.
Amicalement
Écrit par : MULOT Roger | 24/04/2011
Roger, c'est quoi ces "reposoirs" ??? je veux dire, à quoi ça ressemble ????
Pour la gay pride, il y a aussi des homosexuels qui sont contre, parce qu'ils pensent que ça donne une vue très caricaturale de ce qu'ils sont ....
J'avais déjà entendu que Léonard de Vinci était homosexuel ( sans savoir si c'est vrai ), mais pour Michel Ange je ne l'avais jamais entendu dire ....
Roger, si on supprime les associations cultuelles loi 1905, par quoi seront-elles remplacées ?
Bon je suppose qu'on peut se réunir pour prier et chanter, écouter la prédication, prendre la cène ( ou l'eucharistie )sans forcément former une association ... je ne sais pas ....
Écrit par : Françoise | 24/04/2011
Bonjour Françoise
"Roger, c'est quoi ces "reposoirs" ??? je veux dire, à quoi ça ressemble ????"
Là, vous êtes dure avec moi, car ça fait un bail !!!
De mémoire : un reposoir était un étal, revêtu d'un tissu, avec des pétales de fleurs.Le tout était surmonté d'un toit en toile supporté par une armature.En fait, c'était une étape sur une sorte de pélerinage dédié à Marie.Un peu dans l'esprit des pardons bretons, mais dans le culte marial.
Amicalement
Écrit par : MULOT Roger | 24/04/2011
" avec des pétales de fleurs"
C'est sans doute confus : en fait, le tissu faisait comme une nappe, et c'était décoré par des pétales de fleurs, principalement des pétales de roses.Un renvoi aux rosaces gothiques ???
A plus Françoise
Écrit par : MULOT Roger | 24/04/2011
@Françoise,
Je confirme une nouvelle fois : Michel ange était homosexuel. C'est entre autre pour cela que j'ai commencé et pas fini de vous compter l'histoire du jugement dernier. L'histoire de cette œuvre ne manque pas de sel. En attendant, depuis que vous savez Que Michel Ange Buonarroti était homo comment voyez vous maintenant cette œuvre :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:God2-Sistine_Chapel.png
Cela modifie t'il votre façon de voir son œuvre ?
Cordialement.
Écrit par : david weber | 24/04/2011
@ Liévre et michel bruston
« Cependant une question. Voulez vous dire que "immersion Piss Christ" d’Andrés Serrano subira le même sort que les œuvres auxquelles vous nous envoyez, c'est à dire qu'elle ne sera plus provocante dans quelques années ? ». Écrivez-vous cher Lièvre. En fait, c’est déjà le cas pour ceux qui sont dans le milieu artistique. Contrairement au grand public, ils connaissent Serrano qui est un cas d’école en ce qui concerne les scandales artistiques. Pour ce milieu, Piss christ n’est plus provocant. Je vous invite à acheter le numéro du mois prochain de Beaux Art magazine (il parait au alentour du 15 de chaque mois.). Je serai étonné qu’il ne prenne pas la défense de l’artiste et qu’à cette occasion il explique les significations de Piss Christ.
Cher Lièvre, si vous aviez été à l’exposition Controverse à la BNF, il y a deux ans, vous auriez pu voir une reproduction de Piss Christ. A premier abord, on ne voit rien qui puisse engendrer l’ire. En fait, artistiquement l’œuvre est réussie : elle est belle. Le choc vient lorsqu’on découvre le titre : « Piss Chris ».
Ensuite, il y a un second effet (un effet kiss cool, LOL !) : les spectateurs pensent qu’ils ont en face d’eux une œuvre qui attaque l’église catholique mais ce n’est pas le cas. Les interprétations sur l’œuvre divergent mais tous les historiens de l’art sont unanimes pour dire que ce n’est pas une attaque de l’église catholique.
Dans le livre Les grands scandales de l’histoire de l’art (beaux arts éditions) voici ce qu’on dit page 208 et 209 : « La photographie appartient à la série des « Objets immergés dans les liquides physiologiques » (1987_1989). Elle est contemporaine des Bodily Fluids, ces compositions de Serrano plus abstraites réalisées avec du sang, du lait ou avec du sperme. ».
