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28/10/2006

L'OBSCURANTISME FONCTIONNEL DU RAPPORT OBIN (suite)

Tout d’abord, quelques ouvrages qui me semblent fort intéressants.

Ensuite, la suite (cf la Note : « Les carences du Rapport Obin », que vous trouverez ci-après si vous ne l’avez pas déjà lue) de l’analyse du Rapport Obin et de l’ouvrage (L’école face à l’obscurantisme religieux) qui le publie.

Enfin, la réponse à quelques questions et commentaires d’Internautes sur le Blog et sur mon propre ouvrage : L’intégrisme républicain face à la laïcité.

I Quelques ouvrages intéressants

(publicité gratuite !)

Déjà signalé par une Internaute du Blog : une somme de 1200 pages en courts chapitres très lisibles : Histoire de l’islam et des musulmans en France du Moyen Age à nos jours, chez Albin Michel : 72 spécialistes se sont livrés à ce que l’on appelle de la « haute vulgarisation », sous la direction de Mohammed Arkoun. Le prix de lancement est de 49 € : ce n’est pas cher, étant donné la taille de l’ouvrage et ses nombreuses illustrations en noir et en couleur (ce qui fait qu’en plus c’est un beau cadeau pour les fêtes de fin d’années qui arriveront très vite !). De la dite « bataille de Poitiers » à l’actualité d’aujourd’hui, l’islam est présent en France sous diverses formes et on y apprend pleins de choses passionnantes. Je n’en dis pas plus car vous trouverez facilement de substantiels comptes-rendus de presse.

Un complément plus qu’utile pour celles et ceux qui veulent réfléchir à l’attitude de la République française face aux musulmans : Sadek Sellam : La France et ses musulmans. Un siècle de politique musulmane 1895-2005 chez Fayard (en fait l’auteur remonte jusqu’en 1830, date de la conquête de l’Algérie). On y constate une certaine continuité entre la politique religieuse française à l’égard des « département français d’Algérie » et celle qui touche les musulmans vivant dans l’hexagone. L’auteur, très justement, montre notamment comment le refus d’appliquer la loi de 1905 à l’Algérie a eu des conséquences dans la longue durée puis comment le problème de la « citoyenneté », posé depuis 1947 s’est trouvé lié à une gestion policière de l’islam et des musulmans. Bref une indispensable mise en perspective pour toutes celles et ceux qui ne veulent pas se contenter du déversement d’informations (sélectionnées par les médias) sur l’islam et les musulmans en France, mais veulent comprendre ce qui se passe (nous verrons plus loin que ce n’est pas tout à fait le cas des auteurs du Rapport Obin !)

Enfin, puisque nous allons revenir au Rapport Obin, je recommande aussi l’ouvrage collectif très documenté sous la direction de D. Denis et P. Kahn : L’Ecole de la Troisième République en questions. Débats et controverses dans le Dictionnaire de pédagogie de Ferdinand Buisson, Peter Lang,  2006. Voila une démarche de connaissance sur les fondements intellectuels de l’école publique laïque (Le Dictionnaire de Pédagogie de Buisson a été le livre de chevet des instituteurs, institutrices, voire professeurs des années 1880 (laïcisation de l’école publique) à l’entre-deux guerres. Pierre Nora l’a qualifié de « cathédrale de l’école primaire ». Toutes les contributions sont fort intéressantes. Concernent très spécialement notre sujet la partie sur « Laïcité, spiritualité et religion dans le Dictionnaire et celle sur ses « enjeux politiques et sociaux ». Ce dernière partie comporte un chapitre conclusif de Daniel Denis et Pierre Kahn qui montre très bien la pluralité des conceptions républicaines de l’école, notamment sur les rapports entre instruction et éducation, et la façon dont les « néo-républicains » prennent une de ces traditions pour en faire (démarche typique de l’orthodoxie religieuse), LA conception républicaine de l’école.

