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17/08/2009

Le CATHOLICISME, CRITIQUE et DEFENSE DE la DEMOCRATIE

Deux parties dans la Note d’aujourd’hui : d’abord l’annonce

d’une conférence et d’un concert ;

ensuite une réaction à des commentaires des Notes précédentes.

 

D’ABORD LA CONFERENCE ET LE CONCERT :

“Les choix du catholicisme actuel : quel passé pour quel avenir ?”

Conférence de Claude Langlois

Claude Langlois va donner le SAMEDI 22 AOÛT A 16 HEURES à la FERME DE VILLEFAVARD (87190, à 15 km de la sortie 23 de la Nationale 20, par la N145, direction Bellac, puis une petite départementale à gauche) une conférence. Les choix du catholicisme actuel : quel passé pour quel avenir ? J’introduirai et je modèrerai cette Conférence. Le lendemain, 23 août, à 15heures 30 a lieu le 64ème CONCERT (toujours à la Ferme de Villefavard) avec l’ENSEMBLE VOCAL CANDOR VOCALISE.

Conférence et concert sont à entrée libre (participation aux frais par collecte). Si vous habitez ou passez vos vacances dans le coin, si vous avez l’occasion de prendre la N 20 pour « rentrer » de vacances, n’hésitez pas : le lieu est « magique » et les conférences et concerts que nous organisons sont toujours de grande qualité.

 

En complément, vous pouvez également visiter, toujours à la Ferme, une excellente exposition (entrée 4 €), ouverte de 15 à 19 h, tous les jours en août et le samedi et le dimanche en septembre:

Utopies et Paternalismes.

PATRIMOINES INDUSTRIEL ET TERRITOIRES SOCIAUX.

Photographies de Georges Fessy.

 

 

Claude Langlois est professeur émérite de la chaire « Histoire et sociologie du catholicisme » à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes. Il a été le fondateur, avec Régis Debray, de l’Institut Européen en Sciences des Religions (IESR), dont il a été le 1er directeur.

L’IESR forme des enseignants, mais aussi d’autres agents publics à une meilleure connaissance des religions, comme phénomène de société, d’histoire, de culture. CL. Langlois est aussi président d’honneur de la Section des Sciences religieuses de l’EPHE.

Claude Langlois a publié de nombreux ouvrages, dont sa thèse d’Etat sur Le catholicisme au féminin (Cerf). Il a collaboré à la monumentale entreprise dirigée par Pierre Nora sur Les Lieux de Mémoire.

Depuis une dizaine d’années, il s’intéresse également à la figure de Thérèse de Lisieux et aux représentations la concernant. Son dernier livre : Thérèse de Lisieux et Marie-Madeleine. La rivalité amoureuse (Jérôme Million, 2009) est une belle enquête (faite un peu à la manière d’un roman policier, par la découverte progressive d’indices) pour trouver la façon dont Thérèse de Lisieux se représentait le personnage de Marie-Madeleine, et les rapports de cette dernière avec Jésus.

Pour indiquer cela très rapidement, donc trop schématiquement, la figure de Marie-Madeleine permet à Thérèse de passer de la représentation d’un « Dieu justicier » à un « Dieu d’amour » ; et il y a un « affrontement » avec « sainte Madeleine », pour savoir laquelle est la plus aimée.

 

 

Présentation de la Conférence :

Le catholicisme, ces derniers mois, s’est trouvé sous le feu de l’actualité, à travers des propos et les décisions de ses responsables, notamment en matière de relation avec les « intégristes ». C’est la rançon de l’exposition médiatique et de la moindre maîtrise du pape actuel, en ce domaine, par rapport à son prédécesseur.

Mais ces péripéties masquent une question de fond, portant sur la lisibilité des choix actuels  d’un catholicisme en perte de vitesse et en quête de son identité. Or le projet d’avenir est inséparable du rapport que cette Confession entretient avec son passé. Le catholicisme cherche en fait cet avenir dans la relecture de son passé.