J’arrête là un instant. J’imagine déjà les lecteurs s’indigner : du sperme, beurk ! Cependant, rappelons nous qu’en 2010, nous avons eu une exposition d’art contemporain de Murakami au château de à Versailles. Or, parmi les œuvres qu’a créés Murakami il y a Lonesone Cowboy : http://shapeandcolour.wordpress.com/2008/05/16/murakamis-my-lonesome-cowboy-15-million/
Cette ouvre de Takechi Murakami fut vendu plus de 15millions d'euros ! Et donc, contrairement à ce que pourrait croire le lecteur, ce genre de thème est vendeur. Voici par exemple une des œuvres de Serrano appartenant à la série Bodily fluids :
http://www.christies.com/LotFinder/lot_details.aspx?intObjectID=5236674
Noter :
a) L’œuvre est vendu chez Christies
b) le prix de l’œuvre qui en dit long sur la renommée de Serrano…
On peut s’amuser à comparer le prix d’une œuvre de Larry Clark en 2010 en plein scandale au MAM de Paris
http://www.arcadja.com/auctions/fr/clark_larry/artiste/5818/
avec le prix d’un cliché en 2008 de Serrano…Ce dernier gagne haut la main et, avec cette nouvelle affaire, le prix de ces œuvres doit grimper furieusement en ce moment...
L’article continue : « L’abjection de ces humeurs corporelles provoque, au moment où l’on découvre le virus du sida, une épiphanie polysémique qui outrepasse le désir de choquer. L’urine évoque simultanément les prélèvements médicaux, des pratiques artistiques à connotations homosexuelles, comme Piss Painting de Warhol et les « drippings » de Pollock, ou bien encore les ablutions des rituels religieux.
Rendre au Christ sa condition humaine
Avec Piss Christ, la scène du baptême de Jésus, dont la crucifixion est le négatif, est jouée à rebours puisque Serrano renverse son principe purificatoire. Le Christ est humilié mais il recouvre sa corporéité. Son agonie est lente et s’accompagne des déjections sécrétées par les relâchements musculaires. Chez Serrano, le corps s’affirme avec la mort. Lorsqu’il photographie les cadavres d’une morgue, quelques années plus tard, les plaies saignent, les chairs se transforment, la dépouille signale sa présence au cours de la métamorphose funèbre. L’urine, à cet égard, indique au spectateur que le Christ, semblable aux clients de la morgue, endure une mort commune profondément humaine. A l’instar des « mémento mori » de la tradition occidentale, la grandeur de la scène ne provient pas de l’anecdote historique ni du rang social du personnage mais, comme pour le Christ mort d’Holbein, de la banalité tragique et touchante du corps meurtri. Lorsqu’il profane le crucifix, Serrano revient aux principes du christianisme primitif. Il y a bien provocation effective de sa part. Mais elle s’applique à la croix devenue, au fil des siècles, le symbole de la domination ecclésiastique. L’artiste brise cette fétichisation pour rendre au Christ sa condition humaine, celle de l’opprobre, de l’avilissement et de la souffrance. Le sénateur Alfonse d’Amato, quand il s’attaque à la reproduction du Piss Christ, refuse que lae messie baigne dans l’abjection. A l’instar des docètes, ces hérétiques di Ier siècle qui prétendaient que le verbe venant de Jésus pu prendre qu’une apparence et non une réalité, D’Amato refuse que le fils de Dieu ait pu souffrir et mourir comme homme. A cet égard, il fait œuvre iconoclaste mais également blasphématoire, car il nie son incarnation. »
Écrit par : david weber | 25/04/2011
Quelques Œuvres de Serrano :
http://connect.in.com/andres-serrano/photos-andres-serrano-napoli-5a4141e2f8d9a88c.html#image_button
Écrit par : david weber | 25/04/2011
Dans l’ouvrage Controverses, une histoire juridique et éthique de la photographie voilà ce qu’on écrit sur Serrano : « Le 26 aout 1989, des artistes de tous les Etats Unis instituent un Art Emergency Day pour répondre à la menace qui pèse sur l’indépendance du National Endowment For the Arts (NEA), fondation en charge de l’attribution de fonds de soutien à la culture. Le gouvernement remet en cause son autorité et certains des fonds de soutien et certains des fonds qu’elle a alloués. Les deux porte- parole principaux de cette polémique sont les sénateurs républicains Alfonse d’Amato et Jesse Helms, indignés par l’utilisation, qu’ils jugent abusive, de l’argent des contribuables pour soutenir un art qu’ils qualifient « d’outrage et de blasphème ».
