18/03/2011
Solidarité avec le Japon;
Ma dernière Note était sur le Japon. J’ai donc commencé la Note promise sur la loi de 1905. Cela ne venait pas… Alors, j’ai commencé une autre Note : un coup de colère contre les déclarations de Guéant (Le Monde, la télé) et celles de Copé (Libé).
Puis j’ai trouvé tout cela important, certes, mais tellement dérisoirement franco-français face à ce qui se passe à Bahreïn, en Libye et surtout au Japon…. J’ai arrêté d’écrire.
Passant par-là, la femme qui partage ma vie (louée soit-elle !) m’a dit alors : « Tu devrais publier des extraits de certains des mels que tu as reçus du Japon ces derniers jours ». D’après elle, ils permettent de percevoir plus directement la réalité, au jour le jour et ce que les gens vivent, que bien des reportages journalistiques.
Je ne sais si c’est exact. Mais s’il y a, ne serait-ce qu’une petite chance… de contribuer à réduire la distance, de faire connaître et la détresse et le calme,…
Donc, après avoir hésité (ces mels étaient des nouvelles perso) et après avoir enlevé certains passages, je me suis dit : effectivement, pourquoi pas ?
J’ai daté les extraits de mels, car bien sûr, on ne peut les séparer du contexte qui a évolué jour après jour. Là aussi, il est important de conserver la mémoire de la découverte progressive de l’ampleur du désastre.
En espérant de tout cœur que cette lecture sera utile, un petit caillou pour participer à la construction du mur de la solidarité…
Dimanche 13 mars
(…) « Heureusement, je suis saine et sauve, et personne de ma famille n'est touché de cette catastrophe. Mais je n’arrive pas contacter avec un des amis qui habite dans le Nord-est (...)
Le vendredi après-midi, au bureau, 42eme étage, j’ai senti la première secousse forte, jamais sentie dans ma vie. On est habitué au tremblement de terre, mais j’ai eu peur.
Apres ça, de nombreuses secousses continuent… (J’ai senti même maintenant une secousse du niveau "habitué".).
Le vendredi après-midi, après la forte secousse, les ascenseurs du bâtiment du bureau sont immédiatement tous arrêtés.
On a continué à travailler avec le casque en tête, parce que le centre de sécurité du bâtiment a annoncé qu’il était plus sur de rester dans le bâtiment plutôt que sortir.
De la fenêtre de notre bureau du 42eme étage, on a la vue panoramique sud-est de Tokyo. J’ai vu quelques incendies et même une forte explosion (il parait que c’est une explosion du combinat pétrolière de Chiba). Il semblait qu’on voyait un film…
Tous les métros et trains sont arrêtés à Tokyo, donc pas mal de gens, comme moi, ont passé la nuit au bureau.
Le samedi matin, les trains avaient commencé à fonctionner donc je suis rentrée chez moi, après être descendue du 42eme étage par l’escalier.
Dans mon appartement, des livres ont été tombés de l’étagère, mais il n’avait pas d’autre dégât important. La magnitude était annoncée au début 8.8, mais rectifié à 9.0, ce qu’on n’a pas vu depuis 400 ans au Japon, selon un spécialiste que j’ai vu à la télé (c’est vrai ??).
Dans notre pays plutôt habitué aux tsunamis, il y a des « break water » de 6 – 7 mètres, mais ils n’ont pas résisté à un tsunami de 10 mètres.
J’espère que les dégâts des centrales nucléaires ne sont pas graves. » (…)
(…) « Les spécialistes disent qu'il y a 70 pour 100 de chances qu'il y ait un autre séisme, d'une magnitude 7 au moins, dans les 3 prochains jours.
Surtout, ce sont les centrales nucléaires qui inquiètent :
Les infos les plus contradictoires circulent à ce sujet depuis 3 jours, ce qui n'est jamais bon signe. (…) A bientôt (enfin, j'espère !) »
(…) « J'étais au 27e étage d'un immeuble très haut à Shinagawa quand le tremblement de terre a ébranlé Tokyo. La secousse etait vraiment extraordinaire! Apres, tous les trains étant arrêtés, j'ai été obligé de retourner à mon appartement à pied. Au bout de marche de trois heures et
demie, j'ai finalement arrivé à mon appartement sain et sauf.
