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18/05/2006

LA FIN DE LA CRISE DES INVENTAIRES (en 1906)

De la fin de la Crise des Inventaires

A la victoire électorale (mars-mai 1906)

Des leçons pour aujourd’hui

 

 

Je vous ai laissé, il y a déjà plusieurs semaines, en pleine crise des inventaires, début mars 1906 (cf. la catégorie « Les nouveaux impensés de l’après centenaire »), et vous êtes plusieurs à réclamer… la suite. A croire que certains n’en dorment plus. C’est vrai que la précédente Note sur le sujet date du 14  mars. Promis, je ne vous laisserai plus ‘en plan’ aussi longtemps. En plus, j’ai une semaine de retard car je vous avais promis une nouvelle note le 11 mai,…et elle n’est jamais arrivée par suite de problèmes d’ordinateurs.

Voici la suite des événements.

Nous en étions donc aux 6 et 7 mars 1906. Le 6 mars, les inventaires ont fait une victime, à Boeschepe en Flandres. Le 7 mars, est publié le Règlement d’Administration publique (dont nous reparlerons, car il aurait du calmer les inquiétudes des catholiques) et le même jour, il se produit un débat houleux à la Chambre et le gouvernement Rouvier est renversé (267 voix contre 234).

Briand, comme les autre socialistes du nouveau parti socialiste unifié (la SFIO ou Section Française de l’Internationale Socialiste), a voté contre le gouvernement, après avoir prononcé un discours où il a déploré son « manque de prévoyance » et où il a lancé aux adversaires de la séparation, qui espèrent la faire échouer grâce à cette crise des inventaires :

« La loi restera ce qu’elle est en réalité, bien différente de ce que vous auriez voulu : elle restera une loi de tolérance et d’équité… dont il ne tenait qu’à vous de faire une loi d’apaisement. Si elle devient une loi de meurtre, comme on l’a dit tout à l’heure, ce sera par vous ! ». Et il s’adresse ensuite à la majorité parlementaire ainsi : « Quant à nous, messieurs, (…), nous saurons garder notre sang froid ; nous nous garderons de tout acte qui pourrait avoir pour conséquence ce que beaucoup, hélas désirent, appellent même de leurs vœux les plus ardents (…), à savoir mettre du sang sur la loi et sur la République. Non cela ne sera pas. La loi sera exécutée avec modération et prudence, mais aussi sans faiblesse ».
Briand reste donc fidèle à sa conception de la laïcité, en dépit de la tourmente, de la menace qui pèse sur la République : il continue de vouloir du « sang froid », terme qu’il avait déjà utilisé à plusieurs reprises lors des débats sur la séparation. Pour lui tolérance, équité, modération, prudence ne sont nullement synonymes de « faiblesse ». Il ne répond donc pas aux provocations et aux violences par un durcissement, mais au contraire par la volonté de ne pas dévier de la ligne fixée, du cap de « l’apaisement », persuadé que c’est ainsi et non en ressemblant à ses adversaires extrémistes que la laïcité triomphera. Belle leçon !

Le président de la République appelle un radical Jean Sarrien, homme de gauche mais assez terne, pour succéder à Rouvier. Clemenceau, qui  n’en ratait pas une, commentait : « Ca ? Rien ! Tout un programme ! » Mais Sarrien veut que Briand fasse partie de son ministère. C’est logique : ainsi il pourra appliquer « sa » loi. Or cette venue se heurte à deux difficultés : d’une part Briand exige que Clemenceau soit également ministre, ce qui n’était nullement prévu ; ensuite Briand va avoir des problème avec son parti, qui ne veut plus collaborer avec un « gouvernement bourgeois ».

Pourquoi Briand, qui n’aimait pas Clemenceau, tenait-il tant à l’avoir comme collègue ? Pour l’obliger à partager les responsabilités du pouvoir. Clemenceau avait traité Briand (et Jaurès) de « socialistes papalin (= du pape) » et Briand savait qu’il serait très difficile d’appliquer sereinement la loi et de prendre les décisions difficiles qui s’imposaient sous le feux de ses critiques. Clemenceau était un homme politique, mais aussi (et peut-être alors surtout) un homme de plume, un journaliste. Il se montrait un critique féroce et avait une réputation de « tombeur de ministère ». Il semble qu’il se complaisait quelque peu dans ce pouvoir de nuisance.

