16/07/2009
Plan drague. Oreslan et la dite « Sale Pute »
C’est l’été, j’effectue de big rangements (j’en aurai au moins pour 2 mois… !) et, comme chaque année, la fréquentation du Blog baisse (2267 visites pour les 15 premiers jours, ce qui fait exactement 150,5 visites par jour).
Cela tendrait à prouver 2 choses :
- d’une part que vous êtes en vacances (veinards) et,
- d’autre part, que vous surfez sur le Blog quand vous êtes au boulot (alors que vous devriez travailler plus pour…travailler plus. Remarquez, vous pourrez toujours dire à votre adjudant chef que le Blog fait partie de votre formation permanente)
Avant d’être un peu sérieux, un conseil, un plan drague infaillible, pour les blogeurs vacanciers.
Les plages sont pleines de quidam en train de lire le dernier roman de Marc Lévy. C’est d’un banal !
Pour vous distinguer, pour attirer l’attention, promenez vous, nonchalamment, avec sous le bras, la seconde édition, complétée par mes soins attentifs, de mon Que sais-je ? Les laïcités dans le monde (n° 3794).
Cette nouvelle édition est parue il y a 3 mois et, étant nullos dans l’autopromotion, je ne vous en n’ai même pas parlé.
Mais là, c’est la bonne occas. Et vous verrez dans les yeux éblouis d’une belle ou d’un beau à quel point, pour 9 €, il aurait été bête de vous en priver.
Et celles et ceux qui voudraient vraiment faire super super class, n’ont qu’a, en plus, acheter sur Amazone (http://www.amazon.co.jp/exec/obidos/ASIN/4560509360/hatena-ud-22/ref=nosim) la traduction japonaise (merci à Kiyonobu DATE de l’avoir menée à bien) du Que sais-je ? précédent (Histoire de la laïcité en France).
Là, je vous garantis THE succès intégral. Surtout que, quand la belle (ou le beau) vous demandera de lui faire la traduction, d'abord, en ayant la version française, vous pourrez effectivement traduire et faire croire que vous connaissez bien le japonais (classe, non?); ensuite, vous pourrez, subtilement, y mêler une pincée de Kama Soutra.
Vous verrez bien alors si elle (ou il) pose alors sur vous un regard langoureux.
A vous de jouer donc…
Ouf, il fallait se dépêcher de sourire un peu, car l’actu n’est pas très drôle, elle.
On est toujours, plus que jamais, dans une société qui ne sait plus où elle en est. La répression contre les Ouïghours s’effectue dans une indifférence complète. Cela contraste avec le Tibet, où là on a été dans l’indignation. C’est pourtant très analogue.
Hier soir, il y avait une émission sur France 5, à propos de la chanson d’Orelsan « Sale Pute ». Chanson-clip où un mec menace la femme qui l’a quitté des pires sévices (la violer, l’éventrer,…) en des termes très violents.[1]
Cette émission était intéressante à regarder… au second degré, puisque les deux défenseurs du chanteur ont parlé, à plusieurs reprises, de la nécessité de prendre cette chanson au « second degré ».
Le problème est que le second degré nécessite une forme distanciée. Il peut s’agir d’un humour un peu fin, décapant, d’une analyse qui décrypte, etc.
Et, à aucun moment, il n’a été montré en quoi cette chanson se hissait au second degré, n’était pas complaisante envers la violence qu’elle profère.
Le problème est que l’on met en avant le « second degré » quand cela vous arrange, et l’on s’indigne, au premier degré, quand cela vous dérange.
Il y a des moments où l’indignation consensuelle est obligatoire, au nom de la dignité de la personne, le l’égalité homme-femme, etc ;
d’autres moments où l’on se réclame de la liberté d’expression, où l’on cite Voltaire, etc. Tout cela de façon péremptoire et dans l’incohérence la plus complète.
Il faudrait engager un peu une réflexion de fond, non ?
Ne pas être aussi naïvement dans le double jeu constant.
Et, puis l’émission a focalisé le problème sur les réactions des jeunes des banlieues (reportages à l’avenant : les jeunes d’ailleurs étaient blacks et beurs ; l’animateur social «blanc, normal » comme disait Coluche) ; alors que quand vous discutez avec des personnes qui s’occupent des violences conjugales, elles vous disent qu’il y en a pas mal chez les cadres supérieurs qui habitent les beaux quartiers.
