Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

21/09/2006

TOLERANCE, LIBERTE, LAÏCITE

A PROPOS DE PIERRE BAYLE

Cette année est celle du troisième centenaire de la mort de Pierre Bayle (1647-1706). Qui était Bayle ? Un précurseur des Lumières dit-on, je dirai plutôt qu’il est avec John Locke le philosophe de l’émergence des Lumières et le premier théoricien d’une liberté de conscience pour tous. Vous allez pouvoir constater, avec le texte qui suit que parler de Bayle peut être un levier pour mettre en question les conformismes d’aujourd’hui et continuer à aborder le problème des évidences sociales (cf. la Note précédente).

Mais d’abord, quelques renseignements sur la vie et l’œuvre de Bayle.

Dans son ouvrage Dieu et Marianne (PUF), Henri Pena-Ruiz met des phrases de Bayle en exergue de deux de ses chapitres. Il a raison car Bayle, fait rare à l’époque, étendait la tolérance aux athées. Locke partageait encore l’idée (qui va rester dominante dans la philosophie des Lumières) que l’athée est un être asocial, dangereux pour la morale publique et ne peut donc être toléré. Dans la situation anglaise, où le pape avait excommunié le roi d’Angleterre et délié ses sujets de leur devoir d’obéissance, Locke refusait également la tolérance pour les catholiques. Il la refusait, non pas à cause de leur doctrine (contrairement à Rousseau qui était contre la tolérance des catholiques à cause de leur intolérance théologique), mais parce qu’ils ne pouvaient pas (selon lui) être de bons sujets vu le conflit de pouvoir entre le pape et le roi d’Angleterre.

Bayle, fils de pasteur, s’était converti au catholicisme en 1669, alors qu’il était élève du collège de jésuite de Toulouse. Mais il s’aperçu que, de son point de vue, il s’était trompait et redevint protestant 18 mois plus tard. Or, Louis XIV interdisait le retour au protestantisme. Considéré comme « relaps » Bayle va donc être passible de poursuites judiciaires. Il échappa à ces poursuites, d’abord en changeant l’orthographe de son nom (devenu Bêle), ensuite en se réfugiant en Hollande, à Rotterdam où il enseigna la philosophie et l’histoire. Il publia aussi le périodique  Les Nouvelles de la République des Lettres. Son histoire personnelle lui fit comprendre l’absurdité de la contrainte en matière de conscience.

Bayle écrivit plusieurs ouvrages qui le rendirent célèbre et fit qu’il fut très lu tout au long du XVIIIe siècle (Voltaire le cite souvent). Entre autres Pensées diverses sur la comète (qui, en attaquant la ‘superstition’ cherche à atteindre le catholicisme) en 1682, Ce que c’est que la France toute catholique sous le règne de Louis le grand et le Commentaire philosophique sur ces paroles de Jésus-Christ « contrains-les d’entrer » en 1686, peu après la révocation de l’Edit de Nantes, critique virulente du refus du pluralisme et de la liberté de conscience, plaidoyer pour les droits de la « conscience errante » (ces ouvrages entraînèrent, par représailles, l’arrestation et la mort de son frère Jacob), Dictionnaire historique et critique (1ère édition 1696, 2ème 1701) qui fut son œuvre la plus célèbre.

Les ouvrages de Bayle circulèrent clandestinement en France où ils étaient interdits. Ainsi la lecture du Dictionnaire ne fut autorisée qu’en 1720.

Bayle, exilé, se brouilla avec son ami le pasteur Jurieu et d’autres pasteurs du refuge huguenot car ces derniers espéraient que les adversaires de la France, les coalisés de la Ligue d’Augsbourg allaient vaincre Louis XIV et l’obliger à rétablir l’Edit de Nantes. Bayle jugeait cela complètement irréaliste, et  les écrits qui allaient dans ce sens dangereux  pour les néo-catholiques (= les protestants obligés d’être en apparence catholiques) restés en France. Jurieu appliquait les prophéties de l’Apocalypse à la situation de son époque et Bayle avait un raisonnement plus rationnel et critique.

Ce préambule était nécessaire pour comprendre le texte qui suit. En effet, il s’agit d’une intervention que j’ai faite à une table ronde publique d’un colloque sur Pierre Bayle, et qui a eu lieu les 15 et 16 septembre dernier et elle est forcément un peu allusive. Mais, grâce aux informations que je viens de vous donner, vous devriez facilement vous y retrouver.