On peut le voir dans l’interprétation du Concile de Vatican II : celui-ci a-t-il constitué une rupture avec ce qui a prévalu jusqu’alors, comme l’indique la vison des acteurs qui l’ont fait aboutir, ou s’inscrit-il dans la continuité de la longue tradition conciliaire de l’Eglise, notamment les Conciles de Trente et de Vatican I comme Benoît XVI voudrait le faire prévaloir ?

 Or, dans les années du Concile Vatican II, les théologiens qui ont fait passer les réformes pastorales s’appuyaient sur la relecture des Pères de l’Eglise des premiers siècles de notre ère ; leurs opposants étaient souvent des « néo-thomistes », faisant de Thomas d’Aquin, le maître de la scolastique du Moyen-Age, le théologien de référence.  

 

On pourrait montrer que, dans des domaines aussi variés que le choix du célibat pour les prêtres (et autres choix quant aux moeurs et à la bioéthique), l’appropriation du passé monumental chrétien ou la création de nouveaux modèles de sainteté, etc, le passé impose ses choix, sans que, souvent, on s’en rende compte. Cela, sans compter le passé qui ne passe pas, dont on se débarrasse par la repentance ou par l’oubli.

Dans ce contexte, comment faire face à l’avenir, comment lutter à la fois contre la sécularisation en Europe et la concurrence dans le monde ? Comment réformer, comment proposer, comment évangéliser tout en conservant son identité propre ? Tel est le dilemme…

 

Conférence et débat promettent d’être passionnants.

Renseignements supplémentaires au 0555765992 ou au 0555765472

 

                                            ***

 

"J'avoue ne pas comprendre les dénonciateurs de la démocratie occidentale ! Voudraient-ils que leur liberté d'expression soit muselée ? Voudraient-ils voir leurs libertés individuelles entravées ? Voudraient-ils se prosterner devant un tyran face contre terre, pouvoir lui dire merci chaque fois qu'il ou l'un de ses représentants lui botteraient l'arrière-train, pour so bon plaisir ? J'avoue que ce genre de contestation me dépasse ! Je n'ai pas l'audace de penser que "la république islamique d'Iran" ou tout autre de ces infects régimes où la charia est peu ou prou appliquée aurait la préférence des détracteurs de la démocratie occidentale. Ou encore un régime coco quelconque. Alors je m'interroge : comment est-ce possible ?"

 

Voilà ce qu'écrit Gigi III dans son dernier commentaire. En effet, mes Notes ont induit beaucoup de réactions. Il me faudrait faire presque une Note-livre pour pouvoir répondre! Ce n'est pas la formule du Blog (déjà que certains trouvent mes Notes trop longues!). Mais je peux quand même donner une brêve réaction au commentaire que je viens de citer, et ensuite faire 2 propositions.

 

 

Ma réaction est la suivante : L’Iran était ces dernières années, un des pays très ambivalent. Il comportait des aspects dictatoriaux, comme l’imposition du foulard aux femmes, en même temps c’était un des pays de « culture musulmane » où la société civile prenait de plus en plus d’importance et où de réels débats commençaient à exister.

Maintenant le pouvoir iranien est en train de dériver vers un système dictatorial et totalitaire : les récents procès sont analogues aux procès staliniens, avec aveux extorqués, etc. Comme quoi, les totalitarismes, qu’ils prétendent être religieux ou athées, se ressemblent.[1]

Sur ce diagnostic, no problemo ! Nous sommes bien d’accord.

Nous sommes également d’accord : la démocratie et la liberté d’expression sont des biens très précieux qu’il faut sauvegarder.

Pouvoir dire ce que l’on pense, exprimer son désaccord, manifester sans risquer de se retrouver en prison ou sous la torture est effectivement inestimable.

 

Mais ne voyez-vous pas, Gigi III, qu’il existe une énorme contradiction dans vos propos ?

