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29/03/2008

FEU LA LAÏCITE REPUBLICAINE

Nouvelle version de la fable du lièvre et de la tortue !

Avec le risque d’aller d’une religion civile à l’autre !

Vous me connaissez bien maintenant, cher z’internautes, et vous savez que, chez moi, la science la plus sophistiquée n’empêche pas la métaphore la plus parlante. De plus vous connaissez mon extraordinaire modestie qui fait que je rougis chaque fois (et c’est souvent !) que je m’autocite.

Allez, rien que pour vous, je vaincs ma timidité naturelle et je vous livre une autocitation, qui devrait vous plaire :

Il y a 2 ans, j’écrivais que la loi du 15 mars 2004 était susceptible de 2 lectures différentes :

La première, «pessimiste où elle apparaît le révélateur des crispations françaises, et peu produire un « communautarisme majoritaire » « catho-laïque » (en analogie avec, aux Etats-Unis, la rencontre des néo-conservateurs et de certains fondamentalistes protestants) ».

La seconde, « plus optimiste où, paradoxalement, cette loi ayant été une sorte d’orgasme républicain, (elle) favorise une détente et permet de s’engager dans une politique plus favorable à la diversité culturelle. »

« Une sorte d’orgasme républicain » ! Certains lecteurs en ont avalé leur dentier. Même que les assurances ont voulu me faire payer la note. Mais je sais bien que vous n’êtes pas ainsi, internautes adorés. Avouez que vous avez mieux compris que si j’avais écrit que cette loi pouvait constituer la « propédeutique à un changement de paradigme dans l’épistémè. »[1]

Or ça revient à peu prés au même.

Désormais, vous proposerez chaque soir à votre chéri(e) d’aller sous la couette, pour changer de paradigme. Vous verrez qu’il/elle y verra une manière fort agréable d’incarner la fameuse « laïcité positive ».

Mais comme le chanoine du Latran m’indique que je m’égare, je me remets derechef dans le droit chemin pour vous poser une angoissante question : et s’il fallait conjuguer les 2 lectures ?

Si avec Sarko Ier, co-prince d’Andorre, chanoine du… (ça, je viens déjà de le dire) et, accessoirement président de la République laïque, nous avions la double tentative  d’une politique plus favorable à la diversité culturelle et un communautariste majoritaire « catho-laïque », pimenté d’un peu de syncrétisme, pour être de sauce plus relevée que les repas chez la Reine ?

Les événements vont vite, en tout cas. Et, en un an, même pas, je trouve que la « laïcité républicaine » a pris un sacré coup de vieux.

Comme on dit, il s’est opéré un « déplacement des lignes ».

Rien n’est irréversible : une provocation style de celle du film que vient de sortir le député hollandais d’extrême droite et qui atteindrait son objectif en faisant que de la haine réponde à cette haine, une série d’attentats terroristes, etc peuvent redonner un coup de jeune à la dite laïcité républicaine.

Mais, précisément, elle me semble avoir bien besoin de heurs et de malheurs pour survivre.

En période calme, il en est autrement. Ce matin même, sur RFI, Joël Toraval, Président de la Commission consultative des droits de l’homme, indiquait que certains indices montrent que de plus en plus les Français considèrent les personnes issues de l’immigration non seulement comme une nécessité économique mais comme une richesse culturelle. Intéressant, non ?

Badaboum, la laïcité républicaine se casse la figure dans l’escalier de la diversité culturelle assumée

(chouette image, vous ai-je déjà parlé de ma candidature à l'Académie?)

Relevons un indice fort de cette dégringolade : l’usage social du terme de « diversité ». Fouinez dans les tréfonds de votre mémoire : il y a quelques années, on parlait d’ « immigrés », même pour des personnes de la seconde ou troisième génération.

Là, à propos des municipales, les médias vous ont parlé de « candidats issus de la diversité » (la plupart du temps, pour regretter qu’il n’y en ait pas plus : c’est vrai, la France avance souvent en regardant en arrière). « diversité » remplaçait « immigrés ».

Ce n’est encore le Pérou, mais ne faisons pas la fine bouche, c’est une étape.

Bien sûr, on pourra remarquer que « la diversité », c’est l’autre. Il y a les candidats pour lesquels on ne donne aucune précision (les normaux ?) et ceux « issus de la diversité ».

Au Canada, où on est moins faux cul qu’en France et où on ne cherche pas à se cacher derrière son petit doigt, on parlera de « minorités visibles ».

J’ai entendu des Français/Française qui se voulaient de gôche, bien antiracistes et tout et tout, trouver cette expression « horrible ». « Issus de la diversité » ne choque personne, or c’est simplement un euphémisme pour « minorités visibles ».

Bien sûr, je préfèrerais que l’on ait conscience que c’est tous ensemble que nous formons une diversité culturelle. Que chacun d’entre nous constitue un élément de cette diversité. Que la diversité, ce n’est pas l’autre, uniquement l’autre.

Mais avoir des convictions n’empêche pas d’être réaliste. Et je prétends que parler de « diversité » vaut beaucoup mieux que de parler « d’immigrés ».

Qu’il s’agit une étape dans la prise de conscience (douloureuse : c’est ainsi) par la France de son aspect durablement, irréversiblement pluriculturel.

 

Cette prise de conscience ne s’effectue pas dans l’altruisme, dans la pleine reconnaissance de l’autre, dans la sainteté, quoi.

Mais puisque les souvenirs-souvenirs de « mai 68 » sont à l’ordre du jour, je me rappelle de mon passé gaucho, la lecture de Lénine découvrant, un peu tard, que les gens ne sont pas des « saints », et qu’il avait projeté un système aux petits oignons, mais pour une population de saints,…

On sait ce qu’a engendré cette légère erreur de perspective !

Depuis la reconnaissance de la parité, le citoyen est sexué ; condition non suffisante mais nécessaire pour qu’il y ait une marche vers l’égalité femme-homme en politique. La reconnaissance que le citoyen possède une culture, une couleur de peau est une condition nécessaire, quoique non suffisante, pour lutter contre les discriminations.

Et cette première victoire, je pense qu’elle est due à un double facteur.

D’abord l’ambiguïté, l’ambivalence de la position des philosophes (dits) républicains eux-mêmes.

En effet, il faut savoir raison garder, ne pas les diaboliser même quand il est nécessaire de polémiquer avec eux. Ils ne me font certes pas de cadeau. Un jour la belle mère d’un de mes fils a assisté à une conférence de l’un d’entre eux où ce dernier a parlé de moi. Il parait de ce n’était pas triste !

Moi-même, j’ai rencontré moult fois des gens déstabilisés car, en m’écoutant, ils s’apercevaient que ce qu’ils entendaient ne correspondait absolument pas aux horreurs que certains (et certaines !) avaient écrit sur moi.

Ma réponse était : « lisez moi au lieu de croire connaître mon point de vue à partir de détracteurs. »

Mais, ne faisons pas la même chose avec eux, sachons que leur défense du « citoyen abstrait » se croit, se veut une défense de l’égalité.