II Les carences du Rapport Obin et la mystification opérée par l’ouvrage qui le publie :

Nous avons vu, dans la Note de la semaine dernière comment le rapport Obin prétend suivre une démarche « ethnologique » sur la présence de « signes et de manifestations d’appartenance religieuse dans »… des établissements scolaires de quartiers dits ‘sensibles’ (c’est ce qu’on l’apprend au début du dit Rapport qui multiplie les phrases indiquant que l’ « enquête » effectuée n’a observée les phénomènes qu’elle décrit que dans « un petit nombre d’établissements » et donc qu’elle ne prétend en rien être représentative). Mais pourquoi, alors, le titre du Rapport n’est pas celui que je viens d’indiquer mais parle des « signes et manifestations d’appartenance religieuses dans LES établissements scolaires ». Double discours… où le Rapport lui-même montre qu’il a envie d’être récupéré par des gens peu scrupuleux qui vont effectuer la généralisation que le Rapport, en pseudo innocence virginale, affirme qu’elle ne doit pas être faite.

Nous avons vu également comment ce Rapport préfère (mis à part quelques considérations qui répètent de l’archi-connu sur le contexte socio-économique), de loin, les références à la police politique des RG, au journalisme à la Charlie-Hebdo et aux médias comme pseudo « écho » de la réalité (+ d’autres rapports administratifs : on voit bien à les lire que leur culture est en partie bureaucratique et, de plus, fort influencée implicitement par les médias) à la mise en œuvre et les références à une démarche scientifique du type de celle que tente les sciences humaines. Max Weber définissait la démarche des sciences humaines par la compréhension de l’objet d’études (ici les élèves d’établissements scolaires de quartiers dits ‘difficiles’) et par l’analyse des interactions entre les différents acteurs. Prétendant s’en tenir à de pseudos « constats », le Rapport n’effectue ni une démarche compréhensive ni une démarche d’analyse.

Et je vous avais laissé (exprès : ma perversité bien connue consiste à vous empêcher de dormir !) sur un insoutenable suspens : il y a, à la fin du Rapport, une sorte de « déclaration de guerre au savoir ».

Maintenant je dois concrétiser cette affirmation: ce que je vise se trouve p. 368 (du livre). Nos distingués inspecteurs estiment que les « formations portant sur le thème de la laïcité {qui} se sont développées ces dernières années dans les IUFM » constituent des « apports de connaissances {…} inutiles ». Et pourquoi donc, s’il vous plait ? Parce que, nous disent-ils « elles prennent en général la forme d’un apport de connaissances historiques et/ou philosophiques et sont souvent abstraites ». Et ils commentent en affirmant que les « jeunes professeurs » « ne voient pas en quoi savoir comment se sont conclus il y a un siècle les conflits qui ont opposé la République à l’Eglise catholique peut les aider à traiter les problèmes provoqués par les Frères musulmans, le Tabligh ou le Bétar[1] dans leur classe ».

Alors là, pincez-moi, je rêve, non je cauchemarde….

Hélas, je ne rêve pas. Alors, je sens que je vais devenir méchant car de tels propos sont absolument inacceptables. CE N’EST PAS « L’ECOLE FACE A L’OBSCURANTISME RELIGIEUX », C’EST L’OBSCURANTISME INSPECTORAL FACE A LA LAÏCITE.

Si l’Inspection générale, qui devrait aider et éclairer les dits « jeunes professeurs », ne se rend même pas compte de l’intérêt d’un savoir historique et philosophique sur la laïcité (et  précisément sur l’exemple donné) l’Education Nationale ne va jamais arriver à progresser dans la solution des difficultés rencontrées.

D’abord, que signifie ce mépris des connaissances abstraites, cette équivalence mise entre connaissances abstraites et connaissances inutiles, s’agissant, en plus de la formation d’adultes (des étudiants, de presque professeurs) ?

Une des missions principales de la formation des professeurs ne consisterait-elle pas à montrer que des « connaissances abstraites » (et/ou dites telles), se révèlent ensuite des cadres de pensée non seulement « utiles » mais indispensables. Et ne serait-ce pas un des premiers rôles des Inspecteurs généraux d’expliquer cela, de le promouvoir, de défendre l’école comme toutes les tentatives d’en faire un clone de  la télévision, de la (non) pensée-télé,… ?

