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11/08/2009

RESISTER AU ROI DES C...

Le pluralisme : on s’interroge beaucoup sur le pluralisme et ses limites. Style : « il faut être tolérant, mais on ne peut tolérer l’intolérable. »

Cela permet beaucoup de tolérance pour les stéréotypes sociaux, les idées dominantes, et fort peu pour les marges sociales.

Tolérance à quatre ou cinq vitesses. Tolérance selon le bon plaisir social.

 

En fait, pour ma part, j’applique une bien meilleure règle.

Desproges affirmait que « l’on peut rire de tout mais pas avec n’importe qui. » De même on peut adopter tous les points de vue (ou presque), mais pas avec n’importe qui et respecter tous les points de vue (ou presque), mais pas de la part de n’importe qui.

Quand une idée est massivement adoptée par un ensemble impressionnant d’handicapés de la bulbe, alors il faut y regarder à quatre ou cinq fois avant de la faire sienne.

Sinon, on risque fort d’hurler avec les loups et de s’indigner avec les cons.

 

 Je ne dis pas que tous ceux qui ont adopté l’idée sont des cons.

Non, je suis un gentils, mignon tout plein (toutes les belles vous le confirmeront) et n’irai pas jusque là.

Il y a des con-formes qui ne sont pas forcément des cons.

Simplement, on ne peut réfléchir sur tout et la démocratie tend à vous faire croire que vous devez avoir une opinion sur tout.

Opinion que la communication de masse vous livre prête à con-sommer. Et on s’y laisse tous prendre, plus ou moins.

Il faut se montrer vigilants pour que cela soit moins que plus.

On n’est pas forcément tout à fait con quand on pense une connerie. Car la connerie, c’est très con-tagieux.

Plus que la grippe A, figurez-vous.

Des fois, il suffit que l’on sorte le cerveau un peu découvert… Et hop, on a attrapé le microbe.

 

Comment reconnaître ce microbe si con-tagieux?

Quand vous avez devant vous une forte con-centration de cons qui pensent la même chose, il y a toutes les chances qu’il s’agisse alors d’une connerie, au moins dans la forme, et souvent dans le con-tenu.

Et a stéréotyper tous en cœur, on devient vite con-tent mieux.

Pour ne pas être con-damné à la connerie perpétuelle, quand vous entendez des stéréotypes à la con auxquels on vous somme de croire, repassez dans votre tête la chanson de Brassens : « quand on est con, on est con » !

Ou encore cette autre chanson, « Le Roi » où Brassens affirme à la fin des années 1960 (de façon prémonitoire !) que l’on pourra se débarrasser de Franco, le dictateur espagnol, du Shah d’Iran ou du Négus, empereur d’Ethiopie,

« Mais ce n’est pas demain qu’on

Détrônera le roi des Cons »

 

Enfin, pour en finir avec ce sujet, je vous invite à (re)découvrir cette chanson, un peu méconnue du dit Brassens, qui s’intitulé Le Blason est qui est un véritable petit joyau.

Brassens rend hommage  à une «vraie merveille » :

« Tendre corps féminin, ton plus bel apanage

Que tous ceux qui l’on vu disent hallucinant  »

Et il trouve que « c’est la grande pitié de la langue française », son « déshonneur »

Que « cet incomparable instrument de bonheur »

Soit qualifié par « un petit vocable de trois lettres ».

Et il poursuit : « Honte à celui (qui…)

Dota du même terme en son fiel venimeux

Ce grand ami de l’homme et la cinglante injure

Celui-là, c’est probable, en était un fameux. »

 

Brassens termine sa chanson en trouvant « exécrable » et « scabreux » cette « homonymie » : « C’est injuste, Madame, et c’est désobligeant

Que ce morceau de roi de votre anatomie

Porte le même nom qu’une foule de gens. »

 

Admirable illustration de ce que je vous disais au début de ma Note :

On peut parler de tout, mais pas avec n’importe qui.

Parce que n’importe qui en parle n’importe comment.

Or, l’important c’est la forme.

 

En plus, il faut entendre chanter cela, avec beauté et tendresse, par Brassens, c’est absolument magnifique.

Et à écouter cette chanson, comme d’autres de lui, on se prend à éprouver un peu de nostalgie.

(style: c'était mieux avant. Je sais c'est souvent illusoire, mais parfois ce n'est pas faux quand même...) 

Car on ne peut s’empêcher de penser que nous avions là un véritable anticonformisme, talentueux, réellement contestataire, bien différent des Stéphane Guillon et autres, que tout un chacun (y compris Télérama dans un récent numéro) considère aujourd’hui comme tel. Le pseudo anticonformisme de masse, et des artistes, des questionneurs de la société comme George Brassens ou Raymond Devos : rien à voir.

 

Mais un Brassens pourrait-il « percer » dans les médias aujourd’hui ?

