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04/11/2006

TIENS, VOILA DU BOUDIN: LA SUITE ET LA FIN DU RAPPORT OBIN, OUF!

Cher(e)s Internautes,

Comme promis, la suite et la fin du « Rapport Obin » ; quelques commentaires sur l’ouvrages qui le publie et, enfin, un dialogue avec celles et ceux qui ont fait des commentaires, soit sur les dernières Notes, soit sur mon livre L’intégrisme républicain contre la laïcité.

I Le Rapport Obin (suite et fin)

Nous avons vus dans les 2 dernières Notes (cf. ci après : comme le monde est tête à l’envers ; les Notes du Blog le sont aussi) les carences du Rapport Obin (Rapport de l’Inspection de l’Education Nationale sur Les signes et manifestations d’appartenance religieuse dans les Etablissements scolaires) et comment ces carences aboutissent logiquement à un obscurantisme fonctionnel.

En effet, le Rapport en vient à désavouer l’ « apport de connaissances historiques et/ou philosophiques » sur la laïcité donné dans certains IUFM et voudrait que l’on concentre cet apport sur « les religions et les groupes qui influencent aujourd’hui les élèves ». Comme le note très justement Esther Benbassa (p. 266), un tel apport (surtout après le refus de l’enseignement de connaissances un peu plus distanciées) risque fort d’avoir en « arrière fond la projection d’un certain nombre de fantasmes véhiculés par la propagande antimusulmane ». Ceci est d’ailleurs confirmé par l’analyse interne du rapport qui cite un ouvrage polémique de journalistes de Charlie-Hebdo et passe sous silence des analyses d’ordre scientifique d’universitaires et de chercheurs.

 

Un chouia d’insistance encore sur la gravité de ce refus d’un apport de connaissances historiques, sous prétexte qu’elles seraient abstraites et inutiles pour aujourd’hui. Les Inspecteurs feraient bien de lire Mona Ozouf et ses travaux sur l’école laïque de la IIIe République. Cette grande historienne nous apprend que les instituteurs laïques, s’ils estimaient « que le but de l’éducation n’est pas d’immerger l’enfant dans l’eau-mère de sa culture d’origine », se montrèrent également convaincus, « que les êtres humains n’ont de densité et de substance que par la collectivité à laquelle ils appartiennent » et qu’il n’existe « aucun enseignement efficace qui ne s’appuie sur les intérêts immédiats des enfants, sur les voisinages et sur les fidélités. »

Et Mona Ozouf nous apprend aussi que les instituteurs « ont souvent été des passeurs entre deux cultures »[1]. Ils ont pris appui sur les particularités et ne les ont pas combattues ;  elle conclut que leur pratique laïque « tissée de compromis et d’accommodements (a été) fort éloignée du modèle intégriste qu’on s’est remis aujourd’hui à vanter (…comme) antidote aux particularismes et communautarismes qui menacent notre société. (…) Au total ils ont vaincu en eux ce qui, depuis Sieyès, est une tentation du républicanisme français : unir mais en excluant l’élément impur ou gênant. Eux ont su hiérarchiser c'est-à-dire ne pas exclure.[2]».

 

Depuis Sieyès (c'est-à-dire les débuts de la Révolution française) : eh oui, on ne vit pas dans l’immédiat et le scoop (c’est pourquoi, prétendre qu’il faut seulement enseigner des connaissances sur l’aujourd’hui me paraît stupide) ; on vit (sans en avoir forcément conscience) dans l’historicité, dans une pesanteur d’histoire, et si l’Education Nationale d’aujourd’hui n’est pas aussi vigilante que celle d’hier, elle tombe, cul par-dessus tête, dans cette « tentation du républicanisme français » : vouloir « unir en excluant l’élément impur ou gênant ». L’absence de mise en perspective, de démarche d’objectivation, d’intégration des allusions un peu critiques dans les propositions, de hiérarchisation dans les incidents rapportés font que le Rapport ne peut qu’être influencé par cet « intégrisme » que décrypte Mona Ozouf.

En effet, j’aurais voulu terminer l’analyse du Rapport en donnant des aspects positifs, mais ceux-ci sont tronqués.