Il est vrai que le dégât est incroyable aux régions nord-est, mais, il
y a peu de dommage à Tokyo.
Maintenant, tous revient normal.
J'ai organisé une série de séminaires avec les chercheurs étrangers hier et aujourd'hui Nous allons bien. Ne vous inquiétez pas donc. » (…)
(…) « Le tremblement de terre et le tsunami ont attaqué notamment notre région nord-est.
Selon le dernier bilan, on estime plus de 10.000 victimes. Ceci dit, la zone la plus dévastée est près de la mer. En ce qui me concerne, quand il y a eu le tremblement de terre, j'étais près de l'université, à un assez haut endroit.
Et j'ai pu rejoindre tout de suite ma famille après l'événement. C'est vrai que depuis le commencement de cette catastrophe, l'électricité, le gaz et de l'eau avaient été coupés.
Mais ce soir, après 48 heures, l'électricité et de l'eau se sont rétablies dans notre quartier.
Maintenant, je suis chez moi avec ma famille. Au niveau de la santé et des ingrédients, il n'a pas de problème.
Il y a encore des soucis qui impliquent pas mal des personnes : bilan plus détaillé, l'effet de l'accident au centre nucléaire à Fukushima, une série de tremblements qui ne cessent pas...
Mais j'espère que les choses ne s'aggravent pas et que l'on s'entraide pour surmonter cette situation difficile.
Je me sens déjà fort d'être soutenu par votre sollicitude. » (…)
Lundi 14
(…) « Notre cher ami X. qui habite dans le Nord vient de me donner ses nouvelles pour dire que lui et sa famille vont bien. Mais sa vie restera dans une condition anormale pendant certaine période...
En tout cas, nous Japonais, nous venons de découvrir notre capacité de réagir assez sagement et tranquillement en face de la crise inouïe. (….) »
Mardi 15
(…) « La circulation était bonne sur la route dimanche matin comme si rien n'était.
Malgré plusieurs secousses violentes, Tokyo n'est pas détruit. (…). J'ai retrouvé mon appartement tel qu'il a été, sauf beaucoup de livres tombés par terre.
Rassurez-vous, nous sommes sains et saufs. Parmi mes amis et mes proches, personne n'est directement affecté par la catastrophe. (… Mais) deux ports où j'ai passé une partie de mon enfance, sont rayés sur la carte par le tsunami.
Le précédent grand séisme qui nous vient à 'esprit immédiatement, c'est celui qui a frappé la région de Kobe en 1995, coûtant 6500 vies, dont un professeur de français des plus doués, Tsutomu Nakagawa.
Cette fois-ci, on annonçait d'abord 1000 à 1500 morts, quoique la magnitude 8.8 (réévalué à 9.0) soit nettement supérieure au séisme tragique qui a ravagé Haïti de janvier 2010. Mais de jour en jour, d'heure en heure, le nombre des morts identifiés augmente pour atteindre aujourd'hui à 2500 sans compter 170 000 disparus. 450 000 sinistrés sont rescapés en plusieurs centaines de centres de refuge.
On ne connaît pas encore l'ampleur des dégâts et pertes causés par la catastrophe que notre premier ministre Kan a qualifiée de "la plus grave crise que le Japon aie jamais connue depuis la Seconde Guerre mondiale".
Le plus inquiétant est la crise nucléaire de la centrale de Fukushima à 240 km au nord de Tokyo, qui est mise sous la haute surveillance mais dont le comportement irrégulier est mal maîtrisé. On a peur de la fuite en l'air des matières radioactives.
A Tokyo, les cours de l'Institut français sont suspendus, toutes les manifestations à la Maison franco-japonaise sont annulées. Les coupures d'électricités sont programmées. Les services de transports en commun sont réduits.
On dirait que l'archipel est naufragé tout en restant immobilisé.
