07/09/2005
POLITIQUE ET RELIGION : 1ère PARTIE
DANS LA FRANCE D’AUJOURD’HUI
(Université de Floride, septembre 2005)
Continuité et changement se conjuguent dans les rapports entre religion et politique dans la France contemporaine (au sens large des historiens). La France, comme les Etats-Unis, est toujours marquée, en cette année 2005, par la mémoire de ses origines, de sa fondation mythique. Cependant, différence structurelle entre les deux Républiques, le mythe des origines se dédouble de façon très différente. De ce côté-ci de l’Atlantique, la fondation des Etats-Unis peut se situer dans un certain prolongement de la fondation de l’Amérique anglaise et le Thanksgiving Day peut être mis sur le même plan que la fête nationale du 4 juillet. En France, les deux références fondatrices ne vont pas du tout dans la même direction. La première référence concerne le baptême du chef franc Clovis, qui aurait eu lieu en 496 de notre ère et qui aurait constitué une première unification de la future France dans le refus de « l’hérésie » aryenne au profit de la foi chrétienne « catholique, apostolique et romaine ». La seconde référence concerne la fondation de la France moderne, de la France républicaine grâce à la Révolution française, considérée « comme un bloc » (Clemenceau). Cette seconde fondation, celle de la modernité politique française, s’effectue dans un conflit frontal et violent avec le catholicisme romain.
Du début du XIXe siècle au début du XXIe siècle ces deux éléments forment l’infrastructure symbolique des rapports entre politique et religion en France. Mais suivant les problèmes dominants d’un temps, ces rapports s’articulent de façon différente. Globalement, trois périodes peuvent être distinguées. La première période, allant de la Révolution elle-même (qui a très vite acquis un statut de récit de fondation) à la séparation des Eglises et de l’Etat est celle du conflit des deux France : la France de Clovis et la France de 1789 s’affrontent, tentent en vain de se réconcilier en une guerre de deux religions civiles concurrentes. La seconde période est celle du « pacte laïque »[1], d’une réconciliation progressive, avec ses hauts et ses bas, ses restes de conflit qui se manifestent essentiellement dans le domaine scolaire. L’apaisement, dès 1908, des tensions suscitées par le refus catholique d’appliquer la loi de séparation, l’ « Union Sacrée » en 1914, la constitutionnalisation de la laïcité en 1946 (alors que le président du Conseil était membre d’un parti démocrate-chrétien) et, enfin, l’échec de la création du SPULEN (Service Public Unifié et Laïque de l’Education Nationale) en 1984 en marque les principales étapes. Mais de nouveaux aspects conflictuels se manifestent à partir de 1989 et de la première « affaire de foulards ». Cette année du centenaire de la loi de séparation des Eglises et de l’Etat est marquée et par la réconciliation globale des deux France et par ces nouveaux problèmes. Aujourd’hui, de l’islam au protestantisme, il existe une tension, parfois latente, parfois ouverte, entre la France et ses minorités religieuses. La France n’est pas arrivée, jusqu’à présent, à construire un « nouveau pacte laïque »[2].
Nous allons parler de cette dernière période et traiter essentiellement des problèmes actuels. Mais ni la période ni les problèmes qu’elle rencontre ne sont compréhensibles sans tenir compte de leurs soubassements historiques et symboliques. Comme le montre très bien un ouvrage récent[3], l’histoire réelle et mythique des Etats-Unis fait que l’athéisme y est virtuellement plus ou moins suspect alors que l’histoire réelle et mythique de la France fait que la religion y est toujours virtuellement plus ou moins suspecte, ou plutôt considérée comme profondément ambivalente. Pourtant Etats-Unis et France ont en commun d’avoir proclamé la liberté de conscience, dans le dernier quart du XVIIIe siècle. Mais peut-être n’entendent-ils pas exactement de la même façon, le terme, le concept de « liberté ».
Le conflit des deux France a été avant tout un conflit sur l’identité nationale. Ce conflit s’est identifié, pendant une bonne partie du XIXe siècle, avec l’instabilité des régimes politiques (une bonne dizaine entre 1789 et 1875) et un conflit entre monarchie et république. Le ralliement à la république, demandé aux catholiques français par le pape Léon XIII en 1892, n’a nullement mis fin à ce conflit frontal dans la mesure où la république que l’on ralliait devait avoir une identité catholique. La crise qui accéléra le processus de la séparation des Eglises et de l’Etat, significativement, fut provoqué par la visite du président de la république, Emile Loubet, au roi d’Italie : le pape Pie X jugeait cela inconvenant pour lui de la part d’un chef d’Etat d’une nation catholique. Il n’avait pas la même exigence envers l’Empereur d’Allemagne.