L’artiste à l’origine de cette controverse est le photographe américain Andres Serrano. Le Southeastern Center for Contemporary Art, institution soutenue par le NEA, lui a attribué un prix de 15 000 dollars. Mais lors de l’exposition des artistes primés par le centre, un visiteur porte plainte contre l’une des œuvres de Serrano, et de nombreuses lettres de réprobation sont envoyées, que le sénateur D’Amato se charge de relayer auprès du sénat. La photographie qui a déclenché la polémique est une représentation du Christ sur la Croix, baignant dans une lumière teintée de rouge et de jaune. Le problème vient du titre, Piss Christ, qui suggère une autre interprétation que l’image religieuse classique. Cette photographie fait partie d’une série réalisée à partir de fluides corporels, principalement le sang, le lait, l’urine. Pour l’œuvre en question, il a immergé un crucifix en plastique dans un bac transparent contenant vraisemblablement sa propre urine et du sang de vache. Le travail de Serrano traite de problème sociaux, de sexe et de religion, s’intéressant à l’exploration des obsessions, de ce qui est acceptable ou non. Dans le cas de Piss Christ, il distingue christianisme et fétichisme, rappelant que la croix est un symbole et non le Christ en personne. Le NEA restera un organisme indépendant, mais son budget sera amputé et ses critères d’attribution de fonds seront largement révisés en faveur d’un art plus politiquement correct.
La polémique autour de Piss Christ ne s’arrête pas là. En 1993, suite à son achat par la visual Arts Gallery de l’université d’Alabama, des étudiants envoient des lettres de protestations, Jim Gunter, membre de la Jefferson County Commission , menace de voter le retrait des fonds de l’université si l’achat n’est pas révoqué. Charles McCallum, président de l’université, plaide en faveur de la liberté d’expression et l’université approuve finalement l’achat. En 1997, lors d’une exposition de Serrano à la National Gallery of Victoria, en Australie, un homme vandalise Piss Christ, avant que deux adolescents ne détruisent l’œuvre à coups de marteau. Le musée ferme temporairement l’exposition pour des raisons de sécurité, donnant malgré lui raison aux auteurs du délit. L’église catholique exige que l’exposition ferme définitivement. La cour suprême de Victoria refuse de lui délivrer une injonction allant dans ce sens, défendant ainsi la liberté d’expression.
Au fil de toutes ces polémiques, Serrano a acquis une telle notoriété qu’elle lui permet d’entrer dans de prestigieuses collections d’art. Pourtant, en 2005, lors de l’exposition de la série America, les institutions américaines qui subventionnent le projet préfèrent retirer leur nom en apprenant que Serrano en est l’auteur. En octobre 2007 encore, l’exposition The History of Sex présentée à la Kulturen Gallery de Lund, en suède, est attaquée par des militants d’extrême-droite, et la moitié des œuvres sont détruites. »
Écrit par : david weber | 25/04/2011
David,
Merci de toutes vos informations. C'est très intéressant, et beaucoup plus cohérent que ce que j'avais pu lire auparavant.
Écrit par : michel bruston | 25/04/2011
Merci pour vos réponses sur les "reposoirs", Roger, en fait il me semble en avoir vu dans un film ou l'autre, qui montrait des processions catholiques .. ou sur des vieilles photos, je ne sais plus ....je vois vaguement ce que c'est ...