Ce n'est pas pour vous appeler au secours. Ce n'est qu'un état des lieux à titre provisoire. » (…)
(…) « Aujourd'hui, le bureau est fermé et je travaille sur mon ordinateur portable amené du bureau.
Je n’ai fait une offrande pour les sinistrés par l’internet. » (…)
(…) « Nous sommes toujours à Tokyo, très angoissés par les risques nucléaires. Le séisme a été très fort et long, les répliques nombreuses et certaines presque aussi fortes, mais j'étais chez moi, et nous n'avons eu qu'une lampe de chevet cassée. Nous n'envisageons pas de partir. (…)
Les survivants des zones dévastées par le tsunami, avec les sauveteurs, tentent courageusement de retrouver survivants ou victimes bloqués sous les décombres. Ils manquent de tout et se démènent pour survivre et redémarrer leur vie. » (…)
Mercredi 16
(…) « Nous faisons de notre mieux afin de résoudre tous les risques au Japon. Si je vivrai toujours, on se verra. »
(….) « Ne semez pas la panique! Le Japon n’est pas un bateau qui coule ou Tchernobyl. Le Japon est habitué à ce genre de situation et nous sommes calmes non pas à cause de notre culture mais parce que paniquer ne sert simplement à rien. » (…)
Jeudi 17
(…) « La situation est terrible, avec à chaque jour une nouvelle catastrophe. Le tremblement de terre lui-même, horrible, que j'ai vécu au 11ème étage d'un immeuble; un grondement, puis balancée de droite à gauche, de haut en bas, avec un mal de mer ...et cela durait, durait...j'ai tout de suite su que c'était LE grand. (…) Après être restés couchés sur le sol pendant de longues minutes dans les couloirs, la présentatrice de la télévision (c’était un talkshow au Asahi Hall Femmes@tokyo) nous a conviés à rester calme (daijobbu) et à évacuer par les escaliers; vous pouvez voir la vidéo du "jishin"; c'est impressionnant.
Ensuite tous les immeubles (de 30 étages parfois) se balançaient à chaque réplique. Notre petit groupe s'est dirigé vers le Hibiya Park. Nous y étions installés comme lors d'un piquenique, mais nous étions tous tremblants et ne sachant que faire. (…)
Finalement, tous les transports étaient arrêtés, je suis rentrée à pied dans mon quartier (environ 1 heure); certains ont mis 5 ou 6 heures.
Il y avait une foule surréaliste de gens qui marchaient dans les 2 sens, certains avec un casque sur la tête (Nomura, Ubs..). On ne perd jamais l'occasion de faire la publicité, même pendant les catastrophes!
Chez moi, cela avait beaucoup bougé, mais très peu de dégâts.
Et ensuite, les répliques, avec plongeon sous la table à chaque fois, ou port d'un casque moto avec chaussures de montagne pendant la nuit...au cas où...
Et puis, la peur du Tsunami; bien qu'à Tokyo, les possibilités soient moindres.
Et ensuite, voilà, maintenant Fukushima et la catastrophe nucléaire, maintenant appelée même apocalypse. C'est vraiment l'enfer! » (…)
A lire dans Réforme (n° du 17 mars), les précisions données par Jean-Noël Robert, directeur d'études à l'EPHE et notamment auteur de l'ouvrage Petite histoire du boudhisme chez Librio:
Quelques extraits:
-"Au Japon, on manifester sa peine, sa joie ou sa colère quand cela sert à quelque chose. Mais quand il s'agit de tremblement de terre ou de tsunamis, à qui s'adresser pour protester?
-d'ailleurs on ne pas pas "montrer sa douleur trop bruyamment" car cela supposerait que l'on s'estime "plus malheureux que les autres"; de même avoir une joie trop ostensible si on retrouve sa famille risque "d'insulter ceux qui sont morts ou blessés"
-le terme japonais que l'on traduit par "résignation" signifie "le fait de se rendre à l'évidence", de trier entre "ce qui peut être fait et ce qui ne le peut pas"
Cela n'empêche pas la "mobilisation" et la "contestation sociale": le débat politique viendra "dans un second temps"
(propos recueillis par Marie Lefebvre-Billiez)
Les dernières infos donnent quelques lueurs espoir : le pire quant à une catastrophe nucléaire sera peut-être évité. Cependant le désastre est déjà terrible et des centaines de milliers de personnes survivent dans le froid, la faim et l’absence d’abri. Ne les oublions pas.