Ainsi, l’aspect le plus douloureux de la séparation pour les catholiques pratiquants ne fut pas la laïcité de l’Etat, déjà largement acquise auparavant[4], mais la neutralité religieuse de la nation. Cependant la situation restait conflictuelle pour l’école, ce qui n’est guère étonnant car l’école enseigne non seulement un savoir mais aussi une certaine vision de la nation. « Deux jeunesses » étaient censées apprendre deux visions différentes de la France à l’école laïque et à l’école confessionnelle catholique[5]. Après beaucoup de rebondissements, qu’il n’est pas le lieu de retracer ici, les années 1982-1984 virent l’insuccès de la tentative d’une unification laïque (souple au demeurant) de l’institution scolaire. Les écoles privées, catholiques pour la plupart, qui se trouvaient largement subventionnées par l’Etat depuis 1959[6], furent pérennisées. La majorité de l’opinion publique estimait, en effet, après le Concile Vatican II, que « l’école catholique » n’enseignait pas une autre France que « l’école républicaine ». Beaucoup de parents voulaient pouvoir jouer sur la concurrence entre ces deux écoles[7].
Le conflit des deux France est-il fini de façon irréversible ? Pour certains, il se déplace des enjeux politique et scolaire à un différent en matière de mœurs. Les médias ont mis en scène les propos du pape Jean-Paul condamnant le laxisme supposé des sociétés modernes en la matière. On sait que c’est sur ce terrain qu’avait commencé le recentrage après Vatican II : en 1968, Humanae Vitae du pape Paul VI avait maintenu la condamnation des moyens modernes de contraception. Un sondage effectué lors de la mort de Jean-Paul II donne des données extrêmement intéressantes sur l’opinion des Français et notamment des catholiques quant à la position officielle de l’Eglise catholique en matière de mœurs[8].
Dans les sondages, environ les deux tiers de la population française se déclare catholique et environ un quart sans religion, le reste étant membre d’autres religions ou refusant d’entrer dans un classement de ce type[9].Mais si 66% des Français se disent catholiques, seuls 8 à 9% sont des pratiquant réguliers, le reste se répartissant, en part presque égale, entre catholiques pratiquants irréguliers et catholiques non pratiquants[10]. Parmi les questions posées plusieurs concernent les mœurs et il est intéressant de donner les réponses des catholiques pratiquants réguliers et irréguliers (c'est-à-dire un peu plus d’un tiers de la population française) qui forment, globalement, l’opinion publique catholique (les pratiquants réguliers en étant le ‘noyau dur’).
80% des pratiquants réguliers et 91% des irréguliers souhaitent que le pape autorise la contraception ; 73% des premiers et 90% des seconds voudrait que le pape « tolère l’avortement dans certaines conditions » et ils sont respectivement 76% et 95% à vouloir que le pape « autorise l’usage du préservatif pour lutter contre le sida ». Enfin, seulement 24% des pratiquants réguliers et irréguliers souhaitent que le pape « condamne les couples homosexuels (72% et 69% étant d’un avis opposé). Autrement dit les trois quarts des pratiquants réguliers et les neuf dixième des pratiquants irréguliers[11] souhaitent un changement des positions de l’Eglise catholique en matière de mœurs et se trouvent, sur ces sujets, en affinité avec l’opinion dominante en France.L’attitude officielle de l’Eglise catholique pourrait faire croire à un conflit des deux France qui n’en finit pas, mais simplement se déplace. En fait ce serait une impression en trompe l’œil. Il n’existe plus de ‘conflit des deux France’ ; en revanche il existe un conflit interne larvé dans l’Eglise catholique entre le magistère romain et ceux qui le répercutent d’une part, la masse des catholiques d’autre part. Cette hypothèse se trouve confirmée par deux autres indices : d’une part le travail qualitatif : des prêtres que nous avons interviewés ont déclaré que la majorité de leurs paroissiens vivaient en dehors des « normes canoniques »[12] ; d’autre part, les questions du sondage plus internes à l’Eglise catholique vont dans le même sens, quoique moins massivement. Ainsi 61% (contre 36%) des pratiquants réguliers et 81% (contre 16%) des irréguliers souhaitent que le pape « autorise le mariage des prêtres » et 51% (contre 44%) des pratiquants réguliers et 67% (contre 31%) des irréguliers souhaite que le pape accepte d’ "ordonner des femmes prêtres". Il est regrettable que l’enquête n’ait pas posé une question ayant trait à un problème de bio-éthique (le clonage thérapeutique, par exemple). Mais, tels quels, les résultats indiquent une tendance générale claire. L’accord avec les valeurs dominantes de la modernité fait donc souhaiter à une majorité de catholiquesun nouvel aggiornamento de leur Eglise.