D’abord, le Rapport consacre une seule page sur les 75 qu’il compte (en enlevant les annexes) aux établissements « parmi les plus exposés » qui  « ont su traiter avec une remarquable efficacité les tentatives dont ils ont été l’objet » (p. 370). Une page sur 75 ! Pourtant le non-événement pacifique est un construit et il aurait été diablement intéressant d’analyser avec minutie comment s’effectuent les « éléments de ces réussites ». Cela aurait donné une autre tonalité au Rapport. Celui-ci se contente de quelques indications sommaires, où manifestement les auteurs ont sélectionné ce qui allait dans leur sens et où ils n’entrent absolument pas dans le concret dont ils nous abreuvent par ailleurs. On nous parle d’un « important travail collectif en interne » : quel est-il ? On aimerait avoir des exemples. On nous dit : « jamais de transaction sur les principes ». OK mais peut-être alors des transactions sur ce qui n’est pas vraiment de l’ordre des principes, non ? Etc.

Ce n'est pas par hasard que le Rapport accorde aussi peu d'importance à ce qui est pourtant essentiel : la construction d'une situation maitrisée par l'ensemble du personnel éducatif. En effet, le postulat de leur "enquête" était , dés le départ, complètement orienté idéologiquement, et donc réducteur. "Nos hypothèses de départ étaient que les manifestations d'appartenance religieuses, individuelle et collective, avaient tendance à se multiplier et à se diversifier, avec une rapidité et une dynamique forte" (p. 296). On peut donc dire que nos Inspecteurs chéris ont trouvé ... ce qu'ils estimaient savoir dés le départ.

Outre qu'une enquête sérieuse ne doit JAMAIS procéder ainsi, mais doit toujours ce donner les moyens d'infirmer son hypothèse de base, il faut remarquer qu'ils  ne se posaient pas la question clef de la maîtrise de la situation par certains établissements et des moyens mis en oeuvre pour y parvenir . Or c'est cela le plus intéressant. Que la situation soit difficile, OK (mais pour des tas de raisons objectives qu'il aurait fallu mieux mettre en lumière), et cela a déjà été indiqué à diverses reprises (sans que l'on ne puisse jamais cependant savoir vraiment ce qu'il en est, car pour le savoir il faudrait utiliser une autre méthode que l'accumulation d'exemples). La véritable enquête (et ce ne sont pas des supérieurs hiérarchiques qui ne sont pas des chercheurs qui pourraient la mener) consisterait à savoir pourquoi certains établissements sont débordés et pourquoi d'autres ne le sont pas.

Ensuite, il y a dans le Rapport 6 lignes qui auraient pu constituer le début d’une mise en perspective, l’amorce d’une analyse, mais qui, malheureusement, tournent court. Le Rapport écrit : « La réalité semble bien, en effet, être la suivante : pour la première fois dans notre pays, la question religieuse se superpose –au moins en partie- à la question sociale et à la question nationale ; et ce mélange à lui seul détonnant, entre en outre en résonance avec les affrontements majeurs qui structurent désormais la scène internationale. » (p. 364).

Voila qui est intéressant. On peut, bien sûr, débattre sur ce diagnostic qui aurait du être complexifié (ainsi on ne saurait parler de la « question nationale » sans insister sur le fait qu’avec la construction de l’Europe et la mondialisation/globalisation, le développement d’outils technologiques permettant une communication de masse à l’échelle de la planète, cette « question » est en complète mutation). Mais au moins là, on trouve une certaine mise en perspective, qui aurait pu engendrer une analyse. Malheureusement ces lignes sont complètement isolées dans le Rapport : elle n’informent en rien l’exposé des faits, elles n’informent pas non plus les propositions faites[3].

II, l’ouvrage : L’école face à l’obscurantisme religieux (ou le rapport Obin se trouve en  "Annexe")

Il n’est donc pas étonnant que ces 6 intéressantes lignes ne soient pas reprises dans l’ouvrage qui, AVANT de nous donner le Rapport lui-même, en fait le commentaire, l’interprétation. Publié sous le titre significatif de L’école face à l’obscurantisme religieux, avec l’indication en couverture que le Rapport est « un rapport choc », bref avec toutes les règles de l’inflation idéologique qui conduit à la délégitimation de l’enseignement scolaire (les pompiers sont donc des pyromanes !), le livre manipule le Rapport à qui mieux mieux.