Un de ceux qui a le mieux décrit la « laïcité républicaine » (en la confondant avec la laïcité française, alors qu’elle n’en était que sa forme dominante) est le philosophe québécois Daniel Marc Weinstock :

« En principe, il y a quelque chose d’admirable et d’attirant dans la conception française de la laïcité, affirme-t-il. Il y a derrière ce principe, dans sa forme la plus pure, un profond souci d’égalitarisme. En effet, si nous sommes, sur la place publique, tous dénudés de nos appartenances particulières, la possibilité d’iniquités perpétrées par les majorités religieuses ou ethniques à l’endroit des minorités disparaît. »

Il continue : « S’il en est ainsi en théorie, la pratique est tout autre. Force est de constater que la laïcité est devenue à bien des égards, en France, un moyen de dissimuler de telles iniquités. C’est que les symboles et les pratiques de la majorité peuvent toujours être présentés comme « neutres ». (…) Ils font, pour ainsi dire, partie de l’oxygène. Mais les marques de différence des minorités sautent aux yeux, et sont même amplifiées. »

 

Et il conclut : « Ce qui au départ devait être un principe permettant à tous les citoyens de disposer d’un statut égal sur la sphère publique devient un outil permettant à la majorité de faire valoir son poids numérique tout en se targuant d’un principe apparemment irréprochable. Il n’est donc pas étonnant que les relations ethnoculturelles soient aussi tendues en France, et qu’elles donnent lieu à des débordements comme ceux qu’ont connus les banlieues en 2005. »[2]

A force, une telle contradiction entre théorie et pratique devient de plus en plus intenable.

Les propos tenus par les dits philosophes républicains sont, sauf exception (comme Catherine Kintzler qui continue d’approfondir son sillon) devenus de plus en plus stéréotypés.

Alors certains changent (voyez Régis Debray), d’autres se recyclent et vont en Sarkozyland (voyez Max Gallo, ex-chevènementiste). D’autres, désenchantés, se taisent.

 On trouve alors une nouvelle vague de « républicains » qui cessent d’avoir la moindre ambition philosophique (Redeker en est un bon exemple, mais de façon moins primaire, plus brillante, Caroline Fourest se situe aussi dans une optique analogue), pour être dans la pure dénonciation de « l’obscurantisme », de « l’intégrisme », etc.

A cela, ils ajoutent l’affirmation que l’islamophobie n’existe pas au motif qu’on a le droit de critiquer la religion. Comme si critique et haine = pareil.

Comparez Redeker et compagnie à Catherine Kintzler ou à Pena-Ruiz, quelle dégringolade intellectuelle ! On est passé d’une pensée sur la laïcité, pensée trop abstraite, essentialiste, à un discours où le mot « laïcité » est évoqué de façon incantatoire, sans que la laïcité ne soit jamais pensée.

On ne trouve plus là de « laïcité républicaine » au sens intellectuel du terme.

L’autre raison est que, depuis 1989 et l’expression publique de cette « laïcité républicaine », celle-ci a subit le feu de 1000 critiques, montrant non seulement les contradictions dont parle Weinstock, mais aussi les erreurs manifestes, les reconstructions arbitraires, etc.

Alors ces critiques ne se situaient pas dans le spectaculaire médiatique, et donc elles ont été socialement moins visibles.

Ces critiques étaient, d’autre part, très diverses, elles s’effectuaient à partir de démarches intellectuelles et disciplinaires différentes (historiens, sociologues, politistes, juristes, philosophes, etc). Elle se prêtaient moins à vulgarisation et leurs auteurs ne constituaient pas une école.

Les philosophes républicains martelaient, chacun à sa manière, des leçons de philo apprises auprès de leur maître (un peu « gourou », en tout cas dans la façon dont ils s’en sont servi en répétant ses formules), Jacques Muglioni, doyen de l’inspection de philo.

On dit qu’il est fils de berger corse analphabète. Donc bien sûr, emblématique du citoyen abstrait, puis que l’handicap social et culturel de départ n’a pas empêché sa réussite.

Quoique ce n’est peut-être pas un hasard s’il est moins connu que B.H-L, né dans un panier doré.

Muglioni, en tout cas, a développé chez les philosophes républicains l’hostilité aux sciences humaines, considérées comme des concurrentes dangereuses pour le leadership intellectuel de la philo,… et le cours de philo en classe terminale.

Intérêt corporatiste et œillères intellectuelles ont fait bon ménage.

Et, en général, les débats contemporains de la philosophie ont été peu pris en compte. Cette école s’est montrée très franco-française.

Est-ce en se barricadant ainsi que la philo peut être vivante ? On peut en douter.

A mon sens, non seulement les critiques, mais les analyses faites depuis 20 ans, par de très nombreux spécialistes de sciences humaines, ont fini par saper les bases intellectuelles de cette philosophie dite républicaine.

Morale de l’histoire : nous venons peut-être de vivre la fable du lièvre et de la tortue.

Le lièvre a caracolé en tête, il s’est fait complaisamment admiré et photographié,… mais au final, l’obscure tortue l’a emportée.

Mais un combat à peine fini (et on n’est même pas sûr qu’il soit totalement fini), qu’un autre commence : celui de dire sereinement mais résolument Non à la laïcité positivo-sarkozyste.

Sarkozy a pris conscience de la diversité de la société française. Mais il veut la gérer en sauvegardant le lien social par une religion civile à l’américaine. Encore plus que le discours du Latran, le discours de Riyad est exemplaire de cette vision des choses.

Encore qu’il faille tenir compte des 2 discours, car le mari de Carla sait bien que la France n’est pas l’Amérique. C’est pourquoi ce qui a été dit au Latran correspond aussi à son projet.

De cela nous avons commencé à parler.

Nous en reparlerons bien sûr.

Mais je peux, dés à présent, vous annoncer une grande nouvelle.

Dans un peu plus d’un mois, le 2 mai exactement,

UN GRAND DUEL

va complètement éclipser les Jeux Olympiques (dont j’espère, que la France boycottera la cérémonie d’ouverture) :

LE DUEL JOHN RAWLS – JEAN-MARIE BIGARD

Témoin pour J. Rawls : Jules Ferry

Témoin pour J.-M. Bigard : Nicolas Sarkozy.

L’événement à ne pas rater !!!

Qu’on se le dise.

PS : Comme vous l’avez compris, c’est RFI, ce matin, qui m’a fait carburer. La suite du feuilleton : « Agnostique et croyant » est renvoyée à plus tard. Mais vous n’y couperez pas !

 

 

 



[1] Mon miroir me dit : « ce que tu causes bien, quand même ! ».

[2] D. Weinstock, « Pour le multiculturalisme canadien, contre la laïcité française », Diversité de foi, égalité de droits, Actes du Colloque du Conseil du Statut de la femme (Québec), 23-24 mars 2006.

28/03/2008

LA PLURALITE CULTURELLE A L'ECOLE

En attendant, dés demain, une nouvelle Note,

voici une annonce:

PARI(S) DU VIVRE ENSEMBLE - Édition 2008

à l'initiative d'Esther Benbassa & Jean-Christophe Attias,
avec Stéphanie Laithier, Sébastien Ledoux et Vincent Vilmain

LE MERCREDI 2 AVRIL,

À LA SORBONNE

Comment écrire

et enseigner

la pluralité culturelle

à l’école ?

le mercredi 2 avril, à partir de 9h15, à la Sorbonne, amphithéâtre Liard, 17 rue de la Sorbonne, 75005 Paris (Métro Odéon ou Cluny-Sorbonne).