Et, mauvais esprit comme je suis, j’ai vraiment tiqué quand il a été fait mention (après ces reportages précisément) et du nom réel du chanteur (style Dupond ou Durand, bien de chez nous, quoi) et du fait qu’il est « normand ».
J’y ai presque vu un message implicite : m’enfin, ne vous inquiétez pas, il n’est pas arabo-musulman. Il ne peut donc pas être vraiment contre la dignité de la femme !
Bien sûr, ni les reportages, ni ces précisions n'avaient de telles intentions. Mais, comme l'a souligné le sociologue présent sur le plateau : il y a d'un côté les intentions, de l'autre les effets sociaux.
Et il faut étudier les effets sociaux.
Eh oui, cela peut être boomerang d’invoquer le second degré !
On risque prendre vos propres propos au second degré.
PS: sauf imprévu, vous aurez droit, pendant l'été, à des Notes très courtes, style: Brève de comptoir laïques.
[1] Frédéric Mitterand, a déclaré qu’Orelsan avait « tout à fait le droit d’exprimer son dépit amoureux » (Le Monde, 16 juillet) ! F. Amara qui, monte tout de suite au créneau, quand il s’agit de statistiques ou de foulards, n’a pas réagi. Il fut pourtant un temps où elle prétendait vouloir que les femmes soient considérées comme « ni putes, ni soumises ».
11:53 Publié dans ACTUALITE | Lien permanent | Commentaires (6)
Commentaires
Vivement ce samedi pour vous écouter sur France culture avec Mona... C'est Monique Canto-Sperber qui nous l'a promis la semaine dernière. Dans l'auto-promo, vous n'êtes décidément pas le meilleur ! Sauf peut-être au Japon ?
Écrit par : hugues | 16/07/2009
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En fait ce serait plutôt avec Finkielkraut...
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Répliques
Samedi 18 juillet 2009
La France, la République, les identités
Avec Mona Ozouf et Jean Baubérot
9h00-10h00
Écrit par : hugues | 16/07/2009
Fadela Amara, fondatrice de « Ni putes, ni soumises », dans un entretien un peu pâteux avec Pujadas, le 13 juillet, a dénoncé cet ostracisme dont était victime l'immortel auteur de ce morceau d'anthologie « Sale pute » !
http://deblog-notes.over-blog.com/article-33817235.html
Écrit par : J. F. Launay | 17/07/2009
c'est schizo de trouver cette chanson nulle et pathétique tout en trouvant grotesques (voire dangereux) ceux qui veulent l'interdire ?
cette histoire devient très très saoulante, merci d'avoir relevé pour nous quelques bons vieux clichés à l'usage de "la france qui se lève tôt" (souvent des femmes de ménage noires qui nettoient, avant 8h du matin, les bureaux des ministères). 6 mois sans télé, je crois que je ne supporterai plus de la rallumer...
Écrit par : uju | 20/07/2009
J'ai bien apprécié votre participation chez ce cher Finkielkraut qui a toujours ces marottes (la fin de la culture, la dégénérescence du français...). Nous aurons au moins appris que vous êtes un gaucher contrarié.
A bientôt, peut-être à St Jacques de Compostelle
Écrit par : Frédéric Dejean | 23/07/2009
Orelsan prétend n'avoir voulu exprimer que la rage d'un amoureux éconduit. Sauf que dans le contexte où d'autres amoureux éconduits recourent à des actes de barbarie pour de vrai, cela prend l'allure d'une sorte de complicité par procuration. Comment un artiste peut-il être aussi insensible à la blessure qu'il inflige à toutes les femmes qui ne sont pas concernées par son histoire et qu'il se permet ainsi de livrer fantasmatiquement à la violence barbare de ceux qui passent à l'acte ? Dans notre pays de bien pensants, les femmes constituent toujours l'exception aux bons sentiments qui dégoulinent partout ailleurs. Imaginons un "artiste" fantasmatiquement sadique, qui chanterait sa jouissance de faire subir les pires horreurs à un homo, un noir ou un arabe, etc. ?
Écrit par : gigi | 31/07/2009
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