On voit là un lien étroit entre la façon dont ces Inspecteurs ont mené leur travail (ne pas prendre véritablement connaissance des études déjà disponibles, de « l’état des lieux » ; s’en tenir à de pseudos « constat » sans comprendre ni vraiment analyser) et leur pensée profonde : la connaissance abstraite, la connaissance historique et philosophique ne valent pas un rapport des RG ou une information médiatique. Bien sûr, on va crier et me dire que ce que ce n’est pas ce qu’ils pensent. OK, je veux bien, mais c’est pourtant ainsi qu’ils fonctionnent : « Et pourtant, elle tourne »… comme dirait quelqu’un qui était (lui) passionné de connaissances (alors) on ne peut plus abstraite !

Ensuite, quand je lis l’exemple qui est donné, j’ai le cul qui tombe par terre ! Je vois, en effet, mes pires appréhensions confirmées. Nos Inspecteurs généraux considèrent comme de la « connaissance abstraite » et « inutile », la façon (très concrète) dont la laïcité a résolu les conflits (très concrets) qui l’a opposée à l’Eglise catholique ! Donc en fait, pour eux, semblet-il, tout ce qui ne traite pas de l’immédiat, devient « connaissance abstraite ». Inouï !

On me permettra  d’abord quelques lignes d’auto publicité : dans mon Que sais-je ? Histoire de la laïcité en France (3ème édit., 2005, mais c’est déjà dans la 1ère  parue en 2000)  j’ai un passage (p. 50-53) qui s’intitule : « Pourquoi et comment l’école laïque a-t-elle gagnée ? » où je montre comment l’école laïque a su articuler fermeté et conciliation, a su aussi inscrire sa démarche dans un processus, une durée. Non seulement cela n’a rien d’abstrait, mais cela s’avère fort intéressant pour l’aujourd’hui, à condition de ne pas en faire une recette et du prêt à penser, mais de raisonner par analogie.

La Commission Stasi, a aussi estimé que la connaissance historique n’est ni abstraite ni inutile ; elle  se réfère aux « accommodements raisonnables » effectués, notamment, par Jules Ferry pour concilier neutralité de l’Etat et exercice de la liberté religieuse[2]. Son propos va tout à fait dans le même sens. Tout le débat (démocratique et fort intéressant) consiste à trouver les limites les plus justes (au double sens de justesse et de justice) entre l’accommodement raisonnable et l’accommodement déraisonnable (soit parce qu’il empêcherait l’école, ou toute autre institution de fonctionner, soit parce qu’il mettrait en cause un principe essentiel en démocratie).

 

Pourquoi donc ce refus de savoir comment les conflits mettant en cause la laïcité  scolaire ont été résolus ? Je fais le crédit aux Inspecteurs généraux qu’il ne s’agit pas de défendre l’obscurantisme pour l’obscurantisme (je suis vraiment très très gentils). Non, il s’agit d’un OBSCURANTISME FONCTIONNEL : ils ne veulent pas savoir comment la laïcité est devenue à la fois hégémonique et pacificatrice car cela perturberait trop LEUR laïcité, leurs croyances propres (qui sont donc du type d’une orthodoxie religieuse !). En effet, ils ne veulent pas aller véritablement dans le sens des accommodements raisonnables et, refusant (avec raison, du point de vue de l’accommodement raisonnable) la « stratégie de la paix et du silence à tout prix » (p ; 371), ils ne donnent pas pour autant de piste concrète qui permettrait d’allier fermeté ET conciliation. En demandant, de façon unilatérale de « piloter plus fermement à tous les niveaux » (idem),  ils refusent, en fait, de s’inscrire dans la filiation de la laïcité ferryste. LEUR laïcité est bien davantage proche de la « laïcité intégrale »[3] qui a fleuri juste avant la séparation et à laquelle  la loi de 1905 a tourné le dos. Mais, chut !, il ne faut surtout pas que cela se sache et donc, selon nos Inspecteurs chéris, pas de savoir sur la laïcité, son histoire, la philosophie de la loi de 1905,… dispensé aux futurs professeurs.