Cette rencontre s'achèvera par un concert

09:05 Publié dans ACTUALITE | Lien permanent | Commentaires (0)

22/03/2008

DE J-P BRARD à A. ROUTIER: LE CLERICALISME DECHAINE

CHAMPAGNE POUR DOMINIQUE VOYNET, MAIRE DE MONTREUIL

HONTE A CECILE DUFLOT QUI CONFOND NEO-STALINISME ET GAUCHE

CONSEILS GENERAUX : BRAVO LA PARITE

 

AIRY ROUTIER, CLERICAL DE LA PIRE ESPECE

 

ESPRIT DE MAI, ES-TU LA ?

IL NE FAUT PAS ABANDONNER L’ANTICLERICALISME, MAIS L’ELARGIR

 

Dans une actualité où l'on ne trouve pas tellement de sujet de réjouissances, où la situation est même tellement bloquée qu’un parti peut gagner des élections sans avoir fait le moindre effort pour sortir du caca épistémologique dans lequel est embourbé, voila une nouvelle fort agréable :

La victoire de Dominique Voynet à Montreuil contre Jean-Pierre Brard « qui gère Montreuil en autocrate, dézinguant tous ceux qui présentent une menace pour son pouvoir » (Le Nouvel Observateur, 21/2/2008), qui se comporte en « potentat local » (Le Monde, 22 mars 2008) et qui est un ex soutien de l'invasion de l'Afganistan par l'Union soviétique.

La radio aujourd’hui même raconte la violence de la passation du pouvoir, et comment Brard s'avère un très mauvais perdant. Et dire que, si le PS ne l’avait pas sauvé, il ne serait plus député non plus.

Bon courage, Dominique, il va sans doute tout faire pour vous rendre la vie impossible.

 

 

J.-P. Brard a été communiste au temps où le parti était stalinien. Il joue actuellement un jeu de proximité et de distance en étant un député et, jusqu’à aujourd’hui, un maire apparenté communiste.

On pourrait penser à un réel changement. Mais les citations que nous venons de faire et tout ce que nous savons de sa pratique (cf ci après) montre qu’elle n’a pas changé. Beaucoup moins que celle de certains communistes qui sont restés membres de leur parti.

Etre apparenté communiste lui permet de cumuler deux avantages: d'une part se prétendre extérieur au PCF, un brin rénovateur, en fait, d’en être un représentant influent, qui bénéficie des accords au sommet que cette appartenance permet (pas à tous cependant. Alors pourquoi le PS le ménage-t-il autant? Pourquoi en a-t-il peur?).

Rappelons, en effet, que les socialistes, à cause de l’appareil de leur parti, ont fait alliance avec lui contre Dominique Voynet, ce qui, merde à la fin, décrédibilise beaucoup leurs critiques de Sarkozy.

Ce qui montre qu’un sérieux coup de torchon est nécessaire pour que ce parti redevienne de gauche.

 

 

Je l’écris d’autant plus volontiers que des fabusiens, et même Claude Bartolone d’après Le Monde, ont donné un coup de main à Voynet.

Les fabiusiens, ce n’est pas ma cup of tea.

Ils ont fait échoué le referendum sur l’Europe en nous promettant un plan B. Je n’ai pas vu apparaitre le moindre plan B, excepté une division néfaste pour le PS et la victoire de Sarkozy.

Ceci écrit, pas de dogmatisme. Bartolone, je l’avais apprécié quand j’étais au Cabinet de Ségolène Royal et qu’il était ministre de la ville et j’avais travaillé de façon intéressante avec son propre Cabinet. Et là,  pour une fois, je dis très sincèrement « Bravo » aux fabusiens qui ont aidé à libérer Montreuil.

 

 

Pour ce qui concerne le domaine de ce blog : la laïcité, Monsieur Brard m'apparait comme le type même du faux laïque.

Non pas qu’il soit un militant antireligieux. Pas du tout et c’est là qu’il trompe celles et ceux qui veulent bien être trompés. A l’Assemblée Nationale, il a fait adopter (par exemple) un amendement sur l’enseignement laïque du fait religieux à l’école.

Mais, on peut se poser des questions sur la manière dont il conçoit cet enseignement, car à la MIVILUDES (Mission Interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires), il a combattu les efforts qui étaient fait pour une approche plus rationnelle du phénomène des dites sectes, il a rendu la vie impossible à la sociologue qui était membre de cet organisme.

Il n’a pas supporté que l’on puisse envisager d’avoir recours à des démarches de type scientifique, universitaire, académique.

 

 

Et c’est, bien sûr, cet obscurantisme, cette impossibilité d’admettre qu’il existe une approche scientifique qui crée problème.

Une démarche scientifique qu'est-ce à dire?

Il ne s'agit pas d'une démarche infaillible, donnant des résultats sûrs à 100%, définitivement vrais, mais d'une démarche prenant ses distances avec les affects, les émotions primaires, les descriptions au 1er degré, s'appuyant sur les acquis de disciplines scientifiques et les complétant par des enquêtes vérifiées, bref dune démarche objectivante.

C'est ce refus d'une telle démarche qui montre, pour moi, qu’il s’agit d’un faux laïque.

Il n’existe pas de "richesse absolue". On ne va pas narguer un SDF, pour autant, en lui déclarant que, puisque la richesse absolue n’existe pas, il n’existe aucune différence entre un patron du CAC 40 et lui, qu'il n'a donc aucune raison de se plaindre!

Pourquoi alors, tellement d’imbéciles, même pas heureux, colportent l’idée qui traîne dans toutes les poubelles partisanes que puisque l’objectivité n’est jamais absolue, l’objectivité n’existe pas ?

 

 

J.-P. Brard aime la religion, style prêtres ouvriers. La religion progressiste. La religion qui est compagnon de route de la gauche. C’est son droit. Les religions un peu effervescentes lui sortent par les trous de nez. C’est son droit encore. Il déteste tout ce qu’il appelle « secte ». C’est son droit toujours. Je ne lui reproche absolument rien de tout cela.

Ce que je lui reproche, en revanche, c’est de se montrer incapable, quand il agit comme homme politique, de prendre la moindre distance avec lui-même, avec ses opinions et ses affects, voire ses fantasmes. C’est d’être incapable de la moindre gymnastique intellectuelle. Du coup, de déraper grave !

Et en toute logique, il s’est montré un maire fort peu démocratique.

(C’est exactement le même reproche que j’ai fait à l'encontre de Nicolas Sarkozy, lors de ces 2 discours au Latran et à Riyad : il a le droit d’avoir ses opinions et ses croyances : comme Président il doit s’adonner à la gymnastique intellectuelle pour pouvoir être un arbitre)

 

 

Bruno Rebelle, qui a moult efforts à faire pour mériter son nom,  a déclaré : « On a mal mesuré l’ampleur du rejet de la personnalité de Brard. » (Le Monde, idem) Mais il suffisait d’avoir un peu de conviction (de gauche), un brin d’éthique, un poil de sens démocratique pour le mesurer.