                                                       ****

Avant d’envisager le rapport de Bayle à la laïcité, il est intéressant de l’inscrire dans la lignée des fils de pasteurs qui, dans les pays de culture protestante, ont joué un rôle historique important dans le processus de sécularisation. Juristes, médecins, éducateurs, intellectuels, ces fils de pasteurs (et peu à peu aussi des filles de pasteurs, à une période plus récente) se sont montrés des médiateurs entre un univers culturel religieux (et plus spécifiquement biblique) et les mutations culturelles de la société (par exemple : au XIXe siècle, le médecin Simpson, fils d’un pasteur méthodiste, inventeur de l’accouchement sans douleur, affirmant que la bonne traduction de la Genèse est : « tu accoucheras avec effort » et  faisant de Dieu, le 1er anesthésiste quand il endormit Adam).

Dans les pays de culture protestante, le rôle de ces enfants de pasteurs constitua une contribution décisive à la dominante du processus de sécularisation sur celui de la laïcisation. Dans le 1er cas, les changements sont dus avant tout à la dynamique sociale ; dans le second à un combat politique. Non que les pays où la sécularisation fut dominante soient des pays de consensus, tendanciellement, il exista des conflits internes (parfois durs) au champ religieux, ou internes au champ politique et civil mais, grâce aux différentes médiations, il n’existe pas  d’affrontement global entre la société religieuse et la société politique et civile. Le conflit entre Bayle et Jurieu et d’autres pasteurs est typique du conflit interne. Mais il se place en exil, aux marges de la société française et Bayle, en fait, a du subir et le conflit interne de la sécularisation et l’affrontement politico-social du refus de la laïcisation (« la France toute catholique »).

.

Faute d’avoir su et pu changer par le processus réformateur de sécularisation, la France a donc connu, de façon dominante, la laïcisation avec des périodes d’effervescences révolutionnaires, et d’autres de retour conservateur. Le résultat est non seulement une coupure plus importante entre la culture religieuse et la culture globale, une situation plus marginale des institutions religieuses, mais aussi (et peut-être surtout) un transfert aveugle de religieux dans la culture globale, et spécialement une sacralisation d’institutions séculières, d’institutions de socialisation comme la médecine ou l’école. Il n’est pas étonnant dés lors, qu’à l’époque de la modernité tardive où la sacralisation et la sanctuarisation de l’école et la médecine ne peuvent plus fonctionner, la France a (ou croit avoir) des « problèmes de laïcité » dans ces (et « ses ») institutions.

 

Or la pensée de Bayle peut servir d’analyseur pour décrypter des éléments de la crise actuelle de la laïcité et trouver des pistes qui permettraient de sortir des ornières dans les quelles elle se perd.

 

En premier lieu, en restant sur le plan des institutions séculières, rappelons que chez Bayle il n’existe aucun sens de l’histoire, celle-ci est « un véritable jeu de bascule ; tour à tour on y monte et on y descend ». Voila qui contraste avec la pensée d’un Condorcet  où les progrès déjà historiquement accompli apparaissent comme des gages des progrès futurs, d’une « perfectibilité indéfinie » de l’espèce humaine. La sacralisation, la sanctuarisation des institutions a été liée à cette croyance dans le progrès, dans la conjonction des différents progrès, où (comme l’affirmait Victor Hugo) en ouvrant une école on fermait une prison et où la prolongation de l’espérance (le terme est significatif) de vie remplaçait socialement l’espérance de l’au delà. Comme la cigale de la fable, les institutions scolaire et médicale en France se trouvèrent fort dépourvues, quand la désillusion fut venue. Elles le sont toujours.

 

En second lieu, la vision de Bayle d’une histoire en zigzags s’accompagne du refus de l’absolutisation de l’éthique, du refus d’une posture où l’on croirait pouvoir se situer dans la pure éthique de conviction, faisant fi de l’éthique de responsabilité. « Telle est la condition du genre humain, affirme Bayle, qu’il n’y a pas a choisir entre le bien et le mal mais entre le mal et le pire ». Aujourd’hui pullulent de petits chevaliers du bien, qui, en dépit de leur faible capacité d’analyse, prospèrent dans la société caviar, en se situant dans la pure dénonciation de la « tentation obscurantiste », du « tir croisé » des intégrismes, et il suffit d’être seulement un croyant orthodoxe pour se trouver ainsi diabolises.