Car, à vous suivre, il faudrait renoncer au droit à la critique, précisément parce que la démocratie permet ce droit, et qu’en la critiquant, on se ferait complice des régimes qui la combattent !

Autrement dit : pas de liberté pour les AMIS de la liberté !

Eh non, ce n’est pas ainsi que la démocratie peut être vivante. Faire vivre la démocratie, c’est, précisément, le contraire : la pratiquer, exercer son droit à la critique, débattre, attaquer les conformismes sociaux qui tentent toujours d’uniformiser la pensée.

Si, en démocratie, il devient impossible de critiquer, sous prétexte que l’on peut le faire sans aller pourrir sous la paille humide des cachots, alors nous dérivons vers ce que j’appelle « la douceur totalitaire »

J’ai même eu un vif débat avec le philosophe Claude Lefort à ce sujet, il y a environ 10 ans. Je ne sais plus si je l’ai déjà reproduit sur le Blog. Si je ne l’ai pas fait, je le ferai, car ce débat me semble très significatif.

 

La démocratie (et la laïcité) est le roseau de la Fable de La Fontaine : elle ne rompt pas précisément parce qu’elle peut plier, qu’elle peut être ballottée à tous vents d’opinions et de doctrine sans être déracinée pour autant.

Vous voudriez une démocratie chêne, parce que vous croyez que c’est ainsi que l’on peut se défendre face aux pays totalitaires. Non, car alors on entrerait dans un engrenage où l’on finirait par leur ressembler.

 Ce sont les Etats totalitaires qui sont des chênes : ils semblent puissants face à la bourrasque, bien plus que les frêles roseaux. Mais un jour ou l’autre, leur manque de flexibilité, fait qu’une tempête les déracine. Ils rompent parce qu’ils sont incapable de plier.

DEFENDRE LA DEMOCRATIE, CONSISTE A LA FAIRE RESSEMBLER A UN ROSEAU, ET NON A UN CHÊNE. Et il en est exactement de même de la laïcité.

 

Aujourd’hui, je pense que nous nous trouvons face à un triple péril :

-  un péril permanent : il y a toujours eu des stéréotypes dominants qui ont cherché à s’imposer sans partage, des idées reçues idéologiquement orientées :

un exemple : au milieu du XIXe siècle, l’idée admise était que l »intelligence humaine avait principalement son siège dans les lobes frontaux du cerveau, plus développés (naturellement !) chez l’homme que chez la femme. On était mal pensant de prétendre le contraire.

Oui mais, certains mal pensants s’obstinèrent et montrèrent, à la fin du XIXe, par leurs recherches, que les lobes frontaux des femmes étaient plus gros que ceux des hommes.

Que croyez vous qui arriva ? Une nouvelle théorie dominante déclara, aussi satisfaite et sûre d’elle-même que l’ancienne, qu’en fait l’intelligence dépendait les lobes pariétaux, naturellement plus importants chez ces Messieurs !!!

ET IL FAUDRAIT ËTRE VRAIMENT NAÏF POUR REFUSER LE FAIT QU’AUJOURD’HUI, IL N’EXISTE PAS DES IDEES RECUES EQUIVALENTES qui paraîtront particulièrement stupides dans un siècle ou deux.

D’où mon injonction de la semaine dernière :  Résistez aux Rois des Cons.

 

Ce péril permanent est maintenant renforcé par 2 autres :

- l’aspect uniformisant du système médiatique de communication de masse : pour obtenir le maximum d’audience, il faut que le maximum de gens aient les mêmes affects, les mêmes réactions, les mêmes stéréotypes qui imprègnent leur cerveau, cela de façon immédiate.

La réflexion personnelle, c’est très mauvais pour l’audimat !

 

- la volonté de défendre un Occident menacé, ce qui risque induire le processus que je viens de dénoncer (faire comme si la démocratie était parfaite et que la critiquer devenait blasphématoire ; alors que la démocratie « est le plus mauvais régime excepté tous les autres » ; ce sont les régimes totalitaires qui se veulent parfaits, non critiquables.