D'ailleurs les jeunes des cités proposaient un slogan simple à D. Voynet lors de sa campagne électorale: "Brard, y en a marre!" (Le Nouvel Obs, idem). Alors, M. le Pseudorebelle, un peu de démocratie participative,...

Car ce n’est vraiment pas glorieux, M. Rebelle, de vous être planté aussi lamentablement.

 

 

Monsieur Brard a déjà eu les honneurs du Blog.

Le 19 février 2005, il était élu, à l’unanimité de moi-même (beau score !), « Médaille d’or du Grand Bêtisier de la laïcité », pour avoir péter les plombs et interrompu des cultes de communautés protestantes haïtiennes (qui ont du quitter leur lieu de culte) sous le lamentable prétexte de vérifier les normes de sécurité.

Quand j’étais président de l’Ecole Pratique des Hautes Etudes, il y a eu une vérification des normes de sécurité de l’escalier E de la Sorbonne où nous donnons nos cours. Le responsable de la vérification a pris contact avec moi pour me dire : « Naturellement, elle aura lieu hors des heures de cours »

Or il y avait des cours du lundi matin au samedi midi. Et là, il y a juste un culte le dimanche matin. Et c’est juste à ce moment là que l’on a rien de plus pressé que de troubler une assemblée en prière !

Je ne devrais pas avoir à raconter mes aventures à l’EPHE. Je le fais car il y a des ignobles qui ont fait semblant de croire au prétexte de la nécessité des règles de sécurité.

 

 

J’avais écris dans mon Blog que c’était la 1ère fois depuis le Maréchal Mac Mahon que des cultes protestants étaient ainsi troublés par un représentant de la puissance publique. Un dirigeant du protestantisme m’a alors reproché d’avoir oublié une interruption de culte en 1943 par la gestapo !

Bien sûr, c’est un précédent historique, pas forcément une comparaison. Mais le fait d’interrompre un office religieux, condamné par l’article 32 de la loi de 1905, est un fait grave.

Et même une grave « dérive sectaire » que la MIVILUDES aurait du s’empresser de condamner si elle se montrait un minimum fidèle à son titre.

Et il est très significatif de l’état de la société française qu’aucun parti politique n’ait, à ma connaissance, condamné ce coup de force. Ah si cela avait été un islamiste, que n’aurions nous pas entendu !

Bref, à bon entendeur salut : désormais tremblez, faux culs pseudo laïques, car si vous obtenez la Médaille d’or du Grand Bêtisier de la Laïcité, il est clair que vous ne l’emporterez pas au paradis !

Morales de l’histoire :

1°La présidente des Verts, Céline Duflot a déclaré sur TF1 : « Dommage qu’elle (=Dominique Voynet) ait gagné contre un autre élu de gauche ». De gauche « un autocrate, dézinguant tous ceux qui présente une menace pour son pouvoir » ?

Madame Duflot, nous n’avons vraiment, mais vraiment pas les mêmes valeurs. Vous êtes une stal. en herbe, ou quoi ?

Vous avez en tout cas perdu une belle occasion, non pas de vous taire, mais de saluer le courage de Dominique Voynet qui a du affronter une campagne électorale extrêmement éprouvante.

Le courage politique, peut-être ne savez vous pas (encore ?) ce que c’est.

 

Mais peut-être faites vous la fine gueule parce que vous pensiez que Dominique était out et que la voila élue de façon très brillante ; c’est l’interprétation du Monde. Déjà apparatchik à votre âge, cela promet !

Vous soupçonnez aussi que certaines « voix de droite » se soient portées sur Dominique Voynet ?

Figurez vous que les gens de droite sont aussi des êtres humains. Ils ont même le droit de vote. Et même le droit de ne pas subir ad aeternam un autocrate. Etonnant, non?

Décidément, il vous faut apprendre la différence entre la pire politique politicienne et le politique.

 

Pourquoi ai-je l’air de m’acharner sur vous, alors que j’en veux autant au PS ?

Parce que si les Verts, sous votre direction aussi peu éclairée, deviennent aussi combinards, voire ripoux, que le PS en certaines occasions, alors c’est vraiment à désespérer de la gauche.

2 Seconde morale de l'histoire: Le cléricalisme n’est pas seulement religieux, il est aussi politique.

Le cléricalisme est là dés qu’un élu est incapable de faire la différence entre ses opinions, ses affects, ses fantasmes et quelque chose d’un peu objectivé, d’un peu rationnel, d’un peu de l’ordre du savoir.

Il faut porter haut et fort cette exigence de gymnastique intellectuelle (qui est beaucoup plus dynamique et va plus loin que le « devoir de réserve »).

Dans tous les domaines. Celui de la religion : c’est cela que l’on peut exiger laïquement des croyants. Non pas qu’ils soient d’un « islam modéré », ou d’un « christianisme modéré » : nous allons reprendre cet aspect la semaine prochaine, avec la suite du feuilleton: "Agnostique et croyant".

Disons tout de suite que de tels slogans (sur la nécessité d'une religion "modérée") m’apparaissent particulièrement absurdes.

Mais pour que les « croyants » ne soient pas des cléricaux qui veuillent imposer leurs croyances aux autres, pour qu’ils puissent comprendre que les autres peuvent être différents, en ont le droit, il faut qu'ils effectuent de la gymnastique intellectuelle.

L’exigence anticléricale face à la religion ne porte pas sur le contenu des croyances mais sur la manière de se comporter quand on est croyant.

 Dans le domaine politique, il faut avoir la même exigence anticléricale. Et notamment en matière de laïcité, où tellement d’élus se trouvent dans le 1er degré le plus primaire, et non presque aucun savoir sur la chose. Il faut dire que ce n'est pas du côté de la direction de leur parti politique qu'ils vont trouver de l'aide.

Un dernier mot sur le politique : 101 président de Conseils généraux viennent d’être élus…DONT 4 FEMMES. Les politiques sont très féministes face à l’islam. Conséquents avec eux même, ils font beaucoup d’efforts pour promouvoir la parité.

On comptait 3 femmes présidentes de Conseils généraux. Hourrah, nous en avons 4 désormais.

Mais attention, un féminisme aussi débridé peut s’avérer menaçant pour l’égalité des sexes elle-même. Rendez-vous compte : si l’on continue la progression des femmes présidentes à un rythme aussi échevelé, en 2149, c’est à dire dans moins d’un siècle et demi, et le temps passe si vite !, nous aurons 51 présidentes de Conseils généraux contre… seulement 50 présidents.

Notre belle Marianne y survivra-t-elle ? Il n’est nullement trop tôt pour se poser la question. Mobilisons nous, que diable : objectif : le retour à 3 présidentes de conseils généraux dans 3 ans. 2 dans six ans, une dans neuf. Et dans 12, entre hommes!