Le 29 mai 2005 a eu lieu un référendum sur « l’approbation du traité établissant une Constitution pour l’Europe ». Ce traité a été rejeté par 54,68% des suffrages exprimés (45,32% ayant voté pour). Le sondage CSA[13], réalisé le jour même du référendum sur la Constitution européenne, auprès de 5216 Français inscrits sur les listes électorales, montre que le facteur religieux continue d’être un des facteurs importants. Parmi ceux qui ont voté, environ deux tiers des catholiques pratiquants réguliers ont voté en faveur de la Constitution (67% contre 33%) alors que deux tiers des sans religion ont voté contre (65% contre 35%). Les catholiques pratiquants occasionnels se sont répartis de façon presque équilibrée (49% oui, 51% non) et les catholiques non pratiquants se sont montrés (comme souvent) un reflet exact de l’ensemble des Français (45% de oui, 55% de non). Les protestants (43% de oui, 57% de non) et les musulmans (46% de oui, 54% de non) ne s’écartant guère, eux aussi, de la tendance générale.
Il faut noter que le clivage entre catholiques pratiquants réguliers et sans religion n’est pas le seul à être fortement accentué. Il existe un clivage moins important mais relativement significatif selon l’age (41% de oui pour les 18-24 ans, 38% pour les 25-29 ans, par contre 57% des 65-74 ans, 59% des 75 ans et plus). Surtout, il existe un clivage aussi important suivant le niveau de diplôme (39% de oui pour les personnes sans diplôme ou titulaire d’un diplôme primaire à 69% pour les personnes possédant un diplôme supérieur à bac+2) et un clivage plus important selon les revenus mensuels du foyer (35% pour les revenus de moins de 1500 € par mois à 74% pour les revenus de plus de 4500 €) et selon les proximités politiques (16% de oui pour ceux qui votent à l’extrême gauche, 42% pour ceux qui votent à gauche, 76% pour ceux qui votent à droite et 17% pour ceux qui votent à l’extrême droite[14]). Les pratiquants réguliers sont considérés, à partir des diverses enquêtes réalisées, comme moins jeunes, plus diplômés, ayant de meilleurs revenus, plus à droite (mais moins à l’extrême droite) que la moyenne de la population française. Il y a donc congruence, sans qu’il soit possible de déterminer exactement l’importance du facteur religieux. Un indice, cependant, que ce dernier n’a pas été négligeable : les lecteurs du quotidiens La Croix, qui sont des catholiques convaincus, ont voté à 74% pour le traité (lecteurs du Figaro,68%, lecteurs du Monde, 52%).
Deux minorités religieuses, trop faibles pour être vraiment prises en compte dans les sondages habituels constituent, dans celui-ci, deux sous-échantillons[15]. Les protestants, longtemps considérés comme plus à gauche que la moyenne des Français[16], ont à peine accentué leur « non » par rapport au vote global et les musulmans ont voté pratiquement comme l’ensemble. Ce dernier résultat est d’autant plus intéressant que, nous le verrons, les musulmans ont une proximité plus grande avec les thèmes mis en avant par la gauche que la moyenne nationale. Ils ont donc voté en plus grand nombre pour le traité que la famille politique qui a majoritairement leur sympathie et également d’ailleurs que la couche sociale à laquelle ils appartiennent pour la plupart. Cela montre un réflexe légitimiste[17], un désir d’intégration. Et le fait que les catholiques pratiquants réguliers se soient montrés plus favorables à la Constitution que la moyenne des Français induit aussi leur appartenance majoritaire à ce que l’on pourrait appeler l’establishment. Certes, d’autres enquêtes prouvent que l’appartenance à la religion catholique peut constituer un des facteurs du vote à droite mais il s’agit de ce que l’on appelle significativement la « droite républicaine » et non de l’extrême droite. Idéologiquement et politiquement le conflit des deux France est bien fini.Une nouvelle vérification de cette affirmation peut être trouvée dans un troisième sondage[18] portant sur la laïcité qui, rappelons le, a constitué l’enjeu central du conflit des deux France. Une question proposait cinq réponses à la question : « Pour vous, le principe de laïcité, c’est avant tout… ? ». Un seul item pouvait être choisi. Nous donnerons d’abord les réponses de l’ensemble des Français, ensuite celle des catholiques, enfin celle des sans-religion:
- « de mettre toutes les religions sur un pied d’égalité » : 32%, 26%, 30%
- « de séparer les religions de la politique » : 28%, 29%, 24%
- « d’assurer la liberté de conscience » : 28%, 28%, 34%
- « de faire reculer l’influence de la religion dans la société » : 9%, 13%, 8%.
- « rien de tout cela » : 1% (3%, 4%)
(Ne se prononcent pas : 2%, 1%, 0%).