On nous livre 20 commentaires, de « personnalités » (dont certaines le sont uniquement grâce à la méthode Coué !) soigneusement choisies. Près des ¾ versent dans l’inflation idéologique (quelques autres sont plus nuancées, mais on sait très bien que la règle médiatique basique est que les propos « chocs » frappent plus que les autres) et elles citent le Rapport en le tirant vers la dramatisation que celui-ci prétend vouloir éviter. « Pitié pour les filles » ; « Les compromis suicidaires » ; « La colère et le dégoût » ; « Le communautarisme voilà l’ennemi ! » ; « Un climat d’intimidation permanente » ; etc : voilà quelques titres bien alarmistes pour mettre le lecteur dans l’ambiance (avec, ensuite, un contenu conforme au titre !) et neutraliser les précautions indiquées au début du Rapport lui-même. Je ne développe pas : feuilletez cela sur le comptoir d’une librairie, vous serez édifié(e).

Juste deux exemples, tirés de la prose de Jean-Paul Brighelli.

Le premier montre la manière dont on met le lecteur en condition avant de publier le Rapport Obin : « le rapport Obin énumère cette mise en tutelle  {des jeunes femmes} morale et physique avec une insistance et une précision telles que l’amateur de thriller satisfera à sa lecture, sa fascination pour l’horreur » (sic) (p.97).

Le second exemple, typique des références idéologiques au passé, auxquelles le  Rapport donne un monopole puisqu’il est contre l’apport de connaissances historiques : Brighelli met ensemble la laïcité scolaire des lois Ferry et des lois Combes (p. 100), comme s’il s’agissait de la même laïcité, alors qu’il s’agit de deux types divergents de laïcité et que la « laïcité intégrale » des partisans de Combes se définit explicitement CONTRE les accommodements de la laïcité de Ferry. Mais nos orthodoxes laïques veulent cacher qu’il a existé différents types de laïcité.

    

D’une manière générale, dans la majorité des commentaires, la méthode est toujours sempiternellement la même : accumuler des exemples (certains cités 3 fois pour bien en imprégner le lecteur), exemples extraits du Rapport ou ajoutés à lui, exemples toujours donnés au premier degré, de façon littéraliste, sans aucun décryptage ni pondération. C’est cette méthode qu’emploie d’ailleurs, dés son long exposé mis en tête du livre, un de ces deux éditeurs, Alain Seksig racontant des « Choses vues à l’école laïque (1989-2006)».

 

 Il faut dire et redire que l’accumulation d’exemples, que chaque auteur rapporte de la façon qui l’arrange (et Seksig, très naïvement, polémique contre le « vain et sot projet » de profs qui font raconter leur « vécu » à leurs élèves, p. 22 et 35, alors qu’il passe son temps à raconter le sien, voire celui des autres –cf. p. 23, 39s, 42,… !!) et sans que l’on puisse vérifier le moindre dire, ne constitue en rien, pour les sciences humaines, une preuve de quoi que ce soit.

Il existe des règles minimums à respecter et sur lesquelles (comme le dit le Rapport 0bin p. 370, mais uniquement contre les élèves !) on ne peut « transiger ». Bien sûr, Seksig est assez futé pour que ses divers souvenirs n’aillent pas tous dans le même sens, mais (on l’aura compris) il ne s’agit pas de récuser ou d’approuver des contenus. Non, c’est l’approche elle-même, le genre littéraire adopté qui n’est pas pertinent.