Écrit par : Françoise | 25/04/2011
Non, David, le fait de savoir que Michel Ange était homosexuel ne change pas mon opinion sur "la création" .. celle-là, de peinture, je me souviens de l'avoir vue quand j'ai visité le Vatican il y a très longtemps ... globalement, sur le plan artistique , cette oeuvre me plait ( sur le plan théologique , c'est une autre question ...ça me gêne qu'on "représente" Dieu ... ), surtout l'endroit où les doigts de Dieu et d'Adam se touchent ... mais j'aime moins le bras de Dieu passé autour du cou d'un ange ( si c'est un ange ??? ) : j'ai toujours trouvé ça bizarre..
mais même avant de savoir que Michel Ange était homo ...
Écrit par : Françoise | 25/04/2011
@ Françoise
Suite et fin de l'histoire du jugement dernier de Michel Ange
2) L’Arétin
Biago et son sexe mordu par un serpent n’est pas le seul damné problématique. Le personnage du luxurieux précipité aux enfers par ses parties génitales est un détail que n’ont pas manqué de remarquer les détracteurs de Michel Ange. Parmi ceux-ci, l’Arétin fut sans doute le plus talentueux. Ce personnage étrange avait été banni de Rome après avoir écrit des histoires érotiques. En 1545, Pietro Aretino (l’Arétin en français) dénonce par une lettre publique le jugement dernier comme impudique et sensuel, et va même jusqu’à écrire que Michel Ange est un luthérien.
3) Le calçoneur
En ces temps troublés de la chrétienté, alors que le tribunal de l’Inquisition, en Italie, vient d’être rétabli et que Paul III a ouvert les travaux du Concile de trente où les cardinaux rivalisent d’orthodoxie, l’attaque est perfide et ouvre la voie à un déchainement de passions que le pape ne peut contenir. Michel Ange, qui ne s’estime pas suffisamment soutenu par ses plus fidèles admirateurs, y compris Vasari (cf la Vénus d’Urbino), fait alors rédiger en 1553 par un de ses élèves (Ascanio Condivi) un texte où il explicite sa démarche. Mais les attaques ne cessent pas, en grande partie parce que, comme l’écrit Vasari, non seulement les damnés mais trop de « figures laissent voir de façon indécentes leurs parties honteuses ». Si après Paul III, commanditaire de l’œuvre Jules III continua de soutenir Michel Ange, l’arrivée en 1555 sur le trône pontifical de Paul IV faillit être fatale au Jugement dernier. Par bonheur, trop faible face à un concile où l’artiste continuait malgré tout d’avoir des soutiens, il ne réussit pas à faire effacer la fresque. En revanche Pie IV, élu en 1559, allait se montrer plus habile auprès des cardinaux du concile. En 1564, Michel Ange meurt et après des funérailles nationales, à la demande du concile les peintures de la chapelle sixtine doivent être recouverte et dans les autres églises doivent être détruites celles qui montrent des choses obscènes. C’est le pauvre Daniel Da Voltera, l’un des proches de Michel Ange, qui fut chargé de corriger l’œuvre et qui plaçant de nombreux drapés, y gagna le surnom de braghettone : le calçoneur en français.
On dit que les fresques de la chapelle Sixtine auraient subi bien d'autres modifications et ce jusque dans les années 1930...
Visite de la chapelle Sixtine :
http://www.vatican.va/various/cappelle/sistina_vr/index.html
Bon après midi.
Écrit par : david weber | 25/04/2011
Bonjour David
Merci pour ce sujet sur le scandaleux dans l'art.
Concernant Olympia, j'ai un livre appelé " Correspondances impressionnistes ", sous la direction d'un nommé Bonnafoux.Le principe : des tableaux de cette école et des textes d'écrivains.Pour Olympia, c'est Zola.Il dit à peu près ce que vous dites.Sauf qu'il n'accorde aucun intérêt au chat noir.Mais, il n'est pas critique d'art professionnel !! C'est mieux que Baudelaire qui a ignoré Manet.