 

 

Maintenant voilà ma double proposition :

La première à Gigi III qui, justement, depuis plusieurs Notes, s’est insérée dans le débat, a fait tellement de remarques, posé tellement de questions qu’il devient difficile de continuer le dialogue uniquement par le Blog.

Donc, je lui propose, si cela l’intéresse, soit d'indiquer ses coordonnées, soit, de façon plus discrète, de m’envoyer un mel à declarationlaicite@hotmail.fr et, en septembre, nous prendrons un pot ensemble, et nous pourrons discuter plus à loisir.

 

Mais comme elle est loin d’être la seule à faire des commentaires, j’ai une seconde proposition plus générale : est-ce que cela intéresserait les parisiens et assimilés (hélas, le lieu ne peut être que Paris) de participer à une petite rencontre autour du Blog et des débats qu’il tente de promouvoir ?

Seule exigence : que chacun/chacune apporte un truc soit à manger, soit à boire pour que la rencontre se termine de cette façon conviviale.

En 2005, j’en avais fait une pour les étudiants, autour de la loi de séparation. Il y a avait eu pas mal de monde. Il y avait eu 111 personnes selon les syndicats et 32,74 selon la police.

Mais la conjoncture était très favorable.

C’est pourquoi avant d’organiser une telle rencontre (qui pourrait avoir lieu de 17H30 à 19H30 ou de 18h à 20H un jour de septembre) j’ai besoin de savoir s’il y a des gens intéressés. Merci de l’indiquer en commentaire de cette Note ou par mel (à l’adresse déjà indiquée).

 



[1] Heureusement, des chefs religieux eux-mêmes, ainsi que d’autres, prennent (courageusement, vu le climat actuel) leurs distances avec cette dérive.

 

 

12:32 Publié dans ACTUALITE | Lien permanent | Commentaires (4)

Commentaires

Bonjour M. le professeur.

Je viendrai peut-être à cette conférence car je passerai mes vacances dans le coin (Connaissez-vous Châteauneuf-la-forêt?). Sinon votre rappel de l'hsitoire théologique de Vatican II, s'il n'est pas faux, est peut-être un peu simpliste. On pourrait classifier (en gardant à l'esprit que c'est une simplification!) les théologiens qui ont "fait" le concile en deux courants: les Pères de l'Eglise et... Saint Thomas! En fait, le néo-thomisme était plus riche qu'on pourrait le penser et était divisé (le mot est faible) entre les thomistes qui continuaient à le lire à la lumière des commentateurs "officiels" tels que Cajetan et ceux qui l'ont lu à la source, contre l'école qui s'était construite après. Le plus connu des thomistes classiques étaient sans doute Fr. Garrigou-Lagrange grand adversaire de la "nouvelle théologie." Pour les thomistes "révolutionnaires" ou plutôt "thomassiens", on pourrait citer Fr. Marie-Dominique Chenu (lire par exemple son homélie http://www.domcentral.org/preach/tasermons/4sermons1.htm à une époque où on commençait à enquêter sur lui... Ses choix des mots étaient donc tout sauf anodins), Fr. Yves Congar, P. Henri Lubac dont son livre "Surnaturel, Etudes historiques" fut un beau pavé dans la mare (pour faire simple, il montra que Cajetan, quasi le commentateur officiel, avait fait des contre-sens sur Saint thomas d'Aquin et que de là, l'école thomiste avait peu à peu figé le docteur angélique ) Je pense aussi à Karl Rahner, qui avait toujours lu et relu Saint Thomas d'Aquin et qui était certainement un des plus fins connaisseurs de son oeuvre.
Quant au premier courant qui renouvela la patristique, une recherche reste encore à faire sur les relations avec les thomassiens mais il est certain qu'elles furent profondes (Daniélou a par exemple co-fondé les Sources Chrétiennes avec Lubac). A ce propos, Ratzinger est plutôt du premier courant.
Une dernière chose, dans son fameux discours de Noël à la Curie, le pape n'a pas opposé "l'herméneutique de la continuité" à "l'herméneutique de la discontinuité", il a en fait parlé d'hérméneutique de la réforme dans le continuité. Benoît XVI est un homme qui choisit soigneusement ses mots. Le mieux est de le lire en entier: http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/speeches/2005/december/documents/hf_ben_xvi_spe_20051222_roman-curia_fr.html