De tout temps, il est nettement plus facile de démolir que de construire ! Vérité élémentaire, mais néanmoins juste. Il fut difficile de convaincre Clemenceau. Passer de l’autre côté de la barrière  c’était subir à son tour le feu de la critique. Briand lui fit remarquer : « l’opposition n’est pas une carrière. Il n’y a qu’au pouvoir que l’on peut servir ses idées ».

Cela me permet de répondre à une pertinente remarque d’Achtungseb sur ma Note de la semaine dernière concernant le sexisme de la Déclaration de 1789 : Il a tout à fait raison de souligner que Condorcet a été un partisan du droit des femmes, et Condorcet a eu d‘ailleurs beaucoup d’autres idées pertinentes, « en avance sur son temps » comme on dit. Le problème est que Condorcet a toujours échoué à faire passer ses idées dans la réalité. Il ne s’agit pas de le lui reprocher mais de le constater car, significativement, aux Etats-Unis les spécialistes insistent sur ces échecs répétés, tandis qu’en France Condorcet n’ayant jamais eu le pouvoir, peut être (considéré comme) un pur, un visionnaire, quelqu’un dont on se réclame de manière plus ou moins religieuse. Attention à cette manière de privilégier le pur ciel des idées au détriment de la basse réalité concrète : c’est ainsi que l’on peut philosopher à l’infini et attaquer tout le monde sans jamais mettre les mains dans le cambouis. Avoir les mains pures car, comme le disait Péguy, on n’a pas de mains. Attention à ne pas avoir, à l’égard du pouvoir, la même attitude que les bourgeois du XIXe siècle avaient (officiellement) à l’égard de la sexualité : c’est sale ! C’est ainsi que l’on vote pour des candidatures de témoignage,… et qu’un certain Le Pen peut se retrouver au second tour de la présidentielle : en 2007, souvenez-vous de 2002. Dans la Note de la semaine prochaine d’ailleurs, on va parler (mais à la manière du Blog) des présidentielles.

Revenons a Clemenceau : donc il accepte l’idée d’entrer au gouvernement, ce qui (grâce à Briand,  et cela mérite d’être souligné) marque un tournant dans sa carrière (et change l’histoire, vu le rôle joué par Clemenceau en 1917-1918). On raconte que, du coup, Sarrien l’invite, veut lui offrir l’apéritif, lui demande : « Qu’est-ce que vous prenez ? » Et Clemenceau de répondre : « Le ministère de l’Intérieur » !

Bref ces deux hommes, qui continuèrent de ne pas s’aimer, font partie désormais du même gouvernement. Ce n’est certainement pas dans la France d’aujourd’hui que l’on verrait pareille chose ! (excusez moi, celle là, je n’ai pas pu me retenir de la faire !).

Le second problème était le parti socialiste. Rouvier avait déjà demandé, en 1905, à Briand de faire partie de son gouvernement. Cela aurait été logique : ainsi il aurait défendu le projet de loi de séparation comme Ministre des cultes et non comme rapporteur de la Commission. Mais Briand, à ce moment là, avait demandé l’autorisation à Jaurès et ce dernier avait dit non. Cette fois Briand ne demande plus l’autorisation mais, simplement, il avertit Jaurès de la chose. On est le 11 mars 1906 et, le soir, il y a une réunion du Conseil du parti socialiste SFIO. Or celui-ci a fait sons unité sur le mot d’ordre de classe contre classe. Millerand avait pu (difficilement d’ailleurs) être membre du gouvernement Waldeck-Rousseau (1899-1902) sans être exclu du parti socialiste, la position de Briand est plus délicate encore. Il veut s’en expliquer devant ses amis. Jaurès l’en empêche en lui disant que ce n’est pas à l’ordre du jour du Conseil. Briand se tait... et apprend, par l’éditorial de Jaurès dans l’Humanité du lendemain, que ses petits camarades se sont re-réunis après son départ et l’ont exclu.