Pour la Chapelle Sixtine, et là je m'adresse aussi à Françoise : je trouve que l'orientation sexuelle des parties ( pouf pouf ! ) donne effectivement une lecture particulière de l'oeuvre, sans altérer ses qualités intrinsèques.
Amicalement
Écrit par : MULOT Roger | 25/04/2011
Merci pour tous vos commentaires, David ...
Michel Ange luthérien, je suppose que pour celui qui a dit ça, c'était pire que d'être homosexuel .. bigre, un hérétique qui décore la chapelle sixtine, brrrrrrrrr !!!!
Écrit par : Françoise | 25/04/2011
Question sur l'art contemporain :
Si un lampadaire fixé sur une essoreuse constitue un chef d'œuvre de l'art contemporain, un gyrophare posé sur un panier à salade situe t'il la police au sommet de l'art naïf ?
Pouf, pouf, bien sûr !
Écrit par : david weber | 26/04/2011
Question sur l'art contemporain :
Bonne question: je me la pose aussi depuis un moment.
Autre chose : jusqu'à présent, je n'appréciais guère les commentaires sur les tableaux.Vos messages m'amènent à revoir un peu ma position : comment deviner le côté scandaleux de la toile du Caravage ou d' Olympia et d'autres sans doute sans ces informations sur le contexte ?
Reste que la séduction de l'oeuvre demeure pour moi de l'instinctif.
Amicalement
Écrit par : MULOT Roger | 26/04/2011
Cher Roger,
Vous avez compris l'objectif de mon petit test. Il faut faire attention en ce qui concerne l'art. Ce qu'on voit ne révèle pas toujours la dimension de l'oeuvre.
Un autre exemple (croustillant) :
http://www.artliste.com/anne-louis-girodet/mademoiselle-lange-danae-597.html
A priori, rien de bien méchant dans cette œuvre sauf que :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Mademoiselle_Lange
Amusant non ?
Autre chose en ce qui concerne mon p'tit test :
Les petits monts
Sont des monticules
les petites parts
Sont des particules
Les petites rides
Sont des ridicules
Les petites pelles
sont des pellicules
Les petites cannes
Sont des cannicules
Les petits ventres
sont des ventricules
Les petits tests
Méritent toute
Notre attention...
LOL !
Écrit par : david weber | 26/04/2011
"Amusant non ?"
Bonsoir David
Plus qu'amusant !
Amicalement
Écrit par : MULOT Roger | 26/04/2011
Bonsoir Roger,
En ce qui concerne
http://www.artliste.com/anne-louis-girodet/mademoiselle-lange-danae-597.html
Wikipédia ne dit pas tout sur cette œuvre. Ainsi, avez vous noté la colombe étranglée et mortellement blessée par une pièce d'or ? Quand on sait que la colombe est le symbole de l'amour, cela se passe de commentaire... Et puis, les deux anges symbolisent les deux enfants que mademoiselle Lange a eu avant de se marier...
Bonne soirée
Écrit par : david weber | 26/04/2011
Bon, David, moi je n'ai pas besoin de faire attention à ces "petits tests" lol ...
Il faut bien que parfois, il y ait des avantages à être une femme
Écrit par : Françoise | 27/04/2011
Le 22 avril, c'était le vendredi saint, jour où les chrétiens commémorent l'agonie et la mort du Christ sur la croix. Il y a six jours, l'évêque d'Avignon, soutenu par des mouvements catholiques intégristes et par le Front national (qui vient de remporter 27 % des suffrages aux élections cantonales à Avignon), a exigé la fermeture de l'exposition du Musée d'art contemporain Yvon Lambert où était accrochée une photographie de l'artiste new-yorkais Andres Serrano intitulée Piss Christ. Cette oeuvre, réalisée il y a plus de vingt ans, représente un crucifix immergé dans du sang et de l'urine.
Dès le lendemain, un petit groupe entrait par effraction dans le musée pour la détruire. Le ministre de la culture s'est aussitôt indigné d'une atteinte au principe fondamental de la liberté d'expression et de création. Les médias ont relaté l'incident comme s'il s'agissait d'un acte quelconque de vandalisme. Je reste perplexe. Il me semble que l'enjeu est ici plus douloureux, plus complexe et symptomatique d'une tendance bien plus générale qui consiste à mal nommer les choses.