Répnse: Merci de ce complément: la présentation d'une conférence est toujours brêve, donc schématique. Mais, justement, elle a pour but de donner un schéma, pas la totalité (avec les nuances) de ce qui sera dit.
Nous espérons vous avoir parmi nos participants samedi. J. B.

Écrit par : Bashô | 17/08/2009

Votre proposition de prendre un pot ensemble est généreuse et élégante, je vous en remercie vivement. Toutefois, je pressens que nos désaccords sont trop profonds, sans doute des tempéraments et des expériences de la vie trop différentes. Et précisément, vous qui défendez la démocratie, en prônant la possibilité de la critiquer, vous ne pouvez attendre de tous vos interlocuteurs qu'ils professent toujours le même avis que vous. La démocratie exige la pluralité des opinions mais je pense que la critiquer en tant que régime peut aboutir à amener à la dictature. Quand Allende a été assassiné, n'est-ce pas une dictature qui a profité de la vacance de pouvoir ? Quand la démocratie est faible, la population recherche la protection dans une dictature. L'Allemagne entre les deux guerres en a donné un autre exemple. A mon avis, on peut tout critiquer sauf le principe de la démocratie qui est le seul régime qui autorise la critique parce que fondée sur la liberté d'expression et le respect des droits individuels en général. Critiquer le régime démocratique, revient donc à remettre en cause les droits individuels et la liberté d'expression. Dans une démocratie, on peut tout critiquer mais on ne peut critiquer sérieusement la démocratie en tant que régime. On peut bien entendu remettre en cause tel fonctionnement pour y remédier, c'est ainsi que les Constitutions changent et se succèdent. On peut critiquer le fonctionnement de telle démocratie, bien évidemment mais pas de LA démocratie en général. Sinon, je n'y comprend plus rien et on nage dans la contradiction, genre : je scie la branche sur laquelle je suis perchée et je ne risque pas de tomber !
J'ai réfléchi sur les désaccords qui peuvent séparer sur la question de la laïcité et du péril islamique en particulier, sujet tabou. Pourtant, l'origine de nos malentendus se trouve là. Je pars du principe que l'islam porte une éthique moins égalitaire entre les hommes et les femmes que le christianisme et entre les croyants et les non-croyants et les autres mécréants, qu'il n'a jamais pu jusqu'à ce jour vraiment se réformer, sauf à refouler certains aspects qui ne manquent pas de faire leur retour en fonction des circonstances. La burka n'est pas un vêtement anodin, c'est un vêtement qui symbolise la position d'invisibilité dévolue aux femmes, conséquence de leur soumission totale aux homme, telle que définie dans le Coran. "Vos femmes sont vos champs de labour, allez y à votre guise", un hadith : "j'ai vu l'enfer, il était peuplé majoritairement de femmes qui n'avaient pas obéi à leur époux". L'islam ne pourra évoluer que très lentement, et à mon avis, il lui faudra plus d'un siècle pour y arriver, et ce ne sera pas sans douleur et bain de sang. Il suffit pour le présager de considérer la situation des minorités en terre d'islam : au Pakistan, des villageois chrétiens brûlés vifs parce qu'ils avaient profané un Coran ! Comment, malgré toutes ces horreurs que tout un chacun peut connaître en temps réel aujourd'hui, est-il possible de croire qu'il suffise que ces personnes musulmanes à partir du moment où leurs pieds ont foulé la terre occidentale sont guéries de leur terrible sectarisme ? C'est jouer avec le feu. Que s'est-il passé récemment en Algérie, en Afghanistan, en Egypte avec les coptes et la montée en puissance des frères musulmans ?Or, dans deux ou trois décennies les nouvelles générations seront majoritairement musulmanes.
Notre appréhension respective du phénomène "islam" est très différente, voire divergente, me semble-t-il, le sujet est tellement tabou qu'il est impossible d'en parler librement sous peine de passer pour un dangereux raciste ! Vous ne pourrez jamais vous-même vous exprimer sur ce sujet avec franchise, par éthique chrétienne, ce qui est tout à fait respectable. Pour une autre raison aussi : pour ne pas provoquer le péril, mieux vaut faire semblant de croire qu'il n'y en a pas et ainsi ceux qui inquiètent ne sont pas poussés à remplir les prédictions redoutées.
Ceci dit, je peux ne plus intervenir mais en ce cas, le principe de la démocratie est remis en cause. J'espère que vous ne me prenez pas pour un troll, c eque je ne suis pas, et j'ai trop eu l'impression que pour certains intervenants, il suffisait de ne pas penser comme eux et de le dire sans détour pour en être un. Un comble pour des gens qui selon votre interprétation ne critiquent pas la démocratie en tant que droit à la critique mais en tant que dysfonctionnant.