 

Seksig ne respecte pas les règles minimales qui feraient de son propos un exposé de l’ordre d’une démarche de connaissance. Ainsi, il fait parler et croit réfuter (!!!) des personnes, auxquelles il s’est bien gardé de demander de rédiger un  des 20 commentaires, comme Wieviorka et moi-même (pages 43-47 pour M. W. et 23-27 pour votre très humble serviteur). Faisant comme si nous n’avions jamais écrit d’ouvrages sur les questions qu’il traite, Seksig cite un entretien donné par Wieviorka à un mensuel, et pour moi il se réfère à des propos oraux que je lui ai tenus, qu’il raconte selon un vague souvenir qui ne correspond pas au mien (ce qui montre que ses « choses vues » sont à prendre avec de longues pincettes)[4]. Il offre ainsi à ses lecteurs deux réfutations monologues : c’est plus facile bien sûr en nous réduisant au silence qu’en nous donnant la possibilité de nous expliquer, mais cela montre que quand Seksig parle de «la mauvaise foi voire la manipulation » (p. 29), il tient des propos totalement boomerang !

Aller un peu d’humour : avant de me mettre en scène de façon tendancieuse, Seksig me définit comme membre de la Commission Stasi « le seul à s’être abstenu lors du vote final sur la proposition d’une loi sur la laïcité scolaire » (= la loi d’interdiction des signes religieux). Cette précision montre qu’il veut informer ceux qui ne me connaissent pas. Le faire de cette seule manière (un engagement) est très significatif : rien sur le fait que je suis titulaire de la seule chaire spécialisée sur la laïcité dans l’enseignement supérieur français ; rien sur le fait que j’ai écrit une bonne demi-douzaine d’ouvrages sur la laïcité, bref rien sur les raisons qui ont fait que j’ai été membre de la commission Stasi. Pour lui, ces raisons n’existent pas. Cela signifie sans nul doute que, selon lui, j’ai été membre de cette Commission uniquement parce que je suis extraordinairement sexy et adorablement mignon. Mesdames internautes, tenez vous le pour dit !

 Les éditeurs, voulant une caution sociologique du Rapport Obin, l’ont  demandée à Dominique Schnapper : ils ont bien fait car elle se montre très complaisante : devant dire (bien sûr) que le Rapport n’a pas de validité quantitative, elle prétend qu’il s’agit d’une « recherche sur le terrain que les spécialistes appelleraient qualitative » (p. 279). Vraiment ? Quand on multiplie (comme le fait le Rapport) l’usage de formules comme « on a parlé de… », « on nous a dit que… », « nous ont été décrits comme…», « dans telle cité… », « dans tel lycée… », « il ne semble pas… », etc dans quel genre littéraire sommes nous ? Certainement pas dans la recherche qualitative. Le qualitatif ne permet JAMAIS de connaître indirectement des faits, par ouïe dire: le qualitatif permet d'étudier le discours des personnes que l'on questionne. Or un des (multiples) aspects frappants de cette "enquête" est que jamais les élèves sont questionnés. On parle d'eux, mais ce qu'ils pensent, on ne veut pas le savoir. Comment voulez-vous, dans cette optique, que leurs actes fassent sens?

Vraiment du « qualitatif » de cet ordre (cf. aussi tout ce que j’ai déjà indiqué précédemment) permettrait-il à un étudiant d’obtenir un master ? Pas chez moi, chère Dominique. Il revient donc à Esther Benbassa, une des deux voix dissidentes (sur 20 contributions) que se sont autorisés, dans leur (trop !) grande largeur de vue les éditeurs, d’effectuer les indispensables critiques qui s’imposent (p. 258ss) : certaines rejoignent en bonne part les miennes, d’autres les complètent.

Deux remarques conclusives :

Pour devancer tout de suite (je cite) « l’erreur ou la mauvaise foi de ceux qui récusent la validité de ce rapport au prétexte qu’il pourrait être récupéré politiquement » (présentation, p. 15), Anne Coulon, multiplie les références sur ce qui est dit du « terreau social  sur lequel se développent ces évolutions » (p. 178ss.) (cf. ma 1ère Note). Mais les bonnes intentions des auteurs ne ont pas en cause, seulement on ne fait pas un bon Rapport avec de bonnes intentions et si les éditeurs avaient été honnêtes dans leur choix de « personnalités », c’est ce que beaucoup auraient souligné. C’est par ses faiblesses intellectuelles et par son instrumentalisation avec l’inflation idéologique qu’effectue l’ouvrage qui le publie, que ce Rapport fait le jeu de l’extrême droite. Ce n’est pas par la mise en lumière de faits (si seulement ils étaient mis en lumière !!!)