Serrano dit en effet avoir réalisé cette oeuvre et d'autres semblables pendant la première épidémie de sida. On s'inquiétait alors des prises de sang et plusieurs grandes entreprises obligeaient leurs employés à se soumettre à des analyses d'urine. Le Christ est ici immergé dans ces deux liquides. L'image était aussi conçue comme une critique de l'Eglise catholique dont les doctrines, les persécutions et l'Inquisition ont souvent contredit la vertu de charité dont témoigne le Christ. Face au fléau du sida, le Christ n'aurait-il pas pris le parti des victimes ?
L'erreur que l'on peut reprocher à Serrano tient au titre de son oeuvre (sa valeur esthétique est une tout autre affaire). S'il l'avait intitulée "Urine, sang et Christ", ou "Christ immergé dans l'urine et le sang", le message serait passé. Mais il a choisi de l'appeler Piss Christ. Ce titre ordurier est une agression, une provocation, qui appelle une contre-attaque et fait scandale. Il constitue également un blasphème en ce qu'il insulte le sacré.
Le fait que l'évêque d'Avignon ait qualifié cette photographie de blasphématoire ne devrait pas nous empêcher de reprendre ce terme à notre compte. On ne peut pas laisser à l'Eglise le monopole de certains mots. (Tout fanatisme commence par une appropriation sémantique.) Un personnage comme l'abbé Régis de Cacqueray (supérieur du district de France de la fraternité Saint Pie X, à la tête des protestataires) me rappelle ces popes que Tolstoï a décrits avec tant de hargne dans son dernier livre, Résurrection, qui lui valut d'être excommunié par l'Eglise orthodoxe.
Pour des millions de personnes qui vivent en dehors du ministère de l'Eglise, le Christ est perçu comme un guide, comme le révélateur d'un monde possible. Il est porteur d'espoir et de piété. C'est cette foi, et non les symboles ou édits ecclésiastiques, qui mérite d'être considérée comme sacrée et, partant, de ne pas être la cible d'insultes gratuites. Les mots "Piss Christ" (et non l'image) équivalent à une telle insulte.
Déluge médiatique
Pourquoi revenir sur cette anecdote dont l'importance a déjà été largement exagérée dans les médias ? Parce qu'elle illustre le fait que la manipulation des mots peut recouvrir une ignorance colossale des réalités. Le choix de ce titre sarcastique montre que Serrano a oublié l'étendue et la complexité de la foi à laquelle je fais référence. Oublié ? Ou ignoré ?
Dans le déluge médiatique auquel nous assistons, le mot d'esprit et l'affectation escamotent le vécu des autres. D'où ce phénomène paradoxal selon lequel l'ignorance accompagne si souvent l'information. A la télévision, un journaliste demandait à un économiste néolibéral le sens du mot "investissement". Il a répondu : "Investir, c'est espérer, espérer un gain." Nous étions le vendredi saint ; il était presque minuit.
Traduit de l'anglais par Myriam Dennehy.)
John Berger, écrivain, critique d'art
source :
http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/04/26/une-formule-deplorable_1513008_3232.html
Écrit par : david weber | 27/04/2011
Deux œuvres d’Andres Serrano, Piss Christ et Sœur Jeanne Myriam, ont été détruites par des vandales hystériques au cours d’une manifestation de violence qui a fait irruption dans la collection Lambert à Avignon. Cet épisode lamentable est scandaleux par quelque bout qu’on le considère. Il me rappelle les violentes manifestations contre la dégénérescence de l’art, pendant l’entre deux guerres, en Allemagne et ailleurs. En France, en 1930, c’est le cinéma dans lequel était projeté l’Age d’or de Buñuel qui était pris pour cible de manifestants mobilisés par la « ligue des patriotes » et la « ligue anti-juive ». Des œuvres de Max Ernst et de Dali, exposées dans le hall du cinéma, furent elles aussi, détruites. Triste temps ! Tristes mœurs.