Écrit par : gigi-3 | 17/08/2009

Cher Jean Baubérot
1) Je suis tout à fait partant pour votre proposition de rencontre à Paris.
2) Le 11/8, dans une exhortation prenante, vous nous appeliez à « résister au roi des cons », aux « valeurs » de la « société dominante ». Etait-ce un chant du cygne ? Car, dès le 17/8, vous adhérez sans réserve au crédo sarko-kouchnerien sur l’Iran, « infect régime », comme le résumait gigi-3 : « Nous sommes bien d’accord », lui déclarez-vous.
Il m’aurait plu que, adhérant à un point fort du consensus dit « démocratique », et pour une accusation très grave, vous preniez soin de justifier, d’approfondir votre point de vue. Car vos justifications sont légères :
- Imposer le foulard aux femmes n’est pas en soi dictatorial. C’est du même ordre qu’interdire les seins nus sur Paris Plage. Question de conception de la décence. Et très différent de la burka, qui dissimule l’identité.
- Que le pouvoir iranien ramène l’ordre après des élections me parait nécessaire, et non dictatorial. Mon avis serait différent s’il y avait des éléments forts montrant une tricherie ayant pu inverser le résultat.
- L’aspect didactique donné par le pouvoir iranien aux récents procès ne me choque pas. Je préfère de loin le sort fait à Clotilde Reiss, libérée après des aveux en fin de compte assez crédibles, et un procès spectacle, à celui de Julien Coupat (et ses amis, affaire Tarnac), maintenu 6 mois en prison, pour rien, sous le prétexte de notre très « démocratique » secret de l’instruction.
Une fois n’est pas coutume, je ne partage pas votre avis sur l’Iran. Je vois ce pays comme un des espoirs de l’humanité : son rejet de l’emprise coloniale, la vigueur des débats sociétaux, l’intelligence de nombreuses réactions des responsables – par exemple, Khamenei refusant le 26 août d’accuser « les responsables des récents incidents d'être les subordonnés des (pays) étrangers », en l’absence de preuves –, la mise à l’œuvre des capacités constructives d’une société musulmane. Bref, l’apport d’une nouvelle voie dont tant de peuples ont besoin, et pour nous, le stimulus d’une contradiction.
Tout cela, bien sûr, est plus intuition (stimulée par la parti-pris flagrant de nos gouvernants) que certitude. Je cite ci-dessous à l’appui 2 articles récents :
Bertrand Badie (LEMONDE.FR | 21.08.09 ) : « On a trop vite pensé que le modèle occidental de gouvernement représentatif pourrait être universalisé, alors qu'apparaissent ses faiblesses, alors même que le débat démocratique s'essouffle, voire disparaît, en Occident, alors que les manipulations médiatiques vont partout en se renforçant. L'Europe occidentale a inventé la démocratie représentative au XIXe siècle : elle n'a pas su l'adapter, l'approfondir et l'enrichir pour la rendre compatible avec les données nouvelles de la mondialisation. Plus encore, et nous touchons là à l'essentiel, la démocratie, quelle que soit sa forme, est impossible si elle n'est précédée par un Etat constitué, une nation construite, un contrat social réel et une société minimalement pacifiée. »
Michel Onfray (Marianne du 15/08, p. 23) : « L’Occident dominateur, arrogant, belliqueux, guerrier, longtemps colonisateur sur le mode de l’occupation de territoires et de spoliation de populations musulmanes, continue à exercer sa tyrannie et sa domination, en imposant son mode de vie et la religion consumériste sur la totalité de la planète (…). On ne combat pas pour ses idées en les imposant par la force, en les imposants par les armes, ou en les installant par la séduction de la marchandise. Le choc des civilisations dont vous parlez a lieu, et l’Occident ne s’honore pas dans sa démonstration de puissance, d’arrogance et de mépris. On ne s’étonnera pas que des peuples opprimés, des populations humiliées, des individus bafoués, aillent chercher aujourd’hui recours dans le Coran, le livre de leurs ancêtres… »
Bien cordialement

