21/11/2010
Pour la HALDE
La HALDE (Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour L'Egalité) est en danger de disparition.
Malgré les vicissitudes liées au changement de président, il faut tout faire pour s'opposer à ce qui serait un grave recul dans la protection des personnes et en faveur de l'égalité.
Le travail à faire en France est immense et l'indépendance par rapport aux pouvoirs, politique et financier, essentielle.
Une pétition est en ligne, que vous pouvez facilement trouvez en cliquant sur:
Signez et relayez cette mobilisation auprès de toute la population, directement menacée par cette disparition voulue par le président
13:04 | Lien permanent | Commentaires (3)
Commentaires
Votre blog m'a été indiqué par un ami qui le fréquente depuis l'origine . Comme vous, comme lui je suis toutes les voies (voix) qui concourent à d'approfondissement de la laïcité .Je visiterai donc régulièrement votre blog à l'avenir car je me sens un peu isolé (sur ce thème) dans mes campagnes profondes Périgordines
Écrit par : Jacques Chèvre | 21/11/2010
Avant la Halde, ne pourrait-on pas aussi appeler de toute urgence à signer les pétitions en faveur des crhétiens d'Irak et de la crhétienne condamnée à mort au Pakistan pour cause de blasphème ? Facile à trouver, notamment sur le blog de Rioufol. Ces causes concernent directement la laicité !
Écrit par : gigi-3 | 23/11/2010
cet article m'a été envoyé par un ami Algérien!
ETAT BIGOT ET CONFESSIONNEL
L’acquittement des deux non jeûneurs de Ain El Hammam, le 05 octobre dernier, est à la fois un soulagement et en même temps une interrogation. Soulagement parce que le droit et la raison l’ont emporté. Interrogation car, en réalité, ce procès n’aurait jamais du avoir lieu. Sa tenue est une prime à la crispation identitaire et à la provocation. C’est dire la régression que l’on a subi depuis l’indépendance à ce jour et les écarts que l’on a pris avec les principes et fondements du Mouvement national dans l’ensemble de ses composantes, y compris avec les Ulémas de l’époque. C’est dire également à quoi mène la concurrence – biaisée par nature – entre l’Etat et les intégristes sur un terrain balisé par ceux là, et ce dans toute l’aire musulmane. De glissement en dérapage, on quitte la patrie spirituelle pour entrer dans l’Etat confessionnel qui revêt les habits de la bigoterie et de l’intolérance, les deux piliers qui mènent tout droit à l’inquisition. La poursuite judiciaire des non jeûneurs – incroyants ou chrétiens – relève de ce phénomène où l’Etat brandit la coercition, là où il n’y a que liberté de conscience. Ce faisant, l’Etat séculier perd ses oripeaux un à un, au grand soulagement des intégristes qui voient leur travail s’accomplir par procuration. Nos dirigeants doivent se rappeler que l’inquisition est née au Moyen âge, en Espagne, par l’obligation faite aux musulmans et aux juifs de se convertir. Puis ne croyant pas en leur apostasie car « dissimulateurs ayant fait semblant d’avoir adopté la vraie foi», les Rois catholiques et leurs descendants décidèrent de « purifier les cœurs et les âmes » de ces damnés par la violence. Voilà la préfiguration des purifications ethnique, religieuse et idéologique du XXème siècle et du début de l’ère actuelle. La décennie noire est un avatar de cette configuration où la terreur a fait office de justice. L’avenir est parsemé d’embûches aux conséquences redoutables si les digues de la liberté ne sont pas mises en place face aux douaniers de la pensée.
LE DROIT DE LA FORCE ?
Devant la montée de l’uniformisation religieuse, il faut se battre pour des choses simples mais essentielles : les libertés démocratiques. La liberté de croire, de s’exprimer, entre autres, sont constitutives de la dignité de la personne humaine. Le pacte civil et des droits de l’homme de 1966, ratifié par l’Algérie en 1989, est cet égard suffisant pour cet ensemble des droits et libertés, notamment celui de l’exercice du culte. La constitution, qui vient en seconde position dans la hiérarchie des normes juridiques, confirme cet engagement. Dés lors, pourquoi a-t-on peur des convertis au christianisme ? L’islam n’est il pas la religion de la tolérance ? Comment peut-on s’indigner chaque fois des difficultés des musulmans à exercer leur culte dans des espaces décents en Occident et ne pas le faire pour les chrétiens en Algérie?
C’est pour « exercice illégal du culte » que les quatre prévenus de Larbaa Nath Irathen seront déférés devant le tribunal, le 10 octobre 2010. Sans rentrer dans les arcanes de la justice, il y a comme une contradiction entre la difficulté d’obtenir des endroits publics pour exercer son culte et l’arrestation des fidèles dés lors que ceux-ci dégagent un espace privé pour ce but ? Quel crime y a-t-il à cela ? Combien y –t-il de mussalat dans des lieux publics et privés de rite musulman sans autorisation ? Que dit à ce sujet l’ordonnance régissant la pratique cultuelle ? Deux poids et deux mesures ?
La République à laquelle nous croyons, issue des limbes du Mouvement national, est fondée sur l’exercice des droits et libertés. L’égalité des droits est l’alpha et l’oméga de cette citoyenneté républicaine. Peut-on rappeler que des Chrétiens – Français et Algériens – se sont engagés pour l’indépendance de l’Algérie parce que précisément la justice est indivisible. Les textes et les paroles de Jean Amrouche notamment ont été des balles assassines contre le colonialisme afin qu’advienne l’Algérie, libre et indépendante.
CROYANT OU CITOYEN
A l’instar des pays musulmans, l’Algérie est confrontée au salafisme – intolérant, uniformisateur et dominateur – qui semble s’infiltrer dans les interstices de l’Etat pour en modifier la substance idéologique. Atteint par un déficit de légitimité à cause du mariage raté entre la République et la Démocratie, le pouvoir cède d’autant plus facilement aux revendications salafistes que celles-ci permettent le contrôle social sur les masses. La citoyenneté cède le pas, trahie.
Le combat entre le citoyen et le croyant est relancé de façon inattendue par ces multiples affaires de Aïn El Hammam, Larbaa Nath Irathen et Ighzer Amokrane. Auparavant, c’était Tiaret.
La citoyenneté, qui se base sur la non discrimination, doit l’emporter car elle inclut la croyance. Le contraire n’est pas toujours vrai. Ce postulat doit se manifester, aujourd’hui, à Larbaa, comme demain à Akbou, afin que le vivre ensemble se passe dans l’harmonie et le respect des uns envers les autres. Auparavant, la parole doit se libérer de l’auto censure face « des sujets délicats et sensibles » qui, si on les attaque pas de front, vont demain constituer la norme culturelle, sociale et politique.
Ali Brahimi, député de Bouira Tarik Mira, député de Bejaïa.
*Les deux députés sont non inscrits, n’appartenant à aucun groupe parlementaire.
Écrit par : Jacques Chèvre | 23/11/2010
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