Si quelqu’un estime qu’une œuvre ou sa présentation contreviennent à la loi, il lui appartient éventuellement de saisir la justice. On ne peut, en revanche, imaginer que chacun pourrait « se faire justice soi-même » et, au gré de son humeur, de sa sensibilité, de ses convictions, même honorables… s’arroger le droit de détruire les œuvres d’art qui ne lui conviennent pas ! Ce sont de telles attitudes qui constituent un scandale et non la présentation dans un musée d’une œuvre que certains jugeraient dérangeante ou même blasphématoire. J’ajoute que l’époque de la loi sur le sacrilège de Charles X est révolu et, Piss christ ne relevant d’ailleurs pas de cette attitude, qu’émettre une opinion critique sur une conviction religieuse ne constitue pas un délit. C’est aux opinions à s’opposer aux opinions, à la raison de répondre à la raison ou à la déraison, au discours de faire écho au discours. On peut également noter que s’agissant de la figure de Jésus, on est surpris de voir des énergumènes se réclamant de lui, oublier son enseignement, oublier qu’il a demandé que la douceur soit opposé à la force, la patience à la brutalité, le pardon à la vengeance. Le problème, c’est que les manifestants d’Avignon ne défendent pas Jésus de Nazareth, mais l’idée qu’ils se font de la chrétienté, c’est-à-dire d’un ordre politique, religieux et moral qui a pris Jésus comme argument et comme prétexte. Que la manifestation d’Avignon et l’assaut du Musée Lambert aient lieu en ce dimanche des rameaux qui commémore l’entrée de Jésus, monté sur une douce ânesse, à Jérusalem… c’est à proprement parler consternant.
source :
http://jean-jacques-aillagon.typepad.fr/le_blog_de_jeanjacques_ai/2011/04/piss-christ.html
Écrit par : david weber | 27/04/2011
Bonjour Davi
" Le problème, c’est que les manifestants d’Avignon ne défendent pas Jésus de Nazareth, mais l’idée qu’ils se font de la chrétienté, c’est-à-dire d’un ordre politique, religieux et moral qui a pris Jésus comme argument et comme prétexte. "
Je suis on ne peut plus d'accord. Quel rapport entre l'église catholique et les évangiles dont elle se réclame ? Aucun.
Ca me ramène aux lieux de culte.Dans les évangiles, je me rappelle vaguement un passage qui dit à peu près : si tu veux prier, monte dans ta chambre et adresse toi à dieu.Il n'est pas question de construire des palais dorés, de clergé et de tout un décorum pour honorer un dieu né dans une étable !Et il me semble que Jésus s'en prend à plusieurs reprises aux pharisiens , au sanhédrin, au grand prêtre et autres adeptes d'un grand formalisme religieux .Et il fait des miracles le jour du sabbat, ce qui défrise les autorités.
Amicalement
Écrit par : MULOT Roger | 28/04/2011
"Il y a six jours, l'évêque d'Avignon, soutenu par des mouvements catholiques intégristes et par le Front national (qui vient de remporter 27 % des suffrages aux élections cantonales à Avignon),"
Euhhhhhhhhhh ,?
J'ai lu il y a qques semaines dans le même journal, furtivement calotin, mais calotin quand même , un long article dressant un portrait peu sympa de ce prélat, en délicatesse avec certaines de ses ouailles qui lui reprochent des métodes "évangélistes".
D'ailleurs, dans "l monde", les articles sur le catholicisme, c'est le vendredi, jour du poisson.
Quant au "sacré de Jésus, ça concerne les chrétiens.Pour moi, c'est un homme sympa, prophète et guérisseur comme il y en avait , parait- il, beaucoup dans cette région en ces temps là.
Amicalement
Écrit par : MULOT Roger | 28/04/2011
Dans la lecture en diagonale des 90 commentaires -trop diagonale peut-être - je n'ai pas vu le simple rappel des faits qui démontre que cette opération anti-Piss Christ est une immense tartuferie, Cattenoz (l'archevêque ami du FN en tête).