Il existe peut-être des Brassens inconnus, ignorés, voire méprisés, des Brassens avortés.

Pendant que les « Rois des Cons » règnent sans partage.

 

Ne soyez pas dupes

Ne vous laissez pas duper.

Dites vous bien que la société dominante et vous, vous n’avez surtout pas à avoir les mêmes valeurs

RESISTEZ !

 

PS: le "modèle de Toronto"(en prenant le terme de "modèle dans un sens neutre: je ne dis pas qu'à Toronto, on a réalisé le paradis sur terre), c'est simplement le fait de se dire qu'étant donné 

1) qu'il est devenu clair que la façon de vivre occidentale n'est pas universalisable (elle conduit à une surconsommation qui rend l'atmosphère irrespirable, pour dire les choses très vite)

2) que nous vivons de plus en plus dans un monde globalisé

il faut assumer une diversité de plus en plus grande, et redéfinir les frontières: trop de frontières et c'est effectivement l'Etat totalisant (vous ne trouvez pas inquiétant, vous, que l'Etat prétende savoir -et pas par des études de chercheurs indépendants mais par ses propres services, qu'il y aurait 367 "burqas" en France, pas une de plus pas une de moins!

Où c'est bidon (ce qui est probable), où cela signifie une surveillance totale (car en plus, une burqas, cela s'enlève et cela se met : ce peut  donc être volatile) des gens.

 

 

Il faut donc sereinement débattre des critères à partir desquels on établi les frontières.

J'en ai proposé un: la distinction réversible-irréversible :

L'excision c'est irréversible; le mariage forcé quasiment aussi. Là, il me semble nécessaire de contraindre. Il y a une urgence.

Le foulard, voire la dite "burqa" (qui pose des problèmes de relations sociales, de sociabilité, je ne l'ai jamais nié, au contraire) est plus dans l'ordre du convaincre.

On peut ne pas être d'accord, et argumenter mais il ne faut pas faire comme si je n'opérais pas cette distinction.

 

Gigi III, je vous accorde volontiers le bénéfice du doute; mais (conseil amical) réfléchissez à ce qu'a écrit Gérard sur la contradiction entre être pour une loi interdisant la "burqa" , source d'anonymat social, et le fait que prendre un pseudo sur Internet, ce qui est effectivement une autre façon d'exister en "burqa".

Je n'y avais pas pensé, mais trouve la comparaison intéressante.

 

 

 

 

 

 

 

 

Commentaires

Je me sens visée, mais j'assume ma différence, car ici, je suis minoritaire puisque la seule con-testataire. Vous qui considérez donc la burka ou toutes ces manifestations culturelles ou cultuelles marginales, comment en êtes-vous arrivé à leur reconnaître le droit à "des accomodements raisonnables" ? En avez-vous accordé autant par exemple à des phénomènes aussi marginaux que les témoins de Jéhovah ? Vos phénomènes que vous qualifiez de "marginaux" inquiètent des gens aussi respectables et responsables que vous, M Bauberot et pas plus cons ni immoraux. Il faut en tenir compte au lieu de les classifier dans la catégorie "connerie" ou "couillonnades".
Je peux comprendre que le sentiment d'incompréhension conduise naturellement au diagnostic de "connerie". Pour ma part, je classe dans cette catégorie tout ce qui ressort de la mauvaise foi, de la malhonnêteté intellectuelle et de la méchanceté.
Je ne me fais guère d'illusion sur la possibilité de "dialogue", mais me voir suspecter de malveillance est attristant, venant d'un intellectuel, censé incarner le recul, le souci de la compréhension des points de vue, plutôt que le jugement, et par conséquent avant tout soucieux d'impartialité.
Pourtant, à mon point de vue, la solution est là : comprendre avant de juger, sans discrimination positive !

Écrit par : gigi-3 | 11/08/2009

Je ne suis pas inquiète en ce qui me con-cerne, que l'Etat connaisse le nombre "exact" de burkas, nettement sous-évalué selon ceux qui vivent dans les quartiers "sensibles" qui se généralisent progressivement. Alors l'Etat ne devrait pas assurer sa mission de protection du territoire et ne pas s'inquiéter de l'islamisme et encore moins du terrorisme au nom du respect de la liberté privée ! Dans l'angélisme, on atteint le sommet !

Écrit par : gigi-3 | 11/08/2009

Bonjour monsieur,

Vous auriez pu nous épargner votre érudition ès Brassens. Beaucoup d'autre que vous le con -naissent aussi ( j'me marre), et çà ne con-fère(ouaf!) pas l'imunité.
Par pitié, monsieur, fichez la paix à Brassens et à Desproges, et voyez plutôt du côté de Sainte-Beuve : vous en êtes très proche.