 

Autre remarque : alors que les auteurs du Rapport ne veulent pas que l’on donne aux futurs profs des connaissances historiques sur la laïcité, et sans critiquer cela en aucune manière, Seksig affirme à la fin de son propos que « il n’est [pas] de tâche plus urgente (…) que de revenir aux sources de la laïcité républicaine » (p. 49).

Contradiction ? Hélas je ne le pense pas car l’importance donnée aux « souvenirs, souvenirs… » (selon le titre d’une chanson des années yéyé ; vous voyez moi aussi j’ai des souvenirs !), l’absence complète de références aux ouvrages qui traitent des sources de cette laïcité, le fait qu’aucun historien de la laïcité ne soit parmi les 20 « personnalités » (non plus que d’islamologues, de sociologues de la religion, etc… d’ailleurs) et ne puisse donner une analyse de ces « sources », tout cela montre qu’il s’agit de la « laïcité républicaine » selon l’idée reçue dominante (on ne cherche pas à savoir quelles sont ces fameuses « sources » qu’il faut pourtant retrouver de toute urgence).

 

C’est, dans ces conditions, pour que cette idée reçue dominante ne puisse pas être mise en cause que la Rapport polémique contre les maigres connaissances historiques données aux futurs profs. Lyssenko pas mort ! Derrière ce mépris du savoir, cette coupure avec la culture universitaire et avec la recherche, derrière cet obscurantisme fonctionnel existe une volonté d’emprise idéologique. Encore une fois, dans cette voie là, nul doute que l’institution Education Nationale ne soit pas capable d’apporter les solutions que les défis actuels imposent. Voilà, s’il ne se produit pas un réveil des intelligences, ce qui nous promet un Rapport Obin bis (d’un émule, bien sûr), dans 10 ou 20 ans. L’obscurantisme n’est pas forcément là où on le croit.

PS : Damned ! Une fois de plus, je me suis laissé entraîné, j’ai été plus long que prévu et donc, si j’en ai au moins fini avec ce satané Rapport Obin, je n’ai plus le temps d’écrire la IIIème partie prévue, de dialogue avec les Internautes. Ce sera pour la prochaine fois.

Mais, quand même, voici 2 poires pour la soif :

D’abord, la nouvelle formule de ce Blog est un beau succès : 5631 visites en octobre. Environ 200 souvent les jours de semaine et un peu moins le week-end : petits coquins : est-ce que vous allez sur ce Blog pendant votre travail ? Vous ne serez ‘pardonnés’ que si vous faites du bouche à oreille pour faire connaître ce Blog à vos amies et amis. Notamment, les Notes sur le Rapport Obin intéressent des profs qui tombent sur le le Blog par une chance hasardeuse. Alors faites que 'on ne viendra plus sur le Blog par hasard' (mais grâce à vous)..

 

Ensuite, on m’a demandé ce que je pensais de la dernière loi sur le génocide arménien, et plus globalement de ce type de loi. Toujours à la pointe de l’actu., je vous livre la future loi que nos députés ne vont pas manquer d’adopter, à l’unanimité plus 4 voix. Elle provient d’un distingué collègue universitaire (si, si) dont je livre les initiales : a. h. :

Proposition de loi : Exposé des motifs : Vu le texte biblique affirmant que lorsque Il " vit que la méchanceté des hommes était grande sur terre (…) l'Eternel se repentit d'avoir fait l'homme sur la terre  [et dit] J'exterminerai de la face de la terre l'homme que j'ai créé " (Genèse 6,5). Ce qu’Il fit promptement en provoquant le Déluge ; L’Assemblée nationale adopte la loi suivante : Article unique :

« La République reconnaît le génocide de l’Homme provoqué par le Déluge. Toute négation sera punie d’une lecture obligatoire de la Bible ou au choix, dix cours de natation ou de secourisme. »

  