Civitas se déchaîne début avril. L'archevêque d'Avignon suit le mouvement peu après. Or l'exposition avait démarré le 12 décembre 2010. M. Cattenoz devait vivre dans son archevêché complétement coupé du monde. Car les affiches annonçant une exposition dont le titre même ("Je crois aux miracles") aurait dû attirer son attention, étaient illustrées par l'oeuvre controversée d'Andres Serrano. Le musée qui abrite la collection Lambert était lui-même en partie couvert par une bâche de 4 m de haut reproduisant l'affiche ; l'exposition n'avait pas manqué d'être annoncée dans la presse locale. Donc ni le prélat ni ses collaborateurs ne lisent la presse et ne sortent de l'archevêché. Leur seule source d'information est un site intégriste ? Rappelons au passage qu'une exposition consacrée au seul Andres Serrano, avec Piss Christ dont il fit don au musée, avait eu lieu en 2006-2007. Sans provoquer de vague intégriste.
Le deuxième oeuvre vandalisée fait partie d'une série appelée "Church" qu'aucun bigot ne peut contester. Ce qui prouve que les nervis qui ont détruit les deux oeuvres n'étaient que des fanatiques vandales et non des cathos prétendument attaqués dans leurs croyances.
A part justement "Church", tout le travail de Serrano est dérangeant, y compris une série de portraits sur les "Américains" (en fait les Etats-uniens). Dans la même veine, j'ai mis quelques autres photos sur mon site, certaines oeuvres sont, à mon sens plus forte que Piss Christ. http://deblog-notes.over-blog.com/article-en-avignon-piss-christ-cible-des-cagots-71216839.html
La comparaison avec Jaurès ou ... Nolwein est un peu vaseuse. Pour De Gaulle passe encore : on aurait la Croix de Lorraine... mais pour les autres ? Faut-il rappeler que Jaurès a fait l'objet de caricatures d'une violence assassine !
Et, bien sûr, quand on estime être attaqué, on a le droit de manifester son mécontentement ... mais, peut-être pas 4 mois après et ... dans le respect de l'ordre public, y compris pour les manifestations religieuses http://deblog-notes.over-blog.com/article-loi-de-1905-des-debats-toujours-actuels-42394768.html
La prière expiatoire de l'abbé de Cacqueray a montré qu'il n'y avait pas que les affreux islamistes -chers à Riposte Raciste, pardon laîque - à prier sur la voie publique.
PS Dans ma lecture diagonale, il m'a semblé qu'il était question de "reposoirs". Dans mon de plus en plus lointain passé d'enfant de choeur - point commun avec Mélenchon, un des seuls - j'ai participé aux "fêtes dieu". Une longue, longue procession où dans notre catholique Anjou, les rues étaient décorées, par les riverains, de branchages divers et où des enfants de choeur jetaient des pétales de fleurs devant le dais sous lequel le curé portait ostensiblement l'ostensoir, le tout accompagné de cantiques ; de temps en temps la procession faisait étape devant un "reposoir' (sans doute pour reposer les bras du cureton) : un autel temporaire orné au sol de tapis et sur la table de draps blancs avec des fleurs à profusion où l'on faisait quelques prières ; dans mon bled il y en avait trois. Ces folkloriques cérémonies ont disparu fautes de combattants.
Écrit par : J. F. Launay | 29/04/2011
@ J.F Launay
très bon commentaire.
Cordialement.
Écrit par : david weber | 29/04/2011
PS Dans ma lecture diagonale, il m'a semblé qu'il était question de "reposoirs".
Bonjour,
Je répondais à Françoise sur un sujet qui remontait pour moi à 1950 et qui est en fait absolument dénué d'intérêt.
Écrit par : MULOT Roger | 30/04/2011
A part justement "Church", tout le travail de Serrano est dérangeant, y compris une série de portraits sur les "Américains" (en fait les Etats-uniens). Dans la même veine, j'ai mis quelques autres photos sur mon site, certaines oeuvres sont, à mon sens plus forte que Piss Christ
Écrit par : Plumber San Francisco | 20/09/2011
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