Jaurès, à qui Briand (par son brio !) avait plusieurs fois sauvé la mise quand il était en difficulté (par exemple quand on avait appris, au parti, que la fille de Jaurès avait fait sa première communion ; ce qui montre une certaine intolérance des socialistes de l’époque), a donc fait preuve de mesquinerie. Bien sûr, il y a plusieurs raisons d’estimer Jaurès, mais il ne faudrait pas cependant en faire rétrospectivement un saint, sous prétexte qu’il n’a jamais été au pouvoir et qu’il a été assassiné juste avant la guerre de 14-18, ce qui a fait qu’il n’a pas eu à prendre la décision difficile d’être pour ou contre l’Union sacrée. Toujours cette manie de la pureté…

En fait Jaurès, à mon avis, a eu peur que si Briand parle, il arrive à convaincre un certain nombre de gens et donc divise le parti. Et Jaurès s’était aligné sur la stratégie oppositionnelle de Guesde. Cela signifiait rompre avec une culture spécifique du socialisme français où ce socialisme se situait dans le prolongement des idéaux républicains, dans la filiation de la Révolution française, voulant actualiser la Déclaration des droits par des droits sociaux. Cela signifiait d’accepter d’être dans l’opposition et de ne pas pouvoir faire passer dans la réalité sociale au moins quelques uns de ses objectifs. La déclaration de Briand à Clemenceau montre que telle n’était pas sa position.

Alors certains ont traité Briand d’ « arriviste » qui se serait servi du socialisme pour parvenir au pouvoir. Le biographe de Briand (Unger) rétorque, avec raison, que 20 ans passé à l’extrême gauche dont 15 ans dans des organisations socialistes « C’est bien long » et il rappelle que Briand a du attendre sa 4ème tentative et d’avoir 40 ans avant de devenir député (Poincaré, un autre surdoué, l’a été à 30 ans et ministre à 33 ans). Briand aurait pu rompre beaucoup plus tôt et ainsi faire une carrière plus rapide. Et donc comme toujours, un jugement moraliste est un jugement à courte vue.

Poincaré était fils de polytechnicien, donc d’une autre classe sociale. Que le parti socialiste (comme des mouvement d’action catholique, le parti communiste, et -nous l’avons vu- avec les 2 Notes sur l’International Crisis Group, les mouvement dits « islamistes » au tournant du XXe et du XXIe siècle) ait alors eu un rôle d’ascenseur social, pour Briand comme pour d’autres, est indéniable. Heureusement d’ailleurs, mais il faut en prendre conscience : l’école n’a jamais joué ce rôle seule. La structure associative, même (et peut-être surtout) très contestataire le joue aussi. Cela participe du jeu d’action et d’interactions qui existe dans une société démocratique.

Par ailleurs, l’évolution de Briand n’a rien d’isolée : la stratégie oppositionnelle du parti socialiste SFIO rencontre des oppositions. Millerand, déjà cité, mais aussi Viviani (ami de Briand : ils partageait le même appartement pour réduire les frais) ont la même attitude que Briand. Ce sont trois avocats, et ce n’est peut-être pas un hasard : quand on est avocat, il ne faut pas se contenter d’une parole de témoignage, il faut arriver à gagner des procès. Autrement dit : on a une culture du résultat, ce qui n’est pas forcément le cas des enseignants (dont je suis). L’opposition ad aeternam (acceptée alors par Jaurès) n’est pas la cup of tea des avocats !

Mais Briand a une raison spécifique d’entrer dans le gouvernement : on est en train de lui saboter « sa » loi de séparation. Il y a urgence. Et il est logique qu’il ne refuse pas la difficulté d’aller au charbon pour qu’elle puisse réussir malgré les difficultés.

En définitive voilà l’explication que je donnerai : Briand a été, longtemps, un sobo, c'est-à-dire un socialiste bohème (comme vous avez maintenant des bobos, bourgeois bohème). Son univers était essentiellement ces milieux un peu marginaux, même s’il avait des relations dans d’autres milieux.  Dans le monde bourgeois de l’époque, il se sentait lui-même un peu marginal. Donc il évoluait dans cet univers là, mais il ne faut pas oublier qu’il n’en appréciait pas le sectarisme, le dogmatisme, les querelles de clan qui y régnait assez souvent : ainsi il s’est vivement opposé à Paul Lafargue, le gendre de Marx, aux guédistes (partisans de Jules Guesde, qui avait toujours défendu la ligne oppositionnelle, classe contre classe).