 

Enfin, dernier objectif visé par mon armoire à poison de cette semaine : Airy Routier. Vous savez ce journaleux qui a publié le fameux (ou pseudo) SMS, qu’il n’a jamais lu, mais dont une source sûre dont il ne veut pas révéler la provenance, mais dont il est sûr que…

(Moi je ne connais pas ce Routier là, mais une source extérieure absolument sûre, dont naturellement je ne peux donner la provenance, m’a révélé qu’il ne s’agissait que qu’un sinistre crétin. D’autant plus que, moi, on m’a donné l’info gratis et je ne fais pas cela pour réaliser un scoop nul  et me faire de la pub!).

Routier s’est fait remonter les bretelles par l’intelligente et belle Carla (tribune du Monde, 20 mars) et il a osé dire sur le 13 Heures de France Inter que de toute façon, elle n’avait pas à le juger. Il ne pouvait être jugé que par des journalistes, et non par « des gens extérieurs » (sic) (à la profession).

Voila là, le propos typique du clérical : circulez profanes, vulgum pecus, vous n’avez rien à dire. Vous n’avez surtout pas le droit de nous contester, nous les clercs, qui vous dominons légitimement !

Certains ont été impressionnés par l’assurance avec laquelle Routier prétend que le SMS est vrai.

Mais il ne peut pas dire autre chose, sinon il se coule complètement. Et comme la plainte a été retirée après ses excuses, il peut prétendre cela sans risque.

En tout cas, ce n’est vraiment pas propre de présenter ses excuses parce qu’on mouille dans sa culotte. Et ensuite, quand il n’y a plus de plainte, de les retirer de fait en jouant le fier à bras en toute impunité.

Nicolas, tu vois, une bonne leçon de « morale de l’instituteur » ne ferait pas de mal à un tel malotru.

Dire que son comportement est inélégant est une sacré litote !

 

Et puis, que le SMS soit vrai ou faux, on s’en fout. De toute façon, c’est vraiment dégueulasse, ce que vous avez fait, Airy Routier. Bien sûr, Carla, elle, est obligé de dire : c’est dégueu parce que c’est faux. Mais vrai ou faux, selon moi, c’est tout autant dégueu !

Vous me donnez l’envie de payer un détective privé pour aller dénicher les cadavres qui existent dans les placards bien fermés de votre vie privée, les exhiber au grand jour et, surtout, vous mettre dans la mouise par rapport à votre dulcinée actuelle, en lui révélant toutes vos turpitudes réelles ou supposées!

Vous l’auriez dix mille fois mérité, vous et tous les fouille-merde de votre espèce.

Bon, je n’ai pas de fric à dépenser pour cela, recevez alors simplement l’expression de mon plus profond mépris.

 

 

Car, de toute façon, votre information est complètement fausse au sens du Nouvel Observateur.

Il faut, précise la Charte que vous avez signée, "présenter les faits avec la plus grande rigueur et la plus grande honnêteté. Tout information doit être recoupée et vérifiée. La rumeur doit être bannie, la citation ananyme évitée et la source indiquée aussi précisément que possible."

UN TEL TRAVAIL PERMET AU JOURNALISTE DE NE PAS ETRE CLERICAL.

Nous retrouvons là, précisément, la démarche d'objectivation dont il été question au début de cette Note.

Mais vous, je vous ai soigneusement écouté, vous n'avez pas dit un mot prouvant que vous avez suivi cette démarche. Il est clair que vous avez fait tout le contraire.

Et le journaliste de France Inter s'est montré bien complaisant car il ne vous a rien demandé dans ce sens.

 

Puisqu’on commence la célébration de Mai 68, Dany le Rouge, qui savait causer, parlait alors de « crapule stalinienne » ; il faudrait utiliser aujourd’hui l'expression de « crapule cléricale ».

Car Mai 68, il faudrait moins le célébrer, et plus pratiquer son esprit dans ce qu’il avait de meilleurs

Avant de céder moi-même sans doute à cette complaisante célébration et de vous raconter (peut-être) en quoi j’ai été un acteur de Mai, je lance ce mot d’ordre : « célébrer moins pour pratiquer plus ! »

Le meilleur de l’esprit de Mai est, à mon sens, d’avoir étendu la lutte anticléricale contre tous les cléricalismes. Aujourd’hui il ne faut pas abandonner la lutte anticléricale, mais la pratiquer que le cléricalisme soit religieux, politique, médiatique, médical, enseignant, universitaire,… La liste n’est pas close.

Allez, Dominique Voynet a gagné, contre tous les sectaires qui l’ont combattue. C’est chouette, alors champagne….

 PS : Je n’ai jamais le temps de faire des Notes sur tous les sujets intéressants. Ainsi j’aurais voulu aborder la question de l’occupation chinoise au Tibet. Faute de l’avoir fait, je vous recommande l’ouvrage de Raphaël Liogier : A la rencontre du Dalaï-Lama, qui vient de praître chez Flammarion.

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15/03/2008

PEUT ON ETRE AGNOSTIQUE ET CROYANT ?

I  QU’EST-CE QUE LE SYMBOLIQUE ?

Je reviens de Varsovie, où j’ai parlé de la laïcité devant un public qui allait de la présidente de l’Union Rationaliste à des catholiques traditionalistes. Et, à peine revenu, j’ai été interviewé hier soir, pendant deux heures, sur le « phénomène religieux », par une philosophe et un médecin, à Radio Libertaire (89.4), dans le cadre de l’émission « Raison présente » que l’Union Rationaliste a à cette radio, tous les second vendredi du mois.

Ces deux interventions m’ont amené à préciser certaines choses, dont je voudrais reparler ici.

 Je partirai de la réflexion critique que m’a faite un professeur polonais. En substance, il a déclaré ceci : « vous parlez beaucoup de liberté de conscience et de choix personnel. Fort bien. Mais ce n’est pas ainsi que les choses se passent : un bébé né à Dresde à 25% de chances d’être catholique et un autre né à Cracovie, 90% de chances d’être catholique. »

Fort intéressante objection. Elle n’existe pas dans le seul domaine de la religion d’ailleurs : un couple habitant le Limousin a 2 fois moins de chance de divorcer qu’un couple habitant l’Ile de France. Et on ne peut pas, pour autant conclure que les habitants du Limousin savent mieux aimer que les Franciliens !

Effectivement, un sociologue sait bien qu’au départ existent des déterminations sociales, socio-historiques : le pourcentage de chances d’être catholique n’était sans doute pas le même à Dresde il y a 50 ans. Mais s’il a fallu inventer la laïcité, c’est aussi parce que des individus n’ont pas été le reflet de leurs déterminations sociales.

Ils ont transgressé ces déterminations, se sont convertis d’une religion à une autre, ou sont devenus « mécréants »,… L’obtention de la liberté de conscience, n’a pas été une décision de philosophes enfermés dans une tour d’ivoire. Elle est de résultat de durs combats historiques, de réclamations (parfois au prix de sa vie) du droit à l’individualité, au choix personnel.

Quand on né, on trouve du déjà là. Nous allons en reparler.

Dans l’émission « Raison Présente », beaucoup de questions passionnantes m’ont été posées, dont celle-ci, au début de l’émission :

« Ce besoin de rites et de sacré décelé dés la préhistoire, peut-on dire qu’il persiste aujourd’hui parce qu’il appartient à la nature humaine, ou en d’autres termes, l’homme est-il en son essence un animal religieux ?