13:40 Publié dans ACTUALITE | Lien permanent | Commentaires (21)
Commentaires
Mr Baubéraut
J'ai lu en diagonale les mails que vous nous communiquez et je vais les lire attentivement ce soir.
Dés maintenant, je peux dire que ça vaut tous les articles qu'on lit dans la presse et les infos télévisées.
J'en reviens à ce que je peux faire : solidarité sous la forme matérielle d'un chèque.
Pourriez-vous nous indiquer des destinataires sérieux.
Merci
Écrit par : MULOT Roger | 18/03/2011
Cette sélection d'écrits est bien plus pertinente et réaliste que toute image. Merci de nous faire toucher le ressenti de personnes chamboulées dans leur quotidien, comme s'ils étaient de nos proches.
Écrit par : Christ Comics | 18/03/2011
Vous avez eu une excellente initiative, Monsieur Baubérot et votre compagne, de nous faire partager ce que vivent certains de vos amis ou correspondants. Je n'avais aucune envie de me déplacer au Japon, mais la sensibilité, l'humanité, la prise en compte de l'autre, des autres et l'humilité des japonnais, révélées par vos lettres reçues me font changer d'avis.
Très sincèrement.
Écrit par : Lièvre | 19/03/2011
Bonjour,
merci pour ce partage, si vous savez comment on peut aider concrètement ces gens (héberger des personnes temporairement par exemple), merci de nous l'indiquer.Je passe mes journées à m'inquiéter bêtement, en particulier pour une petite élève que j'ai eu ici en France il y a 2 ans.Merci de donner des exemples réels et vivants qui nous montrent que contrairement à l'idée reçue ce sont bien des gens, des vraies personnes qui sont là-bas et non des fourmis!
cordialement
Écrit par : Mathilde | 19/03/2011
"en particulier pour une petite élève que j'ai eu ici en France il y a 2 ans."
Bien Mathilde, tjrs plus !Vous êtes donc enseignante dans les beaux quartiers .
Comme le faisait remerquer je ne sais plus qui, il n'y a pas de quartier japonais à Paris.En province, je ne vous dis pas !Un de mes fils a un ami japonais : c'est un cadre qui vient à PARIS dans un contexte de "récompense" de son employeur.Alors effectivement, en dehors des saisons touristiques, il y a peu de Japonais en France.
Écrit par : MULOT Roger | 19/03/2011
Bonsoir Roger,
je suis enseignante, mais pas dans les beaux quartiers, dans un bled assez pauvre de la plaine des Vosges (une des 30 municipalités les plus pauvres de France même).Cette petite était venue dans le cadre d'un échange linguistique .Avec tous ces renseignements vous allez finir par pouvoir me retrouver (ce qui serait vachement intéressant!).J'ai été à Paris une fois dans ma vie et je me suis perdue dans le métro, c'est vous dire à quel point je suis provinciale -_-"
Écrit par : mathilde | 19/03/2011
Bonsoir Mathilde
Dont acte.Je n'ai aucune intention d'ergoter sur le Japon.Votre idée est très intéressante.Personnellement, je n'ai que la solution chèque à une association.
Cordialement
Écrit par : MULOT Roger | 19/03/2011
Roger, il me semble qu'on peut envoyer un chèque par l'intermédiaire d'Opération Mobilisation, mais je ne connais pas leur adresse par coeur, et il faudrait se renseigner sur la façon dont ils comptent transmettre l'argent là-bas, à qui etc ....
Écrit par : Françoise | 20/03/2011
en fait, Roger, je viens de me souvenir que je l'ai quelque part, l'adresse, je vous la donne :
OM Espoir, BP 57, 77341 Pontault-Combault Cédex...
Il faut indiquer au dos du chèque que c'est pour le Japon .