Ces idéologues ignorent l’avertissement de Pascal : « qui veut faire l’ange fait la bête » et émettent des prophéties auto réalisatrices où ils contribuent à faire advenir ce qu’ils prétendent dénoncer.

En même temps, ils profèrent un double discours constant, car ils ne dénoncent que le mal qui se situe dans les marges de la société, ou dans des tentatives plus ou moins extrêmes de contre société. Mais le mal, le pire qui gît au cœur du social ne les dérangent guère. Prendre une distance critique serait socialement bien trop coûteux.

La position de Bayle est exactement l’inverse ; il en a payé le prix et par l’exil et par l’inconfort intellectuel de la solitude au sein même de cet exil. Il affirme que « l’énorme bigarrure de sectes défigurant la religion qu’on prétend qui naît de la tolérance » est « un moindre mal ». Il inclut, contrairement à Locke, les athées dans la tolérance. Or, il faut tenter d’imaginer à quel point, à l’époque, l’athée pouvait être épistémologiquement considéré comme un être asocial et dangereux.

Bayle peut renverser l’argument affirmant que la tolérance est un signe de faiblesse car il ne se situe nullement dans le combat manichéen (et forcément hypocrite, multipliant des impensés boomerang) du bien contre le mal mais dans le réalisme éthiquela tolérance du mal, peut permettre d’éviter le pire. Le pire, c’est « Ce qu’est la France toute catholique sous le règne de Louis le Grand », persuadé d’avoir regagné les territoires perdus de la monarchie et conjurer la menace hérétique (l’hérétique étant, hier, le nom de ‘l’intégriste’ ou sois disant tel), le pire, ce sont les bons chrétiens qui appliquent le « contrains les d’entrer » à la manière de Saint Augustin, en toute bonne conscience puisqu’ils partagent les valeurs dominantes du temps. Le pire gît donc au cœur de la légitimité politique, sociale, religieuse. Le pire c’est ce qu’occulte le combat du ‘bien’ contre le ‘mal’,  aujourd’hui comme du temps de Bayle.

 

Certes, aujourd’hui le pire n’est plus la persécution ; le pire c’est la manipulation publicitaire, journellement assénée partout, pour vous obliger à croire que l’accomplissement de l’être humain se trouve dans la consommation, le pire ce sont les pseudo humoristes, comme le sinistre Guy Carlier, qui sévit sur France-Inter, débitant chaque matin des stéréotypes de débile. Le pire c’est le rien érigé en modèle de société, quitte ensuite, comble de bêtise, à s’étonner des durcissements identitaires.

 

En troisième lieu, la posture de Bayle ne le conduit nullement à prôner le relativisme : « faire preuve de tolérance ne revient pas à juger équivalents tous les systèmes de valeurs, commente Hubert Bost, c’est admettre que quelqu’un ne change pas d’idée s’il est persuadé de la vérité de ce qu’il croit. » Bayle défend les droits de la « conscience errante ».

La théologie glosait sur « l’errance » plus que sur les droits de la conscience. La loi de 1905 a proclamé, elle, la « liberté de conscience », sans garder l’adjectif « errante ». Cela devrait signifier qu’il n’y a pas de vérité d’Etat et, certes, c’est cela la laïcité. Mais le risque est grand de croire alors que nulle vérité n’existe. Qu’il n’y a donc pas d’errance, de cheminement possible à ses risques et périls, puisqu’il n’y a nul espace-temps ou rechercher la vérité. Tout un chacun doit donc emprunter les autoroutes bien balisées de l’information, et du conformisme social qui y circule à haute dose.

Significativement, l’expression de « conscience errante » ne fut guère comprise du temps même de Bayle, pas vraiment reprise par les Lumières et ne fut jamais  socialement utilisée. Elle est incompréhensible pour un média de masse qui ne connaît que les opinions. Ce n’est pas Bayle mais notre société qui se montre totalement relativiste dans son cercle de légitimité sociale, quitte à être d’autant plus dogmatique et sectaire envers sa périphérie.