Ce résultat est plein d’enseignement : les trois premiers items font presque jeu égal avec une relative préférence pour l’égalité entre religions qui semble être une préoccupation majeure des membres des minorités religieuses. En effet, cet item arrive en troisième position chez les catholiques avec un déficit de 6 points par rapport à la moyenne et en seconde position chez les sans-religion, avec un déficit de 2 points. La séparation des religions et de la politique, second item, n’obtient que 24% chez les sans-religion (4points de moins que la moyenne et 5 points de moins que les catholiques), ce qui peut donner lieu à diverses interprétations. Par contre, le principe de laïcité semble d’abord, pour cette catégorie, le respect de la liberté de conscience (le droit de ne pas croire ?) alors que, sur cet item, la position des catholiques coïncide avec la position générale. On doit noter aussi le peu de succès d’une laïcité combative (8%) même si les catholiques la ressentent ainsi un peu plus que les autres (13%). Les sans religion ne la promeuvent guère (8%). Il faut constater enfin que les Français se retrouvent dans le panel des réponses proposées, étant donné l’insuccès presque total du « rien de tout cela » et le faible taux de non réponses.Enfin, pour parfaire notre démonstration, examinons les réponses à la question : « La laïcité est-elle, selon vous, un élément essentiel, très important, peu important ou pas important du tout pour l’identité de la France… ? ». 75% des Français ont répondu « essentiel » (23%) ou très important (52%). Ce taux se monte à 80% pour les catholiques, avec une répartition toutefois différente : 12% pour essentiel, 68% pour « très important ». Les sans-religion se rapprochent, eux, de la moyenne des Français (78% composé de 24% et 54%). On peut donc dire que si les catholiques sont un peu moins que les autres des laïques militants (ce qui n’étonnera personne), ils ont -dans leur très grand majorité[19]- intériorisé le fait que l’identité française est laïque.
(à suivre)
[1] Sur le pacte laïque, cf. (notamment) J. Baubérot, 2005.
[2] Cf. J. Baubérot, 1990
[3] B. Chélini-Pont - J.Gunn, 2005.
[4] 1789 en avait proclamé le principe, Napoléon l’avait imposé politiquement pour l’essentiel et la IIIe République avait rétabli ce qui avait été rogné ensuite et pris diverses mesures complémentaires.
[5] Certes cela n’était pas faux mais il faudrait nuancer suivant les établissements et rappeler qu’il y avait également « deux jeunesses » scolarisées de façon différente à l’école publique suivant leur classe sociale (cf. J. Baubérot, 2004)
[6] Moyennant un contrat avec l’Etat qui les obligeait, notamment, à respecter le programme officiel quitte à y ajouter des activités spécifiques (liées au « caractère propre » de ces établissements).
[7] Au cahier des charges différent, comme le rappela le Conseil Constitutionnel en 1994, refusant une nouvelle augmentation de la possibilité de subvention.
[9] La sociologie de la religion actuelle insiste sur l’individualisation du religieux, les bricolages entre diverses traditions religieuses. Il nous semble que si un item rendant compte de cette nouvelle situation était proposé , il pourrait avoir un certain succès non seulement dans ce ‘reste’ mais aussi dans les autres catégories de réponses.
[10]Un sondage (dont nous allons parler) réalisé auprès d’un échantillon national représentatif constitué d’un peu plus de 5200 Français à l’occasion du référendum sur la Constitution européenne, donne un échantillon dont la composition socio-religieuse est la suivante : 8,5 % des sondés se disent catholiques pratiquants réguliers, 27,5 % catholiques pratiquants occasionnels et 31% catholiques non pratiquants ; 2% se disent protestants ; 2% musulmans ; 23% sans religion. Cela correspond globalement à ce qui est trouvé dans les différentes enquêtes par sondage.
[11] Sauf pour la question de l’homosexualité, où une partie de l’opinion non catholique pratiquante est également réservée.
[12] Jeunes ayant une vie sexuelle sans être mariés, couples pratiquant la contraception, divorcés, etc
[14] Critère retenu : vote aux élections européennes de 2004.
[15]L’échantillon de chaque minorité (un peu plus de 100 personnes) peut paraître faible ; il faut cependant remarquer que les enquêtes habituelles portent sur des échantillons de 800 à 1000 personnes et, donc que cela représente l’équivalent d’un sous-échantillon de plus de 10% dans ces enquêtes.
[16] Ce que confirmaient les enquêtes menées à leur sujet.
[17] Rappelons que les leaders de la droite et de la gauche (à l’exception de L. Fabius) appelaient à voter en faveur du traité.
[18] Sondage CSA effectué en février 2005 pour le CNAL (Centre National d’action laïque) auprès d’un échantillon national représentatif de 970 personnes réalisé selon la méthode des quotas.
[19] Seuls 8% pensent que la laïcité est un élément « pas important du tout pour l’identité de la France » (contre 9% des sans-religion et 7% de la moyenne nationale ; de façon plausible, les membres des autres religions étant fort peu nombreux à choisir cet item).
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