« Régis Debray, dans son rapport de 2002 sur L’enseignement du fait religieux dans l’école laïque, a-t-il raison d’écrire : « Tournent les idoles, mais l’axe du manège, l’incurable croyant, reste toujours disponible pour un nouveau tour de foi » ? Ou est-ce plus banalement qu’une question de crédulité, c'est-à-dire de manque d’esprit critique qui doit s’amender avec l’avance de la civilisation ? »

Et plus tard dans l’émission, de nombreuses autres questions, dont celles-ci :

« Partie de rites collectifs très stéréotypés et externalisés qui s’imposent aux individus, la religion s’intériorise et s’adresse à l’individu plus qu’au groupe. Vous dites vous-même dans (votrelivre) Les laïcités dans le monde que la religion tend moins à être un système de normes, qu’un systèmes de ressources. Qu’entendez-vous par là ?

« Vous ne faites pas mystère de votre appartenance à l’Eglise protestante, quelle assistance vous apporte la pratique religieuse dans votre vie d’homme moderne ? 

« Les religions ont-elles fait plus de bien ou plus de mal dans l’histoire des hommes ? »

Je voudrais relier ces questions à la réflexion critique du prof. de Varsovie.

Je partirai de la demande : l’homme est-il un animal religieux ? Je répondrais que, pour moi, l’être humain est fondamentalement un animal symbolique et qu’un des grands problèmes des sociétés modernes consiste à avoir oublié, rejeté dans l’impensé, cet élément essentiel de l’humain.

La religion est un concentré de symbolique, mais le symbolique ne se réduit pas au religieux.

L’importance des structures symboliques est le point aveugle de nos sociétés. Mais que faut-il entendre par « symbolique » ?

Dans sa signification originelle, le symbole était un bout de bois coupé en deux, dont ayant des aspérités (en Grèce, une pièce de monnaie coupée en 2 a ajouté la philosophe). Lorsque 2 tribus se croisaient, elles vérifiaient si le bout de bâton que possédait chacune d’entre elles pouvait se raccorder à l’autre.

Si les 2 bouts de bâtons s’emboîtaient, cela signifiait que les 2 tribus provenaient de la même origine. Cette origine commune en faisait des alliées, elles pouvaient collaborer pacifiquement, se partager le territoire.

Si ce n’était pas le cas, ces tribus se considéraient comme étrangères l’une à l’autre. Tout pouvait alors advenir, y compris la guerre.

Le symbole montre donc que nous ne vivons pas dans un monde ex nihilo, dans un univers historiquement et socialement vide que nous inventerions chaque jour. Il existe de l’antériorité, du déjà là qu’il faut décrypter.

Le symbole en effet possède une certaine matérialité : dans le cas présent : être un bout de bois, avec des aspérités. Mais un ignare ne trouvera aucune valeur à ce bout de bois. Il en existe des milliers d’autres dans la forêt. Il le jettera donc sans se rendre compte de la portée de son acte. Car l’important dans le symbole, ce n’est pas sa matérialité, mais sa signification.

C’est pourquoi, quand on jette le bout de bois – symbole, il vous revient en pleine figure, tel un boomerang !

Mais aucun membre de la tribu ne jettera un tel bout de bois, car chacun d’entre eux sait que s’il ressemble à mille autres, en fait il est unique et essentiel au devenir du groupe.

Le symbole connote donc l’antériorité, d’historicité de notre présent : J’ai déjà recommandé, aux Internautes de ce blog, l’ouvrage de l’excellent sociologue Henri Hatzfeld : Naissance des dieux, devenir de l’homme[1].

Hatzfeld indique l’enfant voit, entend des « objets symboliques », des gestes, des chants, des paroles qui composent tout un univers, avant de commencer à les comprendre : « Les symboles forment une demeure ou un milieu au sein duquel l’enfant se développe, et sa formation progressive, celle de sa  pensée et de sa sensibilité, s’effectue à l’intérieur de ce cocon nourricier. (….) Ces objets pleins de sens sont du reste mélangés aux objets naturels et, également, à ces objets techniques que l’homme se forme lui-même, comme des objets symboliques, pour son usage. »

 

 

Et Hatzfeld poursuit : « Ainsi la pensée n’est-elle nullement une affaire individuelle. Elle ne l’est pas, parce qu’elle ne pourrait pas se produire sans ces objets symboliques dont nous sommes dotés par la tradition et grâce auxquels nous pouvons penser. Le langage est assurément le plus remarquable de ces objets et systèmes d’objets » (pages 16-17).

 

Il me semble que nous avons, là, avancé dans la réflexion sur l’enfant qui naît à Dresde et celui qui naît à Cracovie. Par ailleurs, nous avons des éléments de réponse à la 1ère question de l’émission de «Radio Libertaire.

Loin d’avoir « avancé » dans une connaissance rationnelle de la croyance, la « civilisation moderne », de manière dominante, a développé l’analphabétisme social concernant le symbolique.

 

 Nous avons confondu rationnel et fonctionnel.

Poursuivons notre métaphore : nous avons pensé que les aspérités de chaque bâton n’avaient rien de fonctionnel. Nous avons donc effectué une production industrielle massive, rentable, à faible coût, de beaux bâtons bien lisses. Cela s’est avéré efficace et, sur beaucoup de plans (ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain !) cela a permis d’indéniables progrès.

Mais (et il en a déjà été question dans ce blog) la conjonction des progrès (des progrès scientifique, technique, social, moral), du bien être et du bien vivre ne s’est pas produite. Et actuellement, on nous bassine du « devoir de mémoire », d’ « héritage », de « racines », comme s’il fallait retrouver quelque chose d’irrémédiablement perdu.

 

Avec nos innombrables bâtons bien lisses, nous vivons une crise de la réussite. Sans le savoir (en refusant même de le comprendre), nous avons socialement perdu le sens du symbolique, la compréhension du lien qui existe entre la réalité que nous pouvons voir et entendre (où dont les médias nous parlent à tout bout de champs) et celle qui nous échappe.

 

Nous avons délibérément voulu ignorer que nos bouts de bois bien lisses perdaient la signification essentielle que donnaient les aspérités. Qu’un bout de bois – symbole n’était pas un bout de bois ordinaire et dont l’usage se réduisait au prosaïque.

Ce symbole possède un sens qui déborde la réalité actuelle, empirique, renvoie à une autre réalité, à une autre signification que sa matérialité immédiatement constatable par tout un chacun.

Nous avons perdu notre capacité herméneutique, notre capacité d’interpréter et de comprendre. Nous avons construit un vaste univers social fruste, primaire ou les actions et réactions se situent au premier degré.

 

Avec nos bâtons rabotés, tous formatés à l’identique, et dont nous ne savons plus que faire tant ils transforment notre planète en vaste poubelle, nous somme un peu comme quelqu’un frappé par une idiotie profonde, incapable d’utiliser les objets qu’il a autour de lui. Un amnésique qui n’a plus prise sur la réalité qui l’entoure.

La réussite matérielle des sociétés modernes se double d’une faillite symbolique.

Cette faillite…..

(à suivre)



[1] Presses Universitaires de Strasbourg,  2007.