La quête de la vérité appartient à la grandeur de l’être humain, alors même que (dit Bayle) l’on peut « embrouiller les vérités les plus capitales ». Aussi bien Bayle ne construit pas un système, une pensée qui pourrait localiser et englober une vérité sagement immobile, il est dans la « pluralité des grilles interprétatives », il avance « certains arguments que l’on croit alors définitifs », pour les « combattre aussi librement ensuite ». Son anthropologie est « existentiellement éclatée » voire « écartelée », nous dit encore Hubert Bost. A mon sens, il s’agit moins d’un écartèlement, que de la nécessité de se déplacer mentalement, d’être intellectuellement mobile, de changer plusieurs fois d’angles de vue puisque, Husserl nous le rappelle, d’aucun angle on ne peut voir un cube dans sa totalité, surtout si ce cube se déplace. La vérité est métaphoriquement un cube mobile : il faudrait un Calder pour la symboliser.

 

Là encore, nous sommes renvoyé à une laïcité laïque et non sacralisée. Celle que Ferdinand Buisson (l’ex adjoint de Jules Ferry) défendait, en 1903, contre les partisans du monopole de l’enseignement laïque. La laïcité, affirmait-il, implique que l’être humain  puisse « penser par lui-même », n’accorder « ni foi ni obéissance à personne », puisse finalement « chercher la vérité et non pas la recevoir toute faite d’un maître ». On entend tout de suite la réplique des religieux de la laïcité : Mais seule l’école laïque réalise cela, elle est le lieu où « le maître apprend aux élèves à se passer de maître ».

Le maître qui apprend à se passer de maître ! Que de fois cette phrase a été ressassée, ramassée dans une poubelle de la non-pensée pour être jeter en pâture à des humains formatés en clones.  Or ce qu’énonce Buisson est que même le meilleur maître n’éveille pas à la liberté s’il n’inclut pas son contraire. Ainsi l’école laïque devait supporter l’école catholique, qu’elle considérait alors comme dogmatique et obscurantiste, pour être réellement l’école de la liberté. Buisson se montre là très proche de Bayle.

 

En effet, quatrième point, tant qu’on refuse l’errance au risque de se perdre, la liberté sera fort limitée par tout un ensemble d’évidences sociales. Le débat ne s’effectue pas dans le vide. Il est préconstruit. A l’époque, on qualifiait ce soubassement de « consentement des peuples ». Bayle se méfie d’une tel consensus aussi bien théologiquement (on évacue ainsi, selon lui, le péché originel que l’on affirme croire par ailleurs) que scientifiquement  (le système de Copernic, rappelle t-il, était contraire à « l’opinion générale »). Bayle met en question ce conformisme mimétique. L’universalité d’un propos, son évidence sociale ne constitue en rien une preuve de sa véracité.

Cela le conduit à adopter des points de vues très novateurs comme celui d’affirmer (contrairement à ce que sera la pensée dominante des Lumières) qu’un athée peut être moral, propos alors à la limite du blasphème et qu’il est pratiquement seul à dire. Mais il a le courage de penser que la vérité est le plus souvent minoritaire.

Pourtant, malgré ses positions d’avant-garde, quand les protestants du XIXe siècle, réintégrant la société française, ont voulu démontrer (parfois laborieusement) qu’ils avaient été parmi les précurseurs de la liberté de conscience et de la démocratie,  ils ne se sont nullement référés à Bayle.

Pourquoi ? Sans doute, en bonne part, parce que sa défense de la monarchie absolue apparaissait gênante. Bayle n’est là nullement original et reprend à sa manière une idée reçue de l’époque. Mais, fidèle à la méthode de Bayle, il est possible de défendre les évidences sociales après les avoir fortement critiquées. On vit en se servant d’elles comme points d’appui, car il est impossible d’exister à tout moment dans une contestation tous azimuts. La vie quotidienne, le vivre-ensemble serait impossible sans pensées et comportements routiniers. Toute relation avec autrui comporte de l’acquis, du commun stéréotypé.

La vision de l’absolutisme de Bayle constitue son point de contact avec les idées reçues de son époque[1]. Elle lui permet de ne pas s’enfermer -comme Jurieu- dans la pure utopie et doit, à mon sens, être interprétée, en cohérence interne avec le reste de ses dires, comme étant le mal qui prévient le pire : un pouvoir fort seul peut empêcher un cléricalisme persécuteur. Mais ce pouvoir fort est également, chez Bayle, un gouvernement dont action ne concerne que le temporel, ce qui (implicitement) constitue une façon de la limiter. Cependant, dans son ordre propre, il a le droit d’exiger, hier le loyalisme, aujourd’hui le civisme, et de punir crimes et délits. Ces actions punissables, Locke le dira plus explicitement encore, ne peuvent être au bénéfice de la liberté de conscience. C’est la même limite qui permet aujourd’hui de réclamer la liberté pour les mouvements religieux qui apparaissent bizarres ou crédules sans admettre pour autant les atteintes à un ordre publique démocratique.