Les Inspecteurs prônent de « centrer les apports de connaissances, qui ne sont pas inutiles, sur les religions et les groupes qui influencent aujourd’hui les élèves, et d’organiser une formation pratique centrée sur les études de cas précis » (p. 368). Que signifie cette proposition, à partir du moment où elle s’inscrit CONTRE les « connaissances historiques et/ou philosophiques » sur la laïcité, et non en lien étroit avec elles ? Implicitement mais clairement que ne sera mené aucune réflexion d’ensemble, qu’on n’examinera pas les interactions entre la façon dont on concrétise aujourd’hui la laïcité en France (en la transformant, de façon dominante, en religion civile républicaine) et les signes et manifestations d’appartenance religieuse dans les établissements scolaires. Non, on mettra simplement sur la sellette religions et groupes, et finalement on sera incliné à les considérer comme des empêcheurs de tourner en rond[4].

Car derrière cela, il y a l’idée que finalement il n’existait pas de perturbations de la vie scolaire dues à des raisons religieuses, avant que des groupes musulmans ou d’autres minorités religieuses ne s’y mettent. Je suggère à nos bien aimés Inspecteurs de lire, non pas de lire, excusez-moi (ce serait beaucoup trop abstrait, bien sûr), de (re)voir le film La guerre des boutons : les deux bandes d’élèves qui se font la guerre sont issus de l’école laïque d’une part, de l’école catholique de l’autre. Les historiens de l’histoire française contemporaine, ces abstractions faites humains !, savent que les bagarres à coups de poings et à jet de pierres, les mots d’oiseaux et les insultes, liées à la laïcité scolaire furent fréquents.

Ne me faites pas dire qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Je dis seulement que le refus inspectoral de la mise en perspective historique (et philosophique : mais là ils n’ont pas donné d’exemple) non seulement contribue à renforcer la méconnaissance sociale induite par la société du scoop, de l’actualité permanente, du toujours nouveau, non  seulement contribue à la dévalorisation du savoir, mais rend incapable de trouver des solutions. Bienvenue, dans 5 ou 10 ans, au Rapport ‘Obin II, le Retour’, qui affirmera doctement que la situation s’est aggravée !

Mais les « Républicains », celles et ceux qui veulent une école de « pur savoir », comment réagissent-ils à un rapport qui va contre le savoir ? C’est ce que nous verrons dans une semaine, avec la suite et la fin de ce (j’espère passionnant) feuilleton.

A plus, les ami(e)s.

 


[1] Deux groupements musulmans et un juif (d’extrême droite) sont donc cités. Je note qu’alors que le Rapport de l’International Crisis Group (organisme international subventionné notamment par la France pour étudier les situations de crise et examiner comment les résoudre) sur La France et ses musulmans met les organisations proches des Frères musulmans du ‘bon’ côté de la frontière démocratique et au contraire le salafisme jihadiste du ‘mauvais’, le Rapport cite les premiers et pas les seconds. Etrange.

[2] Laïcité et République, Commission présidée par B. Stasi, La Documentation française, 2004,  53-54. Le terme québécois/canadien d’accommodements raisonnables est utilisé à 4 reprises dans le rapport de cette Commission. Il s’agit d’une méthode qui permet de sortir de la logique (désastreuse) du tout ou rien. Beaucoup d’enseignants pratiquent en fait l’accommodement raisonnable intuitivement, mais pour en savoir plus, je vous renvoie à mon ouvrage, Laïcité 1905-2005 entre passion et raison (Seuil, 2004), pages 236-240.