Les dons seront transmis vers l'équipe OM au Japon, et au réseau d'églises avec lesquelles travaille OM ; avec cet argent ils achèteront des produits de première nécessité ..( c'est une église évangélique qui précise cela, j'ai recopié ce qu'il y a d'écrit sur leur bulletin de nouvelles hebdomadaire, je n 'en sais pas plus )
Écrit par : Françoise | 20/03/2011
Au cours de l'Envoyé spécial consacré au Japon, la question s'est posée devant le dénuement extrême de populations ayant tout perdu sans parler des amis et parents de savoir à quelles ONG s'adresser pour envoyer des aides. Les medias n'ont pas mégoté sur les images effroyables des ravages, l'angoisse insoutenable des rescapés et l'état de choc des victimes, comme si les spectateurs assistaient à un film catastrophe en live. Mais la compassion, l'émotion étaient étrangément absentes, comme si les Japonais n'étaient pas nos semblables à l'instar des victimes d'autres catastrophes de moindre ampleur. Le plus étrange est que les medias ont justifié cette distance à l'égard du malheur des Japonais par le fait que ce pays est trés riche. Ce qui est vrai. Mais le manque de solidarité psychologique contrastant avec l'émotion tsunamique habituelle avait quelque chose d'indécent. C'est ainsi que pour ma part je l'ai ressenti. Envoyé spécial a indiqué que les donateurs pouvaient s'adresser à la Croix rouge qui transmettrait à la Croix rouge japonaise qui préfère une aide financière.
Écrit par : gigi-3 | 20/03/2011
Mr Baubérot, vous êtes très présent dans le Nobservateur de ce jour:
- c'est pas pour dénoncer, mais vous signez une pétition contre le "débat procès de l'Islam ", aux côtés de Jane Birkin ( qui a déclaré que Gainsbourg était supérieur à Proust et Céline ) et de T Ramadan ...Remarquez, le cas échéant, je signerais aussi
- une page d'interview qui me convient assez, surtout la dernière phrase
Vous dites qu'on ne peut pas en rester au baptême de Clovis.Certes, mais je viens de m'acheter les 2 premiers volumes d'une histoire de France, chez Belin ( ça nous conduit à 1180 ), et une histoire du droit français par le regretté Olivier-Martin.
Alors, si je suis très hostile aux racines chrétiennes de la France, ou de l'Europe, il est quand même difficile de zapper l'église catho, qqu'aient pu être les subtilités des rapports entre le pouvoir laique et le pouvoir religieux.
De plus, j'ai appris que Rollon s'était également "converti", et son parain était le roi des francs.Il a aussi laissé les prêtres prêcher la bonne parole sur son territoire.
Enfin, les sarrasins, refoulés mollement par C Martel ( en raison de rivalités entre familles ), ne se sont jamais implantés sur notre sol, sauf brièvement près de Fréjus ( ? ) et ils auraient été définitivement virés en 980.
Donc, même si je m'en fous, l'Islam est très récent en France.Et si des germains et des vikings ont pu s' intégrer, voire s'assimiler, c'est que ce n'est pas impossible.
Et il n'y pas à ma connaissance de survivance visibles des religions germaniques et nordiques.Certes, ellles étaient sans doute simplistes, mais enfin ...
Bref, les religions, oui, mais calmement.
Et la laicité n'a pas à se transformer en machine de guerre contre une religion.Elle doit s'attacher à garentir la liberté d'opinion, même religieuse.
Cordialement
Écrit par : MULOT Roger | 24/03/2011
@MULOT Roger,
" l'Islam est très récent en France" , écrivez vous cher Roger. Non ! l'islam est récent en France métropolitaine.
L'article 43 de la loi de 1905 prévoyait que : "des règlements d'administration publique détermineront les conditions dans lesquelles la présente loi sera applicable à l'Algérie et aux colonies". Or en définitive la plupart des territoires coloniaux se sont répartis en deux catégories : ceux où aucun décret n'est intervenu et par conséquent, où la loi de séparation n'est pas entrée juridiquement en application, et ceux de Madagascar et de l'Algérie où des décrets ont formellement appliqué la loi mais en l'adaptant de telle manière que cela contredisait son principe essentiel de son intervention de l'état dans l'organisation des cultes et la rémunération de leurs ministres.