 

En fait, pour revenir au XVIIe siècle, il s’avérait impossible de revendiquer la liberté pour la conscience errante, d’affirmer que les croyances des huguenots ne comportent aucun danger pour une monarchie qui renonce à régenter les consciences et de se déclarer antimonarchique. Si la pure utopie constitue, elle aussi,  du pire à éviter, la raison en est simple : son radicalisme unilatéral en fait une menace virtuelle, exact négatif de  la répression conservatrice qu’elle conteste, car elle ne pourrait se réaliser que par un bouleversement total d’une violence extrême. La position de Jurieu se situe dans le mimétisme des violences, alors que celle de Bayle cherche à rompre avec cet engrenage liberticide. Son réalisme est, paradoxalement, un part importante de sa radicalité. Et sa défense de la monarchie absolue, étant donné le contexte français d’alors, la condition même pour pouvoir penser véritablement la liberté de conscience.

 

En définitive, Bayle nous invite à nous distancer de toute pensée globale, totalisante car une telle forme de pensée non seulement ne chemine pas, est sans risque d’errance, mais elle n’est même pas une production de la conscience. Tout au plus une intériorisation fadasse d’un univers mental prêt à penser. Là ce ne sont pas seulement les extrémismes politiques et religieux qui se trouvent en cause, c’est aussi et surtout, la douceur totalitaire de l’extrême centre.

 

PS : On annonce ce matin la très prochaine publication du rapport Machelon. Naturellement, ce blog sera l’occasion d’en parler à partir du problème de la « reconnaissance ». Mais je voudrais le lire avant, et non pas me fier à quelques extraits que vont en donner les medias.

 



[1] C’est la méthode qu’il adopte dans son Dictionnaire où les notices elles-mêmes ont un contenu classique, convenu, alors que les notes (qui sont beaucoup plus longues que ce texte lui-même) pétillent de mises en doute, de contestations souvent radicales.

Commentaires

article très intéressant ..
d'une façon générale je trouve votre blog très intéressant car il fait beaucoup réfléchir sur la laïcité ..

Écrit par : Françoise Bleker | 21/09/2006

Et bien notre petit fils d'évangéliste ne s'améliore pas et le mieux est de lire dans le texte Pierre Bayle qui s'inspira de René Descartes et non de quelque protestantisme que ce soit. Ce que nous permet ce maître sans maïtre qu'est le Web, :

http://pages.globetrotter.net/pcbcr/bayle.html

Écrit par : Fils d'Evèque | 21/09/2006

ouf, enfin j'arrive à envoyer un commentaire ! Je suis prêtre et je m'interesse actuellement à l'athéisme. Je viens de parcourir votre blog et je vous félicite pour sa qualité. Votre discours est structuré, posé et enrichissant. Votre réponse à Prochoix est très bonne car on peut avoir des différences de vues sans pour autant renoncé à laïcité. Effectivement, à votre suite, je m'insurge contre certains athées qui au nom de leur non-foi voudraient pourfendre tous les croyants, ce qui serait la marque d'un totalitarisme intolérable. Comme vous le dites si bien, nous avons le droit de croire ET de ne pas croire.

Juste une critique (mais pas sur le plan doctrinal) : pouvez-vous améliorer votre site afin de rendre plus facile l'envoi d'un commentaire ? Merci d'avance

Écrit par : Paul | 24/09/2006

Merci pour cet article passionnant, que je viendrai relire plus attentivement encore pour mieux découvrir Bayle et ses implications !

Écrit par : Achtungseb | 24/09/2006

Après lecture plus approfondie :

- ne peut-on pas rapprocher Bayle d'un courant Spinoza ==> Nietzsche ? Il me semble que certaines idées exposées dans votre article sont de cet accabit : la radicalité réaliste, se placer "par delà bien et mal" pour éviter le pire, le scepticisme non nihiliste/relativiste, le besoin du contraire pour exister, etc etc.

- la conception du temps de Bayle me parait stupéfiante pour l'époque. Que depuis la Renaissance on sorte d'un temps cyclique (définitivement avec Kant ?) d'accord, mais qu'il n'y ait pas cette idée de progrès automatique me semble en avance de 400 ans !

Écrit par : Achtungseb | 24/09/2006

Les commentaires sont fermés.