[3] Là encore, je suis (délicieusement) obligé à renvoyer à mes œuvres immortelles : « la laïcité intégrale » je raconte ce que c’est soit de façon romancée (dans Emile Combes et la princesse carmélite : improbable amour, Aube, 2005) soit de  façon plus classique (dans L’intégrisme républicain contre la laïcité, Aube, 2006, la seconde partie : « Les impensées du centenaire de la loi de 1905 et leurs conséquences pour aujourd’hui »). Mais, bon, je ne suis pas le premier (et, j’espère, pas le dernier !) à en parler.

[4] Le fait qu’aucune des allusions à des disfonctionnements de l’institution (notamment le fait que ce sont de jeunes professeurs, professionnellement non expérimentés, qui doivent faire face aux situations les plus difficiles)

ne donne lieu à des propositions de changement corrobore, bien sûr, le fait qu’on ne veut pas prendre en compte une situation globale et les interactions qu’elle comporte dans la recherche des solutions.

Commentaires

Quand Jean Baubérot sur la laïcité dans son "Que sais-je ?" (PUF), édition 2005, omet les principaux et nouvelles associations laïques actuelles en France, c'est à dire la principale mouvance laïque elle-même, dans son éventail à la fin du livre, il y a franchement tout à craindre d'une telle malhonneteté pire que celle des jésuites, alors que ces associations sont visibles sur le web et se réunissent nombreuses chaque année avec l'association "le chevalier de la barre" devant la statue du chevalier de la barre, square Nadar paris XVIIIème . En plus la bibliographie ignore volontairement Henri Pena Ruiz ...grave le Jean Baubérot, grave...
Réponse: c'est évidemment un sport de certains laïques , plus ou moins sectaires, de tenter de délégitimer ce Bloc par des commentaires qui n'argumentent pas sur le fond. Encore faut-il ne pas calomnier: le meilleur ouvrage de Péna-Ruiz sur le sujet: Dieu et Marianne est cité dans la biblio. de mon "Que sais-je" (dans l'édition de 2005, comme dans les précédentes, cf. p. 126) alors: qui est grave?!!