Écrit par : Pierre DELMAS | 29/08/2009

Après avoir lu que l'Iran est "l'espoir de l'humanité", J'aimerais être sûre que l'on sache ce que recouvre le régime islamique iranien. Ci-dessous, quelques-uns des articles du code civil, en effet trés prometteurs :

"Les femmes mal voilées arrêtées en flagrant délit en public encourent une peine d’emprisonnement de dix jours à deux mois et 74 coups de fouet. Des amendes de 5.000 à 50.000 Toumans permettent d’échaper au sanctions (NB. Equivalent de 5 à 50€. Cependant le salaire d’un fonctionnaires est de 80 à 130 € et le niveau du seuil de pauvreté est à 250€).

La loi du talion appliquée aux meurtriers article 300 : Le prix du sang, dit diyé, est compensation qu’un meurtre doit payer à la famille de la victime. Le diyé est de moitié quand la victime est une femme (sa vie vaut moins chère).

Article 209 Si un homme tue un autre homme. La famille de l’assassin doit payer un diyé complet à la famille de la victime en échange du pardon. Si un homme tue une femme, la famille de l’assassin doit payer la moitié du prix du sang à la famille de de la victime pour éviter l’application de la peine capitale à l’encontre du meurtrier par la voie de Qessas [loi du Talion].

Article 258 Si une femme tue un homme, elle est passible de la peine capitale, sans avoir à payer le prix du sang.

Article 237 Le témoignage d’un homme vaut le témoignage de deux femmes, même dans le cas d’un meurtre prémédité.

Responsabilité pénale des enfants : Ils sont adultes devant la loi à partir de neuf années lunaires pour les filles et de quinze ans pour les garçons.

Article 223 Quand un adulte tue un mineur, il doit être châtié par le Qessas [ peine capitale selon la loi du Talion ]. Il sera gracié si l’assassin est le père ou le grand-père paternel.

Article 220 Le père ou le grand-père paternel qui a tué son enfant ou son petit-enfant est exempt de qessas. La peine est commuée en paiement du prix de sang, diyé, et en un châtiment corporel (coups de fouet). Si la mère tue son enfant elle subira le châtiment du Qessas.

Je savais que l'altermondialisme dans sa haine effroyable de l'occident et du capitalisme pouvait s'acoquiner avec l'islamisme, son ennemi juré, au grand dam des adversaires du "choc des civilisations". Mais je n'avais encore jamais lu une telle indulgence pour tant d'iniquités. Incohérence quand tu nous tiens !

Écrit par : gigi-3 | 30/08/2009

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