[1] Cette pratique des instituteurs était d’autant plus possible que la politique de l’administration  incitait les enseignants à faire carrière dans leur département d’origine. Ainsi, pour prendre un exemple, la leçon d’histoire qui cherchait à faire comprendre l’état de la France à la veille de 1789 s’effectuait souvent à travers le Cahier de doléance de la paroisse ou du baillage de la localité des élèves. Ainsi les « morceaux choisis » de littérature du cours de français comportait, la plupart du temps, les gloires littéraires locales.
[2] M. Ozouf, Préface à J.-F. Chanet, L’école républicaine et les petites patries, Aubier, 1996, 13-15. Je recommande vivement cette étude rigoureuse qui au terme d’une enquête précise (elle !), démonte nombre d’idées reçues sur l’école laïque républicaine. Cela, sans cacher les aspects conflictuels que cette école a pu avoir. Ainsi Chanet traite longuement la question de la lutte contre les langues régionales et, sans aucunement la minimiser, il montre qu’elle fut plus complexe qu’on ne le croit.

[3] Encore une fois, celles-ci ne reprennent pas les allusions faites aux manquent de l’Education Nationale. Bien sûr est demandée une « action  positive d’ensemble » contre les discriminations. Mais ce ne sont pas de telles généralités déjà mille fois dites qui peuvent être efficaces, mais des propositions précises et critiques qui concerneraient  l’Education nationale comme institution.

[4] Le mien ne fait pas plus foi que le sien, mais il rappelle qu’il en est toujours ainsi avec les souvenirs : on sélectionne, on déforme, on idéalise le passé (exemple très significatif p. 42). On connaît très bien la fragilité des témoignages (rappelez vous celui du RER D, où on a ému la France entière avec une fabulation. Même il n’y a pas fabulation, les témoignages sont au mieux des réalités arrangées).  Cela ne signifie pas qu’il faille refuser tout témoignage ou souvenir, mais il faut savoir les décrypter (souvent ils en disent au moins autant sinon plus de la personne qui les énonce que de ce dont elle parle), les relativiser, les vérifier, les analyser, les mettre en perspective. C’est la (non) pensée-télé qui fonctionne de façon dominante au témoignage.

Commentaires

il était bon le boudin!
décidément monsieur J.P.Brighelli est très fort! Il a trouvé les responsables de ce crime qui fait si mal qu'on croit décent de faire confiance en nos institutions républicaines et démocratiques pour mener les enquêtes, instructions et procès sans rajouter son petit grain de sel en toute ignorance des "dossiers" de police et justice. Et que l'on tient à respecter les désirs de la famille de cette jeune femme, étudiante: elle a fait une conférence de presse où, entre autres, elle a demandé qu'on respecte son "intimité", qu'on la laisse "prier" pour que "mama" s'en sorte tout en remerciant tous ceux et celles qui avaient tout fait et font tout pour la sauver, manifester leurs solidarités.Refus total de cette famille d'entrer "dans la polémique", de manifester des émotions( "haine"...entre autres)
mais J.P.B. dans raccourci fulgurant passe ( je vous épargne ses propos redondants) dans la même phrase de
ceux qui ne savent plus le français, lire, écrire...à responsables des actes criminels :jeune victime de bagneux, "jeune fille brûlée" et gynécologue agressé...
C'est sur son blog, "le bonnet d'âne", lettre ouverte à son ami Roger...on y retrouvera toute la vulgate qui fait le fonds de commerce médiatique de nos stars "républicaines", et ,entre autres, la reprise de tout ce que J.Baubérot et d'autres décortiquent fort bien, pour notre plus grand plaisir intellectuel et citoyen.
Veulent-ils, elles vraiment mettre le feu, et un feu que personne n'arrivera à éteindre, dans nos cités où, n'en déplaise à trop de pyromanes...des "hommes et femmes de bonne volonté" font tout ce que peuvent pour que tous les enfants, adolescents habitants dans notre france y croient encore à tout ce qu'on leur apprend (oui) à l'Ecole et dans tant de discours, hélas un peu trop démentis par les réalités qu'ils vivent.
J.P.B. et d'autres devraient savoir que l'on ne joue pas avec les mots qui peuvent être aussi incendiaires que toutes sortes d'engins et que si on dénonce, à juste titre, tout ce qui est "barbare" on s'abstient d'user et abuser de recettes de "barbares"... en x publications, émissions, blogs...quand on a été formés dans les meilleures formations de notre république...et qu'on est lu,écouté , vu partout ( les "titres", la maîtrise des rhétoriques, fussent-elles douteuses, ça impressionne et puis plus on répéte plus ça finit par entrer dans les caboches un peu rétives des vilains "ânes rouges" comme disait Alain le philosophe républicain)
oui ou non: dans les cités qui ont inventé la "démocratie" et la "république" on avait besoin pour exercer sa "citoyenneté", se livrer aux nobles arts, philosophie, sciences...d'esclaves, de métèques , de barbares et même de colonies ou empires? et que voulait dire "pédagogues"...
Relire les inventions merveilleuses de marseille la grecque puis la romaine ( et ça continue en x périodes) sur l'accueil, la citoyenneté, les écoles , les complexes "intégrations"...de populations des plus diverses. Et aussi comment, dans des périodes des plus noires ,les plus odieuses exploitations des pires émotions,peurs, insécurités, pertes de repères... ont mené des "républicains" à des "solutions" infames. et des "braves gens" à résister, à être solidaires, à ne pas écouter ces sirènes pourtant dominantes.
Restaurer des âges d'or mythiques et fantasmatiques avec des slogans un peu trop connus, avec des boucs émissaires variant selon les époques, des recettes de propagande liées aux technologies de chaque époque...paraissait de l'ordre de "l'impensable" mais on semble bien ne rien avoir appris ou plutôt refuser d'essayer de s'appuyer sur des "savoirs" quand ils dérangent les préjugés, les arguments d'Autorité et de Tradition.Et que tout est certes fort "complexe", très "dérangeant".
Pour les derniers "faits" sur les "barbares" , "islamistes"...:la lecture attentive des communiqués des divers responsables des enquêtes ou représentants élus de nos institutions valent mieux que des "infos"-"choc" et que le rythme infernal de scoops,feuilletons, gloses...mais c'est vrai que ça exige ce qu'on pourrait appeler "doute méthodique", "suspension du jugement", "morale provisoire" , "analyse des faits"et que ce n'est guère à la mode quand on s'est investi de rôles épiques et héroîques de "croisés" en guerre contre les "barbares" et leurs "supporters" ou "éminences grises"!
commentaire d'une " marseillaise" ...