Salutations Roger Mulot

Écrit par : MULOT Roger | 11/08/2009

Pardon, le dernier paragraphe m'avait échappé ! Vos distinctions sont en effet intéressantes basées sur la réversibilité comme critère de tolérance possible. En effet, le sati n'est pas réversible et donc vous l'auriez rejeté. Voilà un point positif.
Mais concernant la burqa auquel mon anonymat équivaudrait, il me semble que vous êtes en position de connaître l'identité qui se cache sous mon anonymat. Pour vous, propriétaire du blog je ne porte pas la burqua. C'est l'essentiel à considérer. Vous pouvez le vérifier quand vous voulez : mon adresse n'est pas bidon. Mais comparer l'anonymat sur internet au port de la burqua me parait tirée par les cheveux.
Comparaison n'est pas raison.
La burqua est peut-être réversible, mais il faut considérer si les idées qu'elle incarne sont réversibles ? Est-ce que le totalitarisme est réversible ? Sans doute, mais au prix de quelles souffrances, de morts, de crimes contre l'humanité, de génocides, de guerres civiles. L'union soviétique l'a amplement montré, le régime de Cuba, la Chine, l'Iran, etc. Chaque idéologie ou religion, séculière ou absolue, tend à vouloir s'imposer aux dépens des autres. La démocratie est faible en tolérant ses ennemis de tous bords, qui font d'ailleurs alliance entre eux en attendant de la subvertir. Comment pouvez-vous être si sûr que des populations musulmanes qui n'ont jamais réussi à amender leurs dogmes coraniques, négateurs de l'égalité des sexes, dans leurs pays d'origine, puissent se convertir à la démocratie occidentale alors même que l'occident ne leur parait intéressant que matériellement ? Vous êtes un grand rêveur !

Écrit par : gigi-3 | 11/08/2009

Cher Jean Baubérot
Les vacances ne vous valent rien. Ou votre lieu de villégiature manque de bikinis. Car quelle désespérance, dans votre « les « Rois des Cons » règnent sans partage » !
Peut-être le message de gigi-3 vous aura rasséréné. C’est simple, il y a l’abomination, « le totalitarisme », avec « L'union soviétique …, le régime de Cuba, la Chine, l'Iran, etc », et, à l’opposé, la Vérité, « la démocratie occidentale », à laquelle il faut « se convertir ». La contestation (démocratique) de 367 burquas suffirait-elle pour vous faire voir en noir notre antichambre du paradis ?
Ou il y a autre chose, le mal-être a des causes plus larges. Mais vous nous les cachez ! Comment pouvons-nous vous comprendre ? Serait-ce qu’elles sortent du cadre de la laïcité, objet de ce blog, ou que vos responsabilités professionnelles vous commandent la réserve ?
Pour avancer, je creuse dans mon crane. De fait, ce que gigi-3 nous dit, c’est absolument ce que m’a enseigné, dont m’a imprégné, l’école laïque. Avec quelques nuances, bien sûr : ainsi, à l’époque, l’Iran était en marche rapide vers la Vérité, grâce au Shah, son roi, notre ami (d’ailleurs installé au pouvoir à deux reprises par le camp de la Démocratie – GB en 1941, USA en 1953). La presse complétait largement le message : le Chah et Farah Diba à Courchevel, à Saint-Moritz… Quel couple éclairé et modernisateur ! Le Figaro du 24/2 m’apprend d’ailleurs que l’Elysée est toujours aux petits soins pour Farah. Noble France.
Jean Baubérot, vous avez été imprégné, vous aussi. Serait-ce qu’avec l’âge cette imprégnation protectrice se craquelle, se dissout, laisse passer le doute ? Souvenez-vous d’Eve et du Serpent : le risque est grand, il faut agir. Un bon lavage, une ré-imprégnation, je ne sais. Mais nous, vos fidèles lecteurs, nous ne pouvons vous aider, si vous ne nous en dites pas plus.
Bien à vous
Pierre Delmas

Écrit par : Pierre DELMAS | 12/08/2009

Mince,

Il fait chaud : le mal , ève et le serpent.Sur, ça fait peur.

Roger Mulot

Écrit par : MULOT Roger | 12/08/2009

J'avoue ne pas comprendre les dénonciateurs de la démocratie occidentale ! Voudraient-ils que leur liberté d'expression soit muselée ? Voudraient-ils voir leurs libertés individuelles entravées ? Voudraient-ils se prosterner devant un tyran face contre terre, pouvoir lui dire merci chaque fois qu'il ou l'un de ses représentants lui botteraient l'arrière-train, pour so bon plaisir ? J'avoue que ce genre de contestation me dépasse ! Je n'ai pas l'audace de penser que "la république islamique d'Iran" ou tout autre de ces infects régimes où la charia est peu ou prou appliquée aurait la préférence des détracteurs de la démocratie occidentale. Ou encore un régime coco quelconque. Alors je m'interroge : comment est-ce possible ?

Écrit par : gigi-3 | 13/08/2009

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