11/03/2008

Le PARI(S) DU VIVRE-ENSEMBLE

EN ATTENDANT UNE NOTE PLUS CLASSIQUE, en fin de semaine

Voici, pour les Internautes parisiens et franciliens:

LE PARI(S) DU VIVRE ENSEMBLE - Edition 2008

À l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale

L’ÉCOLE À LA RENCONTRE DE LA PLURALITÉ CULTURELLE

19 mars et 2 avril 2008

L’École, qui se voulait creuset de l’intégration, est en panne.

Comment faire aujourd’hui de la diversité à l’École, souvent présentée comme un problème, un véritable tremplin éducatif et de mobilité sociale ? Comment concilier les exigences de la mémoire et de l’Histoire, affirmations identitaires et intégration républicaine ? Quelles expériences concrètes ont-elles déjà été menées avec succès, en France et à l’étranger ? Comment parents, éducateurs, chercheurs, éditeurs, membres de la société civile peuvent-ils conjuguer leurs efforts pour mettre en œuvre une pratique pédagogique de la pluralité culturelle équilibrée et épanouissante pour tous les élèves ?

Ce sont là les questions auxquelles tentera de répondre cette deuxième édition du Pari(s) du Vivre-Ensemble, initiée par Esther Benbassa et Jean-Christophe Attias, directeurs d’études à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes et lauréats 2006 du Prix Françoise Seligmann contre le racisme, et organisée par un groupe d’enseignants du secondaire et de jeunes chercheurs, Stéphanie Laithier, Sébastien Ledoux et Vincent Vilmain, avec la collaboration de Laurence De Cock, Sophie Ernst et Renaud Farella.

Les deux journées programmées donneront la parole à une cinquantaine de personnalités et acteurs de terrain issus de tous les horizons et allieront, comme c’était déjà le cas en 2006, débat citoyen et offre culturelle (film, exposition, concert) :

- Le 19 mars, à 17h30, à l’UNESCO, salle XI, 7 place de Fontenoy, 75007 Paris (Métro Ségur, Cambronne ou Ecole militaire): L’École et l’immigration.

- Le 2 avril, à 9h15, à la Sorbonne, amphithéâtre Liard, 17 rue de la Sorbonne, 75005 Paris (Métro Odéon ou Cluny-Sorbonne): Comment écrire et enseigner la pluralité culturelle à l’école ? Grande journée de débats, suivie d’un concert.

.

Entrée libre et gratuite sur les deux journées

Programme complet sur www.parisduvivreensemble.org

Organisé avec le soutien de Ville de Paris, Région Île-de-France, UNESCO, Cité nationale de l’histoire de l’immigration, Ligue de l’enseignement, Historiens et géographes, Fondation Seligmann, Après-Demain, Services culturels de l’Ambassade des Etats-Unis, EPHE, Centre Alberto Benveniste, IRIS,

et en partenariat avec Libération, France Culture, France Ô, Le Monde de l’Éducation, Rue89, Respect, Beur FM, Bondy Blog.

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07/03/2008

PLUS QUE DEUX MOIS....

DANS DEUX MOIS, L'EVENEMENT DE L'ANNEE...

ET MEME DU QUINQUENAT:

L'EVENEMENT QUI VA COMPLETEMENT CHANGER

LA VISION SARKOZYENNE

DE LA LAÏCITE ET DES RELIGIONS.

QU'ON SE LE DISE.

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05/03/2008

OUTRE-MER ET LAÏCITE. UN LIVRE ROMPT LE SILENCE

La laïcité, un principe à géométrie variable dans l'Outre-mer français

A propos de l’ouvrage qui vient d’être publié sous ma direction et celle de Jean-Marc Reynault RELATIONS EGLISES ET AUTORITES OUTRE-MER DE 1945 A NOS JOURS aux Indes savantes (22, rue de l’Arcade, 75008 Paris, mail : contact@lesindessavantes com ; site http:/.www.lesindessavantes.com).

Cet ouvrage est issu d’un colloque qui s’est tenu à Paris, en avril 2005, à l’occasion du centenaire de la loi de 1905. A ma connaissance, c’est le seul colloque qui s’est intéressé à la laïcité outre-mer. D’une manière générale, je trouve que l’hexagone néglige beaucoup trop l’outre-mer. Il faudra y revenir.

Je Vous donne d’abord le compte rendu qu’en a fait un des contributeurs Y. Fer sur son site (yannickfer.hautetfort.com). Comme il est spécialiste de la Polynésie française, c’est surtout cet aspect là qu’il développe. Il est d’autant plus intéressant qu’il se trouve lié présentement à une actualité politique (retour de Gaston Flosse au pouvoir, dans une alliance paradoxale avec le parti indépendantiste qui le combattait depuis fort longtemps). Mais j’ajoute ensuite un petit complément, ainsi qu’un exemple concret sur ce que peut nous apprendre la Martinique, quant à « l’intégration ».

Voila d’abord le texte de Y. FER :

C'est l'article 1er de la Constitution qui l'affirme: "La France est une république indivisible, laïque, démocratique et sociale". La laïcité, principe fondateur de la république française, suppose à la fois la neutralité de l'État à l'égard des religions et le cantonnement - au moins relatif - de la religion dans la sphère privée.

Autrement dit, selon l'excellente formule de Khaled Benchir, "Il faut que la loi puisse préserver la foi aussi longtemps que la foi ne prétend pas dire la loi" (1).

Alors que les relations entre églises et autorités politiques en France font à nouveau débat depuis les déclarations, disons déconcertantes, de N. Sarkozy, notamment lors des discours prononcés au Vatican le 20 décembre 2007 et devant le Conseil consultatif de Riyad (Arabie Saoudite) le 14 janvier 2008, le détour par l'Outre-mer français sème encore plus le trouble: saviez-vous que la loi de 1905 de séparation de l'église et de l'État n'a jamais été appliquée en Polynésie française? Qu'il existe à Mayotte un statut civil de droit musulman? Et jusqu'à quel point les relations entre coutume, État et Église catholique à Wallis et Futuna sont-elles compatibles avec l'article 1er de la Constitution? Autant d'excellentes questions explorées par le livre collectif édité par Jean Baubérot et Jean-Marc Regnault, qui vient de sortir aux éditions Les Indes Savantes.

Ces articles, rassemblés à la suite d'un colloque organisé en avril 2005 à l'IESR (Institut européen en sciences des religions), couvrent l'ensemble des départements, territoires, pays et autres collectivités de l'Outre-mer français à l'exception de Saint Pierre et Miquelon. Ils analysent, au-delà des relations entre institutions religieuses et politiques, les pratiques politiques et les perceptions de la laïcité des Français d'Outre-mer.

La Polynésie française a droit à un chapitre particulièrement étoffé, avec cinq articles. J.-M. Regnault revient d'abord en détail sur l'état quasiment inextricable de la législation en vigueur en Polynésie française, où le tribunal administratif a souvent été amené à trancher entre les interprétations divergentes du représentant de l'État (haut-commissaire de la république), du gouvernement local et des églises.

Une législation qui, telle qu'elle est appliquée, autorise par exemple le gouvernement local à subventionner les activités des églises ou encore oblige l'église protestante à soumettre la composition de son conseil d'administration à l'agrément du haut-commissaire...