Le cas le plus caractéristique est celui de l'Algérie où la loi de 1905 s'est appliquée en 1907 par un décret ayant pour objectif le contrôle de l'islam.
En moyenne, de 1907 à l'indépendance de l'Algérie en 1962 on a compté, en permanence, environ quatre cents muftis, imams et autres agents de cultes musulmans choisis et rétribués par le gouvernement.
Le paradoxe est que c'est le mouvement musulmans des Oulémas qui a réclamé l'application des principes de la loi de 1905 en matière de liberté et d'indépendance de culte : en vain.
A nouveau, de 1950 à 1953, une commission spéciale du culte musulman dépendant de l'assemblée nationale a réclamé une application effective de la séparation mais un avis contraire du conseil d'état a rejeté cette demande et a mis fin à ses travaux.
Un autre exemple croustillant : celui des Comores et à Mayotte.
La séparation de l'état et des cultes n'est toujours pas appliquée de nos jours dans l'ile de Mayotte... Pas plus qu'en Guyane d'ailleurs...
Source : Religions et colonisation
Afrique-Asie
Océanie-Amériques
XVIe-XX siècle
Sous la direction de Dominique Borne et Benoit Falaize
Les éditions de l'atelier
Cordialement.
Écrit par : david Weber | 24/03/2011
@MULOT Roger
Aubry et Fabius retirent leur signature de la pétition soutenue par Ramadan
http://www.lepoint.fr/politique/aubry-et-fabius-retirent-leur-signature-de-la-petition-soutenue-par-ramadan-24-03-2011-1311134_20.php
Commentaire : ils ont bien raison. Du reste les socialistes ne manquent pas de culot dans cette affaire. N'est ce pas M. Baubérot qui écrivait page 205 de son livre "la laïcité expliquée à M. Sarkozy" : " Oui, je vois que vous tentez de vous cacher, monsieur Hollande, mais l'impartialité m'oblige à dévoiler le jeu peu reluisant qui a été celui des socialistes. la main sur le cœur, ils ont affirmé : on ne touche pas un iota de la loi de 1905. Et, en douce, ils l'ont assouplie au profit du seul catholicisme, discriminant ainsi les minorités. Et maintenant, vous avez le culot, François Hollande, de demander à Sarkozy de clore définitivement le débat sur la loi de 1905"! Peut on être plus hypocrite , mais de toute façon, que savez vous [...] de la laïcité ?"
J'aimerais que les socialistes clarifient leurs positions sur la laïcité. Ce n'est pas parce que l'actuel gouvernement est nul (archi nul même ) que les socialistes sont meilleurs. Du reste, faire signer M. Ramadan une pétition contre un débat sur "la laïcité " est pitoyable et contre productif.
Cordialement.
Écrit par : david Weber | 24/03/2011
Bonsoir,
Desole de faire du hors-sujet mais je souhaite poser 2 questions a Jean Bauberot. 1) Est-ce qu'il est legal de prier dans les ecoles publique ? 2) Quelle est le premier intellectuel ou politicien ayant fait allusion a un concept de la laicite ou la religion serait radicalement restreint au cadre prive (un concept qui refait surface depuis quelque temp) ?
Cordialement.
Écrit par : Junaid | 24/03/2011
@Junaid ,
il existe des aumôniers pour les lycées et les collèges. Donc, à priori, on doit pouvoir prier, sous certaines conditions, au lycée et au collège.
Pour les conditions voir : "Créer une aumônerie de lycée ou de collège.".
http://www.protestants.org/index.php?id=31492#c31838
Cordialement.
Écrit par : david Weber | 25/03/2011
D Weber
Merci pour vos messages .Vous êtes plus poitu que moi en histoire.
Après réflexion, mon message comporte peut être qques ambiguités.
