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24/11/2005

La manfifestation de l'Académie

L'Académie des Sciences Morales et Politiques chargée des manifestations officielles du centenaire tient son 4ème et dernier colloque sur : "LA LAÏCITE, VALEUR COMMUNE DE LA REPUBLIQUE ?" les 28-29-30 novembre prochain.

Les séances ont lieu de 9h15  à 18 h

Le Lundi 28 23, quai de Conti Paris VI:

-La laïcité, questions politiques de 1905 à 205

-Regard des religions sur la laïcitaujourd'hui

Le mardi 29 au 10 rue Alfred de Vigny, Paris VIIIe

-Religion et laïcité entre vie privée et vie publique

-Laîcité et séparation sur le terrain

Le mercredi 30 (même adresse)

-Education et laïcité

-Finalement, comment définir la laïcité.

Dans cette séance, je donne les "Conclusions générales" de ces colloques

PAR AILLEURS, JE SIGNALE QU'UNE TRADUCTION EN ARABE ET UNE TRADUCTION EN VIETNAMIEN DE la DECLARATION INTERNATIONALE SUR LA LAÏCITE sont desormais disponibles;

les réclamer à declarationlaicite@hotmail.fr

19:30 Publié dans ACTUALITE | Lien permanent | Commentaires (1)

Commentaires

Cher Jean Bauberot ,
cette reflexion pour completer le propos de mon film "Sacrée laicité"

« Sacré laîcité » l’exemple Rennais


A l’heure ou l’on parle beaucoup de « toilétter « , la loi de 1905, il paraît utile d’examiner les approches différentes des municipalités qui sont les premièeres exposées à des revendications religieuses et avant tout à des demandes de locaux. Au delà de la célebration générale de la loi, il y a là un sujet d’études qui permet d’examiner les frontières entre cultuel et culturel, entre autonomie et contrôle, et les difficultés rencontrées dans l’application de deux principes : la liberté d’exercice des cultes et le non subventionnement direct des lieux de cultes.

A Rennes, la municipalité socialiste (union de la gauche) décide des 1982 la construction d’un centre culturel Islamique au sud de la ville. Décision contestée alors dans le quartier par des habitants avec des arguments racistes et au sein du conseil par le RPR et par le PCF qui invoquent le respect de la loi de 1905. Le conseil d’etat, saisi, donne son aval en considerant que si les activités culturelles sont predominantes, elles justifient le financement public.
Ce centre culturel est géré par une association « loi de 1901 ».
Pour les musulmans de Rennes qui constituent une petite communauté (environ 8000) le centre est avant tout un lieu de prière. On se donne rendez vous à la Mosquée et les mètres carrés du centre comptent dans les élections au conseil national du culte Musulman. Les activites culturelles se limitent à quelques expositions et à des visites de collégiens.
Pour le centre culturel Israélite Edmond J SAFRA, la mairie cède une ancienne salle de sports et participe pour une part du budget de fonctionnement.
Un second centre culturel Islamique est actuelement en construction à l’ouest de la Ville(vote à l’unanimité du conseil) et un centre culturel boudhiste est à l’étude.

Pour Edmond HERVE, maire de la capitale Bretonne, ces centres culturels permettent de garantir l’exercice du pluralisme religieux dans une ville où le catholicisme est hégémonique : « Dans ces centres, on ne peut pas faire de différence entre le cultuel et le culturel car la religion fait partie de la culture. »
Cette affirmation est à mon avis contestable car la culture englobe par exemple la connaissance de la civilisation arabo-musulmane ou de la civilisation chrétienne bien au delà des domaines cultuels.
Par contre, ce qui est plus interessant, c’est que l’activité culturelle permet de créer un domaine partageable de connaissances à tous ceux qui ne pratiquent pas le culte. Le touriste qui visite les mosquées du Maroc ou les grandes églises françaises est motivé par ce type de connaissances (architecture, mosaique,histoire, chants, litterature, sciences) Pourquoi tous les citoyen d’une ville ne pourraient-ils pas avoir accès à ces connaissances ? Cette ouverture culturelle est aussi un moyen pour des communautés religieuses de s’ouvrir aux autres et pour la majorité des français d’origine musulmane mais non pratiquants d’ assumer cette part d’identité culturelle : bibliotheques, concerts, expositions, reliés par exemple au Musée du monde arabe.
La question de la coéxistence entre les deux activités cultuelles et culturelles est plus délicate dans notre pays.
Il faut ici determiner si la création de ces centres vise avant tout à détourner la loi pour créer un lieu de culte ou si l’on fournit de véritables moyens à cette activité culturelle.
Le Financement de la cathedrale d’Evry sous couvert de la création d’un centre d’art sacré en est un bel exemple d’hypocrisie. La mosquée de Paris, financée entre les deux guerres par le gouvernement d’ Edourd HERRIOT est aussi un exemple à méditer.
Deux écueuils sont à éviter :
- Premier écueuil, le financement direct des lieux de culte par l’Etat : Le financement direct d’un lieu de culte n’est pas seulement interdit par la loi. Il represente aussi une forme d’ingérence du politique sur le religieux . Qui paye contrôle et si ce contrôle des lieux Musulmans paraît utile à nombre d’élus comme gage de la paix sociale et comme moyen d’eviter l’argent de l’Arabie Saoudite, il s’agit là d’ un calcul à courte vue.

- Second écueuil, l’abscence totale d ’aide des municipalités : cette thèse, défendue par mr PENA RUIZ (émission culture et dependances du 30-11) « l’Etat doit strictement appliquer la loi et se consacrer exclusivement à la fin des discriminations sociales » remet aux calendes grecques la question des lieux de culte et nie en realité le pluralisme des convictions.


« L’eglise chez elle, l’Etat chez lui ». Ce vieux principe edicté par Victor Hugo est il plus difficile à appliquer aujourd’hui ? Oui, puisqu’il y a 37 OOO églises et 1600 lieux de culte musulmans.
La construction de lieux de cultes n’est il pas l’affaire des fidèles, ce qui garantit aussi leur autonomie ? Oui, à condition que ce soit facilité par l’Etat !
La différence entre associations cultuelles(dont l’objet est strictement le culte) et associations loi de 1901 est elle dépassée ? La confusion des genres mènera forcément à des impasses. La liberté de culte serait mieux garantie par une distinction du cultuel et du culturel ; cela passe par la libéreration des terrains pour des églises, des temples ou des mosquées, par des regroupements ou des salles cultuelles multi-confessionneles, par le soutien à des centres culturels independants du culte. Assumer le fait qu’il faut donner du temps au temps, assurer la construction d’une transition qui prouve dans les faits que la non reconnaissance des cultes est d’abord le traitement à égalité de tous les cultes.
A. NATHAN, realisateur

Le film documentaire« Sacrée laîcité » qui explore les relations entre la ville de Rennes et les principaux cultes a été diffusé sur France 3 ouest le 3 decembre et sera rediffusé le 31 janvier sur l’antenne nationale vers 0H30.

Écrit par : A NATHAN | 04/12/2005

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