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05/02/2005

Liberté-égalité-propositions de sens

Le 03février, j’ai donné une conférence à La Rochelle devant un très nombreux public (chaises rajoutées, personnes assises par terre,…) et je n’ai pas pu répondre à toutes les questions . On m’a alors suggéré d’y répondre par le moyen de mon blog. C’était une très bonne idée qui m’a amené à créer cette nouvelle rubrique QUESTIONS-REPONSES qui partira soit de questions posées lors de conférences, soit des questions que vous poserez vous-même, visiteurs du blog, au moyen de la rubrique Commentaires . Ainsi le blog pourra être un outil de dialogue en cette année du centenaire de la loi 1905.

REPONSE A UNE DES QUESTIONS POSEES A LA ROCHELLE

« Que faites-vous des simples individus qui ne revendiquent d’appartenir à aucune sorte de « religion » ou « philosophie » et qui n’ont d’autre prétention que d’exister dans leur simple Nature d’Humains, vivant dans la société et dans l’espace naturel terrestre . Peut-on être un interlocuteur social et politique si on appartient à un groupe installé autour de ses « croyances ».
(question posée par écrit)
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Réponse : cette question provenait d’un moment de ma conférence où j’avais tenté d’expliquer que des questions de sens se posaient de nouveau dans l’espace public (par exemple les problèmes liés à la bioéthique ou à l’environnement) et qu’elles pouvaient donner lieu à des débats pluralistes où des religions et des philosophies non religieuses avaient le droit de faire librement des « propositions de sens ». J’insistais sur la nécessité de ne pas faire de ces questions l’apanage des seules religions mais de traiter à égalité des philosophies non religieuses. Je donnais l’exemple de la Belgique où il existe des « conseillers humanistes » à côté des aumôniers dans les hôpitaux, prisons, etc.

Je comprends cette question comme la crainte d’une inégalité de traitement pour des « simples individus »,comme le dit mon interlocuteur, qui n’estimeraient pas être représentés par les religions ou les philosophies non religieuses dont il vient d’être question .

Mais je poserai à mon tour trois questions .

Première question : si le droit à l’abstention, à la désappartenance doit être respecté ce droit peut-il limiter l’expression des autres sous prétexte d’égalité ? Je ne le pense pas, le droit à la non parole ne prive pas autrui du droit de parler. Vous pouvez vous abstenir d’aller au théâtre ou au café, pas réclamer leurs suppressions.

Deuxième question : les personnes qui veulent s’abstenir de tout référent religieux ou philosophique ne peuvent-elles pas avoir la curiosité intellectuelle de connaître des propositions de sens présentées au libre choix de chacun par diverses familles de pensée ? L’essentiel, me semble-t-il est que ces propositions de sens ne soient en aucune manière des normes imposées à qui que ce soit.

Troisième question : est-il vraiment possible de vivre sans avoir aucune référence religieuse ou philosophique explicite ou implicite ? Je ne le pense pas. Je constate que mon interlocuteur parle de la « Nature d’Humains » et réemploie le terme de nature en parlant tout de suite après « d’espace naturel terrestre ». Il s’agit là d’une option philosophique, certes implicite et toute aussi respectable qu’une autre mais réelle. La majuscule mise à nature est significative. Nous ne trouvons donc pas là dans une impossible neutralité absolue.

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