Daniel Margueron, dans l'article suivant, apporte un éclairage intéressant sur la manière dont la notion de laïcité est comprise au sein du protestantisme en Polynésie française. Les responsables d'église interrogés soulignent que, même s'il est désormais admis qu'il y a des domaines de la vie sociale où la religion n'a pas sa place (l'école laïque, en particulier), il n'y a toujours pas de mot dans la langue tahitienne pour traduire "laïcité".

 "En Polynésie", dit le président de l'église protestante ma'ohi (EPM), Taarii Maraea, "nous n'avons pas connu l'histoire, le contexte qui a créé cette notion de laïcité, apparue en Europe au cours du 19ème siècle.

Bien au contraire, c'est une notion étrangère au vécu polynésien, mais c'est quand même une notion importante pour la Polynésie, une notion sur laquelle le protestantisme doit amener sa réflexion car la Réforme a porté les germes de la laïcité. Nous devons donc être porteurs d'une laïcité à la polynésienne et la faire vivre car notre pays a besoin de tolérance, de cette conscience de liberté." (p. 131-132)

Ce point de vue a conduit T. Maraea, en 2004, à prendre position contre la présence d'un crucifix dans l'enceinte de l'assemblée de Polynésie française, un crucifix alors accroché (et finalement décroché devant les réactions qu'il a suscitées) par le nouveau président de l'assemblée Tony Geros (ci-contre), indépendantiste et catholique. Une position de l'EPM que Bruno Saura, dans son article sur les interactions des espaces politique et religieux en Polynésie française, analyse aussi comme une réaction face à la progression du catholicisme à Tahiti.

En tout cas, la laïcité a bien été invoquée au cours de ces controverses, parfois par  des hommes politiques qui y ont vu une façon habile de s'opposer aux indépendantistes en se parant des habits de la "modernité" pour mieux les renvoyer à un supposé archaïsme, mais aussi par des responsables politiques sincèrement convaincus, comme Nicole Bouteau ou Heiura-les verts.

Gwendoline Malogne-Fer revient justement, dans un autre article de ce chapitre polynésien, sur les difficultés rencontrées par l'église protestante dans ses tentatives de redéfinition des relations entre église et politique, à travers la décision prise en 1996 (et appliquée pour la première fois lors des élections municipales de mai 2001) d'interdire aux diacres, évangélistes et pasteurs d'être candidats à un mandat politique.

Elle montre à quel point cette décision a été mal vécue et combattue par beaucoup de paroissiens, notamment dans les petites îles où la conception traditionnelle selon laquelle les diacres sont des autorités morales utiles à la gestion des affaires publiques est encore très forte.

Mais cette conception a aussi servi d'appui aux partis politiques, notamment le Tahoeraa Huiraatira de Gaston Flosse, pour enfermer les responsables d'église dans des rapports d'allégeance et de clientélisme dont l'église a souhaité s'extirper. Dans le même temps, elle apparaît toujours plus politique par ses prises de position sur l'indépendance, le nucléaire, etc.

Il faut donc se désengager d'un côté pour pouvoir espérer jouer de l'autre un rôle de "sentinelle vigilante" capable d'interpeller la société et les autorités politiques.

Enfin, j'ai (= Y. Fer) participé à ce livre en analysant les relations entre pentecôtisme et politique en Polynésie française, en montrant notamment comment les assemblées de Dieu, si elles ont été à leur début étroitement contrôlées, voire freinées par les dispositifs de régulation étatique du religieux (en particulier le refus de visas aux missionnaires étrangers), sont finalement apparues à un moment donné au gouvernement local comme un partenaire utile pour mettre en place des politiques explicitement chrétiennes à destination des jeunes.

Le ministre de la jeunesse et des sports du gouvernement Flosse, Reynald Temarii (élu en 2007 vice-président de la FIFA), déclarait ainsi en 2002, à propos de la subvention accordé par son ministère au concert de rock évangélique du chanteur canadien Luc Dumont:

 "Contrairement à la métropole où la laïcité empêche ce genre d'initiative, nous pensons que la foi peut aider au développement de l'enfant et des jeunes".

(J.B. : laissons naturellement à L. Dumont la responsabilité de cette prise de position)

Fin du compte-rendu de Yannick Fer)

Mon petit complément

Donc, tous les TOM-DOM sont étudiés dans cet ouvrage, à part St-Pierre et Miquelon. Faute de pouvoir citer tous les articles j’en retiendrai 3

-Celui d’Emile Poulat qui donne une vue d’ensemble sur l’application et la non application de la loi de 1905 à ce qui était à l’époque l’Empire colonial français. Poulat nous donne donc de très précieuses informations, y compris sur les nombreux territoires qui ne se sont séparés de la France.

Poulat effectue ensuite un zoom sur le département la Guyane qui reste régie par une ordonnance de Charles X, de 1828 : le catholicisme y est (et lui seul) officiellement un « culte reconnu ».

-Celui de Prosper Eve sur la Réunion. Il porte sur la situation de 1945 à 1975 de ce département français) et montre qu’à cette époque (l’évêque actuel a un état d’esprit très différent ; il a notamment proposé une diversification des jours fériés religieux.) l’Eglise catholique renonçait difficilement à ne pas contrôler la société civile.

A noter que le département de la Réunion compte environ 600000 hindouistes, ce qui fait que cette communauté est, en France, aussi nombreuse que les bouddhistes et presque aussi nombreuse que les juifs.

Celui d’Hugues Béringer sur Mayotte : « un statut civil de droit musulman dans la République : legs colonial ou modernité du droit à la différence ? ». le titre est ,à lui seul éloquent. Je vous laisse donc le découvrir.

On fait silence sur Mayotte. Dernièrement, j’ai demandé au documentaliste d’une société de production qui avait fait un film assez ‘scénario catastrophe’ sur la « charia », pourquoi il n’avait pas été question de Mayotte : réponse : « j’y avais pensé, mais on m’avais demandé de faire du sensationnalisme, et il n’y avait pas là matière à sensationnalisme. » Donc Mayotte fait partie de cette réalité invisible ; sa faute : le calme !

Et, pour terminer, un exemple concret concernant le département français de La Martinique.

Dimanche prochain il y aura, là comme ailleurs, le élections municipales (et cantonales). A la télévision, il y a eu un débat rassemblant les candidats d’une commune nommée Les trois îlets. Et c’était très intéressant car les différentes têtes de listes parlaient des « métro » (c'est-à-dire des métropolitains qui sont installés de façon temporaire ou plus stable à La Martinique) un peu à la manière dont on parle des Maghrébins en France : c’est bien qu’ils soient là, cela fait partie de la « diversité », mais « ils forment des ghettos », ils « doivent s’intégrer »… et ne le font pas assez. Pour un peu il aurait été question de « communautarisme » !

La différence étant que les « métro » sont plus aisés (voire riches) que la moyenne des martiniquais et que leurs « ghettos » sont volontaires, ce sont des quartiers de belles villas qui surplombent la mer.

  

 

       (1) Déclaration faite lors de son audition par la commission "Les socialistes et l'individu", 3ème forum de la rénovation du parti socialiste français (20 janvier 2008).).