Écrit par : clown noir | 28/10/2006

pour ceux et celles que cela interesse de faire des explications de textes , discours, images-sons ( en versions complètes) je me permets de signaler:
1/ le site de Laurent Lafforgue: coauteur d'un récent manifeste dans Le Figaro ( 23 octobre) sur les axes d'une refondation de l'école il a mis sur ce site tous ses propos sur l'école de la république laïque, individuels ou en x collectifs.
le site:http://www.ihes.fr-laurent lafforgue,official home page ( trouvable par google, aussi).
sur le site du figaro , donc, le dernier-né de la campagne et un forum
2/ sur le site de la chaine télé FR2, (émission les quatre
vérités du 17 octobre)
la prestation de J.P.brighelli ( tout y passe: ses pensées sur l'école,le rapport obin,les "enfoirés du MRAP" et autres "enfoirés" non nommés qui ont émis des réserves sur le soutien à Redeker."haut et fort"
3/ sur le site " Limsi.net.( les mots sont importants) vient de sortir un article: "Deux poids deux mesures" sur l'affaire redeker et la liberté d'expression.
4/ J'ai fait l'effort de consulter le site-blog de J.P.brighelli:"le bonnêt d'âne". Très instructif ...et "drôle" quand J.P.B.résume à sa façon ( sans citations exactes ) les dialogues avec J.Baubérot ( le Point).
Je ne donne que quelques références. Car il s'agit vraiment d'une campagne très datée: rentrée "éditoriale", actualité "politique" dans laquelle l'école, la "laïcité", l'éducation, l'islam, les "émeutes" des "banlieues" et des "cités" sont à la une des medias et des campagnes "électorales", prises de positions des uns et des autres ( stars diverses, organisations diverses de notre république ) s'expriment.
Je dois bien prendre acte de nouveaux modes d'"information" et de "communication" de l'ère "virtuelle", du succés des blogs...
"Archaîque", j'ai été formée, instruite, éduquée par des "maîtres " et "maîtresses" de nos écoles de la république et "de la vie" ( prof,syndicaliste, associative, citoyenne, familiale et amicale) selon des règles intellectuelles, éthiques, déontologiques qui me font être des plus étonnée , choquée par les pratiques actuelles.
Des personnes qui, précisément, maîtrisent totalement, vu leurs formations, leurs titres et fonctions, les différentes
bases ( registres de vocabulaire;rhétoriques;savoirs et savoir-faire...) du "savoir lire, écrire,..argumenter..." et qui ont de telles pratiques.: celles que s'acharnent à dénoncer? Il y a toute une "déconstruction", un "démontage" , une analyse à faire ( c'est l'ex prof de lettres et de cinéma-audiovisuel qui parle!) de ces "discours" et feuilletons médiatiques.
Puisqu'on évoque souvent Voltaire: quelques articles de son "Dictionnaire portatif" en pleines bagarres philosophiques donnent quelques clés: lire et relire les articles Blé; Fraude...Distinctions subtiles entre ce qui est "bon pour le peuple"( les "enfants ")et "bon entre clercs éclairés " . Mêmes interrogations chez Montesquieu...et dans le texte célèbre de Kant sur l'Aufklärung...), de tous les fondateurs de l'école publique, laïque ...
Un dernier point: je ne saurais ignorer que certain(e)s ont des raisons des plus respectables d'utiliser des "pseudos" et puis ça fait partie du jeu des blogs. Mais quand cela devient un moyen de signer des commentaires ( en x blogs, forums) avec des "injures", "calomnies" , "diffamations" , à la place d'arguments,
des "sous-entendus", "insinuations", "allusions" des plus ésotériques ( ( qui se cache derrière ce "pseudo", petit jeu dans certains milieux des plus sectaires, de x sectes dogmatiques!) cela ne me paraît pas du tout propice à ce qu'on appelle une recherche de la vérité. Qu'au moins les personnes qui prennent plaisir à échanger se "situent" et , selon formule consacrée disent: "D'où je parle, écris...et prends parti"...
je ne sais pas qui menace le plus l'école, la république, la démocratie, la laîcité, la citoyenneté, les savoirs, nos libertés chéries mais à ma connaissance l'esprit critique ne peut se développer dans des espaces où dominent les "rumeurs", les "slogans", le fétichisme des mots-drapeaux, ce qu'U.Eco a appelé "la guerre du faux" et Orwell la "novlang".Et je renvoie à un texte célèbre de Bayle , étudié dans nos classes, démontant à partir d'une histoire de "dent d'or" les mécanismes d'Autorité et de Tradition et à x textes de notre patrimoine ...ou au merveilleux film, L'Esquive: des "barbares" s'initiant à Marivaux, dans une "cité" ...,l'apprenant, le jouant....

Écrit par : anne-marie lepagnol | 29/10/2006

Eh bien pas de remarque sur le fond pour ma part, je dirais juste que la lecture de cet article m'a profondément déprimé car il y en a assez de se faire phagocyter par ce que vous appelez la (non) pensée-télé. Et en contre-partie, le "A plus les amis" m'a redonné le sourire, c'est peut-être idiot mais ça fait du bien.

PS : très drôle le clown noir !