Son élection comme député, puis sa nomination comme rapporteur de la Commission parlementaire sur la séparation le font rapidement changer d’échelle. Sans doute estime-t-il qu’il y a, parmi ses amis politiques, beaucoup de gens pas très intelligents. Ce n’est pas forcément mieux dans les autres milieux ! Mais partout des individualités émergent, cela y compris parmi les « adversaires » de droite, y compris parmi (horribile !) des prélats catholiques. La Commission sur la séparation, notamment, lui a fait faire l’expérience qu’il y avait des gens intelligents et raisonnables dans divers bords et que pour réussir des réformes, il fallait que ces gens là arrivent à s’entendre, en transgressant plus ou moins les querelles rituelles, les oppositions convenues. Bien sûr, mes propos sont très politiquement incorrects, il n’empêche, avant de me faire un procès idéologique, on ferait bien de réfléchir à cette expérience qu’a eu Briand qui a rencontré du sectarisme, des visions à courte vue, une rhétorique passionnelle, de l’inflation idéologique chez ses amis politiques et de la raison chez certains de ses adversaires.

Ainsi, au gouvernement, il va bien s’entendre avec Poincaré. Ce dernier devient sa « caution bourgeoise » alors que Briand lui apporte le frémissement des aventures faubouriennes…

 

Le climat est alors très passionnel. Voila comment le magazine catholique, Le Pèlerin en rend compte (de façon polémique) : « Donc les catholiques se font tuer. Les prisons commencent à regorger de catholiques. Partout, hâtivement des tribunaux, comme autant de comités de Salut public, fonctionnent et condamnent les catholiques. » (11 mars 1906). La suite est du même acabit. L’allusion aux Comités de Salut public veut rappeler les heures noires de la Révolution. Des cartes postales qui mettent en scène des affrontements en donnant le mauvais rôle aux républicains  les qualifient de « combistes », voulant relier ce qui se passe aux expulsion des congrégations.

Mais Briand avait du flair. Clemenceau, laïque intransigeant, adversaires des accommodements de la loi de séparation, et notamment de l’article 4, va faire la politique de « recul » qu’il combattait auparavant ! Il avait écrit dans L’Aurore : « reculons aujourd’hui et nous aurons la guerre civile demain » (le 6 mars) ce qui était recycler le thème de « la république menacée ». Le 16, dix jours plus tard, ministre de l’Intérieur, il envoie une circulaire confidentielle  aux préfets. Il commence par prôner une « inflexible fermeté », pour ajouter quelques lignes plus loin : « A la première manifestation de résistance, les agents chargés des inventaires se retireront sans recourir à la force. » L’inventaire n’aura lieu que lorsqu’il « pourra s’accomplir sans conflit. » Semblable circulaire aurait valu, certainement un article vengeur dans L’Aurore, indiquant que la république était mise en péril, si la circulaire avait été écrite par un autre. Cela montre bien qu’il faut, comme dirait Briand, garder son « sang froid » face aux effets de manche et aux inflations idéologiques. La république est plus solide que des républicains intransigeants voudraient nous le faire croire. Elle peut avoir la stratégie du roseau.

C’est d’ailleurs cette stratégie qui l’emportera et permettra à la loi d’être appliquée, malgré toutes les « menaces » et les « difficultés ».

Le 20 mars, la presse ayant fait état de cette circulaire, Clemenceau s’explique : « Nous trouvons que la question de savoir si l’on comptera ou ne comptera pas des chandeliers dans une église ne vaut pas une vie humaine. »  Là encore on n’est nullement dans l’invocation inflationniste des grands principes. J’ai repensé à cette phrase lors de l’affaire des caricatures contre Muhammad. Certains journaux, que l’on a connu moins pressés de défende la liberté d’expression quand la France s’est trouvée concernée, ont prétendu trouver ces caricatures mauvaise mais se faire un devoir de les publier, pour « défendre la liberté d’expression ». Un moderne Clemenceau aurait pu leur rétorquer : « la publication de ‘mauvaises’ caricatures ne vaut pas une vie humaine ».

La situation s’apaise donc et, en bonne partie grâce à cela, les élections de mai 1906 sont un nouveau succès pour la gauche.

Les socialistes étaient 43 dans l’ancienne Chambre, maintenant il y a 54 socialistes SFIO et 20 socialistes indépendants dont Briand, Viviani, Millerand.  Les radicaux et radicaux-socialistes étaient 233, ils sont maintenant 247, le centre gauche avait 62 députés, il en a maintenant 90.

Le suffrage dit « universel », en fait masculin (le pays légal) ratifie massivement la loi de séparation. Il a été convaincu que cette loi ne portait pas atteinte à la liberté religieuse et que les Eglises pouvaient, comme Briand l’avait indiqué, vivre « paisiblement » dans les règles qu’elle fixait.