Écrit par : anne-marie lepagnol | 05/11/2006

Le mieux pour échapper au boudin noir et la pensée télé-Beaubérot, c'est de lire le rapport Obin qui date de plusieurs années dans son intégralité tout à fait disponible sur le web pour se faire une idée par soi-même :

http://www.occidentalis.com/article.php?sid=1840

Pourquoi Beaubérot commente t'il un rapport en faisant rétention des coordonnées internet pour pouvoir le lire ?
Ben..cherchez pas...

Écrit par : Allah Sorbonne | 05/11/2006

Ce qui est vraiment curieux quand on lit le rapport Obin qui est très bien c'est que son contenu n'a aucun rapport avec ce qu'en analyse Jean Baubérot.
Ce que ce dernier nomme obsurantisme fonctionnel semble n'être que son propre déni.
Les religions seraient elles à ce point empreinte de déni psychotique de la réalité .
Qu'en pense notre titulaire Allah Sorbonne ?

Écrit par : Georges Flutschi | 09/11/2006

TIENS, VOILA DU BOUDIN : Rien à voir avec le boudin noir, ce n'était qu'un sac... en forme de boudin attribué à certains soldats et pas à d'autres. À peine 100 ans et l'on ne se souvient de rien aussi que penser des 1400 ans de conflits permanents entre le monde Occidentale ( Judéo-Chrétien ) et le Monde Musulman ( Arabo-Turco-Persan ). Désolé nous sommes encore battus ( les Occidentaux ) dans le nombres d'humains massacrés, l'Islam a été plus efficace mais quelle importance. Le Djihad va s'arrêter, comme chaque fois ( des nombreuses fois en 1400 ans ), puis succédera une période de récupération des acquis et un ajustement temporaire jusqu'a la prochaine fois, tant qu'on aura pas décidé de choisir entre la Culture de l'émeute ou de la Démocratie ou d'en faire un syncrétisme ;-)

Écrit par : -YMS- | 11/11/2006

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