Écrit par : Achtungseb | 30/10/2006

Paris, le 12 octobre 2006
Soutien total à Robert Redeker Hier Salman
Rushdie, Taslima Nasreen, Theo Van Gogh. Aujourd’hui des
pièces de Voltaire jouées sous protection
policière, des enseignants empêchés
d’enseigner certains auteurs, Idoménée de Mozart
interrompu, des journaux publiant des caricatures poursuivis et
maintenant Robert Redeker menacé de mort par des religieux
fanatiques.
Ce professeur de philosophie de la région toulousaine a commis
l’outrecuidance d’écrire un article critique contre
une religion dans Le Figaro du 19 septembre dernier. Il devait
probablement penser qu’il vivait au cœur d’une Europe
qui, depuis plus de deux cent ans, grâce aux Lumières,
à la lutte acharnée des défenseurs de la
liberté absolue de conscience, avait pu arracher aux tenants des
dogmes la possibilité de critiquer ou de rire de la religion ou
de tout autre sujet d’ailleurs.
Il n’en est rien comme le démontrent les réactions
du ministre de l’Education ou d’associations qui se situent
toujours en défense des intégristes religieux.
L’ordre moral et religieux doit régner à nouveau
sur l’Europe comme sur le monde. Ainsi en ont
décidé les plus rétrogrades des
représentants des dogmes religieux avec le soutien complaisant
d’ « idiots utiles » comme on en connaissait à
l’époque glorieuse du léninisme triomphant.
Le Comité Laïcité République assure Robert
Redeker de son plus total soutien, sans réserve ni
ambiguïté. Plus que de laïcité, il s’agit
ici de défendre simplement la liberté. La liberté
contre la censure. La liberté contre l’obscurantisme. La
liberté contre le fanatisme. La liberté contre les
dogmes. Le Comité Laïcité République
Après le limogeage du directeur de France-Soir, coupable d'avoir
publié des caricatures représentant Mahomet parues dans
la presse danoise, il convient de rappeler, comme l'ont fait beaucoup
que la liberté d'expression, la liberté de la presse,
sont des garanties de notre propre liberté et de la
démocratie.
Ce n'est pourtant pas évident pour tout le monde. Ainsi, les
responsables religieux se sont-ils tous placés du
côté de la censure, ne supportant pas la critique et la
dérision à leur encontre. Evêques et rabbins ont
emboîté le pas aux imams, soutenus par les régimes
les plus outrancièrement antidémocratiques que compte la
communauté internationale, avec Le Pen en encombrant renfort.
Lorsqu'en 2005 une représentation d'une pièce de Voltaire
doit se faire sous protection policière dans l'Ain, lorsque le
cinéaste néerlandais Theo Van Gogh est abattu pour avoir
osé critiquer une religion et la députée Ayan
Hirsi Ali vit sous protection permanente aux Pays-Bas, quand on sait
aussi comment les évêques de France ont fait condamner un
détournement par voie d'affiche de la Cène de
Léonard de Vinci, c'est bien le délit de blasphème
qui fait son retour sur le continent européen, c'est bien la
Sainte Alliance des responsables religieux qui veut édicter ses
principes, ceux contre lesquels les Lumières -et notamment
Voltaire- se sont dressées et dont on pensait sans doute
naïvement qu'ils n'avaient plus cours sous nos latitudes. Lorsque
les menaces de mort se multiplient à l'encontre de ceux qui
osent railler la religion, lorsque certains vont jusqu'à payer
de leur vie leur liberté d'expression, il y a menace pour la
démocratie. Ceux qui encouragent en permanence le
communautarisme, qui pratiquent l'ingérence d'Etat dans les
affaires religieuses notamment, ne doivent pas s'étonner que les
religieux demandent maintenant à s'ingérer dans les
affaires de l'Etat et à dicter leur loi. Contre le retour de
l'Inquisition et de ses alliés, le combat pour la liberté
de conscience n'est décidément pas terminé.
Le Bureau National

Écrit par : Olympisme laïque | 30/10/2006

1- Sur le Dictionnaire pédagogique de Ferdinand Buisson à quand une édition en fac-simile de ce monument dont de nombreux aricles sont d'une modernité étonnante?


2-Sur JP Obin votre appréciation sur spn rapport me parait tout à fait juste. Par contre l'allance JP Brighelli /JP Obin me semble très étonnante JP Obin ayant conçu les IUFM dont JP Brighelli souligne, à juste titre, les incohérences et les insuffisances.

Sauf erreur de ma part cet exploit lui avait valu sa promotion à l'Inspection Générale.


Les deux visages de l’ Anti-sémitisme : judéophobie et islamophobie.
Réflexions sur la stigmation de la postèrité d’Abraham



http://www.abbaye-de-theleme.levillage.org/spip/article.php3?id_article=50

Écrit par : Henri Grégoire | 30/10/2006

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