Maintenant une question se pose : si le suffrage avait été véritablement universel, si les femmes avaient voté, que serait-il arrivé ? La majorité aurait-elle été différente ? En 1906, en général les femmes ne votent pas encore, dans les autres pays, sauf parfois à des élections municipales, comme au Danemark. C’est vers 1915, 1920 qu’elles vont pouvoir voter en divers endroits… mais pas en France.

Mais posons nous quand même la question.

Répondre de façon péremptoire est impossible. On peut faire, cependant, trois remarques :

-         le discours républicain justifiait le refus de donner le droit de vote aux femmes par le stéréotype de la femme « soumise » à l’influence cléricale (cela ne vous rappelle rien ?). Si on prend ce discours au pied de la lettre, alors il n’est pas sur que les résultats eut été identiques. Mais faut-il croire dans ce stéréotype à la fois laïque et antiféministe ? J’en doute.

-         ce que l’on peut dire, c’est qu’au tournant du XIXe et du XXe siècle, des femmes entrent en politique, et elles y entrent des deux côtés : on trouve des femmes dans la résistance aux expulsions des congrégations, dans la résistance aux inventaires, etc. Mais on trouve également des femmes dans le camp laïque, voire anticlérical, dans la mesure où elles sont admises : dans les « Comités de dames » de la Ligue de l’enseignement, dans les banquets républicains (où elles ont du mal à se faire accepter parfois). Emile Combes affirmait qu’il était le président du Conseil qui avait embrassé le plus de femmes (et ce n’était pas pour lui déplaire !). Il s’agit, bien sûr, de minorités actives, mais des deux côtés

-         quand les femmes auront, enfin, le droit de vote, les résultats n’en seront pas bouleversés. Il n’y aura pas un vote nettement plus à droite des femmes par rapport aux hommes.

Toujours est-il qu’en mai 1906, la « majorité républicaine » gagne largement les élections. Mais ensuite

-quel est le bilan de la crise des inventaires ?
-les catholiques vont-ils se conformer aux dispositions de la loi ?
Le terrible suspens continue…
Réponse dans 15 jours ou trois semaines car, je ferai retour, la semaine prochaine, aux problèmes actuels.

 

 

Commentaires

Merci de la confirmation pour Condorcet. Je précise que c'était précisement par souci d'impureté (si j'ose dire) que j'ai fait cette remarque : certes l'antiféminisme était de mise, mais tout le monde n'a pas mangé de ce pain là quand même (c'est sûr, je n'en connais qu'un unique exemple...). Ce n'était donc pas pour purifier Condorcet, plutôt pour admettre que tout n'est pas tout noir ou tout blanc, pur ou impur.
Car je vous rejoins dans votre dénonciation de la manie de la pureté, et ce d'autant plus que je connais ma tendance d'athée à purifier, sanctifier, sacraliser des idées voire des personnages les ayant portées (Gandhi par exemple).

Et encore une fois, votre note nous montre que ce qui a fonctionné, ce n'est pas "l'inflation idéologique", mais le dialogue entre ceux qui veulent avancer !

Écrit par : Achtungseb | 19/05/2006

Il est ahurissant de lire sous la plume du docteur en histoire Jean Baubérot que "Le problème est que Condorcet a toujours échoué à faire passer ses idées dans la réalité", ou encore "Condorcet n’ayant jamais eu le pouvoir, peut être (considéré comme) un pur, un visionnaire, quelqu’un dont on se réclame de manière plus ou moins religieuse. Attention à cette manière de privilégier le pur ciel des idées au détriment de la basse réalité concrète".

En réalité Condorcet fut inspecteur général de la Monnaie, secrétaire de l’Académie des Sciences, secrétaire de l’Académie française. Il fut élu au conseil municipal de Paris, puis élu représentant de Paris au sein de l’Assemblée législative, en devint même le secrétaire. Et contrairement à une idée reçue (…d'où ? et pourquoi SVP ?), l’Assemblée législative adopta, pour le système d'enseignement en France, la structure que proposait Condorcet, soit l'instruction publique.

Plus de doute : les Tartuffes de la Séparation, dont le très clérical Lionel Jospin avec sa loi de 1989 et son droit d'inventaire (encore les inventaires !), font de la bouillie pour les chats.

Votre désopilant Molière.

Écrit par : Tartuffe | 20/05/2006

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