- sur le plan historique, je suis autodidacte, et je manque de méthode
- si j'évoque des abandons de religion, il n'y a rien de subliminal concernant l'Islam!En plus, j'ai oublié Henri IV.
- et je n'aurais pas du dire que les religions scandinave et germanique étaient " légères".Disons qu'elles étaient très différentes des 3 religions du livre.Et j'ai oublié la religion des celtes qui a du subsister plus longtemps.Mais elle était peut- être plus structurée et avait un "clergé".
Concernant T Ramadan, c'est plus fort que moi : je n'ai aucune confiance, et,en plus, il est redoutable.
Cordialement
Écrit par : MULOT Roger | 25/03/2011
@ Roger Mulot
Tout d'abord toute ma compassion aux japonais. Les dernières nouvelles concernant la centrale de Fukushima sont alarmantes.
Ensuite, vous êtes plus pointu que moi en histoire.", écrivez vous.Merci pour le compliment, Cher Roger, mais il faut garder à l'esprit qu'il est mal élevé d'être le meilleur en tout. Là dessus, heureusement, j'ai beaucoup de savoir vivre...
Bonne soirée.
Écrit par : david | 25/03/2011
Merci d'avoir pris la peine de me repondre amicalement. Pourriez-vous me renseigner a propos du premier intellectuel ou politicien a avoir mentioner le concept de la restreinction de la religion au domaine du strictement prive?
Merci de votre comprehension
Écrit par : Junaid | 25/03/2011
Cher junaid,
"Quel est l'intellectuel ou le politicien a avoir mentionné le concept de laïcité", demandez vous. Je ne suis pas un historien distingué et j'ai beaucoup de lacunes. Cependant, j'ai quand même une petite idée sur la question. Mais, d'abord je commencerai par une petite remarque. Vous parlez de domaine privé. Qu’entendez-vous par là ? La laïcité ne s'applique qu'au niveau de l'État et des services publics. La loi de 1905 a été complétée par d’autres lois (loi de 1907 sur l’exercice public des cultes) mais surtout par des discussions du conseil constitutionnel, de la cour de cassation et du conseil d’état. L’ensemble de ce régime fait porter un certain nombre de devoir à la charge de l’Etat : un devoir de neutralité qui conduit à l’interdiction faites aux agents du service public de manifester, dans le cadre de leur fonction professionnelle, leurs convictions religieuses et les restrictions à l’affichage de signes religieux dans les édifices publics. En dehors de ces domaines, les lois organisant la laïcité n’ont pas à s'appliquer. Ainsi on a interdit les voiles intégrales non pour des raisons de laïcité (au contraire la laïcité défend le port du voile intégrale) mais au nom de l'ordre public (problème de sécurité) et des droits de la femme. De même, on n'a pas à invoquer la laïcité pour attaquer le fait qu'on sert de la nourriture hallal dans certaine enseigne de restauration rapide. L’espace public, au départ, en ce qui concerne la laïcité, c’est ce qui touche l’état et le service public et rien d’autre. Ces derniers temps on a vu une volonté d’étendre l’espace public à tout et n’importe quoi.
Maintenant, pour revenir à votre question. La laïcité, en France, s’est mise progressivement en place pendant plus d’un siècle. On trouve une première trace législative en 1789 : la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen institue la liberté religieuse "Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses" (article X). Les acteurs de la révolution française s’étant inspirés des écrits des philosophes des lumières (Voltaire, Rousseau, Diderot, l’abbé Raynal etc.) il est possible que la notion de laïcité ait été évoquée par l’un de ces derniers. Voilà ma réponse, maintenant comme je ne suis pas le bon Dieu...C’est ce que disait ma mère à mon père. Elle avait raison, mon père, à la maison, était le capitaine seul maitre à bord après Dieu, heureusement, ma mère était Dieu.
Écrit par : david Weber | 26/03/2011
Chouette mr Baubérot : le pseudo achat, c'est un vendeur de gadgets sexuels !!! Verrouillez votre site svp Merci
Écrit par : MULOT Roger | 26/03/2011
Here are such attractive info and various remarks underneath the story, don’t give up
Écrit par : testosterone supplements | 30/03/2011
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